Conférences internationales à Montréal

Je suis sur cette photo (un des passants dans la piste cyclable) :eyes:

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Biodiversité Le « champ des monarques » sera protégé

PHOTO FOURNIE PAR TECHNOPARC OISEAUX

Le champ des monarques est un espace vert de 20 hectares situé au nord des pistes d’atterrissage de l’aéroport Montréal-Trudeau

(Montréal) Ottawa s’engage à protéger le « champ des monarques », un vaste espace vert dont la fauche par Aéroports de Montréal, en juin, avait soulevé la controverse.

Publié à 14h14

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Jean-Thomas Léveillé
Jean-Thomas Léveillé La Presse

« C’est mon intention de le faire », a déclaré le ministre de l’Environnement et du Changement climatique Steven Guilbeault, vendredi matin, rappelant que le gouvernement fédéral a lancé en novembre une consultation an vue d’inscrire l’emblématique papillon et deux autres pollinisateurs sur la liste des espèces en péril, ce qui obligera Ottawa à protéger son habitat.

J’aurai des leviers supplémentaires pour protéger le monarque et son habitat au cours des prochains mois.

Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique

Le champ des monarques est un espace vert de 20 hectares situé au nord des pistes d’atterrissage de l’aéroport Montréal-Trudeau ; le terrain appartient au gouvernement fédéral, qui le loue à Aéroports de Montréal.

On y trouve notamment de l’asclépiade en abondance, une plante qui constitue la seule et unique source d’alimentation des chenilles du papillon monarque, mais aussi d’autres plantes à fleurs prisées des pollinisateurs et une multitude d’espèces animales, notamment aviaires.

En pleine période de nidification, en juin, Aéroports de Montréal avait fait faucher le champ, s’attirant un tollé de critiques et entraînant le déclenchement d’une enquête du ministère fédéral de l’Environnement et du changement climatique.

Le monarque figure sur la Liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature et une sous-espèce, le monarque migrateur, y est classée en voie de disparition.

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), qui avait catégorisé le monarque comme espèce préoccupante en 1997, a recommandé en 2016 de faire passer son statut à celui d’espèce en voie de disparition.

Des élus montréalais de tous les paliers de gouvernements ont d’ailleurs réitéré vendredi matin, juste avant la sortie du ministre Guilbeault, leur appel à protéger le champ des monarques.

« Plus de 26 résolutions municipales et deux gels de zones humides ont été adoptés pour assurer la protection à perpétuité de ces terres fédérales afin d’augmenter leur valeur écologique », a rappelé Alan DeSousa, maire de l’arrondissement de Saint-Laurent, où se trouve le champ des monarques.

« Je n’ai jamais vu une telle unanimité sur une proposition et je demande au gouvernement fédéral de reconnaître ces terres comme un parc fédéral », a-t-il ajouté.

« On s’attend à un geste concret de la part d’Ottawa, et ce, devant la communauté internationale », a renchéri la députée solidaire de Verdun, Alejandra Zaga Mendez, affirmant que les milieux humides urbains sont « des oasis pour la biodiversité ».

« Préserver l’intégrité des terrains humides entourant l’Aéroport de Montréal n’est plus une option, mais notre devoir afin de protéger la riche biodiversité qui s’y retrouve », a déclaré Marwah Rizqy, députée libérale provinciale de Saint-Laurent.

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  • 4000
    nombre de plants d’asclépiade fauchés en juin dans le champ des monarques

source : Technoparc OISEAUX

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COP15 à Montréal Un fascinant microcosme

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

De jeunes participants en discussion dans le Palais des congrès, en marge de la COP15, jeudi

Plus de 18 000 personnes venues de 196 pays ont convergé vers Montréal pour participer à la COP15. Le Palais des congrès, déclaré territoire de l’ONU, est devenu un microcosme où il est parfois difficile de s’y retrouver. Que se passe-t-il dans une grande conférence sur la biodiversité ? Suivez le guide…

Publié à 0h00

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Éric-Pierre Champagne
Éric-Pierre Champagne La Presse

Un défi titanesque

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Caroline Brouillette, directrice des politiques nationales au Réseau action climat Canada

La COP, Conference of the Parties en anglais, c’est d’abord une grande rencontre internationale où les pays membres cherchent à conclure un accord par consensus. C’est d’ailleurs le principal défi : rallier toutes les parties, sans exception, derrière un texte âprement disputé. Un défi titanesque. « C’est comme si vous aviez 196 invités à un souper et que tout le monde devait s’entendre sur le menu. Au moment de passer à table, il n’y a pas grand monde qui est satisfait de son repas », illustre Caroline Brouillette, directrice des politiques nationales au Réseau action climat Canada. Selon un décompte de l’ONU, les pays ont enregistré près de 4700 délégués. Le choix du menu sera donc âprement disputé.

Des informations, des tonnes d’informations

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Diwakar Pyakurel, journaliste népalais dépêché à Montréal pour la COP15

Chaque matin, vers 9 h, le chef des communications du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, David Ainsworth, tient un point de presse pour les médias où il résume l’allure des négociations et donne un aperçu du programme de la journée à venir. Quoi couvrir ? Quels sujets sont les plus intéressants ? Répondre à ces questions est le défi quotidien de Diwakar Pyakurel, journaliste népalais dépêché à Montréal par OnlineKhabar, un site d’information en ligne, et par l’agence Inter Press Service News. « On reçoit vraiment beaucoup, mais beaucoup d’informations. Je dois faire le tri de ce qui est important pour moi en fonction de mon contexte local », explique-t-il.

