Économie et commerce - Actualités

Parce que ma réflexion n’etait pas ce qu’est une semaine standard pour un emploi à temps plein, c’est de savoir si la fonction publique travaille plus ou moins que le domaine privé, et s’il y a une différence à ce niveau. Simplement écarter une grande part des gens qui travaillent me semble avoir un gros angle mort sur la question. Ce sont des travailleurs avec un salaire et une production conséquente. Surtout si cela a une influence sur une moyenne de pratiquement 4h, par exemple. Cependant, c’est peut-être pertinent de prendre ces gens séparément.

Je ne sais pas pourquoi on élimine les jeunes et les plus âgés cependant dans ton analyse. Je peux comprendre de regarder le temps partiel et le temps plein séparément. Il faut quand même regarder comment les deux s’incèrent dans l’organisation de l’entreprise aussi (par exemple, tu peux avoir une grande proportion de temps partiels, ce qui suggère plus d’employés, et cela n’aurait aucune incidence sur le temps de travail des temps plein). Pour l’âge? Si le but est d’analyser la semaine de 35h, alors par définition, s’ils sont à temps plein, il faut que ce soit dans le total.

Mais tu as raison. Comme expliqué, c’est simplement une autre donnée qui illustre une autre réalité. J’ai regardé l’ensemble de l’emploi plutôt que de cibler spécifiquement le temps complet pour un groupe d’âge. Le 35h vient de là, ni plus ni moins, parce que je n’ai pas spécifiquement mentionné que je parlais du temps plein pour les adultes de 25 à 54 ans. Je n’avais pas considéré l’angle. Ce que je dis n’est pas faux ou biaisé, mais c’est peut-être la mauvaise donnée à regarder!

Merci, je n’avais pas vu le lien pour ce tableau avec une division temps plein/partiel, et il apporte beaucoup à la perspective.

Ce sont mes chiffres du début: 33.7 et 35.0, on confirme qu’on la même source!

Il faut rajouter les travailleurs de moins de 25 ans et ceux de plus de 54 ans dans les gens écartés par ta statistique originale. Mine de rien, de 55 à 64, c’est presque 60% des gens qui travaillent encore. Et sous 25 ans, ça concerne de nombreux emplois et jeune avec des emplois exigeant juste un secondaire ou un DEP. J’ai l’ancé un chiffre au hasard sur la part que ça représente, mais c’est définitivement plus de 18%. Et assez significatif pour bouger la moyenne d’un bon morceau quand ils sont comptabilisés.

Personnellement, je crois que ça vaut la peine de s’attarder à l’ensemble des employés. Si le temps partiel passe sous le radar, par exemple, on pourrait voir qu’une industrie précise dépend beaucoup plus de travailleurs à temps partiel.


Je suis d’accord, en fait c’est pour cela que je trouvais plus intéressant de regarder l’industrie Administrations publiques, parce que la définition de StatCan semble plus cibler ce qu’on retrouve au niveau municipal (avec les services d’urgence d’ailleurs). La fonction publique est très large, et par exemple elle compte des employeurs écrasants en nombre comme la santé publique , ou des domaines comme l’éducation. incidemment, deux secteurs avec moins d’heures travaillées…

Moi non plus, mais il y a plusieurs angles aux problèmes. Offrir 35h n’est pas un problème en vase clos. Tant que c’est adapté à la réalité du travail, à l’attrait du poste, aux responsabilités et aux salaires. Beaucoup de professionnels vont rechercher ce rythme de vie d’ailleurs, c’est aussi une réalité. Il faut juste que l’efficacité et que le coût de la main d’oeuvre soit conséquent.

C’est un exercice de comparaison qu’il faut aussi faire avec une vraie grille de performance. Je ne pense pas que StatCan ou l’ISQ ont le degrés de finesse de comparer des postes en bout de ligne.

Le fait que Legault refuse de pérenniser une façon pour les villes de mieux négocier les salaires est de loin un plus gros handicap que quelques heures de temps supplémentaire dans la semaine, à mon avis. C’est un boulet de longue date, et la raison pourquoi on voit aujourd’hui une différence plus massive de rémunération.

La ville a techniquement une politique de remplacer un employé sur deux, mais dans les faits, une mesure simple est plus compliquée en coulisse. Elle dépense plus dans les heures supplémentaires (ce qui devrait faire plaisir à ceux qui n’aiment pas le 35h :stuck_out_tongue: ) ou à utiliser le privé.

Comme indiqué par @Florilege, c’est 35h pour l’ensemble du secteur privé (temps partiel et complet), et 38.9h pour le temps complet.

Oui, c’est la norme du travail pour payer de l’heure supplémentaire. Ça ne dicte pas ce qu’est le temps complet cependant, qui a une plage bien plus large d’heures. Les mêmes normes disent d’ailleurs que ton 60 heures semaines est au dessus de la limite hebdomadaire (dans la plupart des cas). :stuck_out_tongue:

Certaines conventions sont différentes, et vont considérer l’heure supplémentaire comme toutes les heures en dehors des heures normales.

Ce ne sera pas un dossier qui sera rouvert de si tôt à mon avis. Il y avait encore des jugements cette année sur la fameuse loi 15 qui dictait le partage égal des déficits de fonds de retraite. Mais cette loi a effectivement été la rare occasion où le municipal à réussi à économiser sur la rémunération des employés. C’est Québec qui dicte les règles, c’est Québec qui peut régir.

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Je me suis amusé a regarder des offres de travail a temp plein sur jobboom je ne vois presque du 40 heures specifié pour le temps plein quelques fois plus rarement du 37.5 heures. Mais surement pas trop scientifique comme observations.

Question chiffre le 38.9 heures pour le temp plein fait du sens si on prend compte des congés feriés.

Si on combine le temps plein et partiel la aussi ca fait changer les chiffres.

Mais bon je reste sceptique quand certains disent que les heures travaillés sont equivalente au privé versus le public.

Pour ce qui est de mes 60 heures de travail et souvent plus. Ca doit etre pas mal la norme pour ceux qui sont leur propre patron.

Pour retourner à la fiscalité et son actualité:

Michel C Auger écrit une opinion qui rejoint la mienne sur ce sujet.

Au cours de la dernière décennie (2013-2022), les revenus fonciers des villes ont augmenté de 29,3 %. Pendant la même période, les revenus du gouvernement fédéral ont augmenté de 50,3 % et les revenus du gouvernement du Québec ont augmenté de 95,1 %.

