Art public

Station de métro Peel : Grand tondo de Jean-Paul Mousseau (exécuté par le céramiste Claude Vermette). Il y en a plusieurs de différentes dimensions sur les murs et les planchers de la station.

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Une des oeuvres dans le métro que je préfère. Dommage que la station en entier ne soit pas aussi belle.

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J’ai toujours voulu voir la troisième statue en ville de la reine Victoria et je l’ai vu au Royal Victoria Glen … super statue



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God Save The Queen.

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La voici dans son lieu d’installation d’origine, à l’hôpital Victoria, vers 1900.

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Wow, ça fait bien longtemps que l’intérieur de l’ancien RVH a perdu de sa superbe… Il y a malheureusement très peu de vestiges des aménagements intérieurs originaux, ce qui simplifiera les rénovations de McGill qui aura loisir de gut out la quasi-totalité des bâtiments!

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Sur un édifice vacant au coin Marie-Anne et Saint-Dominique, c’est toute une sculpture:

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De nouvelles murales embellissent le centre-ville

Une nouvelle murale, créée par Meky Ottawa et Manon Bédard, orne désormais le refuge pour femmes Chez Doris au centre-ville, rue Chomedey. Photo: Olivier Bousquet

Caroline Bertrand

9 août 2023 à 15h38 - Mis à jour 9 août 2023 à 18h07 3 minutes de lecture

De nouvelles œuvres murales ornent des ruelles du centre-ville. Ces créations artistiques s’inscrivent dans la volonté de Tourisme Montréal et de Montréal centre-ville, de concert avec l’organisme MU (qui chapeaute une foule de murales agrémentant les quartiers de la ville), d’embellir le cœur de la métropole.

Façade du refuge Chez Doris

Le refuge pour femmes Chez Doris, rue Chomedey, arbore désormais sur l’une de ses façades l’immense murale Nehirowisiw – Équilibre, conçue par les artistes Meky Ottawa et Manon Bédard. Inaugurée en cette Journée internationale des peuples autochtones, elle rend hommage aux territoires grandioses du Québec, à l’eau douce qui y coule à flots et à la fragilité des ressources, indique un communiqué.

« Non seulement la murale ajoute à l’esthétique de notre refuge de jour, mais elle est également un symbole significatif d’unité et d’appréciation pour la culture et le patrimoine autochtones », déclare la directrice générale de Chez Doris, Marina Boulos-Winton. « Il est important de souligner qu’un quart de notre clientèle à Chez Doris est constitué de femmes autochtones. Cette œuvre d’art reflète magnifiquement notre engagement envers l’accueil et le soutien des communautés autochtones. »

« En offrant une vitrine de création et du mentorat à de jeunes artistes dans le cadre de ce projet, MU continue son engagement afin d’accroître la représentativité des femmes artistes autochtones et ainsi offrir une plus grande visibilité à l’art autochtone dans l’espace public », affirme pour sa part la directrice générale et artistique de l’organisme MU, Elizabeth-Ann Doyle.

Les artistes Meky Ottawa et Manon Bédard à l’œuvre. Photo : Olivier Bousquet

Ruelle Palace

Au 1260, boulevard Robert-Bourassa, on peut contempler une nouvelle murale de l’artiste Lucas Saenger, alias LSNR, donnant sur la ruelle Palace. Composée de formes graphiques et abstraites, elle évoque une cabane entre ciel et terre. L’idée la sous-tendant est d’« ouvrir une fenêtre sur de vastes vues, dans un milieu urbain qui limite le champ de vision », explique le communiqué. Les végétaux ajoutés à l’espace exigu favorisent un environnement frais, et un effet 3D met en valeur la structure affichant le nom de la ruelle.

Ruelle Ste-Cath

Finalement, direction le 488, rue Sainte-Catherine Ouest, à proximité du métro McGill, afin d’admirer une fresque célébrant l’amour inconditionnel. Réalisée par le muraliste Peru Dyer, elle appelle à la compassion, à l’empathie et à la solidarité, précise le communiqué. Sur place, des plantes verdiront également des structures en bois.

« Nous sommes choyés de pouvoir compter sur des partenaires comme Tourisme Montréal et MU, le milieu communautaire et des artistes de qualité pour réaliser des créations significatives au centre-ville », souligne la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

« L’art permet de donner une valeur ajoutée aux lieux qui font notre ville, à se les approprier et générer de l’attractivité. C’est un secteur qui bénéficiera particulièrement de ces œuvres et je tiens à saluer l’inclusion de l’art autochtone et des espaces de verdissement dans ces projets », ajoute-t-elle.

