Environnement, biodiversité et transition écologique

Crise climatique Les Innus de Pessamit durement touchés

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

La rivière Betsiamites, à Pessamit, sur la Côte-Nord

Les impacts des changements climatiques sur la communauté innue de Pessamit, sur la Côte-Nord, sont « énormes », prévient un rapport d’Amnistie internationale, qui appelle notamment Québec à concrétiser sans tarder le projet d’aire protégée dans le secteur du réservoir Pipmuacan.

Publié à 8h00

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Jean-Thomas Léveillé La Presse

Diminution du couvert de neige et de glace, précipitations déréglées, saisons modifiées, érosion… La crise climatique touche directement la communauté autochtone, affirme le rapport intitulé Urgence climatique en territoire innuL’innu-aitun en péril, publié ce jeudi.

Le document explique que la Nation innue de Pessamit a observé « qu’il y a moins de précipitations l’été et que les lacs et les rivières sont de plus en plus asséchés » dans le Nitassinan – son territoire ancestral –, ce qui affecte négativement la végétation et la pêche.

Ces observations concordent avec celles du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui affirme que « les changements climatiques ont déjà eu des impacts négatifs dans les forêts boréales comme le déplacement d’espèces animales et végétales », souligne Amnistie internationale.

Industrie forestière et barrages hydroélectriques

Aux conséquences des changements climatiques s’ajoutent celles de l’exploitation de la forêt et des rivières du territoire des Innus de Pessamit – qu’ils n’ont jamais cédé, rappelle Amnistie internationale –, qui perturbent les écosystèmes et modifient l’hydrologie des rivières, contribuant à l’apparition de nouvelles espèces, comme des oiseaux prédateurs et le loup, et à la disparition d’autres, comme l’emblématique caribou.

Lisez « Caribous de Pipmuacan : Les prochains à disparaître ? »

« Ça nous empêche de faire des choses. Il y a des modifications qui se font dans le territoire. On doit délaisser certaines zones de territoire où on allait, par exemple, trapper ou chasser le petit gibier, où on allait chasser le caribou », déplore Éric Kanapé, biologiste au Conseil des Innus de Pessamit et cité dans le rapport.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Éric Kanapé, biologiste au Conseil des Innus de Pessamit

En plus des impacts directs qu’ils causent, l’industrie forestière et les barrages hydroélectriques, dont les réservoirs émettent du méthane, « participent à l’avènement des changements climatiques », s’inquiète le rapport d’Amnistie internationale.

Protéger, indemniser, respecter

Afin de protéger la forêt du territoire innu de Pessamit, Québec devrait « immédiatement » mettre en réserve le territoire couvert par le projet d’aire protégée du réservoir Pipmuacan, recommande Amnistie internationale, qui appelle aussi à la mise en œuvre des recommandations de la Commission indépendante sur les caribous forestiers et montagnards.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Petit troupeau de caribous forestiers du Pipmuacan

Le rapport recommande aussi de payer des redevances à la Nation innue de Pessamit pour l’utilisation de son territoire par Hydro-Québec depuis 70 ans et de l’indemniser pour la « perte de jouissance » de son territoire ; de mettre en place un « processus de collaboration et de cogestion » qui permettrait aux Innus la « pleine participation » à la gestion de leur territoire et de ses ressources ; ainsi que de procéder à l’élaboration d’une politique tripartite Pessamit-Québec-Ottawa pour l’adaptation et la lutte contre les changements climatiques.

Consultez le rapport de la Commission indépendante sur les caribous forestiers et montagnards

Elle conseille finalement à la Nation innue de « saisir les organes onusiens [pour] le non-respect du droit à la vie et des droits culturels des gouvernements fédéral et provincial en conséquence des changements climatiques ».

Résultat de 18 mois de travail effectué par la section franco-canadienne de l’organisation internationale, ce rapport fait partie d’une étude plus vaste réalisée dans huit pays, en amont de la 27e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27), qui s’ouvrira dimanche en Égypte.

En savoir plus

  • 1 million
    Nombre d’hectares de forêt boréale coupés à blanc chaque année au Canada

Source : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat

Des truites fraîchement pêchées… à Ahuntsic!

Des perchaudes en contexte d’aquaponie Photo: Gracieuseté, ÉAU

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Alexis Drapeau-Bordage

2 novembre 2022 à 13h41 - Mis à jour 2 novembre 2022 à 14h36 2 minutes de lecture

L’Arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville a autorisé le réaménagement d’un bâtiment de la rue Meilleur pour en faire une ferme d’aquaponie qui produira de la truite arc-en-ciel, en plus de fruits et légumes.

L’aquaponie est un système qui permet la production en symbiose de plantes et de poissons. Les pousses sont installées au-dessus d’aquariums et utilisent l’eau et les déchets produits par les poissons pour grandir. L’eau est ainsi filtrée par les plantes et n’a presque pas à être changée, contrairement à l’eau utilisée dans un élevage de pisciculture classique.

L’entreprise québécoise ÉAU (Écosystèmes alimentaires urbains) s’occupera des installations. Le groupe avait notamment annoncé en avril l’ouverture d’un laboratoire de recherche et développement à Montréal, le LabÉAU.

Les plantes et truites produites à Ahuntsic seront avant tout mises en vente dans les épiceries, marchés et restaurants locaux. De la vente directe et par panier en ligne est aussi prévue pour les particuliers.

La Direction du développement du territoire a émis un avis favorable au projet, soulignant l’impact positif de l’agriculture urbaine, de l’achat de produits locaux, de la rénovation du bâtiment et du verdissement de celui-ci.

Le taux de verdissement passera en effet de 1% à 35% de la superficie du bâtiment, avec 28% d’espace au sol et 7% sur la toiture.

