Électrification des transports

Vélos-cargo électriques. On les voit de plus en plus à Montréal.

Les vélos électriques, une solution logique pour la livraison à domicile?

La compagnie FedEx a commencé à faire des livraisons à l’aide de vélos électriques.

PHOTO : RADIO-CANADA / CBC NEWS

CBC News
Publié hier à 14 h 31

Dans certaines villes canadiennes, des entreprises de livraison de colis échangent leurs camions contre des vélos électriques.

La hausse de la popularité de tels services, accélérée par la pandémie et décuplée par le magasinage des Fêtes, signifie que les défis de logistique auxquels ces entreprises font face vont aussi en augmentant. Si d’énormes flottes de camions de livraison continuent d’être la solution préconisée, certaines compagnies tentent l’innovation et livrent certains colis avec l’aide de vélos électriques.

FedEx a commencé à livrer des colis dans le centre-ville de Toronto en utilisant de tels vélos pendant l’été et cherche maintenant à étendre le programme à d’autres villes du Canada.

Purolator et deux petites entreprises de messagerie font partie d’un projet pilote similaire appelé projet Colibri, lancé à Montréal l’année dernière. Depuis, Purolator a six ou sept vélos électriques alors qu’il n’en avait qu’un seul l’an dernier. Selon l’entreprise, environ 5000 colis sont livrés chaque semaine à l’aide de ces vélos. Il s’agit du même nombre de livraisons que pour les quatre derniers mois de 2019 combinés.

Résoudre certains problèmes

Pourquoi passer aux vélos électriques? Parce qu’à mesure que les achats en ligne se développent, l’impact des livraisons par camions et camionnettes devient de plus en plus problématique. Le transport est déjà la deuxième source d’émissions de gaz à effet de serre au Canada, après le pétrole et le gaz, avec 25 %.

En Ontario, le transport est à la première place des sources d’émissions, selon l’Institut Pembina, un groupe de réflexion canadien axé sur l’énergie propre.

En septembre, Statistique Canada a indiqué que les ventes du commerce électronique avaient augmenté de 74 % par rapport à l’année précédente.

Mais les livraisons en ligne ont également d’autres effets négatifs, par exemple :

  • L’encombrement du trafic en ville
  • La pollution de l’air
  • Des problèmes de stationnement
  • Une menace pour la sécurité des piétons et des cyclistes

Nous nous attaquons vraiment à tous ces problèmes à la fois, selon Mickael Brard, chef de projet à Jalon Montréal, l’organisation à but non lucratif financée par la ville et à l’origine du projet Colibri.

Ces impacts ne touchent pas seulement les habitants des villes, mais aussi les entreprises de livraison elles-mêmes.

Les contraventions de stationnement sont un problème important pour nous, a déclaré Jeff Gilbert, directeur des opérations au centre-ville de Toronto pour FedEx. Et puis les gaz à effet de serre. Nous cherchons donc un moyen nouveau et innovant pour cette livraison du dernier kilomètre.

Plus efficace que les camions

Le terme dernier kilomètre désigne la dernière étape de la livraison d’un centre de tri au domicile ou au bureau du client. Il s’agit d’une étape difficile sur le plan logistique qui peut représenter 30 à 60 % du coût de la livraison.

Mais les vélos de fret électriques peuvent surmonter certains des problèmes que posent des rues étroites et encombrées.

Les vélos sont très agiles, nous pouvons donc nous déplacer dans toute la ville très rapidement, selon M. Gilbert.

Jeff Gilbert est directeur des opérations au centre-ville de Toronto pour FedEx.
PHOTO : RADIO-CANADA / OLIVER WALTERS/CBC NEWS

Selon une analyse du projet Colibri, un vélo électrique est 30 à 40 % plus efficace qu’un camion en termes de livraisons à l’heure.

Nous pouvons être à la fois plus efficaces et plus durables, ajoute M. Gilbert. Nous voulons le prouver aux autres entreprises et aux gouvernements.

Les employés apprécient aussi.

Yuri Mitroff, un coursier de FedEx à Toronto, se rappelle la première fois qu’il a pris l’une des trois bicyclettes électroniques de la société. Ces vélos, de fabrication danoise, exigent que le conducteur pédale pour enclencher le moteur, ce qui permet de transporter de lourdes charges malgré la présence de collines, par exemple.

