Environnement et transition écologique

Même les petits gestes comptent, moins de plastique fabriqué (donc moins de pétrole) et moins de plastique dans l’environnement.


Des attaches à pain en carton sur les tablettes

Nicolas Hamel et les nouvelles attaches à pain faites de carton.

Photo : Radio-Canada / Thomas Deshaies

Radio-Canada

hier à 20 h 08

Des attaches à pain en carton commencent à faire leur entrée sur les tablettes. Systèmes KLR, de Saint-Pie, a en effet décidé de troquer le plastique pour du carton recyclé.

L’entreprise située en Montérégie produit des millions d’attaches à pain par année avec des billes de plastique. Ces attaches ne sont cependant pas recyclées après l’utilisation.

Tout le plastique qu’on produit ici va se retrouver dans les sites d’enfouissement, souligne Nicolas Hamel, le président de Systèmes KLR.

Il constate que malgré la taille modeste d’une attache, la quantité de plastique qui entre à l’usine est non négligeable.

« Ce qui m’a frappé, c’est de voir des camions chaque deux ou trois semaines, des 53 pieds pleins de plastique. »

— Une citation de Nicolas Hamel, président de Systèmes KLR

Il a donc décidé d’agir pour l’environnement et de développer un nouveau type d’attaches en carton recyclé.

En plus d’être recyclables, si jamais par mégarde elle finit, si on la met dans la poubelle, c’est déjà moins pire, car c’est compostable, remarque-t-il.

Deux lignes de productions produisent maintenant de 4 à 5 millions d’attaches en carton par jour.

« 32 éléphants adultes » de plastique

L’entreprise Bimbo, qui produit notamment les pains Pom, Bon Matin et Villaggio, a adopté ces nouvelles attaches. Elles font graduellement leur entrée sur les tablettes.

Les attaches à pain qu’on vient de lancer dans le marché vont nous permettre de réduire notre utilisation de plastique à usage unique de plus de 200 tonnes par année, ce qui peut représenter l’équivalent de 32 éléphants adultes, souligne la conseillère en communications de Bimbo Canada Laurence Vallerand.

Ce n’est cependant pas facile de convaincre toutes les entreprises d’amorcer le virage vert, indique Nicolas Hamel.

Il y a beaucoup de travail de convaincre les gens de changer leurs habitudes. Il faut comprendre que les gens, les opérateurs, les mécaniciens dans les usines travaillent avec cet équipement-là depuis 30, 40, 50 ans qu’ils travaillent de la même façon avec le même équipement. Ça fait longtemps que ça existe, les attaches à pain au Canada, remarque-t-il.

Pourtant, la durabilité du plastique, qui prend des centaines d’années à se décomposer, semble peu pertinente pour du pain, constate M. Hamel.

« Le pain a une durée de vie très courte. On ne s’attend pas à utiliser ce produit-là pendant quatre ans. »

— Une citation de Nicolas Hamel, président de Systèmes KLR

Le Conseil régional de l’Environnement de l’Estrie salue l’initiative.

Je pense que les entreprises vont commencer à poser des gestes comme ça, car l’image d’avoir des pratiques environnementales, je pense que c’est quelque chose qui devient de plus en plus populaire, heureusement. Espérons que ce sera plus qu’une tendance, et que ça va rester dans le temps, avance Jacinthe Caron, la directrice générale de l’organisme.

Il y a encore place à l’amélioration, croit-elle cependant. Les attaches à pain, c’est un objet à usage unique, on ne le réutilise pas. Un jour, on inventera peut-être une attache à pain qu’on peut réutiliser, mais c’est une autre histoire

Reste à voir si d’autres géants du pain choisiront à leur tour le carton.

Avec les informations de Thomas Deshaies

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Javais justement remarqué que deux de mes pains cette semaine avaient ces attaches en carton. On s’est dit qu’il était temps!

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65 M$ pour agrandir les installations de biométhanisation à Varennes

Des employés s’affairent autour d’un digesteur de l’usine de biométhanisation de la SEPECS, à Varennes, en Montérégie.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Radio-Canada

2022-05-16 | Mis à jour hier à 13 h 05

Les ministres de l’Environnement du Canada et du Québec, Steven Guilbeault et Benoit Charette, ont annoncé lundi matin un financement conjoint de 65 millions de dollars pour agrandir les installations de biométhanisation appartenant à la Société d’économie mixte de l’est de la couronne sud (SEMECS), situées à Varennes, en Montérégie.

Le gouvernement fédéral contribue jusqu’à 25 200 000 $ pour l’agrandissement de l’usine de traitement. Le gouvernement provincial verse quant à lui 39 978 887 $, dont presque l’entièreté, 36 992 768 $, ira à l’agrandissement de l’usine de traitement. Les 2 986 119 $ restants iront à l’achat de bacs de collecte de matières organiques.

Grâce à ce projet, les municipalités environnantes pourront réduire une plus grande quantité de matières organiques de façon plus efficace et plus saine, s’est réjoui Steven Guilbeault. Cela favorise tant l’économie verte que le développement durable.

La biométhanisation est un procédé de traitement biologique des matières organiques résiduelles par fermentation en l’absence d’oxygène. Comme ce procédé produit un biogaz qui contient du méthane, ce dernier peut être utilisé comme source d’énergie, peut-on lire sur le site du gouvernement du Québec.

C’est donc une façon alternative de traiter les matières organiques – comme les restes de table, mais aussi le fumier, les boues de fosses septiques et les eaux usées –, plutôt que de les envoyer dans les sites d’enfouissement, une source importante des émissions de gaz à effet de serre, a expliqué le ministre Benoit Charette.

Cette méthode est différente du compostage par le fait que cette dernière se fait en présence d’oxygène.

La biométhanisation ressemble au compostage, mais fonctionne sans oxygène.

Photo : Radio-Canada

Les travaux, qui ont commencé à l’été 2020 et dont les coûts devraient monter à 100 millions de dollars, permettront d’augmenter la capacité de traitement par biométhanisation des installations existantes de la SEMECS, est-il écrit dans le communiqué.

La SEMECS

a conclu une entente de 20 ans, renouvelable une fois, pour traiter les matières organiques résiduelles provenant des municipalités, des industries, des commerces et institutions (ICI) de l’agglomération de Longueuil. Celle-ci comprend la Ville de Longueuil et les municipalités de Boucherville, Brossard, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Lambert.

Je tiens à remercier le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec, a d’ailleurs lancé la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, aussi présente lors de l’annonce.

Des ICI

des MRC constituantes de la SEMECS (Vallée-du-Richelieu, Marguerite-D’Youville et Rouville) et d’autres ICI

de l’agglomération de Montréal feront également traiter leurs matières organiques dans ces installations améliorées.

Les ministres de l’Environnement du Canada et du Québec, Steven Guilbeault et Benoit Charette, ainsi que la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, étaient visiblement heureux de faire cette annonce.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Les déchets, 5e source de GES

en importance au Québec

« Les déchets – et on le perd souvent de vue – c’est une source importante de gaz à effet de serre (GES). En s’attaquant à cette valorisation de la matière, à ce potentiel qui est trop souvent inexploité, on aide non seulement à avoir un environnement immédiat qui est plus sain, mais on s’aide aussi au niveau de la lutte aux changements climatiques », a déclaré Benoit Charrette, qui participait à l’annonce.

Le secteur des déchets, en fait, est la cinquième source de GES

en importance au Québec.

L’agrandissement devrait permettre des réductions additionnelles d’émissions de gaz à effet de serre de 13 404 tonnes d’équivalent de dioxyde de carbone par année. C’est l’équivalent de quelque 3850 voitures de moins sur les routes, peut-on lire dans le communiqué.

Il permettra aussi, après cinq ans d’exploitation, de traiter 85 000 tonnes de matières organiques de plus par année, provenant de quelque 220 000 foyers habités par près de 455 000 habitants. La capacité totale des installations de la SEMECS

passera alors à 120 000 tonnes par an.

La mairesse de Longueuil a ajouté que de la sensibilisation sera faite auprès de la population pour une meilleure utilisation du bac brun. L’éducation est la clé, a lancé Martin Damphousse, président de la SEMECS

, préfet de la MRC de Marguerite-D’Youville et maire de Varennes.

