Environnement et protection de l'eau

Un fil pour regrouper tout ce qui concerne l’exploitation des fonds marins en grande profondeur, une industrie en croissance qui menace dangereusement le fragile équilibre de ces écosystèmes où vivent les plus vieilles espèces sur terre et dont la disparition serait irrémédiable

Il est déjà presque partout en Atlantique. Présent depuis le début des années 2000 aux îles de la Madeleine, il n’a pas encore touché les côtes de la Gaspésie et de la Côte-Nord. La surveillance du crabe vert, une espèce envahissante, est devenue prioritaire au Québec.

En milieu marin, il s’agit de l’espèce envahissante qui a sans doute le plus de répercussions négatives sur l’écosystème et, par ricochet, sur les pêches.

Pour se nourrir, le crabe vert creuse et détruit les herbiers où vont se nourrir les petits poissons. La bête, très vorace, est aussi friande de mollusques comme les myes ou les moules. Elle est aussi agressive et force le déplacement d’autres espèces comme le crabe commun.

Résumé

De plus en plus d’écoroutes dans la grande région de Québec

Les kilomètres d’écoroutes gagnent tranquillement du terrain sur le réseau routier de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches, mais « pas assez vite » à l’échelle provinciale de l’avis d’une experte qui travaille dans la protection de l’eau.

Une écoroute d’hiver est une route faisant l’objet d’un mode d’entretien alternatif afin de diminuer l’impact des sels de voirie sur l’environnement, selon la définition du ministère des Transports. (Photo d’archives)

Photo : Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord

Publié à 4 h 00 HNE

Les municipalités voient pourtant les avantages économiques et environnementaux à intégrer ces écoroutes sur leur territoire. Une grande sensibilisation auprès des automobilistes est toutefois nécessaire avant d’implanter ces sections entretenues différemment en hiver, selon les villes.

Dans les dernières années, la Ville de Québec, celle de Stoneham-et-Tewkesbury, de Lac-Delage et même la municipalité de Saint-Ubalde dans Portneuf ont implanté des écoroutes.

À Québec, par exemple, 20 km sont des écoroutes, dont six tronçons dans le secteur du lac Saint-Charles.

C’est quoi une écoroute?

Il s’agit d’une route faisant l’objet d’un mode d’entretien hivernal alternatif afin de protéger les zones vulnérables aux sels de voirie : le lac Saint‑Charles et la prise d’eau de la rivière Saint-Charles dans ce cas‑ci. On y privilégie des interventions de grattage et l’utilisation d’abrasifs afin de diminuer la quantité de sel. La chaussée est laissée sur un fond de neige.

Source : Ville de Québec (Nouvelle fenêtre)

Aux yeux de Sonja Behmel, la coordonnatrice scientifique pour l’organisme Agiro, qui agit pour la protection du lac Saint-Charles notamment, il n’y a pas assez d’écoroutes au Québec, même si elle convient que la tendance est positive.

Pour elle, les instances municipales ne sont pas réfractaires, mais la pression des usagers freine l’implantation plus rapide de certaines portions d’écoroutes.

On est dans un esprit que nos routes doivent tout le temps être sur l’asphalte. […] Il faut adapter la conduite aux conditions hivernales et avoir des écoroutes là où c’est possible, mais surtout faire de sensibilisation sur l’impact des sels de voirie.

Une citation de Sonja Behmel, la coordonnatrice scientifique pour l’organisme AGIRO

À Québec, peu de plaintes ont été répertoriées depuis l’implantation des écoroutes, selon le porte-parole de la Ville, François Moisan.

Les sels de voirie sont encore trop utilisés selon Sonja Behmel. Ça a un coût énorme pour la société [l’utilisation des sels de voirie], pas juste l’usage mais aussi sur l’ensemble des infrastructures souterraines, routières, sur la qualité de l’eau.

Sonja Behmel, docteure en aménagement du territoire et développement régional, et coordonnatrice scientifique chez Agiro. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada

Selon les municipalités qui comptent plusieurs écoroutes sur leur territoire, il y a pourtant plusieurs avantages : moins de dépenses, une meilleure conservation de certaines infrastructures et surtout une meilleure protection des cours d’eau et lacs.

L’exemple de Saint-Ubalde

Depuis les cinq dernières années, la Municipalité de Saint-Ubalde dans Portneuf, en collaboration avec un regroupement de cinq associations de protection des lacs, a intégré au fur et à mesure un peu plus d’une vingtaine de kilomètres d’écoroutes sur son territoire.

