Bāss 4&5 - 8, 20 étages

Un malheur n’arrive jamais sans l’autre. Toute la portion de la rue Ottawa entre Guy et du Séminaire sera composée d’immeubles dont l’esthétisme et la volumétrie ne favorise en rien la sensation de bien-être. Heureusement, le parc et le nouvel aménagement de la rue va atténuer cette impression de lourdeur.

C’est idem sur des Bassins. Je trouve même que le Charlotte est particulièrement lourd sur sa façade sur rue.

Sur le groupe FB Projet Griffintown, la question suivante a été posée (par un de nos membres et/ou de l’autre forum?):

Bonjour,

Excusez-moi d’avance si ce n’est pas la meilleure place pour en discuter mais je demande ici pour la visibilité de notre quartier et pour chercher des réponses. J’aimerais comprendre ce qu’il s’est passé avec l’approbation de la ville pour le projet de Bass5 par rapport au plan d’urbanisme.

La plan d’ensemble montrait une vue offrant de multiples bassins dans le quartier Griffintown sur canal (voir photo). Bass5 devait donc ressembler a 2 grandes tours (voir photo) mais bien séparées offrant un paysage moins encombre et plus ensoleille laissant une ouverture direction Ouest. Nous pouvions voir clairement les bassins et la volonté de la ville respectée pour améliorer le paysage du quartier.

Puis, je ne sais pas ce qu’il s’est passé, une nouvelle vue du projet a été soumise et a été acceptée (Voir photo). Le problème c’est qu’elle ne semble vraiment plus respecter le plan initial. L’ensoleillement est une catastrophe pour le voisinage entier. Le batiment étant expose en plein Ouest sur 20 étages, il est évident que le paysage du quartier s’en retrouvera grandement dégradé de par ce grand mur. De plus, on ne distingue presque plus les bassins d’eau qui étaient censés etre la valeur ajoutée de ce quartier.

En tant que citoyen, je me pose donc des questions sur comment un tel projet a pu etre approuvé et changé ainsi. Il en va sans dire que je ne dois pas etre le seul a trouver ce projet sans aucun sens pour les résidents du quartier.

Sincèrement,

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Le gestionnaire de la page a répondu:

Bonjour [redacted],
Ici est un excellent endroit pour poser cette question !:slightly_smiling_face:
J’aurai la réponse sur ce sujet la semaine prochaine puisque la personne responsable du dossier sera de retour après la relâche. Désolé du contretemps! Je vous tiens au courant.

Je suis très intéressé par la réponse ‘‘officielle’’ de la ville.

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On connait déjà une partie de la réponse.

Niveau design, Cardinal Hardy avait simplement élaboré un plan d’ensemble et de design urbain. Les lots n’appartenant à aucun promoteur à cette époque, l’architecture n’était qu’une référence.

Pour ce qui est de l’implantation, le règlement spécifique aux Bassins rédigé à partir du plan d’ensemble spécifie et dicte plusieurs éléments normatifs, comme les marges et les reculs, les hauteurs, les densités, ect. Toutefois, il ne précise pas que les bâtiments doivent être parallèle ou perpendiculaire à la rue des Bassins, par exemple.

https://ocpm.qc.ca/sites/ocpm.qc.ca/files/pdf/P110/4-1-1_09-004-version_en_vigueur_sic.pdf

Comme tu pourras voir dans le règlement, on tend à donner des orientations et des critères d’évaluation sur certains aspect afin probablement de permettre une certaine flexibilité dans le temps et dans la créativité. Ça revient un peu à ce que j’expliquais l’autre jour dans la fil de Vancouver.

Autrement dit, le promoteur a déposé un projet de plein droit, sans dérogation. L’arrondissement n’a aucun levier pour l’obliger à créer deux bâtiments plutôt qu’un seul.


AJOUT : De la même façon, Prével a choisi de changer l’orientation de sa tour (quai 4) et a scindé le basilaire original pour le coller sur le canal (quai 3).

On remarque également que NOCA a une implantation plus créative que dans le plan d’ensemble de Cardinal Hardy.