Derniers chiffres : la SEMECS estime à 4,3 millions de mètres cubes de biogaz renvoyés dans le réseau d’Énergir, selon Martin Damphousse. Un des deux partenaires privés de la SEMECS dans ce dossier, Greenshield Global, recevra pour sa part 1,4 million de mètres cube de gaz naturel pour son usine située tout près de celle de la SEMECS dans le parc industriel de Varennes.

La nouvelle partie de l’usine devrait être exploitable d’ici 2023. L’agrandissement de l’usine, dont les travaux sont commencés depuis 2020, prévoit notamment l’ajout d’un nouveau déchiqueteur, de trois nouveaux digesteurs, d’équipements de traitement de l’air, de l’eau, des biogaz et du digestat ainsi que la mise en place d’une plateforme de transfert du gaz à Énergir.

La phase 2 se construit en ce moment, dans probablement une des périodes les plus complexes de construction du Québec : la rareté des emplois, la difficulté de faire venir la marchandise qui vient dans bien des cas d’Europe, a souligné Martin Damphousse. Mais imaginez-vous donc qu’on réussit haut la main en respectant nos budgets, a-t-il ajouté.

À consulter aussi :

Limitation du réchauffement climatique La production prévue de voitures électriques ne suffira pas, alerte un rapport

Photo Olivier PontBriand, archives LA PRESSE

En 2021, les véhicules électriques ont représenté 5,9 % des ventes mondiales et les hybrides 2,4 %, relève l’étude.

(Paris) Les plans de production des grands constructeurs automobiles mondiaux concernant les véhicules zéro-émission, électriques ou à hydrogène, seront très loin de permettre de tenir l’objectif de limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C, a alerté mardi une ONG.

Publié hier à 20h53

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Agence France-Presse

InfluenceMap, centre de réflexion spécialisé sur les rapports entre monde économique et financier et la crise climatique, a croisé les données du cabinet IHS Markit (S&P Global) sur la production automobile dans le monde avec une étude de 2021 de l’Agence internationale de l’Énergie (AIE) sur les scénarios pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et tenir l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris de « limiter l’élévation de la température à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels ».

Alors que le transport routier pèse près de 20 % des émissions de CO2, l’AIE calcule que pour tenir cet objectif les voitures individuelles zéro-émission (ZEV) devraient représenter 57,5 % des ventes totales en 2030 et 20 % du stock total de voitures en 2030, puis 86 % en 2050.

En 2021, les véhicules électriques ont représenté 5,9 % des ventes et les hybrides 2,4 %, relève l’étude.

Or, d’après les prévisions de production (données de mars 2022) analysées par InfluenceMap, 68 % des véhicules produits en 2029 seront toujours à combustion thermique, en incluant les véhicules hybrides, contre 32 % d’électriques et 0,1 % à hydrogène.

Sur 12 grands constructeurs mondiaux étudiés (dont aucun Chinois), seuls Tesla, qui produit uniquement des véhicules électriques, et Mercedes-Benz (56 % de ZEV en 2029) sont en ligne avec ces objectifs.

Ils sont suivis par les autres grands groupes allemands BMW (45 %) et Vokswagen (43 %), les constructeurs japonais se situant en queue de peloton, Nissan (22 %), Honda (18 %, mais les données utilisées ne prennent pas en compte les dernières annonces du groupe en matière de ZEV, souligne l’étude) ainsi que Toyota (14 %).

Les autres constructeurs étudiés sont Stellantis (ex-PSA-FCA, 40 %), Ford (36 %), Renault (31 %), General Motors (28 %) et Hyundai (27 %).

Sans entrer dans les détails du marché chinois, l’étude relève que les véhicules électriques devraient y passer de 12 % de la production en 2021 à 40 % en 2029.

Concernant les différents segments du marché, InfluenceMap relève que l’engouement persistant pour les VUS, plus lourds et consommateurs d’énergie, qui devraient passer de 39 % du marché mondial en 2020 à 47 % en 2029, risque « d’annuler beaucoup des réductions d’émissions liées à l’augmentation des véhicules électriques ».

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Changements climatiques Le Canada compte 12 « bombes carbones »

Photo Ben Nelms, archives bloomberg

Le site Athabasca de Suncor de sables bitumineux, en Alberta.

(Québec) Le Canada compte 12 « bombes carbones » qui pourraient faire échouer tous les efforts en vue de limiter les dérèglements climatiques dans les prochaines années.

Publié à 13h45

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Patrice Bergeron La Presse Canadienne

Selon une étude d’experts publiée dans la revue Energy Policy, ce sont 12 projets d’exploitation d’hydrocarbures qui généreraient des milliards et des milliards de tonnes de gaz à effet de serre (GES).

Ils font partie d’une liste de 425 « bombes carbones », des projets situés partout dans le monde, mais en majorité en Chine.

Les trois quarts des projets sont concentrés dans une dizaine de pays, dont le Canada.

Selon les chercheurs, si tous les combustibles sont extraits de ces projets et brûlés, les pays signataires des accords de Paris de 2015 ne pourront pas respecter les cibles prévues, qui étaient de limiter à 1,5 degré Celsius le réchauffement de la température moyenne de la planète.

Parmi les 12 projets de la liste des « bombes carbones » du Canada, on compte notamment le projet pétrolier et gazier Montney Play, en Colombie-Britannique, avec 13,7 gigatonnes – donc milliards de tonnes – de GES. Dans l’ensemble du classement des 425 « bombes carbones » dans le monde, c’est un des plus polluants.

En deuxième place au Canada se trouve la mine de charbon de Murray River (8,5 gigatonnes de GES) et en troisième place, la formation de Spirit River (3 gigatonnes de GES).

Dans ce palmarès peu reluisant, les autres « bombes carbones » du Canada sont la mine de charbon de Gething, le projet de sables bitumineux Horizon, les projets Kearl et Duvernay, le projet de sables bitumineux Athabasca, le projet de Christina Lake, le projet de gaz de schiste de Liard, le projet de Mildred Lake et la mine de charbon de Fording River.

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Pour info, le boisé visé par le projet Héritage Roussillon phase VI - ? étages n’est pas inclus dans le RCI de la CMM, mais un premier inventaire printanier a révélé que la biodiversité est beaucoup plus importante qu’on le pensait, en fait on a découvert des espèces uniques dans la CMM et la région, le milieu au complet, une érablière sur socle calcaire, est unique.

Il faut donc espérer que les querelles entre les villes et le promoteur durent assez longtemps pour qu’il se fasse inclure dans le RCI et qu’on arrive à le conserver.

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Sommet de Montréal sur l’innovation Pas très écolo, la techno

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, LA PRESSE

Deux des conférenciers au Sommet de Montréal sur l’innovation, Guillaume Pitron (en vidéoconférence) et Martin Deron, sont venus rappeler à quel point les technologies numériques peuvent être polluantes.

Consommation d’énergie en hausse constante, pollution minière cachée, encouragement au gaspillage : non, le numérique est loin d’être la solution magique aux défis environnementaux. C’est la conclusion unanime des experts qui ont participé jeudi au Sommet de Montréal sur l’innovation, consacré cette année à ce que l’un d’entre eux a qualifié d’« angle mort » dans le discours public, l’effet négatif de la technologie sur la planète.

Publié à 7h00

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Karim Benessaieh

Karim Benessaieh La Presse

En 2022, les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités purement numériques représentent 4 % de l’ensemble, soit « plus que le secteur civil aérien mondial », a rappelé Guillaume Pitron, journaliste et réalisateur. Il est notamment l’auteur du livre L’enfer numérique – Voyage au bout d’un like. La consommation énergétique de ce secteur croîtra de 6 % par année d’ici 2025.

« Nous ne sommes qu’au début de la révolution numérique, a-t-il fait valoir. Nous n’avons que commencé à toucher à tout ce que le numérique peut nous apporter. Nous allons dans un monde où tout sera sans cesse plus numérisé, tout est “smart”, tout est connecté. L’internet des objets, c’est un monde où des centaines de milliards d’objets communiqueront, vont transmettre des données. […] Le métavers, c’est une immense consommation de données, un jeu vidéo mondial. »

La « fiction » verte

On a longtemps défendu l’idée que le recours au numérique, parce qu’il diminuerait les besoins en transports, et qu’il est moins gourmand que le monde physique, allait engendrer des économies d’énergie. Selon Bruno Colmant, professeur, membre de l’Académie royale de Belgique et avocat chez Roland Berger, c’est une illusion, en raison de la demande grandissante.

