Agriculture urbaine

Discussions et nouvelles en lien avec l’agriculture qu’elle soit urbaine, péri-urbaine ou rurale.


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Je suis tombé sur cet article dans La Presse et honnêtement je trouve que ce genre d’initiative est excellente en tout point: santé, environnement, social et alimentaire.

L’AGRICULTURE URBAINE S’AMÈNE À L’ÉCOLE

MARIE-EVE MORASSELA PRESSE

L’école secondaire Louis-Joseph-Papineau, dans le quartier Saint-Michel à Montréal, propose désormais à ses élèves une concentration axée sur l’environnement et l’agriculture urbaine. Une occasion pour certains élèves de se mettre les deux mains dans la terre pour la première fois.

Quand on lui demande ce qui l’a motivée à s’inscrire dans ce programme, Nafissa Fella Chettab explique qu’elle voulait « cultiver un jardin pour avoir des fruits et légumes bios » chez elle et « connaître le nom des plantes ». Comme son collègue Daryl Hakizimana, qui avait déjà aidé son voisin dans son jardin, cette élève de première secondaire avait peu jardiné avant de s’inscrire à cette concentration.

Au cours des cinq prochaines années, tous deux auront l’occasion de s’initier à l’agriculture urbaine, mais aussi de parler d’alimentation, de consommation et d’environnement dans le cadre de ce nouveau programme mis sur pied par le Centre de services scolaire de Montréal et appelé EAU, pour « environnement et agriculture urbaine ».

Au début de l’année 2020, on a beaucoup parlé de cette école secondaire du quartier Saint-Michel pour une de ses caractéristiques peu enviables : surnommée « la prison » ou parfois « le bunker », elle n’a pas de fenêtres, si bien qu’une pétition pour l’en doter a été lancée.

Est-ce que ce programme vert est en quelque sorte une manière de pallier ce manque ? « L’intention n’est pas de détourner ces sujets-là, c’est de répondre aux besoins que les élèves ont soulevés. C’est une suite logique de ce qu’on a commencé à faire depuis 2015 », explique Caroline Claveau, directrice de l’école secondaire.

Ce que l’on sait moins de cette école située en milieu défavorisé, c’est que depuis cinq ans, on cultive des fruits et légumes sur son terrain. Les récoltes du Jardin des Patriotes sont suffisantes pour approvisionner pendant la belle saison un marché public installé au métro Saint-Michel.

C’est de ce projet d’agriculture urbaine qu’a germé l’option EAU, établie en partenariat avec l’École des métiers de l’horticulture de Montréal, mais aussi avec d’autres organismes du quartier.

« Un projet comme celui-là permet de transformer des espaces inutilisés en espaces verts productifs, utiles à la communauté, mais aussi en espaces d’éducation pour l’école et tout le quartier », note Sylvie Gemme, enseignante à l’École des métiers de l’horticulture de Montréal.

Les élèves inscrits à cette option ont cette année deux heures de cours réparties sur neuf jours, mais l’an prochain, le temps consacré à l’option pourrait doubler. Une trentaine d’élèves pourra choisir cette option chaque année, sans se soumettre à un test de sélection.

Récemment, les jeunes ont appris à faire du compost et à utiliser certains instruments de jardinage pour enlever les plants de tomates qui avaient donné des fruits tout l’été.

L’école secondaire Louis-Joseph-Papineau souhaite offrir cette option jusqu’en cinquième secondaire et, peut-être, susciter des passions durables. « Dans nos rêves les plus fous, dit la directrice Caroline Claveau, les élèves qui suivraient ce diplôme auraient un diplôme d’études secondaires, mais aussi un diplôme d’études professionnelles décerné par l’École des métiers de l’horticulture. »

Plus d’agriculture urbaine dans Rosemont–La Petite-Patrie


PHOTO NINON PEDNAULT, ARCHIVES LA PRESSE | Parmi les projets qui pourraient voir le jour dans Rosemont–La Petite-Patrie : des vergers urbains et des forêts nourricières dans les parcs, des serres urbaines en cour avant et à l’intérieur de bâtiments, et des projets combinant culture maraîchère sur toit et vente de légumes frais.

Alors que le jardinage gagne de plus en plus d’adeptes, surtout depuis le début de la pandémie, l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie, à Montréal, vient d’adopter une politique d’agriculture urbaine, pour faciliter l’accès de ses résidants à la culture des légumes et des fruits.

Publié le 6 avril 2021 à 18h54 | ISABELLE DUCAS | LA PRESSE

« Un des objectifs majeurs, c’est de tendre le plus possible vers l’autonomie alimentaire à Montréal », explique le maire de l’arrondissement, François Croteau.

Plusieurs initiatives ont déjà été mises en place pour favoriser l’agriculture dans le secteur, mais la population en redemande, selon le maire Croteau. Il cite notamment les longues listes d’attente pour les jardins collectifs et communautaires, et la présence de plus de 700 jardins plantés par les résidants sur le domaine public.

