Saint-Rémi est situé sur un espèce de plateau, agissant de crête d’interfluve entre les rivières se déversant dans la Châteauguay et celles se déversant dans le Saint-Laurent. En fait, c’est à Saint-Rémi que prennent source plusieurs cours d’eau, mais aucun ne la traverse, ce qui est assez spécial considérant le contexte historique.
C’est également sur ce plateau que se recharge la nappe phréatique, elle coule donc dans tous les sens vers l’extérieur de Saint-Rémi.
(vieille carte piézométrique, la nappe phréatique s’écoule perpendiculairement aux lignes bleues, représentant la hauteur ASL de la nappe en pieds)
Saint-Rémi se trouve également dans le « Jardin du Québec », en raison des nombreuses anciennes tourbières qui nous donnent la terre noir, très fertile, mais même en dehors de ces tourbières, l’agriculture est très intensive. Un simple coup d’oeil sur Google Maps nous montre qu’il y a très peu de surfaces boisées.
En raison du caractère très plat de la plaine et de la présence d’argile, tout ce coin de Montérégie est très humide, obligeant les agriculteurs à drainer de manière intensive leurs champs. Or, quand on combine un drainage intense de grandes surfaces et un gros manque de milieux verts et humides, on empêche l’aquifère de se recharger adéquatement, tout en envoyant toute cette eau dans les cours d’eau, accentuant les problèmes d’érosion et d’inondation en aval, qui coutent des millions (on estime à 56 millions le coût des problèmes liés seulement au bassin de la rivière Saint-Régis).
Ajoutons à ça la sécheresse de cette été, selon des connaissances habitant ce coin, le niveau de leurs puits était très bas.
Bref, ce n’est pas seulement l’aménagement urbain qu’on doit revoir (la construction résidentielle de la sorte ne devrait même pas exister dans un village de campagne comme Saint-Rémi), mais tout l’aménagement du territoire, y compris la manière qu’on fait notre agriculture.