Enseignes et éclairage: règlements dans Ville-Marie

Ce type d’éclairage sera toujours permis avec le nouveau règlement qui va d’ailleurs très largement dans le sens de ton dernier commentaire avec mention par exemple d’un éclairage qui ‘‘doit tendre à mettre en valeur les qualités architecturales [des] bâtiment[s]’’.

Ça ne changera pas grand chose sinon que les nouveaux éclairages devront être statiques et dirigés vers/sur le bâtiment concerné. Dans les exemples de constructions récentes, hormis la Maison Manuvie, je n’en vois pas qui dérogent réellement à ce règlement.
Soit A. C’est déjà trop pour la ville ou B. celle-ci a eu vent d’intentions de projets ‘‘démesurés’’ dont elle préfère en anticiper les potentiels excès.

On est tous d’accord pour dire que le gyrophare de la PVM est magnifique mais qu’adviendrait-il de sa beauté si ses faisceaux finissaient par se croiser à d’autres ou qu’un promoteur décidait d’entrer dans une compétition d’éclairage dynamique pour asseoir son nouveau ‘‘landmark’’, ça pourrait donner lieu à beaucoup de dérapages.

@OusmaneB Je comprends ton point et je vais essayer de faire du même constat une lecture plus optimiste :grin:
Comme je le pense plus haut, réglementer l’éclairage est nécessaire pour ce qu’il apporte à la métamorphose identitaire d’une ville et doit permettre d’en encadrer les potentiels futurs débordements. En revanche, on tue dans l’oeuf toute tentative d’innovation qui tendrait vers le grandiose et qui pourrait distinguer la ville encore davantage sur le plan international. C’est toute la différence entre avoir un droit de regard et un pouvoir décisionnel VS imposer de manière absolu un règlement à des fins possiblement idéologiques (mais on ne peut pas reprocher à un parti politique d’avoir une vision qui est la sienne et pour laquelle il a été élu).

Là où je suis positif c’est qu’en augmentant la contrainte, on finit par raffiner les propositions et éviter ainsi l’accumulation d’éclairage peu distinctifs qui pullulent sur des bâtiments de 10 étages mais au contraire (je l’espère!) ajouter une pression et une ‘‘conscience stylistique’’ qui justement pourraient permettre de ne garder que le meilleur. Dès le moment où tu déroges à une règlementation, il te faut les (bons) arguments et les études nécessaires qui permettront de convaincre des bénéfices d’un tel projet. Seulement, pour que ce ‘‘meilleur’’ se concrétise et n’ait pas trop le goût du compromis et de la demi-mesure, ça impose une meilleure collaboration/entente entre les intérêts privés, la vision idéologique des élus et le département d’urbanisme…

Sur l’autre forum, après la victoire de PM, je me souviens que certains parlaient du biais anti-hauteur de la Mairesse qui annonçait une mort des grands développements immobiliers. 1Sq Phillips, Maestria et VSLP plus tard, on se rend bien compte qu’il n’y a rien de catégorique!

Exactement je suis d’accord avec ta vision. Qu’on exige plus de qualité et tout ça c’est bien. Mais qu’on interdise point final c’est franchement nul comme décision et c’est juste frustrant.

C’est quoi la définition exacte d’éclairage dynamique? Pour moi, ça inclue des changements de couleurs, le 1501, Marriott et Sun Life seraient donc des éclairages dynamiques.

J’aime beaucoup quand la biosphère est éclairée en couleur, je trouve ça magique, comme le pont. Toujours en blanc ce serait bof.

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Cette photo de Paul Eifert prise le 21 décembre 2014 (flickr)
À part le Complexe Desjardins qui est très flash, les autres sont assez sobres

Imgur

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Dans le but de permettre la comparaison, voilà une autre que j’ai prise il y a un an

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Chaque fois que je vois la tour KPMG, je suis déçu qu’il ne soit plus éclairée… Et les colonnes de la tour de la Bourse!
:cry:

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La Place Victoria est encore en rénovation (Tour de la Bourse) donc j’ai encore espoir d’un éclairage architectural des colonnes. Pour la KPMG c’est un mystère.

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Les jeux de lumière qui ont été rajouté depuis quelques années au sommet de certains édifices sont très intéressant. Ils donnent une nouvelle dynamique au ‘‘skyline’’ et animent beaucoup le centre-ville surtout lorsqu’on le regarde de plus ou moins loin. C’est une belle réussite mais ça reste dans les hauteurs.

