Environnement, biodiversité et transition écologique

Deux puits fermés, 12 millions

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Malgré des travaux de fermeture définitive, le puits A-190, à Sainte-Françoise, dans la région de Bécancour, représentait toujours en 2020 « un risque pour la santé humaine ».

(Sainte-Françoise) Dix ans après avoir lancé un programme pour sécuriser les puits de gaz et de pétrole abandonnés, le gouvernement du Québec n’a fermé que deux puits « problématiques » sur 87, au coût de 12 millions de dollars. Malgré cela, l’un de ces puits, qui fuit toujours, représentait en 2020 « un risque pour la santé humaine ».

Publié à 5h00

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Charles Lecavalier
Charles Lecavalier La Presse

Ce qu’il faut savoir

Il y a 775 puits orphelins au Québec. De ce nombre, 87 doivent faire l’objet de travaux de fermeture définitive, selon le ministère de l’Énergie.

Pour l’instant, seuls deux puits ont été fermés, au coût de 12 millions. L’un d’entre eux fuit toujours. Québec a signé un contrat sans appel d’offres avec une firme de génie pour trouver une solution.

Il n’y a pas d’échéancier pour fermer ces puits. Le premier plan d’action pour les puits orphelins a été lancé en 2014.

Ces révélations ont été faites dans le cadre des démarches judiciaires des 12 sociétés pétrolières et gazières qui contestent la fin de l’exploration et de l’exploitation d’hydrocarbures au Québec.

L’ingénieure Jacinthe Légaré-Laganière, coordonnatrice à l’ingénierie et à l’environnement à la direction de l’expertise des réservoirs géologiques au ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE), a affirmé en interrogatoire que seuls deux puits avaient fait l’objet de travaux de fermeture sur 87 puits jugés « problématiques ».

« Selon les données d’Investissement Québec, les coûts de mise aux normes et de fermeture définitive des deux puits réalisées en 2018 et 2019 ont atteint un peu plus de 12,1 millions », a confirmé Jean-Pierre D’Auteuil, responsable des relations médias au MEIE, dans un courriel.

Ces coûts élevés « s’expliquent notamment par les difficultés exceptionnelles rencontrées lors des travaux, tels que des bris d’équipement, la découverte d’obstacles, de cavités ou d’inclinaison dans les tubages et des émissions de gaz imprévues », a-t-il ajouté.

Mme Légaré-Laganière expliquait que lors des travaux de refermeture, les employés « sont tombés sur des outils qui avaient été échappés dans le puits, des outils de forage, fabriqués probablement en acier, très durs ». « Ça a engendré beaucoup de retard dans les travaux, des opérations de repêchage coûteuses qui n’avaient pas été planifiées », a-t-elle affirmé.

Danger d’explosion et risque pour la santé humaine

Or, malgré ces travaux de fermeture définitive, l’un des puits, l’A-190, foré en 1978 par la SOQUIP à Sainte-Françoise, dans la région de Bécancour, représentait toujours un risque « pour la santé humaine » lors d’une inspection du MEIE réalisée en 2020.

« Si le puits est maintenu sous pression comme lors de la visite du MERN [ancien ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles], il y a un risque pour la santé humaine. La pression est élevée et une ouverture subite des vannes évacuera du gaz naturel pressurisé à très haut débit, et possiblement de la saumure. Il y a un danger d’explosion si la vanne de gaz est subitement ouverte », peut-on lire dans un rapport consulté par La Presse. On note également que « du liquide s’échappait du tubage de surface ».

Les inspecteurs notent que « si les vannes demeurent ouvertes en permanence, il y a émanation par les deux évents à l’environnement. Cependant, le puits n’est plus pressurisé et le risque est réduit ». Leurs recommandations sont toutefois caviardées.

L’autre puits, l’A-216, foré en 1992 par la SOQUIP dans la forêt de la seigneurie de Lotbinière, connaît une « migration de gaz » qui ne représente toutefois pas « un risque selon la loi sur les hydrocarbures », puisque l’émanation de méthane ne dépasse pas 1 m⁠3 par jour, selon une inspection de 2021.

Le 16 novembre dernier, le MEIE a d’ailleurs accordé un contrat de gré à gré de 800 000 $ avec l’entreprise FIG Services-Conseils notamment pour « analyser les travaux ayant été réalisés par la SOQUIP et concevoir un programme des travaux nécessaires afin de régler les problématiques résiduelles de ces deux puits ».

« Le Ministère est déjà à pied d’œuvre pour remédier aux problématiques résiduelles sur les puits A-190 et A-216, avec le mandat octroyé à FIG Services-Conseils. Selon la planification préliminaire, il est estimé que les travaux nécessaires seront complétés d’ici 2026 », écrit le MEIE.

De nombreuses questions en suspens

Quant aux 85 autres puits orphelins jugés « problématiques », « il n’y a pas d’année qui a été identifiée pour avoir terminé tous les travaux de fermeture définitive, s’ils étaient requis », a indiqué Mme Légaré-Laganière. « On a fait des calculs détaillés des coûts pour seulement trois puits […]. Ce n’est pas assez avancé pour commencer à dire : on sait combien ça va coûter », a-t-elle expliqué.

C’est un dossier qui traîne au ministère de l’Énergie. En 2014, le gouvernement Couillard avait lancé un plan d’action pour l’inspection des puits inactifs au Québec, qui prévoyait l’exécution de travaux pour la « restauration des sites problématiques » dès 2015.

En mai 2018, le ministre libéral Pierre Moreau annonçait un plan pour sécuriser les puits de gaz et de pétrole dans un souci « de protection de l’environnement et pour rassurer le public », avec une enveloppe de seulement 2 millions par année.

Il avait été alors assez critique de son ministère, qui manquait de rigueur lors de l’inspection des puits. Un exemple : « lorsque le ministère ne pouvait pas repérer un puits, dans la catégorisation de ce puits-là, on indiquait qu’il s’agissait d’une situation conforme parce qu’il n’y avait pas de situation non conforme de soulignée, ce qui m’apparaît pour le moins imprécis », déplorait M. Moreau.

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Agriculture durable Québec bonifie son programme de 34 millions

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Cette bande riveraine, qui longe la rivière Pot au Beurre, répond à des normes bien supérieures à celles que prévoit la loi québécoise, soit trois mètres à partir de la ligne des hautes eaux d’une rivière.

Réduction des pesticides, aménagements favorables à la biodiversité, protection des sols : Québec continuera de payer les agriculteurs qui adoptent de meilleures pratiques environnementales. Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, annoncera ce vendredi une bonification de 34 millions du programme de rétribution financière des pratiques agroenvironnementales à la ferme, a appris La Presse.

Publié à 1h04 Mis à jour à 6h00

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Daphné Cameron
Daphné Cameron La Presse

Ce qu’il faut savoir

  • La carotte plutôt que le bâton : Québec annoncera ce vendredi qu’il bonifiera de 34 millions le programme de rétribution financière des pratiques agroenvironnementales à la ferme.
  • Au total, près de 4000 agriculteurs seront récompensés financièrement pour l’adoption de pratiques durables.
  • Les producteurs agricoles peuvent aller chercher jusqu’à 50 000 $ sur trois ans.

Grâce à ce financement additionnel, plus de 1200 entreprises agricoles québécoises pourront s’ajouter aux 2800 fermes déjà inscrites au programme lancé en 2022, le premier du genre au Canada. En comptant les sommes allouées depuis le début, c’est donc 119 millions en « aide directe » qui sera versée aux producteurs.

« Le choix qu’on a fait au Québec, c’est d’être en accompagnement et d’y aller avec la carotte », a expliqué le ministre André Lamontagne en entrevue avec La Presse.

« Plutôt que de taper sur les agriculteurs, l’idée, c’est de les accompagner, les sensibiliser, leur donner les moyens, les former et accélérer le transfert de connaissances. Nous, c’est le pari qu’on fait. C’est ça qui va être le plus payant pour le Québec à plus long terme », a-t-il ajouté.

Jusqu’à 50 000 $ en rétribution

Les entreprises qui adoptent des pratiques favorables à la biodiversité comme des bandes riveraines élargies ou des haies brise-vent peuvent aller chercher jusqu’à 50 000 $ sur trois ans. L’utilisation de semences non traitées aux insecticides, la réduction de l’usage des herbicides et la plantation de cultures de couverture en hiver sont aussi des pratiques récompensées.

« La plupart des producteurs et des productrices sur le territoire, ils sont de bons citoyens et ils essaient de faire ce qu’ils ont à faire pour avoir les meilleures pratiques, mais là, ce qu’on leur demande, c’est qu’ils augmentent leur game pour faire plus que le client en demande », a souligné le ministre André Lamontagne.

Jusqu’à présent, près de 400 000 hectares cumulés ont été cultivés avec des approches durables qui vont au-delà des exigences réglementaires.