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Mural reflecting Griffintown’s history set to be largest in Montreal

“It was something that was imagined and dreamed of by the community,” said Cedrick Pautel, secretary general at ÉTS-Montréal, about the ‘Ligne du temps’ Griffintown mural painted on one of the school’s buildings. Diona Macalinga reports.

By Diona Macalinga
Posted Aug 10, 2023, 9:06PM EDT.
Last Updated Aug 10, 2023, 11:31PM EDT.

At 19,000 square feet, the engineering school École de technologie supérieure (ÉTS) in Montreal will complete the city’s largest mural on August 20th. Called Ligne du temps, the mural showcases Griffintown’s history and engineering accomplishments.

“It’s not something that just was put up on the building. It was something that was imagined and dreamed of by the community in collaboration with the artists,” said Cedrick Pautel, secretary general at ÉTS.

“For the conception, we asked the artists to make a proposition and we put in place a committee of students and professors and people of the neighbourhood. And they interact with the artists,” Pautel explained.

The mural is painted by Artducommun artists Jasmin Guérard-Alie and Simon Bachand. A complicated 90-day process that required a swing stage, as well as having to deal with the construction and turbulent weather in Montreal.

“They do a projection on the wall at night to have the design,” said Waita Mendoza, the mural project manager. The projection allows the artists to then trace the outline on the building.

“And then they can paint over it. But there’s multiple layers, as the design shows,” she continued.

The beer industry represented with paintings of hops – a flower commonly used to brew beer – and a depiction of the historical Dow Brewery. As well as the bridges and switch tower of the Lachine Canal – its construction marking Montreal’s first industrialization boom in the 19th century.

“The canal lock and the railway – it was very top of class at the time, very advanced technology for the time,” said Pautel. “And we are an engineering school, so we are kind of trying to do the same thing now with the new technology of today.”

Although its official inauguration is set for September 2023, students and passersby can already see the art for themselves.

“All the new buildings look pretty much all the same, so it distinguishes the new building from the other one,” said ÉTS engineering student Jerome Bergeron. “It embellishes the A Building, which is pretty much the saddest looking building I would say right now. So it’s cool.”

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Il y a une nouvelle murale en cours de réalisation sur le mur arrière des Foufounes Électriques.

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Nouvelle murale coin Berri & de Maline

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Il y a plusieurs murales en cours de réalisation dans une ambiance festive entre le Quartier des Spectacles et le Quartier Latin dont la grande murale derrière les Foufounes Électriques. Voici quelques photos.

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Je crois que c’est pour le festival de graffiti Under Pressure
https://underpressure.ca/fr/

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La réalisation d’une grande murale est en cours sur le tablier et les murs latéraux du viaduc de la gare De la Concorde, au-dessus du boulevard du même nom à Laval. Le conseil municipal a approuvé une entente avec MU début juin, au coût de 380 000$.

Je ne trouve pas de rendus sur Internet, mais pour les avoir vus, je promets que ça va vraiment embellir cet “underpass” très fréquenté, et joliment marquer une des “entrées” du centre-ville lavallois.


(Capture de Google Street View)

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Nouvelle murale à la gare vendôme :grinning:

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Saw this on a bike ride in the east end this morning.

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J’ai mis cette photo dans “Art Public” mais c’est discutable.

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Nouvelle murale en bordure du boul. Saint-Michel

Une nouvelle murale de MU dans Saint-Michel réalisée par l’artiste Franco Égalité

Publié le 23 août 2023 à 13 h 55
Source Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension


Olivier Bousquet

Montréal, le 23 août 2023 — L’organisme de bienfaisance MU et l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) inauguraient aujourd’hui la murale Les cultures qui nous construisent de l’artiste Franco Égalité aux habitations Gabriel-Sagard, face au parc Sandro-Pertini, tout juste en bordure du boulevard Saint-Michel. Elle jouit d’une visibilité très importante, en lien avec l’achalandage du lieu, soit la ligne d’autobus sur Saint-Michel (qui est la troisième la plus fréquentée de Montréal), le terminus actuel de la ligne bleue, un important CHSLD et le cœur de Saint-Michel (bibliothèque, mairie, école). C’est la sixième murale d’envergure de MU dans le quartier de Saint-Michel et la 26e murale dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension ayant toutes pour thème : la rencontre entre les cultures.