Comme une bonne partie de la population est en télétravail, les gens ont plus de temps pour s’adonner à ces activités, note M. Croteau. « Il y a aussi de plus en plus d’intérêt pour la consommation locale, en lien avec la crise climatique et les préoccupations au sujet des pesticides dans les légumes. »

« On a fait un projet-pilote l’an dernier au parc Beaubien de jardin libre, un jardin collectif, sans clôtures et sans règles, où les gens étaient invités à planter un potager, poursuit-il. Ça a eu un succès fulgurant, ça s’est rempli dans le temps de le dire. Pour les gens qui, souvent, n’ont pas de cour, il y a un besoin, ils en veulent davantage. »

Dans le cadre de sa nouvelle politique, l’arrondissement analyse actuellement d’autres terrains qui pourraient recevoir de tels jardins.

Parmi les autres projets qui pourraient voir le jour dans Rosemont–La Petite-Patrie : des vergers urbains et des forêts nourricières dans les parcs, des serres urbaines en cour avant et à l’intérieur de bâtiments, et des projets combinant culture maraîchère sur toit et vente de légumes frais.

Une coopérative d’agriculture urbaine verra aussi le jour, formée de résidants qui seront chargés d’assurer la mise en œuvre et le suivi de divers projets.

En tout, l’arrondissement promet « 75 actions pour permettre à l’ensemble des citoyens d’avoir un accès diversifié à de l’agriculture urbaine à moins de 500 mètres de leur domicile ».

Le Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB) travaille avec l’arrondissement pour la mise en place de certains de ces projets.

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Voici le plan d’agriculture de l’arrondissement RPP:
https://res.cloudinary.com/villemontreal/image/upload/v1617739103/portail/n92hnmzyq5aj7ftlbu2i.pdf
«Ainsi, les secteurs Marconi-Alexandra et Espace Affaires Rosemont sont des zones à explorer pour le développement de fermes maraîchères ou de serres sur toit, tandis que le secteur Bellechasse apparaît intéressant pour des projets temporaires.»
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Les orientations du plan:
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Planète bleue, idées vertes Des légumes en pleine rue à Montréal

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Un potager urbain a été aménagé rue Dufresne, entre les rues de Rouen et Larivière.

Des tomates, des concombres, des aubergines, des poivrons, des piments et des dizaines d’autres types de légumes poussent non pas dans un potager, mais en pleine rue, dans le quartier Centre-Sud, à Montréal. Un jardin collectif pas comme les autres qui entreprend sa deuxième saison dans une version améliorée.

Publié le 28 juin 2021 à 6h00

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Éric-Pierre Champagne

Éric-Pierre Champagne La Presse

Si les Montréalais ont l’habitude de voir des tronçons de rue fermés pour accueillir un évènement temporaire, la vue d’un potager urbain en pleine rue est pour le moins inhabituelle. La rue Dufresne, entre les rues de Rouen et Larivière, dans l’arrondissement de Ville-Marie, offre donc un spectacle inusité avec ses quelque 140 aménagements abritant des dizaines de types de légumes différents.

Le projet, piloté par le Carrefour alimentaire Centre-Sud, entreprend sa deuxième saison, fort du succès de l’été 2020 où plus de 500 kg de légumes ont été produits et distribués gratuitement à la communauté.

La Promenade des saveurs serait la plus grande rue piétonne comestible au Canada, estiment ses organisateurs.

« Un potager urbain dans la rue, je trouve que c’est un symbole fort, lance Sylvie Chamberland, codirectrice générale du Carrefour alimentaire Centre-Sud. L’objectif, c’est justement d’intégrer l’agriculture urbaine dans l’urbanisme. »

Mais impossible d’y arriver sans l’appui de la Ville, cependant. L’arrondissement de Ville-Marie s’est montré enthousiaste, explique Mme Chamberland, qui reconnaît que le projet n’aurait pu se réaliser sans l’appui des autorités.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Il faut compter presque un mois pour installer le mobilier urbain, et les 146 contenants en géotextile de type Smart Pot qui sont ensuite remplis de terre et de compost.

Face au succès de la première année, on a donc remis ça en 2021. La rue Dufresne a de nouveau été fermée à la circulation entre les rues de Rouen et Larivière, à partir du 17 mai. Il faut compter presque un mois cependant pour installer le mobilier urbain, et les 146 contenants en géotextile de type Smart Pot qui sont ensuite remplis de terre et de compost. Un système d’irrigation goutte à goutte est aussi connecté à chacun des 146 contenants de 1,25 mètre carré. Bref, ce n’est qu’à la mi-juin que les plants ont été mis en terre.

« Nous avons demandé à l’arrondissement de Ville-Marie d’envisager la possibilité de laisser la rue [le tronçon] fermée toute l’année », signale Sylvie Chamberland. Cela permettrait notamment de laisser les installations sur place à l’automne et de planter plus tôt le printemps suivant.