Au Québec, près de 2 millions d’hectares sont cultivés, ce qui représente environ 2 % du territoire de la province. Environ 1 million d’hectares sont admissibles au programme, principalement des champs de maïs-grain, de soya et de légumes.

Moins de pesticides et d’engrais chimiques

L’approche consistant à récompenser financièrement les bons élèves est la pierre d’assise du Plan d’agriculture durable (PAD) 2020-2030. Ce plan vert agricole a été adopté dans la foulée de l’affaire Louis Robert, cet agronome du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) qui avait perdu son emploi après avoir dénoncé l’ingérence du privé dans la recherche publique sur les pesticides.

Le PAD vise à faire chuter de 15 % le volume de pesticides vendus à l’échelle de la province et de 40 % l’indice qui chiffre les risques théoriques des pesticides sur la santé et l’environnement.

À terme, Québec vise à réduire de 15 % la concentration totale en phosphore dans les cours d’eau de la province et de 15 % les apports de matières fertilisantes azotées sur les superficies en culture.

Initialement, le PAD était doté d’un budget de 70 millions. Devant l’engouement du monde agricole, Québec l’avait déjà bonifié de 15 millions en 2022.

Pour ce troisième tour de roue, Ottawa injectera 24 millions sur les 34 millions dans le cadre du nouveau Partenariat canadien pour une agriculture durable 2023-2028.

L’ancienne ministre fédérale de l’Agriculture Marie-Claude Bibeau, avec qui M. Lamontagne avait signé ce partenariat à Montréal en mars 2023, sera d’ailleurs présente à l’annonce, qui se déroulera dans une ferme de Saint-Hyacinthe.

« Des fois, les producteurs et productrices hésitent à poser des gestes parce qu’ils ont déjà une recette. […] Ils vont hésiter à essayer de nouvelles choses parce qu’il y a une question de coûts et de risque financier, et ce que l’on fait avec la rétribution, c’est qu’on vient partager ce risque-là », a ajouté M. Lamontagne.

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L’écosse a adopté une solution radicale pour renaturaliser une partie de ses forêts.

Planète bleue, idées vertes Des fleurs d’ici en hiver

PHOTO ATELIER CAMION, FOURNIE PAR LA FERME PASTEL

Ora-Maggie Beaulieu-Pelletier, de la ferme Pastel

Comment ils sont passés de la parole aux actes

Publié à 1h30 Mis à jour à 9h00

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Daphné Cameron
Daphné Cameron La Presse

« Notre mission, c’est vraiment d’apporter du bonheur à notre communauté, mais aussi de lutter contre les changements climatiques. »

Produire des fleurs fraîches en région, l’hiver, dans le respect de l’environnement : voilà le défi que s’est lancé Ora-Maggie Beaulieu-Pelletier, de la ferme Pastel, à Grand-Métis, dans le Bas-Saint-Laurent. Avec son conjoint Skot Morgan, elle s’apprête à réaliser sa première récolte hivernale : des milliers de tulipes produites en pleine terre dans une serre chauffée à la biomasse.

En utilisant des déchets forestiers pour alimenter une chaudière à l’eau plutôt que du propane pour chauffer la serre, la ferme florale parvient à réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’une quantité équivalente à la consommation annuelle de 34 voitures de type Toyota Corolla.

« C’est sûr que nous, on veut faire tout ce qui est en notre pouvoir pour avoir un impact positif et aider le secteur de la floriculture à devenir plus vert », explique l’agricultrice de 36 ans.

PHOTO ATELIER CAMION, FOURNIE PAR LA FERME PASTEL

Ora-Maggie Beaulieu-Pelletier et Skot Morgan

Nous, on s’est dit : ce n’est pas vrai qu’on va dépenser de l’énergie non renouvelable pour faire pousser des fleurs. On est dans le Bas-Saint-Laurent, où c’est un déchet, la biomasse. Les gens ne savent plus quoi en faire. Il y en a même dans les sites d’enfouissement !

Ora-Maggie Beaulieu-Pelletier, de la ferme Pastel

« Ça n’a pas de bon sens, alors on s’est dit : il y a quelque chose à faire là », ajoute celle qui a grandi dans une ferme de grandes cultures de la région.

Dans sa nouvelle serre de 30 mètres sur 10 mètres, le duo a aussi planté 300 « plants tests » : des matricaires, des renoncules, des anémones et de l’eucalyptus. « On est en recherche et développement », souligne-t-elle.

PHOTO FOURNIE PAR LA FERME PASTEL

La serre solaire passive de type Earth Ship

Ils utilisent aussi une serre solaire passive nommée Earth Ship comme pépinière. Il s’agit d’un bâtiment partiellement enfoui dans la terre avec des murs de pneus. « Ils accumulent les énergies solaires passives, et puis il y a de la géothermie qui est impliquée là-dedans parce qu’il y a un remblai de terre du côté nord. Mais sinon, toute la façade sud, est et ouest est vitrée. C’est super performant comme bâtiment. »

Près de 7000 tulipes y ont été plantées en bacs cet hiver, dont 2500 ont été récoltées pour la Saint-Valentin. En tout, la ferme Pastel produira 14 000 tulipes avec une floraison échelonnée de février au début de juin.

La fleur du Québec

Le Canada a importé pour 94,2 millions en fleurs coupées en 2020, indique un rapport réalisé par la firme Marcon pour les Producteurs en serres du Québec. Elles proviennent surtout de la Colombie, de l’Équateur, des États-Unis et des Pays-Bas.

« À peu près 5 % des fleurs vendues au Canada l’hiver provenaient du Canada », déplore Ora-Maggie Beaulieu-Pelletier.

La ferme fondée en 2020 dessert un territoire compris entre Rimouski et Matane. Ce modèle de production hyperlocal permet donc aussi d’éviter les émissions liées au transport.

PHOTO ATELIER CAMION, FOURNIE PAR LA FERME PASTEL

Ora-Maggie Beaulieu-Pelletier et son conjoint ont fondé la ferme Pastel en 2020.

La fleur conventionnelle, qui vient par exemple du Kenya, de l’Afrique du Sud ou de l’Équateur, elle a voyagé en avion pendant 6000 km, au sec, dans un avion réfrigéré, dans des sacs de plastique.

Ora-Maggie Beaulieu-Pelletier, de la ferme Pastel

Une industrie florissante

Au Québec, 36 entreprises agricoles produisent des fleurs coupées. « Il s’agit d’une forte progression par rapport à 19 exploitations en 2019, tout juste avant la pandémie », explique Mélissa Lapointe, relationniste au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec.

« Depuis mon entrée dans le milieu, je remarque que les producteurs de fleurs coupées sont des gens qui ont à cœur l’environnement et qui veulent s’inscrire dans un système de biodiversité. C’est un sujet qui est souvent dans leurs préoccupations », explique l’agronome Andréa L. Bellavance, conseillère en pépinière à Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale.

Cette dernière vient d’ailleurs de donner une conférence sur la production de fleurs en serre froide dans le cadre de la Journée pour les fermes productrices de fleurs coupées. « Dans nos conditions, au Québec, c’est plus facile si on a une structure de serre ou de tunnel. On a moins d’opportunités de marché si on produit juste en plein champ », dit-elle.

« C’est en développement. Il y a eu une progression, une augmentation du nombre d’entreprises assez rapide, mais ça, ça veut dire qu’il y a plein d’espace pour l’innovation et le développement », ajoute-t-elle.

La pandémie a sensibilisé les Québécois à l’autonomie alimentaire et à l’importance de manger local.

« On dirait que la fleur du Québec, c’est comme la dernière affaire qui est sur le radar », déplore toutefois Ora-Maggie Beaulieu-Pelletier.

« Le message, il faut qu’il soit modifié. Ce n’est pas juste les tomates du Québec, c’est aussi les zinnias, les dahlias, les lisianthus du Québec », illustre-t-elle.

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Dans ce contexte, Lachine-Est constitue un canevas presque idéal pour repenser l’approvisionnement énergétique en milieu urbain. Son « dossier d’affaires » est aujourd’hui beaucoup plus solide qu’il ne l’aurait été il y a neuf ans.

Les études laissent entrevoir une réduction de la consommation d’électricité allant jusqu’à 50 % dans le futur quartier. C’est énorme.

Quelques formes de gouvernance sont envisagées pour la construction et l’exploitation du réseau thermique. On parle soit d’un PPP, soit d’une société d’économie mixte. Dans les deux cas, la Ville de Montréal serait l’actionnaire majoritaire, en partenariat avec des entreprises privées ou sociétés d’État.

Colombie-Britannique Abandon des permis d’exploitation pétrolière et gazière extracôtière

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson

(Victoria) Le gouvernement fédéral affirme que les derniers permis d’exploitation pétrolière et gazière extracôtière au large de la Colombie-Britannique ont maintenant été abandonnés.