« Même si on a l’impression que l’économie numérique nous fait gagner plus d’énergie, ce n’est pas le cas. C’est une fiction que de croire que la numérisation est une source d’économie. »

On connaît peu les répercussions environnementales d’actes numériques anodins. Bernard Lebelle, PDG de la firme The Green Link, qui conseille les entreprises, a rappelé que l’entraînement d’un réseau de neurones, au cœur de l’intelligence artificielle, « consomme autant de CO2 que cinq voitures au cours de leur vie entière ». Un seul courriel avec pièce jointe provoque en moyenne l’émission de 50 grammes de CO2. Une des 1250 « pratiques écoresponsables » qu’il suggère aux entreprises : privilégier, lors d’envois groupés, des services de téléchargement comme WeTransfer.

Si l’hydroélectricité produite au Québec est renouvelable, ce n’est pas le cas des matériaux pour la fabrication des appareils, notamment des métaux, a rappelé Martin Deron, chargé de projet pour Chemins de transition, un partenariat entre l’Université de Montréal et Espace pour la vie.

« On en parle très peu, estime-t-il. Ça reste un angle mort de nos politiques, de tous les discours : on entretient le vocabulaire de la dématérialisation, comme l’infonuagique, et ça entretient une vision que le numérique est illimité. Alors que c’est l’inverse : le numérique est une ressource limitée. »

Gratuité coûteuse

Les conditions mêmes dans lesquelles ces matériaux sont extraits sont responsables d’effets environnementaux dévastateurs, estime Guillaume Pitron. « Je peux vous dire que les conditions d’extraction et de raffinage de ces métaux se réalisent dans des conditions qui ne sont pas compatibles avec notre propre réglementation. Il y a là un enjeu environnemental important. »

Il s’est montré perplexe quant au fait que les métaux recyclés trouvent aujourd’hui peu de débouchés. « Les métaux recyclés sont plus chers que ceux qu’on extrait. C’est une des seules industries que je connais où l’occasion coûte plus cher que le neuf. »

Il reconnaît toutefois que la technologie peut venir en aide à la planète, par exemple en analysant des images de l’état de la barrière de corail en Australie ou l’évolution de la population d’espèces menacées. Selon Bruno Colmant, la seule solution est de viser la « sobriété », la « tempérance » dans l’utilisation du numérique.

Ce que la gratuité du contenu sur l’internet, notamment, n’encourage pas, estime M. Pitron. « Qui dit gratuité dit surconsommation. Il y a un vrai questionnement à avoir sur la gratuité de l’internet. L’autre question, c’est la priorisation des usages : veut-on plutôt favoriser les soins hospitaliers ou le métavers ? Ce sont des choix excessivement difficiles. On est en train de se dire collectivement qu’il y a un internet futile et utile. »

Le Sommet de Montréal sur l’innovation, organisé cette année au Centre PHI sous le thème « Entre Terre et techno, ça clique ? », en était à sa neuvième édition. L’évènement est organisé par la Société du Quartier de l’innovation de Montréal, organisme à but non lucratif créé en 2013 à l’initiative de l’Université McGill et de l’École de technologie supérieure.

Les Québécois prêts à débourser 280 millions pour protéger les milieux humides

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Parc de la Frayère, à Boucherville

Longtemps mal-aimés, les milieux humides ont maintenant la cote auprès du public. Selon une étude dévoilée lundi, les Québécois sont dorénavant prêts à débourser 280 millions de dollars pour des projets de restauration dans un contexte de crise climatique. Ils demandent également au gouvernement du Québec d’en faire plus pour protéger ces milieux naturels de moins en moins nombreux.

Publié à 7h00

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Éric-Pierre Champagne

Éric-Pierre Champagne La Presse

Au parc de la Frayère, à Boucherville, les photographes amateurs sont de plus en plus nombreux à y observer les grandes aigrettes et autres oiseaux qui vont se nourrir dans le milieu humide qui a été restauré il y a plusieurs années par l’organisme Canards illimités.

La popularité grandissante de ces milieux autrefois mal-aimés se traduit-elle cependant par une volonté concrète des Québécois de protéger et restaurer ces milieux naturels qui sont de moins en moins nombreux ? C’est la question que se sont posée le chercheur Jérôme Dupras et son équipe de la Chaire de recherche du Canada en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais.

La réponse a plus ou moins étonné le professeur, spécialiste de l’évaluation économique des services écosystémiques. Dans le cadre de son étude qui a permis de sonder 3304 personnes partout au Québec, 83 % des Québécois se disent préoccupés par la perte des milieux humides et 84 % estiment que le gouvernement du Québec devrait en faire plus pour les protéger.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Jérôme Dupras

« Il y a cinq ans, de tels résultats m’auraient surpris, lance Jérôme Dupras. Mais il y a eu une médiatisation grandissante sur l’importance de ces milieux. De plus en plus de citoyens et d’organismes se sont mobilisés. Et il y a eu les causes juridiques au sujet de la rainette faux-grillon qui ont fait prendre conscience de l’importance des milieux humides. »

Mais l’étude intitulée La valeur des milieux humides pour les Québécois ne s’est pas contentée de mesurer l’attachement de la population pour ces milieux naturels. Jérôme Dupras et son équipe ont aussi voulu savoir si le public était prêt à débourser de l’argent pour assurer la restauration de milieux humides. Et si oui, combien ?

Les Québécois se disent prêts à faire un don annuel moyen de 42,55 $ pour financer des initiatives de restauration et de création de milieux humides. Au total, 280 millions de dollars pourraient être recueillis, soit près de quatre fois les sommes obtenues par le gouvernement du Québec en guise de compensation pour la destruction de milieux humides entre 2017 et 2021.

C’est la région de Montréal qui remporte la palme pour la contribution moyenne la plus élevée, soit 49,85 $. À l’opposé, c’est dans Chaudière-Appalaches que le don moyen serait le moins important, à 35,19 $.

Une destruction qui se poursuit

En tête de liste des préoccupations des Québécois pour justifier la protection et la restauration des milieux humides viennent la protection de la qualité de l’eau potable (93 %), la protection de la quantité d’eau potable (92 %), la lutte contre les changements climatiques (85 %) et la protection de la biodiversité (85 %).

Rappelons que les milieux humides, dont les tourbières, sont d’importants puits de carbone et de méthane, dont la destruction entraîne une hausse des gaz à effet de serre (GES). Or, depuis l’adoption de la Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques, en 2017, le gouvernement du Québec a permis la destruction de 11,9 km⁠2 de milieux humides dans la province en échange de compensations totalisant 75 millions de dollars.

Ce nouveau régime d’indemnisation est censé être la clé de la nouvelle loi qui a pour but de mettre fin à des décennies d’abus entraînant la destruction d’immenses superficies à l’échelle de la province, particulièrement dans les basses-terres du Saint-Laurent. Les sommes ainsi recueillies sont destinées à financer des projets de restauration et de création de milieux humides.

Mais selon une compilation réalisée par La Presse à l’automne 2021, à peine 445 000 $ avaient été dépensés sur les 74,9 millions recueillis par Québec sur une période de 4 ans, soit entre juin 2017 et juin 2021. Seulement 3 projets avaient alors permis de restaurer une superficie totalisant 0,4 km⁠2 de milieux humides.

En 2021, l’objectif d’aucune perte nette de la nouvelle loi était donc très loin d’être atteint. Une situation similaire avait été constatée par la biologiste Stéphanie Pellerin dans un rapport préparé pour le ministère québécois de l’Environnement en 2013, qui concluait notamment que « les pratiques de compensation actuelle sont donc nettement insuffisantes pour atteindre un objectif d’aucune perte nette ».

Jérôme Dupras sert d’ailleurs une mise en garde concernant l’approche actuelle du gouvernement du Québec qui ne tient pas compte des particularités régionales. Selon lui, l’objectif ne doit pas se limiter à viser zéro perte nette en matière de superficie de milieux humides. « Si on a zéro perte nette en superficie, ça ne veut pas dire qu’on aura zéro perte nette en termes de fonctions écologiques. »

C’est que les milieux humides sont complexes : un marais n’est pas une tourbière, un milieu en zone urbaine n’a pas la même valeur que dans un secteur rural. Surtout, restaurer ces milieux coûte cher. Mais selon le professeur, son étude envoie néanmoins « un signal que la population veut des gestes significatifs ».

