Élections provinciales Québec 2022

La démocratie populiste

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

« François Legault, tout comme son super ministre Simon Jolin-Barrette, aimait toujours marteler : “Nous avons un mandat fort !” », écrit l’auteur.

« J’ai toujours pensé que l’ignorance est la principale cause des préjugés […] c’est très préoccupant, et c’est une des raisons pour lesquelles on est ici justement. » C’est ce que Richard Wagner, juge en chef de la Cour suprême du Canada, a dit en commentant le climat social et la remise en cause des institutions par une partie de la population il y a quelques jours, quand il était de passage au palais de justice de Québec.

Publié à 12h00

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William Korbatly

William Korbatly Médiateur et arbitre accrédité en matière civile et commerciale

Ces mots sages du juge Wagner ont sonné dans mes oreilles comme un constat triste et malheureux de ce que notre démocratie est devenue actuellement, et ce, avec la collusion de tous les partis politiques sans aucune exception.

Depuis l’arrivée de Trump et de sa démocratie à la tête des États-Unis, nous assistons à une transformation draconiennee et une dévolution de la pratique démocratique en Occident.

Évidemment, le Québec, avec l’élection majoritaire de la CAQ en 2018 par seulement 25 % de l’ensemble des électeurs, n’a pas échappé à cette dévolution.

Un discours qui divise et qui dresse les Québécois l’un contre l’autre au lieu qu’ils soient l’un pour l’autre. Juste dans les neuf premiers mois de leur mandat « majoritaire », nous avons assisté à trois bâillons. Pour faire quoi ? Jeter à la poubelle quelques centaines de dossiers d’immigrants, modifier la Charte québécoise des droits et libertés, discriminer une partie des Québécois (en majorité des femmes) à cause de leurs convictions religieuses et supprimer la démocratie scolaire.

Ça, c’était le premier scandale de la gouvernance caquiste. Et on a fait quoi ? Rien ! Pourquoi ? Parce que François Legault, tout comme son super ministre Simon Jolin-Barrette, aimait toujours marteler : « Nous avons un mandat fort ! »

Par la suite, on a assisté à plusieurs déclarations et gestes controversés du caucus et des ministres caquistes. La plus notoire et étonnante de ces déclarations fut celle des blâmes du commissaire à l’éthique à l’Assemblée nationale à l’encontre du ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon. Et c’était quoi la réaction du premier ministre à ces blâmes ? Bon, il faut changer la loi, car elle est trop sévère. Bizarrement, cette même loi n’était pas aussi sévère quand il était le déchireur de chemise en chef en tant que deuxième opposition.

Les ministres femmes n’ont pas échappé non plus aux conséquences du « mandat fort » de la CAQ. À la première faute, on les a écartées et remplacées par des hommes, supposément plus compétents. Entre-temps, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, continuait à accumuler les gaffes et les informations incomplètes, paisiblement sans aucune réprimande. C’est normal, c’est un homme et la CAQ adore les hommes, peut-être parce qu’ils sont plus dociles que les femmes, comme notre vice-première ministre, Geneviève Guilbault, aime qualifier les Québécois.

Malheureusement, le temps manque pour citer tous les actes et déclarations controversés de ce parti au « mandat fort ».

Mais que dire du PLQ ? Mon parti, oui et je le dis avec amertume et une grande tristesse. Ce grand parti de Jean Lesage qui a sorti le Québec de sa noirceur duplessiste pour le ramener à la noirceur caquiste. Ce grand parti de Robert Bourassa et des valeurs libérales de Claude Ryan a malheureusement perdu son nord.

Hélas, ce grand parti a décidé de se réduire à un simple copieur du nationalisme caquiste qui sème la division. Au lieu de parler du pouvoir d’achat, de la justice sociale, de la dignité des aînés et de la défense des droits et libertés, il a décidé de se mettre en compétition avec la CAQ sur qui est plus nationaliste que l’autre. C’est devenu un parti avec un leadership faible dont une partie des responsables partent de gauche à droite, utilisant une boussole à la Jack Sparrow pour essayer de compétitionner avec la CAQ. Et ce, au lieu de respecter les militants et de conquérir le cœur et l’âme des Québécois, tous les Québécois. Ajoutez à tout ça des pratiques de sélection de candidats (certains ouvertement islamophobes) contestables sur le plan éthique : intimidation, utilisation d’informations confidentielles à des fins douteuses et j’en passe.