Publié hier à 15h06

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La Presse Canadienne

Un communiqué du cabinet du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, indique que Chevron Canada a renoncé le 9 février à ses 23 permis extracôtiers au large de la Colombie-Britannique.

Une porte-parole du cabinet de M. Wilkinson a déclaré qu’il s’agissait des derniers des 227 permis pétroliers et gaziers qui avaient été délivrés pour les eaux côtières de la Colombie-Britannique.

Le communiqué indique que l’abandon des permis pétroliers et gaziers dans les eaux du Pacifique remplit une condition de l’engagement du gouvernement fédéral envers une initiative de conservation marine dirigée par les Autochtones, qui a reçu une promesse de soutien de 800 millions d’Ottawa il y a deux ans.

En avril l’an dernier, Chevron Canada a annoncé qu’elle renonçait volontairement à 19 permis pétroliers et gaziers extracôtiers situés dans des zones fauniques protégées sur la côte ouest de la Colombie-Britannique.

La zone des permis cédés par Chevron à l’époque était estimée à 5700 kilomètres carrés et chevauchait des parties des zones de protection marine fédérales au large de la Colombie-Britannique.

Planète bleue, idées vertes Course municipale à la décarbonation

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Rue Sainte-Anne, à Varennes, une ville qui travaille à réduire son empreinte carbone

Comment ils sont passés de la parole aux actes

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Planète bleue, idées vertes Course municipale à la décarbonation

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Rue Sainte-Anne, à Varennes, une ville qui travaille à réduire son empreinte carbone

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Publié à 1h11 Mis à jour à 5h00

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Sara Champagne
Sara Champagne La Presse

Devant l’urgence climatique, les villes de la province se regroupent dans une course pour réduire leur empreinte carbone. Elles seront accompagnées dans un Parcours de décarbonation municipale tout juste lancé par l’Union des municipalités du Québec (UMQ). Le premier défi consiste à s’attaquer à la pollution émise par les bâtiments et les véhicules.

« Les nouveaux maires sont de plus en plus sensibles à l’environnement. Nous ne partons pas de zéro », résume le président de l’UMQ et maire de Varennes, Martin Damphousse, en ouvrant les portes de son hôtel de ville. Un bâtiment patrimonial dont l’étanchéité énergétique laisse à désirer, admet-il.

La première cohorte du Parcours regroupe près d’une dizaine de municipalités, petites et grandes, dont Varennes. Une dizaine d’autres souhaitent se joindre à la deuxième vague de décarbonation, prévue à la fin de l’été 2024, indique l’UMQ.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Le chef de division du développement durable à la Ville de Varennes, Mathieu Vallée, et le maire de Varennes, Martin Damphousse

Sur le terrain, une équipe d’experts accompagne déjà les décideurs municipaux. Il y a des conseils juridiques en matière de réglementation. Des formations. De l’accompagnement. Des achats regroupés pour épargner de l’argent, notamment dans l’achat de véhicules électriques.

Par exemple, les municipalités peuvent se lancer dans l’isolation de leur tuyauterie ou y aller d’audace en remplaçant les appareils de chauffage au mazout.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

La Ville de Varennes possède un parc de 18 véhicules électriques. Elle s’apprête à acquérir un camion incendie de premier répondant 100 % électrique. Elle sera la seule municipalité au pays, avec Toronto, à posséder ce type de véhicule.

L’UMQ encourage également les villes à se tourner vers les véhicules électriques, à favoriser le covoiturage, à installer des bornes de recharge publiques. Des formations à « l’écoconduite » seront offertes.

Jusqu’en Gaspésie

À Carleton-sur-Mer, municipalité de la Gaspésie de 4081 citoyens, les élus ont adopté, le 12 février dernier, le Plan de réduction des gaz à effet de serre 2024-2030. Dans cette région, les changements climatiques frappent fort. Il y a érosion des côtes, submersion et le casse-tête de la préservation des bois de mer.

« Chez nous, on n’offre pas encore le compostage. On estime que 60 % de nos émissions polluantes proviennent de l’enfouissement des déchets. On a un camping municipal visité par 3000 personnes en été. Ça vous donne une idée de l’ampleur du défi. Avec les municipalités de la Régie intermunicipale de gestion des matières résiduelles Avignon-Bonaventure [RGMRAB], on a un projet de captation des biogaz », explique le maire Maxime Lapointe, joint par téléphone.

PHOTO FOURNIE PAR LA VILLE DE CARLETON-SUR-MER

Le maire de Carleton-sur-Mer, Maxime Lapointe

Il raconte qu’un inventaire des gaz à effet de serre (GES) effectué en 2019 a permis de réaliser que 42,6 % des émissions par source d’énergie provenaient de l’utilisation du propane. Les bâtiments les plus pollueurs sont l’aréna et les garages municipaux. Côté véhicules, le parc comprenait neuf véhicules à essence et dix véhicules et machineries encore au diesel au moment de l’inventaire.

« Nous continuons de remplacer par l’acquisition prochaine d’un cinquième véhicule électrique, cette fois pour l’entretien de notre camping. On veut réduire la fréquence de la tonte du gazon, revoir les parcours de déneigement. Pour le garage municipal, on a un projet de conversion à l’électricité. On veut aussi des thermostats intelligents, installer des ampoules DEL, etc. Il y a beaucoup à réaliser, ça prend de l’argent. On espère profiter des achats regroupés », ajoute le maire Maxime Lapointe.

PHOTO FOURNIE PAR LA VILLE DE CARLETON-SUR-MER

Carleton-sur-Mer a acquis un camion électrique (Ford Etransit) et attend une nouvelle camionnette (F150 Lightning pro). Ces deux véhicules remplacent des véhicules à essence.

Baisse de ses surplus énergétiques

Normand Mousseau est professeur de physique et directeur scientifique à l’Institut de l’énergie Trottier, organisme regroupant des experts autour de ces enjeux. Il souligne que la consommation des villes était au nombre des recommandations, il y a 10 ans, lors de la tenue de la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec.

L’expert en biophysique rappelle qu’Hydro-Québec a prévenu la municipalité de Saint-Bruno-de-Montarville, à la fin du mois de janvier, de la baisse de ses surplus énergétiques. Et des conséquences possibles de l’adoption d’un règlement visant à bannir le gaz naturel entourant la construction d’un vaste quartier résidentiel.

Les petites municipalités sont à la limite de ce qu’elles peuvent faire. Il faut absolument un regroupement d’experts, pas juste pour donner des orientations ou pour imposer des sources d’énergie. Il faut une équipe. Par exemple, il y a plusieurs autres options que le gaz naturel pour les bâtiments. On peut ouvrir la voie à la géothermie, sorte de thermopompe captant la chaleur du sol au lieu de l’air.

Normand Mousseau, professeur de physique et directeur scientifique à l’Institut de l’énergie Trottier

À Varennes, ville de la Rive-Sud de près de 21 000 citoyens, le chef de division du développement durable, Mathieu Vallée, sera au cœur du Parcours de décarbonation. Dans l’urgence, 250 000 $ ont été débloqués l’été dernier pour sauver une portion de la piste cyclable qui menaçait d’être engloutie par la montée du fleuve. À cause du trafic fluvial.

La municipalité s’inquiète de la préservation de ses côtes, en plus de veiller à diminuer son empreinte carbone. Il y a l’efficacité énergétique du complexe aquatique à revoir, du garage municipal. La bibliothèque municipale « net zéro », avec ses panneaux solaires et sa géothermie, fait déjà la fierté municipale, explique M. Vallée.

« Notre plus grande source de GES provient de notre parc industriel [Novoparc]. À long terme, on aimerait créer une boucle énergétique pour récupérer la chaleur de nos serveurs. On peut penser à des entreprises installées sur notre territoire, par exemple aux serveurs de Google ; plusieurs industries émettent de la chaleur. Nous étudions comment on pourrait en retirer des revenus. S’assurer de la paternité d’un système novateur. »

L’UMQ collabore avec divers partenaires pour gérer le Parcours de décarbonation municipale, dont le gouvernement du Québec, Hydro-Québec, IVEO (solutions de mobilité durable) et Énergir (anciennement Gaz Métro).

Reboisement Le couvert forestier, climatiseur gratuit de l’est des États-Unis

PHOTO GABRIELLA DEMCZUK, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Boisé près de Baltimore. Si l’est des États-Unis ressent un peu moins les effets de la chaleur durant les canicules, c’est grâce aux arbres plantés en grand nombre au cours du siècle dernier, concluent des scientifiques américains et chinois.

Aux États-Unis, les populations habitant l’est du pays bénéficient d’un service de climatisation gratuit, qui permet de réduire les températures de 2 à 5 degrés Celsius pendant l’été. Une technologie révolutionnaire ? Plutôt des arbres, répondent des chercheurs dans une étude publiée dans la revue Earth’s Future 1.

