HBC has filed to be placed under the CCAA. They plan to restructure the business.
R.I.P. Simpson, Eaton, Sears et peut être La Baie d’Hudson. C’est la fin du department stores comme on les connaissaient. Du moins au Canada.
Résumé
La Baie d’Hudson dépose une demande de protection contre ses créanciers
PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE
La Baie d’Hudson a indiqué qu’elle étudiait plusieurs options stratégiques pour renforcer ses activités et a précisé qu’elle ne ferait aucune promesse, mais qu’elle s’engageait à préserver les emplois dans la mesure du possible.
(Toronto) Le plus ancien détaillant canadien, La Baie d’Hudson, a déposé une demande de protection contre ses créanciers et a l’intention de restructurer son entreprise.
Mis à jour hier à 22 h 16
Tara Deschamps La Presse Canadienne
L’entreprise à la tête de la chaîne de grands magasins, qui a vu le jour en 1670, a annoncé cette décision vendredi soir, affirmant qu’elle faisait face à des pressions importantes, notamment une baisse des dépenses de consommation, des tensions commerciales entre les États-Unis et le Canada et une baisse de fréquentation dans les magasins du centre-ville après la pandémie.
« Bien que très difficile, il s’agit d’une étape nécessaire pour renforcer nos bases et garantir que nous restons une partie importante du paysage de la vente au détail au Canada, malgré les défis sectoriels qui ont forcé d’autres détaillants à quitter le marché », a déclaré Liz Rodbell, présidente et directrice générale de La Baie d’Hudson, dans un communiqué de presse.
« Aujourd’hui plus que jamais, il est essentiel que les entreprises canadiennes soient protégées et positionnées pour réussir », a-t-elle ajouté.
L’empreinte imposante de l’entreprise s’étend sur 80 magasins La Baie d’Hudson, qui vendent de tout, des vêtements et articles ménagers aux cosmétiques et aux meubles.
En vertu d’un accord de licence, elle possède également trois magasins Saks Fifth Avenue et 13 magasins Saks OFF 5TH au Canada, qui continueront de fonctionner.
Saks Global, qui possède des magasins Saks aux États-Unis ainsi que des magasins Neiman Marcus et Bergdorf Goodman, n’est pas liée au dossier de protection contre ses créanciers.
Aucune promesse
La Baie d’Hudson a indiqué qu’elle étudiait plusieurs options stratégiques pour renforcer ses activités et a précisé qu’elle ne ferait aucune promesse, mais qu’elle s’engageait à préserver les emplois dans la mesure du possible.
Bien que le processus puisse mener à la vente ou à la fermeture d’une entreprise, La Baie d’Hudson semble déterminée à éviter ces possibilités et à maintenir en vie une grande partie de son empreinte de vente au détail tentaculaire.
Mme Rodbell a expliqué que les provocations des États-Unis avaient déjà porté préjudice à La Baie d’Hudson. Alors que l’entreprise négociait avec des investisseurs potentiels pour apporter plus de liquidités à l’entreprise, les menaces et la mise en œuvre éventuelle « ont créé une incertitude importante sur le marché » qui a finalement empêché toute transaction possible de se conclure.
Elle espérait qu’une avance de 16 millions et les engagements de vendredi de la société de gestion d’investissement américaine Restore Capital et d’autres prêteurs, destinés à fournir un financement provisoire au débiteur en possession, aideraient La Baie d’Hudson à surmonter la tourmente. L’entreprise a précisé qu’elle espérait obtenir un financement supplémentaire dans les jours à venir.
En détérioration
L’entreprise a passé les dernières années dans un état de détérioration, fermant plusieurs magasins et procédant à plusieurs vagues de licenciements. Elle a en outre renoncé à réaménager un magasin au centre commercial Oakridge Park, à Vancouver, invoquant des « vents contraires difficiles ».
Ses dépôts au tribunal vendredi ont montré que ses problèmes financiers étaient profonds.
Jennifer Bewley, directrice financière de la société mère de La Baie d’Hudson, a indiqué dans une déclaration sous serment déposée au tribunal que l’entreprise avait du mal à effectuer des paiements aux propriétaires, aux prestataires de services et aux vendeurs et qu’elle a dû reporter certains paiements pendant plusieurs mois.
Mme Bewley a mentionné que l’entreprise serait à deux doigts de ne pas respecter ses obligations en matière de salaires si elle ne recevait pas plus de financement. Elle compte 9364 employés, selon le dossier judiciaire.
Sans la protection du tribunal, le défaut de paiement du loyer de La Baie d’Hudson dans ses magasins entraînera une chaîne d’évènements qui s’intensifiera rapidement, menant à des défauts de paiement des baux.
