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Cannabis Des profits étourdissants utilisés à toutes les sauces

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Le gouvernement dépense une grande partie des profits du cannabis à d’autres fins que celles prévues par la loi, avec une reddition de comptes laborieuse.

Francis Vailles La Presse

Je fouille le dossier depuis quatre mois et j’en viens à une seule conclusion : le gouvernement dépense une grande partie des profits du cannabis à d’autres fins que celles prévues par la loi, avec une reddition de comptes laborieuse.

Publié à 6h30

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On ne parle pas de petites sommes : Québec a empoché un demi-milliard de dollars avec les profits et les taxes d’accise de la Société québécoise du cannabis (SQDC) depuis cinq ans, encore plus si l’on ajoute la TVQ.

En vertu de la loi, plus de la moitié, précisément 299 millions, devait être consacrée d’abord à la recherche, puis aux soins liés au cannabis et, enfin, à la prévention des méfaits du cannabis et la promotion de la santé. L’objectif : on légalise, mais on s’assure de comprendre les impacts possibles et d’y remédier.

Ces 299 millions ont été versés dans ce qui est appelé le Fonds de prévention et de recherche en matière de cannabis (FPRMC). L’argent est administré par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Or, en fouillant, on constate que le MSSS a aussi financé une foule d’activités qui n’ont pas de lien direct avec le cannabis, comme les logements pour les sans-abri, le sport amateur, la qualité de vie dans les quartiers, la Société canadienne du cancer et le Conseil québécois sur le tabac, entre autres.

L’année 2022-2023 – la plus récente disponible – est éloquente.

Le Fonds de prévention et de recherche en matière de cannabis (FPRMC) a dépensé 111 millions qui viennent indirectement des profits de la SQDC. Or, de cette somme, moins de 6 millions ont été affectés à la recherche, soit 5 %.

Le reste, m’indique le MSSS, a servi pour les volets « prévention » (77 millions) ou « soins curatifs en lien avec l’usage du cannabis » (26 millions), selon les termes utilisés dans la Loi encadrant le cannabis.

Ce niveau d’allocation me laisse dubitatif : quelles activités de prévention pour le cannabis ont pu coûter 77 millions en seulement un an ? C’est l’équivalent de 1200 employés qui travailleraient à temps plein à prévenir l’usage du cannabis ou à faire la promotion de la santé.

Et que dire des 26 millions qui auraient été injectés dans les soins ? Les effets du pot récréatif ont-ils exigé autant de traitements1 ?

Une reddition de comptes approximative

Le MSSS me répond que l’essentiel des fonds aurait servi à financer les missions liées au cannabis dans les 18 Directions régionales de santé publique (DRSP) du Québec. Ces DRSP, de leur côté, distribuent une bonne part de l’argent aux organismes communautaires, comme le YMCA, la Maison Jean Lapointe ou des groupes d’intervenants dans les écoles secondaires2.

Fort bien, sauf que la réconciliation des fonds est très laborieuse. Par exemple, le MSSS m’indique avoir transféré 4,7 millions à la DRSP de la Capitale-Nationale pour prévenir et soigner les effets du cannabis en 2022-2023. Or, vérification faite, la DRSP de Québec m’écrit avoir reçu seulement 498 000 $ à cette fin.

Constat semblable à Montréal : le MSSS dit avoir transféré 11,7 millions à la DRSP locale en 2022-2023, mais cette dernière répond plutôt avoir reçu 4,1 millions, dans une première communication, m’expliquant en détail l’utilisation de l’argent.

Une fois informée de l’écart de 7,6 millions, dans un deuxième temps, la DRSP de Montréal se rétracte pour me dire qu’en réalité, elle n’est pas en mesure de bien savoir ce qui vient du Fonds du cannabis ou pas3…

Selon ce que je comprends, l’argent du cannabis sert à financer un éventail de mesures sociales du réseau.

Sur les 111 millions du FPRMC de 2022-2023, 45 % ont été versés à des organismes sans lien direct avec le cannabis ou utilisés à d’autres fins que celles directement prévues par la loi, selon mon estimation.

Entre autres, admet le MSSS, quelque 35 millions ont été distribués à des organismes de lutte contre le tabagisme et le cancer, notamment, de même qu’à un institut – l’INESS – dont la mission est d’évaluer les coûts des technologies et médicaments. Il est aussi question d’un organisme voué au sport amateur (RSEQ), qui chapeaute des équipes comme les Carabins de l’Université de Montréal et le Rouge et Or de l’Université Laval4.