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Reboisement Le couvert forestier, climatiseur gratuit de l’est des États-Unis

PHOTO GABRIELLA DEMCZUK, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Boisé près de Baltimore. Si l’est des États-Unis ressent un peu moins les effets de la chaleur durant les canicules, c’est grâce aux arbres plantés en grand nombre au cours du siècle dernier, concluent des scientifiques américains et chinois.

Aux États-Unis, les populations habitant l’est du pays bénéficient d’un service de climatisation gratuit, qui permet de réduire les températures de 2 à 5 degrés Celsius pendant l’été. Une technologie révolutionnaire ? Plutôt des arbres, répondent des chercheurs dans une étude publiée dans la revue Earth’s Future 1.

Publié à 1h11 Mis à jour à 6h00

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Éric-Pierre Champagne
Éric-Pierre Champagne La Presse

Si l’est des États-Unis ressent un peu moins les effets de la chaleur durant les canicules, c’est grâce aux arbres plantés en grand nombre au cours du siècle dernier, concluent des scientifiques américains et chinois dans une nouvelle étude confirmant l’importance de la canopée pour capter du carbone, mais aussi pour atténuer les effets du réchauffement planétaire.

« Un siècle de reboisement dans l’est des États-Unis a eu un effet refroidissant qui contribue à expliquer l’absence de réchauffement régional au cours du XXe siècle, ce qui contraste avec les tendances au réchauffement dans le reste de l’Amérique du Nord au cours de la même période », écrivent les chercheurs dirigés par Mallory Barnes, professeure à l’Université de l’Indiana et spécialiste en analyse des données écologiques.

IMAGE TIRÉE DE L’ÉTUDE A CENTURY OF REFORESTATION REDUCED ANTHROPOGENIC WARMING IN THE EASTERN UNITED STATES

Tendance dans les changements de température de surface aux États-Unis entre 1900 et 2010

Grâce à des données météorologiques et à des relevés satellites pris entre 1900 et 2000, les chercheurs ont pu démontrer que les forêts de l’est des États-Unis permettent de refroidir la température au sol de 1 à 2 °C par an par rapport aux prairies et aux terres cultivées avoisinantes. En été, en milieu d’après-midi, l’effet refroidissant est même de l’ordre de 2 à 5 °C.

Impacts sur la température de surface

Rappelons que le paysage des États-Unis s’est lentement transformé dès le XVIIe siècle : la déforestation du territoire s’est accélérée à partir de 1850, au gré de la révolution industrielle et du développement de l’agriculture. Une tendance qui a cependant été renversée dans l’est des États-Unis, à partir des années 1920, grâce à un programme de reboisement intensif, notent les chercheurs.

Ces efforts ont notamment permis de regagner 15 millions d’hectares de couvert forestier dans l’Est américain, soit une superficie équivalente à près de 17 000 fois celle du parc du Mont-Saint-Bruno.

IMAGE TIRÉE DE L’ÉTUDE FOUR-CENTURY HISTORY OF LAND TRANSFORMATION BY HUMANS IN THE UNITED STATES (1630–2020)

Cette image tirée d’une étude publiée en 2023 dans la revue Earth System Science Data montre l’impact de la déforestation et du reboisement dans l’est des États-Unis entre 1630 et 2020.

Fait à noter, l’étude montre que les forêts plus jeunes ont généralement un effet plus significatif sur les températures au sol.

Nos résultats soulignent le rôle important des arbres dans l’adaptation au climat, en particulier leur capacité à modérer les températures et à renforcer la résilience face aux chaleurs extrêmes.

Mallory Barnes, professeure à l’Université de l’Indiana, dans un échange de courriels avec La Presse

Selon Évelyne Thiffault, professeure au département des sciences du bois et de la forêt à l’Université Laval, cette étude montre l’importance de ne pas considérer les arbres seulement comme des puits de carbone, mais aussi pour « leurs impacts biophysiques sur la température de surface ».

« L’effet des arbres sur les îlots de chaleur urbaine, c’est bien documenté. Il y a beaucoup d’études, précise-t-elle. Mais une démonstration à l’échelle régionale comme celle-là, je n’avais pas vu ça encore. Ça va peut-être venir influencer le discours ou les politiques publiques pour ne pas tenir seulement compte de l’effet carbone, mais aussi des autres services écologiques que les forêts peuvent apporter. »

Meilleur potentiel en zones urbaines

Un espoir partagé par Mallory Barnes, qui ne croit pas cependant qu’une telle solution soit applicable partout sans distinction.

Les résultats climatiques de la reforestation dépendent fortement de la situation géographique.

Mallory Barnes, professeure à l’Université de l’Indiana

Selon Mme Barnes, la plantation et l’entretien des arbres dans les zones urbaines et périurbaines offrent le meilleur potentiel pour atténuer les chaleurs extrêmes. « Je pense que nous avons besoin d’une vision plus holistique dans la prise de décisions et l’élaboration des politiques, où les avantages combinés des arbres en matière d’atténuation et d’adaptation sont pleinement reconnus et exploités », affirme la chercheuse américaine.

Un rapport du World Resources Institute (WRI) publié en 2022 plaidait d’ailleurs pour une nouvelle approche des décideurs quant au potentiel des forêts pour stabiliser le climat2. « Lorsque les responsables des politiques climatiques pensent aux forêts, ils envisagent généralement les puits ou les sources de carbone. Les forêts libèrent du carbone lorsqu’elles sont défrichées, brûlées ou dégradées, et en absorbent au fur et à mesure de leur croissance. Mais un nouveau rapport du WMI montre que les décideurs politiques doivent tenir compte des preuves évidentes que les forêts sont encore plus importantes pour le climat qu’on ne le pensait auparavant », écrivaient Frances Seymour, Michael Wolosin et Erin Gray, auteurs du rapport.

Concrètement, il faut d’abord préserver les forêts existantes, croit Mallory Barnes. « Il faut également s’assurer que les nouvelles plantations soient écologiquement et d’un point de vue climatique appropriées, précise-t-elle. Une approche stratégique de la plantation d’arbres devrait consister à déterminer les zones où le reboisement peut apporter un maximum d’avantages en termes de refroidissement, en tenant compte des conditions écologiques locales et des effets nets sur le climat, afin de garantir que les efforts contribuent positivement aux objectifs d’adaptation au climat. »

1. Consultez l’étude publiée dans Earth’s Future (en anglais) 2. Consultez le rapport du World Resources Institute (en anglais)

Résumé

Réforme de la collecte sélective Ententes conclues avec 550 municipalités

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Montréal (photo), Gatineau et Laval avaient déjà des ententes conclues avec Éco Entreprises Québec.

Éco Entreprises Québec (ÉEQ), l’organisme récemment désigné pour gérer la collecte sélective sur l’ensemble du territoire québécois, a annoncé des partenariats avec 550 organisations qui représentent des municipalités quant à la façon de mettre en place la responsabilité élargie des producteurs.

Publié à 6h59

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Stéphane Blais La Presse Canadienne

La responsabilité élargie des producteurs (REP) est le principe selon lequel les entreprises qui mettent sur le marché des produits et des emballages au Québec sont responsables de leur gestion en fin de vie.

En 2022, Recyc-Québec a confié à Éco Entreprises Québec le mandat de moderniser la collecte sélective, ce qui devrait permettre d’uniformiser, à la grandeur de la province, les matières acceptées dans les bacs de récupération.

« Ça amène la création d’un système où on a une vision d’ensemble. On est un peu le chef d’orchestre pour toutes les étapes, du moment où le camion vient chercher les matières chez le citoyen, jusqu’au recyclage du produit », a expliqué Philippe Cantin, le vice-président, affaires publiques et relations gouvernementales d’Éco Entreprises Québec (ÉEC).

La REP « amène de la traçabilité » et « de l’imputabilité », ce qui permettra d’éviter par exemple que des matières recyclables « se retrouvent en Afrique ou en Inde dans des conditions qui ne sont pas acceptables », a ajouté M. Cantin dans une entrevue avec La Presse Canadienne.

Une réforme opérationnelle en 2025

ÉEC représente les producteurs qui mettent en marché des produits emballés, des contenants et des imprimés et elle a le mandat de s’entendre avec les municipalités, ou avec des organisations qui représentent les municipalités, pour que la réforme de la collecte soit pleinement opérationnelle en 2025.

Blainville, Boisbriand, Brossard, Granby, Magog, Repentigny, Rouyn-Noranda, Saguenay, Saint-Bruno-de-Montarville, Sainte-Thérèse, Salaberry-de-Valleyfield, Sept-Îles, Sherbrooke, Sorel-Tracy, Thetford Mines et Victoriaville font partie des villes de plus de 25 000 habitants qui viennent de s’entendre avec ÉEC.