Jennifer Bewley, directrice financière de la société mère de La Baie d’Hudson, dans une déclaration sous serment déposée au tribunal
Dans les mois qui ont précédé le dépôt de la plainte, la régression de La Baie d’Hudson était évidente dans tous les étages du grand magasin.
Lorsque son magasin phare de la rue Queen Ouest, à Toronto, a fermé son marché d’alimentation, il a rempli les comptoirs et les vitrines d’une gamme croissante de produits Zellers au lieu de réaménager l’aile.
Plus récemment encore, l’épicier Pusateri’s et le fournisseur de café Nescafé sont partis, vidant encore davantage le magasin, laissé dans un état de délabrement avancé, avec des escaliers mécaniques souvent en panne et de nombreux rayons en manque d’attention.
La Baie d’Hudson a apporté quelques modifications à sa gamme de produits l’année dernière, en faisant venir la marque pour enfants Cat & Jack de Target et en rapatriant les enseignes de vêtements pour femmes Ann Taylor et Loft au Canada. Pourtant, certains ont estimé que les changements ne fonctionnaient pas.
« J’ai fait une visite juste pour voir ce qui se passait et je n’ai rien entendu, avait expliqué Liza Amlani, cofondatrice du Retail Strategy Group, à La Presse Canadienne l’été dernier. Il n’y avait personne. Il y a eu des démarques excessives, des gammes de produits en abondance, ce qui me dit que soit l’équipe d’achat, [soit] l’équipe de planification ne sait pas ce que recherche le client canadien. »
PHOTO JEAN-YVES LÉTOURNEAU, ARCHIVES LA PRESSE
L’édifice de La Baie d’Hudson au centre-ville de Montréal, en 1974
Les commentaires de Mme Amlani surviennent alors que la société mère de La Baie d’Hudson, HBC, a connu une lueur d’espoir l’été dernier en achetant Neiman Marcus et son enseigne Bergdorf Goodman pour 2,65 milliards US (3,8 milliards CAN).
Le plan de HBC était de combiner les grands magasins de luxe avec les chaînes Saks Fifth Avenue et Saks OFF 5TH qu’elle possédait déjà dans une nouvelle entité appelée Saks Global.
Dans le cadre de la transaction, le géant du commerce électronique Amazon et le géant des logiciels Salesforce devaient devenir investisseurs dans Saks Global.
Certains employés de Neiman Marcus ont été licenciés la semaine dernière, alors que HBC se préparait à consolider ses espaces de bureaux aux États-Unis et à fermer le magasin phare de la chaîne à Dallas.
Pendant ce temps, son concurrent canadien le plus proche, Simons, est en croissance avec un plan d’expansion de 75 millions. La chaîne de grands magasins, qui a ouvert ses portes il y a 185 ans, ouvrira des succursales dans les centres commerciaux Yorkdale et Eaton Centre à Toronto, où La Baie d’Hudson est depuis longtemps un locataire principal, plus tard cette année.
Des critiques
L’architecte de la majeure partie de l’histoire moderne de HBC est Richard Baker, un magnat américain de l’immobilier dont la National Realty and Development Corp. Equity Partners a acheté La Baie d’Hudson en 2008 à la veuve de l’homme d’affaires de Caroline du Sud Jerry Zucker pour 1,1 milliard.
M. Baker a introduit la société en Bourse en 2012, mais a fait marche arrière au moyen d’une offre publique d’achat qui a dû être édulcorée à deux reprises avant que les actionnaires ne l’acceptent début 2020, avant les confinements liés à la pandémie de COVID-19.
À l’approche du vote de privatisation, M. Baker a été critiqué pour la chute des actions de HBC alors qu’il était à la barre et pour ne pas avoir mieux utilisé les biens immobiliers de l’entreprise, qui comprennent plusieurs emplacements prisés dans des quartiers commerciaux à fort trafic.
Après l’approbation de la privatisation, il a reconnu qu’il restait du travail à faire et a déclaré que cela commencerait par un nouveau site web pour La Baie d’Hudson.
« Il faudra des capitaux patients et une vision à long terme pour exploiter pleinement le potentiel de HBC à l’intersection de l’immobilier et du commerce de détail », avait-il avancé en mars 2020.
Les documents judiciaires indiquent que l’entreprise « a poursuivi une stratégie agressive d’expansion du commerce électronique » qui a coûté 130 millions et a nécessité l’embauche de 500 personnes entre 2021 et 2022.
En 2023, les documents indiquent que La Baie d’Hudson était en mode de réduction des coûts, réduisant à la fois ses effectifs et son budget marketing pour découvrir 100 millions d’économies.