Autre utilisation des profits du pot, m’écrit le MSSS : « le développement de compétences personnelles et sociales des jeunes, y compris ceux de la DPJ, en vue de favoriser des choix de vie sains, le bien-être et la réussite éducative ».

Il est également question « d’encourager des actions communautaires visant à maintenir et à améliorer la qualité de vie dans les quartiers et les communautés ».

Des millions pour l’itinérance

Les profits du pot servent aussi à une autre fin bien indirecte : l’aide aux personnes itinérantes. Selon mes renseignements, 24 millions ont servi à loger les sans-abri du Québec ou à les accompagner dans le processus au cours de la seule année 2022-2023. C’est l’équivalent de 200 $ par mois par itinérant.

L’argent vient du Fonds de prévention et de recherche (environ 14 millions), mais aussi d’un autre fonds alimenté par les profits du cannabis (10 millions), appelé le Fonds de lutte contre les dépendances (FLCD)5.

Nul doute que cette clientèle a des besoins très grands et qu’une bonne partie fume du cannabis, mais les sommes allouées s’éloignent de l’objectif de la loi, soit de faire de la recherche, de la prévention et des soins curatifs en lien avec le cannabis.

En fin de compte, lorsque les fonds du cannabis concernent réellement la prévention et les soins, ils financent davantage des services pour les personnes ayant des problèmes avec les drogues dures (cocaïne, crystal meth, etc.), les jeux de hasard ou la cyberdépendance, selon ma compréhension, plutôt que ceux liés au cannabis.

Bref, les profits du pot ont une portée très large, mais floue. En soi, ce n’est pas nécessairement une catastrophe. Les besoins publics sont très grands, notamment dans le dossier des opioïdes, de l’itinérance ou de la DPJ.

Trop d’argent à dépenser…

Mais cette allocation molle des fonds, loin des objectifs premiers de la loi, est de nature à inciter les organismes à jouer d’astuces pour dépenser l’argent, à trouver des projets à subventionner, sans qu’il y ait une reddition de comptes claire des fonds dépensés et des résultats. Et à chaque niveau, des frais administratifs s’ajoutent6.

D’ailleurs, malgré ses intentions, le gouvernement n’est jamais parvenu à dépenser la totalité des fonds du cannabis. Année après année, les objectifs élevés de dépense établis en début d’exercice ne sont pas atteints. Dit autrement, il manque de projets pour épuiser l’argent, si bien qu’au 31 mars 2023, les deux fonds FLCD et FPRMC avaient des surplus inutilisés de 212 millions.

Une autre question se pose, par ailleurs : l’argent du pot représente-t-il toujours de l’argent frais pour les organismes bénéficiaires, ou remplace-t-il plutôt une partie du financement passé qui venait d’autres sources publiques ?

Les fonds de la SQDC ultimement alloués au ministère de la Sécurité publique et aux corps de police pourraient être un bon exemple. L’argent versé par le Fonds de lutte (FLCD) cette année – 39 millions – sert à lutter contre le commerce illicite du cannabis, de l’alcool et du tabac.

Or, comme la légalisation du cannabis a fait fondre le commerce illicite, à quoi peut bien servir ce nouvel argent ? Difficile d’imaginer que les corps de police ne consacraient pas davantage d’énergie à cet enjeu avant la légalisation et, donc, que l’argent du cannabis ne remplace pas, en partie, les anciens fonds utilisés aujourd’hui à d’autres fins7.

Maintenant que l’on contrôle mieux le produit, légalisé, quels sont ses effets sur l’anxiété, le sommeil et la mémoire ? Qu’en est-il des accidents de la route, des travaux sur les chantiers de construction, des résultats scolaires, de la créativité et tutti quanti ? Quel est l’effet à long terme pour les gros consommateurs ? Dans quelles circonstances est-il un bienfait ?

Maintenant que la légalisation a tué 70 % du marché noir sans provoquer le capharnaüm dans la consommation, maintenant qu’on voit la montagne de profits qui s’en dégage, ne serait-il pas temps de resserrer la loi ou de la redéfinir ? Verse-t-on assez à la recherche, encore embryonnaire ? Devrait-on cibler d’autres missions de dépenses et exiger une meilleure reddition de comptes et des résultats ? Les réponses m’apparaissent évidentes.