Montréal, Gatineau et Laval avaient déjà des ententes conclues avec Éco Entreprises Québec.

Des emballages plus écologiques

Puisque la responsabilité élargie des producteurs fait en sorte que les entreprises sont responsables des coûts liés aux différentes étapes de la gestion d’un produit en fin de vie, elle peut également favoriser l’innovation et la conception d’emballages plus écologiques.

« À partir du moment où on doit gérer les coûts de la chaîne au complet, on va arriver à avoir un juste coût associé à chaque type d’emballage », donc « on va accompagner les entreprises pour qu’elles conçoivent mieux les emballages » ou qu’elles utilisent « moins d’emballages », a expliqué M. Cantin.

Selon la présidente-directrice générale d’ÉEQ, Maryse Vermette, « le partenariat avec les municipalités et les organismes au sein desquels elles sont regroupées vient tracer la voie vers une économie circulaire ».

Les détails des ententes de partenariat avec les municipalités visent principalement à « énoncer les responsabilités respectives des deux parties, encadrer l’opérationnalisation du service de collecte sélective, établir la liste des matières acceptées dans le bac de récupération et fixer les paramètres de remboursement et de compensation par ÉEQ ».

Détails ici

2023 Les émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie à un nouveau record

PHOTO CHARLIE RIEDEL, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Les économies avancées ont vu leurs émissions enregistrer une baisse record malgré la progression de leur PIB, avec notamment un recours au charbon au plus bas depuis le début des années 1900.

(Paris) Les émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie ont progressé de 1,1 % en 2023 pour atteindre un niveau record, en raison notamment de la faible production hydroélectrique causée par les sécheresses et de la croissance chinoise, a indiqué vendredi l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Publié à 6h53

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Agence France-Presse

Ces émissions énergétiques, qui représentent de l’ordre de 90 % du gaz carbonique émis par les humains, ont ainsi augmenté de 410 millions de tonnes pour atteindre 37,4 milliards de tonnes l’an dernier, selon ce bilan de référence de l’AIE, basée à Paris.

La tendance apparaît toutefois moins mauvaise que l’année précédente, puisque les émissions avaient augmenté de 490 millions de tonnes en 2022.

Le bilan 2023 a été plombé par un déclin record de la production hydroélectrique mondiale en lien avec les sécheresses, graves et prolongées, qui ont affecté plusieurs régions du monde.

Cet effet s’est traduit, à lui seul, par une augmentation des émissions d’environ 170 millions de tonnes : les pays concernés (Chine, Canada, Mexique…) ont en effet eu recours à la place à d’autres moyens de production d’électricité polluants, comme le fioul ou le charbon.

La Chine, qui a ajouté 565 millions de tonnes de CO2 au bilan mondial, a pour sa part poursuivi sa croissance économique riche en émissions, engagée après la crise de la COVID-19.

Une tendance contraire à celle des économies avancées, qui ont vu leurs émissions enregistrer une baisse record malgré la progression de leur PIB, avec notamment un recours au charbon au plus bas depuis le début des années 1900.

Les chiffres de 2023 ne vont pas dans le bon sens, alors que les émissions de gaz à effet de serre, tous secteurs confondus, doivent chuter de 43 % d’ici 2030 par rapport à 2019 pour espérer tenir la limite de 1,5 °C, fixée par l’accord de Paris, selon le GIEC. Ces émissions mondiales doivent aussi atteindre un pic d’ici à 2025.

Mais l’AIE tient à souligner l’apport important des énergies « propres », dont les renouvelables.

« La transition vers les énergies propres se poursuit rapidement et freine les émissions – même avec une demande énergétique mondiale augmentant plus rapidement en 2023 qu’en 2022 », souligne ainsi le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol.

Entre 2019 et 2023, les émissions liées à l’énergie ont ainsi progressé de quelque 900 millions de tonnes. Mais, souligne l’AIE, ce chiffre aurait été trois fois plus important sans le déploiement de cinq technologies clefs : le solaire, l’éolien, le nucléaire, les pompes à chaleur et les voitures électriques.

L’agence publie d’ailleurs vendredi un rapport distinct consacré spécifiquement au marché des énergies propres, faisant état d’une forte hausse du solaire et de l’éolien.

Mais ce déploiement est resté « trop concentré dans les économies avancées et en Chine », tandis que le reste du monde est à la traîne.

« Nous avons besoin d’efforts beaucoup plus importants pour permettre aux économies émergentes et en développement d’augmenter leurs investissements dans les énergies propres », a souligné une nouvelle fois Fatih Birol.

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Encore une fois, la Corporation de la voie maritime se montre complètement désintéressée de tout ce qui n’attrait pas à la naviguation commerciale. C’est tellement frustrant l’avoir dans les jambes.

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Montréal connaît son deuxième hiver le plus chaud depuis que les données météorologiques sont enregistrées, soit depuis 1871, a indiqué Environnement Canada.

Le météorologue Gregory Yang a souligné que la température mensuelle moyenne pour les mois de décembre, janvier et février a été supérieure de quatre degrés à la normale.

Il a indiqué que le 27 février, la température a atteint 14,9 degrés, un record pour cette date. Seul l’hiver 2001-2002 a été plus chaud à Montréal.

“Les archives remontent à 1871, donc c’est assez long”, a-t-il précisé.

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Montréal connaît son deuxième hiver le plus chaud

À Montréal, la température mensuelle moyenne pour les mois de décembre, janvier et février a été supérieure de quatre degrés à la normale.

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

La Presse canadienne

Publié hier à 20 h 19 HNE

Montréal connaît son deuxième hiver le plus chaud depuis que les données météorologiques sont enregistrées, soit depuis 1871, a indiqué Environnement Canada.

Le météorologue Gregory Yang a souligné que la température mensuelle moyenne pour les mois de décembre, janvier et février a été supérieure de quatre degrés à la normale.

Il a indiqué que le 27 février, la température a atteint 14,9 degrés, un record pour cette date. Seul l’hiver 2001-2002 a été plus chaud à Montréal.

Les archives remontent à 1871, donc c’est assez long, a-t-il précisé.

Les températures douces ont même incité Génie, l’ours noir du zoo Écomuseum de Saint-Anne-de-Bellevue, sur l’île de Montréal, à sortir de son hibernation plus tôt qu’à l’accoutumée.

Au zoo Écomuseum de Sainte-Anne-de-Bellevue, l’ours Génie est sorti de son hivernation.

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

Une porte-parole, Sarah Prince-Robin, a dit que l’ours a fait sa première sortie officielle vendredi, juste à temps pour le début de la semaine de relâche pour plusieurs élèves.

Mme Prince-Robin croit qu’une série de facteurs ont pu contribuer au réveil précoce de l’animal. Ce gros mammifère est souvent stimulé par la température et par la pression barométrique pour se rendre compte que le printemps est à nos portes.

À l’Écomusée, on considère que les ours sont encore meilleurs que la marmotte pour annoncer le printemps.

Une citation de Sarah Prince-Robin, porte-parole du zoo Écomuseum de Saint-Anne-de-Bellevue

M. Yang a indiqué que la température moyenne a été de -1 °C en décembre, de -5,3 °C en janvier et de -3,4 °C en février. De 1981 à 2010, les moyennes enregistrées étaient de -5,4 °C, -9,7 °C et -7,7 °C pour les mêmes mois.

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Faibles précipitations

Partout au Québec, le mois de décembre a été marqué par de faibles chutes de neige ainsi que par des températures bien au-dessus de la moyenne, indiquait Environnement Canada au début du mois de janvier.

Même si, à Montréal, les chutes de neige se sont approchées des moyennes saisonnières en raison d’une tempête survenue au début du mois de décembre, cette ville a été un des nombreux endroits de la province à vivre un Noël vert.

Janvier et février ont également été doux, bien que parfois marqués par des variations de température brutales qui ont frustré les exploitants de pistes de ski ainsi que les amateurs de sports d’hiver comme le patinage sur glace et le ski de fond.

Un garçon faisait de la planche à roulettes dimanche à Sainte-Anne-de-Bellevue.

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

Les prévisions printanières de MétéoMédia, publiées la semaine dernière, suggèrent que la plupart des Canadiens peuvent s’attendre à des conditions similaires au printemps. Le réseau a prédit une saison plus chaude que la normale, mais il a également averti les Canadiens de se préparer à de brusques sautes d’humeur saisonnières.

Les prévisions publiées mercredi indiquent que l’hiver inhabituellement doux observé dans une grande partie du pays en raison du phénomène El Niño ouvrira la voie à un temps encore plus agréable au cours des prochaines semaines.

