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Tout laisse croire que Trump dans sa démence tente de mettre la table pour une guerre civile américaine, cette dérive est hyper dangereuse et inédite dans l’histoire moderne des USA.


Réunion de responsables militaires Trump exhorte les généraux à combattre « l’ennemi de l’intérieur »

(Quantico) Dans un discours d’une rare violence politique, Donald Trump a appelé mardi les généraux et amiraux américains à se mobiliser contre « l’ennemi de l’intérieur », en attaquant les immigrés sans papiers, la presse et ses opposants.
Publié à 6 h 47 Mis à jour à 12 h 20

L’initiative prise par le secrétaire à la Défense Pete Hegseth de rassembler les plus hauts gradés militaires américains à Quantico, en Virginie, était déjà inhabituelle, la tonalité de la longue allocution du président américain l’a été encore plus.

Face à l’armée, les chefs d’État américains adoptent généralement une posture de « commandant en chef » détaché des considérations partisanes.

Rien de tel pour le républicain de 79 ans.

Les villes « gérées par les démocrates de la gauche radicale […] San Francisco, Chicago, New York, Los Angeles, ce sont des endroits dangereux. Et nous allons les remettre en ordre une par une et ce sera quelque chose de très important pour certaines personnes dans cette salle. C’est aussi une guerre. C’est une guerre de l’intérieur », a dit Donald Trump dans une allocution par ailleurs décousue.

« Nous devrions utiliser certaines de ces villes dangereuses comme terrain d’entraînement pour nos militaires », a-t-il encore ajouté.

Les hauts gradés militaires sont restés impassibles pendant son discours, ce que Donald Trump n’a pas manqué de relever.

« Nous devrions utiliser certaines de ces villes dangereuses comme terrain d’entraînement pour nos militaires », a-t-il encore ajouté.

Presse « vicieuse »

« Je ne suis jamais entré dans une salle aussi silencieuse », a-t-il lancé. « Si vous avez envie d’applaudir, applaudissez », a-t-il encore dit, en ajoutant : « Et si vous n’aimez pas ce que je dis, vous pouvez quitter la salle – et dire au revoir à votre grade, à votre avenir ».

Sa décision de déployer des militaires dans plusieurs villes, selon lui pour lutter contre la criminalité et à l’immigration illégale, a été très critiquée par l’opposition démocrate et par des associations de défense des libertés publiques.

Le président américain a aussi rappelé avoir signé un décret créant « une force de réaction rapide qui permet de réprimer les troubles à l’ordre public », constituée de militaires.

« Ce sera quelque chose de très important pour les gens dans cette pièce, parce que c’est l’ennemi de l’intérieur. Et il faudra s’en occuper avant que la situation ne devienne incontrôlable », a-t-il dit aux militaires.

Le milliardaire s’en est également pris plusieurs fois à la presse « vicieuse » et menteuse «, ainsi qu’à son prédécesseur démocrate Joe Biden.

Le chef du Pentagone, renommé « département de la Guerre » par Donald Trump, avait auparavant affirmé que l’armée devait tourner le dos à des « décennies de déclin » dues selon lui aux politiques de diversité.

Plus de barbes ni de cheveux longs

« Nous sommes devenus le département du “woke”, mais plus maintenant », a promis Pete Hegseth, en assurant que le choix des militaires déployés pour combattre répondrait désormais « seulement au plus haut standard masculin ».

L’ancien animateur de Fox News a aussi exigé qu’à l’avenir les militaires soient rasés de près, portent les cheveux courts et soient dans la meilleure forme physique.

Il est « inacceptable de voir des généraux et amiraux en surpoids », a-t, a-t-il lancé.

Le secrétaire à la Défense a déclaré vouloir faire table rase « des déchets idéologiques » légués par l’administration précédente, citant en exemple la lutte contre le réchauffement climatique, le harcèlement ou encore la promotion fondée sur la race ou le genre.

« Ensemble, nous réveillons l’esprit guerrier », a renchéri Donald Trump.

Limogés

Le secrétaire à la Défense, habituellement plutôt préservé des interventions directement politiques, a été particulièrement marqué par son retour en janvier à la Maison-Blanche.

En mai, Pete Hegseth a ordonné des réductions importantes du nombre de plus hauts gradés militaires dans l’armée, notamment une baisse d’au moins 20 % du nombre de généraux et amiraux quatre étoiles en exercice.

Le Pentagone a également annoncé vouloir réduire d’au moins 5 % ses effectifs civils.

Plusieurs responsables de l’armée américaine ont été poussés vers la sortie.

Le président américain a notamment limogé en février, sans donner d’explication, le chef d’état-major Charles « CQ » Brown.

Ont également été renvoyés la cheffe de la marine américaine, des Gardes-côtes américains, le vice-chef d’état-major de l’armée de l’air ou encore plusieurs avocats militaires de haut rang.

https://www.lapresse.ca/international/etats-unis/2025-09-30/reunion-de-responsables-militaires/trump-exhorte-les-generaux-a-combattre-l-ennemi-de-l-interieur.php

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Les États-Unis sont entrés mercredi en période de paralysie avec pour conséquence le gel d’une partie de l’administration fédérale, sans aucune solution en vue dans l’immédiat à l’impasse budgétaire au Congrès entre les républicains de Donald Trump et l’opposition démocrate.

Plusieurs centaines de milliers de fonctionnaires vont être mis au chômage technique et de fortes perturbations sont attendues pour les usagers des services publics. Une situation très impopulaire aux États-Unis, inédite depuis sept ans, et pour laquelle chaque parti se rejette déjà la responsabilité.

Les démocrates veulent tout fermer, nous ne le voulons pas, avait ainsi assuré Donald Trump mardi après-midi, avant d’adopter un ton à peine voilé de menace.

> Beaucoup de bonnes choses peuvent ressortir des paralysies, on peut se débarrasser de beaucoup de choses dont nous ne voulons pas, et ce seraient des choses démocrates, avait déclaré le président américain.

Résumé

Une allusion à son intention de profiter du gel de certaines administrations pour accentuer le limogeage de milliers de fonctionnaires fédéraux, déjà entamé avec la commission Doge de son ex-allié Elon Musk.