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COP27 en Égypte Ça se réchauffe encore plus vite que prévu

PHOTO ADNAN ABIDI, REUTERS

La rivière Yamuna, à Delhi, en Inde, enveloppée de smog vendredi

Au premier jour de la COP27 sur le climat à Charm el-Cheikh, en Égypte, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a indiqué dimanche que la planète s’était maintenant réchauffée de 1,15 °C depuis l’ère préindustrielle. Une moyenne qui s’approche dangereusement du seuil fixé à 1,5 °C par les scientifiques. Gros plan sur huit chiffres clés de la crise climatique.

Publié à 5h00

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Éric-Pierre Champagne La Presse

1,15 °C

Selon les plus récentes données de l’Organisation météorologique mondiale rendues publiques dimanche, la planète s’est déjà réchauffée de 1,15 °C depuis l’ère préindustrielle. « Alors que la COP27 commence, notre planète envoie un signal de détresse », a affirmé le secrétaire général de l’ONU António Guterres dans un message vidéo diffusé à Charm el-Cheikh. Il a en outre réclamé des « actions ambitieuses et crédibles ». Mais ce chiffre ne dit pas tout : il s’agit d’une moyenne à l’échelle mondiale. Car dans certaines régions du monde, le réchauffement est encore plus rapide. L’Europe, par exemple, se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète. Un récent rapport de l’ONU signale que l’Europe a connu un réchauffement de 0,5 °C en seulement 30 ans (1991-2021). En Amérique du Nord, les experts s’attendent également à un réchauffement deux fois supérieur à la moyenne mondiale d’ici 2100. Par ailleurs, l’OMM a signalé dimanche que les huit dernières années, incluant 2022, auront été les plus chaudes depuis l’ère préindustrielle.

29 pays

En vue de la COP27, seulement 29 pays ont présenté de nouveaux engagements pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Or, selon l’ONU, les engagements actuels nous mènent vers un réchauffement de 2,8 °C d’ici la fin du siècle, si et seulement si les promesses des nations sont respectées. D’ici 2030, on s’attend d’ailleurs à ce que les émissions de GES augmentent de 10,6 % par rapport aux niveaux de 2010. Selon le GIEC, celles-ci devraient plutôt diminuer de 45 % d’ici la fin de la décennie par rapport aux niveaux de 2019 afin de respecter la cible de l’Accord de Paris.

PHOTO STEPHANIE MAHE, ARCHIVES REUTERS

Des participants à la COP21, en 2015 au Bourger, près de Paris, regardent une carte du monde représentant les anomalies climatiques.

1,5 °C

C’est la cible fixée par l’Accord de Paris, conclu lors de la COP21 tenue en 2015. Cet objectif n’a pas été établi au hasard, il représente une limite au-delà de laquelle les conséquences des changements climatiques seront irréversibles dans plusieurs régions du monde. Un réchauffement supérieur à 1,5 °C d’ici la fin du siècle signifie également que des millions, voire des milliards, de personnes verront leur vie radicalement transformée en raison du réchauffement planétaire.

350 ppm

Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) estime qu’il faut limiter à 350 parties par million (ppm) la concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, afin de respecter la cible de 1,5 °C. Or, en date du 5 novembre, cet indicateur pointait à 416,55 ppm. Précisons que ce n’est pas la présence de CO2 dans l’atmosphère qui pose un problème, mais bien sa concentration trop élevée. Selon les scientifiques, il faut remonter plusieurs millions d’années dans le temps pour retrouver une concentration supérieure à 400 ppm dans l’atmosphère terrestre. Cette limite a de nouveau été franchie en 2013.

33 %

Selon l’UNESCO, une agence des Nations unies, un tiers des glaciers classés au patrimoine mondial vont disparaître d’ici à 2050. La moitié pourrait disparaître d’ici à la fin du siècle dans l’éventualité où les émissions de GES demeurent à leur niveau actuel. Les glaciers du patrimoine mondial fondent à un rythme de 58 milliards de tonnes de glace par an, indique l’UNESCO, qui a mené une étude sur 18 600 glaciers répartis sur 50 sites du patrimoine mondial. Une étude récente publiée dans la revue Remote Sensing of Environment a aussi révélé que les glaciers ont fondu en moyenne sept fois plus rapidement au cours de la dernière décennie.

PHOTO YASUYOSHI CHIBA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le glacier du mont Kilimandjaro fait partie du tiers des glaciers appelés à disparaître d’ici 2050, selon l’UNESCO.

10 %

Les deux dernières années et demie comptent pour 10 % de la hausse du niveau des océans observée depuis 30 ans. Le taux d’élévation du niveau de la mer a doublé depuis 1993. Selon la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), ce niveau pourrait augmenter de 20 centimètres sur la côte ouest et de 35 centimètres sur la côte est américaine d’ici 30 ans. Plusieurs pays insulaires subiront de plein fouet les conséquences de la montée des océans. De nombreuses villes côtières seront également affectées, notamment New York et Miami.

PHOTO CHANDAN KHANNA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

De nombreuses villes côtières, comme Miami, seront affectées par la hausse du niveau des océans.

75 %

Selon une étude parue récemment dans Nature Climate Change, les trois quarts des espèces d’arbres sont considérés comme à risque d’ici 2050 dans les principales villes du monde en raison des changements climatiques. Les chercheurs ont établi leur évaluation sur la base d’un réchauffement de 2,8 °C d’ici la fin du siècle. Leur étude portait sur 164 villes dans 78 pays. Une autre étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences signale par ailleurs que le réchauffement planétaire pourrait nuire à la capacité des arbres à absorber du CO2. Plusieurs études suggèrent déjà que de nombreuses forêts du monde approchent de leur limite thermique pour l’absorption de carbone.