En savoir plus

  • 81 %

Parmi les activités que les Québécois disent privilégier dans les secteurs abritant des milieux humides, la randonnée (81 %) figure au premier rang, suivie du ressourcement (53 %) et de l’observation d’oiseaux (37 %)

étude La valeur des milieux humides pour les Québécois

85 %

Dans la région de Montréal, plus de 85 % des milieux humides ont déjà été détruits. À l’échelle de la province, cette proportion est estimée entre 40 % et 80 %.

Rapport Analyse de la situation des milieux humides au Québec, publié en 2013

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Transition énergétique Les municipalités veulent produire des énergies renouvelables

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Daniel Côté, président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et maire de Gaspé, prononce un discours au congrès annuel de l’UMQ, le 12 mai, à Québec.

L’appétit d’Hydro-Québec pour de nouveaux mégawatts suscite la convoitise des municipalités québécoises, qui veulent se lancer dans la production d’énergie renouvelable pour réduire leur dépendance aux revenus fonciers et attirer de nouvelles entreprises.

Publié à 5h00

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Jean-Thomas Léveillé

Jean-Thomas Léveillé La Presse

L’Union des municipalités du Québec (UMQ) annoncera ce mardi la mise sur pied d’un comité qui explorera les possibilités s’offrant aux villes et villages en matière de production et de récupération d’énergie.

« On veut regrouper les efforts, partager l’expertise », explique en entrevue avec La Presse Daniel Côté, président de l’UMQ et maire de Gaspé, qui cite l’intérêt généré par la participation d’organismes municipaux dans des projets de production d’énergie éolienne dans l’est du Québec.

Car en plus de percevoir des redevances sur l’énergie produite sur leur territoire, les municipalités peuvent être partenaires dans un projet de production et en tirer des revenus.

À Gaspé, la Ville tire environ 3 % de ses revenus annuels de sa participation dans différents parcs éoliens, illustre Daniel Côté.

Ce n’est pas une solution miracle, mais « c’est quand même intéressant », estime-t-il.

Produisons de l’énergie renouvelable et contribuons à la lutte contre les changements climatiques tout en faisant de l’argent !

Daniel Côté, Union des municipalités du Québec

Avoir accès à une source locale d’énergie renouvelable est un « facteur attractif d’investissements », affirme l’UMQ, puisqu’elle permet d’attirer des entreprises elles-mêmes soucieuses de réduire leur empreinte carbone.

Potentiel inexploité

Les nouveaux contrats d’exportations d’Hydro-Québec et une nouvelle mentalité au sein de la société d’État ouvrent de nouvelles possibilités pour les municipalités en matière de production d’énergie, estime Daniel Côté.

« Pendant des années, Hydro-Québec nous parlait de surplus énergétiques et ne voulait pas avoir de nouvelle énergie sur son réseau, mais le discours a changé, il y a de la place pour de la nouvelle énergie sur le réseau, donc il y a un timing pour nous », dit-il.

Les municipalités entendent bien en profiter, d’autant plus que le potentiel inexploité est immense.

De la biomasse forestière qui n’est pas revalorisée aux biogaz des sites d’enfouissement qui sont simplement brûlés dans une torchère, « il y a de l’énergie qu’on gaspille actuellement », dit Daniel Côté.

Il y a un « engouement » pour la biométhanisation des matières organiques qui sont encore largement envoyées à l’enfouissement, dit-il, mais c’est l’intérêt pour l’éolien qui domine toujours.

Les coûts de production de l’énergie éolienne sont devenus plus bas que ceux de [la nouvelle] hydroélectricité ; l’éolien est devenu la forme d’énergie la plus compétitive dans les dernières années.

Daniel Côté, Union des municipalités du Québec

L’énergie solaire, très peu répandue au Québec, est aussi appelée à se développer, estime l’UMQ, soulignant que l’insolation journalière moyenne dans le sud de la province se situe entre 4,2 et 5 kilowattheures par mètre carré (kWh/m⁠2), ce qui est supérieur à celle de l’Allemagne, « chef de file du marché mondial de l’énergie solaire photovoltaïque ».

Récupérer l’énergie

En plus de produire de l’énergie, les municipalités s’intéressent à la récupération de celle qu’on gaspille.

« Au Québec, environ 40 % de l’énergie consommée par les grandes industries est gaspillée », affirme l’UMQ.

Les « rejets thermiques », par exemple la chaleur rejetée dans l’environnement par des équipements ou des bâtiments, représentent donc une importante source d’énergie.

La Ville de Rimouski l’a compris en récupérant la chaleur générée par les compresseurs qui refroidissent la patinoire de son centre sportif pour chauffer l’eau de la piscine située dans le même bâtiment, illustre Daniel Côté.

L’UMQ aimerait aussi que les municipalités puissent produire de l’énergie autre qu’électrique, comme des biocarburants, de l’hydrogène vert ou du gaz naturel « renouvelable », c’est-à-dire produit à partir de matières organiques ou de biomasse.

Il faudrait pour cela modifier la Loi sur les compétences municipales, qui limite selon l’UMQ la production d’énergie par les municipalités à la production d’électricité provenant de sources renouvelables.

Comme pour l’électricité, la production locale des autres types d’énergie est plus avantageuse, croit Daniel Côté.

« Plus on rapproche la source d’énergie du consommateur, plus c’est probant, dit-il. On élimine des enjeux et les coûts de transport de l’énergie. »

En savoir plus

  • 50 %

Cible québécoise de réduction des émissions de gaz à effet de serre liées au chauffage des bâtiments, d’ici 2030

source : Plan pour une économie verte du gouvernement québécois

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La gestion du Fonds d’électrification de Charette écorchée

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre de l’Environnement Benoît Charette se targue depuis longtemps d’avoir un plan chiffré et fiable pour atteindre la cible climatique de réduction d’émissions de GES de -37,5 % d’ici 2030, tout en écorchant l’ancien gouvernement libéral pour les écueils du Fonds vert.

(Québec) La « quasi-totalité » des actions financées par le Fonds d’électrification et de changements climatiques (FECC) « n’ont pas d’indicateurs ni de cibles adéquats ». Et la politique énergétique du gouvernement comporte tellement de lacunes qu’elle risque « de compromettre la transition énergétique du Québec », dénonce la Commissaire au développement durable.

Publié à 10h18 Mis à jour à 10h35

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Charles Lecavalier

Charles Lecavalier La Presse

« L’encadrement mis en place à ce jour par le ministère de l’Environnement n’assure pas une gestion efficace et transparente du FECC. Le ministère ne détient pas une information de gestion uniforme et suffisante des actions financées par le FECC. Il n’est donc pas en mesure de suivre leur performance, notamment parce que la quasi-totalité de ces actions n’ont pas d’indicateurs ni de cibles adéquates », rapporte Janique Lambert, dans son rapport déposé mercredi.

Le ministre de l’Environnement Benoît Charette se targue depuis longtemps d’avoir un plan chiffré et fiable pour atteindre la cible climatique de réduction d’émissions de GES de -37,5 % d’ici 2030, tout en écorchant l’ancien gouvernement libéral pour les écueils du Fonds vert.

Mais peu de choses ont changé, souligne la commissaire. En fait, 80 % des dépenses prévues, soit 5,4 milliards sur 6,7 milliards, proviennent du plan 2013-2020. Elles ont été reconduites « sans avoir préalablement évalué leur performance ».

Vieille recette

« L’évaluation de la performance des actions est d’autant plus importante que le PACC 2013-2020 était la pièce maitresse devant contribuer à atteindre la cible de réduction de 20 % sous le niveau de 1990 » et que le Québec a plutôt complètement raté la cible. Le gouvernement Legault utilise maintenant la même recette, et espère tout de même atteindre la cible de 2030.

Le ministère de l’Environnement a répliqué qu’il a établi un calendrier « pour les réviser d’ici 2030 afin d’améliorer leur performance ». Mais la Commissaire s’inquiète puisque l’argent sort déjà. Et pour certaines actions, le MELCC a tout simplement choisi de reconduire « sans ajustement » des programmes qui échouait pourtant à atteindre leurs objectifs.

