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Un café avec… Francesca Albanese « On ne peut pas bâtir la paix sur l’injustice »

Dans son livre Quand le monde dort, Francesca Albanese dénonce sans vergogne l’injustice en Palestine. Jointe par Rima Elkouri, la juriste italienne et rapporteuse spéciale de l’ONU appelle à un réveil collectif pour faire face à la « faillite politique » et à l’asymétrie brutale entre occupant et occupé.

Publié à 5 h 00

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Rima Elkouri La Presse

](https://www.lapresse.ca/auteurs/rima-elkouri)

Ces derniers temps, Francesca Albanese s’est souvent surprise à repenser à George Orwell. « Son célèbre aphorisme – “la guerre, c’est la paix ; la liberté, c’est l’esclavage ; l’ignorance, c’est la force” – ne m’a jamais semblé aussi actuel, aussi juste que dans le cas de la Palestine et d’Israël », écrit l’experte des Nations unies dans son puissant plaidoyer Quand le monde dort (Mémoire d’encrier), qui vient tout juste d’être publié en version française.

Le hasard a voulu que notre entretien prévu depuis longtemps ait lieu à un moment particulièrement orwellien cette semaine, alors que le plan de « paix » de Donald Trump était discuté en Égypte et que les bombes israéliennes continuaient de tomber sur Gaza. Si ce plan constitue une bonne nouvelle pour les otages israéliens et leurs familles, ce serait travestir la réalité que de parler de « paix », estime la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de la personne dans les territoires palestiniens occupés.

« Ce n’est pas du tout un plan de paix. La paix, on ne peut pas la bâtir sur l’injustice, sur la négation du droit à l’autodétermination », me dit avec son franc-parler habituel la juriste italienne, jointe à Rome.

Résumé

Un café avec… Francesca Albanese « On ne peut pas bâtir la paix sur l’injustice »

PHOTO REMO CASILLI, REUTERS

Francesca Albanese

Dans son livre Quand le monde dort, Francesca Albanese dénonce sans vergogne l’injustice en Palestine. Jointe par Rima Elkouri, la juriste italienne et rapporteuse spéciale de l’ONU appelle à un réveil collectif pour faire face à la « faillite politique » et à l’asymétrie brutale entre occupant et occupé.

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Rima Elkouri La Presse

](https://www.lapresse.ca/auteurs/rima-elkouri)

Ces derniers temps, Francesca Albanese s’est souvent surprise à repenser à George Orwell. « Son célèbre aphorisme – “la guerre, c’est la paix ; la liberté, c’est l’esclavage ; l’ignorance, c’est la force” – ne m’a jamais semblé aussi actuel, aussi juste que dans le cas de la Palestine et d’Israël », écrit l’experte des Nations unies dans son puissant plaidoyer Quand le monde dort (Mémoire d’encrier), qui vient tout juste d’être publié en version française.

Le hasard a voulu que notre entretien prévu depuis longtemps ait lieu à un moment particulièrement orwellien cette semaine, alors que le plan de « paix » de Donald Trump était discuté en Égypte et que les bombes israéliennes continuaient de tomber sur Gaza. Si ce plan constitue une bonne nouvelle pour les otages israéliens et leurs familles, ce serait travestir la réalité que de parler de « paix », estime la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de la personne dans les territoires palestiniens occupés.

« Ce n’est pas du tout un plan de paix. La paix, on ne peut pas la bâtir sur l’injustice, sur la négation du droit à l’autodétermination », me dit avec son franc-parler habituel la juriste italienne, jointe à Rome.

Le droit à l’autodétermination, c’est le droit fondamental d’exister en tant que peuple, rappelle-t-elle. C’est un droit qui ne peut se négocier, car cela reviendrait à légitimer ce qui est illégal. Cela signifie que les Palestiniens peuvent faire leurs propres choix politiques et économiques. « Il n’y a rien de tout ça dans ce plan. Les Palestiniens n’ont même pas été impliqués dans la production de ce plan. »

Elle cite Eyal Weizman, architecte britanno-israélien, fondateur du groupe de recherche Forensic Architecture⁠1, qui, lundi à Rome, coprésidait avec elle une conférence intitulée « Cartographie du génocide ». Son livre Hollow Land explique comment la destruction systématique humaine et politique d’un peuple commence toujours par la création d’un vide. « Je suis tout à fait d’accord avec lui. Il dit que ce plan risque de réaliser à travers l’architecture et la planification ce que le génocide n’a pas réussi à achever, c’est-à-dire l’effacement de la Palestine et de l’identité palestinienne à Gaza et jusque dans le reste des territoires palestiniens occupés. »

Née à Ariano Irpino, petite ville montagneuse du sud de l’Italie, Francesca Albanese a vu son adolescence façonnée par un rejet viscéral de l’injustice. Elle a été marquée par la violence mafieuse. Marquée aussi par la façon dont des citoyens peuvent se lever ensemble pour résister à la violence. Quand, en 1992, des procureurs antimafia ont été assassinés, elle a vu des Italiens ordinaires se mobiliser contre le crime organisé. Elle a alors compris que « la solidarité et le courage sont les moteurs les plus puissants du changement ».

Ce changement, elle y croit toujours même si, pour l’heure, sur la question palestinienne, on peine à le voir et que le droit international est bafoué en toute impunité. « On ne voit pas le changement parce que les gouvernements, surtout les gouvernements occidentaux, le vôtre et le mien, ne font rien pour arrêter ce génocide qui est de plus en plus reconnu. »

Les États n’ont pourtant pas à attendre qu’un génocide soit reconnu pour réagir, rappelle-t-elle. Devant le seul risque de génocide et la violation du droit international humanitaire, ils ont l’obligation de le faire. Or, même si on a dit « plus jamais » et mis en place un système de droit international de prévention des génocides, on n’a rien prévenu du tout. Ce n’est pas tant une faillite du droit qu’une faillite politique à faire respecter ce droit, observe-t-elle.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Francesca Albanese

C’est parce que la politique traite le droit international comme quelque chose d’optionnel, dont on peut faire fi. Et je pense que c’est très risqué et très dangereux de préparer les nouvelles générations à ne pas croire à la force du droit, à ne pas croire au besoin de prendre soin et de se protéger les uns les autres.

Francesca Albanese, juriste et rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens occupés

« C’est un système qui nous rend tous plus fragiles et plus vulnérables, et moins prêts à faire confiance à l’ordre public et aux institutions, que ce soit au niveau national ou international. »

Sanctionnée par l’administration Trump, qui l’accuse de faire un travail « partial » et « malveillant », Francesca Albanese n’entend pas se taire ni abandonner le mandat que lui a confié l’ONU. Elle espère que son livre suscitera un élan collectif en faveur de la justice. « Lorsque le monde s’endort, c’est à nous, peuples, de le réveiller », écrit-elle. Dans son rôle de rapporteuse spéciale, elle cherche à incarner ce que l’intellectuel palestinien Edward W. Said appelait le « témoin véridique ». Pour elle, l’impartialité ne signifie pas l’indifférence. Cela implique « d’enquêter avec rigueur, de confronter les faits au droit, et de dire la vérité au pouvoir, même lorsqu’elle dérange », explique-t-elle. Et en Palestine, une analyse impartiale revient à dévoiler « l’asymétrie profonde » entre occupant et occupé, colonisateur et colonisé.

« Je pense que les gens dans le monde n’arrivent pas à comprendre très bien la situation israélo-palestinienne parce qu’ils pensent vraiment à un véritable conflit entre deux peuples et deux États dans un rapport de voisinage. »

PHOTO FABRICE COFFRINI, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Francesca Albanese

Ce n’est pas un voisinage, en fait. C’est plutôt, si on doit utiliser ce type de métaphore, une cohabitation forcée et abusive où une partie domine l’autre et la maintient dans une situation d’assujettissement, de domination raciale. Il s’agit là du cœur de l’apartheid.

Francesca Albanese, juriste et rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens occupés

Deux ans après les crimes du 7–Octobre commis par le Hamas contre des civils israéliens, alors que l’offensive d’Israël a tué plus de 65 000 personnes à Gaza, que l’impunité règne et que le droit semble bien impuissant devant le récit dominant imposé par le pouvoir, comment Francesca Albanese réussit-elle à garder espoir ?

La juriste pousse un long soupir. « J’ai entendu dire que l’espoir, ce n’est pas d’attendre qu’un train passe, mais, en fait, de faire bouger le train. »

Elle observe que pour toute une nouvelle génération qui voit son entrée dans l’âge adulte marquée par un génocide qui n’a pas pu être prévenu alors que l’on avait pourtant en main les outils pour le faire, il y a là « quelque chose de très douloureux ». Un plan de « paix » de Trump, fondé sur l’injustice, risque d’empirer les choses. Loin d’apaiser les tensions, il pourrait déclencher de nouvelles violences, craint-elle.

« Je crains un peu la violence de retour, mise entre les mains de gens qui n’ont aucun espoir. Des gens qui n’attendent plus que le train passe, car ils savent très bien qu’aucun train ne va passer. C’est le manque d’espoir qui me fait peur. Au-delà de la douleur énorme du peuple palestinien, il y a aussi le besoin de régler l’injustice. Je pense que nous avons la responsabilité d’aider à dévoiler les injustices qui se sont passées et ça demande beaucoup de courage et de détermination. »

Le courage de faire bouger le train d’une humanité qui déraille.