Tous ces projets respectent la réglementation. La flexibilité qu’elle offre peut donner des résultats heureux (comme pour Noca, à mon avis), mais elle peut permettre également à un promoteur de maximiser son investissement sans tenir compte de l’intention initiale du plan d’ensemble.

Musto veut faire du locatif et n’a rien à vendre. Ils ont donc décidé de réaliser le 30% d’implantation qu’on lui exige en un seul et même bâtiment plutôt que deux, ce qui peut lui permettre de sauver sur les équipements mécaniques et les espaces communs.

L’enjeu du Bass revient à un débat plus large que je suis tout à fait ouvert à avoir. C’est même très intéressant.


Un règlement d’urbanisme qui dicte des critères normatifs stricts quant au design ou l’implantation peut avoir de bons côtés:

  • développement qui correspond à une vision d’ensemble claire et précise
  • meilleure cohérence entre les bâtiments et l’espace public
  • protection du patrimoine bâti en établissant des balises précises pour les nouveaux projets

Mais il peut également avoir de moins bons côtés:

  • fige le quartier dans une époque, soit celle pendant laquelle il a été adopté
  • empêche la créativité et l’innovation
  • création de quartier uniforme, parfois considéré comme plate ou peu propice à l’appropriation
  • peut rendre difficile l’évolution de l’offre aux réalités du marché

De l’autre côté, un règlement plus permissif et moins contraignant peut également avoir de bons côtés:

  • permettre une évolution du cadre bâti (surtout dans un quartier dont la réalisation se fait sur une longue période)
  • offre une liberté créative aux architectes
  • permet aux promoteurs de s’adapter à l’évolution du marché
  • peut aider à créer des environnements stimulant et davantage appropriable

Mais il peut également avoir de moins bons côtés:

  • peut créer certaines incohérences entre les différents projets
  • offre la liberté aux promoteurs moins soucieux de la qualité de l’espace d’exploiter leur terrain au maximum de sa capacité réglementaire
  • risque de créer des bâtiments dotés d’une architecture de qualité ou d’intérêt moindre
  • risque de créer un quartier qui n’est, finalement, pas intéressant pour la collectivité

En bref, le travail des décideurs et des urbanistes et de trouver l’équilibre entre les deux, ou ce que l’on souhaite pour un quartier donné.

À mon avis, l’arrondissement et la SIC ont souhaité adopter un cadre réglementaire relativement permissif pour les Bassins du Nouveau Havre, notamment quant aux matériaux et à l’implantation. En 2008-2009, je suis convaincu qu’on ne se doutait pas que le quartier serait développerait en 10 ans.

Ils ont toutefois établi certains critères quant aux bassins et l’alignement des bâtiments autour, par exemple. Bref, les grandes lignes du plan présenté.

Peut-être se sont-ils trop reposé sur la bonne volonté des promoteurs et des architectes de créer un quartier intéressant urbanistiquement parlant. Peut-être aurions-nous collectivement gagné à adopter quelque chose de plus sévère, quitte à nous fermer des portes sur la créativité.

J’ai écrit tout ça rapidement. Je suis convaincu que certains pourraient ajouter des points ici et là.

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Il y a un règlement d’urbanisme spécifique pour les terrains des Bassins du Nouveau Havre. Si le promoteur construit selon les règles décrites, pas besoin de consultation, ni de dérogation

ce règlement a fait l’objet d’une consultation à l’OCPM
https://ocpm.qc.ca/fr/consultation-publique/bassins-nouveau-havre/

Très bonne explication! Ça aide à comprendre la situation actuelle.

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Merci pour vos réponses détaillées @ScarletCoral et @Alex514 !

Je suis déjà convaincu que les choses ont été suivies selon ce qui est permis. Je m’intéresse plus à l’aspect communication d’une réponse plus ou moins officielle et potentiellement lisible par des centaines de personnes plutôt décontenancées contre ce mur. La ville va t-elle sortir une réponse très froide et technique; va t-elle blâmer les administrations antérieures; va t-elle affirmer qu’elle a appris de ses erreurs… Bref; juste le ton de la réponse va être amusant à décortiquer pour ma part.