Elle a également vendu de précieux droits de location, réinvesti le produit de la vente dans ses activités de vente au détail et a peaufiné son assortiment de marchandises et ses promotions pour tenter d’organiser un redressement.
Ces mesures ont amélioré les marges brutes de l’entreprise, mais les ventes ont tout de même diminué de plus de 30 % d’une année sur l’autre, indique le document.
La Baie, en quelques dates marquantes
1670 : Fondation de la Compagnie de la Baie d’Hudson (HBC), spécialisée dans la traite de fourrures.
1913 : Ouverture du premier grand magasin Hudson’s Bay Company, à Calgary.
1960 : L’entreprise fait l’acquisition de la chaîne de grands magasins Morgan’s, dont la succursale de la rue Sainte-Catherine Ouest devenue emblématique de la marque.
1965 : La compagnie raccourcit le nom de ses magasins pour The Bay, et devient La Baie au Québec en 1972.
2008 : La National Realty and Development Corp. Equity Partners, entreprise du magnat de l’immobilier américain Richard Baker, achète La Baie d’Hudson.
2012 : La Compagnie de la Baie d’Hudson est inscrite à la Bourse de Toronto.
2013 : La compagnie achète le détaillant américain Saks Inc.
2020 : La Baie d’Hudson redevient une société privée.
Avril 2024 : Le détaillant licencie environ 1 % de ses employés et abolit ensuite un nombre non précisé d’emplois au courant de l’été suivant.
Novembre 2024 : L’entreprise renonce à ouvrir un magasin dans le parc Oakridge, à Vancouver.
Janvier 2025 : La Baie licencie 41 de ses employés, citant des « vents contraires difficiles ».
7 mars 2025 : L’entreprise dépose une demande de protection contre ses créanciers.
The Globe and Mail rapporte que la Baie pourrait fermer la moitié de ses 80 magasins
Sur site de radio-canada
La Banque du Canada choisit de réduire encore son taux directeur de 25 points de base, à 2,75 %, dans le but d’atténuer le choc de la guerre commerciale menée par les États-Unis qui pourrait être grave, selon son gouveneur.
« L’économie était en bonne posture à la fin de 2024. Mais nous voilà face à une nouvelle crise, a commenté le gouverneur Tiff Macklem. Selon l’ampleur et la durée des nouveaux droits de douane américains, les répercussions économiques pourraient être graves. À elle seule, l’incertitude cause déjà des torts ».
Publications de rapports sur l’économie Les solutions pleuvent pour enrichir le Québec
PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE
La présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Véronique Proulx
Faut-il ressusciter le Régime épargne-actions ? Envoyer les chômeurs à l’école ? Alors que les nuages s’accumulent sur l’économie du Québec, ce ne sont pas les solutions qui manquent pour tenter de les dissiper. Sans se concerter, la Fédération des chambres de commerce du Québec et le Conseil du patronat publient aujourd’hui des plans d’action pour augmenter la productivité et la prospérité de la province.
Publié à 8 h 00
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Hélène Baril La PresseUne occasion à saisir
Si la sortie simultanée de deux organisations n’a pas été concertée, elle n’est toutefois pas un hasard, estime Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec. « Avec tout ce qui se passe actuellement dans les relations commerciales avec les États-Unis, l’urgence d’agir n’a jamais été aussi évidente », souligne-t-elle lors d’un entretien avec La Presse.
Le Livre bleu de la productivité que publie aujourd’hui le regroupement de 120 chambres de commerce du Québec dresse un portrait de l’environnement économique du Québec et propose 40 moyens de propulser les entreprises à une vitesse supérieure.
De son côté, le Conseil du patronat met sur la table « Un nouveau contrat économique », une liste de neuf solutions à la crise des tarifs américains.
« Ce n’est pas des mesures qui sortent de l’ordinaire, reconnaît le président du CPQ, Karl Blackburn, mais quand on les met ensemble, c’est ça qui va renforcer notre économie. »
Réduire les impôts
Chez les deux organisations, la fiscalité vient en tête de liste, avec la recommandation de réduire les impôts des entreprises de 11,5 % à 10 % et de simplifier et élargir l’accès aux crédits d’impôt. « C’est le nerf de la guerre », estime Véronique Proulx.
« Dans le contexte de la guerre tarifaire actuelle, ça devient encore plus pertinent et plus urgent », estime de son côté l’économiste du Conseil du patronat Norma Kozhaya.
La situation budgétaire difficile du gouvernement québécois est un défi, mais ne devrait pas être un frein à ces mesures qui s’imposent, selon les deux organisations. « On est dans une situation de crise sans précédent », dit Véronique Proulx.