Un organigramme complexe

Comment fonctionne la COP sur la biodiversité ? Restez bien concentré, on y perd rapidement son latin. Au sommet de l’organigramme se trouve la séance plénière, là où les décisions finales sont approuvées. Deux groupes de travail sont chargés de faire avancer les dossiers. Le projet de cadre mondial sur la biodiversité fait actuellement 21 pages et contient 22 objectifs. Le groupe de travail no 1 s’occupe notamment de l’objectif no 3, celui où il est question de protéger 30 % du territoire d’ici 2030. Vous suivez toujours ? Quand les discussions achoppent, des comités sont formés au sein des groupes de travail avec un nombre restreint de participants dans l’espoir de faire débloquer un sujet litigieux. L’un d’eux siégeait toujours vendredi vers 18 h. Précisons que l’objectif des groupes de travail est de régler le maximum de points en litige en vue de l’arrivée des ministres, qui négocieront les sujets les plus délicats au cours de la deuxième semaine de la COP15.

Les jeunes veulent être entendus

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

@Hilathkilla et @Lordlobbie, deux rappeurs new-yorkais rencontrés par La Presse

Chaque jour, des dizaines de conférences et d’évènements sont aussi au programme. Pour la journée de vendredi, La Presse en a compté plus de 70. Par exemple, une table ronde organisée par le Global Youth Biodiversity Network. « Les jeunes veulent être entendus. Ils le sont de manière générale », croit Anina Uhlig, de la Fondation PeaceNexus, une ONG suisse. En entrevue avec La Presse, elle se dit impressionnée par leur travail. « Ils sont très stratégiques. Ils proposent des textes [aux négociateurs]. Leur cheval de bataille, c’est qu’il faut arrêter de faire la même chose si on veut obtenir un résultat différent. » Croisés près du pavillon de la jeunesse, @Hilathkilla et @Lordlobbie, deux rappeurs new-yorkais, expliquent avoir été invités justement par le Global Youth Biodiversity Network. « Nous sommes ici pour apporter de la joie, lance @Hilathkilla, mais souvent les gens nous disent d’arrêter. »

Science, religion et biodiversité

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Kiosque « Faith-based » (basé sur la religion)

Le Canada et la Chine ont évidemment chacun leur pavillon, le premier en tant que pays hôte et la seconde parce qu’elle assure la présidence de la COP15. Un kiosque de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) se trouve à proximité de celui du ministère de l’Environnement du Brésil. La France côtoie le Cameroun. La science a pour voisine la religion. Vendredi, des participants échangeaient au kiosque « Faith-based » (basé sur la religion) situé juste à côté du stand « Academia and Research ».

« La nature va toujours gagner »

Vendredi matin, des militants ont dénoncé les assassinats de militants écologistes dans plusieurs pays. Une vingtaine de personnes assises par terre, entre le pavillon du Canada et celui de la Chine, chacune tenant la photo d’un écologiste tombé au combat. Par exemple, Indra Pelani, tué le 28 février 2015 en Indonésie. Aysin et Ali Ulvi Büyüknohutçu, morts le 10 mai 2017 en Turquie, ou J. Snowlin, tuée en 2018 en Inde alors qu’elle avait 17 ans. Encore en 2022, des militants pour l’environnement dans plusieurs pays risquent leur vie au nom de leurs convictions. « On ne peut pas négocier avec la nature, a affirmé quelques minutes plus tard Ayisha Siddiqa dans une conférence de presse où des ONG faisaient le point sur les négociations en cours. Je ne sais pas combien de rencontres seront nécessaires pour que l’on comprenne ça. La nature va toujours gagner », a ajouté la jeune Pakistanaise d’un air déterminé.

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    Nombre de représentants que compte le Canada, plus importante délégation officielle à la COP15

Source : Secrétariat de la convention pour la diversité biologique

138
Nombre de représentants officiels que la Chine a délégués à Montréal

Source : Secrétariat de la convention pour la diversité biologique

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J’ai pas eu l’occasion de prendre de photos, mais j’ai vu à peu près une trentaines de voitures de police dans le stationnement du centre boulevard. J’imagine que ça devait être un effort de coordination entre les forces pour la Cop 15 vu la présence de la police de Québec et des unités antiémeutes.

COP15: 47 villes adhèrent à l’Engagement de Montréal

La mairesse de Montréal, Valérie Plante Photo: Josie Desmarais/Métro

Quentin Dufranne

12 décembre 2022 à 15h36 - Mis à jour 12 décembre 2022 à 16h35 2 minutes de lecture

C’est avec beaucoup de fierté que la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a annoncé aujourd’hui que pas moins de 47 villes à travers le monde ont déjà répondu à son appel en adhérant à l’Engagement de Montréal. Annoncé par la mairesse le 16 novembre à l’occasion de la COP15, cet engagement se décline en 15 actions afin de protéger la biodiversité à l’échelle planétaire.