1. Consultez le site de Forensic Architecture (en anglais)

Questionnaire sans filtre

Des auteurs marquants : « Edward W. Said – aux côtés d’Antonio Gramsci, autre phare intellectuel de ma vie – m’a aidée à comprendre comment la culture soutient le pouvoir, et que la résistance doit commencer par la remise en question des récits que le pouvoir impose. »

Des mots inspirants : Fernando Pessoa évoque dans un poème les blessures de toutes les batailles que l’on n’a pas osé mener. « Je ne suis pas capable de supporter les blessures des batailles non menées, pour reprendre les mots de Pessoa. Ma seule consolation est de ne pas participer à l’effacement des Palestiniens. Et j’espère qu’un jour avant de mourir, j’aurai la conviction d’avoir tout fait pour éviter cela. »

Une conviction profonde : « Je crois profondément en la possibilité de nous retrouver, ensemble, comme une famille humaine, en redécouvrant le sens vrai et profond de la solidarité. Le mot latin solidum signifie précisément un tout : quelque chose d’entier, d’indivisible, de complet […] Et ainsi comme un seul corps, nous devrions pouvoir nous unir, nous rencontrer et résister. La solidarité, en ce sens, devient une “forme politique de l’amour”, comme l’a si justement dit la rabbine états-unienne Alissa Wise. »

  • Toutes les citations sont extraites du livre Quand le monde dort : récits, voix et blessures de la Palestine, traduit par Simonetta Greggio (Mémoire d’encrier).

Qui est Francesca Albanese ?

  • Née en Italie en 1977.
  • Juriste de renom spécialisée en droit international, elle est rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens occupés depuis 2022.
  • Autrice de Palestinian Refugees in International Law (Oxford University Press, 2020) et de J’accuse (2023).
  • Les droits de son plus récent livre, Quand le monde dort, succès de librairie en Italie, ont été vendus dans une quinzaine de langues.

https://www.lapresse.ca/contexte/2025-10-12/un-cafe-avec-francesca-albanese/on-ne-peut-pas-batir-la-paix-sur-l-injustice.php

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Cessez-le-feu à Gaza Pourquoi maintenant ?

(Jérusalem) Pourquoi maintenant ? Pourquoi cela a-t-il pris 736 jours ?

Publié hier à 22 h 03

David E. Sanger et Adam Rasgon The New York Times

Résumé

Cessez-le-feu à Gaza Pourquoi maintenant ?

PHOTO SAHER ALGHORRA, THE NEW YORK TIMES

Des Palestiniens reçoivent des colis alimentaires après l’arrivée de camions humanitaires au poste-frontière de Karem Abu Salem, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le dimanche 12 octobre 2025.

(Jérusalem) Pourquoi maintenant ? Pourquoi cela a-t-il pris 736 jours ?

Publié hier à 22 h 03

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David E. Sanger et Adam Rasgon The New York Times

C’était la question qui circulait samedi soir dans les rues de Tel-Aviv et de Jérusalem, alors que des centaines de milliers de personnes affluaient vers la place des Otages. Elles attendaient avec impatience la libération, tôt lundi matin, des 20 otages présumés encore en vie et la fin possible d’une guerre brutale qui a dévasté la bande de Gaza et laissé Israël plus fort, mais aussi plus isolé diplomatiquement que jamais.

Brandissant des photos des otages restants, la foule a applaudi samedi soir à la mention du président Donald Trump, que de nombreux Israéliens considèrent comme ayant contraint le premier ministre Benjamin Nétanyahou à saisir cette occasion. Elle a écouté attentivement Steve Witkoff, l’envoyé spécial du président, et Jared Kushner, son gendre, s’adresser à la foule en liesse.

PHOTO AMIT ELKAYAM, THE NEW YORK TIMES

Une foule éclate en acclamations « Merci, Trump » alors que l’ambassadeur américain Steve Witkoff s’exprime à la place des Otages à Tel-Aviv, en Israël, le samedi 11 octobre 2025.

Mais la question qui dominait ce moment était de savoir si cet accord aurait pu être conclu beaucoup plus tôt, alors que davantage d’otages étaient encore en vie, et avant que des dizaines de milliers de Palestiniens ne soient tués. C’est cet argument qui a suscité les huées de la foule lorsque M. Witkoff a mentionné le premier ministre Nétanyahou. Entendant cette réaction, M. Witkoff a tenté de le défendre, insistant sur le fait qu’il « était dans les tranchées avec le premier ministre » et qu’il avait vu comment celui-ci cherchait à « assurer un avenir plus sûr et plus fort au peuple juif ». Cela a suscité encore plus de huées.

Les historiens débattront peut-être pendant des années pour savoir si la guerre entre Israël et le Hamas aurait pu prendre fin il y a un an cette semaine, lorsque les forces israéliennes ont capturé et tué Yahya Sinouar, le chef du Hamas et architecte du massacre du 7 octobre 2023. Ou bien si Israël et le Hamas ont manqué une occasion de tirer parti du cessez-le-feu que le président Joe Biden et ses collaborateurs avaient mis en place avant l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. Bien que Steve Witkoff ait participé à l’accord de janvier, celui-ci n’a pas tenu et, au début du mandat de Trump, la guerre a repris, entraînant davantage de morts et de souffrances.

PHOTO AMIT ELKAYAM, THE NEW YORK TIMES

Un panneau d’affichage numérique représentant le président Donald Trump près d’une autoroute principale à Tel-Aviv, le samedi 11 octobre 2025.

Les débats sur la manière dont les guerres auraient pu prendre fin plus tôt et sauver des milliers, voire des millions de vies, ne datent pas d’hier. Les historiens se demandent encore si le Japon se serait rendu de toute façon si le président Harry Truman avait décidé de ne pas larguer deux bombes atomiques, ou si le président Richard Nixon a attendu trop longtemps avant de se retirer du Viêtnam. Joe Biden et Donald Trump ont plaidé en faveur d’un retrait plus rapide d’Afghanistan.

La situation est différente aujourd’hui : nous n’avions pas alors ce dont dispose aujourd’hui le président Trump. Le Hamas est vaincu en tant qu’organisation militaire, isolé diplomatiquement, il a perdu ses protecteurs – l’Iran, le Hezbollah et les Houthis – et il s’est aliéné la population de Gaza.

Antony Blinken, secrétaire d’État de Joe Biden

M. Blinken ajoute : « Israël a depuis longtemps atteint ses objectifs de guerre, à savoir détruire la capacité du Hamas à répéter les événements du 7-Octobre et tuer les dirigeants responsables, au prix fort pour les civils palestiniens pris entre deux feux. Le peuple israélien veut que les otages restants rentrent chez eux et que la guerre prenne fin. »

Voici quelques explications sur les raisons pour lesquelles la libération des otages – et peut-être un nouveau départ pour Gaza – a lieu maintenant.

Feintes, bluffs et élections

Il y a deux ans cette semaine, après l’attaque du 7-Octobre, Biden s’est rendu en Israël pour manifester sa solidarité. Mais il a également lancé un avertissement – avec fermeté en privé, ont rapporté plus tard ses collaborateurs, et avec plus de douceur en public – sur le risque d’une réaction excessive.

« Justice doit être faite », a déclaré Joe Biden lors de sa visite d’une journée le 18 octobre 2023. « Mais je vous mets en garde : même si vous ressentez de la rage, ne vous laissez pas consumer par elle. Après le 11-Septembre, nous étions en colère aux États-Unis. Nous avons cherché à obtenir justice et nous l’avons obtenue, mais nous avons aussi commis des erreurs. »

M. Biden réagissait au fait qu’Israël avait pratiquement coupé tout approvisionnement en nourriture et en carburant à Gaza. Pendant un certain temps, les États-Unis ont préservé les Israéliens des pressions internationales, allant même jusqu’à opposer leur veto à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU visant à maintenir ouverts les couloirs humanitaires pour permettre l’acheminement de nourriture et le passage des civils. M. Biden aurait besoin de temps, ont soutenu les responsables américains, pour négocier discrètement un accord.

Mais aucune des deux parties n’était prête. Le Hamas a passé l’été 2024 à débattre de la distance à laquelle les forces israéliennes devraient se retirer le long du corridor de Philadelphi, une étroite bande le long de la frontière entre Gaza et l’Égypte. « La responsabilité incombe au Hamas, car toutes ces mesures auraient pu être prises plus tôt, mais il a refusé de discuter du désarmement ou de l’abandon du contrôle [de la bande de Gaza] », estime Amos Yadlin, ancien chef des renseignements militaires israéliens qui dirige MIND Israel, une société de conseil stratégique. « Mais elle incombe également à M. Nétanyahou, car ce n’est qu’à l’été dernier qu’il s’est montré disposé à formuler des demandes pour mettre fin à la guerre. »

Puis Trump a regagné la présidence, et l’administration Biden était déterminée à mettre en place un cessez-le-feu avant janvier, avant de quitter ses fonctions. Elle a rédigé un plan de paix, dont une grande partie était assez similaire au « plan en 20 points » récemment publié par Trump. Les progrès ont été lents : plus de 130 otages avaient été libérés au moment du cessez-le-feu de janvier.

PHOTO SAHER ALGHORRA, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Des combattants du Hamas escortent des otages en vue d’une libération le samedi 8 février 2025.

« Nous avons obtenu un cessez-le-feu qui a fait taire les armes, permis la libération des otages et l’acheminement de l’aide, ainsi qu’un plan pour l’avenir afin de le rendre permanent », dit Blinken. Mais lorsque la nouvelle administration a pris le relais, « l’occasion a été gâchée », ajoute-t-il. « Israël et le Hamas sont retournés en guerre pendant huit mois. »

Des responsables israéliens racontent une autre histoire. Biden était un canard boiteux, disent-ils, et il s’était désengagé. Donald Trump était une entité connue, moins susceptible de faire la leçon à Benyamin Nétanyahou en privé ou en public. Ils ont misé sur un nouveau président et une nouvelle équipe de négociation.