Urgent et pas cher
Si la réduction du fardeau fiscal des entreprises est une solution évidente pour les entreprises, la déréglementation arrive tout de suite après. « Ce que les entreprises nous disent, c’est que la déréglementation est tout aussi importante que la baisse des impôts », souligne Norma Kozhaya.
Depuis 2023, bien peu de progrès ont été réalisés à cet égard, constatent les deux organisations, malgré l’engagement du gouvernement d’éliminer un règlement chaque fois qu’il en impose un nouveau.
Le problème, selon Karl Blackburn, « c’est que les nouveaux règlements sont beaucoup plus lourds que ceux qui sont éliminés ».
Réduire le poids des règlements est la solution qui coûterait le moins cher pour augmenter la productivité des entreprises, font valoir les deux groupes.
Faire grandir les PME
Tant le Conseil du patronat que la Fédération des chambres de commerce du Québec s’entendent sur le fait qu’il faut aider les petites entreprises du Québec à grandir.
L’économiste du Conseil du patronat souligne que le problème de productivité du Québec s’explique en partie parce que la province a peu de grandes entreprises qui se frottent à la concurrence internationale.
Le constat est le même pour Véronique Proulx, qui souligne que l’Ontario a un plus grand nombre de grandes entreprises qui poussent la productivité de la province vers le haut.
Ressusciter le Régime épargne-actions qui a permis l’essor de plusieurs PME québécoises pendant deux décennies fait partie des solutions proposées pour aider les PME à grandir.
Autre idée : le Régime d’assurance-emploi pourrait être utilisé pour former les travailleurs qui perdent leur emploi et leur permettre d’acquérir des compétences dans un emploi différent.
Consultez les propositions de la FCCQ Consultez les propositions du Conseil du patronat
It would seem that the Hudson’s Bay Company is now looking to close its 80 stores.
Hudson’s Bay nearly $1B in debt, can barely pay its staff, bills
Court documents paint a grim picture of Hudson’s Bay Company’s finances, revealing nearly $1 billion in debts to various creditors including fashion brands, banks and governments. With just $3 million on hand, the company can barely pay its staff.
I recently went to the Sherbrooke store and it really says it all. I spent a quarter hour just wandering around to see if anything they had was of interest.
The place was a mess. On both levels, there was a wall at the back to reduce floor space. Floor tiles were broken all over the place. There were entire sections that felt like they had no rhyme of rhythm to how merchandise was laid out.
More than anything else, the place felt deserted. As I wandered around, I did not see any employees on the floor, or clients for that matter. It felt like I was the only person in the entire place.
The writing has been on the wall for a while, but at the bare minimum, they at least made an attempt to keep the place somewhat decent looking. The last time I went, it very much felt like they had given up on making more than a token attempt.
Sears and La Baie where the two big anchor tenants of the Carrefour de l’Estrie. After Sears went, the western segment of the shopping center felt somewhat dead for years. Most of the stores that were there are gone. There’s only a select few holdout that i can think of.
It took a very long time to bring tenants back in. The space occupied by La Baie is more desirable given its location next to the restaurants, but it is a rather awkward space on two levels. There aren’t all that many stores that need anywhere near that much space. The right move is likely to remove the escalators.
La Baie d’Hudson a annoncé vendredi soir qu’à moins de trouver une solution plus viable, elle commencerait à liquider l’ensemble de ses activités dès la semaine prochaine, mettant ainsi en péril plus de 9000 emplois.
La chaîne de grands magasins, fondée en 1670 et comptant aujourd’hui 80 magasins, a déclaré avoir été contrainte à une liquidation complète, car des efforts « exhaustifs » n’ont pas permis de réunir le financement nécessaire au maintien d’une partie de son empire.
La fermeture de l’ensemble de l’entreprise, prévue dans l’attente d’une comparution en cour prévue lundi, entraînerait la perte de leur emploi pour les 9364 salariés de l’entreprise au Canada répartis dans ses magasins La Baie d’Hudson, ainsi que pour trois magasins Saks Fifth Avenue et 13 magasins Saks Off 5th, dont elle est propriétaire en vertu d’un accord de licence
Si son implantation pancanadienne et ses origines remontant au commerce de la fourrure au XVIIe siècle en ont fait un élément essentiel du tissu social canadien, l’entreprise est dirigée par des Américains depuis plusieurs décennies.
Résumé
Recherche de capitaux La Baie d’Hudson liquidera toutes ses activités
PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE
La Baie d’Hudson affirme garder l’espoir de pouvoir réunir des capitaux et de trouver une solution avec ses parties prenantes, notamment ses partenaires propriétaires, pour éviter une fermeture complète.
(Toronto) Le glas sonne pour la plus ancienne entreprise du Canada.