Parmi les signataires se trouvent plusieurs villes québécoises telles que Laval, Québec, Gatineau, Longueuil ou encore Sherbrooke. Cette initiative permet de mobiliser les municipalités, qui sont souvent au premier plan dans la lutte aux changements climatiques en tant que gouvernements de proximité.

«On le sait, les gouvernements locaux et leurs populations sont souvent les premiers frappés par les impacts du déclin de nos écosystèmes, a expliqué Valérie Plante, lors d’une allocution le 12 décembre. Ils sont aussi des acteurs clés qui agissent rapidement et directement pour la protection de la biodiversité.»

Lors de la séance plénière du Sommet des gouvernements infranationaux et des villes ICLEI, où elle a fait cette annonce, la mairesse s’est présentée à l’auditoire comme une «mairesse d’action». Elle en a profité pour remercier les villes signataires et a invité les autres villes du monde à emboîter le pas.

«Comme mairesse, ce qui me motive, c’est la capacité qu’on a de trouver des solutions concrètes à des situations qui sont vécues au quotidien par la population, a lancé Valérie Plante. Mon souhait le plus profond est que les actions de l’Engagement de Montréal prises par les maires et mairesses de partout dans le monde servent de catalyseur pour protéger la biodiversité dans chacun de nos territoires.»

Parmi la quinzaine d’actions que comprend l’Engagement de Montréal se trouvent la conservation des milieux naturels existants à travers des systèmes de zones protégées; la restauration et le rétablissement des écosystèmes dégradés; ou encore l’élimination des déchets plastiques et l’abandon des pesticides au sein des villes.

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COP15 sur la biodiversité L’influence de milliardaires dans les négociations dénoncée


PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE | Vers 8 h 30, deux gigantesques bannières ont été déployées en haut d’un immeuble situé à l’angle des rues Saint-Urbain et Saint-Antoine, à côté du Palais des congrès de Montréal.

Plusieurs organisations environnementales ont mené une action choc jeudi matin à côté du Palais des congrès pour dénoncer l’ingérence de milliardaires dans les négociations de la COP15 et le financement des biotechnologies.

15 décembre 2022 | Publié à 9h30 | LILA DUSSAULT | LA PRESSE

Vers 8 h 30, deux gigantesques bannières ont été déployées en haut d’un immeuble situé à l’angle des rues Saint-Urbain et Saint-Antoine, à côté du Palais des congrès de Montréal.

Dans un stationnement à proximité, des membres de plusieurs organisations environnementales sont réunis pour faire valoir leur point de vue. « C’est une action non violente et symbolique pour attirer l’attention sur ce qui se passe dans les négociations, particulièrement au niveau du secteur privé », explique Diego Cardena Calle, membre de Friends of the Earth International.

« On tente d’alerter sur le fait que des milliardaires puissants tentent de faire dévier le processus », renchérit Jim Thomas, directeur de recherche pour le Etc Group, un organisme qui retrace les nouvelles technologies et l’impact qu’elles peuvent avoir sur les populations les plus vulnérables. « Bill Gates et son réseau tentent, souvent avec succès, d’influencer les normes de surveillance liées aux technologies synthétiques. Maintenant, on voit Jeff Bezos entrer dans ce secteur. »


PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE | Ali Tapsoba (au centre), président de l’association agroalimentaire burkinabé Terre à vie.

Les investissements et l’influence de Bill Gates sont notamment perçus négativement en Afrique, affirme Ali Tapsoba, président de l’association agroalimentaire burkinabé Terre à vie.

« Il finance des projets qui peuvent détruire la vie et la culture en Afrique, dénonce-t-il. On est là pour dire à Bill Gates d’arrêter de corrompre les dirigeants africains, les chercheurs. Nous ne voulons pas que Bill Gates robotise l’humanité. »

M. Tabsoba dénonce entre autres le projet Target Malaria et l’utilisation de moustiques génétiquement modifiés dans la lutte contre le paludisme. « Nous avons des inquiétudes, nous ne voulons pas que l’Afrique devienne un laboratoire à ciel ouvert. »

Lisez « Controverse autour de moustiques OGM contre le paludisme »

L’évènement a été organisé par l’organisme environnemental québécois Vigilance OGM, dans le but de donner la parole à des organisations venues d’ailleurs dans le monde sur des questions de surveillance des biotechnologies dans les questions de protection de la biodiversité.

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Un accord « historique » adopté dans la bisbille

PHOTO LARS HAGBERG, AGENCE FRANCE-PRESSE

« Nous avons ensemble franchi un pas historique ce soir », s’est exclamé Steven Guilbeault, ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique.

(Montréal) Un accord « historique » pour renverser le déclin mondial de la biodiversité a été arraché dans la nuit de dimanche à lundi, à la 15e conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15), à Montréal.

Publié à 6h18

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Jean-Thomas Léveillé
Jean-Thomas Léveillé La Presse


Éric-Pierre Champagne
Éric-Pierre Champagne La Presse

Le Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal a été adopté en plénière, vers 3 h 30 du matin, après une longue journée de tractations marquée par un bras de fer entre la présidence chinoise de la conférence et la République démocratique du Congo.

