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La Société de développement Angus a un projet à Rimouski

La Société Angus veut construire 500 logements au centre-ville de Rimouski

La Société Angus veut construire 500 logements au centre-ville de Rimouski

Si le projet va de l’avant, cinq immeubles en hauteur comprenant des centaines de logements abordables verront le jour.

Un terrain vague enneigé.
La première phase serait construite sur le terrain qui donne sur le boulevard René-Lepage Est.
PHOTO : RADIO-CANADA / ÉDOUARD BEAUDOIN

Édouard Beaudoin
Publié le 2 février à 6 h 55 HNE

La Société de développement Angus voit grand pour son seul projet à l’extérieur de Montréal. Ce promoteur immobilier souhaite décontaminer deux terrains au centre-ville de Rimouski pour y construire environ 500 unités locatives abordables réparties sur deux phases et dans cinq immeubles. La construction d’une première phase évaluée à 115 millions de dollars pourrait commencer dès l’automne prochain.

C’est ce que nous apprend un document déposé par cette entreprise d’économie sociale dans le cadre d’un appel d’offres relié à la réalisation de ces unités. Lundi, la Ville de Rimouski a approuvé le changement de zonage nécessaire des terrains où se situaient l’ancien centre commercial Cooprix et l’ancien garage municipal.

Une carte montre les deux lots visés.
Les deux lots visés pour le projet de la Société Angus à Rimouski
PHOTO : RADIO-CANADA / GABRIEL ROCHETTE-BÉRIAULT

La première phase de construction, qui compterait entre 300 et 320 logements sur le terrain du boulevard René-Lepage Est, comprend la construction de deux immeubles d’une hauteur maximale de 36 mètres. Dans la seconde phase, sur la rue Saint-Germain, on prévoit faire sortir de terre les 200 unités restantes, réparties dans trois immeubles d’une hauteur d’au plus 33 mètres.

Cette dernière étape commencerait au quatrième trimestre de 2026, peut-on lire dans le document déposé sur le registre des appels d’offres publics.

Plus important encore, ces centaines d’unités, composées d’une à trois chambres, seront entièrement abordables, promet l’entreprise. Celle-ci bénéficiera d’un congé de taxes foncières, gracieuseté du Plan de lutte contre la pénurie de logements de la Ville de Rimouski.

Ce qu’on veut développer, c’est du logement abordable. Et quand je dis abordable, ce n’est pas un lieu commun, c’est vraiment de l’abordabilité, a assuré le président et chef de la direction d’Angus, Christian Yaccarini.

Un milieu de vie

Le complexe immobilier ira bien plus loin que de simples tours résidentielles, a promis le dirigeant du groupe en entrevue avec Radio-Canada. On ne veut pas faire des boîtes à beurre, on veut faire quelque chose de bien, a confié Christian Yaccarini.

Christian Yaccarini est accoudé sur une rampe métallique.
Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la Société de développement Angus
PHOTO : ULYSSE LEMERISE/FOURNIE PAR LA SOCIÉTÉ DE DÉVELOPPEMENT ANGUS

L’entreprise souhaite entre autres créer des espaces communs ainsi que des espaces commerciaux. Du commerce de proximité, sans venir cannibaliser ce qui existe déjà à Rimouski, a commenté le président. On va aller rencontrer les gens à Rimouski – les commerçants, des citoyens – pour savoir quels sont les besoins.

Si le monde nous dit qu’on a besoin d’une microbrasserie mais qu’il y en a déjà trois à Rimouski, on n’ira pas cannibaliser les trois microbrasseries. On va y aller avec finesse pour répondre aux besoins du territoire et non pas pour répondre aux besoins immobiliers.

Vue aérienne d'un quartier urbain.
Une ancienne friche industrielle à Montréal a été convertie en un quartier qui porte le nom d’Angus.
PHOTO : FOURNIE PAR LA SOCIÉTÉ DE DÉVELOPPEMENT ANGUS

Même si certains immeubles atteindront des hauteurs peu communes à Rimouski, Christian Yaccarini affirme qu’à terme, les cinq bâtiments n’atteindront pas tous la trentaine de mètres. On va varier en fonction des terrains, des percées visuelles.

On ne va pas faire un mur qui va cacher le fleuve, au contraire. Pour nous, c’est pratiquement un rêve de pouvoir développer un projet sur le bord du fleuve Saint-Laurent.

— Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la Société de développement Angus

Le complexe locatif de cinq immeubles et de plus de 20 000 mètres carrés compterait également plus de 500 places de stationnement, dont une partie en souterrain.

De la musique aux oreilles de la Ville

Ce projet du groupe Angus tombe à point pour Rimouski, aux prises avec un taux d’inoccupation des logements toujours aussi bas et avec des mises en chantier en fort recul depuis plusieurs années.

On n’est pas un entrepreneur en construction, on est un développeur, rappelle le dirigeant du groupe Angus. Dans la région du Bas-du-Fleuve, vous avez des entrepreneurs, mais force est de constater que vous n’avez pas assez de développeurs.

Le terrain vague au nord de la station-service Shell, sur le boulevard René-Lepage Est, à Rimouski.
L’été, ce terrain n’est utile que pour du stationnement. L’hiver, il sert à accumuler la neige lors des opérations de déneigement. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-LUC BLANCHET

La plus grande difficulté en ce moment pour un développeur, c’est de mettre la main sur des terrains. On a les terrains.

— Christian Yaccarini

C’est un partenaire de rêve pour Rimouski, affirme le maire Guy Caron. Le projet de 500 unités, en préparation depuis un an, coche plusieurs cases des objectifs de développement de la Ville, notamment l’abordabilité et la densification.

Dès le départ, le maire et la Société Angus avaient des atomes crochus, selon ses dires. On a des besoins de développement au centre-ville, mais on a aussi d’autres atouts, rappelle-t-il en montrant du doigt les deux terrains inoccupés.

Christian Yaccarini souligne pour sa part la proactivité de l’administration municipale, notamment par l’entrée en vigueur de certaines mesures dans son Plan de lutte contre la pénurie de logements. C’est la députée Maïté Blanchette Vézina qui a ouvert les canaux de communication entre la Ville et l’entreprise.

Le maire de Rimouski lors du conseil extraordinaire de la Ville du 18 décembre 2023.
Guy Caron vise la mise en chantier de 600 à 800 unités d’habitation pour 2024. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA

Guy Caron est par ailleurs convaincu que, contrairement à une pléthore de projets immobiliers à Rimouski, celui-ci ira bel et bien de l’avant dans les temps impartis. La réglementation municipale permet désormais la construction en hauteur sur les terrains visés, ce qui écarte toute contestation citoyenne potentielle. J’en suis très heureux, avoue le maire.

Ne reste plus que le montage financier pour la décontamination et pour la mise en chantier. La Société de développement Angus compte solliciter la contribution financière de la Société d’habitation du Québec à cet égard. Les deux terrains seront cédés à la Société et, une fois la construction complétée, à une fiducie locale.

Les premiers travaux devraient commencer sur le terrain le plus à l’est avec la décontamination de celui-ci, une opération qui sera en partie assurée par Angus, comme elle l’a fait avec son technopôle du même nom. Comme il faut excaver, on commence par la décontamination des sols, et après, on procède à la construction, détaille M. Yaccarini.

Cependant, une chose est claire dans la tête de l’entrepreneur : le projet ira bel et bien de l’avant d’ici la fin de l’année.

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