Yuri Mitroff affirme que l’exercice et le grand air sont très appréciés.
PHOTO : RADIO-CANADA / OLIVER WALTERS/CBC NEWS

Je n’avais pas l’impression de travailler et j’ai fait beaucoup d’exercice, j’ai pris beaucoup de vitamine D, j’ai pris beaucoup de soleil, explique M. Mitroff.

De grands projets d’expansion

Ce succès jusqu’à présent a incité FedEx et le projet Colibri à viser des expansions.

FedEx a déjà commandé 40 vélos de fret électrique supplémentaires pour le printemps et envisage de les déployer non seulement à Toronto, mais aussi à Montréal, Vancouver et peut-être Ottawa, selon M. Gilbert.

Le projet Colibri, qui utilise un ancien dépôt de bus comme plateforme de chargement et de distribution à Montréal, espère ajouter deux ou trois autres centres de distribution similaires et inviter d’autres entreprises à y participer. M. Brard estime que cinq à dix centres de distribution seraient suffisants pour toute la ville.

Mais dans les deux cas, des défis se présentent. D’une part, la pandémie a provoqué une pénurie mondiale de ce type de vélos.

Selon Sam Starr, un consultant en logistique du vélo basé à Vancouver, la plupart de ces vélos sont fabriqués en Europe. Ils coûtent cher non seulement à l’importation, mais aussi à l’entretien et à la maintenance, explique-t-il.

M. Starr suggère que les gouvernements encouragent l’utilisation de cette technologie. Par exemple :

  • Des rabais pour compenser le coût des vélos de transport électronique pour les entreprises. (Certains ont été récemment lancés en Colombie-Britannique)
  • Des incitations pour encourager la fabrication de vélos électriques au Canada
  • Des réglementations pour permettre leur utilisation; par exemple, les limites de vitesse et de poids des vélos électriques varient selon les provinces et peuvent constituer un obstacle
  • Des réglementations telles que des redevances liées à la baisse des émissions de gaz à effet de serre
  • Des infrastructures telles que des pistes cyclables et des zones de chargement en bordure de trottoir

Des centres de distribution, comme celui utilisé dans le cadre du projet Colibri, sont également des infrastructures essentielles, selon M. Starr, et nécessitent des partenariats entre les gouvernements et les entreprises.

Cela ne peut pas être fait uniquement par l’industrie privée. Il faut vraiment une collaboration publique.

Le reportage TV à CBC

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Dans le Plateau, je dirais que c’est rendu quotidien dans mon coin, pour un gros transporteur. J’en vois un pratiquement chaque fois que je sors!

J’espère que les fabricants de vélo locaux (ex: Garneau) vont se réveiller un jour et commencer à s’adapter à ce nouveau marché. La majorité d’entre eux font encore exclusivement ou presque exclusivement dans la conception et la fabrication de vélos de sport.

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C’est sûr qu’il faudrait de réveiller car c’est un marché prometteur qui ira grandissant. Seulement il y a trois options possibles: la première faire de la recherche pour concevoir un nouveau vélo, ce qui peut prendre beaucoup de temps et demander de gros investissements.

Deuxièmement acheter le concept, ou une franchise ou organiser un partenariat avec une entreprise déjà établie. Ou tout simplement acheter une entreprise (ou une partie) qui produit déjà ce genre de vélos.

Dans tous les cas c’est un concept gagnant qui rejoint l’esprit du développement durable, surtout que les livraisons sont en pleine croissance et que l’on peut croire que ce n’est qu’un début.

:+1:

Les péages seront gratuits pour les véhicules électriques au-delà du 31 décembre 2020

Montréal, le 18 décembre 2020 Dans la foulée de la mise en œuvre du Plan pour une économie verte 2030, le gouvernement du Québec s’engage à maintenir, au-delà du 31 décembre 2020, la gratuité des péages des autoroutes 25 et 30 pour les propriétaires de véhicules électriques immatriculés au Québec.

Le ministre des Transports et ministre responsable de la région de l’Estrie, M. François Bonnardel, et le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, M. Benoit Charette, en ont fait l’annonce aujourd’hui.

Lancé en 2016, le projet pilote de gratuité des péages aux véhicules électriques viendra à terme le 31 décembre 2020. En raison du succès qu’a connu cet incitatif, la gratuité sera maintenue afin de poursuivre la mise en œuvre de l’une des priorités du gouvernement en matière d’économie verte, soit d’accélérer le rythme de l’électrification des véhicules au Québec.

