Environnement et transition écologique

Notre sélection de nouvelles environnementales d’ici et d’ailleurs

Résumé

L’actualité verte de la semaine

PHOTO GEORGE HARDEEN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Située dans la réserve navajo entre l’Utah et l’Arizona, cette centrale électrique au charbon a été fermée en 2020.

Notre sélection de nouvelles environnementales d’ici et d’ailleurs

Publié à 1h01 Mis à jour à 7h00

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Sara Champagne
Sara Champagne La Presse

Quiz

Depuis 2000, dans quelle proportion la production d’électricité à partir du charbon aux États-Unis a-t-elle diminué ?

PHOTO DANE RHYS, ARCHIVES REUTERS

La tour de refroidissement d’une centrale qui produit de l’électricité à partir du charbon, en Floride.

La production d’électricité à partir du charbon aux États-Unis a été réduite de moitié depuis 2000. En revanche, la production éolienne a explosé, augmentant de plus de 60 fois, révèle l’Agence fédérale d’information sur l’énergie. Selon les récentes données, durant deux mois, de mars à avril 2024, l’énergie éolienne a dépassé la production d’électricité émise par les centrales à charbon américaines. Plusieurs facteurs sont à l’origine de ce virage, dont les nouvelles technologies éoliennes. Et des crédits d’impôt introduits sous Joe Biden ont propulsé le développement des énergies renouvelables. Depuis 2020, plus d’une cinquantaine de fermetures d’usines à charbon ont eu lieu aux États-Unis.

Sydney vulnérable à la montée des eaux

PHOTO SAEED KHAN, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

L’opéra de Sydney pourrait être menacé par la montée des eaux d’ici 2050.

Sydney, renommée pour son opéra situé dans le port, est « vulnérable » à la montée des eaux, révèle un nouveau rapport du gouvernement de l’Australie. L’État de Nouvelle-Galles du Sud prévient que la capitale pourrait faire face à une augmentation de température de 1,8 °C, d’ici à 2050. Selon le scénario le plus pessimiste, le niveau de la mer à Sydney pourrait augmenter de 56 centimètres d’ici 2090 si le réchauffement climatique se poursuit. En conséquence, des monuments comme l’opéra ainsi que des plages seraient touchés. Un appel à la mise en place d’abris pour les citoyens est lancé, avec des mesures pour protéger les hôpitaux et infrastructures essentielles, notamment de transport.

Avec l’Agence France-Presse

Consultez le site du gouvernement de l’Australie-Méridionale (en anglais)

Un jeu interactif pour les déchets

PHOTO YAN DOUBLET, ARCHIVES LE SOLEIL

La nouvelle application Ça va où ? vise à parfaire nos connaissances sur le tri des déchets.

La société Recyc-Québec profite de la rentrée scolaire pour rappeler l’existence de l’application Ça va où ? Il s’agit d’un jeu-questionnaire interactif pour savoir où vont les matières résiduelles. L’objectif de l’outil pédagogique est d’aiguiser les réflexes de tri des déchets des jeunes, mais aussi des parents et du milieu de l’enseignement. En plus d’encourager à faire des gestes responsables pour l’environnement, la société de récupération et de recyclage lance une campagne avec une série d’astuces pour une boîte à lunch « zéro déchet ». Et elle incite à acheter des articles de seconde main (sac à dos, étuis…).

Découvrez l’application Ça va où ?

La chaleur met à l’épreuve les tomates du ketchup Heinz

PHOTO FOURNIE PAR KRAFT HEINZ

Des recherches sont menées pour obtenir des tomates plus résistantes à la chaleur dans les laboratoires de Kraft Heinz, en Californie.

Le géant Kraft Heinz investit des millions pour obtenir des tomates plus résistantes à la chaleur. Des tomates qui auront la capacité de conserver le rouge vif typique de la marque de ketchup. La Californie, où sont cultivées les tomates, a connu son mois de juillet le plus chaud, ce qui met en péril les récoltes. Même si du sirop de maïs à haute teneur en fructose est ajouté comme édulcorant, les tomates utilisées doivent contenir peu de jus et être saturées de rouge. Dans son centre de recherche, HeinzSeed mène des essais sur des centaines de variétés pour augmenter leur résistance et leur goût naturellement sucré.

Consultez le site de Heinz (en anglais)

Le vortex polaire de l’Antarctique sur le point de se diviser

PHOTO STÉPHANIE MORIN, ARCHIVES LA PRESSE

Les vortex polaires entourent les deux pôles de notre planète, l’Antarctique (ci-dessus) et l’Arctique.

Le vortex polaire de l’Antarctique serait sur le point de se diviser en deux, selon des données de la NASA analysées par différents chercheurs, dont ceux du service national britannique de météorologie (Met Office). Des observations démontrent qu’une scission du vortex sud pourrait entraîner un réchauffement soudain des couches supérieures de l’atmosphère et une augmentation des températures en Australie et en Amérique du Sud. Le vortex polaire est un tourbillon de vent qui tourne dans le sens des aiguilles d’une montre. Contrairement à l’habitude durant cette période de l’année, il est instable. En juillet, sa vitesse a chuté de 300 à 230 km/h.

Consultez une étude sur le sujet (en anglais)

Les incendies de forêt du Canada parmi les plus grands émetteurs au monde : Production de gaz à effet de serre | Les incendies de forêt du Canada parmi les plus grands émetteurs au monde | La Presse

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Comme dit l’expression: on n’est pas sorti du bois. C’est en fait devenu un pénible cercle vicieux. Le réchauffement produit des sécheresses qui conduisent à davantage d’incendies de forêt, qui à leur tour émettent des quantités énormes de nouvelles émanations carbone. Ces dernières contribuent à encore plus de réchauffement, etc.etc. Une véritable catastrophe qui se déploie devant nos yeux et qui devient presqu’incontrôlable.

À cela il faut jouter nos propres émissions quotidiennes qui augmentent constamment avec la consommation de toujours plus d’énergies fossiles.

À noter que l’on constate ces phénomènes un peu partout sur la planète et sur tous les continents. Même dans les forêts tropicales où l’homme joue cette fois-ci un rôle déterminant par ses très nombreux brûlis et l’importante déforestation qui les accompagnent.

Je crains alors que les populations ne se réveillent vraiment qu’une fois acculées au pied du mur. Mais alors il sera probablement trop tard, car au rythme où se dégrade la nature, nous pourrions assister à un effondrement généralisé et le point de bascule permanent de l’équilibre environnemental, entrainant la fin de notre monde tel qu’on le connait.

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Une cinquantaine d’organisations critiquent sévèrement le gouvernement Legault, accusé de manquer de « vision » en environnement, mais aussi de prendre des décisions en matière de transition énergétique « derrière des portes closes ». Ils appellent d’ailleurs à manifester dans différentes villes du Québec le 27 septembre, cinq ans après la venue de Greta Thunberg à Montréal.

Dans un communiqué conjoint publié jeudi matin, les représentants des différentes organisations écologistes, syndicales et sociales déplorent « un dialogue difficile avec le gouvernement Legault et des avancées trop lentes et insuffisantes en matière de transition sociale et environnementale ».

Les groupes soulignent notamment qu’ils ont sollicité en mai dernier une rencontre avec le gouvernement caquiste, mais que cette demande est restée lettre morte.

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Un exemple pour d’autres communautés éloignées qui doivent être aidées afin de se libérer elles aussi des énergies fossiles. C’est tout le monde qui y gagne, mais surtout les nations autochtones sur le plan environnemental, économique, social et culturel.

Résumé

Opitciwan en voie de remplacer le diesel par la biomasse pour réduire ses GES

Des dignitaires avec des casques de protection jettent une pelleté de terre vers l'avant.1:20

Vidéo verticale - Saguenay-Lac-Saint-Jean

Opitciwan en voie de réduire ses GES

Le projet est officiellement lancé, par cette pelleté de terre protocolaire.

Photo : Radio-Canada / Jérôme Gill-Couture

Publié le 28 août à 18 h 15 HAE

La première pelletée de terre du projet de centrale de cogénération à la biomasse forestière de la communauté atikamekw d’Opitciwan a été effectuée, mercredi. Le projet, attendu depuis une quinzaine d’années déjà, offrira une solution de rechange plus fiable et écologique aux génératrices au diesel qui assurent actuellement l’apport en électricité de la communauté.

Je suis né en 1969, à une époque où il n’y avait pas d’électricité ici, a raconté Denis Clary, président de la société en commandite Onimisikiw Opitciwan, lors du repas communautaire préparé pour les invités.

Il y a plusieurs années déjà, Opitciwan a retenu la cogénération à la biomasse comme méthode potentielle de production d’électricité qui remplacerait les génératrices au diesel.

La centrale thermique au diesel pollue et ne produit pas assez d’électricité pour pallier l’augmentation de notre population, a-t-il ajouté. Je suis fier de pouvoir dire que j’aurai participé à moderniser les infrastructures de ma communauté.

À l’hiver 2024, une série de pannes d’électricité a frappé la communauté atikamekw de 2000 habitants, après qu’un besoin d’entretien majeur eut été constaté sur l’un des générateurs.

À l’heure actuelle, la centrale est ravitaillée en diesel par des camions qui franchissent les 160 km de chemin de gravier pour accéder à la communauté. En chemin, ils croisent d’autres camions qui acheminent les résidus forestiers de la scierie jusqu’à une usine de Produits forestiers Résolu (PFR), à environ 300 km de là.

Portrait de Jean-Claude Mequish, près du réservoir Gouin.

Le chef Jean-Claude Mequish se réjouit d’un projet «auquel il ne croyait plus» à un certain moment.

Photo : Radio-Canada / Jérôme Gill-Couture

PFR possède 45 % de la scierie, et la communauté, 55 %, explique le chef d’Opitciwan, Jean-Claude Mequish. Elle est la principale source d’emploi après le conseil de bande, et la principale source de revenus de la communauté.

En utilisant la sciure et les copeaux de bois pour produire notre électricité, on rentabilise encore plus la scierie, on favorise notre autonomie et on réduit les émissions de gaz à effet de serre.

Une citation de Jean-Claude Mequish, chef d’Opitciwan

Le projet permettra également la création d’un séchoir à bois, qui utilisera la chaleur émise par la centrale afin de permettre à la scierie de fournir un produit plus fini, ayant ainsi une plus grande valeur.

De multiples partenariats

Bien que l’idée du projet soit bien vivante dans la communauté depuis une quinzaine d’années, le chef Mequish explique que ce n’est que depuis trois ans que le projet a pris son envol.

On avait besoin d’un partenariat avec Hydro-Québec, et on a eu une rencontre avec Sophie Brochu, l’ancienne PDG, qui avait été concluante. Les choses se sont bien déroulées depuis ce temps et ça a continué lorsque M. Sabia [le nouveau président d’Hydro-Québec] est entré en poste, souligne Jean-Claude Mequish.

Le projet, évalué à 70 millions de dollars, pourra compter sur un contrat d’approvisionnement de 25 ans avec Hydro-Québec, avec possibilité de prolongation pour 15 ans.

La société d’État estime que la réduction annuelle des émissions de GES atteindra 13 000 tonnes en équivalent CO2, soit un résultat comparable sur 25 ans à celui qu’on obtiendrait en retirant 5000 voitures des routes annuellement.

Pour leur part, Service aux Autochtones Canada et Ressources naturelles Canada apportent un soutien financier de 16,57 millions de dollars au projet, alors que le gouvernement du Québec investira 19,9 millions.