En savoir plus

  • 565 milliards
    D’ici 2030, les besoins annuels pour l’adaptation aux changements climatiquesà l’échelle mondiale sont désormais estimés à entre 160 et 340 milliards de dollars et à entre 315 et 565 milliards de dollars d’ici 2050.

Source : Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE)

1908
En 2021, la concentration de méthane dans l’atmosphère a pointé à 1908 parties par milliard, un niveau record depuis 1983. Sur une période de 20 ans, le potentiel de réchauffement du méthane est 80 fois plus élevé que celui du CO2. Ce gaz est à l’origine d’environ 30 % du réchauffement de la planète depuis l’ère préindustrielle.

Source : Organisation météorologique mondiale

Planète bleue, idées vertes Une ampoule contre la pollution lumineuse

PHOTO MAXIME PICARD, LA TRIBUNE

Ampoule traditionnelle et ampoule développée par l’équipe du cégep de Sherbrooke

(Sherbrooke) Désireux de réduire la pollution lumineuse qui empêche de voir les étoiles, des professeurs-chercheurs du cégep de Sherbrooke ont lancé une ampoule à lumière ambrée pour que les citoyens puissent remplacer leur éclairage extérieur trop blanc.

Publié à 5h00

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Ariane Krol La Presse

Dans la noirceur de son laboratoire sans fenêtres, Johanne Roby allume deux ampoules à diode électroluminescente (DEL) placées côte à côte. Le contraste est saisissant. Celle de gauche, vendue en quincaillerie, jette une lumière blanche et froide, très crue. Celle de droite, conçue par son labo, émet une douce lueur jaune orangé.

Le spectromètre de Mme Roby nous fournit une information supplémentaire : l’ampoule à lumière blanche émet beaucoup plus de lumière bleue. « La lumière bleue se diffuse beaucoup plus dans l’atmosphère, c’est pour ça qu’elle crée plus de pollution lumineuse et qu’on voit moins le ciel étoilé », résume l’enseignante au département de chimie du cégep de Sherbrooke.

PHOTO MAXIME PICARD, LA TRIBUNE

Johanne Roby, enseignante au département de chimie du cégep de Sherbrooke

Comme plusieurs municipalités de l’Estrie, Sherbrooke s’est dotée d’une réglementation sur le contrôle de l’éclairage extérieur, en appui à la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic. Ce ciel pailleté, Mme Roby et son collègue Martin Aubé, enseignant au département de physique, veulent aussi le rendre accessible à Sherbrooke, en créant une « oasis de nuit étoilée » au-dessus du parc du Mont-Bellevue. Mais pour convaincre les résidants du voisinage de réduire la pollution lumineuse générée par leurs éclairages extérieurs, il fallait leur offrir une solution de rechange.

« Chaud et enveloppant »

En collaboration avec des étudiants de cégep et d’université, les deux chercheurs ont développé leur ampoule à DEL à faible lumière bleue, et mené une campagne de sociofinancement pour pouvoir la faire fabriquer et en donner dans un quartier proche du parc. Sur la centaine de portes auxquelles ils ont frappé, près de 80 résidants ont accepté d’en installer, remplaçant ainsi plus de 150 ampoules extérieures.

PHOTO MAXIME PICARD, LA TRIBUNE

Ampoule à DEL à faible lumière bleue

Fort de ce premier « quartier d’intégrité nocturne », le projet Oasis a commencé à offrir ses ampoules au grand public le mois dernier. Avec seulement deux points de vente à Sherbrooke, environ 350 se sont envolées en quelques semaines — l’organisation espère pouvoir les offrir en ligne.

L’ampoule, garantie cinq ans, se détaille 10 $. C’est DH Éclairage, une entreprise locale spécialisée dans la conversion aux DEL pour réduire la consommation d’énergie, qui s’est chargée de la faire fabriquer. « L’objectif ici n’est pas du tout commercial, c’est parce qu’on adhère profondément à ce qu’ils essaient de mettre en place », souligne le directeur général de DH, Dominique Morin.

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Les températures de couleur des ampoules sont habituellement indiquées sur les emballages par un chiffre suivi d’un « K » (pour kelvins). Moins il est élevé, plus la lumière sera jaune. C’est pourquoi l’ampoule Oasis de 1500 K contraste tant avec celles de 5000 K, 3000 K ou 2700 K couramment installées autour des maisons.

« Quand on compare, la différence est un peu choquante. J’ai beaucoup hésité avant de faire fabriquer le 1500 K parce que je me demandais si les gens allaient adhérer », raconte Mme Roby, qui coordonne le projet. La réaction des premiers résidants consultés, qui avaient l’impression de « faire partie d’un changement », l’a rassurée.

PHOTO FOURNIE PAR JOHANNE ROBY

Le premier quartier d’intégrité nocturne, à Sherbrooke, où le projet Oasis de nuit étoilée a fourni des ampoules à lumière ambrée aux résidants

« Quand tu t’assois pour la soirée dans ta cour, tes yeux s’habituent et c’est très agréable, c’est chaud et enveloppant. »

Horloge biologique déréglée

Les étoiles ne sont pas le seul objectif. « Notre horloge biologique est régulée entre autres par la lumière bleue. On est en train de la dérégler », dit Mme Roby en évoquant la lumière bleutée des appareils électroniques, mais aussi celle de l’éclairage extérieur qui s’infiltre souvent dans les chambres à coucher.

La lumière bleue est de plus en plus reliée au développement de cancers hormonodépendants – cancers du sein et de la prostate, et cancer colorectal.

Johanne Roby, enseignante au département de chimie du cégep de Sherbrooke

La pollution lumineuse affecte aussi la faune, ajoute Mme Roby en citant les chauves-souris, les grenouilles et la salamandre sombre du Nord. Cette salamandre classée « susceptible d’être désignée espèce menacée ou vulnérable » par Québec est présente au parc du Mont-Bellevue.

