Même les petits gestes comptent, moins de plastique fabriqué (donc moins de pétrole) et moins de plastique dans l’environnement.
Des attaches à pain en carton sur les tablettes
Nicolas Hamel et les nouvelles attaches à pain faites de carton.
Photo : Radio-Canada / Thomas Deshaies
Radio-Canada
hier à 20 h 08
Des attaches à pain en carton commencent à faire leur entrée sur les tablettes. Systèmes KLR, de Saint-Pie, a en effet décidé de troquer le plastique pour du carton recyclé.
L’entreprise située en Montérégie produit des millions d’attaches à pain par année avec des billes de plastique. Ces attaches ne sont cependant pas recyclées après l’utilisation.
Tout le plastique qu’on produit ici va se retrouver dans les sites d’enfouissement, souligne Nicolas Hamel, le président de Systèmes KLR.
Il constate que malgré la taille modeste d’une attache, la quantité de plastique qui entre à l’usine est non négligeable.
« Ce qui m’a frappé, c’est de voir des camions chaque deux ou trois semaines, des 53 pieds pleins de plastique. »
— Une citation de Nicolas Hamel, président de Systèmes KLR
Il a donc décidé d’agir pour l’environnement et de développer un nouveau type d’attaches en carton recyclé.
En plus d’être recyclables, si jamais par mégarde elle finit, si on la met dans la poubelle, c’est déjà moins pire, car c’est compostable, remarque-t-il.
Deux lignes de productions produisent maintenant de 4 à 5 millions d’attaches en carton par jour.
« 32 éléphants adultes » de plastique
L’entreprise Bimbo, qui produit notamment les pains Pom, Bon Matin et Villaggio, a adopté ces nouvelles attaches. Elles font graduellement leur entrée sur les tablettes.
Les attaches à pain qu’on vient de lancer dans le marché vont nous permettre de réduire notre utilisation de plastique à usage unique de plus de 200 tonnes par année, ce qui peut représenter l’équivalent de 32 éléphants adultes, souligne la conseillère en communications de Bimbo Canada Laurence Vallerand.
Ce n’est cependant pas facile de convaincre toutes les entreprises d’amorcer le virage vert, indique Nicolas Hamel.
Il y a beaucoup de travail de convaincre les gens de changer leurs habitudes. Il faut comprendre que les gens, les opérateurs, les mécaniciens dans les usines travaillent avec cet équipement-là depuis 30, 40, 50 ans qu’ils travaillent de la même façon avec le même équipement. Ça fait longtemps que ça existe, les attaches à pain au Canada, remarque-t-il.
Pourtant, la durabilité du plastique, qui prend des centaines d’années à se décomposer, semble peu pertinente pour du pain, constate M. Hamel.
« Le pain a une durée de vie très courte. On ne s’attend pas à utiliser ce produit-là pendant quatre ans. »
— Une citation de Nicolas Hamel, président de Systèmes KLR
Le Conseil régional de l’Environnement de l’Estrie salue l’initiative.
Je pense que les entreprises vont commencer à poser des gestes comme ça, car l’image d’avoir des pratiques environnementales, je pense que c’est quelque chose qui devient de plus en plus populaire, heureusement. Espérons que ce sera plus qu’une tendance, et que ça va rester dans le temps, avance Jacinthe Caron, la directrice générale de l’organisme.
Il y a encore place à l’amélioration, croit-elle cependant. Les attaches à pain, c’est un objet à usage unique, on ne le réutilise pas. Un jour, on inventera peut-être une attache à pain qu’on peut réutiliser, mais c’est une autre histoire
Reste à voir si d’autres géants du pain choisiront à leur tour le carton.
Avec les informations de Thomas Deshaies