Le reste de l’investissement sera assumé par Onimiskiw Opitciwan, une société en commandite qui sera propriétaire de la centrale créée à cet effet par la communauté. On estime que les bénéfices nets seront d’environ 28 millions de dollars sur 25 ans.

Présent sur place, le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, a parlé d’un projet porteur d’espoir.

Ian Lafrenière derrière un micro.

Le ministre Ian Lafrenière a parlé d’un projet environnementalement responsable et bénéfique pour une communauté aux premières loges des changements climatiques.

Photo : Radio-Canada / Jérôme Gill-Couture

Le fait que nous soyons ici aujourd’hui pour lancer ce projet, qui est une initiative des Atikamekw d’Opitciwan, c’est inspirant. Ça montre que l’on est capable de travailler ensemble pour soutenir les projets dans les communautés et leur autonomie.

Une citation de Ian Lafrenière, ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit

Favoriser l’autonomie

Tout au long de l’événement, le chef Mequish a tenu à souligner l’importance qu’ont eue ses prédécesseurs dans la réalisation du projet.

Il y a eu cinq chefs de la communauté, au total, qui ont porté ce dossier et qui ne se sont jamais découragés, relate-t-il.

C’est un projet extrêmement important pour la communauté, non seulement pour les retombées économiques, mais aussi pour ce que ça permettra sur le plan social, explique-t-il.

Comme plusieurs communautés, Opitciwan est aux prises avec de graves problèmes de logement. Et les capacités électriques actuelles ne permettaient pas d’envisager un agrandissement du parc immobilier.

La nouvelle centrale permettra de produire localement environ le double de ce que les génératrices au diesel fournissent, soit 4,8 mégawatts. On aura des surplus qui pourront alimenter de potentielles nouvelles maisons, se réjouit-il.

Le projet de centrale permettra aussi de créer des emplois dans la communauté, non seulement pendant la construction, mais également durant toute sa durée de vie, pour son exploitation et son entretien.

Ghislain Picard derrière un micro.

Le chef de l’APNQL, Ghislain Picard, a tenu à être présent afin de souligner l’importance pour son organisation de soutenir les projets qui favorisent l’autonomie des communautés.

Photo : Radio-Canada / Jérôme Gill-Couture

Pour le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), Ghislain Picard, la nouvelle du lancement de ce projet ne peut qu’être applaudie.

Il faut favoriser l’autonomie, l’autodétermination et les initiatives des Premières Nations. Le projet cadre parfaitement avec la mission de l’APNQL, qui est de faire en sorte que les Premières Nations soient maîtres de leur avenir, a-t-il exprimé en entrevue.

Avec des informations de La Presse Canadienne

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Comment ? C’est ici que ça devient intéressant. Au Québec, il n’y a pas de taxe carbone imposée aux entreprises, contrairement aux autres provinces. Le gouvernement a plutôt décidé, il y a 10 ans, d’imposer un plafond de GES à chacun de ces gros émetteurs, plafond qui diminue chaque année d’ici 2030.

C’est que parmi les 126 pollueurs, il y a une catégorie – les grandes entreprises industrielles – qui se voit accorder des droits chaque année par le gouvernement leur permettant d’émettre des GES sans payer, bref de polluer gratuitement.

Résumé

Environnement Les 126 entreprises qui peuvent tout changer

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Un rapport publié cette semaine rappelle que 126 entreprises en activité au Québec sont responsables des trois quarts des émissions de GES de la province.


Francis Vailles
Francis Vailles La Presse

J’avais oublié ce détail important, essentiel, intrigant. Au Québec, seulement 126 entreprises sont responsables des trois quarts de nos émissions de GES.

Publié à 1h29 Mis à jour à 6h30

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Vous avez bien lu : pas 126 000, mais bien 126. N’est-ce pas révélateur ?

Ce détail, c’est un rapport d’experts publié cette semaine qui est venu nous le rappeler, rapport demandé par le ministère de l’Environnement du Québec. Et ce rapport, il recommande justement d’être plus exigeant envers ces 126 entreprises, essentiellement1.

Comment ? C’est ici que ça devient intéressant. Au Québec, il n’y a pas de taxe carbone imposée aux entreprises, contrairement aux autres provinces. Le gouvernement a plutôt décidé, il y a 10 ans, d’imposer un plafond de GES à chacun de ces gros émetteurs, plafond qui diminue chaque année d’ici 2030.

Pour s’y conformer, les entreprises ont essentiellement deux choix : soit elles trouvent des solutions pour réduire leurs GES, soit elles achètent un titre boursier qui leur donne le droit d’émettre les GES fixés par le gouvernement pour l’année. Des titres sont mis aux enchères quatre fois par an par le gouvernement, avec un prix minimum par tonne de GES2.

Ce marché s’appelle le SPEDE, soit le Système de plafonnement et d’échange des droits d’émissions de GES. Le Québec partage ce marché avec la Californie.

Or voilà, à la lumière des résultats, il se trouve que les plafonds annuels fixés il y a 10 ans jusqu’en 2030 ne sont pas assez exigeants.

C’est que parmi les 126 pollueurs, il y a une catégorie – les grandes entreprises industrielles – qui se voit accorder des droits chaque année par le gouvernement leur permettant d’émettre des GES sans payer, bref de polluer gratuitement.

Parmi les 126 entreprises, ces industrielles s’élèvent à 81. Elles émettent quelque 21 millions de tonnes de GES par année – 27 % du total québécois –, ce qui équivaut à 7,2 millions de voitures, davantage que le parc de véhicules de passagers au Québec.

Selon le rapport, les droits de polluer gratuitement ont représenté 99 % des émissions de GES de ces industriels au dernier décompte. Bref, le système est encore très très peu contraignant pour eux, même après 10 ans.

Comment est-ce possible ? C’est que les créateurs du SPEDE ont voulu éviter que la tarification carbone liée à l’achat des droits désavantage les industriels d’ici, qui font face à une vive concurrence internationale de la part d’entreprises d’autres pays où les émissions ne sont pas tarifées.

Fort bien. Sauf que la situation est éminemment improductive, dans un contexte où le réchauffement planétaire s’accélère et où nos cibles de GES sont loin d’être atteintes.

Elle est aussi injuste. Outre les industriels, il y a aussi les distributeurs d’essence qui ont des plafonds de GES à respecter. Ces distributeurs qui alimentent nos voitures – Suncor et Valero – n’ont pas de gratuités du gouvernement et doivent donc acheter chaque année des droits pour l’équivalent d’environ 40 millions de tonnes de GES, le double des industriels. La facture est refilée aux automobilistes.

La rareté croissante des droits de polluer en augmente le prix, mais pas assez vite. Aux dernières enchères, le prix des droits vendus par le Québec et la Californie s’est élevé à 41,50 $ (30,24 $ US) la tonne. En comparaison, la taxe carbone fédérale imposée aux autres provinces est bien plus élevée, à 80 $ la tonne.

Ce n’est pas tout. Selon le rapport, vu le contexte, les 126 émetteurs ont réussi à accumuler des surplus de droits ces dernières années, qui représentent 17 millions de tonnes. Ces droits pourront être utilisés dans les prochaines années pour annuler une partie de leurs émissions de GES. Elles équivalent à presque 4 mois d’émissions des 126 entreprises…

Bref, le rapport conclut que les règles sont trop souples. Ils font plusieurs recommandations, dont quatre sont plus importantes.

D’abord, ils jugent que les 17 millions de tonnes accumulées doivent être effacés, et pour ce faire, ils proposent de diminuer chaque année le plafond permis d’ici 2030.

En 2024, le plafond de GES pour les 126 gros émetteurs est de 51,6 millions de tonnes. D’ici 2030, le plafond passera progressivement à 44,1 millions de tonnes, selon les règles actuelles, et le rapport propose de la réduire à environ 41 millions de tonnes.

Autre suggestion : la réduction plus rapide du volume de gratuités offertes aux industriels. Le plan du gouvernement est de les réduire de 2,7 % par année, mais le rapport propose d’y aller d’une réduction de 4 %, conforme aux cibles de GES que le Québec s’est données pour 2030.

Les auteurs croient aussi qu’il est temps de soumettre les émetteurs de taille moyenne – ils sont 84 – bien que leurs émissions n’atteignent que 1,3 million de tonnes, contre quelque 60 millions pour les 126 gros émetteurs.

Ils jugent aussi qu’il faut cesser de permettre aux émetteurs d’acheter des droits dits compensatoires, qui viennent d’entreprises extérieures – notamment des forestières américaines. Ces entreprises les mettent sur le marché parce qu’elles ont réussi à faire reconnaître leur contribution – contestée – à la réduction de GES.

Toutes ces mesures, en collaboration avec la Californie, devraient faire grimper le prix de la tonne de GES en 2030 à quelque 127 $, selon le scénario le plus probable, plus près du niveau jugé optimal pour favoriser une baisse de GES durable.

Le professeur Alain Webster, l’un des auteurs du rapport, me dit qu’« il y a une ouverture des gouvernements du Québec et de la Californie pour resserrer le marché du carbone ».

La partie ne sera pas facile pour autant. Les grands émetteurs sont des entreprises importantes au Québec. Et pour certaines, une réduction des GES implique une transformation profonde de leurs procédés, et non seulement un simple changement d’alimentation énergétique (du gaz naturel à l’électricité). C’est le cas des alumineries qui, au Québec, développent le projet Elysis.

Les alumineries sont d’ailleurs les plus importants émetteurs de GES au Québec, et de loin (6,1 millions de tonnes). À elle seule, Rio Tinto a émis 4,8 millions de tonnes en 2022 avec ses alumineries et ses autres entreprises, l’équivalent de 1,6 million de voitures.

Le resserrement du marché vient aussi avec une facture, qui s’ajoute à plusieurs autres, se plaint Jocelyn Allard, président de l’Association québécoise des consommateurs industriels d’électricité.

« Ça ne fait que s’ajouter aux autres factures qui grimpent, comme celle de l’électricité », dit-il. Les industriels ont vu leur tarif électrique augmenter de 8 % depuis deux ans, tarif voué à d’autres hausses imposantes au cours des prochaines années avec les projets de développement d’Hydro-Québec.

Certaines entreprises pourraient vouloir déménager vers des cieux moins coûteux ou avec des normes environnementales moins contraignantes, dit-il.

Rien n’est gagné, donc, mais avons-nous le luxe d’attendre, voyant les coûts croissants et les drames liés aux changements climatiques ? De grâce, répondez-moi non.

1. Consultez le rapport remis au ministère de l’Environnement du Québec

  1. Ce titre peut aussi être acheté auprès d’autres entreprises – celles qui émettent moins de GES que leur plafond – ou encore sur le marché secondaire du carbone, notamment.
Résumé

Environnement

L’actualité verte de la semaine

PHOTO UESLEI MARCELINO, ARCHIVES REUTERS

Un iceberg flotte au large de l’archipel Palmer, près de la péninsule Antarctique.

Notre sélection de nouvelles environnementales d’ici et d’ailleurs

Publié à 1h36 Mis à jour à 7h00

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Éric-Pierre Champagne
Éric-Pierre Champagne La Presse

Quiz

Les politiques climatiques sont-elles efficaces ?

