Centres de tri et sites d'enfouissement - Discussion générale

On pourrait peut-être tout simplement permettre que le composte soit jeté dans des sacs d’ordure en plastique, comme le sont le reste des ordures (et puis retiré rendu au centre). Oui, c’est du plastique qui pourrait théoriquement ne pas être utilisé dans le meilleur des mondes, mais si ça permet d’augmenter le taux de compostage c’est peut-être un moindre mal. En tout cas, dans mon cas, ça règlerait tous mes problèmes et me ferait faire du compost.

Le problème, ce n’est pas de devoir trier ses déchets, ça les gens sont capables et l’ont prouvé avec le recyclage. C’est plutôt le fait de devoir retirer tout ce qui pue, qui coule et qui attire les bestiole du sac de poubelle résistant et conçu pour prévenir tous ces problème, puis de le mettre en vrac dans un bac qui exacerbe tous ces problèmes. Avant le composte, personne n’avait régulièrement de problèmes de vermine, de bac puant sur son mini balcon qui l’empêche d’en profiter ou de congélateur à moitié rempli de déchets; on mettait tout dans un sac et c’était fini. On pouvait même mettre plusieurs petits sacs moins lourds si on avait pas la force de descendre un seul gros sac du 3e étage, pas comme le bac de compost. Pourquoi est-ce qu’on peut encore faire ça pour les poubelles et le recyclage, mais pas le compost? Il me semble aussi que la ville ne sentait pas autant la poubelle avant le compost, mais ça c’est possiblement juste une impression…

Mais bon, on peut s’habituer à vivre avec ça mais dans mon cas, le problème c’est tout simplement le bac. Les bacs (recyclage et compost) dans mon coin durent environ 2 mois avant de me les faire voler ou détruire par des écureuils. Ma poubelle survit parce qu’elle est en métal et qu’elle ne va pas au chemin, et on a abandonné pour le bac de recyclage (on met des sacs bleus au chemin), mais pour le compost il n’y a pas d’autre façon. Et pour avoir un bac, il faut se déplacer à la mairie d’arrondissement, un parcours de près de 1h00 quand on a pas d’auto, ouvert uniquement sur les heures de bureau et où il n’y a souvent aucun bac sur place avec aucune façon de savoir l’avance s’il y en a avant de se déplacer. Donc chez nous, on fait du compost à partir de la fin décembre parce que c’est la seule fois dans l’année où je dois me déplacer à la mairie pour renouveler les permis d’animaux qui ne se renouvellent qu’en personne dans mon cas et que je prends un bac au passage, et puis jusqu’à ce qu’on perde notre bac quelques mois plus tard. Quelques fois je me tanne durant l’été et j’essaie d’aller en chercher, mais cette année je suis allé en avril et en juillet, durant mes vacances et il n’y avait pas de bacs.

Désolé pour le rant ce soir, il fallait que ça sorte!

: fait intéressant c’est ce qui fait avec les fameux sacs plastique biodégradables (qui ne peuvent être traités dans nos installations…

Pour le bac à compost, je me le suis fait voler à 2 reprises alors je comprends la frustration : rapport de police obligatoire et Eco-quartier et en rupture de stock. :man_shrugging:t2:

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@acpnc avait mentionné des avantages du Publisac dans un autre fil. C’était aussi un bon ingrédient sec pour atténuer les odeurs et autres désagréments liés au compostage. Aussi moins contreproductif à l’action des organismes décomposeurs que l’utilisation d’abrasif comme le bicarbonate ou la prise en hottage de son congélateur.

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Il y a des points intéressants sur ce que la ville peut faire pour faciliter le compostage, mais à un moment donné y’a un minimum d’implication des citoyens qui est nécessaire. Les sacs en plastiques compostables certifiés par le BNQ sont acceptés à Montréal. Même s’il ne sont pas parfait et entrainent des enjeux ils permettent quand même le compostage assez facilement.

L’été je garde le sac dans le congélateur et le sort la journée de la collecte, c’est super facile… Je bois du café tous les jours, je mets le marc de café dans le fond du sac et ça accumule pas mal tout le liquide.