Après plusieurs rencontres avec les résidentes et résidents, l’artiste Franco Égalité s’est inspiré de leurs mots, idées et souvenirs afin de réaliser son œuvre. Il évoque l’impact de la culture collective et personnelle sur ce qui nous construit et nous établit en tant qu’êtres humains. Il représente ainsi des personnes issues de différentes communautés qui se soutiennent et partagent ensemble les connaissances, les valeurs, et les souvenirs qui les habitent.

Nous travaillons ardemment à ce que nos murales aient un sens pour celles et ceux qui les accueillent. Cette murale reflète bien la générosité du dialogue entre l’artiste et la communauté, favorisant ainsi le sentiment d’appartenance, la fierté et la vitalité du milieu de vie dans lequel s’inscrit cette œuvre, dans un quartier qui nous est cher, le premier qui nous a accueillies !

Elizabeth-Ann Doyle
Directrice générale et artistique de MU

L’inauguration s’est déroulée en présence de Laurence Lavigne Lalonde, mairesse de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, de Sylvain Ouellet, conseiller de la Ville du district de François-Perrault, d’Isabelle Pépin, directrice générale de l’OMHM, de l’artiste et l’équipe artistique de MU ainsi que des partenaires du projet.

Cette murale a été réalisée dans le cadre du Programme d’art mural de la Ville de Montréal (volet 1) financé par le gouvernement du Québec et de la Ville de Montréal dans le cadre de l’Entente de développement culturel de Montréal et a été rendu possible grâce au soutien additionnel de l’Office municipal d’habitation de Montréal, de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, du Conseil des Arts de Montréal, d’Accès Location et de Benjamin Moore.

En plus d’être belle, cette œuvre a une dimension collective puisque les résidentes et résidents y ont participé. Donc, ça n’embellit pas seulement le quartier, mais ça ajoute aussi du sens à la démarche artistique et ça contribue au sentiment d’appartenance des gens qui vont côtoyer l’œuvre au quotidien. Je me dois aussi de souligner que c’est la 26e murale réalisée dans VSP, ce qui n’est pas anodin et qui démontre l’importance du lien unissant MU et l’Arrondissement. Une source de fierté commune et une relation qu’on entend évidemment poursuivre.

Laurence Lavigne Lalonde
Mairesse de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension

Cette nouvelle murale évoque bien la force d’une communauté par la présence de personnages bienveillants et solidaires qui prennent soin de leur milieu de vie. Elle représente bien la beauté de vivre en communauté et des liens qui sont créés. MU et l’OMHM ont des liens étroits depuis plus de quinze ans. Ce partenariat permet aux résidentes et résidents de se réapproprier leur milieu de vie tout en contribuant au développement social et urbain par la culture et les arts.

Isabelle Pépin
Directrice générale de l’OMHM

À propos de l’artiste Franco Égalité

Illustrateur et artiste montréalais, il a appris à tenir un stylo et à tracer une ligne avant de marcher sur ses deux pieds. Il sait comment marcher maintenant, et pourtant il n’a pas cessé de tracer sa ligne. Les dessins sensuels et captivants de l’artiste nous entraînent dans un monde où le corps joue et s’expose librement. Les couleurs vives soulignent les courbes et les expressions de ces personnages invitants et fougueux. Bien que son créateur se dise influencé par le cubisme et le concept esthétique du Ma japonais, on est pris dans cet univers graphique vibrant. Ainsi, un éventail d’émotions et d’idées s’offre au spectateur, libre de se laisser happer par ses corps sublimés.

À propos de l’Office municipal d’habitation de Montréal

L’OMHM a pour mission d’améliorer les conditions de vie de familles et de personnes à faible revenu ou modéré en offrant des logements et des services de qualité, tout en favorisant leur pouvoir d’influence et d’action. Véritable bâtisseur social sur l’île de Montréal. L’OMHM est partenaire de MU depuis 2007 en ayant soutenu la réalisation d’une trentaine de murales sur ses immeubles et en favorisant la participation des résidentes et résidents à ces projets artistiques. omhm.qc.ca

À propos de MU

MU est un organisme de bienfaisance qui transforme l’espace public montréalais en réalisant des murales ancrées dans les communautés. Le cœur de sa démarche : créer des murales pour voir et vivre l’art au quotidien, pour déclencher une transformation sociale et pour léguer, à Montréal, un musée à ciel ouvert. Depuis 15 ans, MU a réalisé plus de 200 murales d’envergure et pérennes dans tous les quartiers de la ville, en plus de mettre en œuvre un important volet éducatif. MUa été récompensé par le 34e Grand-Prix du Conseil des arts de Montréal, soulignant sa vision artistique et sociale novatrice et le legs culturel de ses murales aux communautés montréalaises.

