Cet article pourrait également être intégré au fil “Station Brossard” du REM, puisque le projet de parc agricole métropolitain s’y retrouverait…
La spéculation freine le projet de parc agricole métropolitain
La Terre | 02 février 2021 | PATRICIA BLACKBURN
La forte spéculation immobilière dans le secteur de Brossard met des bâtons dans les roues au projet de fiducie agricole REM, fruit d’un partenariat entre l’Union des producteurs agricoles, la communauté métropolitaine de Montréal et la filiale CDPQ Infra de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ). Ce projet a pour objectif de freiner l’étalement urbain tout en favorisant l’implantation d’entreprises agricoles en bordure de la station terminale du Réseau express métropolitain (REM) sur la Rive-Sud.
Disposant d’un budget de près de 3 M$, la fiducie a entamé en mai la phase de prospection en faisant le tour des propriétaires de terres agricoles sur le territoire de la Ville de Brossard en vue de faire ses premières acquisitions. « Nous nous sommes toutefois frappés au mur de la spéculation immobilière », confie Marc-André Côté, directeur général de la fiducie agricole REM. Les propriétaires de ces terres sont majoritairement des promoteurs immobiliers qui espèrent un dézonage éventuel pour développer ce secteur en très forte demande en bordure du Quartier DIX-30 et de la future gare du REM, rapporte M. Côté. « Ce qui démontre encore plus la pertinence d’une fiducie pour protéger ces terres », mentionne-t-il en espérant réussir à trouver des propriétaires qui croiront au projet et accepteront de leur vendre des terres à un prix qui soit rentable pour l’agriculture.
À ce titre, l’implication d’acteurs municipaux et du gouvernement provincial est essentielle, selon lui, afin que la position adoptée à l’égard du dézonage des terres agricoles soit plus ferme. « Nous sommes dans une situation paradoxale, fait-il remarquer. On veut développer l’agriculture locale, mais cela impose aussi de protéger les terres cultivables. »
Parc agricole métropolitain
Annoncé en 2017, le projet de fiducie d’utilité sociale agricole est la solution proposée par la CDPQ pour compenser les quelque 30 hectares de terres agricoles qui ont dû être sacrifiés pour construire le terminus du REM. Un fonds de 2,9 M$ a été déposé dans un compte géré par les administrateurs de la fiducie, dont le mandat est de créer un parc agricole métropolitain tout en assurant la pérennité des terres qui en font partie. Ces terres seront louées à long terme à des agriculteurs pour favoriser notamment le démarrage de nouvelles entreprises agricoles. M. Côté spécifie que la forme que prendra le projet n’est pas encore déterminée, puisqu’elle dépendra du type, du lieu et de la grandeur des terres qui seront acquises.