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Mon principal problème avec le sac compostable est qu’on dirait parfois qu’il commence déjà à se dégrader/déchirer dans mon petit bac avant qu’il soit rempli donc quand je vais le mettre dans le bac brun, donc c’est messy…

Quand j’allais porter les résidus alimentaires dans le site de dépôt de Griffintown, j’utilisais ces sacs de papier. Il y a un revêtement imperméable à l’intérieur.
Ça se vend chez Costco

J’ai arrêté d’aller au site de dépôt, car c’était souvent envahis de larves… à moins d’y aller tout de suite après que les cols bleus ait vidé les bacs.

J’attends le déploiement des 9 logements et plus… Je ne sais pas comment on va gérer ça dans l’immeuble, déjà que les gens jettent n’importe quoi dans les bacs de recyclage… Hier j’ai vu des draps de lit dans un des bacs… :woman_facepalming:t2:

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Début des travaux pour le centre de tri dans Montréal-Est:

Le centre pourrait traiter l’équivalent de 15 à 20 pourcents de la collective collective pour le Québec. Début des opérations en janvier 2025.

Je crois que ça reprend cet édifice au coin Sherbrooke/Durocher:


:

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Montreal already spending on a third organic waste centre before first two open

Meanwhile, the 2024 capital works program indicates the price tags of those first two facilities are on the rise again.

Author of the article:
Linda Gyulai • Montreal Gazette
Published Nov 27, 2023 • Last updated 18 hours ago • 4 minute read


The city of Montreal’s waste composting plant in the St-Laurent borough in 2022. PHOTO BY JOHN MAHONEY /Montreal Gazette files

Construction isn’t yet finished on Montreal’s new organic waste treatment facilities in St-Laurent and Montréal-Est, and the 2024 municipal budget and capital works program tabled by the administration of Mayor Valérie Plante last week indicate the costs have risen again.

What’s more, the opposition at city hall is questioning the administration’s plan to spend $26 million, including provincial subsidies, for studies and to decontaminate a site in LaSalle for a third organic waste treatment centre that wouldn’t be built for at least another decade — if at all.

“They’re not even asking the question: Is this project a priority for Montrealers?” St-Laurent borough mayor Alan DeSousa, a member of opposition Ensemble Montréal party, said in an interview with the Montreal Gazette.

“They’re not asking the question: Should we be decontaminating the soil? They’ve said quite clearly this (project) is down the road 10 years from now. … It’s definitely a questionable decision.”

However, the city said it’s preparing the LaSalle site in case it needs to build the third facility to meet demand as it expands municipal organic waste collection across Montreal. Organic waste collection should be available to 50 per cent of large apartment buildings and about 80 per cent of the population by year’s end, city environment department director Roger Lachance told a public hearing on the 2024 budget and capital works program on Friday.

“We’ll see when we need this infrastructure,” he said of the LaSalle site.

“We always said from the beginning that this third centre would be built when we need it. And according to the current trends, we don’t see we’ll need it for another 10 years. … All depends on progression of organic waste collection.”

The city is taking advantage of provincial subsidies that are available for decontamination, DeSousa acknowledged. “But in tight budgetary times, when you have to prioritize, the question has to be raised whether this is the right priority at the right time.”

Meanwhile, the costs of the two facilities that are nearing completion — a composting centre in DeSousa’s St-Laurent borough and a biomethanation plant in the demerged suburb of Montréal-Est — have risen again, according to the latest capital works program.

The composting centre, initially projected to cost $45.9 million and most recently pegged at $145 million, is now touting a price tag of $169 million in the 2024-2033 capital works program. The plant’s opening, once pegged at December 2020, then moved to August 2021 and then moved again to the fall of 2022, is expected early next spring. The Plante administration announced that new target completion date earlier this year.

The Montréal-Est biomethanation plant, which was estimated at $72.8 million in 2018 before leaping to $133.6 million a year later, is presented in the new capital works program with a final price of $168.9 million. Completion has been pegged for 2024-2025.

Lachance told the budget hearings the St-Laurent plant is expected to undergo tests in the spring and should be “fully functional” at the end of next summer. The Montréal-Est plant will undergo tests only at the end of the summer and should be fully functional in 2025, he said.

Starting in 2009, successive city administrations planned five organic waste-treatment centres for the east, west, south and north ends of the island. By 2016, the price to design, build and maintain the five installations had risen to $288 million from a 2013 projection of $237.5 million. The estimate for the five facilities rose again in 2017, to $344 million. In 2019, the combined estimate for the five facilities ballooned to $589 million. At that point, the Plante administration announced it was indefinitely postponing all but the St-Laurent composting facility and the Montréal-Est biomethanation plant.

