Agriculture urbaine

Si vous ne le saviez pas, il y a des granothèques dans les 24 bibliothèques de la Ville de Montréal. On peut y “emprunter” des sachets de semences :seedling:

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Reportage radio sur un projet d’agriculture urbaine suir le site de l’ancien hippodrome

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En 2024, la Ville de Montréal va financer la création et la réfection de plusieurs jardins communautaires et collectifs, incluant des projets dans Le Sud-Ouest, l’Île-des-Sœurs et Lachine, mais aucun à LaSalle.

C’est plus de 1,7 M$ qui sont investis dans 21 projets dans 14 arrondissements.

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Le « vrai » melon de Montréal sera-t-il bientôt de retour dans nos assiettes ? Deux découvertes récentes à La Pocatière et à Montréal permettent d’espérer que ce fruit mythique, qui a fait la renommée du Québec d’antan et que l’on exportait à prix d’or vers les plus grandes tables américaines, puisse enfin revivre dans nos jardins.

Résumé

Le mystère du melon de Montréal enfin résolu ?

PHOTOS PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE ET ARCHIVES VILLE DE MONTRÉAL, PHOTOMONTAGE LA PRESSE

Le « vrai » melon de Montréal sera-t-il bientôt de retour dans nos assiettes ? Deux découvertes récentes à La Pocatière et à Montréal permettent d’espérer que ce fruit mythique, qui a fait la renommée du Québec d’antan et que l’on exportait à prix d’or vers les plus grandes tables américaines, puisse enfin revivre dans nos jardins.

Publié à 1h52 Mis à jour à 5h00

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Daphné Cameron
Daphné Cameron La Presse

Un cultivar du fameux melon de Montréal a été réintroduit dans nos jardins il y a 30 ans, mais les doutes persistent à propos de son authenticité… doutes qui pourraient bientôt être levés. D’abord, à l’aide d’une douzaine de semences du fruit à la chair tendre et sucrée qui auraient été retrouvées au Musée québécois de l’agriculture et de l’alimentation à La Pocatière. Ensuite, grâce à l’herbier Marie-Victorin, conservé au Jardin botanique de Montréal, où deux spécimens de la plante récoltés en 1891 et en 1894 viennent aussi d’être repérés dans les archives.

Le melon de Montréal a fait la renommée du Québec au tournant du XXe siècle. La légende raconte qu’une seule tranche se vendait 1 $ en 1905 dans les grands hôtels de Boston, New York et Chicago. Il a disparu des champs aux alentours des années 1940-1950. Mais son aura persiste à ce jour.

Sébastien Hudon est né et a grandi à La Pocatière, la porte d’entrée du Bas-Saint-Laurent. Lorsqu’il a été nommé conservateur aux expositions du Musée québécois de l’agriculture et de l’alimentation il y a quelques mois, il a commencé à monter une exposition sur les semences ancestrales qui sera présentée cet été à compter du 20 juin.

Au fil de ses recherches, il a retrouvé un magnifique tableau synoptique réalisé entre 1938 et 1940 par un finissant en agronomie nommé Maurice Couture. On y retrouve 456 capsules de différentes variétés de semences.

« Il a été restauré juste avant mon arrivée au musée », raconte Sébastien Hudon. « Je l’ai trouvé dans le local de conservation en parfait état, il n’avait même pas été déballé […] Mon œil a tout de suite été attiré par la section des courges-melons et c’était écrit : muscat de Montréal. Je me suis retenu pour ne pas danser dans le musée ! »

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Sur les traces du melon de Montréal

Il est difficile de déterminer quand le Montreal muskmelon, aussi connu sous les noms de « melon muscade » et de Montreal nutmeg, a été introduit sur l’île.

Certaines sources l’attribuent aux jésuites, d’autres sources à la famille Décarie, dont les membres l’ont cultivé à la fin du XIXe siècle et jusqu’au début du XXe siècle sur leurs terres agricoles situées là où se trouve aujourd’hui l’autoroute qui porte leur nom.

En 1997, un journaliste de la Gazette, Mark Abley, mène une grande enquête pour retrouver le fruit disparu. Il retrouve 50 graines de melon provenant de Montréal dans une banque de semences de l’Iowa. Il en confie une douzaine à un agriculteur de L’Île-Perrot.

IMAGE ARCHIVES NATIONALES DU QUÉBEC

Page de la Gazette du 14 septembre 1997

Conclusion de l’expérience : « Chaque graine avait produit un fruit d’aspect différent. La plupart d’entre eux étaient assez petits », racontait alors l’article du quotidien anglophone.

Or, les photos d’archives montrent un melon à chair verte de très grande taille.