De leur côté, les démocrates dénoncent le manque de volonté de négociation.

Ce n’est pas une question d’orgueil, a affirmé lors d’un point presse le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer. C’est parce que les Américains souffrent de coûts plus élevés à travers le pays, que ce soit à cause des droits de douane, des coûts de l’énergie ou des coûts alimentaires, a-t-il ajouté, dénonçant des coûts de santé qui grimpent en flèche.

Fermeture ordonnée

Donald Trump n’est pas étranger aux paralysies puisque le dernier remonte à son premier mandat, lorsque la paralysie s’était étalée de décembre 2018 à janvier 2019, pour un record de 35 jours.

Il n’est pas certain combien de temps les démocrates maintiendront leur posture intenable, rendant la durée d’une paralysie compliquée à prédire, a affirmé le directeur du Bureau du budget à la Maison-Blanche, Russell Vought, dans une lettre aux principaux responsables de services ministériels.

Après l’échec d’un ultime vote au Sénat dans la soirée mardi, Russell Vought a donné la consigne aux administrations fédérales de mettre en application leurs plans pour une fermeture ordonnée.

Le Bureau budgétaire du Congrès estime qu’environ 750 000 fonctionnaires vont être mis quotidiennement au chômage technique. Le trafic aérien pourrait être affecté, tandis que le versement de certaines aides sociales devrait être fortement perturbé.

Les parcs nationaux seront également privés des rangers chargés d’en assurer le maintien, alors qu’approche la saison du changement de couleur des feuilles d’arbres, un événement annuel qui charrie des millions de touristes aux États-Unis.

Record à Wall Street

Selon les calculs des analystes de la compagnie d’assurance Nationwide, chaque semaine de paralysie pourrait réduire la croissance annuelle du PIB américain de 0,2 point de pourcentage.

Les Bourses mondiales n’ont cependant pas montré d’angoisse à l’approche de l’échéance, le Dow Jones à Wall Street ayant même atteint un nouveau record à la clôture mardi.

Les républicains sont majoritaires aux deux chambres du Congrès, mais le règlement du Sénat fait qu’un texte budgétaire doit être adopté à 60 voix sur 100, nécessitant donc au moins sept voix démocrates.

Pour le moment, les républicains proposent une extension du budget actuel jusque fin novembre et insistent qu’aucune autre proposition n’est sur la table. De l’autre, les démocrates veulent obtenir le rétablissement de centaines de milliards de dollars en dépenses de santé — notamment dans le programme d’assurance santé Obamacare pour les ménages des classes populaires — supprimés par l’administration Trump.

En mars, alors que la menace d’une paralysie planait déjà, les républicains avaient refusé d’engager le dialogue sur les énormes coupes budgétaires décidées par l’administration Trump. Dix sénateurs démocrates, dont Chuck Schumer, avaient alors voté à contrecoeur pour le texte des républicains, afin d’éviter la paralysie fédérale.

Leur choix avait provoqué de vifs remous dans le camp démocrate, de nombreux militants et sympathisants les accusant de plier face à Donald Trump et son programme jugé radical.

Les Démocrates vont plier, c’est déjà en cours…

D’un point de vue purement politique c’est ce que les démocrates devraient faire, plier. Laisser les républicains dilapider le filet social et faire assez mal aux populations pour qu’ils perdent aux élections de mi-mandat.

Cependant, d’un point de vue humain, ils ont intérêt à continuer à se battre.

Le problème est que l’un ne mène pas à l’autre: Les électeurs traditionnellement Démocrates se demanderont pourquoi ils votent pour des représentants qui ne les défendent pas, et les Républicains sont pour la dilapidation du filet social.

Donc rien n’est acquis pour les élections de mi-mandats, excluant le fait que l’administration de démène pour piper les dés.

Le combat est asymétrique.

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C’est là le risque malheureusement :frowning:

Il y a une grande proportion d’électeurs qui sont pour le filet social, même chez les Républicains. C’est pour ça qu’Obamacare n’a pas pu être défait malgré les tentatives. Beaucoup de républicains sont contre les mesures “woke” et l’espèce de “moral high ground” revendiqué par la gauche, mais la population américaine reste attachée à son filet social.

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Alors que l’économie tourne au ralenti, que le président Trump tente de remodeler le commerce international, que les États-Unis sont plongés dans une paralysie budgétaire et que les guerres à Gaza et en Ukraine déstabilisent la géopolitique planétaire, les indices boursiers atteignent des sommets, jour après jour. Comment expliquer une telle discordance entre la bourse et la réalité économique?

L’indice S&P 500, principale référence du marché américain, est en hausse de 14 % depuis le début de l’année. En septembre, historiquement le mois le plus difficile en bourse, la hausse a été de 3,5 % à New York. Au Canada, l’indice S&P/TSX est en croissance de 21 % depuis le 1er janvier, et de 5,1 % au cours du dernier mois.

De plus, malgré les turbulences politiques et l’impasse budgétaire en France, l’indice phare de la Bourse de Paris, le CAC 40, est en hausse de 9 % cette année. Le FTSE 100 de Londres gagne 14 % alors que le DAX allemand progresse de 22 %. Hausse également du Nikkei 225 à Tokyo, de 14 %, et du SSE Composite à Shanghai, de 19 %.

Pourquoi une telle embellie dans le contexte actuel? Comment expliquer cette année exceptionnelle en bourse, alors que le président des États-Unis fait la pluie et le beau temps, que le protectionnisme gagne du terrain, que les inquiétudes face aux actions de la Russie ne cessent de grandir et que la guerre à Gaza risque toujours d’enflammer la région?

On s’ajuste aux tarifs douaniers!

D’abord, il faut dire que l’incertitude liée aux tarifs douaniers américains est moins grande qu’elle ne l’était depuis quelques mois, l’administration Trump ayant précisé les niveaux de tarifs imposés à certains pays. Washington continue d’annoncer des droits sectoriels, et la politique tarifaire continue d’être un frein au commerce mondial. Mais la stupéfaction du printemps a laissé place à une forme de résignation et d’ajustements.