Mis à jour à 0 h 10
Tara Deschamps La Presse Canadienne
La Baie d’Hudson a annoncé vendredi soir qu’à moins de trouver une solution plus viable, elle commencerait à liquider l’ensemble de ses activités dès la semaine prochaine, mettant ainsi en péril plus de 9000 emplois.
La chaîne de grands magasins, fondée en 1670 et comptant aujourd’hui 80 magasins, a déclaré avoir été contrainte à une liquidation complète, car des efforts « exhaustifs » n’ont pas permis de réunir le financement nécessaire au maintien d’une partie de son empire.
La fermeture de l’ensemble de l’entreprise, prévue dans l’attente d’une comparution en cour prévue lundi, entraînerait la perte de leur emploi pour les 9364 salariés de l’entreprise au Canada répartis dans ses magasins La Baie d’Hudson, ainsi que pour trois magasins Saks Fifth Avenue et 13 magasins Saks Off 5th, dont elle est propriétaire en vertu d’un accord de licence
Même si la situation semble sombre, l’entreprise garde espoir. Elle se dit optimiste quant à sa capacité à mobiliser des capitaux et à trouver une solution avec les principales parties prenantes, notamment ses partenaires propriétaires, pour éviter une fermeture complète.
« Notre équipe a travaillé d’arrache-pied pour trouver une solution viable, et notre détermination est renforcée par le soutien indéfectible de nos clients et associés qui ont partagé des témoignages touchants sur La Baie d’Hudson et sur ce que nos magasins ont représenté pour eux, leurs familles et leurs communautés à travers les générations », a raconté Liz Rodbell, présidente-directrice générale de La Baie d’Hudson.
« Ces expériences marquantes nous rappellent pourquoi nous devons continuer à saisir toutes les occasions possibles pour obtenir le soutien nécessaire des principaux propriétaires et des autres parties prenantes afin de sauver La Baie. »
L’appel à l’aide de l’entreprise survient environ une semaine après qu’elle a dévoilé ses difficultés financières dans une demande de protection contre ses créanciers déposée auprès de la Cour supérieure de justice de l’Ontario.
Dans sa demande, La Baie d’Hudson a indiqué qu’elle était confrontée à des difficultés financières en raison de la faiblesse des dépenses de consommation, des tensions commerciales entre les États-Unis et le Canada et de la baisse de l’achalandage dans les magasins du centre-ville après la pandémie.
Les documents déposés montrent que l’entreprise doit plus de 950 millions à une liste de créanciers de 26 pages : propriétaires, fournisseurs et autres partenaires, dont des géants de la mode comme Ralph Lauren, Chanel, Columbia Sportswear, Diesel et Estée Lauder.
Jennifer Bewley, directrice financière de la société mère de La Baie d’Hudson, a admis dans un document déposé au tribunal le 7 mars que l’entreprise avait dû reporter certains paiements à ces entreprises pendant plusieurs mois en raison de ses grandes difficultés à honorer ses paiements aux propriétaires, aux prestataires de services et aux fournisseurs.
La situation était si grave qu’elle a déclaré qu’un propriétaire avait « illégalement verrouillé » La Baie d’Hudson à l’extérieur d’un magasin situé à Sydney, en Nouvelle-Écosse, et qu’une équipe d’huissiers avait tenté de saisir des marchandises dans un autre magasin de la société, à Sherway Gardens, un centre commercial de la banlieue de Toronto.
Le dépôt de bilan du 7 mars n’était pas censé précéder la fermeture de l’entreprise, car La Baie d’Hudson souhaitait maintenir l’entreprise en vie et maintenir opérationnelle la plus grande partie possible de son réseau tentaculaire.
Une semaine plus tard, l’entreprise se retrouve dans une situation bien plus précaire. Elle a déclaré que la liquidation magasin par magasin était nécessaire, car elle n’avait obtenu qu’un financement « limité » de débiteur-exploitant — une forme de financement que les sociétés peuvent solliciter à des fins de restructuration après avoir déposé une demande de protection contre les créanciers.
La Baie d’Hudson a posé les bases de sa demande de protection contre ses créanciers en scindant ses magasins Saks américains en une entité distincte l’an dernier après avoir acquis les grands magasins de luxe Neiman Marcus et Bergdorf Goodman, les sauvant ainsi des fermetures imminentes qui menacent maintenant la Compagnie de la Baie d’Hudson (HBC) au Canada.
Une liquidation complète au Canada non seulement plongerait une grande partie de la main-d’œuvre du secteur de la vente au détail du pays au chômage, mais laisserait également des espaces de location clés dans les centres commerciaux et des biens immobiliers de prestige dans les quartiers commerçants très fréquentés à combler.