Réduire la facture d’épicerie

Cette année, une soixantaine de légumes et de fines herbes ont été plantés, dont quelques nouveautés : des patates douces, du gingembre et des épinards de Malabar, une demande du public de la Promenade des saveurs, explique Émilie Klein, qui est la coordonnatrice du projet.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Émilie Klein, coordonnatrice agriculture urbaine, et Sylvie Chamberland, codirectrice générale du Carrefour alimentaire Centre-Sud

Car le potager est d’abord et avant tout fréquenté par les résidants du quartier, souligne la jeune femme, qui habite elle-même à quelques minutes de marche de son lieu de travail.

Les gens viennent ici pour briser l’isolement et aussi pour réduire leur facture d’épicerie. L’an passé, 70 % des gens nous ont dit que le potager avait fait une différence sur leur facture d’épicerie.

Émilie Klein, coordonnatrice du projet

Des ateliers sont organisés trois fois par semaine où plus d’une trentaine de participants viennent donner un coup de main à l’entretien du potager. Si une partie des légumes est distribuée lors des activités organisées par le Carrefour alimentaire Centre-Sud, la grande majorité est récoltée par la communauté qui passe par la rue Dufresne. Les résidants prennent généralement ce dont ils ont besoin, pas plus. Et le public semble apprécier l’initiative. « Ça arrive à l’occasion que quelqu’un passe en vélo et me lance un merci ! », signale Émilie Klein.

Le projet cadre parfaitement avec la mission de l’organisme, qui vise à améliorer l’accès à une alimentation saine pour tous.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Le potager est d’abord et avant tout fréquenté par les résidants du quartier.

Sylvie Chamberland rappelle d’ailleurs que dans le Centre-Sud, les hommes vivant seuls représentent presque la moitié de la population. Un potager urbain comme celui de la rue Dufresne permet à la population d’avoir accès à des légumes frais et à plusieurs variétés.

Que souhaite Sylvie Chamberland pour l’avenir ? Produire des légumes l’hiver, obtenir plus d’espace et, surtout, que l’initiative soit répétée un peu partout à Montréal. « J’aimerais que ça soit un modèle pour l’agriculture urbaine et que chaque quartier puisse bénéficier d’un espace semblable. » Des arrondissements ont déjà montré de l’intérêt.

Qui sait, d’autres potagers pourraient bien apparaître dans de nouvelles rues de Montréal…

L’agriculture urbaine de plus en plus populaire

Si l’agriculture urbaine était pratiquement inexistante il y a quelques années, elle gagne de plus en plus en popularité. À Montréal, les projets se multiplient, à l’initiative de citoyens ou de divers organismes. Il suffit d’ailleurs de jeter un œil sur la carte du site Cultive ta ville pour constater l’ampleur du phénomène, particulièrement dans les quartiers centraux.

Consultez la carte de Cultive ta ville
https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2021-06-28/planete-bleue-idees-vertes/des-legumes-en-pleine-rue-a-montreal.php

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On peut visiter les serres lors de cet événement festif samedi au parc Walter-Stewart

https://montreal.ca/evenements/bouge-en-hiver-plaisirs-dhiver-au-parc-walter-stewart-25175

Plus d’info sur les serres :

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Montréal investira 10 millions dans ses jardins communautaires


Valérian Mazataud, Le Devoir
La Ville compte aussi augmenter la superficie d’espaces cultivables destinée aux résidents.

Jeanne Corriveau
9 février 2022

Montréal investira 10 millions de dollars au cours des 10 prochaines années dans des projets d’agriculture urbaine afin de remettre aux normes ses jardins communautaires et d’aménager de nouveaux espaces destinés à la culture de fruits et de légumes.

Le comité exécutif approuvera mercredi matin un règlement d’emprunt pour ce projet lors de sa séance hebdomadaire.

L’engouement pour l’agriculture urbaine a pris de l’ampleur au cours des dernières années. Montréal compte près d’une centaine de jardins communautaires issus d’un programme lancé en 1975, mais certains d’entre eux ont besoin de rénovations. Et dans certains cas, l’attente pour obtenir un espace de jardinage peut s’étirer jusqu’à sept ans. L’espace manque pour les jardiniers amateurs. « La demande est vraiment forte », reconnaît la responsable de la transition écologique et de l’environnement au comité exécutif, Marie-Andrée Mauger. « C’est pour ça qu’on travaille à développer d’autres formes d’agriculture urbaine. La Ville s’est démarquée à l’échelle internationale avec cette formule de jardins communautaires née dans les années 1970. Mais avec la rareté de l’espace, je doute qu’on puisse réussir à répondre à toutes les demandes. »

Montréal aimerait privilégier le concept de jardins collectifs selon lequel un groupe entretient des espaces communs et partage les récoltes. De nouveaux espaces à cultiver pourraient aussi être créés sur des terrains sous-utilisés, sur les toits et dans des stationnements, par exemple. Mme Mauger évoque également la création d’îlots d’arbres fruitiers dans les parcs.

Équité souhaitée

Montréal prévoit ainsi investir un million de dollars par année pendant 10 ans. La première année du programme servira notamment à la rénovation des installations jugées désuètes, comme les clôtures, les cabanons et les systèmes d’arrosage, à l’agrandissement des pourtours des jardins ou à l’installation de bacs.