Au même moment où les villes doivent faire avec des responsabilités plus grandes, comme l’acquisition de terrain pour les écoles imposée par la CAQ, les conséquences de l’échec de la lutte à l’itinérance et la crise des drogues, ou encore l’adaptation aux changements climatiques.

Je rajouterais à cela qu’il y a une grosse pression au niveau municipal pour prendre le relais des autres gouvernements en termes de logements sociaux et abordables, en plus. On attribue souvent aux villes l’échec de la construction, même si c’est une désistement des paliers supérieurs qui met un frein à ces projets.

texte intégral

Donner aux villes les outils nécessaires

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Les villes manquent de ressources pour s’occuper d’itinérance.


Michel C. Auger
MICHEL C. AUGERCOLLABORATION SPÉCIALE

C’était comme regarder un accident de train au ralenti. Ce n’est pas parce qu’on sait comment ça va finir que ce n’est pas intéressant à regarder… De même, ce n’est pas parce que l’affrontement entre le gouvernement Legault et les maires était prévisible qu’on ne doit pas écouter les demandes des villes.

Publié à 1h13 Mis à jour à 6h00

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Il était prévisible que le premier ministre rejette d’un revers de main la demande de rouvrir le dossier de la fiscalité municipale pour que les villes ne soient plus aussi dépendantes de l’instrument inefficace et dépassé qu’est la taxe foncière. Tous ses prédécesseurs l’ont fait.

Il l’était beaucoup moins que le ministre Lionel Carmant fasse la leçon aux maires en leur disant de baisser le ton, comme on le fait avec des adolescents turbulents. D’autant que la mairesse de Gatineau, France Bélisle, avait fait état d’une situation particulièrement troublante et tout à fait intolérable d’une femme itinérante qui a dû accoucher seule dans un boisé.

C’est à se demander pourquoi le gouvernement Legault cherche ainsi un affrontement avec les municipalités, d’autant que leurs demandes rejoignent les priorités du gouvernement du Québec.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre Lionel Carmant a fait la leçon aux maires en leur disant de baisser le ton, comme on le fait avec des adolescents turbulents.

Le ministre des Finances, Eric Girard, disait cette semaine dans une entrevue à La Presse qu’il aurait trois priorités pour la prochaine année : le logement, l’itinérance et l’adaptation aux changements climatiques. Ce sont aussi les priorités des maires.

Le problème des villes, c’est qu’elles n’ont pas les outils qu’il faut pour intervenir correctement devant ces problèmes. Cela fait des décennies que les maires et mairesses disent que l’impôt foncier n’est plus un instrument adapté à leurs nouvelles responsabilités.

La taxe foncière était un bon instrument pour assurer des services à la propriété : l’entretien des rues, le réseau d’eau, le déneigement, la gestion des ordures, etc. Quand on est rendu à s’occuper d’itinérance ou de s’adapter aux changements climatiques, on dépasse largement la capacité financière des municipalités.

Aujourd’hui, la taxe foncière est de moins en moins intéressante pour les villes. Dans l’univers numérique, on a de moins en moins besoin d’immobilier. Bien des services sont livrés sans qu’on ait de bureau.

Mais les municipalités doivent maintenant s’occuper de problèmes liés à des compétences provinciales comme les services sociaux. Lorsque ceux-ci sont débordés, ce sont les services municipaux de première ligne, à commencer par les policiers, qui doivent intervenir.

Les villes n’ont pas les ressources pour s’occuper des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie. Mais, dans les faits, elles n’ont très souvent pas le choix.

Tout cela fait que la fin de non-recevoir que les maires ont reçue du premier ministre Legault devient de plus en plus difficile à justifier.

Les villes ont diffusé cette semaine des chiffres qui montrent clairement combien elles manquent de ressources. Au cours de la dernière décennie (2013-2022), les revenus fonciers des villes ont augmenté de 29,3 %. Pendant la même période, les revenus du gouvernement fédéral ont augmenté de 50,3 % et les revenus du gouvernement du Québec ont augmenté de 95,1 %.

En plus, les villes sont habituées à voir le gouvernement du Québec – quelle que soit sa couleur politique – envoyer dans la cour des municipalités de nouvelles responsabilités.

Les plus vieux se souviennent de la réforme Ryan, au début des années 1990, quand le gouvernement Bourassa a, littéralement, repris le contrôle des finances publiques en transférant, sans compensation, toutes sortes de factures aux villes. Plus récemment, en 2020, le gouvernement de la CAQ a obligé les villes à céder gratuitement les terrains requis pour la construction de nouvelles écoles.

Alors, il n’est pas exact de dire que les maires ne veulent qu’un transfert de millions de dollars de Québec vers les villes.

Ce qui est nécessaire, c’est de faire cesser la dépendance des villes envers le seul impôt foncier. Et il est un peu trop facile d’accuser les villes de mauvaise administration quand on leur refuse les outils qui leur permettraient d’avoir une meilleure gouvernance.

On a répété un peu trop souvent, cette semaine, que les maires sont en train de devenir la véritable opposition au gouvernement de la CAQ. Il est vrai que la nouvelle cohorte de maires est largement composée de maires – et de plus en plus de mairesses – plus progressistes que le gouvernement actuel et plus sensibles aux problèmes sociaux vécus dans leurs villes qu’aux enjeux comptables.

Mais les maires ne visent pas un combat politique contre le gouvernement du Québec, ils veulent une réforme de la fiscalité qui est devenue incontournable avec les nouveaux problèmes dont ils doivent s’occuper.

On ne peut plus parler sérieusement de lutte contre l’itinérance, de logements sociaux ou d’adaptation des infrastructures aux changements climatiques si on ne fait pas en sorte que les villes, qui sont en première ligne, aient les ressources pour y participer.

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Pendant ce temps à Toronto

Why Toronto is asking for a new municipal sales tax

Toronto councillors are asking the Ontario government for permission to implement a municipal sales tax. Shawn Jeffords breaks down how it could help address the city’s grim financial situation and looks at some of the other ideas brought forward by councillors.

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Nouveau pacte fiscal 500 millions pour la transition climatique

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Dégâts à la suite des inondations ayant ravagé certains secteurs de Baie-Saint-Paul, en dernier.

(Québec) Le gouvernement Legault vient de régler un dossier chaud de l’automne : il s’est entendu avec les municipalités sur un nouveau pacte fiscal, a appris La Presse. Il leur versera 500 millions de dollars pour les soutenir dans leurs actions pour s’adapter aux changements climatiques.

