Économie et commerce - Actualités

Des données sur les retombées de l’achat local


Photo: Valérian Mazataud archives Le Devoir Parmi les neufs articles certifiés par Les Produits du Québec sélectionnés par la firme qui a mené l’étude se trouve un t-shirt Poches & fils.

Roxane Léouzon
23 janvier 2024
Économie

Entre deux t-shirts similaires, dont l’un est fait au Québec et l’autre est importé, lequel est le meilleur pour l’économie du Québec et pour l’environnement ? Une étude se penchant sur neuf produits détenant une certification québécoise chiffre pour la première fois l’ampleur des avantages de l’achat local.

Tout le monde se doute qu’acheter local est plus vertueux, estime Elfi Morin, directrice générale de l’organisme Les Produits du Québec. « Mais quand on a voulu documenter ça ou chercher des données, on a rapidement constaté qu’il n’y en avait pas vraiment », souligne-t-elle.

Elle a donc mandaté la firme d’analyses économiques AppEco pour se pencher sur la question. Deux de ses économistes ont comparé neuf produits certifiés par Les Produits du Québec — dont un t-shirt Poches & fils, une pelle à litière Noba Animal, du papier hygiénique Cascades et un soutien-gorge La vie en rose — avec chacun deux produits importés similaires. Ils ont fait bien attention à sélectionner des biens considérés comme étant de qualité équivalente, tant en ce qui a trait aux matériaux utilisés qu’à leur fonction et à leur durée de vie.

Ils ont trouvé que les produits locaux en question généraient en moyenne un produit intérieur brut, des profits et un nombre d’emplois au Québec respectivement 3,8, 7,6 et 3,5 fois supérieurs. La raison en est que la conception, la fabrication et l’approvisionnement effectués par ces entreprises locales entraînent le versement de salaires et la création de richesse entre les mains de résidents du Québec. De l’autre côté, les produits importés n’apportent des bénéfices au Québec qu’à l’étape de la vente au détail, explique le rapport.

Les entreprises participantes ont ouvert leurs livres et dévoilé l’origine de leurs fournisseurs. L’étude prend donc en compte le fait qu’une part de leurs intrants proviennent d’entreprises étrangères et que certains de leurs fournisseurs québécois ont des liens d’affaires dans d’autres pays. Les biens arborant la certification la plus exigeante en matière d’activités locales, soit Produit du Québec, comparativement à Fabriqué au Québec et Conçu au Québec, sont ceux présentant le plus de retombées économiques.

Plus ou moins chers

« Un aspect important qu’on a voulu prendre en compte dans l’étude, c’est la question du prix. Il est souvent cité que les biens qu’on importe sont moins chers, que les citoyens ont ainsi un plus grand pouvoir d’achat et que ça permet aussi de faire fonctionner l’économie », rapporte Julien Mc Donald-Guimont, directeur et économiste chez AppEco.

Or, dans quatre cas sur neuf, le produit québécois était moins cher. « Et dans nos estimations, même si le prix avantageait le produit importé, ce n’était jamais assez important pour qu’il devienne meilleur que le produit certifié », assure-t-il.

Les économistes d’AppEco se sont aussi risqués à mesurer les conséquences environnementales de la production et du transport de ces produits. Ils ont calculé que les produits importés étaient associés à des émissions de gaz à effet de serre en moyenne 34 % plus importantes que leurs équivalents québécois. Pour ce faire, ils ont utilisé l’outil en ligne 2030 Calculator, qui effectue une analyse de cycle de vie partielle et qui a reçu le soutien du Secrétariat des Nations unies sur les changements climatiques.

« Ce n’est pas tant l’aspect transport qui change la donne, même si les produits importés ont parcouru des milliers de kilomètres, souligne M. Mc Donald-Guimont. Ce qui est vraiment déterminant, c’est d’où vient l’énergie utilisée pour la production, parce qu’on a une énergie renouvelable au Québec. »

Autant Elfi Morin que Julien Mc Donald-Guimont admettent que cette analyse ne permet pas de tirer des conclusions pour l’ensemble des produits québécois. Ils souhaitent toutefois l’élargir prochainement à davantage de secteurs et d’entreprises afin de mettre en lumière des tendances plus larges.