Et le résultat ? Mon parti se bat pour son existence, pas juste au Québec mais aussi sur l’île de Montréal, dite son bastion fort.

Québec solidaire ? Je pense que c’est le seul parti resté fidèle à ses convictions en étant le parti alarmiste en chef de Québec. Oui, merci à Gabriel Nadeau-Dubois, qui n’a pas changé son discours, certes, mais ça ne le rend pas moins discutable. Il veut taxer tout le monde, même les morts à tel point qu’il a mérité le titre « Le Seigneur des impôts ». Il veut que l’État soit présent partout et que celui-ci contrôle tout. Bon, j’espère qu’il ne m’empêchera pas de continuer à écouter House of the Dragon, que j’ai attendu depuis tant d’années !

Le Parti québécois ? Oui, je parle du parti de René Lévesque, de Jacques Parizeau, de Lucien Bouchard et de Bernard Landry. Je parle du parti qui, malheureusement, a décidé du jour au lendemain de monter la pente glissante de la division des Québécois entre traîtres et héros.

Le Parti conservateur du Québec d’Éric Duhaime ? Franchement, les mots me manquent pour le décrire sans partir à « pleurire ». Alors, je vous laisse faire vos propres constats…

Bref, au cours des quatre dernières années, nous avons assisté à une montée populiste digne d’un autre siècle, voire d’une autre époque.

L’arrivée de la CAQ au spectre politique a créé un climat démocratique tellement malade que toute controverse, qui avait comme effet de faire tomber des gouvernements, passe dans le beurre comme n’importe quelle autre nouvelle banale. C’est rendu la norme.

Bienvenue, à l’ère de la démocratie populiste.

C’est une coalition souverainiste, qui historiquement est dominée par son aile gauche, un peu comme le SNP en Écosse. PSPP est clairement à gauche sur plusieurs enjeux, mais sur d’autres il est moins compétitif chez les progressistes.

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Reste que pour dire les choses comme ça… Je n’ai aucun intérêt pour le PCQ et Duhaime à mieux réussi à me faire connaitre sa plateforme. Plamondon, il a eu un bon débat, mais il était beaucoup trop fixé sur la souveraineté. Ce n’est pas ce qui va lui faire gagner des points le jour du scrutin. Face à d’autres enjeux jugés prioritaires, la souveraineté mobilise moins les gens.

Ce n’est pas mon opinion, c’est pas mal un fait que le PQ est un parti de gauche. Ils sont plus au centre que QS, oui, mais ils restent un parti pleinement à gauche. On a qu’à voir le positionnement du parti dans la boussole électorale (la photo n’est pas la mienne)

Par qui ? Je comprends que c’est un sujet qui peut être utilisé par la droite, mais les enjeux de protection de la loi française au Québec ne sont pas vraiment à droite ou à gauche, en fait, historiquement, c’est plutôt attaché au progressisme, mais bon.

Bien justement, il faut avouer que leur plateforme est assez solide (et progressiste) sur l’environnement, les garderies ou encore la santé. C’est le parti, avec QS, qui martelait constamment dans les débats que la privatisation n’est pas la solution. C’est aussi le seul qui ne propose pas de baisser les impôts car ça profiterait davantage aux riches, c’est une mesure typiquement de gauche.

Ce n’est pas pour rien que les chefs de QS et PQ se rejoignaient souvent sur de nombreux enjeux durant les débats, les deux sont à gauche, écologistes et indépendantistes.

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Historiquement, le PQ est plus rattaché à la gauche syndicaliste et QS à la gauche communautaire. On pourrait avoir un long débat sur ce qui est « la bonne gauche »…

Sans doute QS est plus radical d’un point de vue identitaire avec son rattachement aux valeurs « wokes » et postnationales par de nombreux militants à l’interne. GND a habilement réussi à étouffer ces questions dans cette campagne. Il faut lui donner le mérite.