Par contre, mon désir serait de voir des ajouts de jeux de lumière au niveau de la rue, ou disons à hauteur d’homme. Lorsqu’on déambule sur Sainte-Catherine, on veut se faire éblouir par la foule, par les vitrines de commerces, par le dynamisme de la rue et…et par l’animation visuelle. C’est à ce niveau que Montréal n’a pas encore trouvé sa marque de commerce. Il me semble que l’on pourrait être plus permissif et autorisé certains excès à certains endroits afin de rendre nos soirées de novembre à mars un peu plus gai.

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Il y a plusieurs édifices à Montréal qui mériteraient un éclairage architectural: l’ancien siège social de la Banque Royale sur Saint-Jacques, le CIBC, la gare Windsor (on espère apres les rénos), Marie-Reine-Du-Monde, le Dominion Building, l’immeuble Bell, la basilique St-Patrick, le Rizt-Carlton, etc. Parmi les bons coups récents: le clocher Saint-Jacques sur St-Denis et le New York Life Insurance sur la Place d’Armes.

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En parlant d’éclairage, plusieurs places publiques et parcs ont besoin d’un refresh de leur appareils d’éclairage. Juste à prendre le Quartier International qui à l’époque était une réussite et nous a donné plusieurs espaces de qualité.

Cependant juste au Square Victoria, presqu’aucun des spots au sol dans les fontaines et dans les carrées d’arbres ne fonctionnent et des fois la reine n’est pas illuminée et que dire de l’entourage de métro Guimard qui n’a jamais ses ampoules allumées et qui aurait besoin d’un sérieux coup de peinture (I’m talking to you STM).

Le Vieux-Montréal avait un plan lumière il y a quelques années, je trouve dommage qu’on n’ait pas continué pour mettre en valeur des bâtiments qui sont hors des sentier touristiques, car plusieurs merveilles architectures ne se trouvent pas sur St-Paul ou autour de la Place Jacques-Cartier. Cependant plusieurs ont opté pour des éclairages de couleurs, comme certains hôtels sur St-Jacques, et mériterait d’être ramené au blanc-jaune-orange pour mettre en valeur la pierre.

Car l’éclairage architectural peut avoir des couleurs, mais des fois certains agencement donne des résultat mitigés, car les touches de couleurs doivent être placés de façon à avoir un sens et donne un certain message, pas juste éclairage en bleu ou rouge.

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À la lecture des commentaires, il serait important de préciser que tout ce que émane d’un Arrondissement ou la Ville n’est pas politique. L’ancien maire donnait l’impression d’être responsable de tous les dossiers, mais ce n’est tout simplement pas le cas (et même physiquement impossible).

Mis à part la protection patrimoniale de certaines enseignes emblématiques, qui fait suite à la réaction populaire et médiatique du retrait de l’enseigne Archambault, je suis certain que les nouvelles dispositions réglementaires ne proviennent pas d’orientation des élus de Ville-Marie. Pour l’avoir lu, le règlement est long et principalement technique et vise surtout à mettre à jour les articles sur les enseignes publicitaires et commerciales.

D’ailleurs on annonçait déjà en septembre 2017 (avant les élections) que l’arrondissement de Ville-Marie travaillait sur une réglementation concernant l’éclairage commercial.

Concernant l’éclairage extérieur des édifices, ces mesures ne sont pas nouvelles pour plusieurs grandes villes, qui les adoptent pour des raisons environnementales et de santé (c’est d’ailleurs les raisons évoquées dans notre règlement). Il est d’ailleurs surprenant que Montréal n’ait pas déjà une réglementation sur l’éclairage… on semble être en retard.

Parmi les dispositions du Toronto Green Standard adopté en 2018, certaines concernent justement à l’éclairage des édifices en hauteur. Quelques extraits :

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Sans rentrer dans les détails, ces dispositions deviendront obligatoires pour tout nouveau développement en 2022. Pour l’instant, elles sont sujettes à des incitatifs financiers (si plusieurs autres critères sont atteints également). De ce que je lis, Vancouver s’enligne également pour adopter des règles en matière de durée de l’éclairage.