« On veut la protéger ! En plus, elle est tellement belle avec son dos tout picoté : j’aimerais qu’elle devienne notre emblème parce qu’elle a un ciel étoilé sur le dos. »

« Corridor de noirceur » de 8 kilomètres

Oasis met d’ailleurs en place un « corridor de noirceur » de 8 kilomètres, pour permettre aux animaux de se déplacer entre le parc du Mont-Bellevue et la rivière Magog. Le tracé s’accompagnera de panneaux d’interprétation. « C’est un petit corridor, mais on veut en faire la démonstration pour sensibiliser les gens avec quelque chose de concret. »

La sensibilisation se poursuivra donc autour du parc, auprès des résidants, mais aussi des entreprises, qui pourront demander la certification « Ami du ciel étoilé », décernée par la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic.

Les chercheurs d’Oasis ont aussi caractérisé plus de 300 modèles d’ampoules (incluant leur taux de lumière bleue) dans une banque de données à partir de laquelle ils prévoient publier une analyse statistique dans une publication scientifique révisée par les pairs.

Ils ont aussi cartographié la pollution lumineuse de Paris, Lyon et Rennes, des données qu’ils veulent croiser avec celles de la vaste cohorte épidémiologique Constances, regroupant 200 000 Français.

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Le Plateau-Mont-Royal

Inauguration de «Colibri Iberville», le nouvel espace de logistique urbaine durable

Le ministre de l’Économie et de l’Innovation du Québec, Pierre Fitzgibbon. Photo: Josie Desmarais/Métro

Yann Nopieyie

8 novembre 2022 à 19h16 2 minutes de lecture

La Coop Carbone, en collaboration avec la Ville de Montréal, a inauguré un deuxième mini-hub logistique, Colibri Iberville, dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal.

Situé au 4670, rue d’Iberville, ce deuxième pôle de livraison urbaine écologique, d’une superficie de 10 000 pi2, favorisera la cohabitation entre tous les usagers de la route. Il contribuera à rendre l’industrie du transport de marchandises plus verte et plus flexible dans la métropole.

«Le développement d’un réseau de centres de transbordement soutiendra des secteurs d’activité stratégiques et économiques de la métropole, tout en contribuant de façon concrète à notre lutte contre les changements climatiques», a fait savoir le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon.

Au sein de ces espaces, les véhicules lourds seront remplacés par des vélos-cargos et des petits véhicules électriques qui assurent le dernier kilomètre de livraison. Le projet a reçu une contribution financière de 323 883 $ de la Ville de Montréal.

«Avec Colibri Iberville, nous visons à éviter annuellement plus de 35 000 arrêts de camion pour la livraison et plus de 30 000 heures de présence de camion dans les quartiers centraux de Montréal chaque année », ajoute la responsable des transports et de la mobilité au comité exécutif de la Ville de Montréal, Sophie Mauzerolle.

Avec Colibri Iberville, la Ville de Montréal nous estime pouvoir réaliser plus de 500 000 livraisons 100 % décarbonées chaque année.

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Montréal

Réduction des emballages à usage unique

En 2020, entre 17 et 28 millions de plats en plastique ont été utilisés par les Montréalais lors de leur commandes à emporter. Photo: Solène Broisin, ASDCM

Lucie Ferré

9 novembre 2022 à 7h45 - Mis à jour 9 novembre 2022 à 7h47 2 minutes de lecture

L’Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM) viendra en aide aux commercants de Montréal afin qu’ils se préparent au mieux à l’entrée en vigueur des règlements interdisant l’usage des emballages à usage unique à Montréal en mars 2023.

Dans ce cadre, l’ASDCM mènera plusieurs projets avec le soutien de RECYC-QUÉBEC, des SDC de Montréal, de Desjardins, de la Ville de Montréal et de Concertation Montréal.

Nous sommes heureux de nous appuyer sur l’expertise acquise sur certaines SDC pour expérimenter de nouvelles façons de consommer, tout en apportant des solutions concrètes aux commerces qui devront se conformer aux règlements de la Ville de Montréal.

Billy Walsh, directeur général de l’Association des sociétés de développement commercial de Montréal

Parmis les projets, la possibilité pour les commerces de l’Avenue Mont-Royal, du Boulevard Saint-Laurent, de Laurier Ouest, des Quartiers du Canal et de la Rue Saint-Denis de participer gratuitement à un projet de contenants réutilisables et mutualisés, ou encore la création d’un guide destiné aux commercants afin des les accompagner dans cette transition énergétique.

L’utilisation d’emballages à Montréal

  • Dans un seul café, pour 100 consommations commandées par jour, 700 kg de gobelets jetables sont produits en un an, engendrant une dépense d’environ 4000 dollars pour le restaurant.
  • Entre 17 et 28 millions de plats en plastique ont été utilisés par les Montréalais lors de leurs commandes à emporter durant le mois d’octobre 2020.

Source: Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM)

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Ca fait plusieurs fois que je vois le ‘‘projet Colibri’’ dans les médias mais je n’ai toujours aucune idée de ce qu’est ce projet ou cet entreprise. Tout ce que je comprends c’est le côté transport mais à qui s’adresse ce transport de marchandise ? Qui l’utilise ? Il remplace quel autre mode de transport ? Et quel genre de marchandise transporte-t-il?

Voilà mon cher Steve une réponse qui devrait nous éclairer tous. Colibri : des mini-hubs pour décarboner la livraison de colis | Ville de Montréal

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COP27 La crédibilité du Canada (et du Québec) en jeu

PHOTO AARON VINCENT ELKAIM, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Le Canada est le seul pays du G7 à se présenter à la COP27 sans avoir réussi à baisser ses émissions depuis l’Accord de Paris, signé en 2015.