Le PQ montre un visage plus social-démocrate, rattaché à une gauche plus modérée et consciente de la particularité québécoise.

Sur plusieurs aspects le PQ est plus à gauche que QS dans la présente campagne:

  • Le PQ ne fait pas de compromis sur la laïcité, qui est quand même une valeur de gauche fondamentale
  • QS propose de baisser la taxe de vente, ce qui est une mesure de droite, il faut le dire
  • QS base ses chiffres de seuil d’immigration sur les demandes des chambres de commerce et du patronat, ce qui est assez surprenant
  • Le PQ ne recule pas sur la question nationale : comme disait Falardeau, l’autodétermination des peuples est la plus grande valeur de gauche.
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Entrevue de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et du maire de Québec, Bruno Marchand, dans une édition spéciale du Téléjournal 18h Montréal et Québec ( l’émission était animée par Patrice Roy et Bruno Savard)

Pacte vert, sécurité et congestion : entre contrepoids et collaboration, le maire de Québec et la mairesse de Montréal cherchent à tirer le maximum de leurs relations avec le gouvernement du Québec.

Bruno Marchand et Valérie Plante répondent aux questions de Patrice Roy et de Bruno Savard.

Ce serait une formule à répéter pour bien comprendre la réalité des deux villes.

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Selon Jean-Marc Léger, redistribution des votes dans Camille-Laurin après le retrait de la candidate de QS

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C’est quand même plate que ça arrive après le vote par anticipation. Plusieurs personnes vont voir leur vote annulé alors que ce n’est pas l’intention.

Toutes circonscriptions confondues?

Pour le global , c’est ceci. Résultats du sondage Léger publiés ce matin

Jean-Marc Léger donne des réponses intéressantes sur Twitter aux questions des gens sur le sondage

https://twitter.com/JeanMarcLeger1

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Ces chiffres sont les deuxième choix des gens qui voteraient QS, et ne sont pas spécifiques à Camille-Laurin, ce sont des chiffres pour l’ensemble du Québec. @Michael_A

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Hétéroclite, mais pas ce à quoi je m’attendais; un impressionnant 14% et 5% pour la CAQ et les Conservateurs, les Verts perdus dans un 6% indéfini, le PLQ à 11%… sauf le 44% au PQ qui correspond à la proportion de souverainistes chez QS rapportée par @Fleurdelys

Montréal, ce village gaulois qui résiste toujours :stuck_out_tongue:


Source: Résultats | Élections Québec 2022 | Radio-Canada.ca

Sans surprise, un gouvernement CAQ majoritaire. Ils n’ont pas percé sur l’île (au moment d’écrire ce message). 92 députés sur 125, avec un peu moins de 42% des votes, c’est problématique. Bien entendu la formation mérite de gouverner par leur première place, mais la représentation de presque 60% des québécois est hautement déficiente.

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Vivement une réforme du mode de scrutin, si des gens cherchaient encore des raisons, cette élection est la meilleure.

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Va falloir se battre dans des autobus.

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Et la petite tache orange à Sherbrooke.
Caroline Saint-Hilaire, l’ancienne mairesse de Longueuil traine par plus de 1400 voix
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Ce que je trouve le plus déficient présentement, ce n’est même pas la CAQ, mais les Libéraux, qui ont 23 députés et qui sont l’opposition officielle alors qu’ils sont présentement quatrièmes dans le pourcentage (14%) et que les autres parties ont ensemble 14 députés pour 43% du vote.

Bref, raison de plus pour penser que si on veut du changement, il faut soit militer dans des organismes indépendants, soit rejoindre le parti dominant.

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On peut voir aussi que plusieurs circonscription dans l’ouest de Montréal avaient le PCQ en 2e place.

Proportion comparable ailleurs sur l’île par contre. On dirait que le PLQ est plus compétitif avec l’électorat progressiste dans l’Ouest, ou alors c’est un effet linguistique. On est loin des proportions dans la région de Québec et Chaudière-Appalaches.

Chantal Rouleau va rester la seule élue de la CAQ sur l’île on dirait bien!