C’est la question à laquelle a tenté de répondre une équipe de chercheurs allemands du Mercator Research Institute on Global Commons and Climate Change. Les scientifiques estiment que la grande majorité des politiques climatiques échouent à réduire de façon significative les émissions de gaz à effet de serre (GES). Entre 1998 et 2022, les chercheurs ont analysé 1500 politiques différentes dans 41 pays, dont le Canada. Seulement 63 politiques ont permis de réduire les émissions de GES, concluent-ils. Au Canada, des politiques visant le secteur industriel ont permis des réductions de GES, indique l’étude publiée dans la revue Science. D’autres chercheurs ont cependant critiqué la recherche, soulignant entre autres que les données étaient insuffisantes pour soutenir de telles conclusions.

Plus de sécheresses au Canada ?

PHOTO JEFF MCINTOSH, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

L’Alberta fait partie des régions canadiennes où le risque de sécheresse est le plus élevé.

Une étude réalisée par des chercheurs de l’Université d’Ottawa et de l’Université Laval a permis d’établir les régions du Canada où le risque de sécheresse est le plus élevé d’ici la fin du siècle. Le Nunavut, les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon ainsi que la Saskatchewan et l’Alberta connaîtront les conditions de sécheresse les plus intenses, concluent-ils. Peu importe le scénario d’émissions retenu, les épisodes de sécheresse seront plus importants : dans un scénario extrême, près de la moitié du pays serait touchée par de fortes sécheresses d’ici 2100. L’étude a été publiée dans le Climate Journal.

Lisez l’étude (en anglais)

Un éditorial sans viande

PHOTO KAYLEE GREENLEE BEAL, ARCHIVES REUTERS

Le Guardian a lancé un appel à manger moins de viande.

Dans un éditorial publié le 21 août, le quotidien britannique The Guardian a décidé de prendre position… sur la consommation de viande. Intitulé « The Guardian view on meat : we need to eat less of it » (Le point de vue du Guardian sur la viande : il faut réduire notre consommation), le texte du quotidien réputé signale que « la viande et les produits laitiers sont de loin les sources de nourriture qui émettent le plus de carbone ». « La plupart d’entre nous devraient en manger moins. Mais le discours entourant cet enjeu demeure faible », avance le Guardian.

Lisez l’éditorial du Guardian (en anglais)

Oiseaux rares recherchés

PHOTO ANDRES CUERVO, TIRÉE DE WIKIPÉDIA

Le campyloptère de Santa Mara

Certaines espèces d’oiseaux n’ont pas été observées depuis longtemps, ce qui ne signifie pas nécessairement qu’elles ont disparu à tout jamais. Le campyloptère de Santa Mara, par exemple, avait été identifié comme une espèce disparue, mais on a retrouvé quelques individus en 2022. Dans une étude publiée dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment en juin, des chercheurs ont établi une liste de 144 espèces d’oiseaux perdus, dont certaines n’ont pas été observées depuis 100 ans. Cette liste a depuis été réduite à 126 espèces. Trois organisations environnementales invitent le public à les aider à retrouver ces oiseaux dans différentes régions du monde. Pour 13 de ces espèces, leur habitat connu est en Amérique du Nord.

Consultez la liste des espèces perdues (en anglais)

Plastique ou bioplastique ?

PHOTO DREW ANGERER, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le bioplastique pourrait être encore moins écologique que le plastique qui n’est pas biodégradable.

On aurait tendance à croire que le plastique biodégradable est préférable au plastique traditionnel, mais ce n’est pas toujours le cas. Une équipe de chercheurs chinois soutient que le bioplastique est encore plus dommageable pour la croissance des plantes que le plastique qui n’est pas biodégradable. Les scientifiques ont découvert que des sols pollués par du bioplastique contenaient moins d’éléments nutritifs, ce qui ralentissait la croissance des plantes. Il reste à déterminer de façon plus précise comment le plastique biodégradable affecte la composition des sols. L’étude a été publiée dans la revue Science of the Total Environment.

Lisez l’étude (en anglais)

Résumé

Un coup de pouce de 575 millions à Énergir

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Le nouvel apport de fonds servira à construire un mégaparc éolien de 1200 mégawatts sur le site de la Seigneurie de Beaupré avec Hydro-Québec.

Énergir a besoin d’argent et son actionnaire majoritaire, la Caisse de dépôt et placement du Québec, répond présent. Avec le Fonds de solidarité FTQ, elle réinvestit 575 millions dans l’entreprise qui tente de se réinventer.

Publié à 0h59 Mis à jour à 5h00

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Hélène Baril
Hélène Baril La Presse

Cet argent servira à accélérer la stratégie de décarbonation et de résilience d’Énergir, a expliqué Emmanuel Jaclot, premier vice-président et chef des infrastructures de la Caisse de dépôt, lors d’un entretien avec La Presse.

Plus précisément, ce nouvel apport de fonds servira à construire un mégaparc éolien de 1200 mégawatts sur le site de la Seigneurie de Beaupré avec Hydro-Québec, « un immense projet », selon M. Jaclot.

L’argent sera aussi utilisé pour construire des usines de production de gaz naturel renouvelable à partir de fumier avec Nature Energy, et à renforcer le réseau électrique de Green Mountain Power au Vermont, qui est frappé par des pannes de plus en plus fréquentes.

L’investissement aidera Énergir à réduire la part de ses revenus qui dépendent de l’énergie fossile, qui comptent actuellement pour 60 % de ses revenus totaux. Il s’agit d’un investissement commun avec le Fonds de solidarité FTQ, qui injecte une somme équivalente à sa participation minoritaire de 19 %, soit 110 millions.

Le Fonds investit pour soutenir la décarbonation du Québec et particulièrement les activités d’Énergir dans les bioénergies, a fait savoir son porte-parole Patrick McQuilken.

Un pari à long terme

La Caisse de dépôt est déjà critiquée par les environnementalistes pour son appui au gaz naturel fossile comme source d’énergie de transition. Elle persiste et signe avec cette importante mise de fonds supplémentaire dans Énergir.

« On parle de transition énergétique, pas de rupture, justifie Bertrand Millot, chef des investissements durables de la Caisse. Si on abandonnait le gaz fossile, on aurait un problème. C’est la réalité économique », fait-il valoir.

Selon lui, Énergir jouera un rôle important dans la transition énergétique avec son entente avec Hydro-Québec pour prendre le relais du chauffage électrique lors des périodes de grand froid, « ce qui évitera la construction de cinq centrales comme [celle de] La Romaine », a-t-il illustré.

La Caisse ne s’inquiète pas d’une éventuelle baisse de la rentabilité d’Énergir, qui s’attend à moyen terme à perdre 50 % des volumes de gaz qu’elle distribue actuellement. « Notre vision, qui est à long terme à la Caisse, est de penser que non. Au final, être proactif dans la transition va nous protéger, dit Emmanuel Jaclot. On accompagne Énergir dans de nouveaux marchés justement pour maintenir sa croissance malgré cette transition énergétique. »

Le nouvel investissement de 575 millions de la Caisse et du Fonds de solidarité FTQ ne servira pas à maintenir le réseau gazier, mais à financer les nouvelles activités d’Énergir, a insisté le dirigeant.

Le maintien du réseau gazier est assuré, estime-t-il. En volume, on va moins vendre, mais les services rendus au système électrique vont augmenter en valeur, a-t-il expliqué.

La Caisse de dépôt est actionnaire d’Énergir depuis 2004. Au fil des ans, elle a investi beaucoup d’argent dans l’entreprise, notamment en rachetant la part des autres actionnaires qui ont tour à tour quitté le navire, soit Enbridge, British Columbia Investment et le Régime de retraite de l’Université du Québec.

Ces investissements n’ont pas pris de valeur, au contraire. En 2021, la Caisse a déboursé 1,14 milliard pour racheter la part de 39 % détenue par le géant gazier Enbridge. Actuellement, la juste valeur marchande de la part de 80 % de la Caisse dans Énergir est inscrite à 1,5 milliard dans son dernier rapport annuel.

Énergir aujourd’hui

1600 employés

9 milliards d’actif

Coup d’œil sur Énergir

1957

Fondation sous le nom de Corporation du gaz naturel du Québec de l’entreprise qui sera ensuite connue sous les noms de Gaz Métropolitain, Gaz Métro et, depuis 2017, Énergir.

1986

Acquisition de Vermont Gas System, le seul distributeur de gaz de l’État

1997

Acquisition par Hydro-Québec d’une participation de 42 % dans Gaz Métropolitain, qui sera revendue à la Caisse de dépôt en 2004.

2007

Acquisition de Green Mountain Power qui distribue 70 % de l’électricité du Vermont.

2010

Restructuration et inscription d’une partie des actions en Bourse sous le nom de Valener. Enbridge détient 38,9 % des actions de l’entreprise.

2011

Acquisition de Central Vermont Public Service, la plus importante entreprise d’électricité du Vermont.

2021

Rachat par la Caisse, pour 1,14 milliard, des actions d’Enbridge.

2022

Actionnaire depuis 2004, la Caisse rachète les actions de deux autres fonds de retraite, British Columbia Investment et le Régime de retraite de l’Université du Québec, pour devenir le principal actionnaire de l’entreprise avec une participation de 80,9 %. Le Fonds de solidarité FTQ, aussi actionnaire depuis 2004, conserve une part de 19,1 %.

Résumé

Terres contaminées Les agriculteurs québécois se méfient encore du « fumier humain »

PHOTO JORDAN VONDERHAAR, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Des boues municipales dans un bassin de décantation d’une usine de traitement des eaux usées, à Fort Worth, au Texas, en juillet dernier

L’encadrement des boues municipales serait « une amélioration notable », mais l’Union des producteurs agricoles insiste : leur utilisation comme engrais demeure « controversée ». C’est ce que l’organisation syndicale a plaidé dans le cadre d’une consultation gouvernementale qui prend fin ce samedi.

Publié à 1h31 Mis à jour à 7h00

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Ariane Krol
Ariane Krol La Presse

De quoi s’inquiète-t-on au juste ?

Des boues d’épuration issues du traitement des eaux usées municipales sont utilisées depuis des décennies comme engrais dans des champs québécois. Ces sous-produits sont aussi appelés biosolides, matières résiduelles fertilisantes (MRF) ou « fumier humain ».

PHOTO EMILY ELCONIN, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Les vaches de cette ferme de Brighton, au Michigan, ne peuvent plus être exploitées à des fins commerciales depuis que des taux élevés de contamination aux PFAS ont été détectés dans les animaux et le sol.

Aux États-Unis, des fermiers qui ont épandu ces boues ont vu leurs terres contaminées par de fortes concentrations de substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (SPFA, connues sous le sigle anglais PFAS). Même des épandages sur des terres voisines auraient rendu des animaux malades, rapportait récemment le New York Times.

En quoi ça nous concerne ?

Le Maine ayant interdit ces épandages, ses stations d’épuration doivent trouver d’autres débouchés. Du fumier humain du Maine a ainsi été envoyé au Québec, a révélé un reportage de Radio-Canada à la fin de 2022. En mars 2023, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a annoncé un moratoire sur l’épandage de biosolides importés des États-Unis, le temps que le Québec se dote d’une limite pour les PFAS1. En juillet, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs a publié son projet de règlement2, qui comprend un Code de gestion des matières résiduelles fertilisantes. La consultation publique se termine ce samedi soir.

Pourquoi utiliser du « fumier humain » ?

Québec privilégie le recyclage des boues municipales par épandage, et non l’enfouissement ou l’incinération, sources de gaz à effet de serre. Des boues d’usines (surtout papetières et agroalimentaires) sont aussi utilisées. Leur teneur en azote et en phosphore permet aux agriculteurs d’acheter moins d’engrais minéraux. La matière utilisée aux champs doit respecter certaines limites (contaminants chimiques, pathogènes, charge olfactive, corps étrangers), mais il n’y a pas encore de normes pour les PFAS.