The separate contracts for the St-Laurent and Montréal-Est facilities were awarded to Suez Canada Waste Services in 2019. French transnational Veolia Group acquired Suez in 2022 and now has the contracts.

The pandemic delayed delivery of the St-Laurent plant to March 2022 and the Montréal-Est plant to August 2022. However, a financial dispute between Veolia and its main subcontractor, EBC, temporarily halted work on both facilities in July 2022. Veolia then demanded more money from the city to cover additional labour costs and material and equipment costs due to the combined impact of the pandemic, Russia’s war in Ukraine, factory shutdowns in China due to COVID-19, higher oil prices and a shortage of labour because of all the infrastructure projects in Quebec.

This past April, city council voted to approve an additional $32 million to Veolia — about $6 million more for the St-Laurent facility and about $26 million extra for the Montréal-Est biomethanation plant. The Plante administration told council the additional sums should suffice.

However, the capital works program shows construction of the St-Laurent facility costing $24 million more than the 2019 contract called for, DeSousa said.

Suez (now Veolia) was awarded a $175-million turnkey contract for the St-Laurent facility, of which $145 million was for decontamination and construction and another $30 million would be paid to the contractor to operate and maintain the plant for five years.

Lachance told budget hearings that the St-Laurent plant is 90 per cent finished, while the Montréal-Est plant is 70 per cent completed.

Poursuite imminente Ricova détourne l’argent du recyclage, selon Montréal

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Ricova exploite toujours le centre de tri de Saint-Michel (notre photo), après avoir été congédiée du centre de Lachine l’an dernier.

La Ville de Montréal va poursuivre un de ses recycleurs pour près de 4 millions, parce qu’elle le soupçonne d’avoir détourné les profits de la revente du contenu des bacs bleus de la métropole, a appris La Presse.

Publié à 2h09 Mis à jour à 5h00

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Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard La Presse

L’entreprise Ricova vend au rabais ses ballots de matières recyclables à une entreprise sœur, Ricova International, avec pour conséquence de priver la Ville de sa part des bénéfices prévue par les contrats municipaux, selon Montréal.

« La Ville estime que cet écart de prix représente un manque à gagner en sa faveur d’au moins 3 702 777 $ », ont estimé les fonctionnaires dans un document municipal obtenu par La Presse. Ce document recommande le dépôt d’une poursuite civile.

Ricova a commencé à exploiter les deux centres de tri de Montréal en 2020. Elle a été congédiée du centre de Lachine l’an dernier, mais continue à exploiter le centre de Saint-Michel.

Le contrat entre Montréal et ses trieurs prévoit un prix plancher du ballot de matières recyclables au-dessous duquel la Ville doit partager les pertes et un prix plafond au-dessus duquel elle touchera des profits. Après avoir partagé les pertes pendant des années alors que la valeur des matières recyclables était très faible, Montréal n’aurait pas droit à sa part des profits.

La Ville constate que l’écart entre le prix de vente de Ricova et le prix moyen des autres centres de tri au Québec s’est accentué. Le prix réel de vente des matières recyclables a été systématiquement réduit de 20 $ [la tonne].

Extrait du document rédigé par des fonctionnaires municipaux

Ricova n’a pas répondu à l’appel et au courriel de La Presse, mardi.

Le cabinet de la mairesse Valérie Plante n’a pas voulu commenter la situation.

Un rapport accablant

La Ville dispose d’une arme puissante pour convaincre les tribunaux : le Bureau de l’inspecteur général de Montréal (BIG) a déjà conclu que Ricova avait effectué des « manœuvres dolosives » pour garder les profits du recyclage.

« L’enquête révèle que ce prix déclaré par Services Ricova inc. est systématiquement inférieur à celui que Ricova International inc. obtient en réalité des acheteurs des matières », indique le rapport, publié en mars 2022.

Le propriétaire de Ricova, Dominic Colubriale, aurait avoué aux enquêteurs du BIG qu’une tonne de matières recyclables vendue 100 $ à son entreprise Ricova International pouvait ensuite être revendue 200 $ sur le marché. Or, c’est le prix de 100 $ la tonne qui est déclaré à la Ville, selon le BIG. L’administration municipale n’aurait pas eu accès aux vrais chiffres de vente sur le marché commercial.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Dominic Colubriale, propriétaire de Ricova

Ricova a ensuite été inscrite sur la liste noire de la Ville de Montréal, sans toutefois que ses contrats de tri et de cueillette encore en cours soient touchés.