On se rappellera également que l’éclairage de la Tour Effel se ferme à 1h (tout comme celui de la tour du CN d’ailleurs). Le document initial de la VdM de 2018 dit d’ailleurs s’inspirer des règles parisienne qui obligent notamment l’extinction des éclairages des façades des bâtiments au plus tard à 1 h du matin. Si je comprends bien, l’éclairage à Paris et des autres villes en France est régit par la Loi portant engagement national pour l’environnement (Grenelle II) et plus récemment, l’arrêté du 27 décembre 2018.

Bref, je suggère de discuter de ce règlement sans inutilement le politiser et faire comme si nous, Montréalais, étions les seuls à régir l’éclairage extérieur. :slight_smile:

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C’est qui « nous » ?

Dans ma dernière phrase? Nous, montréalais. :confused:

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Je pense que personne ici n’est contre le fait de régir l’éclairage ou les écrans. Mais en interdisant on obtient rien. On empêche juste tout créativité. Et toutes les villes que tu as cité sont beaucoup beaucoup plus flashy que Montréal. Donc ça n’invalide en rien le fait qu’on dise que ce nouveau règlement limite les ambitions dans une ville où en a déjà pas assez à mon goût. Et je suis contre le fait qu’une minorité puisse imposer de rendre plus « terne » et asceptisée une ville sans que les gens aient leur mot à dire. Mais bref je pense qu’on a fait le tour de la question.

Tu as manqué les consultations publiques.

AJOUT : Et dans les documents présentés plus hauts, on parle de discussion avec des partenaires comme le Quartier des spectacles depuis 2018 au moins.

Je regardais un vidéo de la ville de Shenzhen en Chine et je trouve qu’ils sont vraiment créatif avec l’éclairage de leurs tours. Je dois avouer que certaines des animations sur les immeubles sont vraiment impressionnate. J’aimerais bien voir certains éclairages de différents immeubles du centre-ville être connecté comme dans le vidéo sans tomber dans quelques choses qui est trop «excessif».

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Merci pour cette information ! Je n’étais pas au courant que cette intention de loi remontait à 2017 déjà (et on imagine que l’idée n’est effectivement pas récente car comme tu le dis, il est très surprenant qu’aucune règlementation n’ait été développée concernant l’éclairage auparavant – j’ai dans mon cas eu cette révélation-surprise à la lecture comparative des deux règlements)

J’en extrait une page (un combiné des pages 14 et 15 sur la version PDF) qui me semble être la plus pertinente pour le sujet qui nous concerne. On y trouve aussi quelques embryons de réflexions intéressantes quant à la manière d’adopter une telle règlementation ainsi que les critères et les autorités qui pourraient (légitimement) la définir.

Attention! Hormis l’éclairage non-statique au-delà de 16m, il n’est pas question d’interdire quoi que ce soit concernant l’affichage lumineux mais plutôt de ‘’contenir’’et anticiper les éventuels excès, ce qui est en soi une bonne nouvelle et n’affectera pas le caractère ‘’dynamique’’ des rues (la présentation vidéo partagée par Alex montre que de nombreux commerces n’utilisaient d’ailleurs que très peu du volume total précédemment autorisé pour leurs affichages lumineux).

De plus, l’éclairage évènementiel reste une option valable pour pallier ce que tu qualifies d’un ‘’manque d’ambition’’. Et puis ce sont parfois les meilleurs évènements qui finissent par se pérenniser et/ou devenir des landmarks… C’est un peu aussi ce que je voulais dire en reprenant ton argumentaire plus haut.

Là où mon raisonnement diverge fondamentalement du tien, c’est que tu apposes une lecture idéologique systématique aux décisions de la ville (et je ne te reproche absolument pas de le faire !)… Comme je te lis souvent, tu te soucies de l’aspect concurrentiel de Montréal dans une économie mondialisée mais également, en creux, des questions liées à l’identité de la ville et sa diffusion-promotion à l’international. Et ce sont des questions légitimes… Questionner et (re)chercher à définir le modèle identitaire de Montréal (y compris par le biais de la comparaison) ne date pas d’hier et les réponses/stratégies sont multiples. Maintenant, est-ce que l’on souhaite voir Grand ou Grandiose, promouvoir la ville pour son histoire et son patrimoine ou pour son divertissement, répondre à des problématiques locales ou faire valoir l’innovation dans une logique de compétition et de positionnement de la ville sur le plan international (l’un n’excluant pas l’autre ; voir le réseau sous-terrain et le métro).