L’objectif phare de protéger « au moins 30 % des terres, des eaux intérieures et des océans » y demeure, et une voie de passage a été trouvée pour solutionner l’épineuse question du financement des mesures de protection de la biodiversité dans les pays en développement.

Un fonds d’affectation spécial consacré spécifiquement à la biodiversité sera créé à même le Fonds pour l’environnement mondial et sera doté d’au moins 20 milliards de dollars par année d’ici 2025 et d’au moins 30 milliards d’ici 2030, contentant à la fois l’Union européenne qui refusait la création d’un nouveau fonds et les pays en développement qui en réclamaient un.

« Nous avons ensemble franchi un pas historique ce soir », s’est exclamé Steven Guilbeault, ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique.

On a finalement le “moment Paris” pour la biodiversité, ici, à Montréal. C’est sincèrement un moment qui va marquer l’histoire comme Paris l’a marquée pour le climat.

Steven Guilbeault

L’accord est « à la fois fragile et historique », estime Eddy Perez, directeur de la diplomatie climatique internationale au Réseau action climat Canada.

« Son succès sera mesuré par sa mise en œuvre », dit-il.

Or, si le cadre est ambitieux, il « demeure faible » quant aux mesures qui seront déployées pour réaliser ses objectifs, estime M. Pérez.

Au niveau mondial, le principal défi sera donc de trouver le financement.

Sur le plan national, la priorité du Canada, selon M. Perez, serait d’adopter rapidement une loi sur la biodiversité.

Il faut garder le momentum. C’est quand même transformateur ce qui vient de se passer.

Eddy Pérez

Compromis

L’accord final a été expurgé de certains passages qui bloquaient l’atteinte d’un consensus, dans les derniers jours.

La cible chiffrée de réduction de l’usage des pesticides, qui était dans une ébauche précédente d’au moins 50 %, voire les deux tiers, a été abandonnée dans la version finale, qui évoque plutôt une réduction de moitié du « risque global lié aux pesticides et aux produits chimiques hautement dangereux ».

L’élimination des rejets de déchets de plastique et de déchets électroniques a été remplacée par « prévenir, réduire et travailler à l’élimination de la pollution plastique ».

La Vision mondiale pour la biodiversité à l’horizon 2050 a en outre été dépouillée de ses objectifs intermédiaires pour 2030, ce qui rendra « difficile d’évaluer si oui ou non le cadre mondial pour la biodiversité génère réellement des impacts positifs sur les écosystèmes », s’est inquiété l’organisation non gouvernementale Avaaz.

De la bisbille, mais une procédure respectée

PHOTO ANDREJ IVANOV, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le délégué de la République démocratique du Congo, s’exprimant lors de la plénière.

Déplorant le « manque d’ambition » du texte sur la question du financement des mesures de conservation et sur l’objectif de protection de 30 % des terres, des eaux intérieures et des océans, la République démocratique du Congo (RDC) s’est dite lors de la plénière « dans l’incapacité d’appuyer l’adoption du cadre mondial pour la biodiversité post-2020 dans son état actuel », jetant un froid dans la salle.

Le Mexique a ensuite pris la parole et lancé « un appel au bon sens, à la souplesse » et demandé l’adoption du cadre mondial, provoquant un tonnerre d’applaudissements et une ovation debout.

Après plusieurs minutes de discussions à micro fermé avec son entourage, le président de la COP15 et ministre chinois de l’Environnement Huang Runqi a déclaré avoir entendu l’« appui retentissant de la salle » envers le projet d’accord et proposé son adoption, enchaînant avec un coup de maillet symbolique et déclarant le texte adopté, provoquant un nouveau tonnerre d’applaudissements.

PHOTO ANDREJ IVANOV, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le ministre chinois de l’Environnement et président de la COP15, Huang Runqi.

Cette adoption rapide a néanmoins été critiquée par certains pays africains, le Cameroun déplorant « un passage en force » et l’Ouganda s’inscrivant en faux contre « la manière » employée.

Le conseiller juridique de la Convention sur la diversité biologique a pris la parole pour signaler qu’il n’avait entendu aucune objection formelle, mais seulement « des observations ».

« Ce qui a lieu aujourd’hui est dépourvu de toute erreur du point de vue juridique », a-t-il précisé.

Le ministre Steven Guilbeault s’est également dit complètement à l’aise avec le déroulement de l’adoption de l’accord.

« J’ai été dans plusieurs COP où les choses ont déboulé rapidement, a-t-il dit. Ce n’est pas la première fois que ça arrive dans une réunion des Nations unies, et c’est peu probable que ce soit la dernière d’ailleurs. »

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  • 6
    nombre de documents adoptés dans la nuit de dimanche à lundi, dont le nouveau cadre mondial pour la biodiversité post-2020

Source : Secrétariat de la Convention SUR la diversité biologique

33 %
proportion des réductions d’émissions de gaz à effet de serre nécessaires pour réaliser les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat qui pourraient provenir de solutions fondées sur la natur

SOURCE : RAPPORT PERSPECTIVES MONDIALES DE LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE 5

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Accord à la COP15 Plante : « On l’a gagnée, la COP ! »

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Valérie Plante

Valérie Plante a affirmé lundi que Montréal « a gagné » la COP15 sur la biodiversité, quelques heures après l’adoption d’une entente.