M. Colubriale, pour sa part, avait rejeté la version des faits du BIG.

« La réalité est que Ricova International achète les matières recyclables des centres de tri de Montréal à des prix généralement supérieurs à la moyenne mensuelle calculée par Recyc-Québec. Il n’y a là aucune manœuvre dolosive », a-t-il assuré.

L’entreprise dit avoir généré des profits pour la Ville de Montréal de près de 5 millions de dollars depuis le début des opérations en 2020.

Une relation orageuse

La relation entre Montréal et Ricova est orageuse depuis longtemps.

L’entreprise a déboulé dans le paysage municipal en 2020 en rachetant des actifs dans la faillite de Rebuts solides canadiens (RSC), le trieur de la Ville de Montréal. La municipalité préconisait l’attribution des contrats de tri à un organisme à but non lucratif, mais avait dû se faire à l’idée de collaborer avec Ricova.

Rapidement, la situation s’est toutefois gâtée. Ricova n’a jamais réussi à atteindre la performance attendue au tout nouveau centre de tri de Lachine, d’où sortaient des ballots de papier contenant beaucoup trop de plastique. Puis, Radio-Canada a révélé que ces ballots se retrouvaient dans des régions industrielles de l’Inde, où ce plastique serait illégalement utilisé comme combustible extrêmement polluant par des industriels et des entrepreneurs.

Dans la foulée de ce reportage, les frontières du Canada se seraient complètement refermées devant Ricova, puisque l’exportation de déchets est largement interdite par le droit international.

En septembre 2022, incapable d’écouler ses ballots de matières recyclables, Ricova menaçait de fermer les aires de réception de ses centres de tri, au risque d’entraîner l’interruption de la collecte des bacs verts à Montréal.

Ricova a finalement été congédiée du centre de tri de Lachine le mois suivant.

L’entreprise exploite toujours le centre de tri de Saint-Michel, dont la fermeture définitive est prévue l’an prochain.

« Ricova est en mesure de traiter avec succès les matières recyclables reçues aux installations de Saint-Michel aussi longtemps que la Ville de Montréal en aura besoin », avait toutefois affirmé l’entreprise dans un courriel à La Presse, en octobre dernier. « Nous avons investi plus de 6 millions de dollars d’argent privé (sans subventions) pour améliorer l’équipement qui s’y trouve et qui nous appartient. »

Avec Vincent Larouche, La Presse

L’histoire jusqu’ici

Été 2020

Ricova, auparavant spécialisée dans l’exportation de matières recyclables, commence à trier le bac vert des Montréalais.

Mars 2022

Le Bureau de l’inspecteur général de Montréal conclut que Ricova évite de partager avec la Ville les profits qu’elle fait sur la revente du recyclage grâce à un stratagème interne.

Décembre 2023

Montréal s’apprête à lancer une poursuite civile pour récupérer près de 4 millions qui lui seraient dus.

Visiblement, la gestion des sols contaminés par la ville est un modèle qui fonctionne, et Maxime Bergeron nous en parle pour nous réjouir pendant le temps des Fêtes:

Texte intégral

Conte de Noël à l’ancien dépotoir

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Un tas de sols excavés à Montréal, qui seront tamisés puis réutilisés


Maxime Bergeron
MAXIME BERGERONLA PRESSE

Je vous propose en cette fin d’année un conte de Noël, édition municipale. Il faudra faire preuve d’un peu d’imagination, mais ça vaudra le coup, promis.

Publié à 1h25 Mis à jour à 5h00

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Dans cette version, le pays des glaces est en fait un ancien dépotoir hautement contaminé.

Le chariot du père Noël, un camion-benne rempli de pierres concassées.

Et les lutins, des cols bleus.

Féerique, je vous disais.

Comme dans tout conte de Noël qui se respecte, il y a aussi un miracle à la clé : une économie annuelle de 1 million de dollars pour les contribuables.

Trêve de suspense. Je vais vous parler de gestion des sols contaminés.