  1. Le MSSS m’indique qu’en réalité, l’appellation « soins curatifs » – que les dictionnaires définissent comme ayant pour objectif de guérir – vise plutôt « la prévention et le traitement des dépendances » aux substances psychoactives, y compris le cannabis.

  2. À Montréal, les groupes communautaires (Cumulus et autres) et des intervenants psychosociaux financés par la DRSP sont intervenus dans 128 écoles secondaires en 2022-2023 (72 % du total). Des centaines d’ateliers de prévention en classe et des kiosques de sensibilisation ont été montés. Les interventions visent l’ensemble des substances psychoactives.

  3. L’argent additionnel non identifié servirait tout de même à la mission de prévention et de soins liés au cannabis, soutiennent le MSSS et la DRSP de Montréal, qui n’ont toutefois pu m’en faire la démonstration.

  4. Le MSSS estime avoir versé environ 20 millions en 2022-2023 à des organismes comme le Conseil québécois sur le tabac et la santé, Capasana (lutte contre le tabac), le Réseau Sport éducation Fierté (RSEQ, sport amateur) et la Société canadienne du cancer. Une autre somme (environ 15 millions) aurait été attribuée à l’Institut national des soins en santé et en services sociaux (INESS), qui a pour mission « de promouvoir l’excellence clinique et l’utilisation efficace des ressources » dans le réseau, plus spécifiquement les coûts des technologies, médicaments et interventions.

  5. L’argent du FLCD vient à 85 % des recettes de la SQDC (profits et taxes) et à 15 % de la SAQ et de Loto-Québec.

  6. Fait révélateur : concernant l’itinérance, le MSSS a été incapable de me confirmer l’argent réellement investi par le Fonds de prévention et de recherche (FPRMC) pour loger les itinérants, malgré les deux semaines de délai que je leur ai données. Les 14 millions que j’ai indiqués viennent du Plan d’action interministériel en itinérance 2021-2026.

  7. Aujourd’hui, le marché illégal du cannabis représente moins de 30 % de la valeur totale, selon Statistique Canada. Le nombre de plants de cannabis saisis par la SQ a d’ailleurs diminué de 46 % depuis la légalisation, passant d’une moyenne annuelle de 84 000 entre 2015 et 2018 à 45 000 entre 2019 et 2022.

« On serait capable d’en faire plus »

Didier Jutras-Aswad est l’un des chercheurs phares du Québec en matière de cannabis. Et selon lui, la communauté scientifique serait en mesure d’en faire bien plus si elle avait un meilleur financement.

Le psychiatre connaît le tabac, si l’on peut dire. Il est chef du département de psychiatrie du CHUM, expert des toxicomanies. Et il se spécialise dans la compréhension des effets du cannabis chez l’humain, notamment sur la santé mentale.

Depuis deux ans, il a obtenu des fonds venant ultimement des profits de la SQDC pour trois de ses projets. L’argent vient plus précisément du Fonds de prévention et de recherche en matière de cannabis (FPRMC), qui a consacré 111 millions cette année en recherche et en prévention.

« Il reste beaucoup de questions à élucider concernant le cannabis et les recherches coûtent cher. Ça prend des moyens et on est limités. Le financement qu’on obtient, c’est bien, on n’a pas à se plaindre, mais on peut en faire plus, d’autant qu’on a une très bonne capacité, au Québec, d’en faire plus », m’a-t-il expliqué.

Au cours de l’année 2022-2023, sur les 111 millions dépensés par le FPRMC, la recherche a obtenu quelque 6 millions, soit seulement 5 % du total. Les 95 % restants sont allés à la prévention au sens très large, au financement des logements pour les sans-abri et aux traitements liés aux substances psychoactives, dont le cannabis.

La prévention, c’est extrêmement important, mais faire de la prévention efficace demande plus de données scientifiques.

Le Dr Didier Jutras-Aswad, chef du département de psychiatrie du CHUM, expert des toxicomanies

En 2018, le Canada est devenu le deuxième pays au monde à légaliser la vente et la consommation de cannabis à des fins non médicales. Cinq ans plus tard, les retombées sociales sont globalement positives (chute du marché noir, produits plus fiables, moins d’arrestations, moins de préjugés).