Citations

Le gouvernement du Québec prend des moyens concrets afin de lutter contre les changements climatiques, entre autres par la réduction des gaz à effet de serre provenant du secteur des transports. Notre hydroélectricité, une source d’énergie propre et renouvelable, disponible en abondance et à un coût compétitif, constitue un atout inestimable sur ce point. L’achat de véhicules électriques doit continuer à être favorisé afin que ceux-ci soient de plus en plus nombreux sur les routes du Québec. - François Bonnardel, ministre des Transports et ministre responsable de la région de l’Estrie

Au Québec, en 2035, 100 % des ventes de véhicules automobiles constitueront des ventes de véhicules électriques, et la vente de véhicules à essence sera interdite. L’électrification des transports est au cœur de notre Plan pour une économie verte 2030. Le secteur des transports est responsable de 43 % des émissions de GES. Il est donc nécessaire de poser des gestes qui encourageront l’achat de véhicules électriques. - Benoit Charette, ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques

Faits saillants

  • Pour bénéficier de cette mesure, le propriétaire d’un véhicule électrique admissible doit s’adresser à l’un ou l’autre des exploitants (Concession A25 ou Nouvelle Autoroute 30), afin de procéder à l’ouverture d’un compte client et d’obtenir le transpondeur requis. Les propriétaires d’un véhicule électrique déjà équipé d’un transpondeur n’auront pas d’autres démarches à effectuer.

  • Depuis le début du projet pilote, en 2016, le nombre de passages de véhicules électriques aux péages a doublé annuellement, passant de 157 000 en 2016 à 344 000 en 2017, et de 642 000 en 2018 à 1 100 000 en 2019.

  • Le Plan pour une économie verte 2030 fixe un objectif de 1,5 million de véhicules électriques en circulation sur les routes du Québec en 2030, ce qui correspond à 30 % des véhicules automobiles légers.

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Des véhicules électriques dans 100 écoles de conduite au Québec!

NOUVELLES FOURNIES PAR Cabinet du ministre des Transports | Janv 28, 2021, 14:00 ET

QUÉBEC, le 28 janv. 2021 /CNW Telbec/ - Le gouvernement du Québec déploie la deuxième phase du projet pilote e-roule qui vise à soutenir l’électrification des véhicules des écoles de conduite. Le ministre des Transports et ministre responsable de la région de l’Estrie, M. François Bonnardel, ainsi que le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, M. Benoit Charette, annoncent que 70 écoles de conduite supplémentaires pourront bénéficier d’une aide financière afin d’électrifier leur flotte de véhicules, d’adapter la formation de leur personnel et d’installer des bornes de recharge.

À terme, 100 écoles de conduite participeront au projet pilote et environ 35 000 élèves pourront tester une quinzaine de modèles de voitures électriques partout au Québec.

Citations

« Le projet pilote e-roule permet d’encourager plus d’écoles de conduite à effectuer une transition vers des véhicules zéro émission et d’en faire valoir les avantages auprès des apprenties conductrices et apprentis conducteurs. Ces actions concrètes posées par notre gouvernement s’inscrivent dans notre volonté d’accélérer l’électrification de nos transports et ainsi de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports. »

François Bonnardel, ministre des Transports et ministre responsable de la région de l’Estrie

« Grâce à l’appui financier de notre gouvernement, une centaine d’écoles de conduite pourront entamer l’électrification de leur parc de véhicules, ce qui répond directement aux objectifs de notre ambitieux Plan pour une économie verte 2030, dévoilé en novembre dernier. Plus nous aurons de véhicules électriques sur nos routes, plus nous pourrons réduire nos émissions de gaz à effet de serre. »

Benoit Charette, ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques

Faits saillants

  • Ce projet pilote est doté d’une enveloppe budgétaire de 4,5 M$ octroyée dans le cadre du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques.
  • Le projet pilote est mis en œuvre par la Fondation québécoise d’éducation en sécurité routière (FQESR).

Liens connexes

Communiqué de presse sur les 4,5 M$ pour soutenir l’acquisition de véhicules électriques dans les écoles de conduite
Projet pilote e-roule
Fondation québécoise d’éducation en sécurité routière

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SOURCE Cabinet du ministre des Transports

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Dans le même dossier pour la filière transport électrique

Saint-Michel-des-Saints et Bécancour Québec dit oui au projet de Nouveau Monde Graphite

PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK

Actuellement, le marché du graphite est concentré en Chine, qui produit 67 % des besoins mondiaux.