Publié à 1h05 Mis à jour à 5h00

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Tommy Chouinard
Tommy Chouinard La Presse

La cagnotte devrait être confirmée dans la mise à jour économique que le ministre des Finances Eric Girard présentera le 7 novembre, selon un document que La Presse a obtenu.

Avec ce nouveau pacte fiscal 2024-2028, les parties ont convenu de cinq « priorités » :

  1. Réaliser des actions structurantes pour l’adaptation et la transition climatiques ;
  2. Encourager et soutenir le développement d’une offre suffisante de logements de qualité ;
  3. Venir en aide aux personnes vulnérables ;
  4. Soutenir l’aménagement durable du territoire, au bénéfice de la population et de l’ensemble des communautés ;
  5. Assurer l’entretien et planifier le renouvellement des infrastructures municipales essentielles, notamment en eau.

C’est ce qu’on peut lire dans le nouveau pacte intitulé « Déclaration de réciprocité concernant la nouvelle relation partenariale entre le gouvernement du Québec et les gouvernements de proximité ». Québec l’a négocié avec la Fédération des municipalités du Québec, l’Union des municipalités du Québec, la Ville de Montréal et la Ville de Québec. La conclusion d’un accord sera confirmée ce mercredi.

Climat

En outre, le gouvernement s’engage à « soutenir l’adaptation et la transition climatique locale, notamment en appuyant financièrement l’élaboration, la planification et la mise en œuvre d’actions prévues aux plans climat ainsi que des infrastructures vertes ».

Une aide de 500 millions est réservée à cette fin, selon un tableau illustrant les impacts financiers potentiels de la « Déclaration de réciprocité ».

Cent millions sont également prévus à titre de « soutien financier pour préserver la ressource en eau ».

En contrepartie, les villes promettent de « développer et mettre en œuvre des plans climat afin de contribuer à l’atteinte des objectifs que le Québec s’est fixés en matière d’adaptation et de transition climatique ».

Logement

Comme La Presse l’a révélé, le gouvernement Legault égalera la mise du gouvernement fédéral et investira lui aussi 900 millions de dollars supplémentaires pour la construction de logements sociaux et abordables dans un horizon de cinq ans. Le nouveau pacte fiscal ne précise pas les « sommes supplémentaires en habitation » que le gouvernement accordera aux municipalités, mais il semble acquis que la mise à jour économique confirmera des investissements totaux de 1,8 milliard grâce à la récente entente Ottawa-Québec.

Dans la déclaration de réciprocité, le gouvernement prend l’engagement « d’encourager et de soutenir le développement d’une offre de logements de qualité, en particulier celle de logements sociaux et abordables, notamment en optimisant les programmes en matière d’habitation et en contribuant au financement adéquat des projets d’habitation présents et futurs ».

Les municipalités vont quant à elles « faciliter et accélérer la réalisation de projets d’habitation, dont ceux de logements sociaux et abordables, grâce, notamment, à la mobilisation des acteurs locaux et régionaux, la simplification et l’actualisation de la réglementation en urbanisme, ainsi que par une prise de décision agile ».

Québec créera également un « Fonds d’infrastructures en eau pour la réalisation d’habitations abordables ». Il y consacrera 250 millions de dollars.

Le nouveau pacte fiscal évoque des « sommes supplémentaires pour financer des actions régionales intersectorielles en itinérance » pour 2024, mais aucun chiffre n’est avancé. Québec a annoncé en septembre 15,5 millions d’argent frais pour l’itinérance.

Autres gains pour les villes

Les municipalités de moins de 15 000 habitants auront droit à un transfert ponctuel de 10 millions de dollars en 2024. Elles bénéficieront également d’un nouveau programme pour « le maintien et la mise en place de services de proximité » (commerces et épiceries, par exemple). Aucune somme n’est associée à ce programme pour le moment, mais le premier ministre François Legault a rappelé récemment les 470 millions promis à cette fin en campagne électorale.

Par ailleurs, le gouvernement versera 50 millions aux municipalités en vertu du « remboursement à 100 % de la TVQ à l’égard des infrastructures admissibles aux programmes administrés par le Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation ». Un tel remboursement sera aussi accordé « à l’égard des terrains scolaires cédés », ce qui représente près de 13 millions de dollars.

Un projet de loi sur la fiscalité municipale

Québec a également accepté de reconduire les mesures, généreuses, du précédent pacte fiscal conclu au début de son premier mandat.

Par exemple, depuis 2019, Québec verse année après année aux villes la croissance des revenus tirés d’un point de TVQ. Ce transfert représentera 445 millions en 2024 et 881 millions en 2028, selon les estimations des Finances.

Une nouvelle formule de partage de cette enveloppe entre les municipalités sera négociée afin qu’elle ne soit plus seulement fondée sur la taille de la population. C’est un gain potentiel pour les plus petites municipalités.

Les villes tiennent à ce transfert pour diversifier leurs sources de revenus et être moins dépendantes de l’impôt foncier. En vertu du nouveau pacte, le gouvernement promet d’enchâsser ce « point de TVQ » dans un nouveau « projet de loi sur la fiscalité municipalité » dont le contenu fera l’objet de discussions. Les attentes des municipalités seront grandes au sujet de ce futur texte législatif.

Québec reconduit également le remboursement à 50 % de la TVQ (658 millions en 2024), les compensations tenant lieu de taxes pour les immeubles publics et les terres publiques (633 millions en 2024), la subvention de péréquation (67 millions par année) et le partage des revenus tirés des redevances sur les ressources naturelles (38 millions par année).

Sont aussi maintenus les fonds destinés à la ruralité et aux régions (268 millions par an), au développement économique de Montréal (25 millions par an) et à la capitale nationale (25 millions par an).

https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2023-11-01/nouveau-pacte-fiscal/500-millions-pour-la-transition-climatique.php

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Projet de loi sur la fiscalité municipale Québec permet aux villes de taxer les logements vacants et sous-utilisés

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(Québec) Québec donne le feu vert aux villes pour imposer une taxe sur les logements vacants ou sous-utilisés et sur les terrains vagues afin de répondre à la crise du logement. Montréal pourrait ainsi récolter 10 millions par année, selon les estimations du gouvernement.