PHOTO FOURNIE PAR L’INSTITUT FRASER-HICKSON

Sur le cliché, un certain M. Aubin pose au milieu d’un champ de Notre-Dame-de-Grâce. L’action se déroule en 1925. L’homme porte dans ses bras deux gros fruits alors qu’un inspecteur du ministère de l’Agriculture en tient un autre.

L’un des melons avait un goût insipide, un autre avait la forme d’une torpille, un autre encore était long et mince. Mais un fruit a été identifié comme pouvant faire revivre la variété.

PHOTO ARCHIVES DE LA VILLE DE MONTRÉAL

Un champ de melons de Montréal

À partir de là, les semences ont été distribuées à de nombreux jardiniers amateurs soucieux de ressusciter le patrimoine agricole.

Le vrai ?

Rapidement, des doutes ont été émis sur l’authenticité des semences, car les fruits étaient petits et avaient un goût souvent décevant. D’autres restaient convaincus d’avoir la bonne souche et demeuraient persuadés qu’un travail de sélection des meilleurs fruits était nécessaire pour redonner au fruit son goût sucré d’antan. Les techniques agricoles ont aussi beaucoup changé. À l’époque, la culture était fertilisée avec du crottin de cheval. Les champs étaient aussi situés près du Mont-Royal, où le micro-climat était propice à sa croissance.

Malgré ce débat, l’affection pour le melon de Montréal perdure.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Sur les traces du Melion de Montréal. Étienne Léveillé Bourret : Professeur adjoint au département de sciences biologiques de l’Université de Montréal, photographié dans l’herbier du Jardin Botanique. Une tige et une fleur du potentiel Melon de Montréal qui datent de 1894

« Le melon de Montréal, c’est le point de départ d’une réflexion beaucoup plus vaste », pense Sébastien Hudon. « Celle de gens sérieux, curieux, qui veulent mordre dans un fruit comme on le faisait dans les années 1930 avant l’arrivée de l’agriculture industrielle. De gens qui veulent mordre dans un fruit qui a les qualités gustatives, la texture, la flaveur complète et le profil qui nous permet de dire : voici ce qui me relie à mon ancêtre sur le plan des sensations. »

Je mange ce melon-là aujourd’hui et je reproduis le geste de mon ancêtre. Je goûte comme lui goûtait ce melon.

Sébastien Hudon, conservateur du Musée québécois de l’agriculture et de l’alimentation

Des plants retrouvés

Dans sa quête, Sébastien Hudon a aussi pris contact avec Étienne Léveillé-Bourret, conservateur de l’herbier Marie-Victorin. Cette vaste collection abritée dans un bâtiment situé au Jardin botanique de Montréal contient 650 000 plantes séchées.

Dans l’armoire numéro 285, sur l’étagère numéro 7, Étienne Léveillé-Bourret a trouvé deux spécimens de plants cueillis par Joseph-Célestin Carrier, un père de Sainte-Croix établi au collège de Saint-Laurent, devenu aujourd’hui le cégep du même nom.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Étienne Léveillé-Bourret, conservateur de l’herbier Marie-Victorin

« Il y a tellement d’objets qu’on n’a pas un catalogue complet de ce qui existe dans l’herbier. C’est pour cela que quand on a trouvé le spécimen du potentiel melon de Montréal, on ne savait pas qu’il était ici ! », raconte celui qui est également professeur adjoint au département de sciences biologiques de l’Université de Montréal.

Il explique qu’il serait maintenant possible de séquencer l’ADN de ces plants.

« À voir l’aspect des feuilles, c’est encore un peu vert, il y a de bonnes chances que ça puisse donner du matériel génétique », évalue-t-il en montrant le plant séché.

Avec l’avancée de la science, cette découverte ouvre de nombreuses possibilités. Avec « de nouvelles graines qui sont potentiellement le melon de Montréal, on pourrait séquencer ce qui germe de ces graines-là, le comparer avec des plantes qui datent vraiment de la fin du XIXe siècle et regarder vraiment si c’est similaire génétiquement », explique-t-il.

Faire germer le passé

Sébastien Hudon aimerait faire séquencer l’ADN des semences. Il a déjà contacté quelques chercheurs pour démarrer ce projet. Il aimerait aussi tenter de faire germer des semences du melon de Montréal, mais pas tout de suite.

Le local de conservation du musée – situé sur le campus de la première école d’agriculture permanente au Canada, fondée en 1859 – regorge de pots Mason remplis de semences patrimoniales amassées au fil des ans.