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C’est vraiment pas un bon hiver si on est minimalement éco-anxieux. Personnellement aujourd’hui je porte des bermudas (je suis malheureusement that guy), ce qui est anormal pour cette période de l’année, mais ce qui l’est encore plus c’est que ce n’est pas la première fois!

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Ça va prendre une autorisation du ministre Fitzgibbon pour une ville qui voudrait interdir les nouveaux branchements de gaz naturel…

Si la tendance se maintient, l’extraction des ressources planétaires augmentera de 60 % d’ici 2060. Une croissance démesurée qui n’est pas soutenable, selon un nouveau rapport des Nations unies. Explications.

Résumé

Extraction des ressources Une croissance qui n’est pas soutenable

PHOTO AMIT DAVE, ARCHIVES REUTERS

Mine de charbon dans l’État du Jharkhand, en Inde, en février dernier

Si la tendance se maintient, l’extraction des ressources planétaires augmentera de 60 % d’ici 2060. Une croissance démesurée qui n’est pas soutenable, selon un nouveau rapport des Nations unies. Explications.

Publié à 2h10 Mis à jour à 5h00

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Éric-Pierre Champagne
Éric-Pierre Champagne La Presse

Une utilisation non durable des ressources

L’utilisation des ressources planétaires a triplé au cours des 50 dernières années, rappellent Janez Potočnik et Izabella Teixeira, coprésidents du Groupe international d’experts sur les ressources, dans le plus récent rapport Global Resources Outlook, dévoilé le 1er mars. Le rapport de 181 pages conclut notamment que si la tendance se maintient, l’extraction des ressources augmentera de 60 % d’ici 2060 par rapport au niveau de 2020. « Nos systèmes actuels de consommation et de production, profondément non durables, auront des répercussions catastrophiques sur les systèmes terrestres et les processus écologiques qui sont à la base du bien-être humain et de la diversité de la vie sur notre planète », affirment les deux coprésidents.

De plus en plus d’impacts environnementaux

PHOTO MAURO PIMENTEL, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Mine de fer de Parauapebas, au Brésil, en mai 2023

L’extraction et la transformation des ressources en 2020 étaient responsables de plus de 55 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’échelle mondiale et de 40 % des particules émises dans l’atmosphère qui ont un effet sur la santé humaine, signale le rapport. « Tous les impacts environnementaux [liés à l’extraction des ressources] sont en augmentation », ajoute-t-on. Rappelons que le Groupe international d’experts sur les ressources, ou International Resource Panel (IRP) en anglais, est en quelque sorte l’équivalent pour les ressources du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour les questions climatiques.

100 milliards de tonnes en 2020

PHOTO DANIEL ACKER, ARCHIVES BLOOMBERG

Centrale thermique au charbon à Underwood, au Dakota du Nord

En 2020, le monde a extrait et transformé 100 milliards de tonnes de ressources diverses. Les bâtiments et les transports figurent au premier rang pour l’utilisation des ressources, suivis des systèmes alimentaires et énergétiques. Ces quatre catégories réunies représentent environ 90 % de la demande mondiale en ressources, signale le rapport. Elles sont aussi à l’origine de 70 % des impacts des changements climatiques et de 80 % des pertes de biodiversité dans le monde. « À l’heure actuelle, les ressources sont extraites, transformées, consommées et jetées d’une manière qui alimente la triple crise planétaire », note Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement. « Nous devons commencer à utiliser les ressources naturelles de manière durable et responsable », ajoute-t-elle en introduction au rapport.

Les pays riches sont les plus gros consommateurs

PHOTO BRITTANY GREESON, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Usine d’assemblage de Ford, au Michigan

« L’augmentation du niveau de vie a entraîné une hausse rapide de l’extraction des ressources matérielles (biomasse, combustibles fossiles, métaux et minéraux non métalliques) », souligne le rapport. Les minéraux non métalliques, comme le sable ou l’argile, représentent aujourd’hui près de la moitié de la demande mondiale en ressources, suivis dans l’ordre de la biomasse, des combustibles fossiles et des métaux. Si les métaux ne constituent que 10 % des ressources extraites, leur extraction a néanmoins triplé depuis 1970. Une tendance qui risque de s’accélérer, notamment avec la course à l’électrification des transports. Signalons par ailleurs que les pays riches utilisent six fois plus de ressources par habitant que les pays pauvres.

Un urgent besoin de revoir notre modèle

PHOTO YUKI IWAMURA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Passants faisant leurs emplettes des Fêtes sur la 5e Avenue à New York, en décembre dernier

« En réduisant le besoin de mobilité et en favorisant la mobilité par le biais de transports partagés et actifs, il est possible de réduire les besoins en stocks de matériaux (-50 %), la demande d’énergie (-50 %) et les émissions de gaz à effet de serre (-60 %) d’ici à 2060 par rapport aux tendances actuelles », précise-t-on. Or, l’extraction et la transformation des ressources augmentent en moyenne de 2,3 % par année. « La science est claire. La question clé n’est plus de savoir si une transformation vers une consommation et une production durables des ressources au niveau mondial est nécessaire, mais comment y parvenir dès maintenant », écrivent les auteurs du Global Resources Outlook 2024.

PHOTO MARTIN MEISSNER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Dépôt de tramways à Essen, en Allemagne, en février dernier

Consultez le rapport Global Resources Outlook 2024 (en anglais)

L’actualité verte de la semaine

Résumé

L’actualité verte de la semaine

PHOTO FOURNIE PAR WWF FRANCE

Près de 3000 feux ont été dénombrés en Amazonie en février 2023. Il s’agit d’un record accablant lié aux changements climatiques.

Notre sélection de nouvelles environnementales d’ici et d’ailleurs

Publié à 1h49 Mis à jour à 7h00

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Sara Champagne
Sara Champagne La Presse

Quiz

Combien d’incendies de forêt ont été répertoriés en Amazonie en février ?

Réponse

Près de 3000. Il s’agit d’un record accablant pour février, a annoncé l’Institut brésilien de recherches spatiales (INPE). Ce nombre de feux est quatre fois plus important que celui du mois de février 2023. Le facteur climatique joue un rôle fondamental même si une partie des feux a été déclenchée par les opérations des agriculteurs. « Nous voyons la Terre battre record sur record de chaleur », a déclaré Ane Alencar, directrice scientifique de l’Institut de recherche environnementale d’Amazonie. Les experts rappellent qu’une sécheresse historique a frappé l’Amazonie l’an dernier, affectant des millions de personnes dans le bassin amazonien.

Consultez le lien vers des cartes en temps réel (en anglais)

L’influence électorale climatique

PHOTO ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Les résultats des élections américaines pourraient avoir une incidence importante sur le réchauffement de la planète.

Les électeurs des cinq territoires qui sont les plus grands émetteurs de carbone au monde iront aux urnes cette année ; les États-Unis, la Russie, l’Union européenne, l’Inde et l’Indonésie. Et ce vent politique sera crucial pour la courbe du réchauffement de la planète, selon le groupe Climate Action Tracker, qui surveille les engagements mondiaux en matière de climat. Selon les chercheurs, les politiques actuelles devraient entraîner un réchauffement d’environ 2,7 °C, d’ici 2100. Or, les engagements climatiques des prochains élus pourraient empêcher un réchauffement supplémentaire de 0,6 °C, selon les mesures prises par les gouvernements, prévient Climate Action Tracker.

Consultez le site de Climate Action Tracker (en anglais)

Les oiseaux à Chypre

PHOTO FOURNIE PAR BIRD LIFE INTERNATIONAL

Environ 435 000 oiseaux chanteurs ont été tués l’automne dernier à Chypre, sur le territoire de la base militaire britannique. L’alimentation humaine et le braconnage sont montrés du doigt.

À Chypre, 435 000 oiseaux chanteurs ont été tués à l’automne 2023. Le crime organisé est le responsable selon le rapport du comité de défense BirdLife Chypre, soutenu par le Comité contre l’abattage d’oiseaux (CABS). Il s’agit d’une hausse de 90 000 par rapport à 2022. Il y a un lien entre l’alimentation humaine et la réduction des moyens de lutte contre le braconnage. Les malfaiteurs utilisent des haut-parleurs reproduisant le chants des oiseaux, et des branches enduites de colle pour les attraper. Ils sont ensuite vendus sur le marché noir pour être marinés ou bouillis dans un plat local : l’ambelopoulia.

Consultez le site du Comité contre l’abattage d’oiseaux (en anglais)

Étés sans glace en Arctique

PHOTO HUGO-SEBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

D’’ici 10 ans, l’’habitat des animaux en été en Arctique sera principalement formé d’eau.