Surtout, une bonne partie des pays visés par les États-Unis ont décidé de ne plus répondre aux attaques tarifaires américaines ou de réduire leurs contre-tarifs, comme le Canada est en train de le faire. Ce n’est pas une guerre commerciale, disait l’économiste Stéfane Marion, il y a trois semaines, à Zone économie, puisqu’il n’y a pas de représailles des autres pays. Donc, c’est un protectionnisme unilatéral des Américains.

Nous ne sommes donc pas engagés dans une spirale tarifaire qui pourrait nuire davantage à l’économie et à la confiance. Dans ce contexte, selon M. Marion, du point de vue des opérateurs de marché, c’est un fait positif. L’attention peut ainsi être portée sur les effets potentiels d’autres politiques de l’administration, notamment les baisses d’impôts et la déréglementation.

Les entreprises américaines s’attendent d’ailleurs à profiter de ces politiques de Donald Trump en plus d’avoir la possibilité d’augmenter leurs prix sur leur territoire, alors que les importations sont appelées à baisser avec les tarifs douaniers imposés par Washington.

Cela dit, la vraie structure tarifaire américaine sera imposée à la fin de l’année, nous rappelait Stéfane Marion, alors que le tarif douanier effectif des États-Unis atteindra 18 % en fin d’année, du jamais vu en près de 100 ans. Il serait donc hasardeux d’imaginer que les marchés sont totalement à l’abri aujourd’hui d’un nouvel impact des politiques tarifaires.

Tout de même, il ne faut pas oublier que les tarifs, ce n’est pas un événement répétitif. C’est un événement ponctuel, nous disait le gestionnaire de placements Jean-Paul Giacometti, de Claret, à Zone économie mardi. Une fois que le tarif est installé, ce n’est pas quelque chose de récurrent. Il y a des tarifs qui sont là depuis 1964, rappelle-t-il, évoquant le chicken tax sur les camions légers, qui est toujours en place, un droit de douane de 25 %.

Des investissements ailleurs qu’aux États-Unis

Par ailleurs, la hausse boursière notable dans un pays comme l’Allemagne pourrait être attribuable, selon certains analystes, à la décision d’investisseurs de placer leur argent ailleurs qu’aux États-Unis. Depuis longtemps, le marché américain attire une grande part de l’attention des investisseurs, notamment avec les sept grandes entreprises du secteur technologique, aussi appelées « les sept merveilles », vedettes des marchés depuis des années : Alphabet (Google), Meta (Facebook), Amazon, Apple, Nvidia, Tesla et Microsoft.

Aujourd’hui, l’incertitude provoquée par les politiques de Donald Trump pousse les investisseurs à s’intéresser à d’autres marchés, ce qui contribue à la baisse du dollar américain et à la hausse du prix de l’or. Depuis janvier, le dollar américain a perdu 11 % de sa valeur. En retour, le prix de l’or a progressé de 46 % et approche la barre des 4000 $ US l’once, un sommet.

Cette poussée extraordinaire du prix de l’or entraîne les titres aurifères en hausse, dont plusieurs se trouvent sur le marché canadien. Le secteur des mines et métaux est en hausse de plus de 90 % à Toronto depuis le début de l’année, alors que l’indice TSX du secteur aurifère est en croissance de 120 % cette année.

Par ailleurs, les analystes rappellent que les résultats financiers des entreprises du S&P 500 demeurent solides. Au deuxième trimestre, 79 % des sociétés ont affiché des revenus plus élevés qu’attendu et plus de 80 % ont présenté des profits plus forts que prévu.

Une bulle de l’intelligence artificielle?

L’autre grand facteur expliquant la hausse boursière, c’est la forte hausse des attentes face aux entreprises liées à l’intelligence artificielle (IA), faisant même craindre l’éclatement éventuel d’une bulle de l’IA. Les annonces d’investissements majeurs se multiplient.

Il y a quelques semaines, une entente de 100 milliards de dollars américains a été annoncée entre OpenAI, le créateur de ChatGPT, et Nvidia, pour le développement de centre de données et le déploiement de 10 gigawatts de puissance. Oracle, de son côté, a indiqué prévoir une forte hausse de ses revenus liés à l’infrastructure infonuagique au cours des prochaines années. Le chiffre d’affaires de ces activités devrait passer de 18 milliards de dollars américains cette année à 144 milliards en 2030.

Ces hausses contribuent à la progression de 18 % du NASDAQ en 2025.

Intelligence artificielle : forte hausse des titres en 2025

  • Nvidia : + 40 %
  • Snowflake : + 52 %
  • Oracle : + 72 %
  • Applovin : + 111 %
  • Palantir : + 129 %
  • CoreWeave : + 237 %
  • Nebius : + 362 %

Ainsi, malgré toutes les incertitudes qui persistent, la bourse est galvanisée par l’intelligence artificielle, par la hausse de l’or et par la déréglementation annoncée, mais aussi par les baisses de taux d’intérêt de la Réserve fédérale. La Fed a abaissé son taux directeur en septembre et pourrait encore le faire à une ou deux reprises d’ici la fin de l’année.

Il est absolument impossible de prévoir ce que nous réservent les marchés. Mais les records boursiers, jour après jour, nous rappellent que la bourse n’a pas tendance à refléter l’état actuel de l’économie et ce qu’on en perçoit.

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Dans le calepin de l’éditeur adjoint Pas plus de 240 jours aux États-Unis ?

(https://www.lapresse.ca/auteurs/francois-cardinal)

La semaine dernière, La Presse a signé, avec de nombreux autres grands médias canadiens, une lettre commune adressée à Donald Trump. Ou c’est tout comme.

Publié à 5 h 00

La lettre a été envoyée au département de la Sécurité intérieure américain, mais elle vise dans les faits l’intention du président de modifier les règles de séjour des journalistes étrangers aux États-Unis.

Jusqu’ici, les correspondants pouvaient y rester à leur guise. Yves Boisvert, comme vous le savez, y a séjourné 12 mois l’an dernier.

Or, Washington propose désormais de limiter leur présence à… 240 jours.

Depuis des décennies, les correspondants étrangers obtiennent un visa spécial – le visa I – qui leur permet de rester plusieurs années, sans limite.

Le nouveau projet de règlement du département de la Sécurité intérieure américain, calqué sur celui qu’avait tenté en vain d’adopter le président Trump il y a six ans, changerait tout ça. Le visa serait limité à près de huit mois.