Un champ de bataille changé

Beaucoup de choses ont changé en faveur d’Israël au cours de la nouvelle année.

La mort de Yahya Sinwar a plongé le Hamas dans une crise de leadership. La pression militaire israélienne s’est intensifiée à mesure que les réserves de munitions du Hamas s’épuisaient. Et « la guerre de 12 jours avec l’Iran a vraiment fait pencher la balance », note Brett McGurk, qui travaille à des négociations dans la région depuis l’administration Bush et qui a dirigé les pourparlers pour Joe Biden. Soudain, le Hamas a réalisé qu’il ne pouvait plus compter sur le pays qui le finançait et l’approvisionnait.

Selon les analystes palestiniens, plusieurs facteurs ont poussé le Hamas à reconsidérer l’intérêt de continuer à retenir les otages.

« Au début, le Hamas pensait que la prise d’otages dissuaderait le gouvernement israélien de mener une grande guerre », affirme Mkhaimar Abusada, professeur palestinien de sciences politiques en Égypte, qui a fui Gaza au début de la guerre. Aujourd’hui, la logique de la détention d’otages pourrait avoir basculé : plutôt que de protéger Gaza contre les attaques, plusieurs analystes ont fait remarquer que leur existence donnait à Benyamin Nétanyahou une excuse pour aller de l’avant.

PHOTO SAHER ALGHORRA, THE NEW YORK TIMES

Les Palestiniens commencent à retourner dans une zone jonchée de décombres d’immeubles résidentiels détruits par l’armée israélienne, au sud-ouest de la ville de Gaza, dans la bande de Gaza, le 11 octobre 2025.

« Si le Hamas avait refusé, la guerre aurait continué – les effusions de sang, les destructions et les morts auraient continué sans fin », analyse M. Abusada. « Le Hamas a donc décidé : acceptons cette offre et croyons aux garanties que la guerre ne reprendra pas. »

Le facteur Trump

Trump a notoirement peu de temps et de patience pour la diplomatie traditionnelle. Si l’approche du département d’État américain en matière de cessez-le-feu et de négociations de paix consiste à étudier des cartes, passer par les voies diplomatiques, définir des frontières et anticiper des failles, le président Trump négocie comme lorsqu’il concluait des transactions immobilières à New York : en grands concepts, laissant les détails à d’autres.

Les responsables de l’administration affirment que le résultat suggère que cela devrait être le modèle de Donald Trump pour l’avenir. « Il a mené une diplomatie très peu traditionnelle avec des personnes qui n’étaient pas des diplomates chevronnés, mais qui apportaient une perspective nouvelle », s’est félicité dimanche le vice-président J.D. Vance à l’émission Face the Nation de CBS. « Et, bien sûr, le président a été critiqué pour cela. L’équipe diplomatique a été critiquée pour cela. »

Depuis l’arrivée au pouvoir de M. Trump, Benyamin Nétanyahou a largement bénéficié d’un changement de ton. Le président l’a reçu quatre fois à la Maison-Blanche, soit plus que tout autre dirigeant mondial. Il a demandé l’annulation du procès pour corruption du premier ministre israélien, s’est opposé aux appels en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien et a ordonné aux forces américaines de bombarder des sites nucléaires iraniens.

Concernant Gaza, le président n’a imposé que peu, voire aucune restriction à l’offensive israélienne, allant à l’encontre des demandes internationales en faveur d’un cessez-le-feu.

PHOTO AMIT ELKAYAM, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Un char israélien, au centre, s’éloignant de la ville de Gaza, traverse une zone rasée en direction de la frontière, vu depuis Kfar Aza, en Israël, le vendredi 10 octobre 2025.

De plus, pour le plus grand bonheur de la droite dure d’Israël, le nouveau président a passé des semaines à élaborer un plan bizarre visant à annexer Gaza, à expulser les Palestiniens et à construire une station balnéaire étincelante, similaire à Miami. (Trump a déjà eu un rêve similaire concernant la Corée du Nord, et a même réalisé un court métrage pour le dirigeant nord-coréen, avec des maquettes de parcs aquatiques et d’appartements de luxe.) Dans le cas de Gaza, il a diffusé une vidéo créée par une intelligence artificielle montrant une station balnéaire de luxe, avec des images de lui et de Benyamin Nétanyahou en train de siroter un café. Le premier ministre israélien s’est prêté au jeu, louant sa vision tout en intensifiant la pression militaire.

Et Trump a souligné l’importance d’un accord en ramenant son gendre Jared Kushner dans le tourbillon diplomatique, dans l’espoir que ses relations d’affaires avec le Qatar et d’autres acteurs de la région puissent être mises à profit. C’est Jared Kushner qui a négocié les accords d’Abraham lors du premier mandat, dans lesquels des États arabes ont reconnu Israël, une avancée considérable. Bien sûr, ces relations alimentent les critiques contre M. Trump, qui y voient un mélange entre diplomatie et accords à but lucratif.

Un monde nouveau

Mais la tentative israélienne d’assassiner les négociateurs du Hamas au Qatar, en larguant une bombe sur leur résidence temporaire, a à la fois mis le président Trump en colère et l’a réveillé. Cela a donné aux États-Unis l’occasion de rallier les États arabes autour du plan en 20 points, même s’ils pensaient que de nombreux détails ne fonctionneraient pas.

Ainsi, lorsque Donald Trump a convoqué Benyamin Nétanyahou à la Maison-Blanche en septembre, après l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies, le premier ministre n’était pas en mesure de lui résister. Il a dû appeler le premier ministre du Qatar et lui lire des excuses, tandis que les photographes de la Maison-Blanche immortalisaient ce moment. Le message était clair : le premier ministre Nétanyahou se trouvait désormais dans un monde nouveau, où il devait se plier à certaines exigences américaines.

PHOTO ANDREW CABALLERO-REYNOLDS, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le président américain Donald Trump et le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou à la Maison-Blanche, le 29 septembre 2025

Donald Trump a ensuite fait pression sur le dirigeant israélien pour qu’il signe son plan en 20 points, prévoyant un cessez-le-feu et la mise en place d’un gouvernement « technocratique » temporaire à Gaza, soutenu par une force internationale de stabilisation. Bien que ce plan ne répondait pas aux exigences maximalistes de M. Nétanyahou, celui-ci a dû accepter le document. Il était à la fois redevable de Trump et conscient que provoquer son homologue capricieux pourrait avoir des conséquences négatives pour lui-même et pour Israël.

Il a peut-être également parié que le Hamas rejetterait l’accord, car celui-ci exigeait que le groupe terroriste se désarme et quitte le territoire.

Le Hamas a répondu « oui, mais », acceptant les premières conditions (la libération des otages en échange d’un échange de prisonniers), mais insistant pour que les prochaines étapes cruciales fassent l’objet de négociations supplémentaires.

Donald Trump a ignoré le « mais » et a simplement pris ce oui partiel pour un accord total.

Cet article a d’abord été publié dans le New York Times.

Lisez la version originale (en anglais ; abonnement requis)

https://www.lapresse.ca/international/moyen-orient/2025-10-12/cessez-le-feu-a-gaza/pourquoi-maintenant.php

Les 20 otages vivants libérés

https://www.lapresse.ca/international/moyen-orient/2025-10-13/cessez-le-feu-a-gaza/les-20-otages-vivants-liberes.php

Droits de douane américains La Chine prête à se battre « jusqu’au bout »

(Pékin) La Chine s’est dite mardi prête à se battre « jusqu’au bout » s’il le faut, tout en déclarant rester ouverte à la discussion, après l’annonce par le président américain Donald Trump de nouveaux droits de douane vendredi.

Mis à jour hier à 22 h 34
Agence France-Presse

« Si vous voulez vous battre, nous nous battrons jusqu’au bout. Si vous souhaitez négocier, notre porte reste ouverte », a dit un porte-parole du ministère du Commerce dans un communiqué.

M. Trump a annoncé vendredi que les États-Unis frapperaient les marchandises chinoises de droits de douane supplémentaires de 100 %, s’ajoutant à ceux déjà en vigueur, à partir du 1er novembre « ou avant ».

Il a dit réagir à l’annonce, la veille, par Pékin, de l’instauration de nouveaux contrôles sur les exportations de technologies liées aux terres rares. La Chine est le premier producteur mondial de ces matériaux essentiels pour le numérique, l’automobile, l’énergie ou encore l’armement. Les terres rares sont l’un des grands enjeux de la confrontation commerciale en cours entre Chine et États-Unis.

Terres rares

Le porte-parole du ministère du Commerce a évoqué les différents rounds de négociations entre Américains et Chinois conduits en 2025 pour mettre fin à une surenchère de droits de douane depuis le retour de M. Trump à la Maison-Blanche et tenter de trouver un accord.

Les États-Unis ne peuvent pas à la fois chercher le dialogue et menacer d’imposer de nouvelles restrictions. Ce n’est pas comme cela qu’on parle à la Chine.

Communiqué du ministère du Commerce chinois

Le porte-parole a justifié les nouvelles dispositions sur les technologies relatives aux terres rares par la volonté du gouvernement de mieux contrôler les exportations. Il a assuré qu’elles « ne [constituaient] pas une interdiction des exportations ».