Philippe Mercure La Presse

Il arrive un moment où les excuses et même les explications les plus convaincantes ne suffisent plus.

Publié à 5h00

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Il faut des résultats.

C’est ce qui se passe avec le Canada et le Québec à la COP27 sur le climat qui se déroule actuellement en Égypte.

Le Canada est le seul pays du G7 à s’y présenter sans avoir réussi à baisser ses émissions depuis l’Accord de Paris, signé en 2015.

Le Québec, lui, a carrément fait augmenter ses émissions depuis.

Il n’est pas étonnant que ni Justin Trudeau ni François Legault n’osent se présenter à Charm el-Cheikh.

Outre les impacts évidents sur le climat, cette incapacité à infléchir les courbes des émissions cause deux problèmes.

D’abord, sur la scène internationale, cela ne peut se traduire que par une perte de crédibilité et d’influence du Canada et du Québec. Selon certains observateurs, cette érosion est déjà commencée.

Ensuite, sur la scène locale, cette absence de résultats risque de donner des munitions aux citoyens et aux politiciens qui prétendent que la lutte contre les changements climatiques est un coup d’épée dans l’eau.

Il se fait pourtant de bonnes choses pour le climat au Québec et au Canada. Mais dans chaque cas, les stratégies comportent des trous qui plombent les gains.

Au Québec, l’explosion des émissions dans le secteur des transports mine complètement les réductions enregistrées dans l’industrie et dans la gestion des déchets.

Au fédéral, Justin Trudeau a investi beaucoup de capital politique en se battant jusqu’en Cour suprême contre trois de ses propres provinces (l’Ontario, la Saskatchewan et l’Alberta) pour instaurer un prix sur le carbone partout au pays. Cette lutte était courageuse.

Son gouvernement a aussi adopté une « loi sur la responsabilité en matière de carboneutralité » qui oblige les gouvernements à accoucher de plans crédibles pour le climat.

Malheureusement, le gouvernement fédéral entretient encore l’illusion que l’industrie du pétrole et du gaz peut augmenter sa production tout en réduisant ses émissions. Pour l’instant, ça ne fonctionne pas.

Résultat : au Canada comme au Québec, les émissions ne baissent pas, malgré les engagements pris par nos gouvernements envers leurs citoyens et envers la communauté internationale.

C’est de plus en plus gênant à défendre face aux nombreux pays qui, eux, génèrent des réductions.

« Le partage du fardeau de la réponse aux changements climatiques, tant en ce qui concerne la réduction des émissions que le soutien à l’adaptation dans les pays en développement, sera un facteur de plus en plus important dans les relations internationales », prévient à ce sujet l’ancienne ambassadrice du Canada pour les changements climatiques, Patricia Fuller, dans un rapport déposé cette semaine.

Ce n’est pas surprenant. L’urgence climatique est le plus grand enjeu auquel fait face l’humanité et il requiert une réponse concertée. Ceux qui ne font pas leur part seront de plus en plus mal perçus. C’est la crédibilité et l’influence du Canada et du Québec qui sont en jeu.

Pour Justin Trudeau, le problème ne provient toutefois pas que de l’extérieur. Les conservateurs dirigés par Pierre Poilievre ont déjà promis d’abolir la taxe carbone. Si les libéraux ne parviennent pas à démontrer une baisse claire des émissions d’ici la prochaine élection, leurs adversaires auront beau jeu de dire que cette taxe — et l’ensemble des mesures déployées pour réduire les GES – ne fonctionne pas.

L’absence de résultats complique aussi la tâche de M. Trudeau lorsque vient le temps d’attaquer les positions rétrogrades de M. Poilievre sur le climat. Des positions qui conduiraient à un bilan encore bien pire que celui que l’on voit actuellement.

La dynamique est différente au Québec, mais les électeurs finiront peut-être aussi par se lasser des promesses non tenues.

Le temps file. Et les raisons de boucher les trous de nos politiques climatiques et d’accoucher (enfin !) de véritables réductions sont plus nombreuses et pressantes que jamais.

Énergies fossiles Ottawa mettra fin aux subventions en 2023, dit Guilbeault

PHOTO TODD KOROL, ARCHIVES REUTERS

Installations de Suncor près de Fort McMurray, en Alberta

Le Canada concrétisera d’ici le milieu de l’année 2023 son engagement à cesser de subventionner l’industrie des combustibles fossiles, lui qui la soutient encore à coups de milliards de dollars.

Publié à 5h00

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Jean-Thomas Léveillé La Presse

« Ça va se faire certainement dans la première moitié de l’année », a indiqué mercredi à La Presse le ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, en marge de la 27e Conférence des Nations unies sur le climat (COP27), qui se tient à Charm el-Cheikh, en Égypte.

Ottawa deviendra ainsi le premier pays du Groupe des 20 principales économies de la planète (G20) à cesser de verser des fonds publics à l’industrie du pétrole, du gaz et du charbon, alors que le G20 a fixé l’échéance à 2025.

Cet engagement était une promesse électorale du Parti libéral du Canada et a été inclus dans l’entente « de soutien et de confiance » conclue avec le Nouveau Parti démocratique (NPD) pour assurer la survie du gouvernement minoritaire de Justin Trudeau jusqu’en 2025.

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Steven Guilbeault, ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique

« On en est train d’aligner toutes nos flûtes, mais ça avance vraiment bien », a indiqué le ministre Guilbeault.

La marche s’annonçait haute, puisque le Canada était encore en 2021 au 2e rang des pays du G20 qui subventionnent le plus ce secteur, à 8,5 milliards de dollars par année en moyenne, selon un rapport de l’organisation Oil Change International publié au début de novembre.

Non à la « non-prolifération »

Ottawa n’entend toutefois pas imposer de limite à la production d’énergies fossiles, comme l’ont réclamé les Tuvalu à la COP27.