Le grattage de ces routes est privilégié tout comme l’utilisation d’abrasifs comme du sable et des pierres. Les portions d’écoroute font pratiquement le tour complet du lac d’Émeraude, du lac Perreault et du lac Blanc. La route de terre est aussi écoroute en été, c’est à dire que moins d’abat-poussière y est étendu.

Après quelques années, le maire Guy Germain y voit que du positif. La Municipalité fait des économies sur les sels de voirie, les routes sont moins grugées par les produits donc il y a une économie aussi sur l’entretien.

Le succès de la mise en œuvre des écoroutes repose sur la collaboration des automobilistes, qui doivent adapter leur conduite à une route laissée sur fond de neige, selon le maire.

À Saint-Ubalde, la vitesse est passée de 70 km/h à 50 km/h dans ces portions de route. Si le maire Guy Germain ne répertorie pas plus de plaintes, ni d’accidents, le président de l’Association du lac d’Émeraude, Guy-Francis Julien mentionne en entretien téléphonique que beaucoup d’informations ont été données aux citoyens avant d’implanter ces écoroutes.

Il y avait beaucoup de questionnements des résidents sur la sécurité routière, relate-t-il. L’idée fait son chemin, mais il y a encore des améliorations à apporter, ajoute M. Guy, en faisant référence à de la signalisation qui doit encore être ajoutée dans certains secteurs.

Le défi c’est de faire comprendre : on ne roule pas sur l’asphalte, on doit adapter sa vitesse.

Des effets sur la qualité de l’eau

La Municipalité de Saint-Ubalde a aussi mené des analyses approfondies de la qualité de l’eau des lacs. [La qualité de] l’eau du lac revient, surtout au lac Perreault on a une belle qualité qui s’en vient, se réjouit le maire.

En plus des écoroutes, la Municipalité a intégré d’autres réglementations pour protéger la qualité de l’eau. Les propriétaires des bateaux doivent passer par la station de lavage avant de les remettre à l’eau dans un autre lac, rappelle le maire.

Saint-Ubalde aide aussi les citoyens, à l’aide d’un programme de subvention, pour conformer les vieilles fosses septiques.

À la Ville de Québec, on estime qu’il est un peu tôt pour faire une démonstration que les écoroutes ont un lien direct avec la qualité de l’eau du lac Saint-Charles.

Le lac Saint-Charles est la principale source d’eau potable des résidents de la région de Québec. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Léa Beauchesne

Intégration progressive d’écoroutes au MTMD

Du côté du ministère des Transports et de la Mobilité Durable (MTMD), plus de 300 km à l’échelle provinciale sont désormais des écoroutes hivernales.

Le Ministère étant toujours à la recherche des meilleures pratiques, le développement de nouvelles écoroutes fait partie des plans du Ministère. Or, les projets seront annoncés en temps et lieu, indique la porte-parole du MTMD, Émilie Lord, dans un courriel à Radio-Canada.

Sur près de 31 134 km pondérés au Québec, environ 22 % de l’entretien hivernal est effectué par le ministère. À l’échelle provinciale, le MTMD dénombre 32 écoroutes sur son territoire, majoritairement des routes secondaires.

La grande majorité des axes entretenus par les équipes du ministère sont toutefois des autoroutes qui nécessitent d’être complètement dégagées par temps hivernal, comme le rappelle le MTMD.

Les exigences en termes de déneigement sur ce type de routes sont très sévères, et ce, afin d’assurer la sécurité des usagers qui l’utilisent, ajoute dans un courriel Émilie Lord.

En 2024, aucune plainte n’a été enregistrée concernant les écoroutes pour le territoire de la région de la Capitale-Nationale, a aussi précisé Émilie Lord.

Par ailleurs, l’implantation des écoroutes sur le territoire n’a pas engendré plus d’accidents. Il faut savoir qu’étant donné les débits très faibles sur les routes qui ont été choisies comme écoroutes sur le territoire de la région de la Capitale-Nationale, il était attendu que le bilan de sécurité soit excellent, conclut la porte-parole.

À consulter aussi :

Un flétan record pour Chantale Laforest alias «grand-mère»

Par Janie Pelletier, Le Quotidien

27 janvier 2025 à 11h03|

Mis à jour le27 janvier 2025 à 11h16

La femelle capturée samedi soir mesure 196 centimètres et pèse 195 livres. (Facebook (Musée du Fjord))

Une pesée officielle a permis de confirmer, lundi matin, que Chantale Laforest a pêché le plus gros flétan atlantique dans le fjord du Saguenay depuis l’ouverture du programme scientifique, il y a quatre ans. La femelle capturée samedi soir mesure 196 centimètres et pèse 195 livres.