Elle cible par exemple les programmes Écoperformance (efficacité énergétique et conversion vers des énergies moins émettrices de GES), Technoclimat-bioénergies et Chauffez vert, qui ont tous raté leurs cibles par le passé, et qui ont vu leur budget être reconduit. « Plus le ministère tarde à les réviser, plus des montants sont engagés sur plusieurs années sans pouvoir bénéficier des ajustements requis », note-t-elle.

Elle critique aussi la lenteur du ministère, qui « a transmis tardivement aux partenaires les directives concernant la quantification des GES et n’a pas encore transmis la directive de reddition de comptes afin d’orienter l’évaluation de la performance des actions ». Si on veut savoir combien de GES sont évités grâce à telle ou telle subvention, il faudra donc faire preuve de patience.

« En février 2022, il n’était pas possible d’évaluer la performance de près de 90 % des 78 actions en cours financées par le FECC puisqu’elles n’avaient pas d’indicateur ou qu’elles avaient des indicateurs inadéquats », explique Janique Lambert.

Le MELCC n’arrive pas non plus à jouer son rôle de « coordination des actions à l’échelle gouvernementale dans la lutte contre les changements climatiques » : aucun comité interministériel à ce sujet ne s’est réuni depuis septembre 2021.

Le ministre Julien critiqué

Dans son rapport, Mme Lambert écorche également le ministre de l’Énergie Jonatan Julien et sa Politique énergétique 2030. Adoptée en 2016, elle accumule les retards. « Même si plus de six ans se sont écoulés depuis l’adoption de la politique, le MERN n’a toujours pas entrepris tout ce qui était nécessaire pour assurer l’atteinte des cibles et n’évalue pas les progrès réalisés en vue de leur atteinte en 2030 », dit-elle.

À son avis, « les lacunes que nous avons relevées risquent de compromettre la transition énergétique du Québec ».

Les Patrouilles verte et bleue de retour en ville


Deux jeunes membres de la Patrouille verte. | Photo: Gracieuseté: Ville de Montréal

Journal Métro | ENVIRONNEMENT | 2 juin 2022 à 15h02 | Ambre Giovanni, Collaboration spéciale

Les Patrouilles verte et bleue circuleront à nouveau cet été. Elles informeront et sensibiliseront les citoyens aux grands enjeux environnementaux afin d’accélérer la transition écologique de Montréal.

«Les patrouilleurs sont en contact direct avec les citoyens. Ils sont sur le terrain et au courant de la réalité des personnes. Ce sont des gens qui sont très accessibles, qui sont motivés et qui veulent créer du changement dans leur communauté», témoigne la chargée de projets du Regroupement des écoquartiers (REQ), Alice Herischi.

Les Patrouilles seront présentes dans presque tous les 19 arrondissements de Montréal, sauf Anjou, Ahuntsic-Cartierville et Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension. Elles iront aussi dans six villes liées: Beaconsfield, Kirkland, Côte-Saint-Luc, Mont-Royal, Westmount et Montréal-Est.

Rôles et secteurs

La Patrouille verte est une brigade de sensibilisation environnementale, qui existe depuis 2005. Cette année, elle sera active du 30 mai au 19 août.

Ses quatre mandats sont la gestion des matières résiduelles, la promotion et la protection de la forêt urbaine, les bons comportements à adopter dans les parcs et la préparation aux vagues de chaleur dans neuf quartiers spécifiques, indique Mme Herischi. D’autres mandats locaux seront spécifiques à chaque quartier.

La Patrouille bleue, quant à elle, touche aux enjeux liés à l’eau et sera en activité jusqu’au 19 août. Elle encourage les citoyens à échanger leurs anciennes pommes de douche contre des nouvelles à débit réduit, dans tous les arrondissements qui ont un écoquartier.

Elle évaluera également la situation des gouttières de Montréal afin de comprendre comment les eaux pluviales sont dirigées. De plus, elle entend sensibiliser les citoyens à la gestion de l’eau potable dans les villes liées, d’après la chargée de projets du REQ.

Fonctionnement des Patrouilles verte et bleue

Les patrouilleurs sont des personnes âgées de 15 à 30 ans, qui souhaitent avoir un impact sur l’environnement et dans leur communauté. Un territoire précis est assigné à chacun d’entre eux durant l’été.

Les patrouilleurs sensibilisent les citoyens de différentes façons, par le porte-à-porte ou la distribution de dépliants par exemple. Ils seront aussi présents lors d’événements publics.

Environ 60 000 citoyens ont été sensibilisés l’an passé.

Cette initiative s’aligne sur le plan stratégique Montréal 2030 et est gérée par le REQ. Elle a été rendue possible par la contribution de la Ville, l’implication des arrondissements et des villes liées et le programme Emplois d’été Canada.

Les arrondissements qui participent à la sensibilisation aux vagues de chaleur:

Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, LaSalle, Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Montréal-Nord, Plateau-Mont-Royal, Rosemont–La Petite-Patrie, Saint-Laurent, Sud-Ouest et Ville-Marie.

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Hydro-Québec conclut un partenariat énergétique au Nunavik

Le partenariat entre Hydro-Québec et Tarquti prévoit le développement d’énergies propres au Nunavik pour remplacer la vingtaine de centrales thermiques qui fournissent de l’électricité aux communautés Inuit (Archives).

Photo : Tugliq Énergie / Michelle Marquis

Radio-Canada

Publié à 10 h 21

Hydro-Québec annonce lundi un partenariat avec les Énergies Tarquti inc. pour produire de l‘énergie à partir entra autres d’éoliennes dans les communautés inuit du Nunavik. Tarquti devient ainsi le partenaire « privilégié et exclusif » d’Hydro-Québec dans la production d’énergie dans le nord du Québec.

Au Nunavik, Hydro-Québec exploite une vingtaine de centrales thermiques pour fournir de l’électricité aux différentes communautés sur le territoire. En concluant ce partenariat, Tarquti pourra réaliser des projets pour remplacer les centrales qui utilisent des combustibles fossiles avec des énergies renouvelables qui sont adaptés aux besoins et aux intérêts des communautés de la région, peut-on lire dans un communiqué publié lundi.

Ce partenariat constitue une étape importante pour les communautés inuit du Nunavik pour qu’elles continuent de développer les compétences dont elles ont besoin pour mettre sur pied leurs propres projets d’énergie renouvelable respectueux de l’environnement et [de leurs] valeurs, poursuit le communiqué.

Tarquti a été créée en 2017 et appartient au Nunavik. Elle y développe des projets d’énergie tout en créant des emplois locaux.

Le succès de la transition énergétique dépend de la mobilisation de tous les acteurs importants du secteur des énergies propres, ainsi que nos organisations locales et régionales, y compris les sociétés foncières, indique le président de la société Makivik, Pita Aatami. Grâce à sa relation exclusive avec Hydro-Québec, Tarquti est bien placé pour développer et partager son expertise pour le bien de nos communautés, ajoute-t-il.

De son côté, la présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, souligne l’engagement, la motivation et la détermination de [Tarquti] et sa volonté que les projets d’énergie renouvelable au Nunavik soient développés et entièrement détenus et exploités par les communautés locales et régionales.

« Cet accord est la preuve tangible de notre volonté d’accompagner les communautés autochtones qui souhaitent prendre en charge leurs projets de développement. »

— Une citation de Sophie Brochu, présidente-directrice générale d’Hydro-Québec

Mme Brochu croit que la transition énergétique des réseaux autonomes ne peut être mise en œuvre que par et pour les personnes les plus touchées.

Les centrales thermiques ne produisent que 1 % de l’électricité du réseau d’Hydro-Québec, mais sont responsables de 43 % de ses gaz à effet de serre.

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Eocycle L’Europe découvre les éoliennes québécoises

Photo fournie par Eocycle

Les petites éoliennes d’Eocycle sont destinées aux grandes fermes ou aux petites entreprises.

L’invasion de l’Ukraine et la crise énergétique qui en résulte ont un effet inattendu pour Eocycle. Le fabricant québécois vend actuellement en Europe des quantités records d’éoliennes de petite taille à des petites entreprises à la recherche de solutions à l’augmentation fulgurante des prix de l’électricité.

Publié à 6h00

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Hélène Baril

Hélène Baril La Presse

« Le marché européen a commencé à lever avec l’augmentation des prix de l’électricité consécutive à la guerre en Ukraine », explique Richard Legault, président et chef de la direction de l’entreprise qui a son siège social à Anjou.