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CDPQ va intégrer ses fiiliales immobilières dont Ivanhoé Cambrige. Sa PDG va quitter. Certains chroniqueurs/analystes pensent qu’elle est en lice pour être le « Top Gun » du système de santé.

Quebec pension manager’s head of real estate departs as Caisse consolidates operations

JAMES BRADSHAW
INSTITUTIONAL INVESTING REPORTER
PUBLISHED YESTERDAY
UPDATED 56 MINUTES AGO



Ivanhoé Cambridge chief executive Nathalie Palladitcheff is leaving the real estate investor and developer in April.RYAN REMIORZ/THE CANADIAN PRESS

Ivanhoé Cambridge chief executive Nathalie Palladitcheff is leaving the real estate investor and developer in April after its majority owner, the Caisse de dépôt et placement du Québec, announced restructuring plans to bring its real estate subsidiaries in-house and slash costs.

The Caisse, which is one of Canada’s largest pension fund managers with $424-billion in assets, said it expects to save about $100-million annually with a plan announced on Wednesday to integrate Ivanhoé Cambridge and another subsidiary, commercial real estate debt provider Otéra Capital Inc., with the Caisse’s investment and corporate services teams.

The integration process starts next week and is expected to take 18 to 24 months, though some teams will start reporting to leaders at the Caisse next week. The investment teams at Ivanhoé and Otéra will formally join the Caisse on April 29, at which time Ms. Palladitcheff will depart.

The Caisse expects to announce a new head of its real estate investment group by the end of the transition in April to replace Ms. Palladitcheff.

The Caisse will also buy out stakes in the two companies held by minority investors to become the lone shareholder. The Régime de rentes du Mouvement Desjardins holds minority stakes in both Ivanhoé and Otéra, while the Northern Trust Co. Canada and Montreal police pension fund ABRPPVM each own shares in Ivanhoé.

Ivanhoé and Otéra will continue to operate under their current brands and their “investment partners and clients will pursue their business relationships in the normal course of activities,” the Caisse said in a news release. Ivanhoé is one of Quebec’s largest property owners and managers, with 80 properties and $77-billion of assets as of the end of 2022, while Otéra’s debt portfolio totalled nearly $29-billion.

The Caisse said it expects a sharper focus on investment expertise, stronger business relationships, smoother governance and other benefits from the changes.

“We want to work as one team – one CDPQ – and build on the unique know-how of our talent to create value for our depositors,” CEO Charles Emond said in a statement.

The integration plan is similar to a restructuring undertaken by Ontario Teachers’ Pension Plan starting last year, which brought its real estate investment operations in-house from subsidiary Cadillac Fairview Corp. Ltd., absorbing its entire 37-person investment team.

Ms. Palladitcheff’s forthcoming departure from the Caisse is the latest in a series of shakeups in the senior ranks of the country’s most prominent real estate investors and developers, several of which are owned by large pension funds. When Teachers made its changes last year, it replaced long-time Cadillac Fairview head John Sullivan with a new CEO, Sal Iacono.

Also last year, Ontario Municipal Employees Retirement System hired Daniel Fournier to lead its real estate arm, Oxford Properties Group, as executive chairman, succeeding Michael Turner, who stepped down to a more limited role. Mr. Fournier came out of retirement to take the job, having previously been chairman and CEO of Ivanhoé Cambridge before Ms. Palladitcheff took over.

In a statement, Ms. Palladitcheff said Ivanhoé’s role has evolved from a dual mandate to operate properties and invest in real estate to a focus on “its primary vocation – investing.”

“Combining our abilities with those of the CDPQ group is the logical next step of this evolution,” she said. “My transformation mandate will conclude at the end of the transition period in which I will be fully engaged.”

Mr. Emond said Ms. Palladitcheff “has distinguished herself by her vision and strong leadership” through COVID-19 and a period of change and upheaval in the real estate sector.

Ms. Palladitcheff has been named by some Quebec media as a potential candidate to be the inaugural CEO of the newly created provincial agency Santé Québec, which will take charge of operations for the provincial health care sector, aiming to make them more efficient.

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La fin de Shiller-Lavy sur la rue Saint-Viateur, en image:

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Que se passe-t-il pour vendre autant d’immeubles? Shiller-Lavy a besoin de liquidités?