Les arrondissements seront invités à soumettre au Bureau de la transition écologique et de la résilience des projets élaborés en collaboration avec des organismes communautaires. Marie-Andrée Mauger insiste sur l’importance d’assurer une équité entre les arrondissements.

Au fil des ans, plusieurs jardins communautaires ont dû être fermés ou utilisés pour la culture de fleurs en raison de la contamination des sols. Les coûts de décontamination sont cependant tellement élevés que la réhabilitation des sols n’est pas envisageable à court terme, admet Mme Mauger. « Pour l’instant, la décontamination ne fera pas partie des critères du programme. Par contre, dans ces espaces, il serait possible de cultiver en bacs. L’intérêt des bacs, c’est qu’en plus de contourner le problème des sols contaminés, on rend le jardinage possible pour les personnes à mobilité réduite et les aînés. »

L’an dernier, l’administration Plante avait adopté sa Stratégie d’agriculture urbaine 2021-2026 avec pour objectif de faire passer les superficies cultivables de 120 à 160 hectares en cinq ans.

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Reportage au Téléjournal

La popularité du jardinage est indéniable. À Montréal toutefois, le temps d’attente pour obtenir une place dans un jardin communautaire est passé à 10 ans dans certains quartiers.

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Un million pour retaper 25 jardins communautaires et en créer un


PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE
L’engouement pour le jardinage en milieu urbain est actuellement très fort, surtout depuis la pandémie de COVID-19.

Montréal allonge un million pour retaper 25 jardins communautaires à travers l’île, en plus d’en créer un nouveau. Dix arrondissements bénéficieront ainsi d’aides directes pour entamer des projets de rénovation de ces espaces, jugés « essentiels » pour développer la résilience alimentaire des communautés.

Publié à 12h31
Henri Ouellette-Vézina
LA PRESSE

« C’est le soutien le plus important qu’on offre aux jardins communautaires et collectifs depuis la création de Montréal telle qu’on la connaît, il y a 20 ans », a expliqué la responsable de l’environnement et de la transition écologique, Marie-Andrée Mauger, lors d’une séance du comité exécutif mercredi.

Elle faisait ainsi référence l’adoption de la loi 170 du gouvernement de Lucien Bouchard qui, en 2002, a fusionné toutes les municipalités de l’île au sein d’une seule entité : celle de la Ville de Montréal. Depuis cette date, les jardins communautaires sont devenus une compétence d’arrondissement.

Au total, 996 000 $ seront remis à 10 arrondissements, soit Pierrefonds-Roxboro, Saint-Laurent, Ahuntsic-Cartierville, Montréal-Nord, Anjou, Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, le Sud-Ouest, Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension et Rosemont-La-Petite-Patrie, pour un total de 26 projets.

La plupart sont des initiatives de « revalorisation » ou d’agrandissement, mais un nouveau jardin collectif verra aussi le jour au parc Azellus-Denis, sur la rue De Castelnau. Pour Mme Mauger, cet investissement sera une « bouffée d’air frais » pour les jardins communautaires, qui ont selon elle plusieurs bienfaits comme « la favorisation de la production locale de fruits et de légumes, qui contribuent à notre autonomie alimentaire ».

« On réduit les îlots de chaleur, on protège les espaces verts, on enrichit la biodiversité et on enracine la nature dans la ville », a expliqué Mme Mauger, en parlant aussi « d’outils puissants pour briser l’isolement et tisser des liens » dans les communautés.

De 120 à 160 hectares

Dans sa Stratégie d’agriculture urbaine adoptée en 2021, Montréal vise notamment à augmenter le nombre d’hectares de superficies cultivées à 160 hectares d’ici 2026, ce qui représenterait une hausse significative de 33 % par rapport à 2021, date où on en comptait 120.

L’engouement pour le jardinage en milieu urbain est actuellement très fort, surtout depuis la pandémie de COVID-19. En avril, la firme Angus Reid démontrait dans un sondage que plus d’un million de ménages canadiens souhaitent s’initier au jardinage en 2022, nombre qui s’ajoute à celui des jardiniers convertis durant la pandémie et avant.

Mais il y a l’envers de la médaille. En mai, Radio-Canada révélait que l’attente pour obtenir une place dans un jardin communautaire est en forte hausse à Montréal. Dans certains secteurs très denses comme Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, il faut carrément attendre entre six et dix ans avant d’avoir une place. Idem sur le Plateau Mont-Royal (de sept à dix ans) ou encore à Verdun (trois ou quatre ans). Plus au nord, la situation est plus tolérable ; on doit attendre d’un à trois ans dans Ahuntsic-Cartierville.

« Si, en 2020, l’insécurité alimentaire était un argument fort pour inciter les gens à cultiver leurs aliments à la maison, cette considération est partiellement redirigée vers des soucis d’abordabilité et de fraîcheur des aliments », a par ailleurs expliqué en avril le directeur du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire, Sylvain Charlebois.