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Quelqu’un que je suis sur Instagram a posté cette image - la murale de la Place Dupuis en honneur de Françoise Sullivan débute! Très hâte de voir le résultat! Elle sera très visible en arrivant de René-Lévesque

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Monument commémoratif de la mission du Canada en Afghanistan Quand le gouvernement Trudeau écarte les gagnants du podium

IMAGE FOURNIE PAR DAOUST LESTAGE LIZOTTE STECKER

Concept du monument imaginé par l’équipe québécoise gagnante du concours, l’équipe Daoust


Laura-Julie Perreault
Laura-Julie Perreault La Presse

Pour ériger un monument afin de commémorer la mission canadienne en Afghanistan, le gouvernement fédéral a mis sur pied un concours de design et demandé à un jury de choisir le gagnant. Mais voilà, au bout du processus, le même gouvernement a mis de côté ses propres règles, a écarté l’équipe québécoise vainqueure et en a couronné une autre, lui accordant un contrat de plus de 3 millions.

Publié à 1h37 Mis à jour à 5h00

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Et ce, sans s’en cacher.

Le 19 juin, moins de deux heures avant que son ministre de l’époque, Lawrence MacAulay, n’annonce publiquement cette décision, Anciens Combattants Canada a avisé l’équipe qui avait remporté le concours, l’équipe Daoust, composée de l’artiste Luca Fortin, de Québec, de la firme d’architecte Daoust Lestage Lizotte Stecker, de Montréal, ainsi que de Louise Arbour*, ex-haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, de son choix.

« Malgré le fait que le jury a désigné votre concept comme le concept gagnant du concours, après mûre réflexion, le gouvernement du Canada a décidé de sélectionner le concept élaboré par [une autre équipe] et, par conséquent, d’octroyer le contrat à cette équipe », peut-on lire dans un extrait de la lettre datée du 19 juin que la firme d’architecte a publié sur son site web plus tôt cette semaine.

IMAGE FOURNIE PAR DAOUST LESTAGE LIZOTTE STECKER

Vue aérienne du concept imaginé par l’équipe québécoise gagnante du concours, l’équipe Daoust

Le gouvernement, qui a lancé le concours de design en 2019, a retenu la proposition de l’équipe Stimson, composée de l’artiste visuel Adrian Stimson, un vétéran des Forces armées de la Nation siksika de l’Alberta, du Groupe d’architectes paysagistes MBTW, de Toronto, et de Projets LeuWebb, coordonnateurs en art public, aussi de Toronto.

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

L’artiste visuel Adrian Stimson tenant une image du concept de son équipe

Pourquoi ? « Le concept de design de l’équipe Stimson est celui qui reflète le mieux les commentaires formulés par les vétérans, leur famille et les autres participants à la mission lors du sondage d’opinion publique réalisé sur les cinq concepts de design finalistes », m’a répondu un responsable des relations de presse du ministère des Anciens Combattants par écrit.

IMAGE FOURNIE PAR LE GOUVERNEMENT DU CANADA

Vue aérienne du concept de l’équipe Stimson, choisi par le gouvernement, bien que n’ayant pas remporté le concours

Le sondage mentionné – dont l’équipe Stimson est la grande favorite – a été réalisé en mai et juin 2020. Sur les quelque 10 000 personnes qui y ont participé, plus de 85 % ont pris part à la mission canadienne en Afghanistan entre 2001 et 2014, sont actuellement dans les Forces armées canadiennes ou sont d’anciens combattants.

Voyez les concepts présentés par les cinq équipes finalistes

Le hic, c’est que nulle part dans les règlements du concours il n’est inscrit que le gouvernement a le droit d’écarter la décision du jury pour accorder le contrat à une autre équipe.

Faisaient partie du jury un historien, un diplomate, un directeur de musée d’art, un professeur d’architecture, une architecte paysagiste, un vétéran de la mission en Afghanistan et une représentante des familles des militaires.

Les jurés ont rendu une décision aux ministres du Patrimoine canadien et des Anciens Combattants impliqués dans le dossier en novembre 2021, selon un document que La Presse a obtenu grâce à la Loi sur l’accès à l’information. Leur décision tenait compte de l’avis d’un comité technique, des résultats du sondage et d’une foule d’autres critères.