Publié à 10h17 Mis à jour à 14h43

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Tommy Chouinard
Tommy Chouinard La Presse

La nouvelle taxe s’appliquerait à tout logement inoccupé pendant au moins 180 jours par année et s’élèverait au maximum à 1 % de la valeur de ce logement. Le propriétaire d’un immeuble de 400 000 $ qui est inoccupé ou sous-utilisé devrait ainsi verser 4000 $ à la municipalité qui déciderait de se prévaloir de ce nouveau pouvoir de taxation, selon l’exemple fourni par la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest.

Les chalets ne seraient pas touchés par la mesure. Mais le propriétaire d’un triplex qui loue l’un de ses logements par l’entremise d’une plateforme comme AirBnb serait quant à lui taxé.

« Je vais donner le meilleur exemple : aux Îles-de-la-Madeleine, il y a des gens qui gardent la maison, la résidence ou le logement, le loue ou la loue seulement trois mois par année, quatre mois par année – c’est sûr que les locations sont très, très chères, c’est très élevé – puis le restant de l’année, la maison ou le logement est vacant. Donc, c’est sûr que nous, on s’est dit : une municipalité, en situation de crise du logement, on ne peut pas accepter qu’un logement soit vacant comme ça », a expliqué Andrée Laforest.

Il y a ainsi selon elle « trop de logements présentement qui sont conservés pour faire de la sous-location ou de la location » au moment même où « on est en période de crise du logement ». Il faut les rendre disponibles, insiste-t-elle.

Au lendemain de la conclusion de la Déclaration de réciprocité avec les municipalités, la formule qui remplace désormais le traditionnel pacte fiscal, Andrée Laforest a déposé un projet de loi sur la fiscalité municipale jeudi.

Son texte législatif concrétise entre autres un engagement pris par le gouvernement avec le nouveau pacte, comme le révélait La Presse mercredi. Il enchâsse dans une loi le versement annuel aux municipalités des revenus tirés de la croissance d’un point de TVQ, une mesure instaurée avec le précédent pacte conclu en 2019.

Ce transfert financier représentera 445 millions en 2024, 881 millions en 2028 et un milliard au tournant de 2030, selon les estimations du ministère des Finances.

Entre 2020 et 2024, 826 millions auront été transférés aux municipalités grâce à cette mesure, selon Québec.

Une nouvelle formule de partage de cette enveloppe entre les municipalités sera négociée afin qu’elle ne soit plus seulement fondée sur la taille de la population. C’est un gain potentiel pour les plus petites municipalités.

Le « point de TVQ », comme l’on surnomme la mesure, ne fera donc plus l’objet d’une négociation pour en assurer le renouvellement puisqu’elle sera inscrite dans une loi. La mesure est pour ainsi dire blindée ; un gouvernement devrait rouvrir la loi pour la remettre en question.

Les villes tiennent à ce transfert pour diversifier leurs sources de revenus et être moins dépendantes de l’impôt foncier.

Le projet de loi donne également des pouvoirs supplémentaires aux municipalités en matière de fiscalité et d’habitation, souligne le gouvernement. C’est en réponse à la crise du logement.

Le gouvernement octroie ainsi aux villes « le pouvoir d’imposer une taxe basée sur la valeur foncière à l’égard des immeubles comportant un logement vacant ou sous-utilisé à des fins d’habitation ». Le taux de la taxe « ne peut pas excéder 1 % de la valeur imposable de l’unité d’évaluation dans laquelle l’immeuble est compris ».

Selon le projet de loi, « n’est pas vacant ni sous-utilisé le logement occupé pendant un minimum de 180 jours par an par son propriétaire, par une personne avec qui il a, ou a eu, un lien de parenté ou d’alliance, y compris par l’intermédiaire d’un conjoint de fait, ou un lien de proche aidance ou par un autre occupant en raison, dans ce dernier cas, d’un bail d’une durée d’au moins 180 jours, y compris une sous-location ».

Québec permet également aux villes « de hausser le taux maximal pouvant être fixé à l’égard de la catégorie des terrains vagues desservis et de diviser leur territoire en secteurs aux fins de l’imposition de la taxe foncière générale ». Une ville pourrait multiplier par quatre le taux de taxe.

Le projet de loi prévoit également le prolongement jusqu’en 2032 le pouvoir des municipalités locales de fournir de l’aide financière visant à favoriser la construction, la rénovation et la location annuelle de logements locatifs servant à des fins résidentielles. Ce pouvoir est également accordé aux MRC. Une ville pourrait également faire une modification à son régime de taxation foncière « pour donner un congé de taxe ou avoir une catégorie différente pour du logement social ou du logement abordable », a ajouté André Laforest. Québec permet aux villes d’étaler paiement du droit sur les mutations immobilières. Les municipalités obtiennent également le pouvoir de verser de l’aide financière à des entreprises.

Personnellement je ne suis pas trop confortable avec ce genre de loi. On commence à paternaliser le propriétaire sur comment il devrait utiliser personnellement sa propriété.

Ceci-dit, je ne suis pas contre pénaliser un terrain vide qui dort sur sa plus-value, mais je ne suis pas sûr que le taxer est le bon moyen.

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Immatriculation des véhicules polluants La CAQ accusée de permettre une « taxe bleue »

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Québec donnera aux villes le pouvoir d’imposer l’immatriculation des véhicules en fonction de leur consommation d’essence.

(Québec) En campagne électorale, François Legault dénonçait la proposition de Québec solidaire de surtaxer les véhicules polluants. Mais avec une nouvelle loi, son gouvernement donnera aux villes le pouvoir d’imposer l’immatriculation des véhicules en fonction de leur consommation d’essence.

Publié à 1h08 Mis à jour à 5h00

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Charles Lecavalier
Charles Lecavalier La Presse

Ce nouveau pouvoir s’est concrétisé mardi avec le dépôt d’une série d’amendements au projet de loi sur la fiscalité municipale, qui doit être adopté ce vendredi. Il permettra aux villes d’imposer « une taxe sur l’immatriculation des véhicules de promenade » sur leur territoire.

Le gouvernement Legault disait vouloir donner aux villes ayant des sociétés de transport le pouvoir de taxation déjà conféré à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) pour financer le transport collectif.

Mais en soirée mardi, les députés des partis de l’opposition ont appris que les villes auraient beaucoup de latitude dans l’application de cette taxe, également conférée aux MRC offrant des services de transport adapté ou de transport collectif.

Le député de Québec solidaire Andrés Fontecilla a demandé à la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, si les villes pourraient « taxer davantage un gros véhicule qui a une consommation d’essence très importante ». Elle a répondu par l’affirmative.