Le petit État polynésien a appelé mardi la communauté internationale à conclure un « traité de non-prolifération des combustibles fossiles », qui interdirait toute nouvelle activité de production et d’exploration, et planifierait l’abandon progressif du pétrole, du gaz et du charbon, ainsi qu’une transition juste.

L’initiative est appuyée par le Vanuatu, un autre État insulaire de l’Océanie, et une dizaine de « gouvernements locaux », dont les villes canadiennes de Toronto et de Vancouver, de même que plus de 600 organisations et quelque 1300 scientifiques.

« Tout comme il y a 50 ans, lorsqu’un traité international a permis de désamorcer la menace des armes nucléaires, le monde a aujourd’hui besoin d’un Traité de non-prolifération des combustibles fossiles », indique le site internet de l’initiative.

Or, le Canada ne pourrait pas adhérer à un tel traité parce qu’il n’a pas les pouvoirs pour le mettre en œuvre, fait valoir Steven Guilbeault.

« D’un point de vue constitutionnel, le fédéral ne contrôle pas l’utilisation des ressources naturelles et ce que les provinces veulent en faire », dit-il.

Le gouvernement fédéral peut agir sur la pollution, explique le ministre, notamment en exigeant la réduction des émissions de méthane du secteur pétro-gazier ou en réduisant la teneur en carbone des carburants, mais il ne peut en limiter la production.

Tout ce qu’on fait ou presque en matière de lutte contre les changements climatiques est contesté devant les tribunaux par les provinces ou par les entreprises, ou des fois par les deux.

Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique

Pour pouvoir lutter efficacement contre les changements climatiques, les actions du gouvernement canadien doivent donc être « sans reproche d’un point de vue constitutionnel », dit le ministre Guilbeault.

« Si on commence à jouer clairement dans les plates-bandes des provinces, bien on risque de se faire taper sur les doigts par la Cour suprême, de faire annuler ces mesures-là et on ne sera pas plus avancés, anticipe-t-il. Ça n’aura pas aidé à lutter contre les changements climatiques. »

Travailler avec l’industrie

Le ministre Guilbeault défend par ailleurs la tenue vendredi d’un « panel » qui réunira les représentants de six entreprises pétrolières canadiennes au pavillon du Canada à la COP27.

L’évènement, rapporté par le quotidien Le Devoir mercredi, portera sur l’objectif de carboneutralité de l’industrie pétrolière canadienne, qui repose essentiellement sur les technologies de captage et de stockage de carbone, encore à un stade expérimental.

« L’engagement qu’on a pris dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques, c’est de travailler avec toutes les régions du pays et avec tous les secteurs pour décarboner [notre économie] », a déclaré le ministre à La Presse.

Le gouvernement fédéral travaille aussi avec les secteurs très émetteurs de gaz à effet de serre (GES) de l’aluminium et des cimenteries, présents au Québec, tout comme celui de l’automobile, fait valoir Steven Guilbeault.

« Si on commençait à discriminer sur la base des émissions [de GES], il n’y aurait personne, parce que tous les secteurs [en émettent] », s’est-il exclamé, reconnaissant que le secteur des énergies fossiles en émet « beaucoup ».

En savoir plus

  • 80 %
    Proportion des émissions de dioxyde de carbone (CO2) depuis le début de la révolution industrielle attribuable aux combustibles fossiles

source : initiative pour un TRAITÉ DE NON-PROLIFÉRATION DES COMBUSTIBLES FOSSILES

Y’était franchement plus que temps ! :triumph:

Mais on va le croire, lorsqu’on va le voir… :roll_eyes:

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Énergie et ressources L’inflation verte nous guette

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Vue aérienne de la mine LaRonde, qui exploite du cuivre, du zinc, de l’or et de l’argent dans la région de Rouyn-Noranda, en Abitibi

À vouloir aller trop vite sur la route de la transition énergétique, on risque de faire flamber les prix des matières premières nécessaires pour atteindre le but et même de s’éloigner de l’objectif.

Publié à 7h00

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Hélène Baril La Presse

L’inflation verte nous guette, a prévenu mercredi l’économiste Marc-Antoine Dumont, lors d’une présentation devant la section de l’Outaouais de l’Association des économistes du Québec. « Certains prix sont appelés inévitablement à augmenter quand les coûts de la pollution seront intégrés aux coûts de production », a-t-il expliqué.

L’important est de garder cette nouvelle source d’inflation sous contrôle en évitant les mesures trop agressives. « Plus on va vite et plus on risque de s’enfarger dans le processus », résume-t-il lors d’un entretien avec La Presse.

Même si, pour beaucoup, les choses ne changent pas assez vite, la modération a bien meilleur goût, selon lui, Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas accélérer le pas. « Il y a une nuance entre aller trop vite et accélérer le pas », souligne-t-il.

Il donne l’exemple de la transition des véhicules à essence vers les véhicules électriques, qui nécessitera énormément d’investissements et de ressources minières. « Il va falloir développer de nouvelles capacités de production, de raffinage et de recyclage pour satisfaire cette demande, ce qui prend du temps. »

Il faut environ 16 ans entre la découverte d’un gisement de cuivre et sa mise en production, illustre l’économiste de Desjardins.

Si la demande pour les véhicules électriques augmente plus vite que l’offre pour satisfaire cette demande, les prix vont exploser et vont mettre un frein à la transition énergétique.

Marc-Antoine Dumont, économiste chez Desjardins

De même, il y a un fort mouvement en faveur du désinvestissement dans le secteur pétrolier, mais là encore, c’est important d’y aller graduellement, prévient l’économiste.

Même si l’idée ne plaît pas à tout le monde, il faudra continuer d’investir dans les industries polluantes pour les moderniser et répondre aux besoins tant qu’il y en aura, estime l’économiste. La technologie pour faire rouler les camions lourds n’existe pas encore, a-t-il pointé.