Néanmoins, constate le président d’un laboratoire de recherche Didier Jutras-Aswad, « les retombées reliées à la santé des consommateurs de cannabis sont plus éparses et moins substantielles ». Dit autrement, cet objectif de la loi n’a pas été atteint.

Les subventions du FPRMC pour la recherche sont attribuées par un organisme appelé le Fonds de recherche du Québec. Sa directrice pour le volet Santé, Carole Jabet, tire des conclusions semblables concernant la capacité d’en faire plus.

« Je ne manque pas de projets. Avec 5 millions de plus, je trouverais le moyen de les investir », dit Mme Jabet, qui miserait notamment sur l’augmentation de la taille des équipes.

Depuis trois ans, 17 projets ont été acceptés. Les sujets traitent de l’impact de la consommation sur la santé des jeunes ou des femmes enceintes, de l’effet de l’exposition au cannabis sur le cerveau des bébés ou même des liens entre le cannabis et le plaisir sexuel.

Ils ont été choisis après des concours, évalués par des jurys composés de pairs. « On en reçoit suffisamment pour être à l’aise avec nos octrois, pour départager les bons et les excellents projets », dit cette titulaire d’un doctorat.

Bien que plus de fonds seraient bienvenus, il y a une limite à ce que l’écosystème de recherche pourrait absorber. Carole Jabet admet que le financement annuel de 6 millions pour le cannabis est une somme appréciable pour une thématique spécifique.

Trois exemples de recherches

Consommer du cannabis en laboratoire

Santé Canada suggère aux consommateurs du cannabis de privilégier des produits à forte teneur en CBD (cannabidiol), car ce composant réduirait les effets néfastes de la substance psychoactive THC (tétrahydrocannabinol). Mais est-ce bien le cas ?

C’est ce que vérifiera le psychiatre Didier Jutras-Aswad auprès d’utilisateurs occasionnels dans des tests en laboratoire. Son équipe fera consommer cinq produits de cannabis aux taux de THC et de CBD variables (en plus d’un placebo), à raison d’un par semaine. Une centaine de participants seront recrutés au cours des prochains mois. Le chercheur a obtenu une subvention de 760 000 $ pour ce faire, issue des profits de la SQDC.

En quoi le pot affecte-t-il la santé des jeunes

En quoi les jeunes utilisateurs assidus de cannabis sont-ils affectés par leur consommation ? Qu’en est-il de leur bien-être, de leur santé physique et mentale, de leur anxiété, de leur fonctionnement scolaire ?

L’équipe du médecin Didier Jutras-Aswad recrutera 350 jeunes de 18 à 24 ans qui consomment au moins une fois par semaine pour mesurer les effets du cannabis. En fait, les candidats en feront eux-mêmes le suivi en notant les effets dans une application informatique, que l’équipe du Dr Jutras-Aswad travaille à peaufiner. Une subvention de 676 000 $ a été accordée pour ce projet de recherche.

Les bipolaires et le message de Santé Québec

Les personnes souffrant de troubles psychotiques (bipolaires, schizophrènes, etc.) sont-elles rejointes par les messages sur le cannabis des organismes de santé publique ? Et si oui, comment ?

C’est ce que tentent de savoir le psychiatre Didier Jutras-Aswad et son équipe dans une étude qualitative (par entrevue) auprès d’une soixantaine de candidats et d’une trentaine de leurs proches. L’objectif est de savoir si les messages de prudence rejoignent les personnes qui ont des problèmes sévères de santé mentale. Le projet accepté en 2022 a reçu une subvention de 253 000 $.

Les produits faits au Québec seront identifés sur Amazon


Dans une autre nouvelles, Nova Bus coupe dans son personnel à Saint-Eustache
La cie va aussi se concentrer sur le marché canadien

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Texte complet : La troisième vie de Drummondville

Drummondville La troisième vie de Drummondville

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Philippe Girardin est copropriétaire et directeur innovation de Patio Drummond, le plus grand manufacturier de dalles de béton en Amérique du Nord.

Longtemps mono-industrielle, Drummondville est devenue l’un des plus importants pôles manufacturiers de la province. La Ville cherche maintenant à devenir une référence en innovation. Grâce au maillage entre les entreprises et les établissements collégiaux et universitaires sur son territoire, mais aussi grâce à la mise en place d’un laboratoire unique, la municipalité et sa région sont en train de gagner leur pari.

