Ailleurs dans le monde - Politique et économie

Pourquoi parle-t-on maintenant de la rencontre de Munich de 1938?

La leçon qu’on a tirée des événements de 1938, c’est qu’il ne faut jamais négocier avec des régimes agressifs. Négocier avec un régime agressif, c’est juste gagner un peu de temps pour le même résultat.

Une citation de Carl Bouchard, professeur au Département d’histoire de l’Université de Montréal

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Politisation des forces armées » Cinq anciens secrétaires à la Défense dénoncent Trump

PHOTO EVELYN HOCKSTEIN, ARCHIVES REUTERS

L’ancien secrétaire à la Défense Lloyd Austin

(Washington) Cinq anciens secrétaires américains à la Défense s’inquiètent d’une « politisation » de l’armée par le président Donald Trump après le limogeage de plusieurs chefs militaires, et exhortent le Congrès à intervenir, dans une lettre ouverte publiée jeudi.

Publié hier à 21 h 50

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Agence France-Presse

Donald Trump a annoncé la semaine dernière le remplacement du chef d’état-major, le général Charles Brown, moins de deux ans après le début de son mandat de quatre ans. Son secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ensuite exprimé l’intention de remplacer plusieurs hauts responsables militaires.

PHOTO WOJTEK RADWANSKI, AGENCE FRANCE-PRESSE

Pete Hegseth, le secrétaire américain à la Défense choisi par l’administration Trump

« Nous sommes profondément alarmés par les récents limogeages par le président Trump de plusieurs importants chefs militaires », déclarent dans une lettre au Congrès les anciens secrétaires William Perry, Leon Panetta, Chuck Hagel, James Mattis et Lloyd Austin, qui ont servi sous des administrations démocrates.

Nous écrivons pour exhorter le Congrès des États-Unis à demander à M. Trump de rendre des comptes pour ses actions inconsidérées et exercer ses responsabilités constitutionnelles », expliquent-ils, demandant aux parlementaires d’organiser des auditions pour obtenir des explications de l’administration Trump.

Ces limogeages « soulèvent des questions troublantes sur le désir de l’administration de politiser les forces armées et de supprimer les restrictions juridiques au pouvoir du président », soulignent les cinq anciens secrétaires.

« Les États-Unis ne peuvent pas se permettre de laisser les forces armées être contaminées par la politique partisane et détournées de leur mission fondamentale de défense de la nation », insistent-ils.

L’administration Trump assure que le choix de la haute hiérarchie militaire est une prérogative présidentielle largement utilisée par les prédécesseurs du républicain.

Mais ses détracteurs, dont les cinq ex-secrétaires à la Défense, font valoir que ce remaniement n’a été accompagné d’aucune justification concernant les compétences ou les actions des officiers en question.

Un juge ordonne l’annulation des licenciements massifs de fonctionnaires

Un juge a ordonné jeudi au gouvernement des États-Unis d’annuler les licenciements massifs qui font partie du plan de Donald Trump et d’Elon Musk visant à réduire les effectifs de l’État fédéral, ont rapporté des médias américains. Sa décision ordonne au Bureau de direction et du budget (OMB) de retirer les directives envoyées à un certain nombre d’agences fédérales, qui ont entraîné le licenciement de milliers d’employés. L’OMB « n’a pas le pouvoir […] d’embaucher et de licencier des employés d’une autre agence », ce pouvoir revenant « aux agences elles-mêmes », a estimé le juge fédéral William Alsup, lors d’une audience à San Francisco, selon le Washington Post. Cette décision constitue un nouveau revers judiciaire pour Donald Trump, qui a multiplié les actions contestées devant les tribunaux depuis son retour au pouvoir en janvier.

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Complètement disjoncté ce M. Trump…

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C’est très inquiétant ce qui se passe avec Trump et son équipe à la Maison Blanche. Le parti pris du gouvernement américain pour Poutine est inconcevable, scandaleux et hyper dangereux pour le monde. Trump, comme à sa détestable habitude, contribue à diviser tout le monde et à semer la chaos partout où il passe. C’est sûr que s’il joint ses forces avec la Russie, il pourra faire chanter les démocraties européennes et menacer sérieusement l’équilibre fragile de la planète. Tout dans son comportement laisse présager un conflit voulu qui pourrait rapidement dégénérer comme il l’a dit lui-même en troisième guerre mondiale, mais par pour les raisons qu’il évoque, mais par complicité avec Poutine.

L’armée américaine ne peut pas faire le jeu de Trump. Elle doit intervenir pour arrêter ce fou furieux prêt à détruire le monde par pure cupidité. :rage:

“Le monde libre a besoin d’un nouveau leader”, dit Kallas

La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, a promis vendredi de rester aux côtés de Kiev et a remis en question le leadership américain en Occident.