À première vue, ça peut sembler une simple formalité. Après tout, huit mois, ça semble long. Mais dans le monde du journalisme, c’est court. Trop court pour connaître en profondeur la société américaine, tisser des liens et couvrir l’actualité d’un pays aussi vaste et complexe que les États-Unis.

Regardez ce qui s’y passe depuis les dernières élections. Vous pouvez certainement faire d’excellents reportages en y allant à la pièce, mais si vous souhaitez raconter de l’intérieur, de manière juste, les tensions sociales et les grands débats qui façonnent le pays voisin, mieux vaut s’y installer un peu plus durablement.

Oui, bien sûr, les journalistes pourraient demander une prolongation après 240 jours. Rien ne l’empêcherait. Mais rien ne garantirait non plus que la demande serait acceptée.

Imaginez la situation concrètement : difficile de louer un appartement avec un bail d’un an, par exemple, ou d’ouvrir un compte bancaire.

Mais plus fondamentalement : difficile de ne pas craindre l’impact d’un reportage négatif ou de textes d’opinion trop durs sur votre demande de renouvellement.

Raccourcir la présence des correspondants, c’est créer un climat d’incertitude. La règle, ne soyons pas naïfs, ouvre la porte à toutes sortes de dérives politiques, à l’arbitraire, comme il y en a actuellement au Pentagone et à la Maison-Blanche, qui a par exemple banni Associated Press.

Si le renouvellement d’un visa dépend, tous les huit mois, de l’appréciation d’une administration aussi peu favorable aux médias et à la liberté de la presse, qu’est-ce qui empêchera cette dernière de sanctionner indirectement un journaliste jugé trop critique ?

D’autant que le projet de règlement indique bien que le gouvernement américain pourra refuser toute demande de renouvellement s’il estime que la mission du journaliste ne justifie plus sa présence sur le territoire, ou si la personne ne démontre pas un respect strict du statut…

Je vais oser une comparaison que je ne me serais pas permise il y a quelques mois : la Chine.

Je ne vous cache pas que la situation politique et sociale des États-Unis nous fait d’ailleurs réfléchir, à La Presse. Devrait-on envisager l’envoi d’autres journalistes sur place, pour des périodes prolongées, dans les prochaines années, pour s’ajouter à la présence du journaliste Richard Hétu, dont vous appréciez les analyses et reportages* ? Surtout avec les élections de mi-mandat qui s’en viennent, les débats fascinants qui auront lieu au Congrès et l’importance que va avoir la prochaine élection présidentielle.

Ajoutons d’ailleurs à cela les 250 ans de la Déclaration d’indépendance, qui seront soulignés l’an prochain. Ce sera un grand moment, à n’en pas douter.

Ironiquement, cela devrait normalement être l’occasion de célébrer les idéaux de liberté et de démocratie de ce beau et grand pays…

Mais si, au même moment, Washington complique la vie des journalistes étrangers, quel message sera envoyé ? Celui d’un pays qui se recroqueville, qui se ferme au monde, qui se méfie.

Celui d’un pays, surtout, qui ne veut pas qu’on s’intéresse de trop près à lui… malgré l’importance qu’il a dans le monde.

Voilà pourquoi, dans un geste exceptionnel justifié par l’importance de maintenir un accès aux États-Unis pour nos journalistes, La Presse a signé la lettre émanant de l’Association canadienne des journalistes, ainsi que celle de la World Association of News Publishers (WAN-IFRA). Parce que le rôle des correspondants étrangers est essentiel. Et parce que huit mois, ce n’est pas assez pour comprendre une Amérique en pleine transformation.

  • Richard Hétu possède pour sa part la double nationalité, canadienne et américaine. Il ne serait donc pas touché par ce règlement.

Lisez le projet de règlement (en anglais)

Lisez la lettre adressée au département de la Sécurité intérieure

https://www.lapresse.ca/actualites/chroniques/2025-10-05/dans-le-calepin-de-l-editeur-adjoint/pas-plus-de-240-jours-aux-etats-unis.php

Flottille pour Gaza « Nous avons été traités comme des animaux »

(Jérusalem) Les militants propalestiniens arrivés à Istanbul après avoir été expulsés d’Israël à la suite de l’interception mercredi de leur flottille à destination de Gaza, ont déclaré samedi avoir été victimes de violences et « traités comme des animaux ».

Mis à jour hier à 13 h 42

Agence France-Presse

« Nous avons été interceptés par un grand nombre de navires militaires », a raconté Paolo Romano, conseiller régional de Lombardie en Italie, à l’AFP à l’aéroport d’Istanbul.

« Tous les bateaux ont été pris d’assaut par des personnes lourdement armées et ramenés à terre », a déclaré le jeune homme de 29 ans.

Ils nous ont mis à genoux, face contre terre. Et si nous bougions, ils nous frappaient. Ils se moquaient de nous, nous insultaient et nous frappaient. Ils ont utilisé à la fois la violence psychologique et physique.

Une fois en Israël, ils ont été emmenés dans une prison où ils ont été détenus sans pouvoir sortir et sans recevoir d’eau en bouteille, selon son témoignage.

« La pire expérience »

« Ils ouvraient la porte pendant la nuit et nous criaient dessus avec des armes pour nous faire peur », a-t-il ajouté. « Nous avons été traités comme des animaux ».

Le journaliste italien Lorenzo D’Agostino, qui se trouvait aussi à bord de la flottille, a déclaré qu’ils « avaient été kidnappés dans les eaux internationales alors qu’ils se trouvaient à 55 miles [un peu plus de 100 kilomètres, NDLR] de Gaza ».

« J’espère vraiment que cette situation prendra fin rapidement, car la manière dont nous avons été traités est barbare », a-t-il ajouté.

Selon The Guardian, Greta Thunberg a déclaré à des responsables suédois qu’elle avait été détenue dans une cellule infestée de punaises de lit, avec trop peu de nourriture et d’eau.

Iylia Balais, une militante malaisienne de 28 ans, a déclaré que l’interception des bateaux par Israël avait été « la pire expérience » qu’elle ait vécue.