Et la santé humaine, alors ?

Une exposition à long terme à certains PFAS peut diminuer la réponse immunitaire à la vaccination, déséquilibrer les lipides (comme le cholestérol) dans le sang, réduire le poids de naissance et augmenter le risque de cancer du rein, mais beaucoup d’incertitudes demeurent, indique l’Institut national de santé publique du Québec.

Au Québec, l’épandage de boues municipales n’est pas permis sur les cultures destinées à l’alimentation humaine ni sur les pâturages.

« Dans des sites où on a utilisé beaucoup de PFAS en France, on voit que les concentrations dans les sols ont augmenté [mais] les matières organiques dans le sol retiennent quand même pas mal les PFAS, donc il n’y a pas beaucoup de transfert vers les plantes », précise Sébastien Sauvé, professeur de chimie environnementale à l’Université de Montréal.

PHOTO MORGANE CHOQUER, ARCHIVES LA PRESSE

Sébastien Sauvé, professeur de chimie environnementale à l’Université de Montréal

Par ailleurs, le Canada n’a pas d’usines qui fabriquent des PFAS, près desquelles « les pires cas » ont été découverts aux États-Unis. Et au Québec, « la réglementation pour l’utilisation des boues, indépendamment des PFAS, est quand même plus restrictive, on ne peut pas en mettre autant qu’aux États-Unis dans un champ ». M. Sauvé a lancé un projet de recherche pour analyser le sol, et l’eau des puits, de champs ayant reçu des boues d’épuration durant plusieurs années.

Le projet de règlement québécois est-il pertinent ?

Il est néanmoins « urgent d’avoir une réglementation, un contrôle », estime M. Sauvé.

Le règlement vise à établir des limites pour des contaminants dits « d’intérêt émergent », qui seront inclus dans une nouvelle catégorie baptisée « investigateurs préventifs »3.

Québec propose des limites pour le perfluorooctane sulfonate (PFOS) et l’acide perfluorooctanoïque (PFOA), ainsi que pour une combinaison de 11 PFAS. « Je ne comprends pas pourquoi ils ciblent juste 11 PFAS », dit M. Sauvé. « Même les moins bons labos privés qui analysent les PFAS au Québec en font une vingtaine. Il faudrait qu’ils en mettent 25, qu’ils choisissent les bons et là, leur approche serait valable. »

Qu’en pensent les agriculteurs ?

« Il y a un pas en avant de fait, mais on demeure extrêmement prudents par rapport à cette matière-là, et on n’en fait pas la promotion auprès des agriculteurs. On leur dit même d’être très prudents », nous précise le directeur général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Charles-Félix Ross.

Dans ses commentaires au Ministère, l’UPA mentionne « la quantité totalement déraisonnable de plastique déchiqueté » trouvée par des agriculteurs après l’épandage de biosolides et de résidus verts, dont Radio-Canada a fait état. « Si ce type de contamination bien visible peut encore se produire, comment ne pas redouter que des contaminations chimiques et microbiologiques beaucoup plus insidieuses puissent également survenir ? », écrit le syndicat agricole.

Ce « recyclage » est-il répandu ici ?

Seulement 4,3 % des terres cultivées ont reçu des matières résiduelles fertilisantes, montre le Bilan 2015 du Ministère. Mais les reportages diffusés depuis 2022 ont provoqué un « bris de confiance [qui] s’est traduit par une diminution des quantités », a affirmé le ministre Benoit Charette dans un mémoire au Conseil des ministres, en juin dernier.

La proportion de terres québécoises qui épandent des matières résiduelles fertilisantes pourrait toutefois « doubler facilement [pour atteindre] 8 à 10 % » si toutes les matières possibles étaient détournées des sites d’enfouissement, estime le directeur général de l’UPA. Le nouvel encadrement devrait entrer en vigueur en novembre 2025, levant le moratoire sur l’épandage de biosolides américains, prévoit le Ministère.

1. Lisez « Québec impose un moratoire temporaire sur l’épandage des biosolides » 2. Consultez le projet d’encadrement du ministère de l’Environnement 3. Lisez « Québec veut encadrer la présence des polluants éternels dans le “fumier humain” » Lisez « Les “polluants éternels” dans la ligne de mire de nombreux États »

Résumé

Voici 5 dossiers en environnement à surveiller au Québec cet automne

L'hôtel du Parlement du Québec, où siègent les députés de l'Assemblée nationale, aperçu au loin à travers des fleurs.

L’hôtel du Parlement du Québec, où siègent les députés de l’Assemblée nationale.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Publié à 4 h 00 HAE

L’automne s’annonce chargé à Québec. Dès leur retour à l’Assemblée nationale, mardi, les députés reprendront les débats sur des projets jugés cruciaux pour la transition énergétique et la préservation du territoire. De la protection du caribou à la réforme de l’énergie, voici un survol des dossiers qui risquent d’occuper les élus.

Northvolt : la suite

Depuis l’annonce de l’arrivée de l’entreprise suédoise Northvolt au Québec, en septembre 2023, le gouvernement s’est retrouvé sous le feu des critiques, notamment parce que la majorité des phases de construction du projet de méga-usine de batteries électriques échappent au BAPE.

Malgré l’opposition de groupes citoyens, des milieux humides ont été détruits et des arbres ont été abattus au début de l’année après qu’une demande d’injonction visant à faire cesser les travaux eut été rejetée par la Cour supérieure du Québec. Depuis, Northvolt a entamé cet été la construction du premier des trois complexes qui constitueront sa méga-usine.

Le mal est fait, [mais] d’autres impacts pourraient arriver sur les espèces comme le chevalier cuivré, en raison des rejets potentiels dans la rivière Richelieu; sur le trafic routier et sur le logement. C’est ce que nous allons suivre, explique Camille Cloutier, avocate au Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE), à l’origine de la demande d’injonction.

AILLEURS SUR INFO : Manque d’espace pour le retour au bureau des fonctionnaires

Le CQDE, qui a redéposé une requête après son échec devant les tribunaux, souhaite que la Cour examine la légalité de l’autorisation accordée par le ministère pour la destruction de la biodiversité. Les travaux ont pu continuer [sur le terrain], mais nous n’avons pas abandonné tout le débat à savoir si le ministre [Benoit Charette] a respecté la loi, précise l’avocate. La date d’audience n’a pas encore été déterminée.

Le terrain de Northvolt, vu du ciel, le 23 juillet 2024.

Le terrain de Northvolt, vu du ciel, le 23 juillet 2024.

Photo : Radio-Canada / Thomas Gerbet

Northvolt a fait savoir qu’elle déposerait l’étude d’impact pour son complexe de recyclage Revolt – seule phase du projet soumise au BAPE – d’ici la fin de l’année 2024.

Le processus des autorisations suit son cours et les experts du ministère vont analyser le tout rigoureusement, indique de son côté Mélina Jalbert, attachée de presse du ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP).

Dans l’attente d’une stratégie de protection du caribou

De passage sur la Côte-Nord la semaine dernière, le ministre de l’Environnement Benoit Charette a réitéré que le décret d’urgence qu’Ottawa entend imposer au Québec pour protéger trois hardes de caribous était, selon lui, insensé.

Parallèlement aux consultations sur ce décret – boudées par le gouvernement du Québec – que le fédéral a prolongé jusqu’au 15 septembre, le MELCCFP mène lui aussi des consultations sur deux projets pilotes pour préserver l’habitat de certaines populations de caribous. Près de 60 millions de dollars y ont été consacrés.

Montage des deux ministres, Benoit Charette à gauche et Steven Guilbeault à droite, lors d'interventions en plénière, face aux autres députés.

Le ministre québécois de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, lors d’une intervention à l’Assemblée nationale, et le ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, lors d’une intervention à la Chambre des communes

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot/Justin Tang

Faute d’une réelle coopération entre Ottawa et Québec, des incohérences menacent de plomber les efforts pour protéger les hardes les plus vulnérables. Pour le troupeau de Charlevoix, on nous propose deux scénarios de protection complètement différents, fait remarquer Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec. Comment arrimer ce qui va aboutir du côté fédéral et du côté provincial?

Pendant que perdure la mésentente entre les deux ordres de gouvernement, la stratégie de protection de l’habitat du caribou forestier et montagnard, promise par Québec depuis 2016, se fait toujours attendre. C’est l’un des grands absents de cet automne : qu’est-ce que le Québec va faire pour assurer la survie du caribou forestier? s’interroge Camille Cloutier, du CQDE.

Que le fédéral intervienne ou non, ça ne justifie pas que le Québec n’agisse pas pour la protection du caribou.

Une citation de Me Camille Cloutier, avocate du CQDE

Bien que le ministère reconnaisse qu’il s’agit là d’un dossier particulièrement ardu, il maintient que le gouvernement du Québec en fait déjà beaucoup concernant la protection du caribou. L’approche préconisée doit se concentrer autour de projets régionalisés, selon le cabinet du ministre Charette.

Réforme du régime forestier

Dans la foulée des feux de forêt de 2023, la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, a annoncé en juin dernier son intention de réformer le régime forestier « rapidement ». Le reboisement des chemins forestiers pourrait être une piste pour contribuer à la survie des caribous. Mais la teneur de cette réforme demeure, pour l’heure, inconnue.

Des organisations de défense de l’environnement redoutent que le gouvernement profite de cette réforme pour passer la hache dans des concepts qui sont au cœur de la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier. On a peur que des acquis environnementaux soient abrogés, comme le principe d’aménagement écosystémique, de sorte [à] faciliter la récolte de toujours plus de bois, explique Alice-Anne Simard, de Nature Québec.

Le projet de loi sur l’énergie sans pilote

La démission du ministre Pierre Fitzgibbon, responsable de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, a causé la surprise, à quelques jours du retour en chambre des députés – et du début des consultations sur la modernisation du secteur de l’énergie.

Déposé tout juste avant la fin de la session parlementaire, le projet de loi 69 vient modifier certaines dispositions législatives pour que le gouvernement mène à bien sa transition énergétique.

Des projets sans appel d’offres pour accélérer les chantiers, des tarifs modulés pour encourager la diminution de la consommation, de l’électricité vendue de gré à gré par des entreprises privées : le texte ratisse large… et ne fait pas l’unanimité.

Nous ne sommes pas dans une logique de sobriété énergétique, souligne Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec, qui rappelle que ces grands projets de barrages, d’éoliennes et de lignes de transport se font souvent au détriment de la biodiversité. Le texte perpétue en outre le recours aux énergies fossiles en ouvrant la porte au gaz naturel, dit-elle.

On ne peut pas fragmenter et morceler le territoire de cette façon pour nourrir toujours plus notre appétit vorace en matière d’énergie. Au Québec, nous sommes des ogres de consommation énergétique.

Une citation de Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec

Or, le ministre Fitzgibbon, qui a piloté cette vaste réforme, ne sera pas présent pour répondre aux préoccupations des organisations qui viendront témoigner en commission parlementaire. Les consultations débuteront au premier jour de la reprise des travaux, le 10 septembre.

La semaine dernière, plus d’une vingtaine de regroupements citoyens ont exigé la suspension des travaux, jugeant que le départ du ministre était l’occasion de revoir de fond en comble cette pièce législative.