“Aujourd’hui, il est devenu clair que le monde libre a besoin d’un nouveau leader. C’est à nous, Européens, de relever ce défi”, a écrit Mme Kallas sur les réseaux sociaux.

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Ce que Trump propose ici à l’Ukraine n’est pas même un traité de paix. C’est une demande de remboursement unilatéral. Ensuite, de « la diplomatie ».

Tout ce que Donald Trump avait à offrir au président de l’Ukraine, c’est un « deal » dans lequel ce pays martyrisé devrait céder des droits miniers aux États-Unis.

C’est vrai que l’Ukraine n’a pas de bonne carte dans son jeu, comme dit Trump. C’est pourquoi Zelensky était prêt à céder des droits miniers. Mais en échange, il voulait une protection militaire américaine. C’est pourquoi il a demandé à voir Trump : en désespoir de cause. Et pour plaider sa cause devant le public américain…

« Ou bien vous allez signer l’entente, ou bien on sort, a dit Trump. Et si on sort, vous allez continuer à vous battre et je ne crois pas que ce sera joli. »

Traduction : vous cédez vos ressources ou on vous laisse crever.

Comprenons que tout ceci est une mise en scène. Le but est de mettre la pression maximale sur Zelensky pour lui extorquer l’accès aux minéraux, pendant que les Russes continuent leur offensive. C’est aussi de montrer aux électeurs qu’on a englouti des milliards pour un ingrat qui ne veut pas vraiment faire la paix. La preuve : il est contre la diplomatie ! Et venir tenir tête au président ? Dans son bureau ?

Il y a tout juste deux ans, le même Graham se réjouissait du mandat d’arrestation lancé contre Poutine par la Cour pénale internationale. « Pardonner les crimes de guerre de Poutine causerait des dommages irréparables à l’État de droit. »

Quand on pense que Roosevelt recevait Churchill dans ce même bureau, pour défendre la liberté face aux nazis. Quatre-vingts ans plus tard, le président des États-Unis n’est intéressé qu’à une chose : faire un deal sur le dos d’une nation défaite*

Sans le moindre égard pour cet homme qui a symbolisé la résistance contre la tyrannie. Sans même mettre en valeur son courage. La valeur de son combat. Trump lui a plutôt infligé son ignorance de l’histoire et lui a reproché de jouer avec la « troisième guerre mondiale ».

Pendant ce temps, l’artillerie russe pilonne son pays.

Le « leader du monde libre » est aux abonnés absents dans cette Maison-Blanche sans éthique, où les idéaux, les principes et les alliés sont trahis un peu plus chaque jour.

À voir le comportement de Donald Trump, il faudrait peut-être remplacer l’aigle par le vautour comme emblème des États-Unis.

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Avec l’imposition – de nouveau confirmée – de droits de douane de 25 % sur les exportations, on est face à l’exemple le plus évident du retour à la loi du plus fort. D’autant que les deux raisons invoquées par le président Trump, l’immigration illégale et le trafic de fentanyl, sont de toute évidence des prétextes, du moins dans le cas du Canada.

Vues de l’Europe, les craintes par rapport au retour de la loi du plus fort se manifestent de deux façons.

D’abord sur le plan militaire. L’OTAN intimait, il y a encore peu de temps, à chaque pays membre de dépenser 2 % de son PIB pour la défense. Or, les pays européens craignent maintenant que les États-Unis ne volent pas à leur défense s’ils étaient attaqués par la Russie.

Un pays de première ligne comme la Pologne doit maintenant consacrer 4,7 % de son PIB pour sa défense, une contribution qui a presque doublé depuis 2013.

Même des pays qui disposent de la dissuasion nucléaire (la France et le Royaume-Uni) augmentent leurs dépenses militaires. La France songe à les faire passer de 2,1 à 5 % de son PIB. Le nouveau gouvernement britannique Keir Starmer veut les faire passer de 2,3 à 2,5 % du PIB d’ici deux ans.

Enfin, il y a les pressions politiques de l’administration Trump qui ont causé un énorme malaise, il y a quelques semaines. À la Conférence de Munich sur la sécurité, il y a deux semaines, le vice-président américain J.D. Vance s’en est pris à ses alliés européens.

M. Vance ne s’en cache pas, il appuie des partis considérés comme d’extrême droite en Europe, tel le parti Alternative pour l’Allemagne (Alternative für Deutschland), qualifié de néonazi.