Il y a quelques mois, un journaliste a contacté Shiller-Lavy à ce sujet, et ils ont refusé de répondre. On peut imaginer que c’est la raison, sinon c’est étrange. Je me demande si à vendre autant d’édifices sur la même rue en même temps ils ne font pas baisser la valeur de revente eux-mêmes. Ça inonde le marché local de la propriété commerciale.

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Il y a un an j’ai parlé avec le courtier à l’époque et il m’a tout simplement dit que Shiller Lavy voulaient « consolider ses participations dans d’autres segments du marché ». Assez vague comme réponse.

Depuis ils ont changé de courtier…

Le courtier m’a aussi dit que les loyers commerciaux sur St-Viateur ont atteint un plafond, mais il y avait toujours beaucoup d’opportunité d’augmenter les loyers résidentiels aux étages supérieurs :grimacing:

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Stephen Shiller et/ou son fils sont aussi partenaires dans Hillpark, la compagnie qui a acheté des immeubles dans le quartier chinois qui a lancé tout le débat sur la présevation du quartier. Elle est aussi partenaire avec Mondev du projet Griffin Square

Shiller-Lavy possède aussi plusieurs immeubles sur Notre-Dame Ouest dans le Vieux-Montréal et Petite-Bourgogne/Saint-Henri… Il faudrait voir s’ils ont aussi des pancartes à vendre

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C’est probablement une bonne nouvelle, à moins que ce ne soit qu’un seul joueur qui rachète tout le parc immobilier bien sur. Avoir un seul joueur qui contrôle autant de bâtiments commerciaux sur une seule rue lui donne trop de pouvoir sur le développement de celle-ci.

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Ils vendent beaucoup d’immeubles partout à Montréal en ce moment. Peut-être qu’ils ferment la compagnie? Peut-être que les taux d’intérêt sur leurs prêts sont trop coûteux?

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La misère des riches… :roll_eyes:

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C’est peut-être une bonne nouvelle, je n’en sais rien. Mais la meilleure chose qui pourrait arriver c’est qu’une OBNL puisse en acheter quelques uns de ces immeubles. Est-ce possible ?

Bientôt des bars ouverts toute la nuit à Montréal ?


Photo: Valérian Mazataud, Le Devoir
Le District Vidéo Lounge, qui a pignon sur rue en plein coeur du Village gai, a annoncé dimanche devoir fermer ses portes pour quatre jours après une décision de la Régie des alcools, des courses et des jeux.

Étienne Paré
30 janvier 2024
Société](Enjeux de société - Nouvelles | Le Devoir)

L’administration Plante dévoilera mardi son projet de nouvelle politique de la vie nocturne, qui vise notamment à créer des « zones 24 heures », où des établissements pourront vendre de l’alcool après 3 h du matin. La Ville souhaite également modifier le règlement sur le bruit, actuellement très défavorable aux tenanciers de bars dès lors qu’une seule plainte les concerne.

Le président du comité exécutif et maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Luc Rabouin, devrait en faire l’annonce en matinée, lui qui pilote le dossier de la vie nocturne depuis plusieurs années. À son initiative, la Ville de Montréal avait autorisé l’an passé quelques projets-pilotes pour tester la vente d’alcool après 3 h.

Selon nos informations, la plupart de ces événements se sont déroulés sans anicroche, ce qui amène maintenant l’administration municipale à ouvrir la porte à la création de zones ouvertes 24 heures sur 24. Les bars et les salles de spectacle qui s’y trouvent pourraient par exemple y rester ouverts toute la nuit et vendre de l’alcool. Ces futurs secteurs n’ont pas encore été choisis sur le territoire. La mairesse Valérie Plante a toutefois déjà évoqué l’ouverture d’établissements toute la nuit dans le Quartier latin, lorsqu’elle a présenté, il y a deux semaines, son plan pour revitaliser ce coin du centre-ville.

En dehors de ces « zones 24 heures », des promoteurs pourraient tout de même eux aussi organiser des événements qui s’étirent jusqu’à l’aube en demandant les autorisations requises. Obtenir une dérogation, afin de vendre de l’alcool après 3 h, est toutefois à l’heure actuelle d’une grande complexité. De longues démarches administratives sont nécessaires. Montréal cherche maintenant à simplifier cette procédure avec sa nouvelle politique de la vie nocturne, dont l’ébauche sera présentée mardi.

Des consultations se tiendront par la suite à ce sujet dès le mois prochain. La nouvelle politique sera présentée officiellement au grand public le 13 février. Son adoption pourrait survenir d’ici la fin de l’été, a appris Le Devoir.