« Les demandes [d’exportation] qui répondront aux exigences en vigueur continueront de se voir accorder des licences comme auparavant, et nous maintiendrons à la fois la sécurité et la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales », a dit le porte-parole.

« Égal à égal »

La Chine et les États-Unis ont eu plusieurs sessions de discussions pour dissiper les tensions. Des négociations à Madrid en septembre avaient débouché sur un accord sur la cession de la plateforme TikTok et semblé faire baisser la température.

Le porte-parole s’y est référé pour dire que la Chine restait favorable à la discussion.

« Les quatre derniers cycles de négociations économiques et commerciales ont amplement démontré que la Chine et les États-Unis pouvaient trouver des solutions aux problèmes sur la base du respect mutuel et de consultations d’égal à égal », a-t-il dit, rapportant que des discussions de travail avaient eu lieu encore lundi dans le cadre du mécanisme de consultation économique bilatéral.

La Chine a informé les États-Unis préalablement à l’annonce des nouveaux contrôles sur les technologies relatives aux terres rares, a-t-il dit.

Depuis le rendez-vous de Madrid, « la partie américaine persiste à instaurer de nouvelles restrictions contre la Chine, portant gravement atteinte à ses intérêts et nuisant gravement à l’atmosphère des négociations économiques et commerciales bilatérales », a dit le porte-parole.

https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2025-10-13/droits-de-douane-americains/la-chine-prete-a-se-battre-jusqu-au-bout.php

Sommet pour la paix au Moyen-Orient Voyage éclair et échanges sans filtre

(Ottawa) L’invitation formelle est tombée samedi matin. Elle est venue de la Maison-Blanche. Les proches collaborateurs de Mark Carney ont dû remuer ciel et terre afin de permettre au premier ministre d’assister au Sommet pour la paix au Moyen-Orient, organisé par les États-Unis et qui avait lieu lundi en Égypte.

Publié à 5 h 00

Joël-Denis Bellavance La Presse

](https://www.lapresse.ca/auteurs/joel-denis-bellavance)

Ce qu’il faut savoir

À l’invitation de la Maison-Blanche, le premier ministre Mark Carney a assisté au Sommet pour la paix au Moyen-Orient lundi en Égypte.
Le court délai a forcé la délégation canadienne à prendre un vol nolisé de Bombardier.
Le Canada s’est engagé à fournir plus de 400 millions de dollars pour soutenir les efforts humanitaires, de paix et de sécurité et de développement en Palestine.

Le délai était si court qu’il a fallu noliser un avion de Bombardier pour transporter la délégation canadienne composée de cinq personnes, dont le premier ministre. Les deux avions Airbus des Forces armées canadiennes qui sont normalement à la disposition du premier ministre lorsqu’il voyage à l’étranger n’étaient pas disponibles en cette fin de semaine de l’Action de grâce.

Les journalistes qui accompagnent le premier ministre lorsqu’il prend le bâton de pèlerin ont appris qu’il se rendait à Charm el-Cheikh, en Égypte, moins de deux heures avant son départ à 18 h 30 dimanche. Aucun scribe n’a donc pu le suivre durant ce voyage éclair, faute de temps et de transport.

« Une surprise »

Certains experts n’ont pas caché leur surprise de voir le premier ministre participer à ce sommet, le Canada ayant joué un rôle marginal dans les pourparlers qui ont mené à un cessez-le-feu à Gaza et à la libération d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens.

« C’était pour moi aussi une surprise. Je vous avoue que jusqu’à ce que je voie les images hier, je n’étais pas certain d’avoir bien compris que le premier ministre était vraiment invité à Charm el-Cheikh », a révélé Julien Tourreille, chercheur en résidence à l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand.

« Au-delà de la surprise, je vous dirais que cela traduit quand même la bonne entente et le respect qui existent entre les deux hommes », a ajouté M. Tourreille.

C’est quand même un geste très positif de la part de Donald Trump que de l’inviter. J’ai tendance à y voir une marque de bonne entente, comme on l’a vu la dernière fois à la Maison-Blanche [lors de la visite de Mark Carney].

Julien Tourreille, chercheur en résidence à l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand

En coulisses, une source gouvernementale a tenu à souligner que Mark Carney, lorsqu’il s’entretient avec Donald Trump, ne discute pas uniquement du dossier des droits de douane.

« Dès qu’on a eu l’invitation de la Maison-Blanche, le premier ministre a pris la décision d’y aller sur-le-champ. Deux raisons expliquent cette invitation. Cela fait six mois que nous sommes discrètement plus actifs au Moyen-Orient, notamment dans le cadre de nos efforts pour diversifier nos marchés et attirer des investissements étrangers au Canada. Nous abordons aussi la question du processus de paix au Moyen-Orient et le rôle que le Canada peut jouer. Ceux qui sont plus présents dans la région – les Britanniques, les Français, les Norvégiens, les Turcs et les Égyptiens – savent que le Canada joue maintenant un rôle plus important que dans le passé », a expliqué cette source gouvernementale qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat pour discuter plus librement de cette visite éclair.

« L’autre raison est simple : quand le premier ministre et le président ont des entretiens, ils ne parlent pas uniquement du dossier des droits de douane. Ils abordent aussi la guerre en Ukraine, la situation à Gaza, le rôle du Qatar dans la région, et ainsi de suite. On peut présumer que le président estime que le premier ministre lui offre des analyses et des idées qu’il apprécie », a ajouté cette source.

Durant le sommet, Donald Trump a souligné la présence de Mark Carney en l’appelant le président du Canada. « Je suis heureux que vous m’ayez promu président », a déclaré M Carney dans un court échange entre les deux leaders capté par les micros. En réponse, Donald Trump a déclaré : « Au moins, je n’ai pas dit gouverneur. »

Discussions sans filtre

Donald Trump est arrivé trois heures en retard à la rencontre. Mark Carney et la trentaine de leaders étrangers ont profité de l’occasion pour avoir des discussions sans filtre sur la situation à Gaza, et sans être tenus au protocole rigide qu’imposent les grands sommets.

« C’était un peu désorganisé et chaotique, mais c’était hautement productif. Ce sommet a été organisé rapidement. Le retard du président Trump a fait en sorte que les leaders de quelque 30 pays se sont retrouvés ensemble dans un espace restreint pendant trois heures. Le premier ministre a pu avoir de conversations sérieuses et face à face avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le président français, Emmanuel Macron, le président al-Sissi de l’Égypte, ou le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdoğan », a ajouté cette source qui était présente à Charm el-Cheikh.

On a accompli plus en quelques heures que tout autre sommet dans le passé. Personne n’a jamais rien vu de tel.

Une source qui était présente à Charm el-Cheikh

Il ne faut toutefois pas interpréter la présence de Mark Carney à ce sommet comme un signal que le Canada va jouer un rôle plus important à l’avenir, selon Thomas Juneau, professeur à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa et expert du Proche-Orient.

« Le rôle du Canada, le rôle des pays européens, c’est évidemment un rôle marginal. Ce n’est pas un rôle déterminant et ce ne le sera jamais. Mais il y a un petit rôle à jouer pour tous ces pays-là au chapitre du soutien technique, de la formation aux forces de sécurité palestiniennes, de la reconstruction de Gaza, ou encore de l’aide humanitaire », a analysé M. Juneau. Le Canada s’est engagé à fournir plus de 400 millions de dollars pour soutenir les efforts humanitaires, de paix et de sécurité et de développement en Palestine.

Quant à l’invitation lancée à Mark Carney, il a soutenu que cela s’inscrit dans les nouvelles règles diplomatiques incarnées par Donald Trump.

« On a vu de la diplomatie très typique à la Trump. C’était un sommet extrêmement personnalisé. Tout était centré sur la personnalité de Donald Trump. Je pense que l’on peut voir l’invitation à Mark Carney sous cet angle-là aussi », a-t-il exposé.

M. Juneau a souligné que la décision du Canada de reconnaître l’État de Palestine, le mois dernier, à l’instar de la France, du Royaume-Uni et de l’Australie, entre autres, n’a pas été retenue contre Mark Carney, même si cela avait indisposé Donald Trump.

« On n’aime pas nécessairement donner du crédit à Trump. Mais dans ce cas-ci, c’est justifié. Le cessez-le-feu ne serait pas arrivé, n’eût été l’intervention de Trump. Il a joué un rôle très actif. Dans ce dossier, Trump semble avoir bien compris la valeur des alliances et des partenariats » a-t-il dit, soulignant le rôle joué par la Turquie, le Qatar et l’Égypte.

https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2025-10-15/sommet-pour-la-paix-au-moyen-orient/voyage-eclair-et-echanges-sans-filtre.php

Dans un autre dossier:
https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2025-10-13/visite-en-inde/anita-anand-rencontre-le-premier-ministre-modi.php

https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2025-10-14/rencontre-entre-anita-anand-et-narendra-modi/l-inde-reintegrera-la-cohorte-complete-de-diplomates-canadiens.php

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États-Unis

Paralysie budgétaire 80 % des employés gérant les stocks d’armes nucléaires risquent le renvoi

(Washington) La paralysie budgétaire aux États-Unis risque de conduire au renvoi de 80 % des employés qui gèrent les stocks d’armes nucléaires américaines, a affirmé vendredi l’élu républicain qui préside la Commission des forces armées, Mike Rogers.

Publié à 11 h 59

Agence France-Presse

« Nous avons été informés hier soir que l’Administration pour la sécurité (nucléaire) nationale (NNSA), qui gère notre stock d’armement nucléaire, est sur le point d’épuiser les fonds de secours qu’elle utilisait. Elle va devoir renvoyer 80 % de ses employés », a déclaré le parlementaire républicain lors d’une conférence de presse, sans préciser s’il s’agissait de renvois temporaires liés au « shutdown » ou définitifs.