Pas très festif, d’accord. Mais c’est pourtant l’une des histoires montréalaises qui m’ont le plus réjoui ces derniers mois, au travers des campements de sans-abri qui pullulent, des scandales de dépenses de l’OCPM, des hausses de taxes énormes et de la morosité générale qui semble flotter sur la ville.

La genèse de l’affaire remonte à 2019. À l’époque, le Bureau de l’inspecteur général (BIG) de Montréal publie un rapport accablant sur la gestion des sols contaminés dans la métropole1. Déversements illégaux, intimidation sur les chantiers, présence du crime organisé : le topo n’a rien de rassurant.

Les déchargements sauvages cités dans le rapport ne provenaient pas des chantiers municipaux, mais le BIG en a quand même profité pour faire quelques recommandations à la Ville.

La principale : créer ses propres sites pour traiter les sols en provenance de ses chantiers, plutôt que de leur faire parcourir des dizaines de kilomètres jusque chez des sous-traitants. Parfois jusqu’à Sainte-Sophie, dans les Laurentides.

C’est ainsi que s’est amorcé un projet pilote dont les résultats ont dépassé toutes les attentes.

Le service de la concertation des arrondissements, dirigé par Martin Savard, a eu l’idée de réutiliser le site d’un ancien dépotoir municipal fermé dans les années 1960, lourdement contaminé, situé près de l’autoroute Bonaventure, à côté des studios MELS.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Vue aérienne du Parc d’entreprises de la Pointe-Saint-Charles, où les sols excavés sont transportés pour y être traités

À partir de 2021, trois arrondissements ont commencé à y envoyer tous les sols excavés pendant leurs travaux de voirie, comme les réparations au réseau de distribution d’eau. Cinq autres ont depuis embarqué dans le projet, pour un total de huit arrondissements.

J’ai visité les lieux par une journée glaciale de décembre, et ça ne ressemble pas à grand-chose, pour tout vous dire. Des monticules de morceaux de ciment et de terre brune, entassés dans des cases de béton.

Pourtant, ce site et toutes les façons de faire qui s’y rattachent constituent une mini-révolution pour la gestion des sols usés.

Je vous explique la chose.

Tout d’abord, l’entreposage des sols excavés est maintenant 100 % sûr, sur le plan environnemental. Cet ancien dépotoir est doté de son propre système de traitement des eaux souterraines, construit par la Ville en 2022 pour capter et traiter le « jus de poubelle » qui s’écoulait dans le fleuve2. Tout est étanche ici, ce qui n’était pas le cas partout dans les anciens sites.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Chaque arrondissement a une case bien identifiée, où il dépose ses sols excavés. Cela permet de faire des analyses distinctes sans tout mélanger.

Le ballet des camions qui entrent et sortent est rodé au quart de tour – il y a eu plus de 10 000 voyages cette année. Chaque arrondissement a sa propre « case » bétonnée, où il vient déposer ses sols usés. Des tests sont réalisés pour détecter la présence de contaminants, et c’est là l’autre aspect très positif, voire surprenant, de ce projet.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

La « case » réservée aux sols excavés à Verdun. À l’arrière-plan, une rame du Réseau express métropolitain.

Alors qu’auparavant, on envoyait tout simplement la majeure partie des sols en périphérie de Montréal, présumant qu’ils étaient contaminés, les tests réalisés ici ont permis de constater que 85 % des sols excavés sont en fait de qualité A/B.

En français, cela signifie qu’ils peuvent être réutilisés tels quels, après tamisage, pour faire du remblayage dans différents projets municipaux. Quelque 43 000 tonnes de sols A/B ont ainsi servi à la création du nouveau parc Frédéric-Back.

0:16

Les bénéfices sont triples pour la Ville – et par ricochet pour les contribuables montréalais.

A) La Ville n’a plus à payer pour envoyer ses sols usés chez des sous-traitants ; ses employés s’en chargent.

B) Elle n’a plus à acheter de la nouvelle terre pour le remblayage, puisqu’elle réutilise ses propres sols.

C) Des tonnes de gaz à effet de serre (GES) ne sont plus émises par les camions-bennes, qui font maintenant des trajets plus courts pour décharger leurs sols excavés ET repartir avec une cargaison fraîchement tamisée.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

L’élue Maja Vodanovic, membre du comité exécutif, et Martin Savard, directeur du service de la concertation des arrondissements, pendant notre visite

« C’est gagnant au boutte », m’a lancé Martin Savard pendant la visite, en énumérant une série de chiffres avec enthousiasme.