Nouveau Monde Graphite a reçu le feu vert du gouvernement du Québec pour aller de l’avant avec la construction d’une mine de graphite, d’un concentrateur et d’une usine de transformation qui produira des matériaux de batteries à Bécancour.

Publié le 10 février 2021 à 10h00

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Hélène Baril Hélène Baril
La Presse

Le décret gouvernemental permettra le début de travaux estimés à 350 millions à Saint-Michel-des-Saints, où sont situés la mine et le concentrateur, et d’amorcer la production commerciale de graphite sphérique enrobé à Bécancour.

La production commerciale de matériaux de batteries pourra commencer dès cette année, dans une partie de l’usine d’Olin située dans le parc industriel. D’autres investissements de plusieurs centaines de millions sont prévus pour augmenter la capacité de transformation dans de nouvelles installations qui seront construites à Bécancour.

Si tout se passe selon les plans, Nouveau Monde Graphite deviendra la plus grande opération de graphite en Occident, selon son président-directeur général, Éric Desaulniers.

L’entreprise, qui compte la Caisse de dépôt et placement et la firme spécialisée Pallinghurst parmi ses actionnaires, vient de conclure un financement privé qui lui permet de faire avancer son projet. « On a 35 millions en caisse, précise Éric Desaulniers. Mais c’est sûr que plus tard dans l’année, on va avoir besoin de nouveau financement. »

Nouveau Monde Graphite examine plusieurs options, dont celle d’inscrire ses actions au NASDAQ. « On s’intéresse à une Bourse majeure, confirme le PDG. Le marché américain est en pleine ébullition et il y a beaucoup d’intérêt pour le secteur des véhicules électriques. »

Le titre de NMG a fini la journée de mardi à 1,99 $ à la Bourse de croissance canadienne, en hausse de 6,4 %. Depuis un an, le titre a varié entre 12 cents et 2 $.

Un producteur à bas coût

L’étude de faisabilité de Nouveau Monde Graphite prévoit que le graphite coûtera 382 $ US la tonne à extraire et pourrait être vendu sous forme de concentré à 1500 $ US la tonne. Une fois transformé en graphite sphérique à l’usine de Bécancour, sa valeur sur le marché pourrait atteindre 6800 $ US la tonne.

Le projet de Nouveau Monde Graphite a suscité de l’opposition à Saint-Michel-des-Saints, où on retrouve une concentration importante de villégiateurs. « On a un grand appui à Saint-Michel-des-Saints, assure Éric Desaulniers, mais un projet minier ne fait jamais l’unanimité. »

L’entreprise s’est engagée à respecter les recommandations du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, qui a examiné son projet. Elle fait valoir que la mine et les installations de traitement seront alimentées en énergie propre par Hydro-Québec et que sa localisation au centre du Québec lui donne un accès direct et stratégique aux marchés de l’Europe et des États-Unis.

Actuellement, le marché du graphite est concentré en Chine, qui produit 67 % des besoins mondiaux. Utilisé depuis longtemps comme produit réfractaire, le graphite est de plus en plus demandé chez les fabricants de batteries pour les véhicules électriques.

Selon Nouveau Monde Graphite, la demande mondiale de graphite pour les batteries augmente de 20 % par année depuis 2012, et l’offre deviendra insuffisante à compter de 2023.
https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2021-02-10/saint-michel-des-saints-et-becancour/quebec-dit-oui-au-projet-de-nouveau-monde-graphite.php

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Intéressante vidéo qui met en lumière l’absence de leadership du gouvernement fédéral américain sous l’administration Trump, qui a complètement négligé tous les aspects environnementaux pour le développement de véhicules électriques, en favorisant le statu quo des véhicules à essence.

Maintenant un véritable défi pour l’administration Biden qui devra déployer d’immenses efforts pour inverser cette tendance des derniers 4 ans, qui joue contre l’industrie des VE. Un retard qui pourrait coûter cher aux américains et qui demandera une plus grande coordination de la part de tous les partenaires, afin de standardiser les systèmes de chargement et leur installation partout sur le territoire national, comme cela se fait actuellement à grande échelle dans l’Union Européenne.

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Reportage de Marie-Josée Paquette-Comeau, présenté au TJ18h mercredi (17 février), sur le manque de bornes de recharge, particulièrement en ville :

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C’est clair que la logistique doit suivre la croissance de l’automobile électrique puisque les bornes sont indispensables à la mobilité des automobilistes. Il faudra vraiment que le gouvernement provincial soit cohérent avec ses choix. Or, il n’a pas d’autre alternative que de devancer l’installation des bornes et non pas être à la remorque du mouvement. Malheureusement la CAQ est très mauvais élève en matière d’environnement et semble totalement dépassée par son manque de vision.