Publié à 1h30 Mis à jour à 8h00

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Stéphane Champagne
Stéphane Champagne Collaboration spéciale

Par habitant, Drummondville – et ses 85 000 résidants – compte deux fois plus d’entreprises manufacturières (651 au total) que n’importe quelle autre ville du Québec. Il y a 50 ans, l’économie de la capitale du Centre-du-Québec était basée sur l’industrie textile. Aujourd’hui, ses usines se spécialisent dans 10 secteurs, allant de la machinerie aux matériaux composites, en passant par les aliments et le meuble.

Le nouvel objectif de la municipalité : devenir un modèle en innovation, plus particulièrement en matière d’automatisation, de nouvelles technologies, bref d’intelligence artificielle dans un contexte industriel. D’ailleurs, en 2024, Drummondville sera l’hôte du Sommet international de l’innovation en villes médianes.

« Notre objectif est de devenir une grappe industrielle où on valorise les données, explique Gerry Gagnon, directeur général de Drummond Économique. Ce nouvel univers nous donne confiance quant à la pérennité de notre développement économique. Pour y parvenir, nous avons des scientifiques et des entreprises qui travaillent main dans la main. »

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Gerry Gagnon, directeur général de Drummond Économique

C’est ainsi que la Ville, plusieurs partenaires industriels, de même que le cégep de Drummondville et le campus universitaire de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), ont créé le Centre national intégré du manufacturier intelligent (CNIMI).

Le CNIMI est un laboratoire de recherches et de formation où employés, étudiants, chercheurs, techniciens et ingénieurs se côtoient. Sur place, on trouve une mini usine 4.0 dotée, entre autres, d’outils robotisés pour la logistique et l’inspection. Bref, les employés d’entreprises peuvent se familiariser avec l’univers numérique grâce à une immersion. Les entreprises se bousculent pour profiter d’une telle initiative.

Le Centre national intégré du manufacturier intelligent est en service depuis trois ans, mais vient d’emménager dans un nouvel immeuble de 30 millions de dollars près du campus de l’UQTR.

« Nous sommes la pièce du puzzle qui manquait. Au lieu que chaque entreprise possède son propre laboratoire, nous avons créé un centre où les forces vives travaillent ensemble. Il n’y a pas d’équivalent au Québec. C’est original, très bien pensé. Notre but est de multiplier notre modèle », soutient Hussein Ibrahim, nouveau directeur du CNIMI.

Un cas bien concret

Les exemples d’entreprises innovantes sont nombreux à Drummondville. Qu’elles collaborent au CNIMI ou non. Le cas de Patio Drummond est particulièrement intéressant.

Fondée en 1970, la PME se présente comme le plus grand manufacturier de dalles de béton en Amérique du Nord. En se basant sur les travaux d’étudiants au doctorat de l’Université McGill et leur jeune pousse CarbiCrete, Patio Drummond a réussi à produire à grande échelle et à commercialiser un bloc de maçonnerie dit « carbonégatif ».

Ces blocs de béton gris ne contiennent pas de poudre de ciment, laquelle est le deuxième émetteur de CO2 dans la fabrication du ciment, rappelle Philippe Girardin, copropriétaire et directeur innovation de Patio Drummond.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Philippe Girardin, copropriétaire et directeur innovation de Patio Drummond

« La poudre est remplacée par du laitier de haut fourneau, qui est un résidu des usines de métallurgie, explique-t-il. On évite donc d’envoyer ce résidu dans les sites d’enfouissement. Mais en plus, au moment de faire durcir le béton, on lui injecte du CO2 qui demeure emprisonné dans le bloc et n’en ressort plus. D’où l’appellation carbonégatif. »

Selon M. Girardin, chaque ensemble de 20 blocs de béton produits représente l’équivalent d’un arbre planté.

Le bloc de béton de Patio Drummond/CarbiCrete a été lancé à l’automne 2023. L’objectif de CarbiCrete, indique Philippe Girardin, copropriétaire et directeur innovation de Patio Drummond, est de vendre des licences (bref, la recette) du produit à l’international.

« Ce qu’on a développé à Drummondville aura des répercussions partout dans le monde », s’enorgueillit-il.