La liste des jardins dans l’ordre du jour du Comité exécutif du 10 août au point 30.008

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Une vidéo produite par l’arrondissement du Sud-Ouest sur le jardin collectif des Orioles situé au parc Angrignon
Sur 1/3 d’hectare, environ 8 tonnes de légumes produits depuis 3 ans, l’équivalent de 100 000$

Dans ce nouvel épisode de notre série 𝐕𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐥𝐚 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞́𝐜𝐨𝐥𝐨𝐠𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐒𝐮𝐝-𝐎𝐮𝐞𝐬𝐭, Hervé et Stéfanie du Groupe Pro-Vert, nous invitent à découvrir la contribution sociale et écologique du jardin collectif des Orioles. Ils nous rappellent le rôle des jardins urbains et des activités maraîchères des organismes - et de l’agriculture urbaine en général - dans le développement d’une communauté nourricière dans le Sud-Ouest.

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Un nouveau jardin collectif dans MHM (Communiqué de l’arrondissement)

Inauguration officielle du tout premier jardin collectif issu d’une démarche de budget participatif à la Ville de Montréal

20 septembre 2022

Montréal, le 20 septembre 2022 - C’est sous le thème de la Fête des récoltes que l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve a inauguré samedi dernier le jardin collectif Carlos-D’Alcantara. Cet événement inédit a permis d’inaugurer le premier jardin collectif issu d’une démarche de budget participatif, non seulement à l’arrondissement, mais également à Montréal. Des membres du jardin collectif, qui ont grandement contribué au succès de cette première récolte, de même que des membres du comité de pilotage du budget participatif Mercier-Est, ont ainsi pu partager cette réussite dans une ambiance festive et conviviale, en présence également de plusieurs voisins du parc qui se sont joints à la fête.

« À l’occasion du budget participatif, l’engouement des gens de Mercier-Est pour l’agriculture urbaine et la sécurité alimentaire était très clair. Le jardin collectif présente un regard nouveau sur nos pratiques traditionnelles de jardinage en commun. Plutôt que des jardinets privés où c’est ??chacun-e pour soi’', le jardin collectif Carlos-D’Alcantara offre davantage de liens entre les participant-e-s : de l’entraide où chacun-e s’implique selon ses capacités et selon ses besoins », mentionne M. Pierre Lessard-Blais, maire de l’arrondissement.

Ce jardin collectif contribue à la transition écologique de la Ville et est en cohérence avec le Plan climat de MHM, qui est en cours de rédaction. On y retrouve également les trois dimensions du développement durable : sociale, environnementale et économique. En effet, le jardin est rapidement devenu un lieu de rencontre entre les résidents et résidentes et a permis la création de liens sociaux intergénérationnels et ce, dès la journée des plantations. On ne peut passer sous silence que l’aménagement de ce jardin a permis d’enrichir sur le plan de la biodiversité une superficie anciennement gazonnée. La permaculture y occupe une place importante avec les variétés d’arbres et d’arbustes fruitiers nécessitant peu d’entretien. Enfin, à l’heure de la flambée des prix de l’alimentation et dans un secteur où l’offre d’aliments est faible, l’accès à des denrées fraîches pour la communauté ne peut être que bénéfique.

D’ici la fin de l’automne, les membres du jardin seront encore au rendez-vous, afin de donner les soins aux différentes superficies cultivables et ainsi les préparer à la nouvelle saison au printemps prochain.

Faits saillants de l’aménagement du jardin collectif

  • 158 m² de superficie cultivable au sol et en bacs (dont des bacs accessibles universellement);
  • un accès à l’eau;
  • un bac de rangement pour les outils, des bacs pour le compost;
  • des arbres fruitiers et arbustes à petits fruits;
  • des sentiers accessibles menant à un espace central de rassemblement avec mobilier et bacs;
  • un module ludique pour enfants;
  • deux arches aux entrées intégrant des panneaux d’identification du jardin, ainsi que des panneaux expliquant son fonctionnement et des panneaux éducatifs sur l’agriculture urbaine, donnent une identité et un caractère propres au jardin, tout en maintenant l’accès de la population, dans le respect du travail des jardinières et des jardiniers.

Rappelons qu’au terme du budget participatif Mercier-Est en 2020, deux projets avaient été priorisés par la communauté sous le signe de la sécurité alimentaire, soit un projet d’agriculture urbaine - le jardin collectif Carlos-D’Alcantara, maintenant réalisé, et un marché public dans le secteur Honoré-Beaugrand, en planification. Les objectifs du jardin collectif sont, entre autres, de favoriser les liens sociaux intergénérationnels, permettre l’acquisition et la promotion de connaissances en agriculture urbaine, contribuer à la sécurité alimentaire de même que favoriser des expériences culturelles et alimentaires.

Des photos de l’événement sont disponibles sur Flickr.

Quelques photos de Flickr

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Des fraises et des poissons bientôt produits dans l’ancienne Cité de la mode


Ophelia Sarakinis, cofondatrice de Vertité (à gauche), Sophie Christin, présidente de CitiPouss (au centre), et Marianne Faraud, vice-présidente de CitiPouss (à droite).
PHOTO : RADIO-CANADA / PHILIPPE-ANTOINE SAULNIER

Philippe-Antoine Saulnier
Publié à 15 h 40

Le quartier de l’agriculture urbaine, au nord de l’autoroute Métropolitaine, s’étend peu à peu. Une décennie après l’ouverture de la première serre des Fermes Lufa, dans le District central, des entreprises agricoles s’établiront bientôt dans des bâtiments de la rue Meilleur pour y produire des fraises et des poissons.