Publié à 13h01

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Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard La Presse

« On l’a gagnée, la COP ! », a-t-elle dit en conférence de presse à l’hôtel de ville de Montréal. « C’est très, très fort, ce qui vient de se passer. »

C’est en pleine nuit, vers 3 h 30, que le compromis a été adopté en plénière. Il prévoit la protection de 30 % des espaces terrestres et maritimes, ainsi que la création d’un fonds d’affectation spécial consacré spécifiquement à la biodiversité doté de 30 milliards d’ici 2030. Des pays africains ont toutefois fait entendre des voix discordantes sur la façon dont la décision a été prise.

« Je l’ai appris ce matin. La déneigeuse m’a réveillée, […] il était à peu près 5 h du matin, et j’ai reçu des nouvelles du cabinet comme quoi c’était signé », a relaté la mairesse. « Je suis extrêmement heureuse que ce soit à Montréal que la COP sur la biodiversité la plus importante de l’histoire se soit conclue de façon positive. »

Sur le plan de l’organisation de l’évènement, Valérie Plante s’est aussi dite entièrement satisfaite.

« On est extrêmement fiers de comment ça s’est déroulé. L’organisation d’un évènement international de cette ampleur-là, en général, ça prend deux ans. On l’a fait en moins de six mois », s’est-elle réjouie. « Pour moi, c’est un succès, pour la sécurité aussi. […] Les hôteliers, je pense qu’ils sont contents, les restaurants sont contents, les bars sont contents. C’est un très grand succès et ça montre que Montréal sait recevoir en grand. »

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Après les lumières et les caméras, l’action !

PHOTO LARS HAGBERG, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, répond aux questions des journalistes après l’adoption du « Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal ».


Philippe Mercure
Philippe Mercure La Presse

Un « moment Paris ». Voilà comment Steven Guilbeault a décrit l’accord sur la biodiversité qui vient d’être signé à Montréal à l’issue de la COP15.

Publié à 5h00

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La comparaison donne à la fois envie d’applaudir et de grimacer.

Applaudir, parce que l’Accord de Paris, auquel fait référence le ministre canadien de l’Environnement, fut une grande victoire diplomatique. En 2015, les pays du globe s’entendaient pour limiter le réchauffement de la planète à 2 oC, idéalement à 1,5 oC.

À Montréal, lundi, ils ont fait preuve d’une ambition similaire en s’engageant à protéger 30 % de la nature d’ici 2030. Oui, c’est « historique », comme on l’a répété.

Le hic qui fait grimacer, c’est que chez nous, l’Accord de Paris a été ratifié, mais n’a pas encore conduit à des réductions des émissions de GES.

Bref, la réussite diplomatique ne s’est pas traduite en succès sur le terrain.

On doit en tirer des leçons. Examiner ce qui a été fait pour le climat – et, surtout, ce qui n’a pas été fait – depuis Paris peut nous aider à éviter les mêmes erreurs pour la biodiversité.

Et à transformer ce qu’on appelle maintenant le « Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal » en succès réel et concret. (Kunming est la ville chinoise où devait avoir lieu la conférence à l’origine.)

La même chose est vraie pour les objectifs d’Aichi sur la biodiversité, adoptés en 2010, mais jamais atteints.

Dire que l’Accord de Paris n’a eu aucun impact au Québec et au Canada serait malhonnête. C’est grâce à lui que le Canada s’est doté d’une « loi sur la responsabilité en matière de carboneutralité », qui oblige le gouvernement fédéral à accoucher de plans pour atteindre ses cibles de réduction.

C’est grâce à lui, aussi, que le fédéral planche sur une loi pour plafonner les émissions du secteur pétrolier.

Mais il y a des problèmes.

L’un d’entre eux est que le Canada est parti en retard. La loi censée mettre en œuvre l’Accord de Paris a été adoptée plus de cinq ans après la signature de ce dernier.

Cette fois, il faut examiner rapidement si nos lois actuelles, notamment la Loi sur les espèces en péril, ont assez de mordant pour atteindre les objectifs négociés à Montréal.

Sinon, et ça paraît probable, il faut adopter rapidement une nouvelle loi sur la biodiversité. C’est d’autant plus vrai que le fait que la COP15 s’est tenue chez nous a mobilisé autant nos politiciens que la société civile. On doit profiter de la formidable impulsion générée.

Cette éventuelle loi sur la biodiversité devra éviter certains pièges.

La loi fédérale sur le climat oblige le gouvernement fédéral à faire des plans, mais pas à atteindre ses objectifs. On aurait intérêt à regarder du côté du Royaume-Uni, où la loi climatique est si contraignante qu’elle expose le gouvernement à des poursuites s’il rate ses cibles.

Et ça marche. Les Britanniques atteignent systématiquement leurs cibles climatiques et affichent des réductions de GES de 20 % depuis 2015 et de 44 % depuis 1990. Les émissions de tous les secteurs y sont en baisse, incluant celles du transport qui explosent chez nous.

Il n’y a pas de mal à copier les meilleurs. À l’instar de la loi climatique britannique, nos lois sur la biodiversité devraient comporter des obligations de résultat.