Le problème, c’est qu’on finit à s’habituer à tout et qu’on trouve de plus en plus normal – « c’est du Trump, ce n’est pas grave, il est comme ça » – ce qui est tout simplement un retour à la loi du plus fort. Et la fin d’un ordre international fondé sur des règles qui a pourtant bien servi l’Europe et le monde depuis 1945. Et pour le Canada en particulier, ce serait une bien mauvaise nouvelle. LP

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Ébranlés par le rapprochement entre Washington et Moscou et sonnés par les virulentes attaques dont M. Zelensky a fait l’objet vendredi en mondovision à la Maison-Blanche, les alliés de Kyiv ont tenté dimanche de resserrer les rangs.

Kyiv exige notamment des garanties de sécurité en cas de cessez-le-feu, que Washington a jusqu’à présent refusé de lui accorder.

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L’administration Trump sape un programme essentiel, soutenu par les deux côtés [la gauche et la droite, NDLR] et conçu pour apporter un haut débit fiable et abordable à des dizaines de millions d’Américains – et elle le fait juste pour remplir les poches déjà bien remplies d’Elon Musk », s’insurge le militant dans un communiqué publié mardi.

L’homme le plus riche au monde, propriétaire et/ou dirigeant de plusieurs grandes entreprises (Tesla, SpaceX, la maison mère de Starlink, et X, entre autres), s’est vu confier une mission de réforme de l’appareil fédéral par Donald Trump.

Le président lui a donné carte blanche pour tailler dans les budgets, même s’ils ont été approuvés par le Congrès.

L’association Free Press défend notamment l’accès à internet pour tous et la liberté de la presse.

Selon une de ses enquêtes sur un précédent programme d’accès à internet en zone rurale, créé sous le premier gouvernement Trump, « Starlink avait cherché à obtenir des subventions pour apporter une connexion à des stationnements inoccupés […], ainsi qu’à des zones urbaines déjà desservies par d’autres fournisseurs ».

En 2023, le régulateur américain des télécoms, la FCC, avait rejeté la demande de Starlink pour près de 900 millions de dollars de subventions, l’entreprise ayant échoué à montrer qu’elle répondrait aux exigences de service requises.

« Nous avons besoin d’infrastructures durables, pas de délits d’initiés », a encore assené Craig Aaron.

Le département du Commerce n’a pas réagi à une sollicitation de l’AFP dans l’immédiat.

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Je crois que l’on peut commencer à questionner sérieusement les capacités mentales du président et la justesse de son jugement, qui laisse entendre qu’il n’est pas vraiment apte à gouverner. Une chose est sûre cet homme est profondément instable, il démontre de la confusion et une recherche de contentieux que l’on pourrait clairement associer à la quérulence. ( Tendance pathologique à rechercher les querelles, à revendiquer la réparation d’un préjudice subi, réel ou imaginaire.)

Dans un autre ordre d’idées, on ne peut pas être surpris de conflits internes avec tous les égos incompétents du cabinet de Trump, avides d’argent et de pouvoir, après seulement quelques semaines de ce gouvernement.

Résumé

Réunion du cabinet Pas de dispute entre Musk et Rubio, assure Trump

PHOTO KENT NISHIMURA, REUTERS

Plusieurs médias américains ont fait état de frictions entre Elon Musk et des responsables de l’administration Trump, qui jugent ses méthodes trop brutales et s’irritent de le voir empiéter sur leurs compétences.

(Washington) « Il n’y a pas eu d’affrontement. J’étais là », a lancé Donald Trump vendredi à un journaliste qui l’interrogeait sur un article du New York Times, faisant état d’une dispute entre Elon Musk et le chef de la diplomatie Marco Rubio.

Publié à 17 h 07

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Agence France-Presse

Le multimilliardaire, chargé de faire fondre de manière drastique les effectifs de l’administration fédérale, et le secrétaire d’État « s’entendent merveilleusement bien », a assuré le président américain.

Le New York Times rapporte que les deux hommes se sont vivement accrochés jeudi pendant une réunion du cabinet.

Le patron de Tesla et SpaceX aurait accusé le chef de la diplomatie de n’avoir encore licencié « personne ».

Le secrétaire aurait mis en avant pour se défendre le départ volontaire de nombreux fonctionnaires de son administration, avant de demander de manière sarcastique, toujours selon le grand quotidien américain, si Elon Musk voulait qu’il les réembauche afin de pouvoir les licencier de manière plus spectaculaire.

Selon le New York Times, Donald Trump a alors pris la défense du secrétaire d’État, lors de cette réunion convoquée à la hâte – aux États-Unis, le cabinet se réunit rarement.

PHOTO CRAIG HUDSON, ARCHIVES REUTERS

Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio

Le journal rapporte aussi un échange tendu entre le secrétaire aux Transports Sean Duffy et Elon Musk, qui pilote une mission extragouvernementale de réduction de la dépense publique appelée Doge (Department of Government Efficiency).