Christine Fréchette, qui a hérité des responsabilités de Pierre Fitzgibbon, a déclaré qu’elle arrivera préparée pour accueillir les groupes au sujet de ce projet de loi très important.

Mobilité Infra Québec : un rôle à clarifier

Annoncée en grande pompe au printemps, la nouvelle agence Mobilité Infra Québec doit mettre fin aux lenteurs dans lesquelles s’embourbent les projets de transport collectif. La ministre Geneviève Guilbault souhaite ainsi centraliser l’expertise et « reprendre le contrôle » de ces grands chantiers, qu’elle juge trop compliqués et coûteux.

Tandis que des municipalités redoutent que Québec s’arroge la totalité des pouvoirs en matière d’aménagement et qu’il fasse fi de leur planification territoriale, des organisations et des experts en mobilité s’inquiètent de l’influence du politique sur la future agence.

Présentée comme une organisation indépendante du ministère des Transports, Mobilité Infra Québec devra pourtant intervenir lorsque le gouvernement lui en confie la responsabilité, peut-on lire dans le projet de loi 61, qui sera à l’étude en commission parlementaire à compter du 10 septembre.

L’implication du politique est une crainte majeure, insiste Samuel Pagé-Plouffe, coordonnateur à l’alliance TRANSIT pour le financement des transports collectifs. Il faut qu’il y ait des amendements au projet de loi pour garantir une plus grande indépendance à l’agence.

On l’a vu avec le projet de tramway à Québec, même le REM de l’Est à Montréal : l’un des principaux facteurs de dépassement des coûts et des échéanciers, c’est l’ingérence politique.

Une citation de Samuel Pagé-Plouffe, coordonnateur à l’alliance TRANSIT pour le financement des transports collectifs

Et si l’agence a pour mandat de mener l’analyse d’opportunité, la planification et la réalisation de projets complexes de transport, le texte ne prévoit pas qu’elle assure par la suite le fonctionnement de ces nouveaux réseaux. De surcroît, il indique que Québec peut imposer l’exploitation d’un système de transport collectif à une municipalité ou à une société de transport.

Ces dernières, aux prises avec des problèmes de financement majeurs, ne trouvent pas réponse à leurs soucis budgétaires dans le projet de loi 61, selon Samuel Pagé-Plouffe.

Une réforme « incomplète » de la Loi sur les mines

Pour endiguer la spéculation minière au Québec – où le nombre de claims a atteint un record de plus de 350 000 –, la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, a déposé en mai le projet de loi 63, qui vise à réformer la Loi sur les mines et à modifier une série d’autres lois, comme celle sur l’aménagement et l’urbanisme.

Maïté Blanchette Vézina répond aux questions des journalistes.

La ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, lors de l’annonce du dépôt du projet de loi 63, le 28 mai 2024.

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Si les groupes environnementaux ont salué d’importants gains, comme la tenue obligatoire d’un BAPE pour tout projet minier et la fin des claims en terrains privés, plusieurs déplorent que le projet de loi confère encore à l’industrie minière la préséance sur les usages du territoire et les droits des peuples autochtones.

Le projet de loi ne change pas vraiment les fondements du système. Depuis trop longtemps, le milieu citoyen, environnemental, autochtone dénonce le régime qui donne préséance aux intérêts miniers sur la nature et les communautés.

Une citation de Camille Cloutier, avocat au CQDE

En marge des consultations qui s’organiseront cet automne, une décision de la Cour supérieure devrait bientôt être rendue. À la demande de la Première Nation Mitchikanibikok Inik, le tribunal doit déterminer si l’actuelle Loi sur les mines est constitutionnelle ou non.

À la lumière de ce jugement, le gouvernement pourrait devoir retourner à la table à dessin pour s’assurer que les conclusions de cette décision s’intègrent à la réforme, estime l’avocate Camille Cloutier.

Un Plan Nature promis depuis 2022

À l’occasion de la COP15 sur la biodiversité à Montréal, en décembre 2022, le premier ministre François Legault avait annoncé que 650 millions de dollars seraient consacrés à l’élaboration d’un Plan Nature, sa pièce maîtresse pour atteindre la cible mondiale de 30 % d’aires protégées d’ici 2030.

Même si Québec a continué d’annoncer de nouveaux investissements pour accroître le nombre d’hectares protégés, les détails de ce Plan Nature n’ont jamais été dévoilés. Une première mouture devrait toutefois voir le jour d’ici le prochain rendez-vous de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique, la COP16, à la fin octobre.

Résumé

Planète bleue, idées vertes Édimbourg dit non aux publicités pour véhicules polluants

PHOTO CHUNYIP WONG, GETTY IMAGES

Les publicités pour des « produits à fortes émissions de CO2 » sont désormais interdites dans la capitale écossaise.

La ville d’Édimbourg, en Écosse, a récemment interdit sur son territoire les publicités pour les véhicules polluants et les entreprises liées aux énergies fossiles. De telles initiatives fleurissent un peu partout en Europe. Pourquoi pas au Canada ?

Publié à 1h12 Mis à jour à 8h00

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Chloé Bourquin
Chloé Bourquin La Presse

« Nous croyons en la justice climatique, en la réduction de nos émissions. Et nous voulons faire d’Édimbourg une ville meilleure, où les gens aiment venir vivre et travailler. »

C’est par ces mots que la conseillère municipale Alys Mumford a appuyé la décision de la Ville d’interdire sur son territoire les publicités pour des « produits à fortes émissions de CO2 », le 28 mai dernier. Cela concerne les voitures à essence et les véhicules utilitaires sport (VUS), mais également les croisières, les aéroports, les compagnies aériennes et toutes les entreprises directement liées aux énergies fossiles.

Une décision qui est rapidement sortie de l’enceinte de l’hôtel de ville d’Édimbourg pour faire les manchettes de nombreux journaux internationaux. Un peu partout dans le monde, la question revient : pourrait-on appliquer une telle décision chez nous ?

Pour Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal, la réponse est claire.

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal

On est rendus au point où, effectivement, il faudrait interdire la promotion de ces produits qui sont clairement dommageables, non seulement pour l’environnement, mais également pour la société.

Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal

Des choix plus éclairés

Concrètement, interdire la publicité des véhicules polluants, qu’est-ce que ça changerait pour le consommateur ?

Cela lui permettrait de faire des choix plus éclairés, en particulier lorsque vient le temps de changer de voiture, illustre Pierre-Olivier Pineau.

« Sans publicité, les gens pourraient faire des choix en consultant des références comme Protégez-vous, qui documentent les véritables bénéfices de tel ou tel produit. En fin de compte, ça permettrait une meilleure éducation de la population, qui pourrait faire des choix sur la base de faits et non de perceptions », explique-t-il.

Les camions légers (incluant les VUS) au Canada

Représentent 85 % des ventes d’automobiles et 79 % des publicités automobiles.

Sources : Statistique Canada (2024) et Équiterre

Montrer l’exemple

Difficile de dire, cependant, si une telle mesure à l’échelle d’une ville comme Édimbourg aura un impact important sur les ventes de véhicules polluants. « Mais il y a une urgence croissante d’agir, sur tous les fronts, surtout quand les ordres gouvernementaux supérieurs n’agissent pas », lance Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales chez Équiterre.

Le fait d’appliquer ce genre de mesure à l’échelle d’une municipalité, ou même du Québec ou du Canada, permettrait selon lui de retirer des incitatifs, qui envoient un message contradictoire par rapport à l’interdiction de la vente de véhicules à essence prévue pour 2035.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales chez Équiterre

L’État devrait se montrer exemplaire sur ce plan-là. Il faut que les actions qu’il mène en matière d’adaptation, de lutte contre les changements climatiques et de transition énergétique soient cohérentes avec ce qui est affiché dans l’espace publicitaire.

Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales chez Équiterre

Une réalité nord-américaine différente

En revanche, l’interdiction de toute publicité pour les VUS, qu’ils soient à essence ou électriques, serait difficile à faire passer en Amérique du Nord.

« On ne fait pas ce type de recommandation à l’heure actuelle, car on a encore besoin de convaincre les gens de passer du moteur à combustion au moteur électrique, explique Marc-André Viau. On a une réalité différente ici. Nos véhicules sont déjà plus gros qu’en Europe, alors que là-bas, on commence tout juste à voir la percée des véhicules surdimensionnés. Renverser ou freiner une tendance, ça prend des approches qui sont différentes. »

Pour la question des publicités pour les compagnies aériennes, il est également plus facile de se passer de l’avion en Europe, où le réseau ferroviaire est bien plus développé qu’en Amérique du Nord.

« Il faudrait bien sûr aussi développer les alternatives à ces véhicules polluants, admet-il. Mais encore une fois, enlever la publicité, ce n’est pas comme interdire un produit. Si l’on veut se rendre loin, on aura toujours la possibilité de prendre l’avion. »

Plusieurs degrés d’intervention

Sans aller jusqu’à l’interdiction totale de la publicité pour les véhicules polluants, il pourrait être possible de mieux l’encadrer.

Dans un rapport publié le 11 juin, Équiterre recommande de prendre exemple sur des mesures prises par les gouvernements pour lutter contre le tabagisme durant les dernières décennies.

Lisez « Équiterre veut appliquer “la même recette” que le tabagisme »

Par exemple, en France, toute publicité de voiture s’accompagne depuis mars 2022 de messages comme « Pour les trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo », « Pensez à covoiturer », ou encore « Au quotidien, prenez les transports en commun ». Il serait aussi possible de rendre obligatoire l’affichage d’informations relatives aux impacts sur la sécurité et l’environnement : au Royaume-Uni, les annonceurs sont notamment tenus d’afficher la consommation d’essence et les émissions de gaz à effet de serre de leurs véhicules. Il pourrait également être envisagé d’interdire les publicités mettant en scène des VUS dans des paysages naturels ou grandioses, qui pourraient donner une image trompeuse du produit par rapport à son impact environnemental.

Bref, les idées foisonnent, mais peinent à percer. « Il y a une énorme résistance de la part de l’industrie, déplore Marc-André Viau. On ne lutte pas à armes égales pour changer les habitudes, pour arriver à faire passer un message différent dans l’espace public. Mais on voit quand même une très grande écoute du public à l’égard des messages que nous diffusons. »

Lisez Une chronique de Francis Vailles sur le sujet

La publicité pour les VUS et autres gros véhicules au Québec

  • 58 % des Québécois seraient en faveur d’un encadrement de ces publicités (par exemple, en rendant obligatoire l’affichage des émissions de CO2).
  • 27 % des Québécois seraient d’accord pour interdire ces publicités.

Source : sondage Léger commandé par Équiterre, 2023

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Le Complexe Desjardins a compris que l’utilisateur lambda est paresseux :sweat_smile:

Reste à espérer que la compagnie fait réellement un tri par la suite et que ça ne finit pas tout simplement au dépotoir ! L’écoblanchiment à son meilleur !

Résumé

L’actualité verte de la semaine

PHOTO CHRISTIAN SIERRA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Des hommes armés du peuple ashaninka, le plus grand groupe indigène de l’Amazonie péruvienne, ont bloqué cette autoroute en avril 2023 après l’assassinat d’un de leurs leaders.

Quelques milligrammes de l’actualité environnementale

Publié à 1h25 Mis à jour à 6h00

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Ariane Krol
Ariane Krol La Presse

Quiz

Combien de militants environnementaux ont été assassinés dans le monde en 2023 ?