Pas de plafond

Le gouvernement affirme que les villes vont pouvoir « moduler le montant de la taxe selon le type de véhicule et l’impact qu’il a sur la route ».

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le député solidaire Andrés Fontecilla

Je constate qu’en quelque sorte, par une autre voie, presque un an après, on revient à une proposition que ma formation politique a faite qu’on a péjorativement qualifiée de taxe orange.

Andrés Fontecilla, député de Québec solidaire

« On ouvre la possibilité à une majoration d’une taxe selon la cylindrée d’une voiture. On ouvre la porte à une taxation majorée selon la grosseur et la puissance du véhicule. Je suis étonné et agréablement surpris », a lancé M. Fontecilla.

« C’est bien que vous soyez venu ici aujourd’hui », a répondu Mme Laforest.

Actuellement, il n’existe qu’une seule taxe du genre, gérée par la CMM. À partir de 2024, la somme facturée aux automobilistes dans ce regroupement de municipalités sera de 59 $, peu importe la taille du véhicule. La CMM n’avait pas comme lecture qu’elle pouvait moduler les tarifs en fonction du véhicule, mais elle observe les travaux de la commission avec intérêt. La loi ne prévoit pas non plus de plafond pour cette taxe.

« Il n’y a pas de maximum, c’est la ville qui va le déterminer », a poursuivi la ministre Andrée Laforest.

La libérale Virginie Dufour approuve aussi la proposition caquiste. C’est le PLQ qui avait offert le pouvoir de taxation à la CMM en 2016. Mme Dufour n’a pu s’empêcher de dénoncer ce revirement de la Coalition avenir Québec, et a pondu un florilège de citations d’élus caquistes qui ont dénoncé cette mesure à l’époque.

Ce n’est pas aux citoyens de la classe moyenne, déjà surtaxés, de payer la note, d’autant plus que la réalité quotidienne de bon nombre de ces familles ne leur permet pas d’utiliser le transport collectif.

Nathalie Roy, en 2016

Les libéraux sous-traitent encore des hausses de taxes aux municipalités. Ce n’est pas comme si les municipalités avaient plus d’argent au final pour financer le transport en commun. La balance demeure négative.

Mario Laframboise, en 2016

Ce projet de loi est une attaque envers les contribuables de la Montérégie, c’est à peine croyable.

Jean-François Roberge, en 2016

« Hypocrite »

Mme Dufour s’est alors demandé si le caucus caquiste s’était rangé derrière cette mesure. Elle estime que le gouvernement Legault « pellette dans la cour des municipalités l’odieux de taxer toutes sortes de choses » et que pendant ce temps, il offre un « cadeau » de 100 $ sur le permis de conduire – une perte de revenu de 600 millions pour l’État québécois. « Ça aurait dû aller au transport collectif », a soutenu Mme Dufour.

La ministre Andrée Laforest rétorque qu’elle répond aux demandes de l’Union des municipalités du Québec et de la Ville de Québec. « On est en 2023. Il y a eu des discussions avec [la ministre des Transports] Geneviève Guilbault. […] En 2023, les autres villes l’ont demandé. Les villes ont demandé la diversification, comment diversifier leurs revenus. On le permet, voilà », a-t-elle expliqué.

Mais pour le solidaire Etienne Grandmont, c’est un geste « peureux et hypocrite ».

Ils ont critiqué nos propositions en campagne électorale, et ils viennent maintenant donner cette responsabilité aux municipalités. Est-ce qu’on va se mettre à parler des taxes bleues ? Parce que ça ressemble à ça.

Etienne Grandmont, député de Québec solidaire

M. Grandmont estime que le transport collectif devrait être à la charge de l’État québécois, tout comme la gestion et l’entretien du réseau routier.

En 2022, le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTQ) avait reconnu qu’il étudiait la possibilité de taxer les véhicules les plus polluants, mais le gouvernement Legault avait fermé la porte à court terme.

Le porte-parole du premier ministre, Ewan Sauves, avait indiqué à Radio-Canada qu’il ne s’agissait « que de scénarios, regardés par le MTQ à long terme ». « On exclut d’emblée d’augmenter le fardeau fiscal des Québécois. Point final », avait-il dit.

Le cabinet de Mme Laforest a redirigé les questions de La Presse vers le cabinet de la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault. Son directeur des communications, Maxime Roy, souligne que « c’est une demande de longue date des municipalités ». « Elles détermineront elles-mêmes les paramètres de ce poste de revenus supplémentaire et devront, évidemment, justifier leurs choix devant leurs citoyens », a-t-il indiqué.

Pour moi il ne fait aucun doute que Legault, par pur manque de courage politique, refile aux villes la patate chaude des droits d’immatriculation des véhicules en fonction de leur consommation d’essence, leur gabarit et leur poids. Ainsi l’odieux des surtaxes ira aux municipalités qui d’un autre côté manquent substantiellement de revenus pour financer les transports en commun sur leur propre territoire, conséquence des dernières coupes récentes de transfert de Québec pour justement financer les TEC.

On parle de ce problème particulier depuis longtemps déjà, puisque les véhicules plus lourds et qui consomment davantage d’énergie sont devenus la majorité sur nos routes. Un choix des automobilistes qui va totalement à l’encontre des objectifs de réduction de notre bilan carbone au Québec. Par ailleurs cette préférence contribue à davantage de pollution, à l’usure accrue des rues et routes, à plus de congestion à cause de leur plus grand gabarit, aux risques supplémentaires de blessés plus graves et de morts en cas de collision, et à l’espace additionnel de stationnement qu’ils occupent notamment sur rue, etc.

D’un autre côté le parc automobile du grand Montréal augmente plus vite chaque année que la population elle-même. Une tendance lourde qui se compte en dizaines de milliers de véhicules annuellement, qui par surcroit rendent la mobilité de plus en plus pénible et plus couteuse pour tout le monde.

Or les villes en manque de budget, n’hésiteront pas à faire la job de bras du gouvernement, puisque Québec ne leur laisse aucune autre marge de manoeuvre. On peut donc s’attendre qu’elles appliqueront fidèlement le principe du pollueur-payeur que s’interdisait obstinément la CAQ depuis son premier mandat, afin de préserver son image et sa popularité auprès des électeurs.