Les magasins de la Baie d’Hudson comptent souvent plusieurs étages et occupent une superficie nettement supérieure à celle des autres détaillants.
La majeure partie des magasins de l’entreprise se trouve en Ontario, où elle compte 32 établissements et où travaillent plus de la moitié de ses employés. La Colombie-Britannique en compte 16, l’Alberta et le Québec en comptent chacun 13, et le Manitoba, la Nouvelle-Écosse et la Saskatchewan en comptent deux par province.
Les magasins canadiens de Saks Fifth Avenue sont répartis entre l’Ontario et l’Alberta, et Saks Off 5th possède des magasins en Ontario, en Colombie-Britannique, en Alberta, au Québec et au Manitoba.
Si son implantation pancanadienne et ses origines remontant au commerce de la fourrure au XVIIe siècle en ont fait un élément essentiel du tissu social canadien, l’entreprise est dirigée par des Américains depuis plusieurs décennies.
Le géant américain de l’immobilier Richard Baker, National Realty and Development Corp. Equity Partners, a racheté La Baie d’Hudson en 2008 à la veuve de Jerry Zucker, un homme d’affaires de Caroline du Sud, pour 1,1 milliard.
M. Baker a introduit l’entreprise en bourse en 2012, puis l’a de nouveau privatisée grâce à une offre publique d’achat (OPA) qui a dû être renforcée à deux reprises pour obtenir l’approbation des actionnaires dans les semaines précédant les confinements liés à la pandémie de COVID-19 au Canada.
Les actionnaires étaient difficiles à apaiser, en partie parce que Baker présidait HBC alors que son action était en baisse, mais beaucoup pensaient que l’entreprise conservait une valeur considérable grâce à son parc immobilier.
Une fois leur approbation obtenue, il a admis que la marque avait encore du chemin à parcourir.
« Il faudra des capitaux patients et une vision à long terme pour exploiter pleinement le potentiel de HBC à l’intersection de l’immobilier et du commerce de détail », avait-il affirmé en mars 2020.
Une poignée de fermetures de magasins et de licenciements ponctuels au cours des deux dernières années suggèrent qu’il n’a pas été facile d’exploiter ce potentiel, car des concurrents, comme le grand magasin canadien Simon’s ont pris de l’expansion et des géants du commerce en ligne comme Amazon, ont englouti les ventes.
Résumé
Port de Trois-Rivières: des millions pour un nouveau visage en 2026
Par Martin Lafrenière, Le Nouvelliste
24 février 2025 à 09h00|
Mis à jour le24 février 2025 à 17h01
Les travaux d’infrastructures au Port de Trois-Rivières ont commencé en mai. Gaétan Boivin, le pdg du port trifluvien, a amené le ministre François-Philippe Champagne pour une visite des lieux, lundi matin. (Stéphane Lessard/Archives Le Nouvelliste)
«C’est le projet le plus important de l’histoire du Port de Trois-Rivières.»
Gaétan Boivin était tout sourire, lundi matin, lorsqu’il a fait part de la réalisation d’un chantier de 312 millions de dollars qui va transformer les infrastructures du port trifluvien à long terme.
Remise à neuf du quai 17, reconstruction du quai 16, aménagement de terminaux adjacents, le port présentera en décembre 2026 un tout nouveau visage qui permettra d’appuyer les industries de l’aluminium et de l’agroalimentaire: les activités d’Alcoa et de G3 Canada seront grandement bonifiées via cet investissement.
«Nous construisons aujourd’hui le port de demain.»
— Gaétan Boivin, président et directeur général du Port de Trois-Rivières
Le port va non seulement obtenir des gains de productivité grâce à ces investissements, mais va aussi régler des problèmes de poussière et de bruit en plus d’améliorer sa performance environnementale.
«En productivité, ça va être incroyable», estime M. Boivin. «Un camion de grains, en 15 minutes, il va être ressorti! Tout va être fluide.»
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Ce projet de 312 millions de dollars permet au port d’afficher des investissements de quelque 500 millions de dollars depuis près de 20 ans. Avec des terminaux déjà refaits et agrandis et avec l’ajout d’un terrain de 57 000 mètres carrés, le port est bien positionné pour trouver de nouveaux marchés, notamment en Europe.
Les médias ont été invités lundi à visiter le chantier du Port de Trois-Rivières. (Stéphane Lessard)
«Ça nous permet de travailler sur ce qui est d’actualité: la productivité, la chaîne d’approvisionnement, la numérisation. On a un rattrapage à faire. À Trois-Rivières, on est prêt», assure Gaétan Boivin.