La tête du poisson, à elle seule, pèse tout près de 25 livres. La pesée officielle avait lieu au Musée du fjord, à La Baie. Des photographies et vidéos de Chantale Laforest, surnommée «grand-mère», ont circulé abondamment la fin de semaine dernière, sur les réseaux sociaux.

Chantale Laforest établit un nouveau record. (Facebook )

Chantale Laforest n’en est pas à son premier flétan dans les eaux du fjord. Elle est parvenue à en capturer un autre, l’an dernier.



Près du précédent record

Le flétan atlantique pêché samedi soir dernier est légèrement plus lourd que le précédent record établi l’an dernier. Le poisson mesurait 195 centimètres et pesait 193 livres.


À lire aussi:


L’UQAC fait une découverte majeure sur le flétan de l’Atlantique
Entrevue Pascal Sirois qui a fait une découverte majeure dans la migration du flétan d’Atlantique avec son étudiante Charlotte Gauthier. Une découverte qui se classerait parmi les 10 découvertes québécoises les plus importantes de l’année 2024, selon le magazine Québec Science

Des échantillons seront prélevés sur le poisson pour en savoir plus sur sa provenance, puis la chaire sera remise à sa propriétaire.

Le flétan de l’Atlantique est le plus gros poisson plat du monde, pouvant atteindre 2,5 mètres pour 300 kg.

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« Tout le monde devrait être heureux de cette victoire durement gagnée ! », s’est réjoui le président américain, le 31 janvier dernier, après avoir ordonné au U.S. Army Corps of Engineers d’ouvrir les valves de deux réservoirs agricoles de la vallée de San Joaquin, en Californie.

« Si seulement ils m’avaient écouté il y a six ans — il n’y aurait pas eu de feu ! », a-t-il ajouté dans sa déclaration sur Truth Social.

Dans les jours qui ont suivi, les 5,2 milliards de gallons d’eau, qu’il avait ordonné de relâcher en vertu d’un décret, n’ont jamais pu s’approcher des incendies de végétation de Los Angeles, la rivière s’arrêtant… à 265 kilomètres au nord. Le déversement ordonné sans préavis menace de priver l’été prochain des centaines d’agriculteurs d’une source d’irrigation cruciale en cas de sécheresse, ont dénoncé de nombreux experts et élus locaux cités dans le Los Angeles Times.

Le geste du président s’inscrit plus largement dans une directive qu’il a signée en 2018, ordonnant à sa première administration d’éliminer tous les « fardeaux inutiles » limitant l’accès des États-Unis à l’eau dont ils ont cruellement besoin dans l’ouest du pays.

Suivant cette même logique, le président Trump pourrait-il ordonner l’ouverture de vannes de barrages régulant les niveaux d’eau de rivières et de fleuves transfrontaliers canadiens, comme le Saint-Laurent ?

PHOTO PATRICK T. FALLON, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le barrage Terminus du lac Kaweah, en Californie, qui était visé par le décret de Trump

Déchirer le traité de 1909 pourrait avoir des conséquences importantes au Québec.

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Le ministère de l’Environnement autorise depuis 10 ans le Centre de traitement de la biomasse de la Montérégie (CTBM) à rejeter une eau usée dans un ruisseau avec une concentration en polluants trop élevée. Radio-Canada a appris que le ministère a établi des normes moins « sévères » en se basant sur la capacité de dilution… d’un autre cours d’eau. Québec envisage aujourd’hui de mettre à jour ses exigences.

Le CTBM à Saint-Pie est une entreprise privée qui transforme notamment les boues d’abattoir en gaz naturel. Située à mi-chemin entre le noyau villageois de Saint-Pie et celui de Sainte-Cécile-de-Milton, elle est une source de préoccupations depuis plusieurs années dans la communauté. On s’inquiète de son impact sur le bassin versant de la rivière Yamaska.


Le Centre de traitement de la biomasse de la Montérégie déverse de l’eau usée contenant des polluants dans la ruisseau des Glaises, plutôt que dans la rivière Noire. Les normes ont été établies pour un déversement dans la rivière Noire.
Photo : Radio-Canada / Guylain Côté

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Lorsque la construction a été autorisée, en janvier 2024, la Première Nation de Kebaowek a alors accusé les autorités nucléaires canadiennes de ne pas avoir reçu son consentement.

Depuis, trois demandes de révision judiciaire ont été présentées devant la Cour, dont deux soutenues par le chef Lance Haymond.