Le secrétaire aurait ainsi accusé l’homme le plus riche du monde de vouloir renvoyer des contrôleurs aériens, et l’homme d’affaires aurait assuré qu’il s’agissait d’un « mensonge ».

Donald Trump aurait mis fin à l’échange en demandant de recruter les contrôleurs aériens au sein du prestigieux Massachusetts Institute of Technology, l’un des établissements de recherche les plus pointus du monde, pour s’assurer qu’il s’agisse de « génies ».

Le New York Times relève aussi qu’Elon Musk avait mis un costume et une cravate, abandonnant le t-shirt noir et la casquette qu’il arborait lors de récentes apparitions à la Maison-Blanche.

Après cette réunion du cabinet, le président américain a fait savoir qu’il réunirait ainsi son administration avec Elon Musk toutes les deux semaines, et a appelé à manier le « scalpel » et non « la hache » pour renvoyer des fonctionnaires fédéraux.

Dans un message sur Truth Social, il a écrit : « Il est très important que nous réduisions les effectifs jusqu’au niveau voulu, mais il est aussi important de garder les gens les meilleurs et les plus qualifiés ».

Rien que depuis le début de la semaine, les annonces et projets de coupes d’effectifs se sont succédé : entre 40 000 et 50 000 au fisc, plus de 70 000 au département des Anciens combattants, démantèlement rapporté par les médias américains du département de l’Éducation, etc.

Plusieurs médias américains ont fait état de frictions entre Elon Musk et des responsables de l’administration Trump, qui jugent ses méthodes trop brutales et s’irritent de le voir empiéter sur leurs compétences.

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Il y a beaucoup de confusion volontaire là-dedans. On assiste vraiment à une grosse sitcom. Ces gens-là s’haïssent tous autant les uns que les autres. Ils ont fait un deal avec le diable pour pourvoir ne pas perdre la face, mais cet article est un exemple des craques qui commencent à appraraître. Trump a besoin de Musk parce qu’il peut le sortir de la merde avec son argent. Tout le monde qui les cottoye disens que les deux ne peuvent pas se sentir. Musk a besoin de Trump parce qu’il ne peut pas être président et il a besoin que l’état oublie quelque unes de ses magouilles. Sans oublier qu’il s’est rendu riche grâce à de généreuses subventions et qu’il a un profond mépris de tout ce qui n’est pas riche. Les deux ont besoin de Wahsington parce qu’ils avaient une tonne de poursuites sur leur dos et que prendre le gouvernement, c’était le seul moyen de s’en sortir. Trump essaie de faire un show avec les renvois pour satisfaire les MAGA extrémiste et les miliardaires qui le payent, c’est pour ça que les républicains veulent le garder comme président. Jaimais ils n’auraient eu autant d’“exposure”. Les Républicains commencent à avoir de la difficulté à suporter ces deux hommes parce que leurs constituants leur mettent de la pression d’oû les relectures assez boiteuses des événements. J’ai l’impression que les élus mettent de la pression pour que le président orange respecte la décision des cours. Trump droit donc trouver une porte de sortie. Les crises qu’il provoque, comme le fantanyl, c’est que ça fait un bon show et que certains de ses partisans qui veulent être nomé juges ont trouvés que Trump pouvait amasser plus de pouvoir en état d’urgence. Tout est pensé pour faire un gros show.

C’est son deuxième mandant, ses conseillers et les milliardaires qui sont plus riche et plus rusés que lui ont compris que ce gars-là est prêt à tout. J’ai l’impression que c’est pour ça que c’est pire et bien plus sombre cette fois-ci.

L’article original du New York Times

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Mr. Rubio had been privately furious with Mr. Musk for weeks, ever since his team effectively shuttered an entire agency that was supposedly under Mr. Rubio’s control: the United States Agency for International Development. But, in the extraordinary cabinet meeting on Thursday in front of President Trump and around 20 others — details of which have not been reported before — Mr. Rubio got his grievances off his chest

Mr. Musk was not being truthful, Mr. Rubio said. What about the more than 1,500 State Department officials who took early retirement in buyouts? Didn’t they count as layoffs? He asked, sarcastically, whether Mr. Musk wanted him to rehire all those people just so he could make a show of firing them again. Then he laid out his detailed plans for reorganizing the State Department.

Résumé

Le monde est face à un président hors la loi

PHOTO BEN CURTIS, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

La Maison-Blanche, jeudi

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Yves Boisvert La Presse

](La Presse | Yves Boisvert)

Six semaines plus tard, il faut réaliser qu’on n’est pas devant un « style » de président différent. C’est la nature même de la présidence qui est en cause. Et donc de ce que représentent les États-Unis dans le monde.