C’est maintenant une réalité. Selon l’Université du Colorado, l’habitat des ours polaires, des phoques et des morses sera principalement formé d’eau d’ici 2035. La faute aux combustibles fossiles, indique Alexandra Jahn, chercheuse principale en sciences atmosphériques et océaniques. Selon elle, la fonte est inévitable, mais il est encore possible d’inverser la tendance. « Contrairement à la calotte du Groenland qui a mis des milliers d’années à se former, il est possible de voir la glace se reformer en éliminant les gaz à effet de serre. En attendant, la faune et les habitants de l’Arctique en souffriront, avec une hausse des vagues, donc une érosion des côtes.

Consultez l’étude (en anglais)

1,69 $ le mètre cube d’eau

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

On commence enfin à reconnaître la grande valeur de l’eau.

Les élus municipaux de Lyon emboîtent le pas à leurs homologues de Montpellier et de Dunkerque, en France, en augmentant le prix de l’eau potable. Cette année, le prix du mètre cube d’eau s’élèvera à 1,15 euro hors taxe (soit environ 1,69 $ CAN). Une autre augmentation est prévue en 2025. La métropole souhaite diminuer de 15 % sa consommation d’eau d’ici 2035. Lyon souligne que les 12 premiers mètres cubes seront gratuits (12 000 L), avec l’objectif d’imposer des tarifs progressifs aux gros consommateurs. Il s’agit d’une mesure de l’État pour préparer les gens aux sécheresses causées par les changements climatiques.

Planète bleue, idées vertes Un radar pour freiner les excès… sonores

PHOTO FOURNIE PAR BRUITPARIF

Quatre radars sonores prêts à donner des constats d’infraction seront installés en 2024 à Paris.

Paris et New York se dotent de radars sonores pouvant produire des constats d’infraction en cas de bruits routiers excessifs dommageables pour la santé.

Résumé

Planète bleue, idées vertes Un radar pour freiner les excès… sonores

PHOTO FOURNIE PAR BRUITPARIF

Quatre radars sonores prêts à donner des constats d’infraction seront installés en 2024 à Paris.

Paris et New York se dotent de radars sonores pouvant produire des constats d’infraction en cas de bruits routiers excessifs dommageables pour la santé.

Publié à 1h49 Mis à jour à 6h00

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Nicolas Bérubé
Nicolas Bérubé La Presse

La nuit tombe quand un motocycliste fait hurler sa moto, créant une onde sonore assez puissante pour alerter tout un quartier.

Rarement observées par les forces de l’ordre, et rarement punies, ces nuisances publiques sont monnaie courante dans les villes et les municipalités du Québec.

En France et aux États-Unis, des dispositifs appelés radars sonores, visant à s’y attaquer, voient le jour.

« L’idée est d’avoir un appareil muni d’une caméra de très haute définition et de plusieurs micros, et qui est capable de photographier la plaque d’immatriculation du véhicule à l’origine d’un bruit excessif », explique Martin Robert, président d’Espacenet, à Morin-Heights, dans les Laurentides.

Un constat d’infraction est ensuite donné par les services policiers et envoyé par la poste au propriétaire du véhicule.

En France, un projet pilote réalisé l’an dernier a été concluant, et quatre appareils homologués et prêts à donner des constats d’infraction seront installés en 2024 à Paris et dans les environs. En 2023, des radars sonores ayant la capacité de donner des constats d’infraction pour des bruits dépassant 85 décibels à une quinzaine de mètres du dispositif ont été installés à New York.

Le Québec s’y met

Au Québec, des sonomètres commencent à être mis en service dans différentes municipalités.

Depuis un an, l’entreprise de Martin Robert a livré et installé plusieurs radars sonores qui font une lecture du bruit en temps réel. Trois radars sont situés à Morin-Heights, un à Lachute et un à Saint-Calixte, dans Lanaudière.

PHOTO FOURNIE PAR ESPACENET

Sonomètre pédagogique installé près d’une route

Il s’agit de radars pédagogiques, semblables aux radars de vitesse qui se multiplient le long des routes du Québec, qui ne prennent pas de photo et ne produisent pas de constats d’infraction.

Pour l’instant, on a une mission d’information, de prise de conscience que le bruit dérange.

Martin Robert, président d’Espacenet

M. Robert note que c’est l’augmentation du trafic, routier et des nuisances qui en découlent, qui pousse certaines municipalités à vouloir éduquer les conducteurs.

« Les routes sont de plus en plus achalandées, il y a des motocyclistes qui aiment faire du bruit, et aussi des camionneurs qui utilisent leur frein moteur. Pour les gens qui habitent près d’un boulevard ou près d’une côte, ça peut devenir l’enfer. »

Les radars pédagogiques d’Espacenet affichent une oreille rouge sur un écran numérique lorsque le bruit perçu dépasse le seuil de 83 décibels. Lorsque le bruit dépasse 88 décibels, l’oreille rouge clignote rapidement et un message sur le bruit excessif s’affiche.

Les données sont en train d’être recueillies et seront analysées. De façon anecdotique, certains comportements semblent changer, dit M. Robert.

« L’autobus scolaire qui passe dans la côte devant notre bureau faisait excessivement de bruit avec son moteur, mais depuis l’installation du sonomètre, on a vu un changement. Les conducteurs prennent conscience que le bruit dérange. »

Montréal à l’affût

À la Ville de Montréal, on dit être en train d’étudier la question de l’environnement sonore dans le cadre de l’élaboration d’une politique de la vie nocturne.

« Nous allons être attentifs au déploiement de cette technologie dans les autres villes », explique Simon Charron, attaché de presse du cabinet de la mairesse et du comité exécutif.

La pollution sonore est un enjeu qui nous préoccupe, comme tout ce qui touche la qualité de vie de notre population. Toutes les solutions qui favorisent la qualité de vie et la réduction de la nuisance sonore méritent d’être étudiées.

Simon Charron, attaché de presse du cabinet de la mairesse et du comité exécutif de Montréal

M. Charron rappelle que le bruit est réglementé par les arrondissements.

« Ils réfléchissent continuellement à des solutions pour réduire les nuisances sonores. Les arrondissements sensibilisent aussi les différents générateurs : responsables de chantier, commerces et utilisateurs d’équipement mécanique. »

Il note que le plus récent exemple d’intervention est le projet pilote mené cet hiver par les arrondissements du Plateau-Mont-Royal et de Rosemont–La Petite-Patrie concernant l’arrêt du flûtage lors des opérations de chargement de la neige dans certains secteurs.

Des citoyens se plaignent régulièrement d’être dérangés par les puissantes sirènes visant à rappeler aux propriétaires de véhicule motorisé de le déplacer avant qu’il ne soit remorqué, avant une opération de déneigement.

D’après Santé Canada, le bruit peut avoir des effets nuisibles sur la santé physique et mentale ou du point de vue social tels que l’ennui, l’interférence avec la communication, la perturbation du repos, du sommeil et de la concentration, ainsi que des dommages auditifs.

« Les études suggèrent que ces effets nuisibles peuvent également augmenter le stress au point d’augmenter le risque de certaines maladies y étant relié », note le gouvernement canadien.

Selon l’Institut de cardiologie de Montréal, « un très grand nombre d’études épidémiologiques ont noté une association significative entre l’exposition répétée au bruit de la circulation routière, ferroviaire et aérienne et une hausse du risque de maladies cardiovasculaires. Cet effet est particulièrement bien documenté pour le trafic routier : selon les calculs réalisés par un groupe d’experts mandatés par l’OMS, à partir de 53 dB, chaque augmentation de 10 dB augmente le risque de maladies cardiaques ischémiques de 8 % ».

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Rio Tinto Aluminium poursuit sa transformation avec la fermeture graduelle de son usine d’Arvida, qui date de 1926, et le transfert de sa production à l’aluminerie d’Alma, laquelle utilise la technologie de pointe AP60, beaucoup moins polluante. L’entreprise va toutefois compter essentiellement sur la production d’aluminium recyclé pour faire face à la hausse de 40 % de la demande d’ici 2030, anticipe son nouveau PDG Jérôme Pécresse.

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L’aluminium recyclé pour combler la hausse de la demande

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Jérôme Pécresse, PDG de Rio Tinto Aluminium

Rio Tinto Aluminium poursuit sa transformation avec la fermeture graduelle de son usine d’Arvida, qui date de 1926, et le transfert de sa production à l’aluminerie d’Alma, laquelle utilise la technologie de pointe AP60, beaucoup moins polluante. L’entreprise va toutefois compter essentiellement sur la production d’aluminium recyclé pour faire face à la hausse de 40 % de la demande d’ici 2030, anticipe son nouveau PDG Jérôme Pécresse.

Publié à 1h38 Mis à jour à 5h00

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Jean-Philippe Décarie
Jean-Philippe Décarie La Presse

Jérôme Pécresse est entré en fonction le 23 octobre dernier pour remplacer Ivan Vela, qui a quitté précipitamment son poste en juin dernier après seulement deux ans comme PDG de Rio Tinto Aluminium.