Demande de longue date

Le règlement sur le bruit sera par la même occasion revu. Les normes à respecter ne seront plus uniformes. Elles différeront en fonction du secteur et du type d’établissement.

Plusieurs acteurs du milieu de la nuit se sont montrés très critiques dans les dernières semaines du règlement actuel. Ils sont en effet nombreux à avoir reçu des amendes ou des avertissements dans les derniers mois, souvent à cause de plaintes venant d’un seul résident qui habite le voisinage. C’est le cas de la Société des arts technologiques [SAT], du Grenade ou encore du Türbo Haus, tous situés pourtant dans des endroits fréquentés depuis toujours par les noctambules.

Le District Vidéo Lounge, qui a pignon sur rue en plein coeur du Village gai, a pour sa part annoncé dimanche devoir fermer ses portes pour quatre jours après une décision de la Régie des alcools, des courses et des jeux. Le copropriétaire de l’endroit, Danny Jobin, évoque le zèle d’un voisin, qui aurait déposé à lui seul au moins une trentaine de plaintes auprès de la Ville pour nuisance sonore depuis l’ouverture du bar, il y a 7 ans.

« Il ne nous lâche pas. Malheureusement, même s’il est le seul à se plaindre, la réglementation actuelle est à son avantage. Nous, les propriétaires de bars, nous n’avons présentement aucun recours. L’été, je suis obligé de dire à mes clients sur la terrasse de baisser le son pour ne pas avoir de trouble avec ce citoyen-là. Pourtant, il y a des “bachelorettes” qui crient dans la rue à tout bout de champ et qui font beaucoup plus de bruit que mon bar. À un moment donné, si tu ne veux pas de bruit, ne viens pas vivre dans le Village », dit Danny Jobin.

La directrice générale de la Société de développement commercial du Village, Gabrielle Rondy, est bien au fait du dossier du District Vidéo Lounge. Pour elle, il est urgent que la Ville modifie son règlement sur le bruit, d’autant que plusieurs bars du secteur ont fait face au même genre de problème.

« On a déjà de gros problèmes de cohabitation [avec les personnes itinérantes] dans le Village. S’il faut que des bars ferment deux, trois ou quatre jours à cause de plaintes pour le bruit, ça fait juste encore plus décourager des gens de venir », fait-elle valoir.

Sur Radio-Canada avec l’entrevue de Luc Rabouin à l’émission Tout un matin

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Entreprises informatiques Québec perd 130 millions par an avec ses bonbons fiscaux

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

« Il y a 25 ans, on a donné [aux entreprises informatiques du Québec] de très généreux crédits d’impôt qui financent les salaires de leurs employés », rappelle Francis Vailles.


Francis Vailles
Francis Vailles La Presse

Chaque fois, c’est la même chose. Le gouvernement met en place un bonbon fiscal pour les entreprises dans un contexte donné, mais quand vient le temps de le retirer lorsque les choses ont changé, quelques années plus tard, il n’y a pas moyen de le faire.

Publié à 0h47 Mis à jour à 6h30

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Les lobbys d’entreprises se font alors entendre. Nos entreprises vont supprimer des emplois et des investissements, disent-ils, elles vont déménager. Et celles de l’étranger ne viendront plus.

Le cas des entreprises informatiques du Québec est un très bon exemple. Il y a 25 ans, on leur a donné de très généreux crédits d’impôt qui financent les salaires de leurs employés. L’objectif : créer des emplois, soutenir le secteur et éventuellement développer l’innovation technologique de nos entreprises.

Aujourd’hui, cette surstimulation devrait être remise en question, vu la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur, mais les bonbons fiscaux, qui se chiffrent à près de 600 millions par année, demeurent.

C’est le constat qu’on peut faire en lisant l’excellente étude1 de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke signée par les auteurs Michaël Robert-Angers, Frédéric Deschênes et Luc Godbout.

Aujourd’hui, 702 entreprises bénéficient du crédit d’impôt pour le développement des affaires électroniques (CDAE), y lit-on. Ces organisations reçoivent du gouvernement du Québec jusqu’à 30 % du salaire admissible en crédit d’impôt pour leurs employés informatiques.