Publié à 5 h 00

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Ce n’est pas l’idéologie de Donald Trump qui le distingue de tous ceux qui l’ont précédé depuis 250 ans.

C’est la nature même de la présidence américaine qui a changé profondément. J’ai parlé de l’installation progressive d’une présidence criminelle. Chaque jour nous en rapproche.

Le monde est face à une présidence hors la loi. Donald Trump ne se sent lié ni par les lois internes ni, encore moins, par les engagements internationaux de son pays.

L’affaire des droits de douane montre qu’il ne respecte pas sa propre signature. Mais c’est bien plus qu’une guerre commerciale que veut amorcer Donald Trump. C’est l’intégrité même du territoire canadien qui est remise en question.

Après le Telegraph de Londres la semaine dernière, le New York Times faisait état vendredi de menaces du président américain au sujet de la frontière canado-américaine. Dans ses conversations privées avec Justin Trudeau, Trump remet en question la validité du traité de 1908 fixant la frontière entre les deux pays.

C’est tout à fait cohérent avec son projet d’annexion du Canada comme « 51e État » par la force économique.

S’il y a un principe sacré en droit international, c’est bien celui de l’intégrité territoriale. L’autre étant celui de l’égalité juridique entre États souverains. Si deux pays se disputent sur une frontière, ils peuvent en référer à la Cour internationale de justice.

Ou faire comme la Russie, violer les traités, faire fi du droit international et s’emparer de territoires par la force.

Si l’Europe a connu sa plus longue période de paix depuis 1945, c’est parce que l’on a respecté un certain État de droit. Ce qui inclut l’interdiction d’agrandir son territoire par la force. Mais aussi la menace d’utilisation de la force.

Les guerres commencent souvent par la remise en question des frontières. C’est un prétexte classique : un État veut redresser une injustice passée et reconquiert ce qu’on lui a « volé ».

Incroyablement, Donald Trump est en train de bâtir le récit des États-Unis comme « victimes » du Canada.

Incroyablement, puisque sur 8891 km, cette frontière est la plus longue et la plus paisible entre États.

Nos grands-pères se sont battus côte à côte sur les plages de Normandie. Des soldats canadiens sont morts pour avoir participé à la coalition de l’OTAN contre les talibans après l’attaque du 11 septembre 2001 sur les États-Unis.

Et ce pays ne serait plus notre allié tout d’un coup ? Pour un oui ou pour un non ?

« La seule clarté, c’est qu’il [Trump] a dit à de multiples reprises que son but, c’est de faire s’écrouler l’économie canadienne pour ensuite pouvoir parler d’annexion », a dit Justin Trudeau après son discours historique de mardi.

Ce n’est plus seulement une alliance qui meurt. C’est un ennemi qui naît.

Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier un pays hostile, menaçant votre territoire.

L’Europe est en train d’absorber la même tragique réalité.

À l’interne, Donald Trump fait fi aussi des lois et de la Constitution. Quand les juges accordent des injonctions, il les attaque. Elon Musk commence à faire campagne pour la destitution de juges qui ont rendu des décisions lui déplaisant.

L’atmosphère de menace est tellement lourde que le Barreau américain a produit une lettre pour dénoncer l’attaque tous azimuts contre l’État de droit, des juges aux procureurs.

Trump a installé ses avocats personnels aux postes-clés du département de la Justice. La procureure générale, Pam Bondi, a dit qu’elle allait débusquer les procureurs qui « détestent » Donald Trump et les remplacer. Comprendre : ceux ayant participé aux dossiers impliquant Trump ou les insurgés du 6 janvier 2021. Déjà, des procureurs d’expérience ont été démis, d’autres forcés de démissionner. Les « juges-avocats-généraux » de l’armée, de la marine et des forces de l’air ont été limogés sans raison. Ce sont eux qui valident la légalité des actions de l’armée et entreprennent des poursuites contre les militaires délinquants.

Cette mainmise partisane de la Maison-Blanche sur ceux qui appliquent les lois est sans précédent également.

Pendant ce temps, le président est en train de créer une « réserve de cryptomonnaies » aux États-Unis, au grand plaisir des bonzes de cette industrie très souvent louche, parfois criminelle. Tiens donc, des enquêtes fédérales ont été abandonnées. Comme par hasard, Trump lui-même a mis en marché une cryptomonnaie.

Les menaces contre les critiques internes sont intenses. Elon Musk, avec son réseau social et ses sbires, n’est pas seulement le grand financier de Trump. Il est son troll en chef. Gare à qui s’écarte de la ligne du parti.