« Nous avons été menottés [les mains dans le dos], nous ne pouvions pas marcher, certains d’entre nous ont été contraints de s’allonger face contre terre, puis on nous a refusé de l’eau et certains d’entre nous n’ont pas reçu de médicaments », a-t-elle déclaré.

Les militants turcs devaient subir des examens médicaux à leur arrivée et comparaître devant le tribunal dimanche pour témoigner, ont déclaré leurs avocats.

La Turquie a dénoncé l’interception de la flottille par Israël comme « un acte de terrorisme » et a annoncé jeudi qu’elle avait ouvert une enquête.

Dans un message publié sur X, le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan a salué les militants comme « des personnes courageuses qui ont donné voix à la conscience de l’humanité » et a déclaré qu’Ankara veillerait à ce que tous ses ressortissants soient rapatriés, sans donner de chiffre global.

https://www.lapresse.ca/international/moyen-orient/2025-10-04/flottille-pour-gaza/nous-avons-ete-traites-comme-des-animaux.php

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Et le délire présidentiel continue et c’est très inquiétant pour la paix sociale…


Chicago et Portland L’administration Trump décrit des villes démocrates comme des « zones de guerre »

(Chicago) L’administration Trump a décrit dimanche Chicago comme une « zone de guerre » justifiant l’envoi de troupes, tandis qu’un juge empêche la Maison-Blanche d’envoyer l’armée dans une autre ville dirigée par l’opposition démocrate.

Publié à 12 h 35

Octavio JONES Agence France-Presse

« C’est une zone de guerre. Sa ville est une zone de guerre et il ment pour que les criminels puissent y entrer et détruire la vie des gens », a déclaré dimanche la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, sur la chaîne Fox News, en se référant au maire de la ville, Brandon Johnson, qui a lui dénoncé des « mesures anticonstitutionnelles ».

La responsable de l’administration Trump a encore relevé que des gangs et cartels et autres « organisations terroristes connues » offraient des primes aux manifestants contre les agents de la police de l’immigration (ICE).

Le président américain Donald Trump a signé samedi un décret pour l’envoi de 300 gardes nationaux à Chicago, dans l’Illinois, afin de « protéger les agents et biens fédéraux », selon la Maison-Blanche.

Cette annonce a été vivement critiquée dans les rangs de l’opposition démocrate, le sénateur de l’Illinois, Dick Durbin, estimant que le « président ne cherche pas à combattre la criminalité, mais à répandre la peur ».

« Ce sont eux qui transforment cette ville en zone de guerre », a renchéri dimanche le gouverneur démocrate de l’Illinois, J.B. Pritzker, sur la chaîne CNN, décrivant de multiples raids et appelant au départ des troupes.

Manifestations à Portland

La mégapole du nord du pays est la cinquième ville démocrate où le président Trump a ordonné le déploiement de la Garde nationale, une mesure jusqu’alors tout à fait exceptionnelle.

Les gardes nationaux ont déjà été déployés ces derniers mois à Los Angeles, Washington et Memphis, à chaque fois malgré l’opposition des responsables locaux.

À Washington, le président américain assure que cela a permis de « nettoyer » la capitale.

« Il y a une guerre contre la criminalité », a plaidé dimanche sur NBC le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, prenant l’exemple de la capitale.

« On y est beaucoup plus sûrs. Avant [le déploiement de troupes], c’était littéralement une zone de guerre », a-t-il dit.

Un déploiement similaire à Portland a toutefois été bloqué samedi à titre temporaire par une juge fédérale.

Des manifestations contre la police de l’immigration ont lieu depuis des mois dans cette grande ville de l’Oregon (nord-ouest des États-Unis).

Mais dans un document de 33 pages, la juge Karin J. Immergut souligne que ces mouvements de protestation ne présentent pas de « danger de rébellion » et peuvent être gérés par les « forces de l’ordre régulières ».

Les fonctionnaires fédéraux ont en conséquence « temporairement interdiction » d’y déployer la Garde nationale, a-t-elle statué. Cette décision expire le 18 octobre.

Le chef de cabinet adjoint de M. Trump, Stephen Miller, a avancé sur X que cette décision constituait une « insurrection » judiciaire.

« Pas d’insurrection »

Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration clandestine une priorité absolue de son second mandat depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier.

Plusieurs manifestations et actions contre la police de l’immigration ont eu lieu dernièrement, notamment dans les villes dites « sanctuaires » telles que Portland ou Chicago, où les migrants en situation irrégulière et menacés d’expulsions sont protégés.

Dimanche, le président américain, qui a dit vouloir mardi utiliser les militaires contre l’« ennemi de l’intérieur », a indiqué, sans preuve, que « Portland est en train de brûler. Il y a des insurgés partout ».

« Il n’y a pas d’insurrection, il n’y a pas de menace pour la sécurité nationale, et il n’y a pas besoin de troupes militaires dans notre grande ville », a rétorqué la gouverneure de l’Oregon, Tina Kotek, avant d’appeler le public à « ne pas mordre à l’hameçon » en s’engageant dans des violences ou des dégradations.

Les gardes nationaux, réservistes de l’armée, sont formés pour intervenir sur des catastrophes naturelles, mais ils peuvent également combattre à l’étranger.

Donald Trump menace d’envoyer des militaires également à New York ou Baltimore, d’autres grandes villes démocrates.

À Chicago, des forces du département de la Sécurité intérieure ont dit samedi avoir été contraintes d’ouvrir le feu sur une automobiliste « armée » qui avait embouti leur fourgon, la blessant.

https://www.lapresse.ca/international/etats-unis/2025-10-05/chicago-et-portland/l-administration-trump-decrit-des-villes-democrates-comme-des-zones-de-guerre.php

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Le fameux plan de Trump est l’ancien plan des Démocrates qui n’ont pas eu le temps de l’implanter…


Analyse Trump place Nétanyahou dans une situation délicate

(Jérusalem) Le plan de paix pour Gaza ne s’est pas déroulé comme le souhaitait le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.