A) 19
B) 61
C) 196

Réponse C) 196
Au moins 196 défenseurs de l’environnement ont été « assassinés pour avoir fait leur travail » l’an dernier, rapporte l’organisation non gouvernementale (ONG) Global Witness. « Le chiffre réel est probablement plus élevé », écrit l’ONG, qui compte 2106 meurtres depuis 2012. En 2023, la majorité des meurtres ont été recensés en Amérique latine. La Colombie trône au sommet du sinistre palmarès (79 morts), suivie du Brésil (35), puis du Honduras et du Mexique (18 chacun). « Le meurtre reste une stratégie répandue pour faire taire les défenseurs. C’est sans conteste la plus brutale », note Global Witness.

Lisez le rapport (en anglais)

Canicule et fécondité

PHOTO JORGE GUERRERO, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Un couple dans le couchant à Ronda, dans le sud de l’Espagne, le 9 août dernier, durant la quatrième vague de chaleur de l’été

Les changements climatiques pourraient affecter les taux de fécondité, suggère un trio de démographes dans Population Studies. Neuf mois après les journées chaudes (25 °C ou plus), le taux de fécondité était plus faible, ont constaté les chercheurs en croisant des données administratives et météorologiques espagnoles de 2010 à 2018. Le lien est ténu (baisse du taux de fécondité de 0,27 % neuf mois après une journée chaude), mais augmente avec la chaleur prolongée (-2,7 % après 10 jours à 25 °C ou plus). Une partie des grossesses pourraient avoir été reportées, puisqu’une hausse du taux de fécondité a été observée 15 mois après la période chaude.

Consultez l’étude (en anglais)

Le Jour de la nuit

IMAGE FOURNIE PAR LES ORGANISATEURS

Flasher ses lumières, comme disait l’humoriste Jean-Marc Parent au milieu des années 1990, c’est révolu. Éteignez votre éclairage extérieur le 12 octobre, pour le Jour de la nuit, propose plutôt la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic. Ce sera la première participation du Québec à cet évènement annuel, qui en est à sa 16e édition en France. Un incitatif à réduire la pollution lumineuse, qui tue des insectes et des oiseaux migrateurs et perturbe l’horloge biologique humaine.

Consultez le site de la réserve du Mont-Mégantic sur le Jour de la nuit

Ouste l’asphalte !

PHOTO FOURNIE PAR LE CONSEIL RÉGIONAL DE L’ENVIRONNEMENT DE LA MONTÉRÉGIE

Des citoyens ont participé au désasphaltage d’une partie du stationnement du Centre Raphaël-Barrette, à Salaberry-de-Valleyfield, en 2019.

Le Centre d’écologie urbain cherche des organismes non gouvernementaux sans but lucratif, ainsi que des municipalités ou MRC, qui veulent verdir un terrain actuellement recouvert d’asphalte dans leur communauté. Le Centre a déjà accompagné 35 projets participatifs de déminéralisation depuis 2017 avec son programme Sous les pavés. Cette nouvelle phase vise 15 organismes pour 22 sites, et 3 municipalités avec un site-pilote chacune. Les sites doivent être « à vocation collective ou communautaire » et recouverts d’environ 100 m2 d’asphalte. Un autre appel à projets sera lancé l’an prochain pour recruter des entreprises privées, une première. Le Centre souhaite en accompagner trois, à raison d’un site chacune.

Consultez le site de Sous les pavés

Héros du transport

PHOTO FOURNIE PAR TRAJECTOIRE QUÉBEC

Extrait de la campagne de Trajectoire Québec diffusée dans le métro

Le trajet dont vous êtes le héros ? Celui que vous faites en transport collectif, souligne Trajectoire Québec dans sa nouvelle campagne de sensibilisation. « Ce geste est héroïque puisqu’il aide à sauver la planète en plus d’être très rentable économiquement », fait valoir le porte-parole de cette association de défense des utilisateurs du transport collectif, David Beauchamp. Un usager du métro émet huit fois moins de gaz à effet de serre (GES) que s’il se déplaçait en voiture, mentionne la campagne. Les messages sur fond tramé violet sont diffusés sur les écrans du métro, dans les bus de la région métropolitaine et ailleurs dans le réseau.

Consultez le site de la campagne

À lire pour mieux comprendre les origines de notre dérive écologique et le défi qui nous attends pour recentrer nos actions.

Résumé

Des ravageurs exotiques menacent nos forêts

Un arbre sans feuilles.

Un chêne atteint par la maladie du flétrissement du chêne au Michigan.

Photo : Radio-Canada

Publié le 15 septembre à 4 h 00 HAE

De tout temps, les forêts se sont transformées. Mais les échanges commerciaux qui se multiplient ouvrent la porte à des ravageurs et à des maladies provenant de l’étranger pour lesquels nos espèces n’ont développé aucune immunité. Autant de perturbations qui bouleversent l’équilibre écologique de nos forêts.

Dans la forêt expérimentale Duchesnay, tout près de Québec, une équipe de chercheurs vient analyser l’état des feuillus. Le but de ce travail est de déterminer comment les forêts réagissent à l’arrivée de pathogènes ou d’insectes ravageurs.

On surveille particulièrement certaines espèces exotiques envahissantes venues d’ailleurs, explique Julie Bouchard, pathologiste forestière au ministère des Ressources naturelles et des Forêts du Québec.

Une femme et un homme examinent un arbre.

Julie Bouchard et un membre de son équipe analysent un hêtre atteint par la maladie corticale.

Photo : Radio-Canada / Benoît Livernoche

Ce jour-là, l’équipe s’intéresse à un pathogène déjà bien implanté dans l’est du pays : la maladie corticale du hêtre.

AILLEURS SUR INFO : Un débat fatal pour Trump? Pas si vite…

Cette maladie est arrivée par l’importation de petits plants de hêtre pourpre, à Halifax, c’était dans les années 1800, relate Mme Bouchard. Sur les plants, il y avait la présence d’un petit insecte : la cochenille du hêtre. Cette cochenille s’est bien établie sur tout le territoire.

L'écorce d'un arbre est marquée par des gonflements.

L’apparition de chancres sur un hêtre est le signe que l’arbre est malade et atteint de la maladie corticale.

Photo : Radio-Canada / Benoît Livernoche

La cochenille du hêtre est un insecte qui provoque d’abord des blessures sur l’arbre. Ensuite, un champignon présent dans l’environnement vient infecter les plaies. Des chancres se forment alors sur le tronc, signe que l’arbre est malade.

La maladie corticale du hêtre est l’une des premières maladies envahissantes des forêts documentées au Canada.

On aurait pu réagir, mais en même temps, on ne peut pas éradiquer ce type de maladie là, parce qu’elle est présente dans l’air. Il faut faire avec, précise Julie Bouchard.


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Des menaces diverses

Outre la maladie corticale du hêtre, de nombreux autres ravageurs venus d’ailleurs ont fait leur apparition dans nos forêts naturelles et urbaines au fil du temps.

La maladie hollandaise de l’orme, par exemple, est causée par un champignon apparu il y a un siècle en Amérique du Nord en raison de l’importation de bois. Originaire des Pays-Bas, le pathogène a depuis décimé de nombreux ormes sur sa route, partout aux États-Unis et au Canada.

Et plus récemment, il y a eu l’apparition de l’agrile du frêne. Depuis son introduction en Amérique du Nord en 2002, cet insecte d’Asie a causé la perte de millions d’arbres.

Un arbre est mangé de l'intérieur.

Sous l’écorce du frêne, ces marques sont le résultat du passage de l’agrile du frêne.

Photo : Radio-Canada / Hugo Pothier

Il y a des injections de pesticides qui peuvent bien fonctionner si on les prend en début d’infestation, explique Olivier Morin, biologiste aux enquêtes phytosanitaires à l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Ça protège l’arbre pendant un an ou deux. Mais l’agrile reste dans l’environnement, donc dès que le pesticide n’est plus dans l’arbre, les insectes peuvent revenir.

Les espèces exotiques, ce n’est pas un phénomène nouveau. Mais ce qui est nouveau, c’est que depuis les années 1970 environ, c’est la vitesse à laquelle ces organismes-là sont introduits, sont transportés d’un pays à l’autre, d’un continent à l’autre.

Une citation de Olivier Morin, biologiste aux enquêtes phytosanitaires à l’ACIA

La semaine verte a rencontré Olivier Morin et son équipe sur les plaines d’Abraham à Québec. Les chercheurs viennent récolter des échantillons dans des pièges à insectes.

Un homme dans une forêt.

Le biologiste Olivier Morin de l’ACIA analyse l’impact de l’agrile du frêne.

Photo : Radio-Canada / Hugo Pothier

Il y a environ 25 000 de ces pièges installés partout au pays, dans des endroits stratégiques tels que des industries forestières ou des ports, ou dans les parcs urbains, comme ici, sur les plaines d’Abraham.

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On va essayer de trouver des insectes qui attaquent directement les arbres, explique M. Morin. On peut aussi se servir du liquide dans les pièges et faire des analyses d’ADN qui vont nous permettre de voir si une maladie est présente dans l’environnement. C’est comme un signal d’alarme précoce.

Ce qui est important, c’est d’avoir le bon échantillon au bon endroit afin de détecter des infestations indésirables futures. Présentement, l’ACIA concentre son attention sur deux problèmes déjà observés aux États-Unis.

Il y a d’abord le longicorne asiatique, un insecte qui s’attaque aux érables. Il a été repéré il y a plusieurs années dans la région de Toronto, en Ontario. Un important plan de gestion a été mis en œuvre pour contrôler sa propagation.

Un insecte sur une feuille.

Le longicorne asiatique est désormais présent en Amérique du Nord.

Photo : Shutterstock

Dans toute la zone où le longicorne s’est implanté dans la région de Toronto, il y a eu beaucoup de coupes d’arbres pour pouvoir le contrôler, relate le biologiste. Pendant plusieurs années, on a continué à le chercher de manière intensive et puis, après plusieurs années sans le trouver, on l’a déclaré éradiqué.

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Mais la bataille est loin d’être terminée, car l’insecte fait ses ravages dans les forêts de feuillus du nord des États-Unis.

Un autre ravageur sous la loupe

Une autre maladie inquiète les autorités au Canada : le flétrissement du chêne. Il s’agit d’un champignon apparu en Amérique du Nord il y a plus d’un siècle.

Ce champignon peut tuer un arbre en l’espace de quelques semaines ou quelques mois. Le chêne rouge y est particulièrement sensible, précise Violet Butterwort de l’Institut de recherche forestière de l’Ontario à Sault-Ste-Marie.

La maladie se transmet de deux manières différentes. D’abord, par les racines : un arbre infecté peut transmettre la maladie par le simple contact de ses racines avec celles d’un arbre sain. L’autre mode de propagation se fait par des insectes vecteurs, et plus spécifiquement par les coléoptères, poursuit-elle.

Une femme examine l'écorce d'un arbre.

Violet Butterwort analyse des chênes à Sault-Ste-Marie, en Ontario.

Photo : Radio-Canada / Benoit Livernoche

La flétrissure du chêne sévit à plusieurs endroits dans le centre des États-Unis, du Texas jusqu’au nord du Michigan. Comme elle se propage par les réseaux racinaires, tout un travail d’excavation doit avoir lieu autour d’un arbre infecté pour empêcher la propagation de la maladie aux autres arbres.

On fait littéralement des tranchées dans le sol, souligne Violet Butterwort. Au Michigan, la gestion de la maladie a été très coûteuse. Il a fallu éliminer des arbres, ce qui a défiguré des quartiers entiers où les chênes étaient nombreux et chéris par la population. Vraiment, on en a payé le prix au Michigan.