Avec l’aide du centre de recherche Biopterre, son équipe tentera d’abord de raviver des semences d’une poignée d’autres variétés potagères en suivant un protocole très strict.

L’une des variétés est un autre melon : le Champlain doré, un melon brodé à chair orangée cultivé à partir des années 1930.

Une démarche remplie d’espoir, car plus les années passent, moins il y a de chances qu’une semence germe.

« Les semences, jusqu’à preuve du contraire, tant qu’elles existent, elles sont viables. Ce sont des embryons qui attendent le bon moment pour se réveiller et elles peuvent, dans certains cas, demeurer vivantes pendant des centaines, voire des milliers d’années », explique-t-il.

S’il réussit à raviver le Champlain doré, le protocole pourrait ensuite s’appliquer au melon de Montréal.

Alors que les changements climatiques bouleversent l’agriculture, il estime que le Champlain doré est plus intéressant à réintroduire, car il est beaucoup plus hâtif. Il produit des fruits après de 55 à 65 jours contre de 70 à 80 jours pour un melon traditionnel.

Les semences ancestrales ont parfois passé à travers des centaines de milliers d’années. Elles sont déjà adaptées à toutes sortes de possibilités et de conditions climatiques.

Sébastien Hudon

Si l’expérience est un succès, les plants en croissance seront présentés lors de l’exposition cet été. Le public pourra aussi suivre le résultat à distance en direct sur le web à partir des laboratoires de Biopterre.

Suivez l’expérience en direct

Patrice Fortier, un artisan semencier du Kamouraska qui travaille comme consultant pour l’exposition, ménage ses attentes, mais trouve l’aventure très excitante.

« C’est un beau rêve, c’est vraiment un bel exercice à faire parce qu’il y a des trésors. Il y a des variétés qui n’existent plus là-dedans, qui ne sont plus vivantes, des variétés avec des traits très désirables selon ce qu’on en lit, mais qui, allez savoir pourquoi, ont disparu », souligne-t-il.

Il qualifie la découverte potentielle des semences du melon de Montréal d’« extraordinaire ».

« Si jamais ces graines-là s’avèrent correspondre à la description, c’est un trésor immesurable », dit-il. « Les semences, je vois ça comme la base d’un pays, la base d’une société. »

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On peut aussi acheter un guide de plantation avec des semences sur le site du nutritionist urban

Fun fact: le melon de montreal était pricipalement cultivé par de famille la famille Décarie et la famille Gorman mais leurs melons étaits différent, la famille Décarie avait des melons plus larges et la famille Gorman avait des melons plus longs

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Quand il y avait des fermes sur l’île de Montréal

Bientôt, les déménagements et la pénurie de logements à Montréal feront les manchettes. Mais il fut un temps où la situation était bien différente et où la ville était surtout occupée par de vastes champs. Retour dans le temps.

Quand on roule sur l’autoroute Métropolitaine, difficile de s’imaginer que là où l’on voit aujourd’hui des immeubles, des magasins à grande surface et des stationnements se trouvait une vaste campagne agricole. Et ce, il y a à peine plus de 70 ans.

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Avoir un gazon vert uniforme n’est plus l’idéal, surtout dans cette ère de changements climatiques. On se tourne vers des options de couvre-sols plus écologiques et demandant moins d’entretien. Du côté des plates-bandes, on cherche des plantes qui seront résilientes face aux chaleurs et aux pluies diluviennes qui ponctuent nos étés. Voici les suggestions des experts.

Résumé

Cour et jardin

Les solutions écolos pour remplacer le gazon et garnir les plates-bandes

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Une pelouse diversifiée

Avoir un gazon vert uniforme n’est plus l’idéal, surtout dans cette ère de changements climatiques. On se tourne vers des options de couvre-sols plus écologiques et demandant moins d’entretien. Du côté des plates-bandes, on cherche des plantes qui seront résilientes face aux chaleurs et aux pluies diluviennes qui ponctuent nos étés. Voici les suggestions des experts.

Mis à jour à 12h00

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Florence Dancause
Florence Dancause La Presse

Pelouse diversifiée

PHOTO DENIS GERMAIN, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Joshua Jarry, préposé aux renseignements horticoles au Jardin botanique

Exit le gazon Kentucky Bluegrass, vert foncé et dense. On privilégie une pelouse diversifiée. On peut retrouver des paquets prémélangés de semences variées. « Dans notre contexte québécois, on peut prendre tous les mélanges qui vont avoir de la fétuque, d’autres espèces de graminées et du trèfle », suggère Emile Forest, cofondateur de Nouveaux Voisins, un organisme qui offre des services d’aménagement paysager pro-diversité. Le trèfle, par exemple, va nourrir le sol et y ajouter de l’azote.