L’Europe est un marché cible pour Eocycle, déjà installée en Belgique et partenaire du géant énergétique belge Engie. Mais les ventes se sont accélérées récemment et son marché s’est élargi. L’entreprise visait d’abord le secteur agricole et les grandes fermes qui veulent produire elles-mêmes leur électricité renouvelable. Ses éoliennes de petites dimensions intéressent maintenant les entreprises du secteur industriel.

« Ça, c’est nouveau, et c’est très porteur », se réjouit Richard Legault.

photo fournie par eocycle

Eocycle offre deux modèles d’éoliennes, une de 30 kW et l’autre de 90 kW, qui s’installent rapidement et dont la hauteur est trois fois moindre que celle des machines géantes installées dans les grands parcs éoliens comme ceux du Québec.

C’est une solution qui séduit de plus en plus l’Europe, où les toits sont déjà remplis de panneaux solaires et où l’espace manque pour déployer des parcs solaires.

Avec l’augmentation actuelle du prix de l’électricité, le rendement de l’investissement est passé de 8 à 4 ans pour un équipement dont la durée de vie est de 30 ans.

Richard Legault, président et chef de la direction d’Eocycle

Eocycle a maintenant l’œil sur le marché allemand, le plus grand d’Europe, où les occasions sont immenses. « Il y a une insécurité, dit le fondateur d’Eocycle. Les gens se jettent sur ce qui est disponible. »

Le Canada a promis d’aider l’Europe à réduire sa dépendance au gaz russe, mais les solutions envisagées, comme la construction d’une infrastructure de transport de gaz naturel liquide, prendront des années à se mettre en place, explique Richard Legault. « Le jour semble arrivé pour une solution comme la nôtre », dit-il.

L’Europe génère actuellement 75 % des revenus d’Eocycle, le reste venant de l’Amérique du Nord, surtout des États-Unis. Le Canada pourrait devenir intéressant dans quelques années, selon son président, notamment pour alimenter en électricité les communautés du Grand Nord. Les éoliennes d’Eocycle s’installent sans grue et sont résistantes au froid extrême.

« Une bouchée à la fois »

Eocycle est une entreprise privée qui compte Investissement Québec et Cycle Capital parmi ses actionnaires. Elle emploie une vingtaine de personnes, dont la moitié au Québec. Une nouvelle étape de financement est en cours pour alimenter sa croissance. L’entreprise voudrait recueillir 15 millions US, notamment sur les marchés américain et européen, pour continuer sa route. Eocycle vise des revenus de « quelques centaines de millions d’ici quelques années ».

Une éventuelle entrée en Bourse n’est pas exclue, mais pas tout de suite. « On y a va une bouchée à la fois », dit son président.

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  • Entre 25 et 35 m de hauteur

Les éoliennes d’Eocycle sont trois fois moins hautes que les éoliennes des parcs éoliens comme ceux du Québec.

Eocycle

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Une filière à développer non seulement pour accélérer la transition écologique, mais aussi pour que l’industrie éolienne québécoise participe aux revenus d’exportations dont le potentiel est immense à l’international.

Conservation de la nature Laval achète l’île Locas

Photo Hugo-Sébastien Aubert, LA PRESSE

L’île Locas sur la rivière des Mille Îles

La Ville de Laval est maintenant propriétaire de l’île Locas, l’une des plus grandes de la rivière des Mille Îles et réputée pour la richesse de sa biodiversité, a annoncé l’administration municipale dans un communiqué, jeudi.

Publié à 17h11 Mis à jour à 17h17

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Jean-Thomas Léveillé

Jean-Thomas Léveillé La Presse

La transaction de 10,3 millions de dollars conclue « récemment », indique la Ville, permet la protection d’un « écosystème forestier exceptionnel » et de « milieux humides d’intérêt » d’un peu plus de 13 hectares, qui contribueront à la mise en place de la Trame verte et bleue du Grand Montréal.

Ce réseau récréotouristique a pour objectif de protéger et mettre en valeur les milieux naturels, les paysages et le patrimoine bâti de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) pour y maintenir la biodiversité et atténuer les impacts des changements climatiques.

« Les projets de développement immobilier sur l’île Locas sont officiellement derrière nous », s’est réjoui le maire de Laval, Stéphane Boyer, cité dans le communiqué.

L’acquisition de l’île Locas porte à 12 le nombre de milieux naturels dont Laval a fait l’acquisition depuis un an afin de les protéger, pour un total de 45 hectares, indique-t-elle.

« L’acquisition et la conservation des milieux naturels sont essentielles pour préserver des sites à haute valeur écologique comme celui de l’île Locas, dont nous avons tant besoin pour maintenir notre qualité de vie et faire face aux impacts des changements climatiques », a déclaré dans le même communiqué la mairesse de Montréal et présidente de la CMM, Valérie Plante.

Riche écosystème

Située à l’ouest du pont Gédéon-Ouimet de l’autoroute 15, l’île Locas fait partie du projet d’agrandissement du Refuge faunique de la Rivière-des-Mille-Îles.

On y trouve notamment deux étangs qui abritent plusieurs espèces de poissons, des marais et marécages riverains, ainsi qu’une érablière à caryer ovale et d’une érablière argentée.

L’île compte au moins cinq essences en situation précaire : l’érable noir, le caryer ovale, le noyer cendré la bermudienne à feuilles étroites et le panic raide.

Un premier écocentre pour Laval

Laval a également annoncé jeudi l’ouverture à partir du 15 juin de son tout premier écocentre. Situé au 1205, boulevard Dagenais Ouest, cet écocentre est le premier des quatre prévus par la Ville. Il permettra de collecter annuellement 15 000 tonnes de matières, prévoit la Ville. Par conséquent, l’aire de réception des matériaux secs située sur la rue Cunard fermera définitivement ses portes à la même date.

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  • 44

nombre de municipalités participant à la Trame verte et bleue du Grand Montréal

Source : Communauté métropolitaine de Montréal

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Un des projets de restauration les plus spectaculaires »

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Comment un ancien champ est devenu l’un des milieux humides les plus prisés du Grand Montréal

Publié à 5h00

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Éric-Pierre Champagne

Éric-Pierre Champagne La Presse

« Si vous le construisez, ils viendront. » Cette réplique célèbre du film Field of Dreams pourrait bien s’appliquer aux milieux humides, qui gagnent en popularité auprès des Québécois. C’est le cas notamment du ruisseau de Feu, au nord de la métropole, où d’anciennes terres agricoles en zone inondable sont devenues l’un des milieux humides les plus populaires du Grand Montréal.

En bordure de l’autoroute 40, à Terrebonne, les amateurs d’ornithologie se donnent régulièrement rendez-vous pour y observer différentes espèces d’oiseaux. S’ils sont chanceux, ils pourront photographier un faucon pèlerin ou un bruant à queue aiguë, deux espèces inscrites à la liste du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC).

« Il n’y avait rien de tout ça avant, c’étaient des champs », rappelle le biologiste André Michaud, chef de la conservation des habitats à l’organisme Canards illimités, dont la mission est la conservation et la restauration des milieux humides. Aujourd’hui, une partie du secteur est devenue un parc de conservation, inauguré en juillet 2021 par la Ville de Terrebonne.

Le site est aujourd’hui considéré par Canards illimités comme « l’un des projets de restauration les plus spectaculaires du Québec ». Un projet comme celui du ruisseau de Feu a cependant bénéficié de circonstances favorables à sa réalisation, explique André Michaud.

3/3

« Dès les années 1980, le secteur avait été identifié comme un site d’intérêt pour un projet de restauration de milieux humides en raison de la présence à proximité de la rivière des Prairies », précise le biologiste. En 2004, le propriétaire des terrains, la famille Romano, décide de faire un don de 41 hectares à Canards illimités. André Michaud et son équipe travaillent à la création d’une quarantaine d’hectares de milieux humides, composés d’une digue de 1,6 km, d’un marais, d’un marécage et d’une passe migratoire pour poissons.

Un « coup de circuit »

Au coût de 1,2 million de dollars, les travaux sont finalisés en 2012. Le public y a accès, mais le site est surtout connu d’un cercle d’initiés au cours des premières années. En juillet 2021, la Ville de Terrebonne inaugure le secteur marais du parc de conservation du ruisseau de Feu. Des investissements de 3,6 millions ont notamment permis d’installer une passerelle en bois sur pilotis et une tour pour l’observation des oiseaux.