IMAGE FOURNIE PAR LE GOUVERNEMENT DU CANADA

Le concept de l’équipe Stimson. Le monument sera situé à Ottawa, sur les plaines LeBreton.

Le choix final est survenu après le retrait des troupes américaines de l’Afghanistan et le retour au pouvoir des talibans. Donc, en toute connaissance de cause du contexte politique.

Quand j’ai demandé – trois fois plutôt qu’une – au ministère des Anciens Combattants sur quelle modalité du concours le gouvernement s’était appuyé pour détrôner les gagnants, je n’ai pas reçu de réponse à ma question. On m’a plutôt répété que le gouvernement avait « pris cette décision, qui cadre avec les commentaires reçus des vétérans, de leur famille et d’autres personnes ayant participé à la mission ».

Dans les documents obtenus par La Presse, on voit aussi qu’un avis a été demandé au ministère de la Justice dans le cadre de ce processus. Les résultats de cette requête, envoyés à Pablo Rodriguez quand il était ministre du Patrimoine canadien, ont été caviardés.

Est-ce que le gouvernement aurait demandé un tel avis s’il respectait ses propres règles ? Permettez-moi d’en douter.

Vous apprendrez donc sans grande surprise que l’équipe Daoust n’est pas aux anges. « On participe à plusieurs concours comme artistes. C’est impossible de tous les remporter. Quand on perd, ça prend une journée pour passer à autre chose. Mais dans ce cas-ci, quand tu remportes le concours, mais que tu apprends que les règles ont changé en cours de route, c’est impossible de faire son deuil, m’a dit Luca Fortin par visioconférence. Je me sens un peu comme le couple [de patineurs] Jamie Salé et David Pelletier qui savait qu’il avait gagné la médaille d’or, mais a vu quelqu’un d’autre la recevoir. Ce monument, c’est un projet majeur, extrêmement rare. Est-ce que ça va se représenter pour moi ? Je ne le sais pas », se désole l’artiste de 31 ans.

PHOTO HÉLÈNE BOUFFARD, FOURNIE PAR LUCA FORTIN

Luca Fortin, de l’équipe Daoust, gagnante du concours

« La décision du gouvernement est irrespectueuse du jury et du processus qu’il avait lui-même établi. C’est un dangereux précédent », estime pour sa part l’architecte urbaniste Renée Daoust. « Si ça se passe comme ça, il y a des gens qui vont refuser de siéger à des jurys pour des concours du gouvernement fédéral. Et il y a des candidats de qualité qui ne voudront plus poser leur candidature lors des concours d’art public », estime-t-elle, espérant que le gouvernement reviendra sur sa décision.

Fondatrice du Centre canadien d’architecture, Phyllis Lambert pense que l’impact du processus vicié va au-delà du milieu des arts publics. « Je suis atterrée. [Cette décision] est antidémocratique. Le gouvernement a établi des règles, mais écrit pour dire qu’il ne les a pas suivies. On ne peut pas gérer un pays comme ça », m’a dit au téléphone Mme Lambert, qui voit là une pente glissante.

IMAGE FOURNIE PAR LE GOUVERNEMENT DU CANADA

Concept de l’équipe Stimson

Qu’en pense l’équipe à qui le gouvernement a accordé le contrat du monument ? J’ai parlé à l’artiste Adrian Stimson, mais ce dernier a refusé d’être cité dans cette chronique.

Et le jury ? J’ai tenté de joindre plusieurs de ses membres, mais ces derniers – liés par une entente de confidentialité – ne peuvent parler publiquement. On m’a cependant confirmé qu’à l’instar de l’équipe Daoust, ils avaient appris la décision du gouvernement à peine deux heures avant l’annonce officielle. Mis devant un fait accompli.

La façon de procéder du gouvernement Trudeau dans cette affaire est une bien drôle de manière de saluer la mission canadienne en Afghanistan, à laquelle 40 000 personnes en uniforme et des centaines de civils ont pris part en 13 ans. En tout, 165 de nos concitoyens y ont laissé leur vie.

Au nom de quoi ? Des droits de la personne, de la démocratie, de la primauté du droit et de la bonne gouvernance.

*Par souci de transparence, je dois dévoiler que Louise Arbour est mon amie depuis plus de huit ans. Elle n’a pas été impliquée directement dans la réalisation de cette chronique. De plus, l’ancienne juge de la Cour suprême, qui avait un rôle aviseur dans l’équipe Daoust, ne tire pas de bénéfice personnel de cette affaire.

Avec la collaboration de William Leclerc et de Joël-Denis Bellavance, La Presse

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