Il s’agit du programme le plus généreux au monde, ou de l’un des plus généreux, qui a coûté 593 millions au gouvernement du Québec en 2022, calculent les chercheurs.

Or, sur les 702 entreprises qui en ont été bénéficiaires en 2019 – plus récente année pour ce calcul –, seulement quatre ont payé des impôts cette année-là, après la prise en compte du bonbon CDAE.

Certes, ces entreprises versent tout de même des charges sociales, comme la taxe sur la masse salariale ou les cotisations au Régime de rentes du Québec.

Mais quand on compare leurs versements d’impôts et de charges sociales de 2019 aux crédits d’impôt CDAE (440 millions) et aux autres crédits obtenus (46 millions), on se rend compte que le gouvernement enregistre une perte nette de 131 millions par année, selon l’étude. Ayoye !

Ces millions perdus ne le sont pas nécessairement au profit de PME en démarrage, nous apprend l’étude. Des 131 millions de pertes, 30 millions l’ont été pour des entreprises contrôlées à l’étranger, comme IBM, et 24 millions pour de grandes entreprises en Bourse, comme CGI.

Pour se justifier, le gouvernement invoque généralement que de telles subventions finissent par rapporter grâce aux impôts et taxes payés par les employés de ces entreprises. Sauf que dans le cas des informaticiens, il ne s’agit pas de nouveaux emplois créés, la plupart du temps, mais d’emplois déplacés, vu la pénurie de main-d’œuvre.

Et ces emplois déplacés, ils viennent souvent d’organisations qui souffrent de ces départs, ce qui nuit à leur développement technologique et à leur productivité. Bref, non seulement le crédit n’assure vraisemblablement pas de retombées nettes, mais il peut être de nature à nuire.

Au total, ce sont 32 000 emplois en technologies de l’information (TI) qui sont soutenus par le CDAE, mais le secteur en compte 263 000 au Québec. Quant aux postes vacants, ils se chiffrent à 40 000.

Depuis 25 ans, l’emploi du secteur est en forte croissance, mais la part des employés en TI au Québec recule dans l’ensemble du Canada, étant passée de près de 30 % en 2013 à 26 % en 2022, selon l’étude.

Difficile de savoir ce qui serait arrivé sans le crédit. Peut-être aurions-nous perdu la bataille dans les premières années. Peut-être moins depuis 10 ans ou pas du tout.

« Le Québec offre un incitatif fiscal généreux par rapport à ceux offerts par les autres juridictions recensées. Outre le taux de l’aide et son plafond par travailleur qui sont relativement élevés au Québec, les autres juridictions limitent généralement la durée de l’aide consentie et lient souvent celle-ci aux investissements effectués et non pas à la dépense salariale », écrivent les auteurs.

Chose certaine, le CDAE offre un avantage concurrentiel très important aux entreprises d’ici. Une fois le crédit soustrait, un programmeur coûte 74 550 $ aux entreprises au Québec, contre 103 880 $ à Toronto. Autre comparaison : un consultant en TI revient à 88 711 $ à Montréal, contre 118 230 $ à Toronto2.

Malgré ces constats sévères, les auteurs ne suggèrent pas de mettre la hache dans le CDAE, mais plutôt de le moderniser. Premièrement, ils modifieraient en partie le type de crédit d’impôt offert.

Ce genre de crédit, faut-il savoir, est soit remboursable (versé peu importe si l’entreprise paie des impôts ou non), soit non remboursable (versé seulement si l’entreprise paie des impôts). Actuellement, sur le crédit de 30 %, 24 % sont remboursables et 6 % non remboursables.

Pour les sociétés étrangères, donc, les auteurs proposent que le crédit se décline ainsi : 14 % remboursables et 16 % non remboursables.

Pour les autres, la composition 24 %-6 % demeureraient sauf pour les entreprises plus importantes, dont le capital versé excède 50 millions. Dans leur cas, suggèrent-ils, le crédit passerait progressivement de 24 %-6 % à 14 %-16 % dès que le capital versé atteint 75 millions.

Ce faisant, les grandes entreprises et les entreprises contrôlées à l’étranger devraient payer des impôts pour bénéficier du CDAE. Et avec le gain d’un tel changement, estimé à 45 millions, les chercheurs redirigeraient l’argent notamment vers les employés en TI autres que les programmeurs, par exemple les analystes fonctionnels ou les gestionnaires de projets informatiques.