André Michaud considère ce projet comme un « coup de circuit ».

Photo Martin Tremblay, LA PRESSE

André Michaud, chef de la conservation des habitats à l’organisme Canards illimités

Pour moi, c’est le projet d’aménagement faunique le plus significatif que j’aie réalisé en milieu urbain. Ce qui me rend d’autant plus fier, c’est que tout ça est maintenant accessible à la population.

André Michaud, chef de la conservation des habitats à l’organisme Canards illimités

Le biologiste dit d’ailleurs avoir constaté un changement des mentalités au cours de ses 28 années de carrière comme biologiste à Canards illimités. Selon lui, le public est de plus en plus conscient de l’importance des milieux naturels, dont les milieux humides. Un changement qui s’est accéléré avec la pandémie. « À cause de la COVID-19 et des mesures de restriction, les gens se sont vraiment approprié la nature », affirme-t-il.

Le ruisseau de Feu est l’un des sites les plus prisés des ornithologues amateurs dans la couronne nord de Montréal, confirme le directeur général du Regroupement Québec Oiseaux, Jean-Sébastien Guénette. « C’est un très bon site, surtout que des milieux humides, il n’y en a pas tant que ça dans la région de Montréal. » Environ 200 espèces d’oiseaux ont été identifiés sur le site, ajoute-t-il.

De plus en plus appréciés

Selon une étude récente dirigée par le professeur Jérôme Dupras, de la Chaire de recherche en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais, 83 % des Québécois se disent préoccupés par la perte de milieux humides et 84 % estiment que le gouvernement du Québec devrait en faire plus pour les protéger. De plus, les Québécois se disent prêts à faire un don annuel moyen de 42,55 $ pour financer des initiatives de restauration et de création de milieux humides, conclut l’étude.

Parmi les activités que les Québécois disent privilégier dans les secteurs abritant des milieux humides, la randonnée (81 %) figure au premier rang, suivie du ressourcement (53 %) et de l’observation d’oiseaux (37 %), signale aussi l’étude intitulée La valeur des milieux humides pour les Québécois.

Canards illimités lance une campagne de financement

Les constats de l’étude du professeur Jérôme Dupras sur les milieux humides ont piqué la curiosité de Sébastien Rioux, directeur des opérations provinciales à Canards illimités. L’organisme a décidé de prendre la balle au bond et de lancer une campagne de sollicitation auprès du public. « On demande en quelque sorte aux Québécois de passer de la parole aux actes après la publication de cette étude, qui concluait que le public était prêt à débourser 280 millions de dollars pour des projets de création ou de restauration de milieux humides. »

Consultez le site de Canards illimités

En savoir plus

  • 85 %

Proportion des milieux humides qui ont déjà été détruits dans la région de Montréal. À l’échelle de la province, cette proportion est estimée entre 40 et 80 %.

SOURCE : Rapport Analyse de la situation des milieux humides au Québec

49,85 $

Somme moyenne que la population de la région de Montréal serait prête à dépenser pour protéger ou restaurer des milieux humides.

SOURCE : Étude La valeur des milieux humides pour les Québécois

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Site d’enfouissement de Saint-Nicéphore La Cour annule le décret de Québec, Drummondville crie victoire

Photo Olivier PontBriand, archives LA PRESSE

L’été dernier, Québec avait annoncé son intention de décréter la création d’une zone d’intervention spéciale (ZIS) afin de permettre la poursuite de l’exploitation du lieu d’enfouissement de Saint-Nicéphore.

Drummondville crie « victoire », mais appelle à une « discussion nationale » sur l’avenir de la gestion des matières résiduelles au lendemain d’un important jugement de la Cour supérieure qui a annulé le décret du gouvernement du Québec autorisant l’agrandissement du lieu d’enfouissement technique (LET) de Saint-Nicéphore.

Publié à 12h09

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Henri Ouellette-Vézina

Henri Ouellette-Vézina La Presse

« Cette décision est peut-être une victoire juridique pour la Ville, mais ce n’est pas encore une victoire environnementale en lien avec la gestion de matières résiduelles. Nous sommes devant un grand défi de société », a prévenu la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, mercredi en point de presse.

L’été dernier, Québec avait annoncé son intention de décréter la création d’une zone d’intervention spéciale (ZIS) afin de permettre la poursuite de l’exploitation du lieu d’enfouissement de Saint-Nicéphore.

On plaidait alors au gouvernement qu’il fallait éviter que des enjeux d’hygiène et de salubrité publique affectent tout le sud du Québec, les possibilités de détourner vers d’autres lieux les matières résiduelles éliminées à ce site – qui approche la pleine capacité – étant très limitées, voire inexistantes. Peu après, Drummondville avait annoncé qu’elle songeait à attaquer Québec en cour, jugeant la décision « inconcevable » dans le contexte où la population a déjà rejeté le projet d’agrandissement par référendum.

Dans sa décision rendue mardi, la juge Katheryne A. Desfossés donne raison à la Ville, en tranchant que la décision du gouvernement d’adopter ce décret est « déraisonnable » et que celui-ci est donc « invalide ». Elle reproche aussi à Québec de n’avoir pas subdivisé les lots requis pour la création d’une ZIS, pour la seule et unique raison que le ministère de l’Environnement aurait « manqué de temps ».

« La juge nous donne raison sur le fait que le gouvernement n’a pas suivi ses propres règles de sa Loi sur l’aménagement et l’urbanisme lorsqu’il a décrété la zone d’intervention spéciale. Le périmètre retenu pour la ZIS est bien trop grand et l’absence d’une durée d’application montre qu’il est futile de vouloir agir en urgence sur du long terme », a encore fustigé la mairesse Lacoste. Elle y voit d’ailleurs une « autre victoire » pour l’autonomie des municipalités québécoises.

Cela dit, Mme Lacoste reconnaît qu’il faudra « trouver des solutions de remplacement » pour gérer les matières résiduelles, au moment où plusieurs centres d’enfouissement atteignent la limite de leur capacité. « Il devient essentiel que nous entamions une discussion nationale à ce sujet », a-t-elle réclamé, en invitant ses collègues du municipal et du gouvernement à « réfléchir sur la question ». « Ce n’est pas avec des poursuites, des décrets ou des lois spéciales que nous relèverons le défi de gestion des matières résiduelles au Québec, mais plutôt en se parlant, en discutant ensemble », a-t-elle insisté.

Québec « en analyse », Waste Mangement prudent

Joint par La Presse, le cabinet du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, a dit « prendre acte » du jugement rendu par la Cour, qui « suspend la ZIS ». « Nous analysons les suites à donner à ce jugement », s’est limitée à dire l’attachée de presse du ministre, Rosalie Tremblay-Cloutier.

« La décision d’imposer une ZIS pour permettre l’agrandissement du LET de Saint-Nicéphore ne s’est pas prise à la légère. Le but était d’éviter une crise sanitaire inévitable en cas d’interruption de service », a-t-elle toutefois rappelé.

Dans l’immédiat, Waste Management, la multinationale qui administre le site d’enfouissement de Saint-Nicéphore, pourra néanmoins poursuivre ses activités jusqu’en octobre 2022. « On va continuer nos opérations jusque là. Maintenant, pour la suite, le gouvernement a 120 jours pour respecter ou non le jugement. On va voir ce qui va advenir de tout ça. L’encre du jugement est à peine sèche. On a encore besoin de raffiner notre compréhension », a-t-il évoqué.

« La crise sanitaire qui se pointe à l’horizon, elle persiste encore. On est au bord du gouffre collectivement. Si jamais le site devait fermer, il y aura un problème majeur qui attend les Québécois », a aussi fait valoir M. Dussault. Ce dernier rappelle d’ailleurs que « la juge reconnait que le gouvernement pouvait procéder à la création de la ZIS », mais lui ordonne de mieux « la baliser ».

Si la zone d’intervention spéciale venait à voir le jour, Waste Management pourrait y enfouir jusqu’à 430 000 tonnes de matières résiduelles par année pour une durée maximale de 10 ans.

Mine de charbon en Russie Une énorme fuite de méthane découverte par des satellites montréalais

Photo VIKTOR DRACHEV, archives Agence France-Presse

La mine de Raspadskaya est la plus importante de Russie.

La fuite de méthane la plus importante jamais enregistrée a été observée dans une mine de charbon russe par les satellites d’une entreprise montréalaise. La découverte confirme que le monde entier reprend goût au charbon, ce qui cause une hausse des émissions de gaz naturel dans les mines.