Publié à 7 h 00

David M. Halbfinger The New York Times

Résumé

Lundi, le dirigeant israélien a obtenu du président Donald Trump un plan de paix qui lui promettait une victoire totale, sous la forme d’un message à prendre ou à laisser adressé au Hamas. Le groupe militant devrait libérer tous les otages israéliens restant dans la bande de Gaza dans les 72 heures, déposer les armes et renoncer à tout rôle dans l’avenir du territoire, faute de quoi Israël aurait les mains libres pour poursuivre la destruction du groupe.

Vendredi, en réponse à un nouvel ultimatum de Trump, le Hamas a annoncé qu’il était prêt à libérer tous les otages. Mais il n’a rien dit sur le délai dans lequel il le ferait, a refusé de déposer les armes et a déclaré qu’il souhaitait « discuter des détails » du plan de Trump.

Pour le sénateur Lindsey Graham, un proche allié de Nétanyahou, il s’agissait « en substance d’un rejet par le Hamas » de la proposition du président, a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.

Pour Michael Herzog, ancien ambassadeur de Nétanyahou aux États-Unis, il s’agissait d’un « non déguisé en oui », a-t-il déclaré dans une interview.

Pourtant, Trump a accueilli la déclaration du Hamas comme un « oui » sans réserve. « Sur la base de la déclaration que vient de publier le Hamas, je pense qu’ils sont prêts pour une PAIX durable », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. « Israël doit immédiatement cesser de bombarder Gaza, afin que nous puissions libérer les otages rapidement et en toute sécurité ! »

PHOTO DAVID GUTTENFELDER, THE NEW YORK TIMES

À Tel-Aviv, une femme regardait samedi une horloge comptant les jours de détention des otages israéliens à Gaza.

Le bureau de Nétanyahou a attendu plusieurs heures avant de répondre, après 3 h du matin, heure israélienne, samedi, que le pays était prêt pour la « libération immédiate de tous les otages ». Il n’a fait aucune mention des conditions posées par le Hamas. Il a plutôt renvoyé au plan de paix de Trump, affirmant qu’Israël coopérerait avec la Maison-Blanche « pour mettre fin à la guerre conformément aux principes énoncés par Israël, qui sont conformes à la vision du président Trump ».

La perspective d’un retour des otages et d’une fin de la guerre a ravivé les espoirs en Israël et à Gaza samedi, après près de deux ans de conflit brutal et de dévastation.

La fin des opérations militaires ?

Nétanyahou se trouve désormais pris en étau entre les préoccupations politiques nationales et les pressions géopolitiques exercées par Trump et les nations musulmanes et arabes du Moyen-Orient. Partout dans le monde, les pays ont salué les développements de vendredi soir comme si la paix avait déjà été instaurée.

« Il se retrouvera face à un monde entier qui l’applaudit, et il devra expliquer pourquoi il s’y oppose », a déclaré Eran Etzion, ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale sous trois autres premiers ministres israéliens et haut responsable des affaires étrangères au début du mandat de Nétanyahou.

Dans un discours télévisé samedi soir, Nétanyahou n’a pas rejeté la proposition de négociation du Hamas. Il a plutôt clairement exprimé son souhait de limiter ces pourparlers à quelques jours seulement et son intention de conserver la possibilité de revenir à l’action militaire au cas où le Hamas refuserait de déposer les armes.

Pourtant, l’appel lancé par Trump à l’armée israélienne pour qu’elle se retire immédiatement – avec des négociations entre Israël et le Hamas à la clé – n’a pas pu être bien accueilli par le premier ministre, a déclaré M. Etzion.

Ces négociations se dérouleront dans le cadre d’un cessez-le-feu, ce qui va à l’encontre des plans de Nétanyahou. Nétanyahou voulait que tout cela se passe sous la pression militaire israélienne.

Eran Etzion, ancien chef adjoint du Conseil national de sécurité israélien

Le revirement de situation vendredi soir risquait également de menacer la coalition gouvernementale de Nétanyahou. Ses partenaires de droite avaient déjà été informés, par la proposition faite lundi par Trump, qu’ils devraient abandonner leur rêve de forcer les Palestiniens à quitter définitivement Gaza, permettant ainsi aux Israéliens de s’installer dans l’enclave côtière et de l’annexer. À présent, on leur disait en substance que le Hamas ne disparaîtrait pas après tout et pourrait même refuser de désarmer.

« Je ne vois pas comment ses partenaires de coalition peuvent accepter cela », a déclaré Shira Efron, analyste politique israélienne au groupe de réflexion Rand Corp.

« Si Nétanyahou veut présenter cela comme une réussite, il peut le faire », a-t-elle ajouté, en soulignant que le plan Trump mettrait fin à la guerre, permettrait le retour des otages, remplacerait le Hamas par une autre entité pour gouverner Gaza et inciterait les nations arabes et musulmanes à contribuer à la stabilisation et à la reconstruction de l’enclave.

« Mais ses partenaires espéraient une autre issue, a déclaré Mme Efron. Une issue irréaliste. »

« Ce n’est pas encore fini »

Ce qui est réaliste, bien sûr, est loin d’être certain. Aussi encourageantes que puissent paraître les premières déclarations du Hamas et d’Israël pour ceux qui souhaitent désespérément la fin de la guerre, de nombreux obstacles potentiels se dressent sur le chemin, selon les analystes, notamment des manœuvres dilatoires et des flambées de violence.

« Ce n’est pas encore fini », a déclaré Eyal Hulata, qui était conseiller à la sécurité nationale d’Israël sous le premier ministre Naftali Bennett et qui est aujourd’hui membre de la Fondation pour la défense des démocraties, un groupe de réflexion.

Ce qui inquiétait le plus M. Hulata, a-t-il déclaré, était la possibilité que le Hamas et M. Nétanyahou ne fassent que jouer la comédie, adaptant leurs déclarations « pour apaiser les exigences du président Trump », mais sans « aucune intention de faire ce qu’il faut ».

Pourtant, certains osaient espérer, et pas seulement la fin de la guerre à Gaza.

M. Etzion a fait valoir que M. Nétanyahou était devenu tellement isolé sur la scène internationale qu’il était désormais possible d’envisager un Israël post-Nétanyahou et même la renaissance d’un processus de paix plus large avec les Palestiniens.