Kebaowek s’oppose à ce projet parce qu’elle considère que ce dépotoir nucléaire représente un risque trop grand de pollution de la rivière des Outaouais, source d’eau potable de toute la région. Début 2024, des rejets d’eaux usées toxiques avaient été constatés sur le site de Chalk River.

Fin 2024, la Première Nation de Kebaowek a tenté de contacter un maximum de MRC et de municipalités québécoises installées sur les rives de la rivière des Outaouais dans l’espoir d’obtenir un soutien de leur part. On a déjà reçu 33 résolutions de soutien, souligne Justin Roy.

Avec cette décision, on va poursuivre la pression sur Québec, car ce n’est pas que Kebaowek et la nation algonquine qui s’opposent à ce projet, conclut M. Roy.

La multinationale canadienne AIM « a permis l’immersion ou le rejet de BPC » de son site dans l’est de Montréal, lit-on dans une ordonnance émise en décembre. S’appuyant sur les observations d’Environnement Canada, celle-ci exige que l’entreprise transmette tous les documents et analyses relatifs à ces substances nocives.

Le ministère fédéral y soutient avoir constaté une « toxicité très élevée » de biphényles polychlorés (BPC) à la suite de tests toxicologiques dans le fossé de drainage près du site d’AIM.

Considérées comme des agents probablement cancérogènes pour les humains, ces substances pourraient venir, par exemple, de « condensateurs électriques ouverts, percés ou écrasés […] observés dans des montagnes de ferraille », selon une inspection qui remonte à 2022.

Des BPC auraient été rejetés dans « une canalisation qui se déverse directement dans un marais du Parc-nature du Bois-d’Anjou », est-il allégué dans l’ordonnance
Et il n’y a pas que le fédéral qui soit préoccupé par les potentiels rejets de BPC d’AIM.

Le Devoir révélait vendredi que la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec s’inquiétaient des risques pour la santé publique des rejets de BPC, qui dépasseraient les normes dans l’air de la métropole.

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Surnommés « polluants éternels », les PFAS sont des substances synthétiques néfastes pour la santé et potentiellement cancérogènes. Pendant des décennies, les militaires ont utilisé des mousses chimiques qui en contenaient lors d’exercices d’extinction d’incendies.

Au fil des ans, ces substances ont d’ailleurs rejoint les eaux souterraines de la base et contaminé l’eau potable de La Baie, arrondissement de la ville de Saguenay, situé à une dizaine de kilomètres de la base. Quinze millions de dollars ont actuellement été dépensés pour traiter temporairement l’eau potable de certains quartiers.

Dans un courriel à La Presse, la Défense confirme se départir d’une partie des sols équivalente à 80 000 tonnes de sa base militaire qu’elle qualifie de « très contaminés ».

Avec un taux de concentration en PFAS qui oscille entre 300 microgrammes par kilogramme (μg/kg) et 1700 μg/kg, ces sols dépassent considérablement la recommandation canadienne de 10 μg/kg pour les sols industriels.

Malgré le retrait des sols, la concentration en PFAS du lieu où se déroulaient les exercices d’extinction d’incendies restera 16 fois plus élevée (160 μg/kg) que les recommandations canadiennes. « Bien que toujours au-dessus de la norme de protection, elle sera trois fois moindre qu’avant », indique un porte-parole de la Défense.

Enfouis, mais non traités

Ce que je peux dire, c’est qu’à l’heure actuelle, il n’y a pas vraiment de standards pour gérer ces contaminants-là. Ça laisse la porte ouverte, de façon tout à fait légale, à pouvoir en disposer sans s’assurer d’avoir nécessairement des systèmes qui assurent que ça ne se retrouve pas dans la nature.

Luc Caza, directeur général de RSI Environnement

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Des fuites provenant d’un site d’enfouissement de déchets toxiques à Mascouche contaminent les eaux des environs, a appris La Presse. Le ministère de l’Environnement, qui promet de nettoyer l’endroit depuis 30 ans, doit maintenant payer 92 millions de dollars pour démanteler à la hâte 160 000 m3 de résidus où s’entremêlent BPC, métaux lourds et hydrocarbures.

Publié à 5 h 00

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Difficile de ne pas faire un parallèle avec les lagunes de Mercier, si ce n’est que l’histoire est encore plus tordue là bas. Mais dans les deux cas, la contamination coûte des dizaines de millions au gouvernement.

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Mais comme Legault tarde à prendre ses responsabilités à réparer ces dégâts, la facture continue d’augmenter de façon exponentielle et l’environnement encaisse les dommages scandaleusement.

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