Musk en est rendu à engueuler les membres du Cabinet. Alors que son « département de l’efficacité » multiplie les gaffes, publie des informations mensongères sur la « fraude » et les « économies ». Ils n’ont aucune connaissance du travail des employés de l’État et irritent sérieusement les ministres de Trump.

Et au fait, dans quel cadre légal agit-il ?

Pas grave, il a la permission de Donald Trump. Et Trump écrit ses propres lois.

On n’a encore rien vu, mesdames et messieurs. Parce qu’on n’a jamais vu une présidence aussi ouvertement hors la loi.

La Chine impose des droits de douane sur des biens canadiens

PHOTO FRANCOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

La Chine appliquera des droits de douane de 100 % sur l’huile de colza, les tourteaux – les résidus solides de l’extraction d’huile – et les pois canadiens, en plus d’imposer une surtaxe de 25 % sur les produits aquatiques et le porc canadien, a annoncé le ministère du Commerce dans un communiqué.

La Chine a ouvert vendredi un nouveau front dans la guerre tarifaire, en annonçant qu’elle imposera dès samedi des droits de douane sur les produits d’agriculture et d’alimentation canadiens, selon l’agence Reuters.

Publié hier à 22 h 22

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Fannie Arcand La Presse

](La Presse | Fannie Arcand)

Ces droits de douane seront mis en place en réponse à la surtaxe imposée en octobre par Ottawa sur les véhicules électriques, l’acier et l’aluminium chinois.

La Chine appliquera des droits de douane de 100 % sur l’huile de colza, les tourteaux – les résidus solides de l’extraction d’huile – et les pois canadiens, en plus d’imposer une surtaxe de 25 % sur les produits aquatiques et le porc canadien, a annoncé le ministère du Commerce dans un communiqué.

Selon Pékin, les droits de douane de 100 % sur les véhicules électriques chinois et ceux de 25 % sur ses produits d’aluminium et d’acier « violent sérieusement les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), consistent en un acte typique de protectionnisme et sont des mesures discriminatoires qui heurtent sérieusement les droits et intérêts légitimes de la Chine ».

Le gouvernement fédéral canadien a annoncé en août dernier qu’il imposerait les tarifs à Pékin. « La Chine mène une politique délibérée de surcapacité et d’offre excédentaire, dirigée par l’État, destinée à paralyser notre propre industrie », avait affirmé Chrystia Freeland, alors ministre des Finances du Canada. « Nous ne permettrons tout simplement pas que cela arrive à notre secteur des véhicules électriques, qui s’est montré si prometteur. »

Avec Reuters et La Presse Canadienne

Résumé

Échanges commerciaux Le Canada et l’Afrique, c’est maintenant !

PHOTO ERNEST ANKOMAH, ARCHIVES BLOOMBERG

Accra, capitale du Ghana

Telle est ma conviction profonde que je suis heureux de partager avec mes compatriotes canadiens. Notre avenir se conjugue désormais avec de nouveaux partenaires.

Publié hier à 16 h 00

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Ben Marc Diendéré Ambassadeur du Canada et observateur permanent auprès de l’Union africaine et de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique*
La mise en œuvre de la stratégie Canada-Afrique répond à cette nécessité. Il faut tirer le maximum de cette convergence. Au moment où l’Afrique devient l’un des plus grands marchés en croissance du monde, effet de la mise en place en cours de la zone de libre-échange continentale, effet aussi de la croissance de son commerce international, la stratégie nous convie à renouveler notre relation au continent et ses 54 pays. Elle vise juste et son timing est excellent.

Complément du renouvellement de notre relation au monde tel qu’arrêté dans l’Accord Canada–États-Unis–Mexique, les stratégies pour l’Indo-Pacifique et l’Arctique, la stratégie devrait nous permettre de rejoindre les pays du G7 qui, ces dernières années, ont tous mis le cap sur l’Afrique. « Année record », proclame Washington, en 2024, année record pour l’Italie et l’Allemagne tandis que le Japon rappelle que ses entreprises installées sur le continent sont passées de 520 en 2010 à 900 en 2020. En 2022, les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ont dépassé les 250 milliards de dollars ; l’année suivante, ceux de l’Inde les 103 milliards de dollars. Les pays du Golfe et la Turquie ne sont pas en reste.

Avec sa stratégie Afrique, notre pays rejoint ses pays partenaires et concurrents qui ont haussé leur compréhension du continent comme l’un des marchés les plus prometteurs de la planète, un marché intégré de 1,3 milliard de personnes en 2025, disposant d’un PIB de 3 trillions de dollars.

Aussi comme une zone industrielle moderne en développement dans un continent qui compte 600 millions d’internautes et sera, demain, avec la Chine et l’Inde, l’une des trois communautés d’internautes comptant plus d’un milliard d’adhérents.