A mon sens, un PPU ne devrait lui non-plus pas être figé dans le temps et soumis à amendements de manière périodique. Aux 5 ans? 8, 10 ans? Je ne sais pas; mais un quartier doit pouvoir, comme tu le mentionnes @Alex514 , ne pas être figé dans le temps d’un point de vue architectural, mais aussi urbanistique. Les technologies, les mentalités les enjeux et priorités évoluent assez rapidement pour que la ville se donne les outils permettant de réajuster la direction du développement d’un quartier au cours des décennies. Si les promoteurs se permettent de faire évoluer les projets en cours de route; la ville devrait se donner les moyens de le faire aussi à son échelle. De ce que je comprends, c’est ce qu’il avait été tenté d’être fait avec les BdNH en 2009.

Après honnêtement, c’est un immeuble passable comme il y en a des dizaines d’autres en ville. Il y a aura au moins un retrait par rapport à Ottawa et du Séminaire. Mais au milieu de tours; que l’on devrait vraiment plutôt nommer des barres; déjà très imposantes et rapprochées les unes des autres, celle-ci se démarque encore plus comme la cerise sur le sundae. C’est littéralement le Element pivoté à 90 degrés et 30% plus haut.

J’ai donné quelques éléments de réponse, mais je suis personnellement partisan d’une forte ingérence de la Ville sur le développement du territoire sur les critères urbanistiques, mais d’une plus grande liberté au niveau architectural (sauf en milieu déjà bâti par soucis patrimoniaux).

Ceci dit, je n’ai jamais eu professionnellement à rédiger de type de règlement.

Bref, on aime tous la tarte aux pommes, mais je n’ai personnellement pas la recette parfaite de tarte aux pommes. C’est probablement plus facile jaser de ce que serait la meilleure tarte aux pommes que de la cuisiner! :wink:

Je crois qu’il faut distinguer la politique et l’administration. La page dont tu as partagé la réponse est visiblement gérée par les communications de l’Arrondissement du Sud-Ouest, pas le cabinet des élus et de Benoit Dorais.

C’est d’ailleurs probablement pourquoi le gestionnaire des réseaux sociaux attend le retour de son collègue de l’urbanisme pour répondre.

Et évidemment en tant qu’administration publique, la réponse ne sera jamais négative envers le projet et aucune “erreur” ne sera admise puisque dans les faits, aucune erreur n’a été commise.

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En fait, le groupe FB Projet Griffintown est géré par deux employés du département des communications de la ville centre (j’ai eu une rencontre avec eux la semaine avant le lancement du groupe). Ce n’est pas géré par de l’arrondissement, puisque les travaux liés au PPU sont gérés par la Ville Centre. Ils utilisent le compte FB de la page de la Ville de Montréal pour répondre.

Personnellement, je trouve c’est un peu bizarre quand ils répondent en utilisant la 1re personne du singulier… et on voit qu’ils ne connaissent pas Griffintown autant qu’il le faudrait pour gérer ce genre de groupe. Lors de la rencontre, on leur a donné quelques conseils à ce sujet.

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Si je comprends bien, la page est gérée par les Communications, les travaux d’infrastructures sont gérés par le SUM de la Ville-Centre et les projets immobiliers par l’arrondissement. Ça ne doit pas être facile à gérer pour ces deux employés.

En contrepartie, les urbanistes et architectes du SUM et de l’arrondissement n’ont pas à gérer une page Facebook non plus.

En conclusion, pour des infos à jour, pertinentes et obtenues rapidement, c’est sur Agoramtl.com que ça se passe! :wink:

2021-03-03

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Finalement, la vue ne sera pas trop obstruée à partir de la piste cyclable. On va perdre la CIBC et TDC2 mais bon, ce sera une vue télescopique. Pour le reste, on ne peut plus rien faire pour changer le cours de l’évolution à court terme.

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Je te reviens en suite de ton post sur Parcs Lofts dont les plans viennent d’être refusés car des critères architecturaux du PIIA du Plateau ne sont pas respectés.