Naturellement Montréal prendra assurément le leadership dans cette nouvelle surtaxe puisque la métropole est la première concernée par ce grave problème et que son déficit de financement et les problèmes de mobilité y sont plus criants. La Ville de Québec sautera sûrement elle aussi rapidement dans la mêlée avec sa lourde congestion routière et le financement précaire de son futur réseau de transport structurant (tramway) mis injustement en veilleuse par le gouvernement provincial.

On peut donc considérer les automobilistes, notamment ceux propriétaires de VUS comme avertis. Car ils n’échapperont pas à des frais complémentaires récurrents à chaque renouvellement annuel, dans le but de rééquilibrer le fardeau fiscal plus équitablement entre tous les utilisateurs. Je vois même s’ajouter une future taxe kilométrique en sus de la première, dont l’objectif sera de diminuer le plus possible l’étalement urbain et limiter éventuellement l’importance de la part modale de l’automobile dans les zones urbaines.

Conclusion, la bombe a été lâchée par le gouvernement, mais ce sont les villes qu’on accusera pour cette révolution du gros bon sens. Ici le calcul politique est grotesque parce que Legault force les villes à faire son sale boulot, en refusant de prendre directement ses propres responsabilités.

Le seul bon côté dans tout ça, c’est qu’à terme le secteur des transports au Québec diminuera considérablement son poids dans le bilan carbone de la province, certainement un pas dans la bonne direction en matière d’environnement et de développement durable.

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Lévis ouvre la porte à une « taxe à la densification » pour diversifier ses revenus

Un immeuble à condos locatifs en construction dans le secteur Saint-Nicolas, à Lévis.

Photo : Radio-Canada / Marie-Pier Bouchard

Publié à 5 h 49 HNE

Fortement dépendante de l’impôt foncier pour boucler son budget, la Ville de Lévis ouvre la porte à taxer davantage les promoteurs immobiliers pour diversifier ses revenus.

On va regarder ce qu’on peut faire pour la tarification, notamment [sur] la densification, le multifamilial, a laissé tomber le maire de Lévis, lundi, lors du dévoilement du budget municipal.

Gilles Lehouilier croit que l’ajout d’une taxe aux promoteurs immobiliers serait une solution pour rendre Lévis moins dépendante de l’impôt foncier, qui représente près de 90 % de ses sources de revenus. Cette dépendance se traduit par une importante hausse de taxes pour les contribuables en 2024.

Pour soutenir son développement, la Municipalité croit pouvoir mettre la main sur des revenus supplémentaires sans refiler la facture aux Lévisiens.

Quelle est la part de ces gens-là qui font du multifamilial? Quelle est la part qu’ils doivent payer, par exemple, pour améliorer nos artères urbaines? Si vous faites de la densification, il faut améliorer vos artères urbaines […] Il va falloir probablement qu’on tarifie pour ne pas que ce soit ramené sur la charge de la taxe foncière, laisse entendre le maire de Lévis.

Le maire de la Ville de Lévis Gilles Lehouillier.

Photo : Radio-Canada / Guillaume Croteau-Langevin

D’autres exemples

Lévis songe à imiter d’autres municipalités du Québec et d’autres juridictions qui chargent un montant supplémentaire pour chaque nouvelle unité construite dans le cadre d’un projet immobilier.

Ce type de redevance est permis au Québec en vertu de la loi depuis 2016.

Selon le cabinet du maire, Lévis pourrait s’inspirer de la municipalité de Varennes, qui souhaite mettre en place une telle mesure. Ce genre d’initiative existe également à Terrebonne et Brossard, notamment. À Brossard, par exemple, cette redevance serait de 3527 $ par unité, et irait directement dans un fonds consacré aux installations et bâtiments publics.

Un chantier de construction à Terrebonne.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

À Québec, le maire Marchand songeait également à imposer une redevance pour les nouvelles constructions de 750 000 $ et plus pour financer une portion des coûts reliés au tramway de Québec.

Mauvaise idée

Dans un contexte de crise du logement, ajouter une taxe pour les nouvelles constructions revient à se tirer dans le pied, selon l’Association de la construction du Québec (ACQ).

Ce n’est pas une bonne idée à la base, dans un contexte de crise de logements et de crise d’abordabilité, lance son porte-parole Guillaume Houle.

Le responsable des affaires publiques de l’Association de la construction du Québec, Guillaume Houle

Photo : Radio-Canada

L’ACQ rappelle qu’il est excessivement difficile de construire de nouveaux logements depuis les derniers mois en raison de la forte augmentation des coûts. Chaque nouvelle taxe aurait pour effet de décourager les promoteurs ou sera refilée aux locataires, d’après M. Houle.

C’est une taxe à la densification alors qu’on invite les municipalités à limiter l’étalement urbain. […] Et en plus, ça se retrouve directement sur la facture des consommateurs. Il ne faut pas se leurrer, ce sont les consommateurs qui vont payer cette taxe là.

Une citation de Guillaume Houle, responsable des affaires publiques, Association de la construction du Québec

Selon l’ACQ, cette redevance pourrait freiner le développement de Lévis.

Pour aider les promoteurs, Ottawa a annoncé en septembre qu’il allait exempter la TPS pour la construction de nouveaux logements locatifs.

Québec n’a pas emboité le pas pour l’instant.

Le tabou de la laïcité fiscale

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

L’auteur remet en question les exemptions fiscales accordées aux organisations religieuses, alors qu’elles sont de nos jours assez peu présentes dans le domaine des services sociaux ou même dans celui de la charité.


Maxime Pedneaud-Jobin
Maxime Pedneaud-Jobin Collaboration spéciale

L’émission Enquête de Radio-Canada mettait récemment en lumière le fait que si les organisations religieuses manquent de plus en plus de fidèles, elles ne manquent pas d’argent. À elles seules, les congrégations qui ont fait l’objet du reportage d’Enquête auraient pour près d’un milliard de dollars d’actifs⁠1.

Publié à 0h54 Mis à jour à 7h00

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Les généreuses exemptions fiscales dont jouissent les organisations religieuses sont une des sources de leur richesse. Luc Grenon, de l’Université de Sherbrooke, un des rares chercheurs à s’intéresser à la question, avait calculé en 2012 que, rien qu’au fédéral, c’est un milliard de dollars par année qui échappaient ainsi aux contribuables. Plus récemment, en 2019, Le Devoir rapportait que les exemptions de taxes foncières et scolaires privaient les municipalités de 162,2 millions par an et le gouvernement du Québec de 20,1 millions⁠2.