Car les chiffres, oui, sont impressionnants.

Pendant la dernière année, quelque 55 000 tonnes de sols ont été acheminés ici, et 85 % ont pu être réutilisés, ce qui représente une économie d’environ 700 000 $ pour la Ville.

Le site a aussi commencé à concasser les gros blocs de béton, 6000 tonnes cette année, pour en faire du gravier réutilisable. Un autre 275 000 $ épargné. On frôle ainsi le million en économies, avec une force de travail somme toute minimale : trois cols bleus et un contremaître gèrent tout le site.

Des économies, en GES et en dollars, qui réjouissent Maja Vodanovic, membre du comité exécutif de Montréal responsable de la concertation avec les arrondissements. « C’est la manière dont il faut faire l’environnement selon moi : il faut que ce soit gagnant pour tout le monde, sinon, personne ne va investir dans quelque chose qui est perdant », m’a-t-elle glissé pendant notre visite.

La demande excède la capacité du site de Pointe-Saint-Charles, au point que certains arrondissements se sont vu refuser d’y déposer leurs sols excavés.

La Ville compte ouvrir au moins un centre similaire ailleurs dans l’île, peut-être davantage. Le modèle pourrait même être adopté en dehors de Montréal : des délégations de plusieurs autres villes québécoises et même de Belgique sont venues étudier les façons de faire mises en place ici.

Quant au million de dollars économisé, oui, il représente une goutte d’eau dans le budget de 6,99 milliards de la Ville de Montréal.

Mais l’ingéniosité et les efforts qui ont permis de l’atteindre, ce million, franchement, doivent être salués. Et idéalement, reproduits dans toutes les divisions de l’appareil municipal, pour ramener les dépenses à un niveau plus digeste pour les contribuables.

Du fond de mon cœur (de pierre), chers lecteurs, je vous souhaite un excellent temps des Fêtes et une bonne année 2024.

Santé !

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Je ne savais pas que les déchets provenant des avions étaient gérés de cette façon

Reportage au Téléjournal

Déchets des avions : des tonnes de produits recyclables jetés

Tous les déchets qui sont générés dans un avion sont incinérés ou enfouis : les verres de plastique, les canettes d’aluminium… Rien n’est recyclé en raison d’une directive fédérale pour nous protéger des virus étrangers.

Ça représente 600 tonnes par an et des aéroports réclament des assouplissements.

Le reportage de Mathieu Prost

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Les Montréalais devront se convertir au bac bleu


Valérian Mazataud, Archives Le Devoir
Les Montréalais qui utilisent des sacs de recyclage, notamment dans des secteurs du Plateau-Mont-Royal, de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension et de Verdun, devront se convertir aux bacs bleus.

Jeanne Corriveau
18 janvier 2024
Montréal

Montréal s’attend à économiser plus de 20 millions de dollars par année avec la réforme de la gestion des matières recyclables, qui relèvera, à compter du 1er janvier 2025, des producteurs d’emballage. Dans la foulée d’une entente conclue entre la Ville de Montréal et Éco Entreprises Québec (ÉEQ), les Montréalais seront appelés à délaisser les bacs verts et les sacs de plastique pour des bacs bleus.

L’entente approuvée mercredi matin par le comité exécutif de la Ville de Montréal prévoit qu’à compter de l’an prochain, ÉEQ, qui regroupe 2300 membres, assumera la totalité des coûts de la collecte et du transport des matières recyclables, qu’il s’agisse de contenants, d’emballages ou d’imprimés.

« C’est un tournant majeur vers un changement de paradigme du système de recyclage, non seulement à Montréal, mais partout au Québec », a commenté la responsable de l’environnement et de la transition écologique au conseil de direction, Marie-Andrée Mauger. « On va passer d’un régime de compensation de la part des producteurs d’emballage à une responsabilité élargie. »

Ainsi, alors que jusqu’à maintenant, la Ville obtenait une compensation équivalant à 71 % des coûts du recyclage de la part des producteurs d’emballages, la contribution d’ÉEQ, l’organisme désigné pour gérer la collecte sélective sur l’ensemble du territoire québécois, couvrira la totalité des frais encourus. Cela fait dire à la Ville de Montréal qu’elle pourra dégager des économies d’au moins 20 millions de dollars par année à compter du 1er janvier 2025.