Je ne suis pas non plus en accord avec ta conclusion qui est de penser que la ville souhaiterait faire de Montréal ‘’un petit village’’. Ce que tu prends pour de l’aseptisation me semble relever davantage d’une logique d’homogénéisation qui n’est pas nécessairement réductrice. En revanche, si je pense que la ville doit tout faire pour être un milieu de vie agréable, respectueuse de l’environnement et de son patrimoine, en plus de trouver un caractère aliénant aux éclairages ‘’parasitaires’’ et la publicité en général (donc a priori j’irais dans un sens beaucoup plus radical que le présent règlement), tes commentaires ont pu me pousser dans mes retranchements. Il est toujours important de savoir remettre les canons de son époque en question et ce que tu avances sur les qualités d’une ville vivante (soit non aseptisée) est également quelque chose qui m’intéresse particulièrement. Je prends l’exemple de Time Square où l’accumulation de ce que l’on considère aujourd’hui comme de la pollution visuelle a finalement abouti en une destination touristique en soi où la valeur publicitaire intrinsèque des billboards n’est plus le sujet d’intérêt autant que ne l’est leur organisation spatiale chaotique et saturée. Pour singer le titre de l’ouvrage d’Ad Reinhart, Art-as-Art évoquant l’autonomie de l’œuvre d’art, j’en propose la définition de billboards-as-billboards, où ce serait finalement l’intensité lumineuse et sa surcharge qui prime et anime la rue, au détriment du contenu (d’un point de vue touristique), la pollution visuelle aurait donc sa propre autonomie ‘’en tant que pollution visuelle’’ mais n’en serait plus une et deviendrait son propre sujet.

Soyons ironique un peu : La notion de Beau étant elle-même relative, pourquoi ne pas envisager une stratégie pour accommoder le laid ?(soyons fou!) Bien que je ne doute pas que les aspérités se dessineront par elles-mêmes et de manière tout à fait organique, c’est aussi ça la ville.

Aussi pour répondre à Alex qui met en garde contre la dérive que pourrait prendre ce fil, je pense qu’il ne faut pas non plus exclure toute forme d’idéologie (au sens neutre) que l’on pourrait analyser de manière sous-jacente dans une telle décision ; elle fait part d’une certaine vision de la ville, d’un certain modèle social, urbanistique, économique, écologique, identitaire autant qu’elle s’inspire elle-même de modèles existants – elle donne donc, nécessairement, matière à argumentation.

Je ne cherche cependant pas absolument à politiser ce sujet. Argumenter contre moi-même est une méthode dialectique que je m’autorise de temps à autre afin d’effectuer une auto-révision de mes convictions et c’est ce que j’ai souhaité faire ici et aussi ce qui m’a permis d’élargir ma vision. C’est aussi ce qui donne une certaine ambivalence à mes propos puisque j’essaie de considérer différents points de vue.

Il est toujours délicat de jouer le jeu des transpositions en décontextualisant ce qui fait que ces règlements ont une certaine pertinence (même si c’est légitime de s’en inspirer). Contrairement à Montréal, Paris (intra-muros) connait une extrême porosité et mixité dans son zonage, à l’exception des 19 et 20ème arrondissements, les règlementations concernant l’éclairage nocturne a donc une toute autre cohérence du fait que les habitations donnent quasi systématiquement sur un commerce – il est donc primordial d’accommoder l’occupant du logement avant l’intérêt publicitaire.

Autrement, le style de vie n’y est pas non plus le même – il y a aussi ce concept que le soir est un moment de repos, comme le dimanche – les bars sont ouverts beaucoup plus tard mais l’’utilisation de la nuit’’ n’est pas tout à fait la même qu’elle peut l’être ici comme en témoigne la forte présence de dépanneurs et de fast-food 24h. C’est aussi la stratégie de communication de ce style de vie qui fait de Paris un intérêt touristique en soi (et donc un enjeu économique) qu’il faut préserver.

Ce sont les spécificités de Montréal en tant que ville francophone Nord-Américaine qui sont intéressantes et celles que l’on décide de mettre en avant et ça relève nécessairement d’une décision, d’un point de vue particulier (pas forcément directement des élus ni d’un parti politique spécifique). Pour définir Montréal, faut-il s’inspirer de Paris, de Toronto, de New-York ou bien simplement… de Montréal ?

Tout sujet peut cacher une composante politique. Pas nécessairement, ni inutilement.

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Quand des arguments sont si bien présentés, bien que les avis puissent diverger, je ne peux qu’applaudir. Merci pour la discussion et pour les idées intéressantes que tu apportes.

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