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Véhicules électriques Des Montréalais s’imposent dans le recyclage des batteries

PHOTO FOURNIE PAR GENERAL MOTORS

La croissance de la demande en batteries dans l’automobile d’ici 2030 forcera l’utilisation de matériaux recyclés dans leur composition.

Les constructeurs d’automobiles ont à peu près tous l’objectif de vendre annuellement des millions de véhicules électriques dès 2025. Où vont-ils trouver tout ce nickel, ce cobalt et ce lithium ? Une partie de la réponse se trouve à Anjou, où Lithion a ouvert une usine qui démontre les vertus de sa technologie de recyclage des piles au lithium-ion usagées.

Publié le 22 février 2021 à 10h33

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Alain McKenna Alain McKenna
Collaboration spéciale

Lithion a ouvert il y a un an exactement cette usine d’Anjou qui fonctionne en deux temps : d’abord, elle réduit en poudre des piles usagées. Ensuite, elle transforme cette poudre en matériaux qui peuvent être réutilisés dans la fabrication de piles neuves. Elle récupère jusqu’à 95 % des composants des piles qu’elle reçoit, assure Lithion, ce qui en fait un leader nord-américain du recyclage de batteries.

Cette usine a recyclé 200 tonnes de batteries en un an, ce qui est peu. Ses dirigeants expliquent qu’il s’agit d’un projet de démonstration et qu’une « vraie » usine devrait être construite d’ici 2023, qui recyclera annuellement 7500 tonnes de matériaux, soit l’équivalent des piles de 20 000 véhicules électriques ou hybrides branchables. « Cela suffira pour récupérer les batteries d’à peu près tous les véhicules électriques en fin de vie du Québec et peut-être même de l’Ontario », explique Jean-Christophe Lambert, responsable du développement des affaires pour Lithion.

Lithion a l’appui du gouvernement du Québec dans son projet. Le recyclage des matériaux de batteries fait partie de la stratégie québécoise pour se tailler une place dans le secteur automobile nord-américain. Cela augure plutôt bien : Lithion devrait annoncer dans les prochains jours qu’un des principaux constructeurs de véhicules établis au Canada se joindra à son projet de recyclage de batteries.

Vers un seuil minimal de matériaux recyclés

Contrairement à ce que plusieurs craignent, les batteries des véhicules électriques ou hybrides ne finissent pas toutes à la poubelle. Il existe plusieurs utilisations pour leur assurer une deuxième vie. Mais la demande dans le transport risque de rendre le recyclage plus populaire que la réutilisation. « La demande va bondir dans les prochaines années et déjà, l’industrie risque la pénurie de matériaux neufs d’ici 2026 si elle ne fait rien », assure M. Lambert.

Cela rendra le recyclage plus attrayant, d’autant plus que plusieurs batteries sont rejetées dès leur fabrication parce qu’elles ne respectent pas les normes. Juste là, ce sont des matériaux facilement recyclables.

En Europe, on a déjà prévu le coup.

La Commission européenne vient d’adopter un cadre juridique obligeant les constructeurs de véhicules électriques à n’utiliser à partir de 2024 que des batteries dont on peut établir l’empreinte écologique, et qu’on pourra ensuite recycler.

La part minimale des batteries recyclées passera de 45 % à l’heure actuelle à 65 % en 2025, puis à 70 % en 2030.

« C’est le premier geste que nous faisons pour créer une économie circulaire dans le transport. Les batteries sont un secteur crucial de l’économie. La valeur de leurs composants est élevée et il faut s’assurer qu’ils ne finissent pas dans des sites d’enfouissement », explique le commissaire européen à l’Environnement, Virginijus Sinkevičius.

Vers une baisse du coût

Les élus européens comptent aller plus loin en garantissant que les batteries neuves contiendront un seuil minimal de matériaux recyclés. Dans un contexte où ils prévoient que la demande mondiale sera multipliée par 14 d’ici 2030, cela aidera à la croissance de leur production. Leur coût devrait aussi s’en trouver réduit.