« Ce ne sont pas des employés que vous voulez voir rentrer chez eux. […] Il faut qu’ils soient au travail et qu’ils soient payés », a-t-il ajouté.

La paralysie budgétaire de l’État fédéral est entrée dans sa troisième semaine, sans qu’une issue ne se dessine, après qu’un dixième vote du Sénat jeudi n’a pas approuvé le texte budgétaire présenté par la majorité républicaine.

Les États-Unis disposent d’un arsenal de plus de 5000 têtes nucléaires, selon l’organisation Bulletin of the Atomic Scientists.

La NNSA a pour mission de concevoir, fabriquer, entretenir et sécuriser les armes nucléaires. Elle emploie moins de 2000 fonctionnaires fédéraux et mobilise quelque 60 000 sous-traitants.

Interrogé sur les conséquences du « shutdown » sur la NNSA, le ministre de l’Énergie Chris Wright avait déclaré jeudi à USA Today qu’« à partir de la semaine prochaine, nous allons devoir nous passer des services de dizaines de milliers […] de travailleurs essentiels à notre sécurité nationale ». Selon des témoignages anonymes d’employés rapportés par le quotidien américain, le recours au chômage technique pourrait y débuter dès ce vendredi.

https://www.lapresse.ca/international/etats-unis/2025-10-17/paralysie-budgetaire/80-des-employes-gerant-les-stocks-d-armes-nucleaires-risquent-le-renvoi.php

« Plus de Trump ! »

Des millions d’Américains ont manifesté samedi contre les politiques du président.

Mis à jour à 0 h 00

Corina Knoll The New York Times

Des enseignants et des avocats. D’anciens combattants et des employés du gouvernement licenciés. Des enfants et des grands-mères. Des étudiants et des retraités… Arrivés en masse dans les grandes villes et les petites bourgades dans tout le pays, ils sont apparus en costumes, ont fait retentir de la musique, brandi des pancartes, hissé des drapeaux américains et applaudi les klaxons des voitures qui passaient.

L’ambiance était irrévérencieuse, mais pacifique et familiale dans la plupart des rassemblements. L’objectif était toutefois clair. Partout, chaque foule partageait le même slogan : « Pas de rois ».

Collectivement, la manifestation de masse contre l’administration Trump qui s’est déroulée samedi dans des milliers d’endroits a condamné un président que les manifestants considèrent comme agissant comme un monarque.

Beaucoup avaient participé à un évènement similaire en juin, mais les mois qui ont suivi ont vu le président Trump procéder à une série vertigineuse de changements successifs.

Cette fois-ci, la foule comprenait une nouvelle vague de manifestants, ceux qui se disaient indignés par les rafles d’immigrants, le déploiement de troupes fédérales dans les villes, les licenciements dans la fonction publique, les coupes budgétaires draconiennes, la suppression progressive du droit de vote, le recul des exigences en matière de vaccination, le renversement des traités avec les tribus et le projet de loi dit « One Big Beautiful Bill ».

Beaucoup s’accordaient également à dire que l’administration devait faire preuve d’humanité élémentaire.

« Nous pouvons discuter et débattre des politiques et des moyens de résoudre les problèmes », a souligné Chris Scharman, un avocat qui a participé à un rassemblement à Salt Lake City. « Mais nous ne devrions pas débattre de la valeur des personnes. »

Rassemblements monstres

Dans les grandes agglomérations, comme Washington D. C., les foules étaient immenses. Un rassemblement à Atlanta qui a attiré des milliers de personnes à un moment donné s’étendait sur trois pâtés de maisons. Une manifestation à San Francisco s’est étendue sur cinq pâtés de maisons. Un rassemblement à Chicago s’est étendu sur 22 pâtés de maisons.

Les autorités de New York ont déclaré que plus de 100 000 personnes avaient manifesté dans les cinq arrondissements de la ville. L’une des plus grandes mobilisations a eu lieu à Times Square, où les rues étaient baignées d’une atmosphère de carnaval avec des pancartes colorées et irrévérencieuses, dont une qui annonçait : « Je ne prête allégeance à aucun roi ». Les manifestants arboraient le costume gonflable de grenouille que les militants de Portland, dans l’Oregon, ont commencé à porter pour se moquer de la tentative de la Maison-Blanche de présenter les militants comme des anarchistes ou des terroristes nationaux.

« Plus de Trump ! », scandait la foule en agitant des drapeaux américains.

« Nous devons défendre nos droits, surtout si nous avons la chance d’être citoyens », a dit Bianca Diaz, dont la fille de 6 ans, Luna, était déguisée en axolotl, une sorte de salamandre. « Je voulais qu’elle soit témoin de cela », a poursuivi Mme Diaz.

Connus sous le nom de « No Kings Day » (Journée sans rois), ces évènements faisaient suite à une manifestation organisée en juin et étaient prévus dans environ 2600 sites répartis dans les 50 États. Ils ont été organisés par des groupes nationaux et locaux et des coalitions progressistes bien connues, notamment Indivisible, 50501 et MoveOn.

« Faire entendre notre voix »

Ces rassemblements ont eu lieu alors même que la cote de popularité de M. Trump dans les sondages n’a pas changé de manière significative. Les dirigeants républicains ont dénoncé les manifestations, les accusant de prolonger la fermeture du gouvernement et qualifiant l’évènement de « rassemblement anti-américain ».

L’équipe politique de M. Trump a trollé les manifestants sur les réseaux sociaux avec des images générées par intelligence artificielle (IA) du président portant une couronne. Lorsqu’on lui a demandé si le président avait un commentaire à faire sur les manifestations, Abigail Jackson, porte-parole de la Maison-Blanche, a répondu brièvement par courriel.

« Qui s’en soucie ? », a-t-elle déclaré.

Mme Diaz, 39 ans, faisait partie de ceux qui s’en souciaient. Elle a mentionné avoir entendu parler de la manifestation sur TikTok et avoir immédiatement su qu’elle y participerait. Employée comme experte en sinistres par le gouvernement fédéral, elle n’a pas été payée depuis la fermeture du gouvernement, mais a déclaré soutenir la position des politiciens démocrates qui faisaient pression pour maintenir les coûts des soins de santé à un niveau bas. Selon elle, une manifestation de masse pourrait encourager les dirigeants à poursuivre cet objectif.

« Manifester est le seul moyen de faire entendre notre voix », selon Libby Smith, 17 ans, qui a participé à un rassemblement à Pittsburgh. Elle a expliqué que son projet de s’engager dans l’armée après le lycée avait été anéanti lorsque Pete Hegseth, le secrétaire à la Défense, a licencié plusieurs femmes occupant des postes à responsabilité et déclaré qu’il souhaitait que les femmes soient exclues des rôles de combat.

Solidarité mondiale

En signe de solidarité, des manifestants du monde entier ont organisé des manifestations devant les ambassades et consulats américains ou sur les places publiques, notamment à Prague, Vienne et Malmö, en Suède.
À Paris, les manifestants ont brandi des pancartes dénonçant M. Trump. En Allemagne, des rassemblements étaient prévus dans quatre villes différentes, dont un devant la porte de Brandebourg à Berlin. Dans les pays où la monarchie est établie de longue date, comme la Grande-Bretagne et l’Espagne, les manifestants se sont rassemblés sous le slogan « No Tyrants » (Non aux tyrans). À San Miguel de Allende, au Mexique, beaucoup brandissaient des pancartes colorées dénonçant l’ICE, la police de l’immigration américaine.

La force avec laquelle M. Trump aborde son second mandat a peut-être galvanisé les manifestants, a déclaré Jeremy Pressman, professeur de sciences politiques et codirecteur du Crowd Counting Consortium, un projet commun de la Harvard Kennedy School et de l’Université du Connecticut.

L’intensité de l’action va alimenter l’intensité de la contre-action ou de la contre-manifestation.

De nombreux manifestants ont déclaré avoir été encouragés par la rencontre avec leurs pairs. « On a l’impression que notre voix n’est pas très forte », a déclaré Michael Flanagan, 46 ans, administrateur médical qui a participé à un rassemblement à Memphis, où la Garde nationale a récemment été déployée. « Mais je n’ai jamais vu un tel enthousiasme. »

À Manhattan, deux sœurs, Joyce Pavento, 75 ans, de Marlborough, dans le Massachusetts, et Diane Hanson, 78 ans, de Narragansett, dans le Rhode Island, étaient également encouragées, dans une certaine mesure. Elles s’étaient senties obligées de se rendre à New York pour participer à la manifestation.

Mme Pavento a dit qu’elle appréciait la camaraderie des personnes partageant les mêmes idées, mais se demandait si leur participation ferait finalement une différence.

Pourtant, malgré leur pessimisme et leurs craintes, les deux sœurs ont convenu qu’elles ne pouvaient pas tolérer de rester chez elles.

« Quel autre choix avons-nous ? », a demandé Mme Pavento.

« C’est tout ce que nous avons », a déclaré Mme Hanson.

Estimer la taille d’un rassemblement est une science inexacte. C’est pourquoi nos journalistes s’en tiennent à des estimations approximatives et s’attachent à rendre l’ambiance de l’évènement.

Cet article a été publié dans le New York Times.