À consulter aussi :

Freiner la propagation

Face au désastre survenu chez le voisin du sud, les chercheurs à Sault-Ste-Marie s’efforcent de prédire comment la maladie pourrait atteindre cette ville située à la frontière du Michigan. Pour ce faire, ils mènent plusieurs expériences.

Nous blessons intentionnellement les arbres afin d’attirer les coléoptères, décrit Violet Butterwort. Nous devons recréer ces blessures et observer comment les insectes agissent dans le nord de l’Ontario. L’autre volet consiste à déterminer à quel moment ils sont actifs et aptes à transmettre la maladie.

Une femme perce l'écorce d'un arbre dans le bois.

Une équipe de chercheurs blesse intentionnellement des chênes à Sault-Ste-Marie, en Ontario, afin de déterminer quels insectes peuvent infecter ces arbres.

Photo : Radio-Canada / Benoit Livernoche

Si Sault-Ste-Marie se trouve au nord de la zone affectée par la flétrissure du chêne, dans le sud de l’Ontario, la situation est tout autre. Le risque d’introduction au Canada est nettement plus élevé, car la maladie sévit déjà à Détroit, à la frontière du Canada.

D’ailleurs, en 2023, des cas de flétrissure ont été signalés dans la région de Niagara et au nord de Toronto, ce qui a déclenché un programme intensif d’éradication. D’après les autorités, ces cas sont très probablement dus au transport de bûches, une raison fréquente de l’introduction d’espèces invasives d’une région à l’autre.

C’est certain que les humains déplacent ces insectes sur une distance qu’ils ne pourraient pas franchir d’eux-mêmes, pointe Olivier Morin, biologiste à l’ACIA. La dispersion naturelle des insectes ravageurs est de quelques centaines de mètres par année. S’ils font des bonds dans l’espace comme ça, c’est à cause de l’humain qui les déplace, malheureusement.

Si on revenait au même endroit ici dans 50 ans, probablement qu’on n’aurait pas la même image. Les arbres seront différents, ça va avoir changé, puis ça va être comme ça partout dans le monde.

Une citation de Olivier Morin, biologiste aux enquêtes phytosanitaires à l’ACIA

Des arbres au sol.

Diverses espèces d’arbres ont dû être coupées en raison d’une maladie causée par des ravageurs.

Photo : Shutterstock

Qu’on le veuille ou pas, les forêts, naturelles ou urbaines, changent à mesure que notre monde évolue. Chaque décision économique et chaque mouvement des populations ont un impact sur l’écosystème forestier.

Les espèces envahissantes, c’est l’un des principaux facteurs qui va créer l’extinction d’espèces puis l’érosion de la biodiversité, déplore Olivier Morin.

Pour le chercheur, les espèces envahissantes entrent dans la même catégorie que la déforestation, la pollution et l’exploitation directe des ressources. Tout ça mis ensemble au niveau mondial, cela fait en sorte qu’il y a une réduction de la biodiversité un petit peu partout, avise-t-il.

Le reportage de Benoît Livernoche est diffusé à l’émission La semaine verte le samedi à 17 h et le dimanche à 12 h 30 sur ICI TÉLÉ. À ICI RDI, ce sera dimanche à 21 h 30.

Résumé

Plan national de l’eau Québec investit 500 millions

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

La députée d’Argenteuil Agnès Grondin et le ministre Benoit Charette.

(Québec) Le gouvernement du Québec investit 500 millions dans un Plan national de l’eau, qui servira notamment à mieux protéger les sources d’eau potable pour les citoyens et conserver les écosystèmes marins du territoire.

Mis à jour hier à 12h34

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La Presse Canadienne

« C’est un investissement historique », s’est réjoui le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, en entrevue avec La Presse Canadienne mardi matin.

Peu avant, le ministre Charette avait dévoilé les détails du plan, qui ont été élaborés dans les deux dernières années avec les acteurs concernés, dont les municipalités et le milieu agricole.

« Chaque membre faisait fi de sa réalité à lui pour parler et avoir des éléments communs. […] C’est réellement un travail conjoint qui a été fait », a-t-il soutenu.

Il y aura tout de même un suivi dans les prochaines années pour surveiller l’implantation des mesures et garantir que les sommes sont investies à bon escient.

Près du tiers des investissements, soit 161,7 millions, servira à protéger les sources d’eau potable pour la population et réduire les sources de pollution.

On parle notamment d’aider les municipalités à gérer les eaux usées et d’améliorer les pratiques agroenvironnementales.

Le gouvernement débourse également des sommes pour protéger les milieux aquatiques, des objectifs énoncés notamment par le gouvernement à la COP15 sur la biodiversité. Près de 40 millions sont consacrés à la mise en œuvre de plans sur les milieux humides et hydriques. Des sommes sont aussi réservées à la lutte contre les espèces envahissantes.

Plus de 52 millions sont par ailleurs consacrés à la gestion des risques liés à l’eau, dont font partie les inondations qui ont affecté plusieurs régions du Québec dans les dernières années. Une bonne partie de ces investissements servira notamment à mieux prévenir de tels sinistres.

Ces investissements sont complémentaires avec ce que le gouvernement a déjà annoncé pour aider les municipalités à devenir plus résilientes, a indiqué le ministre.

Le plan prévoit plusieurs autres mesures, dont promouvoir une utilisation responsable de la ressource et miser sur le potentiel économique de l’eau.

Québec réserve également 30 millions pour déterminer les enjeux reliés à l’eau dans les communautés des Premières Nations et Inuit.

Le Québec possède 3 % des réserves d’eau douce renouvelables sur la planète, dont environ 40 % proviennent du bassin du Saint-Laurent.

« On est particulièrement choyés au Québec, souligne le ministre en entrevue. Mais lorsqu’on dispose de beaucoup d’une ressource, on a souvent tendance à la gaspiller. On voulait donner une valeur à l’eau, prendre conscience de cette importance. »

21 septembre 2024

Led by underwater explorer and filmmaker Nathalie Lasselin, volunteer divers are combing the riverbed near Beauharnois in Montérégie to remove hundreds of tires that have been polluting the aquatic environment for decades.

These tires come from a breakwater made up of 40,000 tires installed in 1990 to expand the Beauharnois marina, which has since sunk. The tires were bound together with rubber straps containing urethane, a chemical that, at high concentrations, can be harm> ful to health.

About twenty carefully selected volunteers make up Lasselin’s team. The divers must be highly experienced, as they need to work solo with “zero visibility” and face risks like hitting objects or getting entangled in fishing lines, according to Lasselin.

She hopes to remove between 1,000 and 1,500 tires from the river during this 15-day mission.

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Résumé

AnalyseTaxe carbone : va-t-on revenir à l’ère de la pollution gratuite?

La tarification carbone a un but principal : faire en sorte que la pollution ait un prix. Abolir cette taxe fédérale mettrait fin à ce principe, désormais accepté dans toutes les économies développées de la planète. Ce qui ne veut pas dire qu’elle ne doit pas être améliorée.

Le chef conservateur Pierre Poilievre.

Pierre Poilievre lors d’une allocution avec, sur le lutrin, un slogan invitant à abolir la taxe carbone.

Photo : La Presse canadienne / PATRICK DOYLE

Publié à 4 h 00 HAE

Pierre Poilievre ne manque pas d’épithètes pour décrire la tarification carbone du gouvernement fédéral. Un exemple parmi d’autres : le 15 septembre dernier, il en parlait comme d’une « menace existentielle » pour l’économie canadienne, qui va engendrer un « hiver nucléaire », une « famine massive » et de la « malnutrition » d’ici 2030.

Cette taxe, soutient-il, forcerait déjà 2 millions de Canadiens à utiliser les banques alimentaires et le quart des enfants du pays à aller à l’école le ventre vide.

M. Poilievre n’a toutefois pas démontré jusqu’ici en quoi la seule taxe carbone causait ces graves problèmes.

Il promet toutefois de l’abolir s’il devient premier ministre et souhaite que la prochaine campagne électorale fédérale soit en quelque sorte un référendum sur cette question.

Depuis quelques jours, le chef conservateur s’est trouvé un allié improbable sur cet enjeu, à la gauche du spectre politique, au NPD. Jagmeet Singh refuse en effet de s’engager à maintenir la tarification carbone destinée aux consommateurs si son parti prend le pouvoir. Il affirme que les travailleurs ne devraient pas porter le fardeau de la lutte contre les changements climatiques.

Pourquoi tant de rancœur envers la taxe carbone? En partie parce qu’elle est mal comprise, notamment parce que le gouvernement libéral a échoué à bien l’expliquer aux Canadiens.

Mais est-elle si inefficace qu’on le dit?

Au Canada, le débat sur la tarification carbone nourrit la confusion chez les électeurs. Qui paye quoi? Où vont les revenus? Quand les opposants de cette politique disent qu’ils vont abolir la taxe carbone, que veulent-ils dire exactement?

Nous évoluons de fait dans un système mixte. Ainsi, certaines provinces ont leur propre système de tarification et ne relèvent donc pas sur cet aspect du fédéral.

D’autres provinces, par contre, sont soumises à celui d’Ottawa pour ne pas avoir instauré leur propre système.

On y trouve deux types de tarification : la tarification industrielle, qui vise les grands émetteurs industriels, et la tarification sur les combustibles, qui vise les distributeurs d’énergies fossiles.

C’est cette dernière mesure qui touche plus directement les consommateurs, car ceux-ci paient en conséquence leurs carburants plus cher. En guise de compensation, cependant, Ottawa retourne parfois plus que l’équivalent de cette redevance aux consommateurs, selon différents critères socio-économiques et géographiques.

La tarification : efficace quand on y ajoute des incitatifs

Dans une publication sur le réseau X le 13 septembre dernier, Ian Brodie, l’ancien chef de cabinet de Stephen Harper de 2006 à 2008, a donné un bon exemple (Nouvelle fenêtre) du type de rhétorique qui circule sur la taxe carbone ces jours-ci : 16 ans de taxe carbone en Colombie-Britannique n’ont pas permis d’arrêter les grands feux de forêt dans cette province .

Des propos qui illustrent bien le genre de sophisme utilisé par les opposants à la tarification carbone, pour la dépeindre comme une politique inefficace.

Les bouleversements du climat ont des effets tellement complexes, il est évident qu’une seule politique ne pourra jamais permettre d’éviter un événement climatique extrême bien précis.

Mais pour autant, la taxe carbone est-elle une politique aussi inefficace que certains le prétendent? Est-ce que l’idée de mettre un prix sur la pollution est une politique qui permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES)?

Citons d’abord un chiffre : selon la compilation la plus récente de la Banque mondiale, 53 pays (Nouvelle fenêtre) à travers le monde préconisent la tarification carbone, dont la vaste majorité des pays de l’OCDE, et plusieurs économies émergentes comme la Malaisie, le Vietnam, le Chili ou la Turquie. C’est plus du quart des pays de la planète.

La Banque mondiale indique qu’en à peine une décennie, la part des émissions de GES couverte par des taxes et des marchés sur le carbone est passée de 7 % à 24 %. Près du quart des émissions mondiales.

Hautes cheminées rouges et blanches crachant de la fumée.

Le plan fédéral de tarification du carbone vise à faire diminuer les émissions de GES, responsables du réchauffement climatique, dans l’atmosphère.