Deux défis majeurs

Des défis d’une autre nature guettent cependant Drummondville, selon Gerry Gagnon, de Drummond Économique.

La crise du logement et la pénurie de main-d’œuvre arrivent en tête de liste, dit-il. « Mais la filière batterie est un autre enjeu auquel il faut s’intéresser, croit M. Gagnon. Ça va créer des remous. Bécancour est à moins de 50 minutes en voiture. Oui, certaines de nos entreprises pourraient devenir des sous-traitants dans cette filière, mais plusieurs de nos travailleurs pourraient être attirés là-bas. »

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Oui il a mentionné ça dans cette entrevue

Je me demande à quel point Amazon pourra vraiment bien identifier des produits du Québec… Le Panier bleu était parfois du n’importe quoi sur la chose, et Amazon a de la misère à filtrer des produits frauduleux ou dangereux… Je me demande s’il y a vraiment le contrôle pour cela.

C’est 2 problématiques distinctes, reliés indirectement. L’identification des produits québécois est distinct du besoin de marché dédié.

Le Québec n’a pas la masse démographique pour soutenir un service qui compétitionne avec un marché ouvert (Amazon, Walmart, etc.).

Personnellement je trouve que c’est un faux problème: on veut le beurre et l’argent du beurre: consommer des produits locales et les exporter en même temps.

Est-ce qu’il y a un besoin des consommateurs pour identifier des produits québécois? Oui. Est-ce que ce besoin est significatif économiquement? Pas sûr…

Sur le site de Radio-Canada

16 M$ plus tard :face_with_peeking_eye:

Le site, dans lequel plus de 16 millions de dollars d’argent public ont été investis, a été lancé en avril 2020. Il ne s’agissait au départ que d’une vitrine pour les produits québécois. Deux ans et demi se sont écoulés avant qu’on puisse y faire leurs achats.

Le Devoir a repris la nouvelle

Un article de Bloomberg/CityLab sur l’ouverture 24/24 de certains commerces à Montréal et ailleurs dans le monde

Texte complet : From Montreal to Berlin, Cities Aim to Stay Open 24 Hours

From Montreal to Berlin, Cities Aim to Stay Open 24 Hours

Forget last call: In a push to bolster nightlife, cities are changing laws to keep bars, restaurants and transit systems operating round-the-clock.


Montreal plans on opening a 24-hour zone to boost its nightlife economy.
Photographer: Mint Images/Mint Images RF

By Teresa Xie
February 22, 2024 at 2:00 a.m. EST

While New York City is often dubbed the city that never sleeps, it technically takes a short nap at 4 a.m., per New York State’s mandated “last call.” Perhaps Berlin or Tokyo should take the title: There, bars can legally serve alcohol 24 hours a day.

Montreal could be the newest addition to that list. The Canadian city, whose bars and clubs currently close at 3 a.m., plans on introducing a new 24-hour zone in a downtown neighborhood as part of a broader effort to invest in its nightlife.

Policies to keep cities open round-the-clock have been picking up steam since Amsterdam began issuing 24-hour operating licenses in 2013. The idea of cultivating nighttime economies has since spread to some 100 cities that now have some form of “night mayor,” including London, New York City and Zurich. And while the emphasis has often been on bars and clubs, proponents say the policies are about far more than alcohol.

“An official 24-hour policy is just an admission that the city and its economic activities never stop,” said Michele Acuto, director of the Melbourne Centre for Cities at the University of Melbourne.

The nighttime hours are a critical part of many cities’ economic output. In Berlin, “techno tourism” attracts more than 3 million people every year, according to a 2019 report by Clubcommission Berlin. A New York City analysis from 2019 found that nightlife generates $35.1 billion for the city annually, accounting for 299,000 jobs and $13.1 billion in wages. It defines the nightlife industry as including the city’s food, drink and entertainment sectors between 6 p.m. and 6 a.m., and factors in the knock-on effects to the economy of these jobs and patrons.

Night mayor positions aim to give nighttime economic contributions the same attention that daytime hours have gotten from policymakers. Increasingly, that includes a push to expand nightlife economies by making more amenities 24 hours.

For Amsterdam, beginning to extend the city’s hours meant designating 24-hour licenses to multifunctional spaces outside the city center. One such establishment is A’DAM Toren, a 22-story tower complete with offices, cafes, restaurants and an underground club in Amsterdam’s mixed-use Overhoeks neighborhood.