Un port parmi les plus modernes
Le gouvernement du Canada est un des partenaires dans ce projet qui prévoit l’installation de capteurs spécialisés permettant de suivre le comportement des quais et la pose d’équipements électriques sur les nouveaux quais. Transports Canada accorde un octroi de 87,1 millions de dollars.
Selon François-Philippe Champagne, dans le contexte politico-économique actuel, le port trifluvien est une porte ouverte vers la diversification des marchés.
«Le projet de 312 millions va faire du port de Trois-Rivières un des plus modernes, des plus performants et des plus innovants au pays. Ça va faire du port de Trois-Rivières un incontournable sur la voie maritime.»
— François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie et député de Saint-Maurice-Champlain
Le ministre Champagne estime qu’une telle annonce à quelques semaines d’une possible campagne électorale au Canada est importante d’abord pour les travailleurs. Et cette annonce sera suivie par d’autres.
«C’est une annonce d’un pays qui décide de se moderniser. On vit des moments particuliers. Les règles du jeu ont changé. On va bâtir le Canada de demain, un Canada résilient, ambitieux.»
«C’est le moment d’investir, d’innover. Il faut le faire», croit le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche.
Le contrat du port trifluvien a été confié à la compagnie québécoise Pomerleau. (Stéphane Lessard/Le Nouvelliste)
Participation du privé
Les investissements combinés d’Alcoa et de G3 Canada dépassent les 145 millions de dollars. G3 construit un nouveau terminal de grains, un service déjà approvisionné par plus de 1000 producteurs locaux. L’objectif est d’augmenter la productivité et la compétitivité de la compagnie en plus d’assurer la pérennité des infrastructures portuaires, note Philippe Bélanger, directeur des opérations de l’est du Canada chez G3 Canada.
«C’est une bonne nouvelle pour les producteurs québécois. Le terminal de G3 est au coeur du Québec. Il permet aux producteurs de la Mauricie, du Centre-du-Québec et de la Montérégie d’avoir un accès direct aux marchés mondiaux.»
Le plan d’Alcoa est d’installer deux portiques de déchargement pneumatiques afin de moderniser la réception de matières premières comme l’alumine et le coke de pétrole, d’améliorer la performance opérationnelle et de réduire l’impact sur l’environnement.
«On aura des équipements performants au déchargement», souligne Daniel Gervais, directeur des secteurs des électrodes pour l’Aluminerie de Deschambault et responsable des infrastructures au port trifluvien. «Ça va permettre de continuer à supporter notre croissance à Deschambault.»
Ces travaux de 312 millions de dollars représentent une grande part du projet Cap sur 2030 préparé et revu par la direction du port trifluvien depuis plusieurs années.
Ces infrastructures de G3 Canada seront retirées pour faire place à un tout nouveau terminal de grains. Le bassin d’eau va disparaître. Il sera rempli avec 1,2 million de tonnes de roches et de différents types de gravier afin de composer une future aire d’entreposage. (Stéphane Lessard/Le Nouvelliste)
Un absent de taille
La conférence de presse a permis d’apprendre la part accordée par le gouvernement du Canada, mais rien n’a encore été confirmé du côté du gouvernement du Québec qui était absent du rendez-vous de lundi. Quelque 40 millions de dollars sont toutefois attendus dans le financement de ce projet, soit une somme comparable à la part du port trifluvien.
«On a une collaboration incroyable autant du gouvernement fédéral que du gouvernement provincial», tient à préciser Gaétan Boivin. «J’aurais aimé avoir les deux paliers de gouvernement [lundi], mais c’est une question d’agenda. Je suis certain qu’en temps et lieu, le gouvernement du Québec va venir faire son annonce et on va en être très heureux.»
Reportage du Wall Street Journal sur la faillite de Forever 21
How Forever 21 Went From $4B in Sales to Going Bankrupt Twice | WSJ What Went Wrong
Forever 21 was once the premier shopping destination for teens who wanted cheap and fashionable clothing. But now, the fast fashion pioneer is filing for its second Chapter 11 bankruptcy. After being bought out by licensing firm Authentic Brands Group and real-estate companies Simon Property Group and Brookfield Property Partners, Forever 21 struggled against Asian e-commerce powerhouses like Shein and Temu.
WSJ breaks down how its own market toppled the fast fashion giant.
Croissance anémique au Canada, récession au Mexique, avertit l’OCDE
PHOTO ERIC PIERMONT, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE
Les hausses de droits de douane décidées par le président américain Donald Trump freineront la croissance économique au Canada, au Mexique et aux États-Unis, tout en faisant grimper l’inflation, avertit l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Publié à 6 h 23 Mis à jour à 7 h 17
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Martin Vallières La Presse](La Presse | Martin Vallières)
L’organisation qui regroupe les 38 plus grandes économies du monde a mis à jour ses prévisions économiques en tenant compte d’une augmentation des droits de douane à 25 % entre les États-Unis et leurs voisins sur la quasi-totalité des importations de biens, à partir d’avril.