Publié à 5h00

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Mathieu Perreault

Mathieu Perreault La Presse

La plus grande mine du pays

Située dans le centre du pays, près de la Mongolie et du Kazakhstan, la mine de Raspadskaya est la plus importante de Russie. Jusqu’en cette année, les satellites de la firme montréalaise GHGSat n’y détectaient pas de fuite de méthane. « Ça veut dire que les émissions étaient inférieures au seuil de détection, 5 kg par heure », explique Stéphane Germain, PDG et fondateur de GHGSat. « Nous avons observé une énorme augmentation en janvier, jusqu’à 90 tonnes par heure (t/h). Par la suite, ça a baissé et fluctué. Nous avons continué à surveiller la situation pour voir si c’était bel et bien le signe de fuites durables. C’est bien le cas. Nous avons essayé de contacter l’opérateur de la mine, sans succès. Alors nous avons décidé de publier l’information, avec l’espoir que l’opérateur de la mine prendrait conscience des fuites. » Par rapport au pic de 90 t/h en janvier, les émissions de la mine de Raspadskaya ont parfois baissé à 30 t/h.

photo fournie par GHGSat

Émissions de méthane observées et mesurées à la mine de Raspadskaya, en Russie

La popularité du charbon

Les fuites de méthane accompagnent souvent les augmentations de production dans les mines de charbon. « Depuis l’invasion de l’Ukraine et l’impact sur le prix du méthane, il y a eu beaucoup plus de demande pour le charbon et son prix a grimpé, dit M. Germain. On a vu davantage de fuites de méthane dans les mines de charbon aux États-Unis, en Australie, en Inde et en Chine. Et évidemment en Russie. » La quantité de méthane qui s’échappe d’un nouveau filon de charbon dépend de la géologie et du type de charbon, selon M. Germain.

Photo Alain Roberge, archives LA PRESSE

Stéphane Germain, président de GHGSat

12 satellites

Fondée en 2011, GHGSat compte six satellites capables de détecter les émissions de méthane. D’ici la fin de 2023, six autres satellites seront envoyés en orbite, ce qui permettra de surveiller chaque parcelle de la Terre au moins deux fois par mois, et plus souvent s’il n’y a pas de nuages. Les clients de GHGSat sont entre autres les organismes qui calculent les émissions de gaz à effet de serre de chaque pays. Les entreprises désireuses de limiter leurs fuites de méthane, par exemple de gazoducs, peuvent aussi bénéficier des données de GHGSat. « Les observations satellites à haute résolution comme celles de GHGSat permettent enfin de surveiller les émissions d’infrastructures spécifiques », estime Daniel Horen Greenford, spécialiste des fuites de méthane à l’Université Concordia. « La communauté scientifique soupçonnait depuis longtemps que des fuites ponctuelles importantes sont responsables d’émissions beaucoup plus grandes que ce que rapporte l’industrie des hydrocarbures. »

Capter le méthane

Il est possible de capter le méthane qui s’échappe des mines de charbon. Mais cela exige des investissements importants. « Jusqu’à l’an dernier, dans les pays riches, on se préparait à la fin du charbon, dit M. Germain. Aux États-Unis, beaucoup de producteurs de charbon frôlaient la faillite. Alors ils n’avaient pas les moyens d’investir dans le captage du méthane. Mais c’est très possible de le faire, et si les prix du charbon se maintiennent, ça va être fait, surtout avec le prix élevé du méthane actuellement. »

L’a b c du gaz naturel

Le méthane (CH4) est un gaz à effet de serre 84 fois plus puissant que le CO2 émis par la combustion du méthane ou de l’essence des voitures, mais il reste beaucoup moins longtemps que le CO2 dans l’atmosphère. Sur 100 ans, chaque gramme de méthane est donc un gaz à effet de serre « seulement » 30 fois plus puissant que le CO2. Le méthane est aussi appelé « gaz naturel ».

En savoir plus

  • 200 millions

Les émissions industrielles mondiales de méthane équivalent aux émissions de CO2 de 200 millions de voitures.

SOURCE : Science

Environnement

La qualité de l’air toujours meilleure qu’avant la pandémie à Montréal

Photo: Métro

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Coralie Hodgson

16 juin 2022 à 5h00 - Mis à jour 16 juin 2022 à 7h13 4 minutes de lecture

Même si la qualité de l’air de Montréal s’est légèrement détériorée en 2021 par rapport à l’année précédente, elle demeure toutefois meilleure qu’en période prépandémique, de 2016 à 2019.

Le Réseau de surveillance de la qualité de l’air (RSQA) de la Ville de Montréal, dont le rapport 2021 a été déposé au conseil municipal le 13 juin, a enregistré 27 jours de mauvaise qualité de l’air l’an dernier.

Il s’agit de six jours supplémentaires de mauvaise qualité de l’air par rapport à la première année pandémique, en 2020.

Les résultats de 2021 restent toutefois meilleurs que ceux obtenus entre 2016 et 2019, où le nombre de mauvais jours se situait entre 29 et 43.

«C’est sûr que la signature confinement, ça change la donne en 2020, même en 2021. On a moins de gens sur la route, plus de gens qui font du télétravail. Il fallait s’attendre à un retour du balancier dès qu’on sort du confinement, et ça commence à se préciser», soutient André Bélisle, président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique.

Pour le directeur général du Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal), Emmanuel Rondia, ce bilan est «quand même encourageant par rapport aux seuils qu’on avait dans les années prépandémie».

Il faudra selon lui attendre de voir le bilan de l’année 2022 «pour voir c’est quoi la tendance».

La qualité de l’air plus basse dans l’Est

L’indice de la qualité de l’air par station d’échantillonnage du rapport du RSQA démontre par ailleurs que la qualité de l’air dans l’extrémité est de Montréal était moins bonne que sur la majorité du territoire de l’île.

La station Saint-Jean-Baptiste, située à Pointe-aux-Trembles, près d’«industries de l’est de Montréal», a recensé dix jours de mauvaise qualité de l’air en 2021.

Celle de Rivière-des-Prairies en a quant à elle enregistré neuf, un résultat qui serait notamment influencé par le chauffage au bois durant l’hiver, selon le rapport.

Les autres stations de l’île enregistrent entre deux et sept jours de mauvaise qualité de l’air, à l’exception de celle de l’échangeur Décarie, où ce nombre s’élève à 18.

«Il y a des mesures qui sont prises et il y a des améliorations au niveau des industries, c’est encourageant. Mais on voit qu’il y a encore des enjeux au niveau de l’Est», soutient M. Rondia.

Place à l’amélioration

Le directeur général du CRÉ-Montréal croit que la part des journées où la qualité de l’air est jugée «acceptable» dans la métropole reste importante, ce qui démontre «qu’on peut bonifier les actions pour améliorer la qualité de l’air».

«Ce qui est un peu transversal dans le rapport, c’est qu’il y a encore des enjeux liés au chauffage au bois, entre autres à Rivière-des-Prairies. Et ce, malgré le fait que la Ville ait adopté un règlement qui interdit l’usage de foyers qui ne respectent pas les normes de rejet.»

Le rapport démontre aussi que la congestion routière et les déplacements routiers ont un impact important sur la qualité de l’air, soutient M. Rondia.

«Le réchauffement de la planète (…) envenime les conditions atmosphériques, faisant que la pollution atmosphérique est concentrée. Il y a des synergies qu’il faut comprendre entre les problématiques; le smog, les pluies acides, le réchauffement planétaire, c’est tout lié, d’abord aux combustibles fossiles et au transport», renchérit M. Bélisle.

«Tant qu’on ne s’attaquera pas de façon déterminée pour éliminer les combustibles fossiles, leur production et consommation, ces problèmes vont perdurer», ajoute-t-il.

La qualité de l’air meilleure durant le couvre-feu

Les auteurs du rapport du RSQA démontrent qu’il y a eu une amélioration de la qualité de l’air durant les heures du couvre-feu imposé par le gouvernement du Québec, entre le 9 janvier et le 28 mai 2021, en comparaison avec les données pour la même période et aux mêmes heures, entre 2015-2019 et 2020.

«La baisse des activités anthropiques et surtout les déplacements restreints» expliqueraient la baisse de particules fines dans l’air.

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