Ce que j’en pense ?

Que ce rapport devrait inciter nos décideurs à réfléchir sérieusement sur la rentabilité de ce genre de crédit et sur l’opportunité de le redéployer pour mieux aider nos entreprises à accroître leur productivité. Ne devraient-ils pas, ces politiciens, fixer une date d’échéance à ces généreux crédits, en fonction de divers paramètres ?

1. Consultez l’étude de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke

  1. Attention, il ne s’agit pas du salaire versé, mais du coût salarial pour les entreprises, une fois pris en compte la taxe sur la masse salariale et le crédit d’impôt pour le développement des affaires électroniques.
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C’est un début d’année très lent dans les centres commerciaux:

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Entrevue de Louis Vachon, ancien PDG de la BNC, au Téléjournal

Économie, subventions, taux d’intérêt et immigration : grande entrevue avec Louis Vachon

Grand passionné d’histoire, il met en perspectives des enjeux très actuels : l’état de l’économie, les risques de crise financière, les subventions aux entreprises étrangères, les risques de débordements reliés à l’immigration, le salaire des banquiers…

Patrice Roy a rencontré Louis Vachon à la Maison-des-Marins du Musée Pointe-à-Callière.

Louis Vachon : l’entrepreneuriat pour « préserver son identité »

Louis Vachon : l’entrepreneuriat pour « préserver son identité »

L’ex-président et chef de la direction de la Banque Nationale a accordé une grande entrevue à Patrice Roy.


Louis Vachon a pris sa retraite de la Banque Nationale en octobre 2021.
PHOTO : RADIO-CANADA

Catherine Bérubé
Publié hier à 19 h 53 HNE

Louis Vachon a eu une carrière impressionnante à la tête de la Banque Nationale.

Pour l’ex-président et chef de la direction de cette institution financière, le succès économique est indéniablement une source de fierté. Bien des choses vont faire qu’on va préserver une société francophone en Amérique : les lois jouent un rôle […], la fierté joue un rôle et le succès économique aussi.

L’arrière-grand-mère de Louis Vachon, Rose-Anna Giroux, est l’entrepreneure à l’origine des fameux gâteaux Vachon. Pourquoi a-t-elle initialement acheté une boulangerie qui est devenue une pâtisserie? C’était pour rapatrier ses fils, qui avaient tous émigré aux États-Unis pour trouver de l’emploi, raconte l’ancien banquier.

Pour lui, le succès en affaires n’est donc pas uniquement une question économique : c’est une question d’identité culturelle.

Une vision de l’économie du Québec

Les bons résultats de la Banque Nationale, la plus petite des six grandes banques canadiennes, sont donc particulièrement importants aux yeux de Louis Vachon. C’est un beau succès, pas juste pour la Banque Nationale ou les actionnaires mais pour le Québec en général, souligne-t-il.

Ça reflète une vision de l’économie du Québec, notre capacité de croître et de gérer notre économie, qui est beaucoup plus positive qu’il y a 20 ans, ajoute-t-il.

Si vous êtes capables de convaincre qu’on est capables de prospérer en français en Amérique du Nord, eh bien, vous allez être capables d’intégrer une plus grande proportion d’immigrants qui viennent ici.

— Louis Vachon, ancien président de la Banque Nationale

La Banque Nationale a d’ailleurs publié une étude le 15 janvier dernier dans laquelle elle affirme que le Canada est aux prises avec un piège démographique et que l’économie actuelle est incapable de gérer les niveaux d’immigration.

Louis Vachon est d’accord avec les constats de ses anciens collègues. Il y a eu un manque de contrôle, soutient-il. Je ne suis pas dans le pessimisme, mais il faut retrouver un certain équilibre.

La Banque Nationale a toujours défendu l’immigration, même quand c’était moins populaire, même dans certaines régions du Québec où c’était moins populaire, mais une immigration contrôlée.

— Louis Vachon, ancien président de la Banque Nationale

J’ai eu beaucoup de chance

À 44 ans, Louis Vachon est devenu le plus jeune président d’une institution bancaire au Canada lorsqu’il s’est hissé à la tête de la Banque Nationale. Il a tenu ce rôle pendant près de 15 ans.

Même si le banquier a connu énormément de succès dans ses fonctions, son mandat ne s’est pas déroulé sans embûche. Deux crises se sont succédé dès son arrivée : la crise des papiers commerciaux en 2007, puis la faillite de certaines grandes banques américaines en 2008.