L’Afrique est un carrefour unique pour le commerce et pour l’industrialisation. Elle dispose de chaînes de valeurs portées par de nouvelles infrastructures de communication, de transport et possède des atouts colossaux : 30 % des minéraux critiques mondiaux, 60 % de l’énergie solaire inexploitée et 25 % de la biodiversité de la planète. Enfin, son potentiel humain est sans équivalent : plus de la moitié de ses 2,4 milliards d’habitants en 2050 aura moins de 25 ans.

Le Canada dispose de leviers importants pour la mise en œuvre de sa stratégie Afrique : un marché qu’il doit impérativement ouvrir aux exportateurs africains ; des capitaux et des instruments financiers qu’il doit ajuster aux besoins spécifiques des entreprises désireuses de développer une activité en Afrique : des ressources répondant aux besoins du continent identifiés dans son important plan de développement, l’Agenda 2063. Ces besoins se font sentir dans les domaines suivants : agricole et agroalimentaire ; énergie ; numérique, y compris l’intelligence artificielle ; éducation y compris l’enseignement technique ; gouvernance urbaine ; santé globale (humaine et animale).

La stratégie Canada-Afrique n’est pas une simple ambition, elle est une nécessité, une chance pour les Canadiens et les Africains.

*L’auteur est également envoyé spécial désigné du Canada pour l’Afrique.

Consultez un communiqué d’Affaires mondiales Canada

Parlant de Musk, à lire dans The Atlantic, le vrai *objectif qui se cache derrière le DOGE

In the 21st century, elected leaders such as Hugo Chávez or Viktor Orbán have also used their democratic mandates for the same purpose. Chávez fired 19,000 employees of the state oil company; Orbán dismantled labor protections for the civil service. Trump, Musk, and Russell Vought, the newly appointed director of the Office of Management and Budget and architect of the Heritage Foundation’s Project 2025—the original regime-change blueprint—are now using IT operations, captured payments systems, secretive engineers, a blizzard of executive orders, and viral propaganda to achieve the same thing.

This appears to be DOGE’s true purpose. Although Trump and Musk insist they are fighting fraud, they have not yet provided evidence for their sweeping claims. Although they demand transparency, Musk conceals his own conflicts of interest. Although they do say they want efficiency, Musk has made no attempt to professionally audit or even understand many of the programs being cut. Although they say they want to cut costs, the programs they are attacking represent a tiny fraction of the U.S. budget. The only thing these policies will certainly do, and are clearly designed to do, is alter the behavior and values of the civil service. Suddenly, and not accidentally, people who work for the American federal government are having the same experience as people who find themselves living under foreign occupation.

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Quelques PDG de firmes de technologies voudraient un département similaire au Canada, dont le PDG de Shopify… et font beaucoup de lobbying auprès de Pierre Poilievre

Many supporters of a group called Build Canada are also interested in Elon Musk’s effort to slash government spending.

“I want DOGE to exist in Canada,” Shane Parrish, who runs a self-help website and newsletter aimed at executives, wrote on Dec. 19.

“If anyone is obsessed with reading the bills, going through the results, making this a full-time job, and publicizing it on X non-partisanly, contact me.” Parrish promised that he and Shopify president Harley Finkelstein would help fund the effort.

And even as DOGE, or the U.S. Department of Government Efficiency, has created controversy and chaos, some members of a group of tech CEOs have shown interest in creating a similar agency in Canada.

https://thetyee.ca/News/2025/02/28/Tech-CEOs-DOGE-Canada/

Ça rejoint un peu ce que je voir sur r/vermont, certains Vermontois allèguent que des gens riches et leur minions débarquent dans leurs petites villes et se font élire dans des postes où personne ne vote vraiment ou assiste aux réunions pour foutre le trouble.
https://www.reddit.com/r/vermont/comments/1j55efk/maga_in_local_government/

Résumé

Les montagnes russes du président

PHOTO EVELYN HOCKSTEIN, REUTERS

Le président des États-Unis, Donald Trump

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Michel C. Auger Collaboration spéciale

](La Presse | Michel C. Auger)

Publié à 6 h 00

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Grosse semaine à Washington. Mardi, Donald Trump annonce qu’il va imposer des droits de douane de 25 % sur les produits du Canada et du Mexique ; mercredi, il exempte l’industrie automobile ; jeudi, il suspend la plupart de ces droits de douane pour un mois, d’abord pour le Mexique puis, quelques heures plus tard, pour le Canada.