Pour le moment, le coût de fabrication des piles au lithium-ion oscille autour des 130 $ US le kilowattheure. Pour qu’un véhicule électrique coûte la même chose qu’un véhicule à essence, un coût de fabrication de 100 $ US le kWh est généralement cité comme la cible à atteindre.

Les batteries recyclées aideront à atteindre cette cible. Le nickel, le cobalt et le lithium obtenus grâce à la méthode mise au point par Lithion permettraient d’y arriver, soutient Jean-Christophe Lambert, de l’entreprise Lithion. « Ça pourrait même être moins cher encore », dit-il. On le verra bien assez tôt : en matière de production automobile, 2025, c’est très, très bientôt.
https://www.lapresse.ca/auto/voitures-electriques/2021-02-22/vehicules-electriques/des-montrealais-s-imposent-dans-le-recyclage-des-batteries.php

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Reportage sur le portrait de la filière électrique dans la province, réalisé par Jean-Sébastien Cloutier et présenté hier soir, au Téléjournal 18h :

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Suite du reportage sur le portrait de la filière électrique dans la province, réalisé cette fois par Maxime Bertrand et présenté ce soir, au Téléjournal 18h:

Produire des batteries au lithium

Avec l’essor du transport électrique, l’industrie des batteries au lithium à la cote au Québec. Présentation des principaux maillons de la filière dans la province.

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Plus on augmentera notre masse critique dans le domaine des véhicules électriques et leurs composantes, plus on renforcera cette industrie pour mieux faire face à la concurrence. Ici il est important de développer rapidement des synergies, en évitant le développement en silo, puisque chaque maillon de cette chaine de développement est essentiel pour le succès de chaque filière. Il faut donc planifier globalement, assurer le financement et favoriser la recherche et développement. L’urgence est évidente et il faudra être très dynamique pour ne pas perdre nos avantages si durement acquis.

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Une bonne nouvelle, saluée par plusieurs maires et mairesses ! :battery: :bus: :electric_plug:


Étrangement, La Presse annonce que l’investissement est de… 2.5 milliards $ (au lieu de 2.75 milliards)

Je suis TRÈS déçu qu’il n’y ait pas de règle forçant l’achat de véhicules assemblés au Canada. On a déjà plusieurs fournisseurs et l’ajout de volume permettrait de solidifier ceux-ci, financer la R&D, créer de bons emplois, et faire baisser les prix. On s’entend qu’aux USA le buy american act aurait requis au moins 65% de contenu US. Pourquoi on ne fait pas pareil??

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Je comprends, mais de toute façon les compagnies de bus qui sont présentes au Canada bâtissent leurs bus ici. Nova Bus est à Saint-Eustache comme on sait et New Flyer est à Winnipeg.

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dans ce cas on ne perd rien à spécifier que ces bus doivent être assemblés ici, pour éviter qu’un fournisseur étranger s’impose lors d’un appel d’offre

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On peut également ajouter la Compagnie Électrique Lion, de Saint-Jérôme, à la liste d’entreprises canadiennes qui pourront participer au projet. :wink:

[…] Joanna Kyriazis, conseillère principale en politiques à l’organisme Clean Energy Canada, a aussi souligné jeudi que ces investissements pourraient aider les six fabricants d’autobus électriques du pays (comme NovaBus, à Saint-Eustache, et Lion Electric, à Saint-Jérôme) à se développer pour être concurrentiels à l’échelle internationale.

« Alors que le Canada développe sa chaîne d’approvisionnement en batteries, à partir des métaux bruts et des ressources minérales jusqu’à nos sociétés de recyclage de batteries, nous devons développer le marché intérieur de la construction des véhicules électriques et de leurs batteries », a-t-elle déclaré dans un communiqué. […]

Ottawa offre aux municipalités 2,5 milliards pour l’achat d’autobus électriques | La Presse

Par contre, la ville de Montréal prévoit financer l’électrification des garages de la STM:

Montréal pense à ses garages

L’administration montréalaise de Valérie Plante accueille l’annonce fédérale comme une occasion à saisir pour les Villes, de manière à financer les autres infrastructures qui assurent l’électrification des flottes d’autobus, en particulier les garages.

La Société de transport de Montréal (STM) doit procéder rapidement à l’électrification des garages en vue d’accueillir la future flotte d’autobus électriques, dit en substance une porte-parole de la Ville de Montréal.

Ottawa injecte 2,75 milliards $ pour électrifier la flotte d'autobus au pays | Radio-Canada

Communiqué de l’annonce d’hier :slightly_smiling_face:

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