“Amsterdam’s 24-hour venues are located in places that are slightly underserved when it comes to nightlife or hospitality,” said Mirik Milan, the former night mayor of Amsterdam who later cofounded the nighttime culture consultancy VibeLab. “Many of these spaces improve the quality of life for people living around it, because they have amenities that can also be used during the week.”


A dance venue in the basement of the A’DAM Toren building has a license to stay open 24 hours.
Photographer: Schöning/ullstein bild via Getty Images

In Berlin, there are no restrictions on when alcohol can be sold. Shortly after World War II, a hotelier persuaded the commandant of the American sector of West Berlin that getting rid of the city’s mandated last call would not only benefit the economy, but also reflect Western values. To accommodate nightlife, the trains also run 24 hours on weekends and holidays.

“If you want to create cultural vibrancy in a city, it’s not just about consumption of alcohol,” says Lutz Leichsenring, a spokesman and executive board member for the Clubcommission Berlin who co-founded VibeLab with Milan. “You need to have a creative space that is both affordable and accessible. Public transportation needs to be accessible for people living outside of the city, for example. The bus can’t stop running at midnight.”

Outside of strengthening a city’s social opportunities, cultivating nightlife industries can have other positive effects: In New South Wales, Australia, residents reported feeling safer on public transit and in their neighborhoods after an effort by the state to reverse Sydney’s well-known “party pooper” reputation through a 24-Hour Economy Commissioner. Some of the office’s initiatives include programs to improve safety after dark and providing “Take Kare” ambassadors in popular nightlife districts to assist young people who are out late.

“Something that police or other city decisionmakers don’t understand is that vibrancy in the city creates safety,” Leichsenring said.

Extending nightlife isn’t without growing pains. Amsterdam has long faced problems with rowdy tourists in its red light district, even recently proposing a controversial plan to relocate its legal prostitution to an erotic center outside the city.

“Amsterdam’s reputation is something that has been built over hundreds of years,” Milan said. “That’s not something that’s going to just go away. But it’s up to the city to step up to make sure the quality of life of its residents stays the same as nightlife expands.”

Much of the job of city nightlife initiatives has been keeping the peace between those who party and those who sleep. In 2018, Berlin’s government pledged 1 million euros toward soundproofing projects after noise disputes with residents forced many clubs to close. So far, more than 40 clubs have received funding, and will continue to in the upcoming cycle, according to Leichsenring.

As part of its burgeoning nightlife efforts, Montreal also recently announced a grant program for alternative performance venues with fewer than 400 seats, allowing them to receive up to $100,000 for soundproofing initiatives. Part of the goal of the nightlife initiative is to simplify the process for businesses that wish to stay open 24 hours.

Many advocates for 24-hour cities say that night economy initiatives need to look beyond bars, clubs and late-night fare and focus on other kinds of services and amenities.

“If you work night shifts, you pay the same amount of taxes as everyone, but usually have less access to services,” said Mathieu Grondin, co-founder of MTL 24/24, a nonprofit group that aims to provide frameworks for Montreal’s nightlife. “You can’t get food or go to the public library. By extending services to 24 hours, you’re making a fairer city that is more inclusive.”

https://www.bloomberg.com/news/articles/2024-02-22/montreal-joins-global-nightlife-push-for-24-hour-bars-restaurants-transit

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Dépanneur KaleMart24 du métro Berri-UQAM sur le point s’ouvrir


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C’est particulier, une chaîne de dépanneurs qui à ce que je sache n’a pas encore de présence en ville mais qui a plusieurs locaux sur le point d’ouvrir (je sais qu’il y en un qui s’en vient au métro Jarry)

Edit: le Bonjour Hi! en tuiles est adorable mais va clairement en fâcher plus d’un :sweat_smile:

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Selon Google, il y en a 2 qui ouvrent le 1er mars
et un 3e au Roccabella le 1er avril

Il y a 3 KaleMart24 dans le Registraire des entreprises

Les deux premiers n’arapparaissent pas sur le site Web
Les deux derniers ont été enregistrés par la même personne

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Celui au métro Jarry, déco identique

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C’est tous la même équipe de design qui a travaillée dessus :wink:

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Idk, quand c’est écrit comme ça, on dirait que quelqu’un l’a fait avec l’intention d’énerver qqn. Très audacieux pour leur premier débarquement au Québec de chercher une petite controverse