Et, pour finir la semaine, vendredi, sans aucun préavis, il évoque des « tarifs réciproques » au Canada sur les produits laitiers et le bois d’œuvre — dans ce cas, jusqu’à hauteur de 250 %. Washington impose déjà depuis l’été dernier des droits de douane de 14,5 % sur le bois d’œuvre canadien. « Ce n’est pas juste, cela n’a jamais été juste », a dit M. Trump depuis le bureau Ovale en parlant des droits imposés par le Canada. « Ce n’est pas juste, cela n’a jamais été juste », a dit M. Trump depuis le bureau Ovale en parlant des droits imposés par le Canada.

Comme montagnes russes économiques, on aura rarement vu mieux.

De plus en plus, on se rend compte que le président Trump semble avoir une dent contre le Canada — ou possiblement contre le premier ministre Justin Trudeau, qui paraît l’irriter particulièrement. On aura peut-être la réponse sous peu, avec l’arrivée d’un nouveau premier ministre.

Mais c’est une chose de faire des discours pour des raisons partisanes, c’est autre chose que de les traduire dans des politiques concrètes.

C’est ce qui expliquait en bonne partie la décision, prise jeudi, d’exempter, dans un premier temps pour un mois, le Canada et le Mexique de l’essentiel des droits de douane de 25 %. Ce n’est pas parce que M. Trump a eu un soudain élan d’affection pour ses voisins, c’est parce que ces droits de douane auraient un effet dévastateur sur l’économie américaine.

Il n’y a pas d’endroit au monde où les chaînes d’approvisionnement sont aussi intégrées qu’en Amérique du Nord. On peut bien vouloir plus de production manufacturière aux États-Unis, mais il faudrait pour cela déchirer une entente de libre-échange que M. Trump a lui-même signée et vivre ensuite avec les graves perturbations qui en résulteraient. Et pas seulement dans l’industrie automobile.

Mais prendre pour cible l’industrie laitière et le bois d’œuvre, deux secteurs qui font l’objet d’un vieux contentieux entre les deux pays, aura beaucoup moins d’impact sur l’économie américaine. Les États-Unis appliquent des droits de douane sur le bois d’œuvre canadien depuis plusieurs années.

Mais cela illustre parfaitement le récit que tente d’imposer le président Trump depuis qu’il a prêté serment, soit que le Canada est un mauvais partenaire, qu’il a un surplus commercial avec les États-Unis — que M. Trump considère comme une subvention de son pays versé à son voisin du Nord. C’est d’ailleurs l’argument que M. Trump a servi quand il a commencé à parler du Canada comme d’un éventuel 51e État de son pays et qu’il s’est mis à parler du « gouverneur Trudeau ».

On ne peut pas ignorer non plus la relation difficile que M. Trump a eue, depuis son premier mandat, avec le premier ministre Justin Trudeau. Lui imposer ces « tarifs réciproques » quelques heures seulement après que le premier ministre lui eut dit – en s’adressant à lui par son prénom – que les droits de douane étaient « stupides ».

« La seule clarté, c’est ce qu’il a dit à multiples reprises que son but, c’est de faire s’écrouler l’économie canadienne pour ensuite pouvoir parler d’annexion », avait alors dit M. Trudeau. Avec les plus récentes actions du président Trump, il y aura sans doute de plus en plus de Canadiens qui penseront comme le premier ministre sortant.

Ou, plus simplement, les changements d’humeur du président pourraient être causés par la dernière personne à qui il a parlé. Il est bien connu que son conseiller économique, Peter Navarro, est un faucon sur les questions commerciales alors que son secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, est plutôt une colombe. C’est d’ailleurs lui qui garde le contact avec Dominic LeBlanc, le ministre des Finances du Canada.

Il faut aussi noter que les pressions pour ne pas imposer des droits de douane au Canada et au Mexique viennent maintenant de certains élus républicains. Ainsi, le sénateur Rand Paul affirmait cette semaine que « pratiquement toutes les industries du Kentucky sont venues me voir pour dire que les droits de douane vont nous faire mal et faire augmenter les prix des maisons ou des voitures ». Bref, selon le très conservateur sénateur Paul, cela ferait grimper l’inflation, contrairement à ce que M. Trump avait promis.

Mais, pour les entreprises canadiennes, toute cette confusion est, bien évidemment, une difficulté supplémentaire : « Il est actuellement impossible pour une entreprise de planifier quoi que ce soit », affirmait Dennis Darby, président des Manufacturiers et Exportateurs canadiens. On peut évidemment dire la même chose pour les sociétés américaines qui ont des intérêts au Canada.

Devant cette balade sur les montagnes russes présidentielles, pas étonnant que les plus récentes prévisions de la grande firme de courtage Morgan Stanley indiquent maintenant que les États-Unis se dirigent vers « une croissance faible et un regain de l’inflation ».

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