On parle beaucoup du fédéral, mais l’environnement est une compétence partagée au Canada. Les provinces contrôlent des secteurs-clés comme la gestion des forêts, l’énergie, les transports et l’aménagement du territoire.

Québec doit donc également implanter le cadre de Kunming-Montréal en créant des lois ou en renforçant celles en place.

Nous avons au Québec un indicateur qui ne ment pas : le caribou forestier. Pour l’instant, l’aiguille est dans le rouge et descend toujours. Les citoyens attendent impatiemment de la voir remonter.

Les lumières et les caméras du monde entier ont été braquées sur Montréal pendant la COP15. Maintenant que la visite est partie, l’heure est à l’action.

Sinon, le cadre de Kunming-Montréal sur la biodiversité ne restera que ce qu’il est actuellement : un document de 14 pages rempli d’excellentes intentions, que ni le caribou forestier ni le chevalier cuivré ne peuvent lire.

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Le plus grand rassemblement scientifique de la francophonie bientôt à Montréal

Photo: iStock, Cimmerian.

Lucie Ferré

13 avril 2023 à 14h09 - Mis à jour 13 avril 2023 à 15h02 2 minutes de lecture

Du 8 au 12 mai, 9000 congressistes seront réunis au 90e Congrès de l’Acfas qui se déroulera sur les campus de l’Université de Montréal, HEC Montréal et Polytechnique Montréal. Ce rassemblement est considéré comme le plus grand rendez-vous scientifique multidisciplinaire de la francophonie.

Près de 300 colloques liés aux champs de la recherche actuelle seront présentés lors de l’événement, du «jamais vu» selon les organisateurs depuis la première édition du Congrès en 1933.

La Dre Caroline Quach-Thanh, pédiatre, microbiologiste-infectiologue et professeur titulaire à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, agira en tant que présidente d’honneur, et présentera une conférence sur la vulgarisation des connaissances scientifiques auprès de la population, en s’appuyant sur la crise sanitaire.

Un évènement comme celui-là est primordial et nécessaire pour nous permettre de partager la science en français.

Dre Caroline Quach-Thanh

Le Congrès se tiendra sous forme hybride, puisque tous les colloques se dérouleront aussi en ligne, ce qui n’était pas le cas auparavant.

«Le 100e anniversaire de l’Acfas sera au cœur de nombreuses discussions et les échanges se dérouleront sous le fil conducteur des 100 ans de savoirs pour un monde durable», peut-on lire dans un communiqué présentant l’évènement. Parmi les thèmes qui y seront abordés, on trouve l’intelligence artificielle, l’inclusion scolaire, les maladies du cerveau, le bien-être des tout-petits en milieu urbain, et l’exploration lunaire et spatiale.

Pour plus d’informations sur la programmation, visitez acfas.ca.

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Ce que je trouve intéressant dans cette conférence c’est qu’elle n’a pas lieu au Centre-ville. Là on sort du quartier habituel ou ces conférences ont lieu et cela permet de créer de l’activité supplémentaire dans d’autres quartiers. En un mot, le Centre-ville prend de l’expansion.

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Bonne nouvelle pour les compagnies aériennes et le secteur hôtelier, un mini grand prix …

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Une étape de plus vers un parc national à Montréal

Photo: AHPhotoswpg - istock

Guillaume Ledoux

24 mai 2023 à 13h37 - Mis à jour 24 mai 2023 à 14h43 2 minutes de lecture

Parcs Canada serait en phase de «premières discussions» pour créer un premier parc national urbain dans la métropole. Le lieu précis demeure à déterminer, mais ce dernier devra respecter des objectifs «de conservation de la nature, de rapprochement des gens avec la nature et d’avancement de la réconciliation avec les peuples autochtones», selon un communiqué de Parcs Canada.

C’est d’abord en 2021 que Montréal et d’autres grandes villes du Canada ont été ciblées pour la création de parcs urbains nationaux. Si les citoyens d’Halifax peuvent se vanter de connaître le lieu de leur futur parc urbain, lequel vient tout juste de recevoir le financement nécessaire, les Montréalais ne peuvent en dire autant.

Selon la grille de méthode menant à la création d’un parc national urbain de Parcs Canada, la phase de «discussions» viendrait après qu’un lieu potentiel a été cerné pour accueillir le parc. Il semble donc probable que le lieu qui sera désigné parc national urbain à Montréal soit déterminé, mais qu’il n’ait pas encore été dévoilé.

Parmi les possibilités, on peut compter le champ des monarques au nord de l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau. Ce site avait été suggéré par la municipalité de Côte-Saint-Luc en 2022.

Au moment d’écrire ces lignes, Métro était toujours en attente d’autres détails de la part de Parcs Canada.

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L’ONU s’inspire de Montréal en économie sociale

Un cercle regroupant des blocs de différentes couleurs.
Le logo représentant les 17 objectifs de développement durable à l’entrée du siège de l’ONU, à New York
PHOTO : GRACIEUSETÉ : ONU

Marie-Josée Paquette-Comeau
Publié à 4 h 00 HAE

Montréal accueille cette semaine le quatrième symposium du Groupe de travail inter-agences des Nations unies sur l’Économie sociale et solidaire. L’UNTFSSE devra concevoir un plan d’action basé sur l’expertise québécoise en matière d’économie sociale. « Une reconnaissance de la force du Québec », se réjouit la ville.