Jeremy Pressman, professeur de sciences politiques et codirecteur du Crowd Counting Consortium

https://www.lapresse.ca/international/etats-unis/2025-10-18/plus-de-trump.php

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Trump est une véritable catastrophe dans le dossier de l’Ukraine où il semble avoir toujours été de mauvaise foi. Si Poutine gagne son pari grâce au président américain, c’est toute la politique mondiale qui sera ébranlée et la crédibilité irrémédiablement perdue des USA.


Guerre en Ukraine Une rencontre « houleuse » et des pressions de Trump

De nouvelles révélations émergent dans la foulée de la visite de Volodymr Zelensky
Mis à jour à 0 h 36

La Presse

(Kyiv) Donald Trump a tenté de convaincre Volodymyr Zelensky de céder de vastes étendues de territoire à la Russie, lors d’une rencontre tendue qui s’est déroulée vendredi dernier à la Maison-Blanche, selon de nouvelles informations qui ont circulé dimanche.

Le président américain désire qu’une entente soit conclue rapidement, et refuse de fournir le soutien militaire demandé par son homologue ukrainien.

La rencontre entre les deux présidents a été à plusieurs moments une « dispute houleuse ». Donald Trump « jurait constamment », ont confié des sources près du dossier à plusieurs médias.

« La réunion s’est terminée avec la décision [de Donald Trump] de réaliser une entente “où nous sommes, à la ligne actuelle de démarcation” », a affirmé une source officielle à l’agence Reuters.

Donald Trump semblait exprimer mot pour mot les souhaits de Vladimir Poutine, ont confié des responsables européens au Financial Times. Une posture qui contrastait avec ses propos récents sur la Russie.

Le président américain aurait notamment dit à son homologue ukrainien que pour l’homme fort du Kremlin, le conflit était une « opération spéciale, même pas une guerre », et que « [si Vladimir Poutine] le veut, il va [les] détruire ».

Au cours de la rencontre, Donald Trump aurait également jeté des cartes des frontières de l’Ukraine hors de sa vue, lançant qu’il en avait « assez » de voir ces frontières. « Cette ligne rouge, je ne sais même pas c’est où. Je n’y suis jamais allé », aurait-il dit.

Puis, il aurait soutenu que l’économie russe « va très bien », alors qu’il avait publiquement exhorté Vladimir Poutine à négocier parce que son « économie allait s’effondrer », toujours selon le Financial Times.

Volte-face ?

Ces nouvelles remarques entrent en contradiction avec le comportement de Donald Trump au cours des dernières semaines. Celui-ci semblait afficher son plein soutien aux Ukrainiens, notamment en estimant que l’Ukraine pouvait être en mesure de récupérer l’ensemble des territoires perdus contre la Russie, après une rencontre avec Volodymyr Zelensky à l’Assemblée générale des Nations unies en septembre. Même Kyiv considère que ce scénario est peu probable.

Le président Zelensky et son équipe visitaient Washington dans l’espoir de se voir octroyer des missiles à longue portée Tomahawk, une requête balayée du revers de la main par le chef de la Maison-Blanche. Pour cette raison, la rencontre a été une déception dans le camp ukrainien.

M. Trump avait déjà exposé sa réserve face à une potentielle livraison à l’Ukraine de ces missiles d’une portée de 1600 kilomètres, à laquelle Moscou est totalement opposé.

Questionné dimanche par la chaîne NBC sur sa volonté de voir le président américain se montrer plus ferme à l’égard de Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky a répondu : « Oui et même davantage, car M. Poutine est plus fort que le Hamas. »

Ni la Maison-Blanche ni le bureau du président ukrainien n’avaient répondu aux demandes des journalistes au moment de publier.

Avec l’Agence France-Presse, Reuters, The Washington Post, Financial Times

https://www.lapresse.ca/international/europe/2025-10-19/guerre-en-ukraine/une-rencontre-houleuse-et-des-pressions-de-trump.php

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Un autre pays de l’Amérique du Sud qui vire un peu plus à droite.

Le sénateur de centre droit Rodrigo Paz a remporté dimanche le second tour de la présidentielle en Bolivie, devançant son rival de droite Jorge « Tuto » Quiroga, dans un pays en proie à une profonde crise économique après 20 ans de gouvernements socialistes.

Il faut ouvrir la Bolivie au monde et lui redonner un rôle, a lancé Rodrigo Paz, crédité de 54,6 % des voix après le dépouillement de 97,8 % des bulletins, selon le Tribunal suprême électoral (TSE). Jorge Tuto Quiroga a obtenu 45,4 % des suffrages.

Dans un communiqué, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a félicité le président élu, saluant une occasion de transformation, après deux décennies de mauvaise gestion. Il a ajouté que les États-Unis étaient prêts à coopérer avec la Bolivie sur la sécurité régionale, les investissements et la lutte contre l’immigration illégale.

What Trump is doing to the White House is absolutely stunning. He is demolishing the East Wing in order to build his gaudy ballroom. In the last few decades, the East Wing has been the domain of the first lady. It is both the destruction of a portion of an icon as well as a blow to the place of women, not that Trump cares about those things…

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Pirates informatiques nord-coréens Des milliards en cryptomonnaies et en salaires détournés au profit de Pyongyang

(Washington) Des pirates informatiques nord-coréens ont détourné des milliards de dollars en s’introduisant dans des plateformes d’échange de cryptomonnaies et en créant de fausses identités pour obtenir des emplois technologiques à distance dans des entreprises étrangères, selon un rapport international sur les capacités informatiques de la Corée du Nord.
Publié à 18 h 04

David Klepper Associated Press

Des responsables de Pyongyang ont orchestré ces activités clandestines pour financer la recherche et le développement d’armes nucléaires, révèlent les auteurs de ce rapport de 138 pages. Le document a été publié par l’Équipe multilatérale de surveillance des sanctions, un groupe de 11 alliés dont fait partie le Canada, créé l’année dernière pour surveiller le respect par la Corée du Nord des sanctions de l’ONU.

La Corée du Nord a également utilisé les cryptomonnaies pour blanchir de l’argent et effectuer des achats militaires, échappant ainsi aux sanctions internationales liées à son programme nucléaire, indique le rapport.

Il détaille comment des pirates informatiques travaillant pour la Corée du Nord ont ciblé des entreprises et des organisations étrangères avec des logiciels malveillants conçus pour perturber les réseaux et voler des données sensibles.

Malgré sa petite taille et son isolement, la Corée du Nord a massivement investi dans ses capacités cybernétiques offensives et rivalise désormais avec la Chine et la Russie en termes de sophistication et de capacités de ses pirates informatiques, ce qui représente une menace importante pour les gouvernements, les entreprises et les particuliers étrangers, ont conclu les enquêteurs.

Contrairement à la Chine, à la Russie et à l’Iran, la Corée du Nord a concentré une grande partie de ses capacités cybernétiques sur le financement de son gouvernement, recourant à des cyberattaques et à de faux employés pour voler et escroquer des entreprises et des organisations ailleurs dans le monde.

Aidées en partie par ses alliés russes et chinois, les cyberactions de la Corée du Nord ont « été directement liées à la destruction d’équipements informatiques, à la mise en danger de vies humaines, à la perte de biens de particuliers et au financement des programmes illégaux d’armes de destruction massive et de missiles balistiques de la RPDC », indique le rapport, qui utilise l’acronyme de la République populaire démocratique de Corée.

Le groupe de surveillance est composé des États-Unis, de l’Australie, du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon, des Pays-Bas, de la Nouvelle-Zélande, de la Corée du Sud et du Royaume-Uni. Il a été créé l’année dernière après que la Russie a opposé son veto à une résolution ordonnant à un groupe d’experts du Conseil de sécurité de l’ONU de surveiller les activités de Pyongyang.

Le premier rapport de cette équipe, publié en mai, s’est penché sur le soutien militaire de la Corée du Nord à la Russie.

Plus tôt cette année, des pirates informatiques liés à la Corée du Nord ont perpétré l’un des plus importants vols de cryptomonnaies jamais réalisés, dérobant 1,5 milliard US d’Ethereum à Bybit. Le FBI a ensuite lié ce vol à un groupe de pirates informatiques travaillant pour les services de renseignement nord-coréens.

Les autorités fédérales ont également allégué que des milliers d’informaticiens employés par des entreprises américaines étaient en réalité des Nord-Coréens utilisant de fausses identités pour obtenir du télétravail. Ces travailleurs ont accédé aux systèmes internes et ont reversé leurs salaires au gouvernement nord-coréen. Dans certains cas, ils ont occupé plusieurs postes à distance simultanément.

Un message laissé à la mission de la Corée du Nord auprès de l’ONU n’a pas reçu de réponse immédiate mercredi.

https://www.lapresse.ca/international/asie-et-oceanie/2025-10-22/pirates-informatiques-nord-coreens/des-milliards-en-cryptomonnaies-et-en-salaires-detournes-au-profit-de-pyongyang.php

Europe

Guerre en Ukraine Zelensky salue le « message fort » des sanctions américaines contre Moscou

(Bruxelles) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et les dirigeants européens ont salué jeudi à Bruxelles la décision des États-Unis, exaspérés par l’attitude de Vladimir Poutine, de prendre à leur tour des sanctions contre Moscou.
Publié à 6 h 22

Olivier BAUBE Agence France-Presse

« C’est un message fort et nécessaire indiquant que l’agression [russe contre l’Ukraine] ne restera pas sans réponse », a-t-il affirmé sur X. « C’est très important », a-t-il ajouté devant la presse, à son arrivée au sommet des dirigeants de l’UE, quelques heures après l’annonce des deux côtés de l’Atlantique de lourdes sanctions ciblant les hydrocarbures russes.