Selon l’OCDE, la virulence des politiques commerciales décidées ou envisagées par l’administration Trump touche particulièrement le Canada et le Mexique, qui réalisent une part importante de leurs échanges commerciaux avec les États-Unis.
Au Canada, l’OCDE anticipe que la croissance de l’économie pourrait s’affaisser à seulement 0,7 % cette année et l’année prochaine. Cela représenterait une division par trois du taux de croissance de 2 % que l’OCDE avait prévu récemment au Canada pour ces deux années.
En comparaison, l’OCDE prévoit que la croissance économique américaine devrait ralentir cette année à 2,2 %, avant de s’essouffler davantage l’année prochaine pour atteindre seulement 1,6 %.
Toutefois, avertit l’OCDE, c’est l’économie mexicaine qui serait la plus durement touchée par les hausses des tarifs douaniers aux États-Unis.
Elle pourrait se contracter de 1,3 % cette année et de 0,6 % supplémentaire l’année prochaine, se retrouvant alors en récession au lieu de la croissance de 1,2 % en 2025 et de 1,6 % en 2026 que l’OCDE prévoyait au Mexique jusqu’à récemment.
Eaux troubles
« Nous naviguons en eaux troubles », a déclaré lundi à la presse Alvaro Santos Pereira, économiste en chef de l’OCDE pour résumer la situation de l’économie mondiale dont la dynamique s’annonce poussive dans les mois qui viennent en raison de la fragmentation du commerce mondial et des tensions inflationnistes.
Si l’activité économique mondiale est restée « résiliente » en 2024, avec une progression de 3,2 % du produit intérieur brut (PIB), l’OCDE s’attend désormais à une croissance de 3,1 % en 2025, contre 3,3 % dans ses précédentes projections en décembre.
Dans ses prévisions, l’OCDE précise avoir seulement pris en compte, en plus des droits de douane entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, les nouveaux droits de douane en vigueur entre les États-Unis et la Chine, et ceux sur l’acier et l’aluminium.
En contrepartie, l’OCDE n’a pas encore pris en compte les menaces américaines de droits de douane réciproques ni celles concernant l’Union européenne.
Europe, Asie
Malgré cela, l’OCDE révise à la baisse pour une deuxième fois consécutive ses prévisions de croissance pour l’Allemagne et la France en 2025.
Elle s’attend à une hausse de 0,4 % du PIB cette année en Allemagne, contre 0,7 % dans ses prévisions précédentes. La France est moins sévèrement touchée, avec une croissance attendue à 0,8 % cette année, en baisse de 0,1 point par rapport à décembre.
« Les économies européennes subiront moins d’effets économiques directs » des mesures douanières intégrées dans les projections de l’OCDE, « mais l’incertitude géopolitique et politique accrue devrait néanmoins freiner la croissance », explique l’OCDE.
Autre partenaire majeur des États-Unis et quatrième économie mondiale, le Japon voit lui aussi sa prévision de croissance abaissée d’un demi-point de pourcentage à seulement 1,1 %.
Quant à la Chine, selon l’OCDE, la croissance économique devrait atteindre 4,8 % en 2025, relativement stable par rapport aux prévisions émises en décembre.
« En Chine, les conséquences négatives de l’imposition des droits de douane seront largement compensées par l’adoption de mesures de soutien renforcées du gouvernement », indique l’OCDE.
Effet inflationniste
Dans son rapport, l’OCDE souligne l’effet néfaste des tensions commerciales sur les échanges mondiaux, qui pourraient non seulement freiner la production mondiale, mais également accentuer l’inflation qui « devrait être plus élevée qu’attendu précédemment ».
L’OCDE voit ainsi l’inflation accélérer à 2,8 % cette année aux États-Unis (+0,7 point par rapport à sa prévision précédente), après le taux de 2,5 % mesuré en 2024.
« L’augmentation des coûts des échanges commerciaux devrait se répercuter progressivement sur les prix des produits finaux », affirme ainsi l’OCDE, ce qui nécessiterait « le maintien d’une politique monétaire restrictive (NDLR : moins de baisses de taux d’intérêt) plus longtemps que prévu ».
Entre-temps, avertit l’OCDE, « une résurgence de l’inflation ou de mauvaises surprises pour la croissance économique pourraient entraîner des corrections de prix rapides sur les marchés financiers et une nouvelle hausse de la volatilité des marchés. »
Avec AFP, Reuters, Bloomberg News