Les cofondatrices de CitiPouss, Sophie Christin et Marianne Faraud, entendent établir à cet endroit la toute première ferme aquaponique du Québec.

Les poissons vont apporter, par leurs déchets, des nutriments à l’eau, explique Sophie Christin. Après analyse et déminéralisation, une partie de cette eau sera utilisée pour faire pousser des fines herbes et des jeunes pousses. Il n’y aura pas d’ajout de nutriment chimique, ajoute-t-elle.

Dans l’édifice voisin, l’entreprise Vertité fera pousser des fraises, toute l’année, à la verticale, dans un environnement contrôlé.

La cofondatrice de Vertité, Ophélia Sarakinis, expérimente déjà cette technique à petite échelle, dans un local de l’ouest de l’île. Mais on veut être hyper local et produire juste à côté des consommateurs, dit-elle.

L’accès à la main-d’œuvre a aussi incité l’entreprise à s’installer au cœur de la métropole. Ici, à Montréal, il y a beaucoup de gens qui veulent travailler dans les fermes, explique Mme Sarakinis, qui prévoit lancer sa production dans le District central au cours de la prochaine année.

Les deux entreprises voisines de la rue Meilleur comptent collaborer dans la vente de leurs produits et dans l’intégration de personnes handicapées.

« Au Québec, il y a une pénurie de main-d’œuvre énorme, mais il y a toute une partie de la population qui n’a pas de travail et qui peut se rendre utile et avoir sa place au sein de la communauté. »

— Une citation de Marianne Faraud, cofondatrice de CitiPouss

Deux entreprises agricoles voisines

C’est un peu le fruit du hasard si ces deux entreprises agricoles se retrouvent voisines, en plein secteur industriel. Mais le quartier, autrefois occupé par l’industrie du textile, attire à nouveau des investisseurs et des entrepreneurs audacieux.

C’était vraiment, pour moi, un quartier en devenir, dit Marianne Faraud.

« On sent vraiment quelque chose qui va avancer. Il y a des immeubles qui se construisent, le Marché central va être refait, il y avait la Centrale agricole, il y a des autobus et la station de métro Sauvé qui n’est pas très loin. »

— Une citation de Marianne Faraud, cofondatrice de CitiPouss

Il semble aussi que les propriétaires d’immeubles soient de plus en plus nombreux, dans le District central, à vouloir accueillir des entreprises d’agriculture urbaine, que ce soit sur les toits ou à l’intérieur.

Depuis l’an dernier, le Laboratoire sur l’agriculture urbaine fait le maillage entre de nouvelles entreprises d’agriculture urbaine et des propriétaires d’édifices où elles pourraient s’installer. Pascale Nycz, conseillère au maillage des fermes urbaines pour le programme MontréalCulteurs, constate une augmentation du nombre de propriétaires intéressés à loger des entreprises agricoles.

En général, les propriétaires sont plutôt ouverts à recevoir ce genre de projets, explique-t-elle. L’agriculture urbaine peut être vue comme un ajout intéressant sur un terrain vacant.

« Ça active l’espace pour les communautés environnantes. D’autres propriétaires veulent avoir des ententes de collaboration avec la ferme urbaine. »

— Une citation de Pascale Nycz, conseillère au maillage des fermes urbaines pour le programme MontréalCulteurs

Les exigences requises pour installer ce type d’activités peuvent toutefois être des obstacles pour les nouvelles entreprises agricoles. Les demandes de permis de Vertité et de CitiPouss auprès de l’arrondissement ont d’ailleurs mis plusieurs mois à cheminer.

Un lieu pour les projets d’agriculture urbaine

Depuis 2019, l’agriculture urbaine est autorisée de plein droit dans le secteur ouest du District central, à l’ouest du boulevard de l’Acadie, là où se trouvent les Fermes Lufa et la Centrale agricole. La mairesse de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, Émilie Thuillier, dit avoir l’intention d’étendre cette autorisation jusqu’au boulevard Saint-Laurent, une zone où l’on trouve davantage d’immeubles de bureaux que d’édifices industriels.

« Les personnes qui ont développé des projets ont vu, dans certains édifices à l’est de L’Acadie, des possibilités. Et comme il y en a eu plusieurs, on s’est dit que ça valait la peine. »

— Une citation de Émilie Thuillier, mairesse de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville

Il faut toutefois s’assurer que l’activité agricole soit compatible avec les usages résidentiels à proximité. L’agriculture urbaine, c’est de la production, précise la mairesse. Ça vient avec du camionnage, et parfois de l’activité commerciale. Ce sont donc certaines nuisances et ce n’est pas compatible partout. En plein quartier résidentiel, par exemple, on ne souhaite pas avoir une production de poisson avec des entrées et sorties de camions.