Adieu, bacs verts et sacs

ÉEQ sera aussi responsable de la gestion des centres de recyclage. Ainsi, l’organisme a pris la responsabilité, avec GFL Matrec, les travaux de construction du futur centre de tri des matières recyclables de l’est de l’île de Montréal. De son côté, la Ville fermera son centre de tri de Saint-Michel le 30 septembre 2024 et devra élaborer un plan de transition en attendant la mise en service du nouveau centre de tri le 1er janvier 2025.

L’implantation du nouveau système entraînera certains changements en ce qui a trait aux outils de collecte afin de permettre une uniformisation à l’échelle du Québec. Ainsi, le bac montréalais de 67 litres, de couleur grise avec un couvercle vert, sera progressivement remplacé par un bac bleu. « Le passage du bac vert au bac bleu se fera au fur et à mesure que les bacs verts atteignent leur fin de vie », a précisé Mme Mauger. « Donc, on en a encore certainement pour une décennie à voir du vert dans ces bacs. »

Quant aux Montréalais qui utilisent des sacs de recyclage, notamment dans des secteurs du Plateau-Mont-Royal, de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension et de Verdun, ils devront eux aussi se convertir aux bacs bleus.

Réduire le suremballage

Québec avait annoncé en 2020 une modernisation du système de collecte sélective fondée sur le principe de responsabilité élargie des producteurs afin qu’ils soient responsables de leurs produits du début à la fin du cycle de vie.

Le nouveau système fixe des cibles de recyclage et impose des obligations de performance, rappelle Marie-Andrée Mauger. « Ça va amener en amont des incitatifs à l’écoconception, pour qu’on puisse voir facilement que les contenants sont recyclables et faciliter leur valorisation locale », avance l’élue. « Ce sont des changements qui apportent beaucoup d’espoir et qui vont permettre de rebâtir une confiance dans le système de recyclage et améliorer la participation. »

À terme, ÉEQ souhaite inciter l’industrie à réduire le suremballage et la forcer à utiliser des matières qui peuvent être véritablement recyclées.

« C’est une bonne chose. Les producteurs doivent être responsables des biens qu’ils mettent en marché », estime Karel Ménard, directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets. « Ils vont avoir la responsabilité légale, financière et administrative de cette filière. Et c’est une bonne chose pour les municipalités, car ce ne sont pas elles qui sont responsables des contenants qui sont mis en marché. »

Selon lui, ÉEQ semble prendre son rôle au sérieux. L’organisme a d’ailleurs lancé lundi une campagne afin de sensibiliser les citoyens à l’importance de ne pas mettre dans leur bac des objets non recyclables (des jouets en plastique, des pots de peinture ou des couches, par exemple).

En parallèle à cette réforme du recyclage, Québec a aussi instauré une consigne élargie pour les contenants de verre, de plastique et de métal.

Je ne comprends pas ce que ça change que ca devienne un bac bleu?

Ce serait probablement le gros bac roulant de 240/360 litres qui remplace le petit bac gris avec couvercle vert
J’en vois maintenant des bleus dans les installations de la Ville

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Les bacs de 360 litres peuvent êtres soulevés mécaniquement par les camions de collecte de la Ville.
Ça doit être le cas aussi pour les bacs de 120 et 240 litres

Tandis que les petits bacs sont vidés à la main

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Et les résident d’un triplex au troisième étage vont parler ou ce petit bac presque pas encombrant?

J’imagine qu’une grosse poubelle pourrait être unique pour un plex? 3 de ces contenants pour un triplex ne ferait pas de sens en tout cas.

Dans le Plateau, le recyclage avec des “sacs” (lire ici: une boîte Amazon défoncée, un vieux sac brun de livraison McDo, un emballage de plastique pour les croissants d’épicerie, ou n’importe quoi qui garantit que le recyclage va valser dans la rue juste à le regarder) est un échec, je sais que les contenants rigides sont plus difficiles à gérer pour l’espace, mais en ce moment ce n’est pas trop loin de juste lancer ses déchets dans la rue. C’est dommage, mais imposer un contenant est probablement la seule façon d’améliorer la propreté problématique à la source.

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Proposition radicale : fin de la collecte. On crée des points de dépôt sur chaque rues (comme en Europe) et on réintroduit le tri sélectif.