Il ne faut donc pas restreindre l’offre de pétrole tant que des substituts ne sont pas disponibles. « Une réglementation environnementale sévère et imprévisible pourrait restreindre l’offre et provoquer des hausses de prix néfastes à l’économie et à l’acceptabilité sociale de la transition énergétique. »

De l’inflation durable

Cette nouvelle source d’inflation liée à la transition énergétique et à la lutte contre les changements climatiques est là pour plusieurs années. L’économiste croit que ce n’est pas un problème, si elle reste sous contrôle.

La politique monétaire des banques centrales devra s’adapter à cette réalité qui complique leur travail, soit le contrôle de l’inflation. La Banque du Canada et les autres banques centrales admettent elles-mêmes qu’elles sont mal outillées pour faire face aux impacts de la transition énergétique, et il est déjà question dans leurs discussions d’augmenter la cible d’inflation ou de tenir compte du prix de la pollution dans la mesure de l’inflation.

Les gouvernements disposent d’une marge de manœuvre plus importante pour aider les entreprises et les consommateurs à s’adapter et pour gérer l’inflation verte, selon l’économiste de Desjardins. Ils peuvent notamment établir des objectifs crédibles, se donner des moyens clairs pour les atteindre et prévoir des correctifs pour les ajuster au besoin.

Réduction des déchets à la source La banlieue appelée à imiter Montréal

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Le Centre de tri Saint-Michel à Montréal

Les villes de la banlieue de Montréal devront bientôt imiter la métropole en interdisant les sacs d’épicerie de plastique, en généralisant la collecte de compost et en limitant la distribution du Publisac.

Publié à 16h04 Mis à jour à 16h47

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Philippe Teisceira-Lessard La Presse

C’est du moins ce que prévoit la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) dans une proposition qui fera l’objet d’une consultation dans les prochains mois. La CMM rassemble les 82 villes du Grand Montréal.

Le document prévoit aussi une interdiction de ramasser les ordures chaque semaine d’ici 2027 dans toute la région afin d’inciter ses 4 millions de résidants à recycler et à composter davantage. Une limite de 26 passages par année du camion-poubelle serait fixée.

Les dépotoirs actuellement utilisés par la région se remplissent à vitesse grand V. Seule solution, selon la CMM : diminuer de façon importante (-10 %) la quantité de déchets produite par chaque résidant de la région métropolitaine. Au total, le Grand Montréal jette 5 millions de tonnes de matière chaque année.

« Les lieux d’enfouissement arriveront à leur capacité maximale d’ici une dizaine d’années, a déclaré la mairesse Valérie Plante, qui préside la CMM, dans un communiqué. Nous devons prendre des mesures fortes et ambitieuses pour favoriser la réduction à la source et le réemploi, et atteindre ainsi le zéro enfouissement. »

La moitié des déchets du Grand Montréal sont enfouis au Complexe Enviro Connexion de Terrebonne, qui devrait être plein en 2029. Les autres dépotoirs sont tous situés à l’extérieur de la région, notamment à Sainte-Sophie-des-Laurentides et à Saint-Thomas-de-Joliette.

La proposition de la CMM fera l’objet de consultations publiques en 2023. Si elle est approuvée, à la fin de 2023 ou au début de 2024, chaque municipalité devra adopter un règlement pour transposer ces règles sur son territoire.

« On a un gros défi »

Émilie Charbonneau, cheffe d’équipe à l’environnement pour la CMM, a participé à la rédaction de ce projet de Plan métropolitain de gestion des matières résiduelles.

En entrevue téléphonique, elle a souligné qu’à peine la moitié des ordures des résidants du Grand Montréal sont enfouies dans la région. En plus des mesures pour réduire à la source la quantité de déchets produits, les maires de la CMM devront aussi entamer une réflexion sur la possibilité d’ouvrir un nouveau dépotoir, si possible dans les limites du Grand Montréal.

« On se rend compte qu’on a un gros défi par rapport à nos résidus ultimes. D’une part, on veut les réduire. D’autre part, ça va nous prendre une solution », a-t-elle dit.

Le document qui fera l’objet de consultation dans les prochains mois permet aussi de constater que la CMM rate ou est en voie de rater plusieurs de ses objectifs de son dernier Plan métropolitain de gestion des matières résiduelles.

En 2020, 50 % des matières recyclables étaient recyclées (objectif 70 % en 2018), un chiffre qui baisse à 29 % pour les débris de construction (objectif 70 % en 2020). Les résidants du Grand Montréal produisent aussi beaucoup plus de tonnes de déchet que souhaité (758 kilos/personne, contre un objectif de 600 kilos/personne en 2020).

« Beaucoup d’efforts à déployer »

Karel Ménard, du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets, n’est pas désespéré par ces résultats.

« Il y a encore beaucoup d’efforts à déployer, a-t-il reconnu en entrevue téléphonique. Ce qui me réjouit, c’est que pour la Ville de Montréal et pour la CMM, la solution ne passe plus seulement par le recyclage, mais surtout par la réduction à la source. »

L’écologiste salue l’idée d’étendre à l’ensemble du Grand Montréal des mesures déjà appliquées dans la métropole quant au Publisac et aux sacs de plastique. « C’est une excellente décision », a-t-il dit. Comme les propositions émanent des villes elles-mêmes, elles ont de bonnes chances d’être adoptées, selon lui.

Mais la meilleure nouvelle du plan de la CMM, a affirmé Karel Ménard, c’est la volonté de réfléchir à l’implantation d’un (ou de plusieurs) dépotoir dans les limites de son propre territoire. Si la Ville de Montréal gérait elle-même ses déchets, les coûts d’enfouissement beaucoup plus élevés forceraient villes et entreprises à réfléchir à de réelles solutions pour détourner massivement les ordures du dépotoir. « On est rendus là. On ne peut plus faire comme il y a 10, 20, 30, 40 ans », a-t-il dit.