Il s’agit de la première réunion de l’UNTFSSE à la suite de la résolution Promouvoir l’économie sociale et solidaire pour un développement durable, qui a été adoptée à l’ONU le 18 avril 2023. La résolution vise à reconnaître l’économie sociale et solidaire comme contributeur essentiel à la réalisation des Objectifs de développement durable.

Un changement de paradigme important pour aider l’humanité à progresser vers un développement véritablement durable, écrit la Ville de Montréal dans un document.

Plus de 70 experts provenant de 16 agences de l’ONU, des ministres des pays signataires de la résolution et des acteurs de l’économie sociale seront réunis à ce quatrième symposium qui se déroulera à l’hôtel Omni Mont-Royal.

C’est vraiment une reconnaissance de la force de notre écosystème en économie sociale. À Montréal, on a des acteurs incroyables!

Une citation de Luc Rabouin, maire de l’arrondissement Le-Plateau-Mont-Royal

Qu’est-ce que l’économie sociale et solidaire?

Intervenant dans tous les secteurs économiques, les entités de l’économie sociale et solidaire peuvent être des coopératives, des associations ou des organismes à but non lucratif. Au Québec, on compte plus de 11 200 entreprises d’économies sociales. Selon les données les plus récentes de l’Institut de la statistique du Québec, ce secteur génère plus de 47,8 milliards de dollars en revenus et est lié à 220 000 emplois.

Le Chantier de l’économie sociale participe au symposium. Plusieurs interventions sont à l’horaire pour démontrer le savoir-faire québécois en la matière. On a un gouvernement qui parle beaucoup de miser sur des secteurs où le Québec a le droit de gagner et bien, l’économie sociale est une force incontestable , mentionne la directrice générale de l’organisation, Béatrice Alain, qui explique la distinction du Québec par cette tradition de coconstruction de politique publique, de dialogue entre les organismes et l’État.

Le Québec fêtera d’ailleurs cette semaine le 10e anniversaire de sa loi sur l’économie sociale adoptée en octobre 2013. L’Assemblée nationale a été l’une des pionnières en matière d’adoption d’une telle loi, après l’Espagne et le Mexique. La France n’a adopté la sienne que l’année suivante.

La présidente de l’UNTFSSE, Chantal Line Carpentier, affirme vouloir prendre les meilleures pratiques du Québec pour les appliquer aux pays membres de l’ONU. Peu de pays ont un écosystème aussi complet qui permet à l’économie sociale de se développer, ajoute-t-elle.

L’Onusienne originaire du Bas-Saint-Laurent souligne qu’il existe, dans le monde, beaucoup d’entrepreneurs sociaux qui, faute de financement ou de réglementation adéquate, sont forcés de se développer sur un modèle lucratif.

Les banques de développement, comme la banque mondiale, doivent créer des outils financiers pour supporter cette économie

Une citation de Chantal Line Carpentier, présidente du Groupe de travail inter-agences des Nations Unies sur l’Économie sociale et solidaire

Historiquement, Desjardins a joué un rôle crucial dans le développement de cette économie au Québec. L’entreprise poursuit ses démarches avec la caisse d’économie solidaire, notamment, mais d’autres entités financières se sont greffées au fil du temps.

Le coût du symposium est estimé à 100 000 $, un montant dont la Ville de Montréal paie le tiers.

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Adaptation Futures 2023 Montréal reçoit une conférence mondiale sur l’adaptation aux changements climatiques

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Le Palais des congrès est l’hôte d’un évènement qui réunit des chercheurs, des responsables politiques, des membres de la société civile et des entreprises privées du monde entier.

Les ministres de l’Environnement Steven Guilbeault et Benoit Charette ainsi que la mairesse de Montréal, Valérie Plante, participent à la conférence Adaptation Futures 2023, la plus grande conférence mondiale sur l’adaptation aux changements climatiques, qui se tient à Montréal cette semaine.

Publié à 14h59

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Stéphane Blais La Presse Canadienne

Le Palais des congrès est l’hôte d’un évènement qui réunit des chercheurs, des responsables politiques, des membres de la société civile et des entreprises privées du monde entier, qui échangeront, dans les prochains jours, sur les meilleures pratiques d’adaptation aux changements climatiques, mais discuteront également du point de non-retour, c’est-à-dire du moment où l’adaptation n’est plus possible.

« Il y a 2200 personnes inscrites, alors ça risque d’être un record pour la conférence Adaptation Futures, mais ce n’est pas tout à fait surprenant compte tenu de l’ampleur des impacts des changements climatiques qui semblent s’amplifier d’une année à l’autre », a indiqué Alain Bourque, directeur du consortium Ouranos.

Ouranos organise l’évènement, en partenariat avec le gouvernement du Canada et le Programme scientifique mondial pour l’adaptation (WASP) des Nations unies.

Adaptation et mal adaptation

L’évènement est l’occasion de partager des connaissances sur les bonnes solutions d’adaptation, mais aussi sur les mauvaises.