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Il y a cette séries à TV5 qui montre comment fonctionne la gestion des déchets dans différents villes

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C’est aussi une des idées à laquelle je pense.

Ce serait un changement radical, mais serait-il vraiment pour le pire? Terminé des collectes à jour fixe, la gestion des déchets à domicile, les passages inefficaces des collectes sur toutes les adresses.

Pour le citoyen, on jette le tout dans une grosse poubelle et c’est la fin de l’histoire. Pas d’horaire à gérer, pas de déchets à accumuler chez soit jusqu’à une date. Pour la ville, elle économiserait certainement une fortune, et peu moduler la collecte selon la situation des différents dépôts et leur utilisation.

L’intégration et le placement de ces points de dépôt serait probablement ce qui ferait le plus jaser.

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Gestion de mauvaise foi | Montréal doit verser 1 million à son principal recycleur


PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
La Ville de Montréal vient d’être condamnée à verser un million de dollars au recycleur Ricova pour avoir été trop intransigeante dans la gestion d’un contrat de collecte des bacs bleus.

Publié à 14h10
Philippe Teisceira-Lessard
LA PRESSE

La métropole a violé « son obligation de bonne foi » en retenant des paiements dus à l’entreprise sans raison valable, la poussant au bord de la faillite, a déterminé la Cour supérieure. Ricova, qui détenait jusqu’à récemment un quasi-monopole sur le recyclage à Montréal, entretient des relations orageuses avec l’hôtel de ville.

Dans le cas devant la justice, les problèmes découlent d’erreurs commises de chaque côté. En 2018, la Ville de Montréal émet un appel d’offres pour la collecte de recyclage dans quatre arrondissements. Le document sous-évalue de façon importante le nombre de portes dans Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce. L’erreur est rectifiée dans un second document, mais Ricova prépare sa soumission sur la base du premier en omettant de consulter la correction. Son prix est donc beaucoup plus bas que ses concurrents. Elle remporte le contrat.

Rapidement après la signature, Ricova et Montréal se rendent toutefois compte du problème : l’entreprise perd entre 70 000 $ et 100 000 $ par mois en ramassant le recyclage dans Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, selon la décision du juge Martin F. Sheehan datée de la mi-janvier.

Après des négociations, la Ville accepte de retourner en appel d’offres. Elle exige toutefois à Ricova de payer pour les cols bleus qui doivent effectuer une partie de la collecte à sa place, ainsi que pour la différence entre le montant auquel elle avait soumissionné et le montant du nouveau contrat. Elle ajoute aussi des pénalités. Ricova refuse de payer, mais ces montants sont retenus sur d’autres factures de l’entreprise payables par Montréal.

« Ricova a fait de son mieux »

Ce comportement de la Ville était inadéquat, a déterminé le juge Sheehan.

« Faire travailler une entreprise sans paiement sur des contrats qui ne font pas l’objet d’un litige alors que l’on sait qu’elle subit des pertes de 70 000 $ à 100 000 $ par mois depuis sept mois ne respecte pas les exigences minimales de la bonne foi », a-t-il écrit. « L’ensemble de la preuve démontre que Ricova a fait de son mieux dans les circonstances. »

« Les gestionnaires de la Ville ont eux-mêmes qualifié leur gestion contractuelle de “rigide” », a continué le magistrat. « Aucune solution n’a été proposée à Ricova. »

La Cour supérieure a déterminé que Montréal avait le droit d’imposer des pénalités à Ricova et de lui exiger une indemnité pour le travail de ses cols bleus. Elle n’avait toutefois pas le droit de réclamer la différence entre le montant de sa soumission et le montant que Montréal a finalement dû payer. C’est ce montant – d’un peu plus d’un million – que la Ville devra rembourser à l’entreprise.

« Nous n’avons aucun commentaire pour l’instant », a indiqué Ricova par courriel. « Le Service des affaires juridiques analyse actuellement le jugement rendu », a expliqué la Ville de Montréal, qui « ne formulera aucun commentaire ».

Selon la Cour supérieure, Montréal doit adapter ses procédures pour éviter qu’un tel problème se répète. « L’adoption d’une pratique qui viserait à déceler les erreurs des soumissionnaires avant l’octroi des contrats en présence d’écarts importants entre eux ou entre les soumissions et les estimations internes apparaît recommandable », a écrit le juge Sheehan.