Ces enjeux feront partie des réflexions, lors des consultations autour du futur Programme particulier d’urbanisme pour le secteur des gares Chabanel et Ahuntsic, qui sont prévues au cours de l’année 2023.

Le reportage radio

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Les serres non chauffées dans Ville-Marie

Les Montréalais aiment bien faire pousser des légumes dans les jardins communautaires en été, mais c’est aussi possible en hiver grâce à des serres urbaines chauffées uniquement par le soleil.


Des abris d’auto pour faire pousser des légumes verts en hiver


Les serres passives, à l’ombre de l’église Saint-Eusèbe-de-Verceil dans Centre-Sud.
PHOTO : RADIO-CANADA / ANNE-LOUISE DESPATIE

Anne-Louise Despatie
Publié à 4 h 00

Il fait moins cinq degrés Celsius dehors, mais sous les trois abris d’auto convertis en serres dans le quartier Centre-Sud de Montréal, le thermomètre indique presque sept degrés au-dessus du point de congélation.

Les différentes laitues, bok choy, radis et autres légumes, choisis pour leur robustesse, y poussent grâce à la seule chaleur du soleil.

Sur cette rue, avant nos serres, c’était juste des stationnements et maintenant c’est des légumes qui poussent, se félicite Héloise Koltuk, conseillère en économie circulaire.

Entre la piste cyclable, la patinoire et les jardins communautaires endormis sous la neige, deux organismes de Montréal expérimentent l’agriculture urbaine en hiver.

Les trois serres passives (c’est-à-dire non chauffées) se trouvent au cœur de l’arrondissement Ville-Marie, qui a exceptionnellement permis l’installation d’abris d’autos sur son territoire.

PHOTO : RADIO-CANADA / ANNE-LOUISE DESPATIE

C’est le deuxième hiver que Carrefour solidaire et le Laboratoire sur l’agriculture urbaine tentent cette expérience potagère, pleine de promesses.

« On est dans une rue, sur l’asphalte, aucune serre n’est chauffée : ça c’est assez peu commun. »

— Une citation de Sylvie Chamberland, co-directrice du Carrefour solidaire

Carrefour solidaire n’en est pas à ses premières armes. L’organisme est aussi derrière La promenade des Saveurs, un vaste jardin en pots à ciel ouvert dans Centre-Sud, ou quelque 300 personnes viennent faire de l’autocueillette chaque semaine en été.

Puis il y a deux ans, une idée a germé : utiliser une partie de ces pots pour cultiver des légumes en plein hiver. Le premier hiver a été somme toute concluant, mais on a dû apporter des ajustements : on a cette fois fait les semis sur place et plus tôt dans la saison. Aussi le choix des variétés est mieux adapté à la culture en serre passive.


Les pots en géotextiles sont déposés sur le sol. Ici, des laitues.
PHOTO : RADIO-CANADA / ANNE-LOUISE DESPATIE

Les légumes en feuilles sont ceux qui résistent le mieux au froid, même qu’ils sont meilleurs après un ou deux gels, parce qu’ils deviennent plus sucrés, constate Émilie Klein, coordonnatrice d’agriculture urbaine au Carrefour solidaire.

On trouve donc plusieurs légumes de la famille du chou et des verdures asiatiques comme la mizuna, du bok choy, de la bette à carde, du kale et même des radis.

Les récoltes hivernales sont forcément plus modestes que celles estivales, mais elles ont lieu à intervalles réguliers. La semaine dernière, des laitues, mizuna, pak choy, chou vert et kale provenant de la serre ont été servis en salade dans un centre communautaire du quartier.

« En hiver, autrement, il n’y avait rien sur cette portion de rue. Ce qui nous intéressait, c’est de montrer que les villes et les territoires peuvent être nourriciers et profiter à la communauté. »

— Une citation de Héloïse Koltuk, conseillère au Laboratoire sur l’agriculture urbaine


Entourée de verdure, Héloise Koltuk du Laboratoire sur l’agriculture, avec Emilie Klein et Sylvie Chamberland de l’organisme Carrefour Solidaire.
PHOTO : RADIO-CANADA / ANNE-LOUISE DESPATIE

Ces serres passives sont une belle façon de mettre en vitrine un autre aspect de l’agriculture urbaine à Montréal, qui fait déjà bonne figure à ce chapitre avec une quarantaine d’exploitations commerciales et une centaine de jardins communautaires.

C’est surtout que c’est pas mal inscrit dans les politiques publiques, c’est une vraie volonté de la ville de développer ce secteur, fait remarquer Héloïse Koltuk.

Jusqu’à la semaine dernière, l’hiver 2023 avait été plutôt doux, mais la dernière fin de semaine s’est révélée glaciale. En prévision, les pots et leur contenu avaient été recouverts d’une housse de plastique, mais on était confiant : après tout, ces serres passives avaient déjà flirté avec succès avec les moins 35 degrés l’an dernier.

Des fois, raconte Émilie Klein, on arrivait après une nuit très très froide, les plantes avaient la mine basse et si le soleil se montrait, ça revenait tout vert.