On n’a pas paniqué, raconte l’analyste financier. Ç’a été une crise complexe, mais on a appris des leçons.

Selon lui, la meilleure façon de gérer une crise qui n’a pas pu être évitée, c’est d’être proactif et transparent, ce qu’il considère avoir fait.

Il faut avoir l’humilité, dans la vie, de reconnaître que le succès, dans une position de leadership, c’est contextuel.

— Louis Vachon, ancien président de la Banque Nationale

Cet officier de l’Ordre national du Québec croit qu’une nouvelle crise économique pourrait survenir. Malheureusement, il y en a à une certaine fréquence, explique-t-il.

Selon lui, la tendance humaine à pousser les bonnes idées à l’extrême est en cause. C’est pour ça que les marchés financiers doivent être réglementés et supervisés, ajoute-t-il.

Aujourd’hui, le risque se trouve dans les endroits qui sont moins réglementés, comme les cryptomonnaies ou d’autres endroits qui ont échappé à la supervision.

— Louis Vachon, ancien président de la Banque Nationale

L’intelligence artificielle et l’apport de la technologie

Bien qu’il admette que l’intelligence artificielle a déjà révolutionné le domaine des finances, Louis Vachon ne croit pas que le discernement humain pourra être remplacé par les machines. La combinaison gagnante, c’est la combinaison des deux, affirme-t-il.

Il réfute d’ailleurs l’idée selon laquelle la technologie a fait diminuer le nombre d’emplois dans les banques. Ça fait 15 ans qu’on dit que la technologie va enlever des emplois, explique-t-il. En partie, c’est vrai, et ça a commencé avec les guichets automatiques, mais le nombre d’emplois est passé de 13 000 à 26 000.

Je crois en la technologie, je crois que c’est important, mais il faut garder un aspect humaniste à tout ça.

— Louis Vachon, ancien président de la Banque Nationale

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L’infolettre Mon Mile-End a quelques nouvelles commerciales du quartier que je trouve intéressantes:

Premièrement une déception: la Panthère Verte va arrêter d’opérer. Cependant il est mentionné dans son message d’adieu sur Facebook qu’une nouvelle marque prendra le relais. Je ne sais pas ce que ça veut dire pour le restaurant comme tel.

Sinon, de bonnes nouvelles. Un restaurant ukrainien occupera ce local sur Fairmount:

Ce local est vacant (ou du moins pas utilisé par un commerce sur rue) depuis que j’habite le quartier, il y a 12 ans! Ça va faire du bien. Je crois que son voisin de droite est utilisé comme chambre froide par le boucher du coin?

Iconoglace ouvre dans ce local sur Laurier:

Pour les amateurs de crème glacée, cette adresse actuellement sur Bélanger est un incontournable, et maintenant on pourra en profiter directement dans le Mile-End.

Aussi sur Fairmount, ce local sera occupé par une fromagerie, nommée Brebis:

Une fromagerie dédiée, surtout spécialisée dans les fromages du Québec, c’était pas mal au sommet de ma liste de commerces manquants très proche de chez nous, je suis vraiment content que ça arrive enfin. Pour le moment je vais dans le Petit Laurier pour mon fromage.


L’infolettre Mon Mile-End est vraiment un chouette projet de journalisme local. Si vous habitez le quartier, s’inscrire pour la consulter est un no-brainer. J’apprends de quoi à chaque édition.

Aussi, le projet fait un sondage sur les lecteurs en ce moment:

Fun fact, vous pouvez choisir Agora Montréal comme endroit où vous participez à des discussions en ligne :wink:

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Ça fait deux ans que j’ai quitté le Mile-End, je suis toujours les nouvelles de mon ancien quartier de près et pour cela j’aime beaucoup Mon Mile-End!

(En plus j’habite pas loin et je me trouve dans le Mile-End quelques fois par semaine. Même si j’habite tout près du Marché Jean-Talon et du Marché Oriental, il vaut la peine de faire un tour chez PA de temps en temps.)

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je l’ai ajouté à mon compte Feedly.com que j’utilise pour les fils RSS. Il suffit d’ajouter l’URL du site pour avoir les mises à jour

Pour les infolettres par courriel, j’ai déjà trop de courriels !

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