Photo : Reuters / Peter Andrews

Dans un article publié dans la revue Science (Nouvelle fenêtre) en août dernier et qui a fait grand bruit, des chercheurs de l’Institut de recherche de Postdam ont analysé 1500 politiques climatiques mises en place dans 41 pays entre 1998 et 2022.

De toutes ces politiques, seules 63 se sont avérées efficaces, c’est-à-dire qu’elles ont mené à une réelle baisse des émissions, pour une réduction moyenne de 19 %.

Quelle est la clé du succès de ces politiques, selon les chercheurs?

Une combinaison bien orchestrée de tarification du carbone d’un côté, et d’incitatifs fiscaux et financiers de l’autre.

Il ne faut pas seulement contraindre, il faut aussi inciter. Il ne faut pas seulement taxer, il faut aussi subventionner, concluent les auteurs de l’étude. Ils expliquent bien qu’aucune politique climatique ne sera pleinement efficace si elle est opérée en solo.

La bonne combinaison des mesures est cruciale, concluent les chercheurs. Par exemple, les subventions ou les réglementations ne suffisent pas à elles seules; ce n’est qu’en les combinant avec des instruments basés sur les prix, tels que les taxes sur le carbone et l’énergie, qu’elles peuvent permettre des réductions d’émissions substantielles.

Les chercheurs donnent l’exemple du Royaume-Uni, qui est devenu un véritable modèle des pays industrialisés pour ce qui est de la réduction de GES. Le pays a réduit ses émissions de 53 % depuis 1990, et de 6 % entre 2022 et 2023. L’établissement d’un prix minimum sur le carbone pour les grands émetteurs en 2013 n’a pas eu l’effet escompté, jusqu’à tant que le gouvernement combine à cette politique des subventions pour développer des méthodes de production plus propres, notamment au moyen des énergies renouvelables.

Mais au cœur d’une politique efficace, une constante : il faut imposer un prix sur la pollution.

La taxe carbone est-elle efficace au Canada?

Il est difficile d’évaluer l’efficacité précise de la tarification carbone du gouvernement canadien, puisque celle-ci est relativement récente. Elle est entrée en vigueur en 2019, mais la pandémie a retardé sa mise en œuvre. Le ralentissement économique qui en a résulté brouille un peu les données.

Au Canada, ce qu’on appelle la taxe sur le carbone réfère en fait à deux systèmes différents : l’un qui s’applique aux consommateurs de carburants et l’autre qui couvre l’industrie.

Dans une étude (Nouvelle fenêtre) publiée en mars dernier, les chercheurs de l’Institut climatique du Canada ont analysé quelles politiques climatiques auront le plus d’effet sur les émissions au cours des prochaines années au Canada.

Leur conclusion est à retenir : c’est la taxe carbone industrielle qui sera le principal moteur de réduction des émissions d’ici 2030 au Canada, et de loin. À elle seule, elle sera responsable de 20 % à 48 % de toutes les réductions d’émissions au pays d’ici la fin de la décennie. C’est vraiment à souligner.

Un automobiliste en train de faire le plein à une station-service.

Un automobiliste en train de faire le plein à une station-service.

Photo : Radio-Canada / Ben Nelms

D’ailleurs, Pierre Poilievre n’a jamais voulu confirmer qu’il abolirait cette partie de la tarification carbone. C’est le volet consommateur qu’il veut d’abord abolir.

Pour sa part, la taxe carbone destinée aux consommateurs ne sera pas aussi efficace, mais sa contribution sera tout de même de 8 % et 14 % du total des baisses d’émissions.

Au minimum donc, ces deux taxes vont générer près du tiers des réductions de GES au pays d’ici 2030, et au mieux, près des deux tiers.

Ce n’est pas exactement ce qu’on peut qualifier de politique inefficace.

D’autant que pour ce qui est du volet consommateur de la tarification, 90 % des revenus de la taxe fédérale sont retournés aux citoyens, et 80 % d’entre eux reçoivent plus qu’ils ne paient.

Un message mal formulé, mal défendu

Si la taxe carbone est dénoncée de part et d’autre du spectre politique aujourd’hui, c’est surtout parce que le gouvernement libéral n’a pas su bien l’expliquer aux Canadiens, notamment pour en souligner les bienfaits.

La communication à cet égard a été un échec : selon un sondage Abacus réalisé en janvier dernier auprès de 2199 adultes, 49 % des Canadiens disaient n’avoir jamais reçu de remises financières d’Ottawa en lien avec la tarification carbone, alors que c’était le cas.

La moitié.

Or, une famille de quatre personnes peut recevoir jusqu’à 1800 $ par année avec cette remise, selon des critères géographiques.

Il n’y a rien d’étonnant dans ce résultat, puisque la remise était faite discrètement tous les trois mois, dans de nombreux cas par dépôt direct, sans inscription explicite dans les comptes bancaires.

Ottawa a beau avoir rebaptisé sa taxe Remise canadienne sur le carbone et obligé les banques à changer le terme qui apparaît dans le compte lors du dépôt électronique, le mal semble être déjà fait, il est un peu tard pour rectifier le tir.

Ottawa n’a pas su, non plus, contrer les attaques des oppositions selon lesquelles la crise de l’inflation au pays serait en bonne partie attribuable à la taxe carbone. Or, selon la Banque du Canada, la tarification carbone contribue de façon marginale à la hausse du coût de la vie. Comme l’expliquait (Nouvelle fenêtre) à des journalistes, il y a un an, le gouverneur de cette institution, Tiff Macklem, la taxe carbone contribue à 0,15 % de la hausse de l’inflation annuelle au Canada. L’effet sur l’inflation d’une année sur l’autre est relativement faible, a déclaré M. Macklem.

Justin Trudeau parle debout en Chambre.

Le premier ministre Justin Trudeau aux Communes.

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Mais le gouvernement Trudeau a failli à communiquer aux Canadiens ces faits de façon efficace.

Une lacune qui, aujourd’hui, prête flanc aux nombreuses attaques du chef conservateur. Qu’il torde la vérité ou non, il semble faire mouche.

Toutefois, que propose Pierre Poilievre en retour s’il abolit la taxe?

Que dira-t-il aux entreprises qui détestent l’incertitude économique et qui ont déjà investi des sommes importantes pour moderniser leur mode de production?

Comment expliquera-t-il aux Canadiens qu’ils ne recevront plus la remise trimestrielle?

Quelle stratégie propose-t-il face à la rapide transition énergétique en cours aux États-Unis? La politique de modernisation des infrastructures, l’Inflation Reduction Act*,* nourrie par des centaines de milliards d’argent public et privé, contribue à transformer rapidement la structure économique de nos voisins, et les énergies propres sont au cœur des changements en cours. Le Canada sera-t-il en reste?

Et surtout, comment expliquera-t-il aux Canadiens, les jeunes comme les moins jeunes, qui subissent de plein fouet les effets des changements climatiques, qu’on peut de nouveau polluer sans payer dans ce pays?

Résumé

L’actualité verte de la semaine

PHOTO OLI SCARFF, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

La centrale électrique au charbon de Ratcliffe-on-Soar, en Angleterre

Quelques milligrammes de l’actualité environnementale

Publié à 1h01 Mis à jour à 7h00

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Jean-Thomas Léveillé
Jean-Thomas Léveillé La Presse

Quiz

Combien de produits chimiques provenant d’emballages alimentaires s’infiltrent dans notre corps ?

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

De nombreux produits chimiques provenant d’emballages alimentaires s’infiltrent dans notre corps.

Réponse : 3601.
Il s’agit de métaux, de composés organiques volatils, de phtalates, de substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) et d’autres matières pouvant perturber le système endocrinien et provoquer des cancers ou d’autres maladies qui ont été retrouvés dans des échantillons de sang, de cheveux ou de lait maternel, révèle une étude publiée dans le Journal of Exposure Science and Environmental Epidemiology. Les substances détectées dans le corps humain représentent 25 % des quelque 14 000 substances chimiques connues contenues dans les emballages alimentaires. La plupart de ces produits chimiques proviennent d’emballages en plastique, mais le papier et le carton recyclés en contiennent aussi.

Avec le Washington Post

Lisez l’étude (en anglais)

La justice bloque un projet de mine de charbon au Royaume-Uni

PHOTO JON SUPER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Vue aérienne du site où devait être construite une mine de charbon à Whitehaven, dans le nord-ouest de l’Angleterre

La justice britannique a annulé la construction d’une mine de charbon à Whitehaven, en Angleterre. « L’hypothèse selon laquelle la mine proposée n’entraînerait pas d’augmentation nette des émissions de gaz à effet de serre […] est juridiquement erronée », a conclu la Haute Cour le 13 septembre. Ce projet de mine souterraine de charbon métallurgique avait été autorisé en 2022 par le précédent gouvernement conservateur, qui le justifiait pour remplacer les importations de charbon destiné à la production d’acier, et non pour la production d’électricité. Elle aurait été la première mine de charbon en 30 ans au Royaume-Uni.

Avec l’Agence France-Presse

La dernière centrale électrique au charbon du Royaume-Uni ferme ses portes

PHOTO OLI SCARFF, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

La centrale électrique au charbon de Ratcliffe-on-Soar, près de Nottingham dans le centre de l’Angleterre

Le Royaume-Uni deviendra le 30 septembre le premier pays du Groupe des sept (G7) à produire de l’électricité sans recourir au charbon. Le pays obtiendra ce titre quand la centrale de Ratcliffe-on-Soar, la dernière encore en activité dans le pays, fermera ses portes. Cette fermeture surviendra 142 ans après l’ouverture à Londres de la première centrale électrique au charbon du monde, créée par Thomas Edison. Les autres pays du G7 prévoient aussi abandonner la production d’électricité au charbon : l’Italie en 2025, la France en 2027, le Canada en 2030 et l’Allemagne en 2038. Le Japon et les États-Unis n’ont pas encore fixé de date précise.

Avec l’Agence France-Presse

L’Azerbaïdjan emprisonne des militants écologistes avant la COP29

PHOTO VANO SHLAMOV, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

La COP29 se déroulera à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, en novembre.

À l’approche de la COP29, l’Azerbaïdjan exerce une « répression continue contre les militants de la société civile », dénoncent les organisations de défense des droits de la personne Amnistie internationale et Human Rights Watch. Ces dernières citent le cas du militant écologiste et défenseur des droits de la personne Anar Mammadli, incarcéré depuis avril et accusé de « contrebande », dont l’organisation Climate of Justice Initiative a été contrainte de fermer sous la pression du gouvernement. L’Union pour la liberté des prisonniers politiques d’Azerbaïdjan a publié une liste de 288 prisonniers politiques, dont des militants, des responsables de l’opposition et des journalistes.

Avec l’Agence France-Presse

La création d’une « Brigade jeunesse pour le climat » réclamée

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Des jeunes d’un peu partout au pays ont réitéré mardi leur appel à créer une « Brigade jeunesse pour le climat » à l’occasion d’une journée d’actions artistiques dans différentes grandes villes, dont Montréal.

Des jeunes d’un peu partout au pays ont réitéré mardi dernier leur appel à créer une « Brigade jeunesse pour le climat » à l’occasion d’une journée d’actions artistiques dans différentes grandes villes, dont Montréal. Ils demandent au gouvernement fédéral de mettre sur pied un programme de formation de deux ans destiné aux personnes de 18 à 35 ans qui veulent agir contre la crise climatique, pour leur donner accès à des « emplois verts » dans une multitude de domaines : finance, efficacité énergétique, protection de la biodiversité, énergies renouvelables, etc.