« La pelouse diversifiée est le meilleur des mondes, affirme Joshua Jarry, préposé aux renseignements horticoles du Jardin botanique. On vient ajouter à la biodiversité, on aide les pollinisateurs, on aide la résilience de l’écosystème de sa pelouse, et on vient garder tout l’espace habitable de sa pelouse. »

Thym serpolet

PHOTO DENIS GERMAIN, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Du thym serpolet

« Le thym est une plante très souvent conseillée, parce qu’elle peut être exposée au soleil et elle fait de belles fleurs flagrantes, plus ou moins mellifères », explique Joshua Jarry. De plus, le thym serpolet est une plante qui pousse au ras du sol et qui crée un tapis végétal assez dense.

Le thym sera néanmoins moins résistant au piétinement que la pelouse – tout comme les autres types de couvre-sols, explique-t-il. Dans cette optique, il est important de se questionner sur l’utilisation de notre cour. Le thym peut aussi attirer des bourdons, des guêpes et des abeilles, donc on s’abstient d’en tapisser le terrain de jeux des enfants. Le thym requiert également d’être planté dans des endroits secs, fait savoir Emile Forest.

Petite pervenche

PHOTO DENIS GERMAIN, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

La petite pervenche

Notre pelouse ne pousse pas, car il y a trop d’ombre ? On peut essayer de la remplacer par de la petite pervenche, qui est idéale pour les espaces à couvrir sous les arbres ou les jardins de sous-bois. Ce couvre-sol au feuillage persistant, vert et luisant, ne dépasse pas le gazon et « fait de jolies fleurs », indique Joshua Jarry.

La plante peut être envahissante, met en garde le préposé aux renseignements horticoles du Jardin botanique. On évite donc de planter la petite pervenche près d’un milieu naturel ou trop près de voisins.

Asclépiade

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Un plant d’asclépiade

Envie d’une plante robuste dans vos plates-bandes ? On fait une place pour l’asclépiade, fait valoir Joshua Jarry. Emile Forest abonde dans le même sens : la plante indigène « tolère des stress intéressants en milieu urbain », explique-t-il. L’asclépiade peut pousser dans un sol pauvre et elle aime le soleil. « Elle est bonne pour les pollinisateurs et est essentielle pour les monarques », renchérit Joshua Jarry.

On évite cependant d’en planter si on a un petit jardin ; l’asclépiade a tendance à coloniser un espace. On lui réserve donc un endroit où elle ne pourra pas nuire aux autres plants.

Hosta

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Plusieurs hostas s’épanouissent dans ce jardin ombragé.

On aime beaucoup le grand feuillage dans nos jardins ? On vise l’hosta, une plante « incroyablement résiliente », indique Josha Jarry. « Il y a beaucoup de variétés, dit-il. On peut en avoir avec un feuillage aux couleurs qui vont du vert pâle, au vert foncé, au jaune. » Certains hostas produisent des fleurs, qui peuvent être mellifères. Celui-ci conseille d’en planter dans un endroit ombragé.

Monarde

PHOTO THINKSTOCK

La monarde fistuleuse

La monarde est intéressante à ajouter à notre jardin, selon Emile Forest. La plante est « une championne de la biodiversité » et est particulièrement « vigoureuse », s’exclame-t-il. Avec ses fleurs, rouges, violettes, roses ou blanches, elle attire les abeilles et les colibris.

La monarde peut, par contre, être envahissante. « Ça prend un jardin assez grand » pour l’accueillir, précise le cofondateur de Nouveaux Voisins.

Avant de planter

Avant de choisir une plante pour le couvre-sol ou pour les plates-bandes, on doit réfléchir aux spécificités de son espace extérieur. « On peut réfléchir à son ensoleillement et à la quantité d’eau qu’on reçoit, illustre Joshua Jarry. Ça va nous permettre de faire un choix qui est beaucoup plus personnalisé et qui va augmenter les chances de succès du jardin. »

Il faut aussi changer nos attentes face à notre espace vert, croit Emile Forest. Le cofondateur de Nouveaux Voisins nous invite à voir notre terrain comme un petit coin de nature. Notre cour est ombragée et humide ? On peut l’imaginer comme une petite forêt et y planter des plantes qui y pousseraient. Notre cour est plutôt dégagée et ensoleillée, ce sera plus une prairie, fait valoir Emile Forest. « Elle n’est pas juste une pièce de la maison, c’est le morceau d’un écosystème, insiste-t-il. L’idée est d’augmenter la richesse de la diversité et la complexité végétale de notre cour pour la rendre plus résiliente. »

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