Enquête a également mis en lumière des zones grises qui coûtent très cher aux contribuables. Le Séminaire de Québec gère 201 clubs de chasse et pêche et loue des terres à des parcs d’éoliennes. Tous ces revenus sont libres d’impôts. Autre exemple, en provenance du Devoir cette fois, l’oratoire Saint-Joseph reçoit, chaque année, deux millions de visiteurs qui lui rapportent 18 millions de dollars de revenus. Le site est évalué à 63,5 millions de dollars. Il est, lui aussi, exempté de taxes foncières.

Un dernier cas. Dans une cause récente opposant la municipalité de Boisbriand à une école hassidique, les juges ont donné raison à la communauté religieuse et exempté son école de payer des taxes foncières, ce qui prive la municipalité de 382 000 $ par année⁠3. L’école en question n’enseigne rien d’autre que des préceptes religieux hassidiques et, pour ce faire, elle sépare garçons et filles.

Ces exemptions datent d’une époque où les congrégations religieuses offraient des services publics essentiels comme la santé et l’éducation. Aujourd’hui, l’État a pris la relève et les Églises sont assez peu présentes dans le domaine des services sociaux ou même dans celui de la charité, et ce, de leur propre aveu.

En effet, au Canada, pour obtenir le statut d’organisme de bienfaisance enregistré, celui qui leur permet d’offrir des reçus fiscaux, les organismes religieux n’ont qu’une seule obligation : « favoriser l’avancement de la religion ». En 2012, toujours selon Luc Grenon, une organisation religieuse de bienfaisance sur deux déclarait qu’elle n’allouait aucune ressource à autre chose qu’à la promotion de la religion. Pas un sou pour la bienfaisance, tout pour la religion. Tout.

Au final, selon Luc Grenon, à peine 15 % de tous les fonds recueillis par les organisations religieuses grâce à des dons de bienfaisance sont consacrés à autre chose que la pastorale. On peut donc estimer que le gouvernement fédéral se prive de 850 millions par année et que tous les contribuables, même les athées et les agnostiques, financent les organisations religieuses… et les valeurs qu’elles transmettent. C’est, à l’évidence, une contradiction flagrante des principes de laïcité auxquels tant le Canada que le Québec prétendent adhérer⁠4. Il est temps de lever le tabou qui entoure ces exemptions et de faire le ménage dans tout cela.

Comme Enquête l’a démontré, les communautés religieuses ne pèchent pas par excès de transparence, c’est le moins qu’on puisse dire. Les liens administratifs et financiers entre les communautés religieuses, les diocèses ou encore les paroisses sont loin d’être évidents. Alors que des communautés sont riches, des paroisses n’ont pas un sou. Il n’est pas facile de répondre à la simple question : qui est responsable de quoi ? Selon l’avocat Pierre Boivin, par diverses opérations administratives, certaines congrégations religieuses tenteraient même de mettre leurs biens à l’abri des réclamations de victimes d’abus.

Une large part de ce que possèdent aujourd’hui les Églises a été acquise grâce aux avantages fiscaux consentis par l’État et grâce aux dons et aux efforts des fidèles. Contrairement à ce qu’affirment les porte-parole des Églises, elles ne relèvent pas uniquement de la sphère privée, ce sont aussi des biens communs.

Si le gouvernement veut mettre fin aux exemptions, ce qu’il devrait faire, il doit agir avec prudence. Des paroisses laissent déjà des églises à l’abandon, affirmant que le patrimoine n’est pas leur affaire : il ne faudrait pas précipiter les fermetures et perdre encore de beaux temples. De plus, le gouvernement pourrait rendre possibles les utilisations mixtes (religieuses et laïques) des installations, ce qui faciliterait les projets de reconversion⁠5.

Finalement, il pourrait aussi déterminer que, pour quelques années, la totalité des sommes obtenues par l’abolition des exemptions sera réinvestie dans la sauvegarde du patrimoine religieux ou encore dans la reconversion des églises. Il ferait ainsi d’une pierre deux coups, il respecterait ses propres principes de laïcité, les religions se financeraient elles-mêmes, et il protégerait des bâtiments et des œuvres d’art qui sont au cœur de notre histoire et de nos paysages.

1. Lisez l’enquête de Radio-Canada 2. Lisez l’article du Devoir 3. Lisez notre article « Pas de taxes à payer pour les écoles de la communauté juive hassidique de Boisbriand » 4. Consultez le site du Rassemblement pour la laïcité 5. Lisez la lettre d’opinion « Les églises peuvent aussi se convertir »

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Québec ne connaît pas le nombre de bénéficiaires de plus du tiers des quelque 300 grands et petits avantages fiscaux qu’il offre chaque année aux particuliers et aux entreprises. En fait, dans plus d’un cas sur cinq, il ne sait même pas combien cela lui coûte.

Aux prises avec un déficit prévu de près de 11 milliards cette année, le gouvernement Legault a promis, dans son dernier budget, d’examiner l’ensemble de ses dépenses fiscales et budgétaires dans le but de revenir à l’équilibre. Experte en la matière, la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke s’est tout naturellement sentie interpellée et a commencé, jeudi, à dévoiler une première série d’analyses sur le sujet, lesquelles seront suivies par plusieurs autres.

L’une d’elles se penche sur les crédits d’impôt, déductions fiscales, exemptions, non-imposition, réduction d’impôt, détaxation, amortissement accéléré et autres mesures fiscales dont le nombre de bénéficiaires ou le coût ne sont pas estimés par Québec. En effet, sur 307 mesures fiscales recensées, la Chaire en a trouvé 110, soit 36 %, dont le nombre de bénéficiaires n’est apparemment pas disponible et 63, ou 21 %, dont le coût ne l’est pas non plus.

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19 messages ont été fusionnés à un sujet existant : Développement de l’industrie maritime

« On va les remplir, les bureaux vacants »

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Dans l’immédiat, la situation reste très difficile pour le centre-ville de Montréal.

Le comité consultatif de reprise et de relance économique de la ville de Montréal est optimiste

Publié le 27 octobre 2020 à 6h00 Centre-ville de Montréal | « On va les remplir, les bureaux vacants » | La Presse

Antoine Trussart
La Presse

Le milieu des affaires montréalais n’est pas inquiet pour l’avenir à long terme du centre-ville, même si pour le moment, il est un « patient aux soins intensifs », selon Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).