« Nous sommes aussi très heureux des signaux que nous recevons des États-Unis », a souligné en écho la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas. « Notre alignement sur ce sujet est un signal important ».

Les sanctions impliquent un gel de tous les actifs de Rosneft et Lukoil aux États-Unis ainsi qu’une interdiction à toutes les entreprises américaines de faire des affaires avec les deux géants pétroliers russes.

Les cours du brut ont accéléré leur hausse jeudi, à plus de 5 %, propulsés par ces annonces, susceptibles de limiter l’offre sur le marché pétrolier.

La Russie a dénoncé des sanctions américaines « contre-productives », dont « le résultat sera négatif pour la stabilité de l’économie mondiale », tout en se disant « immunisée ». La Chine a exprimé son opposition à ces mesures.

Les Européens ont également ciblé le secteur pétrolier russe en annonçant mercredi soir un nouveau train de mesures contre Moscou, le 19e depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.

Il prévoit notamment un arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe d’ici fin 2026 et des mesures supplémentaires contre la flotte fantôme de pétroliers que Moscou utilise pour contourner les sanctions occidentales.

Quelque 117 nouveaux navires de la flotte fantôme russe ont été ciblés, portant à 558 le nombre total de navires sanctionnés par les Européens.

Cette pression collective accrue sur Moscou est à même de « changer les calculs » de Vladimir Poutine et de « l’amener à la table des négociations » en vue d’un cessez-le-feu, a estimé le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte, reçu mercredi à la Maison-Blanche.

« J’en suis absolument convaincu, ce ne sera peut-être pas aujourd’hui ni demain, mais nous y arriverons », a-t-il dit.

Inquiétudes belges

Les Européens entendent de leur côté ne pas relâcher la pression, mais aussi ancrer leur soutien dans la durée. Ils comptent pour ce faire prêter 140 milliards d’euros (227 milliards de dollars canadiens) à l’Ukraine en utilisant les avoirs de la banque centrale russe immobilisés dans l’UE.

Cette opération totalement inédite n’est pas sans risque, particulièrement pour la Belgique où se trouve l’essentiel de ces avoirs russes en Europe, soit quelque 210 milliards d’euros (341 milliards de dollars canadiens).

Son premier ministre Bart De Wever a menacé jeudi de bloquer tout le processus s’il n’obtenait pas satisfaction sur les conditions qu’il a posées.

« Je veux une mutualisation complète du risque », a-t-il déclaré dès son arrivée au sommet, soulignant qu’en cas de problème, « les conséquences ne peuvent pas être uniquement pour la Belgique ».

Il exige que cette mobilisation des avoirs soit également mise en œuvre dans les autres pays alliés de Kyiv.

« Nous savons qu’il y a de vastes sommes d’argent russe dans d’autres pays qui ont toujours gardé le silence à ce sujet », a-t-il relevé.

« Je partage ses préoccupations, mais il souhaite aboutir à une solution commune, et par conséquent, je pense que nous ferons des progrès aujourd’hui [jeudi] », a affirmé de son côté le chancelier allemand Friedrich Merz.

Ces annonces n’ont pas empêché la Russie de continuer à bombarder l’Ukraine.

Des frappes russes dans la nuit et tôt jeudi matin ont causé la mort d’un secouriste, perturbé le trafic ferroviaire et endommagé une synagogue, ont annoncé les autorités ukrainiennes.

Deux journalistes ukrainiens de la chaîne Freedom TV ont été tués jeudi par un drone russe à Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, a appris l’AFP auprès de leur média.

https://www.lapresse.ca/international/europe/2025-10-23/guerre-en-ukraine/zelensky-salue-le-message-fort-des-sanctions-americaines-contre-moscou.php

https://www.lapresse.ca/international/europe/2025-10-22/guerre-en-ukraine/excedes-par-poutine-les-etats-unis-et-l-ue-sanctionnent-le-petrole-russe.php

Tout va bien au sud de la frontière /s

https://www.telegraph.co.uk/us/news/2025/10/19/pete-hegseth-tie-causes-diplomatic-spat/

https://www.euronews.com/culture/2025/10/22/your-mom-becomes-trending-reply-in-trump-administration-labelled-moronic-and-childish

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Un non-sequitur total, et peut-être même pas strictement la politique mais organisation administrative municipale… mais saviez-vous que les arrondissements de Paris ont des noms et pas juste des numéros?

Je l’ai appris d’un des plusieurs autres Tims de ce monde :

En ce qui concerne la démolition, Trump s’est vraiment dépêché. L’East Wing est complètement démoli, tout comme le corridor qui servait d’accès. Ça s’est fait en à peine deux jours. Il me semble assez clair que Trump a fait ça très vite pour s’assurer que ses opposants n’auraient pas le temps de l’arrêter. La conséquence directe est une démolition sauvage qui ne sauve rien de ce qui existait, même pas quelques pièces pour les un musée.

En ce qui concerne la salle de bal, tous étaient encore un peu trop sous le choc de la démolition pour examiner de près les rendus fourni par Trump. Aujourd’hui, certains médias ont pointé que sur le rendu extérieur, il y a un escalier qui va nul part ainsi que deux fenêtres mal aligné. C’est le genre d’erreur qu’on s’attendrait de voir sur une image généré par IA. Ça nous dit à quel point Trump veut aller vite avec ce projet.

Honnêtement, tout ce que j’espère, c’est que le prochain président va ordonner la démolition de cette salle de bal. Il y a déjà quelques voies qui se lève ici et là pour soutenir cette idée. C’est dire à quel point les gens sont choqué par le geste de Trump. Considérant que Trump détruit tout ce qu’il touche, c’est tout ce que mérite ce qu’il va laisser derrière lui.

Pendant ce temps, en Argentine

Le président ultralibéral argentin Javier Milei a obtenu un éclatant vote de confiance pour poursuivre ses réformes, et salué un « point de bascule » pour l’Argentine, après son large succès aux législatives de mi-mandat dimanche, avec un peu plus de 40 % des voix au niveau national.

Le résultat, qui dément bien des sondages, est un immense soulagement pour l’exécutif, alors que l’incertitude liée au scrutin avait placé l’économie argentine, et sa monnaie, le peso, sous une intense pression depuis deux mois. Déclenchant la promesse d’une aide massive de son allié américain Donald Trump, jusqu’à 40 milliards de dollars.

3 articles

La Presse en France Le modèle français en péril ?

Engluée dans une crise politique, empêtrée dans des problèmes budgétaires et coincée avec une économie rouillée, la France semble foncer dans un cul-de-sac financier à toute vapeur. Le modèle social qui semble indissociable de la vie à la française est au centre de tous les débats. En sortira-t-il indemne ? Un reportage de notre collaborateur Philippe Teisceira-Lessard

Publié à 5 h 00

Un filet social sous tension

Ce modèle de redistribution de la richesse est maintenant au cœur d’une crise politique, alors que la France affiche le pire déficit public parmi les grands pays européens. Les élus semblent incapables de s’entendre sur les solutions à mettre en œuvre pour l’éponger, faisant défiler six gouvernements depuis début 2024.

Réformer sans rien changer

Selon une étude récente*, 78 % des Français estiment qu’une réforme en profondeur de l’État-providence est nécessaire. Où se trouve donc le problème ?

Il y a un fort consensus des Français pour réformer le modèle social, mais ça reste très théorique. Dès qu’on entre un peu dans les détails, dans les mesures qu’on pourrait prendre, on trouve une majorité de Français opposés. Au-delà de l’idée générale, il n’y a aucun accord sur des mesures particulières – forcément douloureuses – qu’il faudrait prendre.

Les cures thermales en eaux troubles

Mais à l’heure où la France doit réduire ses dépenses, des médecins émettent de sérieux doutes sur les bienfaits médicaux réels de ces cures et – donc – sur l’opportunité pour l’État d’y injecter quelques centaines de millions d’euros chaque année.

https://www.lapresse.ca/international/europe/la-presse-en-france/le-modele-francais-en-peril/2025-10-27/les-cures-thermales-en-eaux-troubles.php

Finances publiques La France, l’exemple à ne pas suivre

Francis Vailles La Presse

Imaginez le capharnaüm. En France, le nouveau budget a fait l’objet de plus de 2000 demandes d’amendements de l’opposition, débattues devant la commission des finances de l’Assemblée nationale. Et il fallait en voter la pertinence en trois jours…
Publié à 5 h 00

Ici, au Canada, de tels amendements au budget d’un gouvernement minoritaire prennent une autre forme et se comptent habituellement sur les doigts d’une main, au fédéral comme au provincial, et encore.

Certes, notre système emprunté au régime britannique est fort différent. Et en France, le débat sur les 2000 amendements à la commission des finances – conclu sans entente – n’a été qu’un prélude à celui qui se déroule sur le budget depuis vendredi à l’Assemblée nationale.

N’empêche, ce volume d’amendements illustre les énormes difficultés d’un des gouvernements les plus influents de la planète à faire l’essentiel, soit gérer adéquatement ses finances publiques.

La cote de crédit abaissée

L’Hexagone ne peut pourtant pas se permettre d’écarts avec ses finances. Le 17 octobre, la firme de notation S&P Global a de nouveau abaissé la cote de crédit de la dette française, la faisant passer à A+, soit le même niveau qu’un pays bien moins riche, comme le Portugal.

C’est la deuxième décote en 18 mois, qui s’explique justement par « l’incertitude politique », notamment, écrit l’agence S&P. Une autre agence, Fitch, a fait de même le 12 septembre, et vendredi, Moody’s a accolé une perspective négative à la cote de la France, qui est un verdict un peu moins sévère.