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Je me demande si le Provigo en face du Centre Bell restera un Provigo. Il me semble que Maxi ne fitte pas trop au milieu des tours des Canadiens

Texte complet : Conversion de magasins | Bientôt moins de 20 Provigo au Québec

Conversion de magasins | Bientôt moins de 20 Provigo au Québec


PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
Loblaw indiquait plus tôt cette semaine qu’elle investirait deux milliards dans « la construction de plus de 40 nouveaux magasins, l’agrandissement ou la relocalisation de 10 autres et la rénovation de plus de 700 d’entre eux ».

Provigo continue de perdre du terrain au profit de Maxi. Une trentaine de magasins seront convertis au Québec en 2024. Ils arboreront le jaune et le bleu de l’enseigne à escompte en remplacement des couleurs de Provigo, qui comptera désormais un peu moins de 20 magasins à travers la province.

Mis à jour le 23 février
NATHAËLLE MORISSETTE
La Presse

L’enseigne ne disparaîtra toutefois pas du paysage, a tenu à dire Johanne Héroux, directrice principale, affaires corporatives et communication de Loblaw, tout en reconnaissant que Maxi « correspondait davantage aux nouvelles habitudes des consommateurs ».

Le succès des enseignes de magasins vendant au rabais pousse l’entreprise à vouloir accentuer la présence de Maxi à travers le Québec, a expliqué Richard Dufresne, chef de la direction financière, lors d’une conférence avec les analystes, jeudi, à l’occasion de la publication du rapport annuel de la société et de ses résultats de quatrième trimestre clos le 30 décembre 2023. « Nos équipes y travaillent », a-t-il ajouté.

Cette stratégie sera adoptée un peu partout au pays. « La division des magasins Escompte sera notamment mise à l’avant-plan, alors que Loblaw entend étendre la présence des enseignes No Frills et Maxi à davantage de collectivités et de quartiers partout au pays », pouvait-on lire dans un communiqué publié par Loblaw.

Les consommateurs qui ont l’habitude de faire leur épicerie chez Provigo pourront néanmoins conserver cette habitude. Mais « l’avenir de l’enseigne est appelé à changer », a prévenu Mme Héroux. Virage déjà entamé notamment avec la rénovation de son magasin de Kirkland, Provigo deviendra une enseigne « plus nichée » axée notamment sur le prêt-à-manger.

La société indiquait plus tôt cette semaine qu’elle investirait deux milliards dans « la construction de plus de 40 nouveaux magasins, l’agrandissement ou la relocalisation de 10 autres et la rénovation de plus de 700 d’entre eux ».

Une tape sur les doigts

Toutes ces annonces surviennent au moment où Loblaw se fait taper sur les doigts par le Comité permanent de l’agriculture de la Chambre des communes. Celui-ci a en effet donné un avertissement au détaillant, ainsi qu’à Walmart, car il juge que les deux enseignes sont récalcitrantes à signer le code de conduite mis de l’avant dans l’industrie.

Lisez « Loblaw et Walmart se font taper sur les doigts »

La semaine dernière, le Comité a remis une lettre aux deux entreprises qui ne semblent pas vouloir se rallier. Aux yeux du Comité, elles devraient changer de cap et signer le code de conduite visant à assainir les relations entre épiciers et fournisseurs. Sans quoi l’adhésion pourrait devenir obligatoire, laisse entendre le Comité.

Résultats

Le géant canadien de l’alimentation et de la pharmacie Loblaw annonce avoir réalisé un bénéfice attribuable aux actionnaires ordinaires de 541 millions au quatrième trimestre de 2023, ou 1,72 $ par action diluée, comparativement à un bénéfice de 529 millions, ou 1,62 $ par action diluée au cours des trois derniers mois de l’exercice 2022. Les revenus ont totalisé 14,53 milliards, contre 14,01 milliards un an plus tôt.

Les ventes des magasins comparables de produits alimentaires au détail ont augmenté de 2 %, tandis que celles des pharmacies ont progressé de 4,6 %. Sur une base ajustée, Loblaw rapporte avoir gagné 2 $ par action au cours de son dernier trimestre, contre un bénéfice ajusté de 1,76 $ par action un an plus tôt.

Avec la collaboration de La Presse Canadienne

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