Par exemple, face à l’érosion côtière dans l’est du Québec, « on a beaucoup eu tendance, dans le passé, à enrocher les zones côtières pour tenter de réduire le risque d’inondation ou de vagues qui viennent frapper sur les maisons […], mais on a appris à plusieurs égards que ça ne faisait qu’accélérer les taux d’érosion de chaque côté des enrochements, donc on faisait juste déplacer le problème », a expliqué Alain Bourque en indiquant que dans certains cas, la solution est plutôt de déplacer des maisons et des villages.

Ailleurs dans le monde, ce sont des populations entières qui devront être déplacées, car il arrivera un point de non-retour où l’adaptation ne sera plus possible.

« Le meilleur exemple des limites de l’adaptation, c’est probablement le cas classique du rehaussement du niveau de la mer qui va mettre à risque certaines îles du Pacifique » et « on commence à parler de solutions qui visent à déplacer l’ensemble des habitants de ces îles-là, en Nouvelle-Zélande par exemple. Ça nous rappelle l’urgence et les bénéfices à atteindre la carboneutralité le plus rapidement possible pour éviter de dépasser les limites de l’adaptation », a souligné le directeur d’Ouranos.

Des représentants de nombreux pays du Sud participent au sommet, car ce sont souvent les régions de l’hémisphère Sud qui sont touchées de plein fouet par les dérèglements du climat.

Dans le futur, « le Bangladesh risque d’être inondé à presque la moitié de sa superficie. En matière d’adaptation, c’est clair que le Bangladesh à lui seul ne sera pas capable de gérer toutes ces problématiques-là », a expliqué Alain Bourque en soulignant que les enjeux liés aux réfugiés climatiques font partie des thèmes qui seront abordés dans différents ateliers.

Adapter l’économie aux changements climatiques

Plusieurs entreprises privées participeront à des ateliers de la conférence Adaptation Futures 2023 qui aborderont le sujet des perturbations des chaînes d’approvisionnement par le dérèglement du climat.

« Des entreprises sont frappées par des évènements météorologiques extrêmes et violents et les chaînes d’approvisionnement sont perturbées par des inondations en Thaïlande ou encore par des tempêtes de neige et de verglas au Texas et au final, ça commence à avoir un impact sur les prix des denrées et des produits, donc il y a une partie des impacts des changements climatiques qui est liée à l’inflation », a expliqué Alain Bourque.

Des représentants de producteurs d’énergie, comme Hydro-Québec, sont également présents pour partager les façons d’adapter leurs activités aux changements climatiques.

« On l’a vu ici au Québec avec Hydro-Québec, qui a eu des problèmes avec le transport et la distribution de l’énergie » lors d’évènements météo extrêmes, a souligné Alain Bourque en faisant référence notamment aux récents incendies de forêt, mais aussi à d’autres évènements météorologiques comme le verglas et les inondations, qui ont perturbé la distribution d’électricité.

Les espèces ne sont pas toutes égales

Toutes les espèces ne sont pas égales devant les changements climatiques. « Il y aura des gagnants et des perdants », a souligné le directeur d’Ouranos.

« C’est une chose pour un oiseau de suivre son enveloppe climatique et de se déplacer davantage au Nord s’il fait trop chaud au Sud, mais c’est une autre chose pour un arbre qui a les deux pieds plantés dans le sol et qui ne peut pas se déplacer comme un oiseau. »

Dans plusieurs régions du monde, « des forêts dépérissent », car les arbres n’ont pu s’adapter à leur nouveau climat et « quand il y a du temps violent, des orages et des éclairs, ces forêts-là sont beaucoup plus propices à passer au feu puisqu’elles ne sont pas en pleine santé à cause des changements du climat qui se déroulent trop rapidement », a expliqué Alain Bourque.

L’adaptation au Québec

Alain Bourque a récemment été nommé coprésident du comité d’experts qui conseillera le gouvernement de François Legault en matière d’adaptation aux changements climatiques.

Selon lui, les principaux enjeux d’adaptation au Québec concernent l’érosion côtière, mais aussi l’augmentation d’inondations dans les villes.

Il faut donc considérer « un retour à l’état naturel de certaines de nos rivières où il y avait autrefois beaucoup de milieux humides autour d’elles qui servaient d’éponge » et « réinstaurer des milieux humides, des milieux naturels pour mieux gérer l’eau ». C’est ce qu’on appelle des solutions d’adaptation climatiques fondées sur la nature.

« On va probablement voir apparaître des enjeux liés aux glissements de terrain » causés par les précipitations extrêmes, a ajouté le coprésident du comité sur l’adaptation.

Il a également mentionné les conséquences de la fonte du pergélisol et « naturellement, il y a, comme partout dans le monde, cette transformation graduelle liée aux changements climatiques de nos écosystèmes, nos forêts, nos rivières qui se réchauffent et donc qui génèrent des enjeux de qualité de l’eau de plus en plus croissants ».

C’est la première fois que le Canada est l’hôte d’une conférence de la série « Adaptation Futures ». Ces conférences sont organisées aux deux ans depuis 2011.

L’édition 2023 se déroule « sous une forme hybride », pour permettre de réduire les GES liés aux déplacements, « tout en offrant une flexibilité pour la participation ».

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