Quatre des membres du comité consultatif de reprise et de relance économique de la ville de Montréal étaient en conversation avec Déborah Cherenfant, porte-parole de la Jeune chambre de commerce du Montréal métropolitain, lors de l’évènement C2 Montréal, lundi. Ils ont discuté de l’avenir du centre-ville, de l’industrie touristique et des possibilités d’une relance verte.

Le centre-ville survivra

Les panélistes ont bon espoir que les entreprises vont recommencer à envoyer leurs employés au centre-ville pour retrouver les avantages du travail en face à face. « Depuis un mois, je n’entends que des dirigeants d’entreprise parler de la frustration d’une certaine perte de productivité au niveau du travail en équipe, a remarqué Michel Leblanc, de la CCMM. On s’en va vers des modèles hybrides où il y aura beaucoup d’insistance sur les rencontres en personne dès que la pandémie va le permettre », a-t-il ajouté.

« Vous pouvez compter sur nous, on va les remplir, les bureaux qui pourraient devenir vacants dans les prochains semestres », a annoncé Stéphane Paquet, président-directeur général de Montréal International.

Dans l’immédiat, la situation reste très difficile pour le centre-ville de Montréal. M. Leblanc demande une bonification des programmes d’aide aux commerçants et « des données beaucoup plus claires de la part de la Santé publique » sur les risques associés aux transports en commun et à la présence d’employés dans les bureaux.

Industrie touristique

« On a décidé d’être la destination qui sortirait la première de la crise. On veut garder la marque de la destination vivante », a annoncé Yves Lalumière, président-directeur général de Tourisme Montréal. Si l’année 2020 a été catastrophique pour l’industrie touristique, il prévoit que 2021 sera « une année de transition ».

Dans l’immédiat, « il faut préserver tout le bassin de chambres d’hôtel », selon Philippe Rainville, président-directeur général d’Aéroports de Montréal (ADM), et « faire attention à la déstructuration du produit touristique » à Montréal, selon M. Lalumière.

Les deux hommes appellent à agir pour sauver les restaurants qui font la renommée de la ville afin qu’ils puissent attirer les touristes lorsque ceux-ci seront de retour. M. Rainville affirme également travailler à la préparation d’un test rapide de COVID-19 à administrer à l’aéroport, au départ et à l’arrivée. Il n’a pu préciser de date de mise en place de ce test, qui est actuellement en phase de projet pilote à Calgary.

Questionné par le public sur le sujet de l’éventuelle station du Réseau express métropolitain à l’aéroport, M. Rainville a affirmé « qu’on devrait avoir une solution d’ici la fin de novembre ».

Une relance verte

Les quatre panélistes ont tous mis l’accent sur l’importance d’une relance économique plus verte. À la suite de consultations dans le milieu des affaires, « un élément qui est revenu constamment, c’est l’importance d’avoir une reprise verte et socialement responsable », a affirmé Stéphane Paquet, de Montréal International. Ses propos ont eu un écho chez Mme Cherenfant, animatrice de la conférence, qui s’est dite rassurée que cette volonté soit partagée par différentes générations de gens d’affaires de Montréal.

« Si on ne fait pas une relance verte, on va se dire : quelle occasion manquée », a souligné Michel Leblanc, de la CCMM. « Il faut profiter des opportunités qui se dégagent de cette période de pivot », a-t-il ajouté. Il donne pour exemples la chance pour l’industrie aéronautique de développer un avion vert et la mise en service d’un corridor ferroviaire à haute vitesse entre Québec et Windsor.

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Décathlon s’installe au Centre Laval

Centre Laval : Décathlon prend la place de Sportium

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Le nouveau Décathlon va ouvrir ses portes à la mi-décembre au Centre Laval.

Cominar n’aura pas perdu de temps pour trouver un remplaçant au magasin de Laval de la chaîne Sportium en faillite. Un de ses principaux concurrents, la société française Décathlon, va ouvrir ses portes à la mi-décembre.

Publié le 5 novembre 2020 à 9h00

ANDRÉ DUBUC
LA PRESSE

L’information apparaît sur le site internet de Décathlon Canada. L’entreprise invite les personnes intéressées à postuler pour un emploi.

Le magasin de 67 000 pieds carrés sera sa cinquième adresse au Québec et sa neuvième au Canada.

Souvent qualifié d’IKEA du sport, le géant aux bas prix Décathlon est arrivé au Québec en avril 2018, avec une succursale à Brossard, au Mail Champlain. Les autres magasins au Québec sont à Québec, près de l’IKEA, au Centre Eaton de Montréal et à Boisbriand.

Présenté comme un magasin phare, le Décathlon de Laval « abritera pour la première fois un centre sportif Décathlon Community où des entraîneurs pourront y donner des cours. Le magasin offrira aussi un atelier de vélo complet, ainsi que nos zones tests habituelles pour permettre à la clientèle d’essayer du matériel ».

La pandémie fait mal

Cette signature est un baume pour le propriétaire du Centre Laval, la fiducie de placement immobilier Cominar, qui dévoilait mercredi des résultats trimestriels toujours plombés par la pandémie, en particulier dans le secteur des centres commerciaux.

La société a néanmoins enregistré un bénéfice net pour le trimestre terminé le 30 septembre 2020 de 44,1 millions de dollars, en baisse de 10,5 millions par rapport au bénéfice net de la période correspondante en 2019.

Les pertes de crédit attendues, pour le trimestre, s’élevaient à 8 millions de dollars, ou 4,9 % des revenus d’exploitation, principalement en raison de la COVID-19, dont 7,0 millions de dollars pour le commercial. Les pertes de crédit attendues étaient de 18 millions au deuxième trimestre.

Les pertes de crédit incluent des estimations pour la partie revenant au propriétaire dans le cadre du programme d’Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial (AUCLC) ainsi que d’autres sommes dont le recouvrement paraît incertain.

Autre signe des difficultés du secteur commercial, le loyer net moyen des baux ayant été renouvelés diminue de 2,1 % au troisième trimestre. L’industriel va toutefois beaucoup mieux, et le bureau s’en tire pour le moment.

Par ailleurs, la direction de Cominar n’avait rien de neuf à ajouter au processus d’analyse stratégique en vue d’augmenter la valeur pour les porteurs de parts entamé le 15 septembre. Ce type de processus mène souvent à la vente d’éléments d’actif.

La part de Cominar gagnait 5,1 % dans la journée, à 7,82 $. Le creux des 52 dernières semaines se situe à 6,77 $.

Je trouve l’architecture du Décathlon du Mail Champlain très belle, je pense donc que c’est une bonne nouvelle pour Laval.