Sans même rentrer dans les détails du PIIA du Sud-Ouest, le règlement spécifique aux Bassins présentent quelques requis architecturaux (Section IV) qui m’apparaissent difficilement justifiables par le Bass 5 tel qu’illustré dans le rendu:

  • g) le volume d’un bâtiment doit tendre à présenter des variations de hauteurs et des retraits aux étages supérieurs selon des agencements qui contribuent à créer un sentiment d’ouverture dans les cours et à maximiser leur ensoleillement. Au delà du sixième étage d’un bâtiment, le volume du bâtiment doit tendre à présenter des retraits permettant l’aménagement de toits-terrasses;

C’est un immense mur à l’exception d’une percée au niveau de ce qui va être le chalet urbain j’imagine. Puis bon courage pour le sentiment d’ouverture entre les pĥases 4 et 5.

  • j) un bâtiment présentant une hauteur supérieure à huit étages doit tendre à se distinguer des autres bâtiments du territoire de manière à créer de nouveaux repères architecturaux de grande qualité dans le paysage urbain du secteur et du canal de Lachine;

C’est très subjectif comme critère; mais à mon sens le Bass 5 ne peut pas être considéré comme créant de nouveaux repères architecturaux dignes de renom dans le secteur.

  • k) le volume d’un bâtiment présentant une hauteur supérieure à huit étages localisé dans l’enceinte créée par les bassins 1 et 2 identifiés sur le plan joint en annexe B au présent règlement, doit tendre à bénéficier d’un traitement architectural privilégiant la transparence des façades, de manière à procurer aux logements une luminosité naturelle maximale de jour et à animer les rives du canal de Lachine le soir. Ce volume doit être traité de manière à présenter des avancées ponctuelles dans l’emprise de ces bassins;

J’imagine que les avancées de 1 m sur une longueur de 10-15 mètres au Sud et au Nord suffisent pour répondre à ce critère… Soit dit en passant, c’est la même chose pour la tour de Prével voisine.

Alors il y a certainement des éléments que je ne vois pas qui sous-tendent à rendre le projet plus en phase avec les requis architecturaux du secteur; mais il y a quand même des points où on voit bien la limite d’instaurer des critères plus ou moins subjectifs. Je suis persuadé que si l’administration considérait le projet vraiment de piètre qualité, elle aurait pu s’y opposer via le PIIA tel quel. Mais bon, quoiqu’il en soit; l’affaire est pliée.

Pour ce qui est des critères discrétionnaires et non normatifs, il revient aux fonctionnaires d’évaluer et finalement au CCU de statuer à partir des critères énoncés dans le règlement sur les PIIA. De par la nature discrétionnaire de l’évaluation, il est certain qu’un CCU aura une lecture du projet ou même un “courage” à refuser ou à conditionner différent d’un autre. C’est notamment pour cette raison que les mandats des membres sont limité, soit assurer un renouvellement.

Je sais que le CCU du Plateau a la réputation d’être sévère. Peut-être que celui du Sud-Ouest, qui deal avec des parties prenantes et des intérêts plus imposants, l’est moins. Je n’en ai aucune idée.

Je crois que tu es résident du quartier, n’est-ce pas? Il pourrait être intéressant que tu soumettes ta candidature quand l’appel sera fait!

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Malheureusement je ne peux pas me permettre de candidater au CCU car mes disponibilités en soir de semaine sont très limitées par mon activité professionnelle.
Je comprends que pour la renaissance d’un quartier il est été compliqué de mettre des balises à ce qui va être bâti au tout début du projet Griffintown. Cependant, 10-12 ans après, je suis persuadé qu’on a une bien meilleure idée de ce que l’ensemble du bâti architectural du quartier a besoin; et les critères volontairement discrétionnaires pourraient être appliqués avec plus de ‘‘zèle’’. Comme tu mentionnais, il est difficile de trouver un juste équilibre entre les parties; mais aujourd’hui je pense qu’on peut exiger un peu plus des promoteurs sachant que le développement immobilier du secteur a largement dépassé les attentes.

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2021-03-20

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Ça va être massif!

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