GNL Québec Le projet est « mort », confirme Fitzgibbon à la COP27

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon

Le projet d’usine de gaz naturel liquéfié de l’entreprise GNL Québec est bel et bien « mort », a confirmé lundi le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon.

Publié hier à 22h54

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Vincent Larin La Presse

C’est du moins ce qu’il a indiqué au Canada’s National Observer à Sharm el-Sheikh, en Égypte, où il se trouve, en compagnie d’une délégation du Québec, pour participer à la COP27.

Durant la dernière campagne électorale, Radio-Canada avait rapporté que Pierre Fitzgibbon aurait informé le gouvernement fédéral que la Coalition avenir Québec pourrait réétudier le projet GNL Québec, et même l’accélérer, s’il est reconduit au pouvoir le 3 octobre.

Cette question était venue hanter le chef de la CAQ, François Legault, qui avait assuré que la porte était fermée à l’exportation de gaz depuis le Québec.

Devant ces révélations, Pierre Fitzgibbon avait affirmé que « le projet tel qu’il a été présenté » par les promoteurs, et qui avait fait l’objet d’un rapport défavorable du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), ne verrait pas le jour.

« Pour l’instant, ce n’est pas dans les cartons de rouvrir GNL Québec. Ceci étant dit, c’est aux Allemands, au gouvernement fédéral de dire comment ils vont regarder ça. Le fédéral, je leur ai parlé : allez-vous faire un projet [similaire à GNL Québec] au Nouveau-Brunswick ou ailleurs ? Le gaz naturel, il va s’en consommer pour les 10 à 15 [prochaines années] », avait-il ensuite expliqué, en conférence de presse.

« Est-ce qu’on va participer à ça ? Pour l’instant, la population a été claire. […]. Ça va peut-être changer, on va voir », avait-il ajouté.

À mon avis laisser encore planer le doute malgré l’annonce de Fitzgibbon à la COP27 est intolérable. Déjà que notre bilan CO2 au Québec est désastreux, on ne peut certainement pas en rajouter pour plaire à quiconque, n’en déplaise à Ottawa et à l’Allemagne.

Ahuntsic-Cartierville

Agriculture Ahuntsic: deux nouvelles entreprises sur la rue Meilleur

Photo: iStock

Yann Nopieyie

15 novembre 2022 à 20h18 - Mis à jour 15 novembre 2022 à 20h21 2 minutes de lecture

Le quartier de l’agriculture urbaine, situé sur la rue Meilleur à Ahuntsic, accueillera deux nouvelles entreprises. Il s’agit de Vertité et CitiPouss. Tandis que la première se spécialise dans la production de fraises, l’autre souhaite mettre sur pied la première ferme aquaponique au Québec.

Une ferme aquaponique désigne l’idée de combiner un élevage de poissons et une production hydroponique avec des légumes, des fines herbes et des laitues. Les deux productions travaillent de pair puisque l’une va alimenter l’autre. Une petite quantité d’eau issue de l’élevage de poisson et contenant des nutriments peut être utilisée dans une petite zone horticole.

En plus de la ferme aquaponique, CitiPouss souhaite intégrer un café ainsi qu’un kiosque dans ses locaux. Les fraises produites par Vertité en revanche seront conçues à l’intérieur dans un environnement fermé, sans pesticides, dans l’immeuble voisin.

Situé en plein cœur de Montréal à l’Est du District central, le quartier de l’agriculture urbaine est un lieu de production de légumes, de poissons et de fraises. Cela fait près de dix ans que ce projet a été lancé avec les fermes Lufa ainsi que la Centrale Agricole, un édifice qui abrite différentes productions comme du vin, des champignons et du poisson.

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Montréal

Environnement: Montréal se joint à Transition en commun

De gauche à droite : Joaquim Lemieux de la Coalition montréalaise des tables de quartier, Marie-Andrée Mauger, responsable de l’environnement et de la transition écologique au comité éxécutif, Dominique Ollivier, présidente du comité éxécutif et Bertrand Fouss, co-fondateur de Solon Collectif.s Photo: Matéo Gaurrand-Paradot / Métro

Mateo Gaurrand-Paradot

15 novembre 2022 à 15h57 2 minutes de lecture

La Ville de Montréal se joint au partenariat Transition en commun aux côtés d’organismes tel des regroupements de citoyens et des tables de quartier. L’objectif assumé est d’améliorer la participation citoyenne à la transition écologique.

«La participation est au cœur de notre approche», affirme d’ailleurs Dominique Ollivier, présidente du comité exécutif, qui dit s’inspirer du budget participatif comme une démarche ayant permis à certains projets écologiques de voir le jour.

Mme Ollivier assumera, avec Marie-Andrée Mauger, responsable de l’environnement et de la transition écologique au comité exécutif, la coprésidence de la Ville de Transition en commun.

Expliquant sur quoi ce nouveau partenariat pourrait travailler, Mme Auger a cité des projets comme «des solutions de rechange à la possession automobile, l’adaptation des bâtiments résidentiels, le déploiement d’initiatives de partage d’objet ou la déminéralisation de stationnements».

Parmi les nombreux organismes qui se lient avec la Ville autour de ce projet se trouvent entre autres la Coalition montréalaise des tables de quartier, le Conseil des Montréalaises et les écoquartiers.

Joakim Lemieux, de la Coalition montréalaise des tables de quartier, trouve l’initiative intéressante car «tous les quartiers ne font pas face aux mêmes défis», citant l’existence de quartiers plus pauvres. Elle pense que Transition en commun veut «accorder une attention particulière à ces milieux-là».

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