La France est maintenant bien loin de la cote parfaite AAA de S&P qu’elle affichait en 2012, quatre crans plus hauts que A+. Et ses emprunts sont donc passablement plus risqués pour les investisseurs – et donc plus coûteux pour la France que ne le sont ceux du Canada, qui conserve son AAA encore aujourd’hui.

Un parallèle avec la Grèce

La France n’est pas la Grèce, bien sûr. Son économie est beaucoup plus diversifiée. Tout de même, l’Hexagone accumule les trophées peu enviables.

D’abord, aucun autre pays industrialisé n’a autant de dépenses publiques que la France, à hauteur de 57 % de son produit intérieur brut (PIB). Dit autrement, 57 % de l’économie française dépend des gouvernements (central et locaux).

En comparaison, au Canada, les dépenses publiques de l’ensemble des gouvernements représentent 42 % du PIB. Cette proportion est de 49 % en Suède et de 39 % aux États-Unis.

https://www.lapresse.ca/international/chroniques/2025-10-27/finances-publiques/la-france-l-exemple-a-ne-pas-suivre.php

Trump et Xi s’entendent pour apaiser le conflit commercial

(Busan) Donald Trump et Xi Jinping se sont entendus jeudi pour apaiser le conflit commercial entre Washington et Pékin qui a ébranlé l’économie mondiale, lors d’une rencontre en Corée du Sud qualifiée par le président américain de « grand succès ».

Publié à 6 h 18

Aurélia END (avec Isabel KUA à Pékin) Agence France-Presse

Donald Trump a annoncé un accord d’un an, reconductible, sur l’approvisionnement en terres rares – matériau essentiel sur lequel la Chine exerce un quasi-monopole, et dont les restrictions imposées par Pékin sur ses livraisons avaient déclenché sa colère.

« L’accord concernant les terres rares est désormais conclu, et c’est valable pour le monde entier », a affirmé M. Trump à bord de l’avion Air Force One.

En revanche, concernant l’Ukraine, « nous en avons parlé pendant longtemps, et nous allons tous les deux travailler ensemble pour voir si nous pouvons obtenir quelque chose », a dit Donald Trump.

Essais nucléaires

Terres rares

« Apaisement des tensions »

https://www.lapresse.ca/affaires/2025-10-30/trump-et-xi-s-entendent-pour-apaiser-le-conflit-commercial.php

Après des décennies d’arrêt Trump ordonne de relancer les essais des armes nucléaires américaines

Il a ordonné à son département de la Défense de « commencer à tester » les armes nucléaires des États-Unis, après que son homologue russe, Vladimir Poutine, l’eut défié avec un test de drone sous-marin à capacité nucléaire.

« Les États-Unis possèdent plus d’armes nucléaires que tout autre pays », a-t-il souligné sur son réseau Truth Social. « La Russie arrive en deuxième position et la Chine loin derrière en troisième, mais elle rattrapera son retard d’ici cinq ans. »

https://www.lapresse.ca/international/etats-unis/2025-10-29/apres-des-decennies-d-arret/trump-ordonne-de-relancer-les-essais-des-armes-nucleaires-americaines.php

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Je ne pensais pas qu’on pouvait retirer le titre de prince ou princesse aux membres de la famille royale britannique. Il y a eu des cas de rois qui ont abdiqué, mais retirer un titre royal doit être rare

Andrew Mountbatten Windsor ne va garder que son rang à la succession, mais le Parlement britannique pourrait le lui retirer. Pas vraiment de chance qu’il devienne roi de toute façon avec les princes William et Harry et leurs enfants

After weeks, months, years and even decades of scandals, all the titles and privileges of the former Prince Andrew have been completely removed.

There are no modern precedents for such a colossal loss of royal status.

Unlike the previous statement on his future, this was from Buckingham Palace rather than Andrew himself.

It’s a ripping off the bandage moment, which the Palace will hope will finally draw a line under the endless oil slick of bad news stories about Andrew.

The sliver of dignity given to him, that he was voluntarily choosing not to use his titles, has been taken away.

Titles such as Duke of York, the Earl of Inverness and Baron Killyleagh will be forcibly removed.

All that remains is his place in the line of succession, and new guidance from the House of Commons Library has shown that too could be removed by Parliament, if Commonwealth realms give their consent.

Prince Andrew to lose ‘Prince’ title, Buckingham Palace announces

King Charles has stripped his brother, Andrew, of his royal title following years of controversy about his ties with the late sex offender Jeffery Epstein. Buckingham Palace said Andrew’s titles, honours and lease on his home, the Royal Lodge, would be surrendered.

C’est effectivement rare dans l’histoire de la monarchie britannique. Cependant cette monarchie est en même temps l’autorité de l’Église d’Angleterre, dont le roi (ou la reine) est le chef spirituel depuis Henri VIII Henri VIII, roi d’Angleterre et premier chef de l’Église anglicane | OHdio | Radio-Canada.

Donc une responsabilité morale et religieuse qui doit être aujourd’hui irréprochable dans un pays aussi conservateur. Or le scandale sexuel relié à Jeffery Epstein est tellement énorme et révoltant, que l’État ne peut absoudre le prince Andrew pour son rôle avéré, sans risquer d’entacher durablement l’aura de l’Église Anglicane.

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Planète économique Le revers de la médaille d’or américaine

Des annonces d’investissements qui viennent de partout dans le monde, des entreprises qui affichent des profits record et des capitalisations boursières qui explosent. En comparaison de ce qui se passe ailleurs, l’économie américaine affiche une performance étonnante qui mériterait une médaille d’or aux Jeux olympiques.
Publié à 6 h 00

Hélène Baril La Presse

Cette médaille, l’administration Trump se l’approprie sans vergogne. Elle a toutefois un revers, moins brillant.

La semaine dernière, le président des États-Unis s’est vanté des centaines de milliards d’investissements que ses droits de douane attirent aux États-Unis. Même si cette avalanche ne se concrétise pas entièrement, c’est sûrement de bon augure pour l’économie américaine.

La croissance du marché boursier est aussi un facteur d’enrichissement pour les ménages américains, du moins ceux qui ont les moyens d’investir. Le leader de l’intelligence artificielle Nvidia est devenu la première entreprise à atteindre une capitalisation boursière de 5000 milliards US. C’est beaucoup d’argent, ça. Le titre d’Amazon a atteint un sommet et les profits d’Apple continuent de surpasser les attentes.

C’est le côté qui scintille.

Les records et les bonnes nouvelles qui se multiplient en Bourse cachent une réalité moins rose. Depuis le début de l’année, seules les vedettes technos qu’on a baptisées les Sept Magnifiques1 augmentent leurs marges de profits. Pour toutes les autres, la rentabilité est en baisse, constatent les observateurs des marchés.

Le gouvernement américain ayant cessé de fonctionner, les statistiques officielles sur l’évolution de l’économie américaine se font rares. On ne connaît pas les chiffres du produit intérieur brut américain du troisième trimestre ni l’évolution des exportations et des importations.

Le portrait de l’emploi pour le mois de septembre n’a pas été publié non plus, alors que les données d’octobre devraient en temps normal être publiées la semaine prochaine. Bref, on est dans le flou.

Voyants rouges dans le marché de l’emploi

Ce qui est plus clair, en revanche, ce sont les annonces de licenciements qui se multiplient aux États-Unis. La liste des entreprises qui ont annoncé des licenciements depuis le début de l’année s’allonge, selon une compilation récente publiée par Reuters2.

Beaucoup de pertes d’emplois sont liées à la technologie et l’intelligence artificielle, ou à la fonction publique qui a été amputée grâce au zèle d’Elon Musk et de son département de l’efficacité gouvernementale (DOGE). Mais il y a de mauvaises nouvelles dans tous les secteurs.

Au cours des derniers jours seulement, Amazon, GM, UPS et Target, entre autres, ont fait savoir qu’elles élimineront des milliers d’emplois.

Le gouvernement américain ayant cessé de fonctionner, les statistiques officielles sur l’évolution de l’économie américaine se font rares. On ne connaît pas les chiffres du produit intérieur brut américain du troisième trimestre ni l’évolution des exportations et des importations.

Le portrait de l’emploi pour le mois de septembre n’a pas été publié non plus, alors que les données d’octobre devraient en temps normal être publiées la semaine prochaine. Bref, on est dans le flou.

Depuis le début de l’année, les employeurs américains ont supprimé 946 426 emplois, selon la firme spécialisée Challenger, Gray & Christmas vers qui la plupart des analystes se tournent en l’absence de données officielles.

Ce nombre de pertes d’emplois est 55 % supérieur à celui de la période correspondante de 2024 et 24 % supérieur au nombre de licenciements de toute l’année 2024.

En même temps, Indeed rapporte que les offres d’emplois affichées par les employeurs américains continuent de diminuer, ce qui n’augure rien de bon pour la suite. C’est aussi le cas au Canada, mais les droits de douane américains plombent l’économie canadienne alors qu’ils devraient redonner de l’élan à l’économie américaine selon la théorie trumpiste.

La création d’emplois qui ralentit, l’inflation qui menace et l’incertitude qui augmente, c’est le revers de la médaille.

1. Les Magnificent Seven : ce sont Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla. Les Sept Magnifiques sont un groupe d’entreprises du secteur technologique qui ont la faveur des investisseurs et qui propulsent le marché boursier.

https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2025-11-03/planete-economique/le-revers-de-la-medaille-d-or-americaine.php

2.Lisez l’article de Reuters faisant la recension des annonces de licenciements collectifs