Il a déclaré qu’il existait « un climat régional et international, voire potentiellement un climat interne palestinien », propice à un renouveau du processus politique. « Rien n’est facile, mais c’est possible, si nous parvenons à un cessez-le-feu. »

Cet article a été publié dans le New York Times.

Lisez la version originale (en anglais ; abonnement requis)

https://www.lapresse.ca/international/moyen-orient/2025-10-05/analyse/trump-place-netanyahou-dans-une-situation-delicate.php

Le premier ministre français a déjà démissionné

J’aimerais me réjouir, mais ce dossier est tellement lourd et si hypothéqué qu’on est encore loin de la paix durable. Mais bon donnons une chance au coureur.


https://www.lapresse.ca/international/moyen-orient/2025-10-08/cessez-le-feu-a-gaza/la-fin-du-cauchemar.php

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> Presque deux ans jour pour jour après l’attaque terroriste du Hamas, après 1219 victimes israéliennes, plus de 65 000 morts et 48 personnes encore prises en otage à Gaza, l’espoir renaît. Sous l’impulsion de Donald Trump, Israël et le Hamas se sont entendus sur un cessez-le-feu, sur la libération des otages et de prisonniers palestiniens.

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Ce ne sera pas pour cette année puisque le Nobel de la Paix vient d’être attribué
https://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/2025-10-10/nobel-de-la-paix/l-opposante-venezuelienne-maria-corina-machado-recoit-le-prix.php


Accord entre Israël et le Hamas Le « Nobel » de Trump


Yves Boisvert La Presse

](https://www.lapresse.ca/auteurs/yves-boisvert)

Pas que Donald Trump le mérite. Mais on en a vu obtenir le prix Nobel de la paix pour moins que ça.

Publié à 5 h 00

Trump n’a pas mis fin à « sept guerres », comme il le prétend. Mais l’accord de paix entre Israël et le Hamas porte son empreinte. Pour une fois, il ne ment pas s’il s’en vante.

Un accord négocié de la manière la plus bizarre, par l’entremise de son gendre Jared Kushner et de son envoyé spécial Steve Witkoff, un de ses anciens avocats devenu milliardaire de l’immobilier, sans la moindre expérience dans les relations internationales.

Mais un accord tout de même.

Fragile, sans doute. Le Hamas a promis la libération des otages, morts ou vifs. Mais ce groupe terroriste qui a juré la destruction d’Israël se désarmera-t-il vraiment ? Le gouvernement extrémiste de Benyamin Nétanyahou, considéré comme un criminel de guerre par la Cour pénale internationale, n’attend qu’une excuse pour poursuivre son opération de vengeance militaire, qui a fait des dizaines de milliers de morts civiles, semé la ruine et la famine.

Il n’empêche que l’accord a été signé, voté même jeudi soir par le gouvernement de l’État hébreu.

Qui aurait pu prévoir un tel retournement ?

Après les protestations timides de Joe Biden face à l’opération militaire israélienne à Gaza, le monde a vu Donald Trump offrir une carte blanche et un sauf-conduit à Nétanyahou. À part quelques petits reproches, Trump a autorisé, sinon approuvé, tout ce que le gouvernement d’extrême droite israélien a entrepris.

Les États-Unis, tous présidents confondus, ont toujours été le plus proche allié d’Israël. Mais en Donald Trump, Nétanyahou avait trouvé un soutien qui semblait dépasser de loin le soutien militaire et politique. La porte était apparemment ouverte aux vues colonisatrices des nationalistes religieux israéliens et au nettoyage ethnique d’une « Palestine » qui à leurs yeux n’a jamais existé et ne doit jamais vivre.

Le plan de « Riviera » proposé par Trump avec dessins à l’appui, l’hiver dernier, était ni plus ni moins un nettoyage ethnique. Même Nétanyahou n’en demandait pas tant.

Jusqu’au 9 septembre, donc, tout semblait aller pour le mieux, du point de vue du gouvernement Nétanyahou. Les Américains s’étaient enfin décidés à bombarder les sites nucléaires iraniens – avant que Tsahal le fasse. Un coup dur pour le régime iranien, grand financier du terrorisme anti-israélien dans la région.

Le Hamas avait été mis à genoux. Le Hezbollah libanais, après une opération israélienne aussi brillante que meurtrière, avait été décapité – Nétanyahou a d’ailleurs remis à Trump un téléavertisseur en or, symbole de ce coup des services secrets.

Puis vint l’attaque militaire israélienne à Doha, au Qatar, visant les leaders du Hamas, le 9 septembre. Non seulement l’armée a raté ses cibles, mais elle a déclenché une suite d’évènements politiques imprévus.

Peut-être dira-t-on un jour les vertus géopolitiques de la corruption ?

C’est un fait en tout cas que le Qatar, cette petite monarchie de trois millions d’habitants, a offert l’hiver dernier à Trump un avion Boeing d’une valeur de 400 millions (US, bien sûr). Un simple cadeau, sans rien demander en retour !

La Trump Organization était aussi très excitée en avril d’annoncer dans l’émirat la construction d’un terrain de golf, avec développement immobilier de luxe à la clé.

Ça crée des liens…

Est-ce que pour autant la paix sera durable ? Il faudrait être naïf ou cinglé pour l’affirmer. Ce gouvernement israélien, qui inclut des extrémistes religieux fanatiques, a juré qu’il n’y aurait jamais d’État palestinien, ce qui est une condition pour une paix durable. Le Hamas, de son côté, n’a pas renoncé à son idéologie antisémite nihiliste.

Mais du moins, il y a un accord. Les otages encore en vie seront remis à leurs proches. Les armes vont se taire un temps. Et peut-être qu’un semblant de vie normale pourra reprendre.

Et Donald Trump aura le droit de s’en vanter.

https://www.lapresse.ca/international/chroniques/2025-10-10/accord-entre-israel-et-le-hamas/le-nobel-de-trump.php

https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2025-10-09/bande-de-gaza/les-prochaines-48-heures-seront-cruciales-pour-la-paix-estime-carney.php

la guerre à Portland, Oregon :wink:

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Pendant ce temps en France

J’imagine que personne ne veut la job

:woman_shrugging:t2:

Emmanuel Macron a reconduit vendredi soir Sébastien Lecornu comme premier ministre, quatre jours après sa démission, a annoncé la présidence française dans un communiqué, sans aucune autre précision, après de longues tractations pour sortir la France de l’impasse politique.