M. Pécresse connaît bien le Québec puisqu’il a été durant 11 ans PDG de GE Énergies renouvelables (il était chez Alstom avant la fusion des deux groupes de l’énergie).

« Je venais au Québec à notre usine de fabrication de pales d’éoliennes en Gaspésie ou rencontrer les gens de chez Hydro-Québec qui était un gros client pour nos turbines et nos génératrices », rappelle M. Pécresse, qui a aussi été PDG d’Imerys, un producteur français de métaux industriels qui exploitait la mine de graphite du Lac-des-Îles, près de Mont-Laurier.

Chez Rio Tinto Aluminium, le nouveau PDG a plusieurs chantiers en marche et de nouveaux projets à développer, notamment la fermeture des vieilles cuves d’électrolyse de l’usine d’Arvida et le transfert de sa production à l’aluminerie d’Alma.

L’investissement de 1,4 milliard va permettre la production de 160 000 tonnes additionnelles d’aluminium moins polluant à partir de 2026.

« Avec la technologie AP60, on va réduire de 90 % l’émission de particules fines qui s’échappaient des vieilles cuves de l’usine d’Arvida, qui produisait 170 000 tonnes par année. On va aussi produire 30 000 tonnes d’aluminium secondaire à notre nouveau centre de recyclage d’Arvida », précise Jérôme Pécresse.

Sans réduire ses capacités de production d’aluminium primaire, Rio Tinto Aluminium va compter davantage sur l’aluminium recyclé pour répondre à la demande de l’industrie, qui devrait croître de 40 % d’ici 2030.

À elles seules, les voitures électriques utilisent deux fois plus d’aluminium que les voitures traditionnelles, on en a besoin pour la fabrication des panneaux solaires, les réseaux électriques…

Jérôme Pécresse, PDG de Rio Tinto Aluminium

Le 1er décembre dernier, Rio Tinto Aluminium a fait l’acquisition de 50 % de l’entreprise Matalco appartenant au groupe Giampaolo de Toronto. Une transaction de près de 1 milliard.

Matalco exploite sept usines de recyclage de l’aluminium en Amérique du Nord, six aux États-Unis et une au Canada. Cette coentreprise va produire 900 000 tonnes d’aluminium secondaire par année et ces ventes additionnelles vont être consolidées au bilan de Rio Tinto Aluminium.

« Ces 900 000 tonnes d’aluminium secondaire vont s’ajouter aux 2 millions de tonnes d’aluminium primaire que l’on produit sur tous nos sites canadiens, on ajoute 45 % de capacité. Fabriquer une tonne d’aluminium secondaire produit seulement 5 % du carbone par rapport à une tonne d’aluminium primaire », expose Jérôme Pécresse.

Décarbonation et besoins énergétiques

On le sait, la multinationale Rio Tinto veut réduire son empreinte carbone mondiale de 50 % d’ici 2030 et la production d’aluminium totalise à elle seule 70 % de toutes les émissions de la société minière.

Au Québec, le bilan de l’entreprise va s’améliorer avec l’entrée en service des nouvelles cuves d’électrolyse AP60 en 2026, mais Rio Tinto Aluminium veut décarboner d’autres activités comme celles de sa raffinerie de bauxite à Vaudreuil.

« L’usine est alimentée en gaz naturel, on veut passer aux énergies renouvelables. On va étudier avec Hydro-Québec la faisabilité de différents projets », évoque le PDG.

Chose certaine, à titre d’ex-PDG de GE Énergies renouvelables, Jérôme Pécresse n’écarte pas la construction de parcs éoliens, tant à Vaudreuil qu’au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

« On fait présentement des tests de vent au Saguenay parce que l’éolien terrestre pourrait combler certains de nos besoins énergétiques. On veut développer en partenariat avec Hydro-Québec et la communauté de Mashteuiatsh. »

À titre de responsable des activités mondiales de l’aluminium pour Rio Tinto, le nouveau PDG s’engage à décarboner les alumineries du groupe en Australie dont l’électricité est produite à partir du charbon.

« On s’est associé avec des producteurs locaux qui vont construire des fermes éoliennes et solaires qui vont produire 2,5 des 4 gigawatts dont on a besoin. Ça va être le plus gros parc d’énergies renouvelables de l’Australie », souligne Jérôme Pécresse.

Si, au Québec, Rio Tinto produit 90 % de ses besoins énergétiques avec son propre réseau de sept centrales hydroélectriques dont elle s’est vu attribuer les droits d’exploitation par le gouvernement du Québec, elle prévoit avoir des besoins additionnels dans le futur.

C’est pourquoi Rio Tinto a notamment entrepris la restauration de la centrale de L’Isle-Maligne à Alma, construite elle aussi en 1926, qui doit être complètement remise à neuf et qui va nécessiter des investissements de 1 milliard sur quelques années.

Au chapitre des nouveaux investissements, Rio Tinto va aussi investir 250 millions dans la construction d’une nouvelle fonderie de billettes à Alma.

« Chaque année, on investit 500 millions au Saguenay–Lac-Saint-Jean pour la maintenance de nos infrastructures. On a 4300 employés dans la région et le groupe en compte 8000 sur tout le territoire québécois, ce qui fait de nous le premier employeur industriel au Québec », souligne le nouveau PDG.

Enfin, le groupe étudie la faisabilité de produire, à partir des résidus de la production d’alumine à Vaudreuil, du gallium, un métal rare qui sert à la fabrication des microprocesseurs et qui est essentiellement produit par la Russie et la Chine.

« On regarde la possibilité de raffiner les résidus et de produire du gallium, ce serait important pour la souveraineté canadienne. Le gallium est un minerai stratégique et l’Amérique du Nord dépend de pays étrangers pour s’approvisionner », conclut Jérôme Pécresse.

Des poissons morts dans le bassin La Prairie

Texte complet : Environmentalists puzzled over large number of dead fish on Montreal's South Shore

Environmentalists puzzled over large number of dead fish on Montreal’s South Shore

Department of Fisheries and Oceans says it’s looking into what happened

Cassandra Yanez-Leyton · CBC News · Posted: Mar 10, 2024 4:09 PM EDT | Last Updated: March 10


Every winter, the St. Lawrence Seaway Management Corporation lowers the water level in certain channels and canals to facilitate maintenance procedures ahead of the navigation season. (Rowan Kennedy/CBC)

When environmentalist Gina Philie set out to assess whether La Prairie Basin on Montreal’s South Shore was due for a cleanup, she found herself tripping over more than just garbage.

Hundreds of dead fish and other creatures had washed up on the shore.

“It was very disgusting because you’re literally just walking on different carcasses and you just have to go back to figure out what’s going on,” said Philie who is also a director with Vigile Verte, a local environmental group.

The organization was alerted about alarmingly low water levels at the end of February. Shortly after, it flagged the situation to Fisheries and Oceans Canada which is responsible for protecting aquatic ecosystems.

Every winter, the St. Lawrence Seaway Management Corporation lowers the water level in certain channels and canals to facilitate maintenance procedures ahead of the navigation season.

Biologist and founder of Vigile Verte, Philippe Blais, suspects the routine procedure might be behind the large number of dead fish which he calls a “minor disaster.”

“Anything that isn’t adapted to move too fast, everything that lives on the bottom, well they’re not adapted to being without water especially in freezing temperatures,” he explains.


Philippe Blais explains that a lot of the animals affected by the low water levels are at the bottom of the aquatic food chain and therefore crucial to the overall health of their ecosystem. (Submitted by Gina Philie)

In other cases, the water level might have dropped too low trapping animals in shallow puddles causing them to eventually die of asphyxiation.

In a statement, the St. Lawrence Seaway Management Corporation points to the fact that it’s been an exceptionally warm winter.

“Low to reduced ice cover, water evaporation from the basin related to warmer weather conditions combined with the other factor related to climate change would all have contributed to the observed situation,” the corporation says.

Philie says she’s used to seeing the water level drop around this time of year but she’s noticing it to be at least 2 metres lower than usual. She says she wants government agencies to make sure it doesn’t happen again.


Biologist and president of Vigile Verte says he’s in discussion with federal oceans authorities to see if the water level can be lowered in such a way that doesn’t interfere with the health of aquatic ecosystems in the La Prairie Basin. (Rowan Kennedy/CBC)

André Bélanger, the executive director of Fondation Rivières, says it filed a complaint with Fisheries and Oceans Canada and asked the St. Lawrence Seaway Management Corporation how it will make sure this situation doesn’t happen again.

“There’s no reason that in 2024 we cannot do maintenance work without destroying the environment,” he said. “It doesn’t make sense.”

Water levels are expected to rise again later this month when the seaway opens to navigation on March 22.

In the meantime, Fisheries and Oceans Canada says it’s in contact with St. Lawrence Seaway Management Corporation to obtain more information.

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