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Imaginez être forcé à garder sa job :sweat_smile:

Trump annonce des droits de douane supplémentaires de 100 % contre la Chine | Radio-Canada Trump annonce des droits de douane supplémentaires de 100 % contre la Chine

Le président américain Donald Trump dans le bureau ovale, le 10 octobre 2025.

Photo : Reuters / Kent Nishimura

Publié à 17 h 05 HAEMis à jour à 18 h 17 HAE

Le président des États-Unis Donald Trump a annoncé des droits de douane supplémentaires de 100 % contre la Chine, s’ajoutant à ceux déjà en vigueur, à partir du 1er novembre au plus tard.

De plus, le leader républicain a annoncé que des restrictions sur l’exportation de logiciels stratégiques vers la Chine s’appliqueraient à la même date.

Le président américain dit réagir à la posture commerciale extraordinairement agressive adoptée par Pékin, après que la Chine a restreint les exportations de terres rares nécessaires à l’industrie américaine.

Le président a indiqué d’une première part qu’il ne semble y avoir aucune raison de rencontrer le dirigeant chinois Xi Jinping dans le cadre d’un prochain voyage prévu en Corée du Sud, ajoutant par la suite qu’il pourrait tout de même le rencontrer.

Chose certaine, leur rencontre n’a pas, pour l’heure, été officiellement annulée.

Le géant asiatique est le premier producteur mondial de terres rares, ces matériaux indispensables aux industriels, et Washington l’accusait déjà d’abuser de cette position dominante.

La chine domine en effet le marché des terres rares avec 70 % de l’exploitation minière et 93 % de la production d’aimants permanents fabriqués à partir de ces terres, qui sont essentiels pour les produits de haute technologie et l’armée.

Les nouveaux contrôles annoncés jeudi par Pékin concernent l’exportation des technologies liées à l’extraction et la production de ces matériaux, selon un communiqué du ministère chinois du Commerce.

Cela a été une vraie surprise, a admis le président américain.

De nombreuses autres contre-mesures sont également à l’étude, a aussi indiqué le président sur son réseau social Truth Social.

L’ambassade de Chine à Washington n’a pas répondu à la demande de commentaires de l’Associated Press.

L’enjeu de l’accès aux terres rares

Les États-Unis et la Chine se disputent l’avantage dans les négociations commerciales depuis l’imposition, par la Chine, de droits portuaires de rétorsion aux navires américains. Les taxes à l’importation annoncées en début d’année ont déclenché une guerre commerciale entre les deux plus grandes économies mondiales.

Les deux pays ont convenu de réduire les droits de douane après des négociations en Suisse et au Royaume-Uni, mais les tensions persistent, la Chine continuant à restreindre l’accès des États-Unis aux terres rares difficiles à extraire, nécessaires à un large éventail de technologies américaines dont la construction d’avions.

Pékin exigerait des entreprises étrangères qu’elles obtiennent une autorisation spéciale pour expédier ces éléments métalliques à l’étranger.

Elle a également annoncé jeudi des exigences en matière d’autorisation pour les exportations de technologies utilisées dans l’extraction, la fusion et le recyclage des terres rares, ajoutant que toute demande d’exportation de produits utilisés dans des biens militaires serait rejetée.

La Chine a ajouté cinq nouveaux éléments ainsi que des dizaines de technologies de raffinage à sa liste de contrôle des restrictions à l’exportation.

Trump a déclaré que la Chine devenait très hostile et qu’elle tenait le monde en otage en limitant l’accès aux métaux et aux aimants utilisés dans l’électronique, les puces informatiques, les lasers, les moteurs à réaction et d’autres technologies.

Les actions américaines en chute libre

Le calme qui régnait depuis des mois à Wall Street a volé en éclat et les actions américaines ont plombées à la menace du président faite plus tôt pendant la journée. Le S&P 500 a chuté de 2,7 %, le Dow Jones a glissé de 1,90 % et l’indice Nasdaq a reculé de 3,56 %; ce fut la pire journée du marché depuis avril. Les actions étaient pourtant en passe d’enregistrer une légère hausse dans la matinée.

Le déclenchement d’une guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, alimentée par des droits de douane, a d’abord fait trembler l’économie mondiale face à la possibilité d’un effondrement du commerce international. Trump a imposé des droits de douane totalisant 145 % sur les produits chinois, et la Chine a riposté en imposant des taxes à l’importation de 125 % sur les produits américains.

Ces taxes étaient si élevées qu’elles constituaient un blocus commercial entre les deux pays. Cela a conduit à des négociations qui ont permis de réduire les droits de douane imposés par le gouvernement américain à 30 % et ceux imposés par la Chine à 10 %, afin que d’autres discussions puissent avoir lieu.

Or, des divergences persistent concernant l’accès des États-Unis aux terres rares chinoises, les restrictions américaines sur la capacité de la Chine à importer des puces informatiques de pointe, les ventes de soja américain, de soja cultivé aux États-Unis et une série de droits portuaires réciproques imposés par les deux pays.

La trêve commerciale qui a volé en éclats vendredi devait durer jusqu’au 10 novembre.

À lire aussi :

Avec les informations de Associated Press, Reuters et Agence France-Presse

La grenouille… l’homme qui a parti le tout à Portland :frog:

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C’est vraiment à la base que la protestation contre les mesures Trumpistes pourraient être vraiment efficaces. Un mouvement de fond venant de la population, qui prendrait de l’ampleur et qui ferait boule de neige dans tous les USA. D’ailleurs son ton ludique le rend naturellement populaire, mais sur le fond il pourrait réussir à renverser les décisions anti-démocratiques du gouvernement central. Ces dernières minent actuellement les droits et les libertés de ce pays (dont l’information et la presse) qui glisse dans une dérive autocratique jamais vue auparavant.

Dans un deuxième temps les Democrats pourraient récupérer cette force rassembleuse et commencer à réagir vigoureusement face aux assauts répétés du président Trump, et notamment mieux se positionner pour les prochaines élections de mi-mandat en 2026.