Quelques affiches pour expliquer aux passants l’expérience d’agriculture urbaine en cours.
PHOTO : RADIO-CANADA / ANNE-LOUISE DESPATIE

N’empêche, on croisait les doigts. Alors que le froid s’abattait, personne n’a osé se pointer aux serres, de peur de faire entrer l’air froid.

Puis, lundi, ce cri de joie : Toutes les plantes ont survécu aux froids de la semaine dernière! a-t-elle constaté. Elles sont entrées en dormance pour quelques jours. Il y a eu un peu de dommages à certaines feuilles (brunes et molles), mais mis à part ça, tout est encore bien vivant.

Dès que le soleil revient, c’est incroyable de voir combien la température remonte sous le polycarbonate double, souligne Sylvie Chamberland. De là, l’importance de déneiger régulièrement la structure.

Il faut savoir composer avec l’hiver.

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Plus de 30 000$ pour le développement de l’agriculture urbaine à RDP-PAT

L’arrondissement souhaite devenir un pôle d’innovation en agriculture urbaine. Photo: Johanna Pellus, Métro.

Lucie Ferré

14 avril 2023 à 17h56 - Mis à jour 14 avril 2023 à 18h09 3 minutes de lecture

Les élus de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles ont accordé, lors de la séance du conseil du 4 avril, un financement de 33 000$ à des organisations pour la réalisation de projets en lien avec l’agriculture urbaine. Six projets bénéficieront de cette aide financière et d’un accompagnement de l’Éco de la Pointe-aux-Prairies.

C’est en janvier que l’arrondissement avait annoncé qu’il continuerait de susciter un intérêt pour le développement de l’agriculture urbaine sur son territoire, en lançant un appel à projets pour l’année 2023.

Selon la conseillère et membre du comité de sélection Virginie Journeau, les six projets retenus cette année devraient durer dans le temps, et sensibiliser les jeunes à la provenance des aliments, aux pratiques durables, et à l’importance des circuits courts.

Voici les six projets qui seront financés par l’Arrondissement en 2023:

  • Les récoltes de Félix: porté par l’école primaire Félix-Leclerc, le projet s’inscrit dans une démarche de création de classes vertes et d’éducation à l’écologie.
  • Semons un jardin, récoltons l’action collective: porté par les Habitations Mainbourg, le projet prévoit un jardin en bacs surélevés ainsi que des aménagements comestibles dans la cour des résidences du complexe.
  • Jardin Sahaka: porté par le Collectif Super Boat People, le projet consiste à mettre en place un jardin collectif sur le terrain vacant à proximité de la Pagode Thammikaram, afin de produire des légumes et des fines herbes asiatiques.
  • Installation de bacs à légumes à l’Azur: porté par le CPE Picasso, le projet consiste à réaménager des espaces extérieurs présentement inaccessibles en ajoutant de nouveaux bacs de culture.
  • Les jardins d’AgriLab: porté par l’école secondaire La Passerelle, le projet prévoit l’ajout de 16 bacs de cultures surélevés ainsi que l’achat de matériel dans le cadre des formations en horticulture.
  • Mon jardin: porté par le Foyer de groupe J-Octave Roussin, le projet consiste à réaménager la cour d’une résidence pour jeunes, en y ajoutant des aménagements comestibles, notamment des bacs de plantation en bois.

Les propositions reçues par l’Arrondissement démontrent «l’enthousiasme réel de notre population envers l’agriculture et l’autonomie alimentaire dans un contexte de transition écologique», a indiqué quant à elle la mairesse de l’arrondissement, Caroline Bourgeois.

Depuis son lancement en 2022, l’appel à projets a soutenu la réalisation de 10 projets en agriculture urbaine.

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J’aime ça, j’aime ça
L’agriculture
Faut que je m’arrange
Pour que ça dure
Faut que je m’arrange
Pour que ça dure

Ahuntsic-Cartierville

Un vaste jardin de tournesols bientôt à Ahuntsic

Photo: iStock, James Andrews.

Lucie Ferré

27 avril 2023 à 16h37 - Mis à jour 27 avril 2023 à 17h26 2 minutes de lecture

Un projet prévoyant l’aménagement d’un vaste jardin de tournesols et d’une serre à l’angle de la rue de Louvain Ouest et de l’avenue de l’Esplanade, dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, a été adopté lors de la dernière séance ordinaire du comité exécutif de la Ville de Montréal.

Le bail de location du terrain s’effectue entre la Ville de Montréal et le Laboratoire sur l’agriculture urbaine, et ce, à titre gratuit sous forme d’une subvention municipale de 89 951,40 $. Pour une durée de 18 mois, soit du 1er mai 2023 au 31 octobre 2024, la superficie requise sera retirée du domaine public.

Une des images d’intention de l’aménagement du terrain. Photo: Capture d’écran, Ordre du jour du comité exécutif de la Ville de Montréal, SDC District Central.

Le projet, soutenu par la Société de développement commercial (SDC) District central, a pour but de réduire les îlots de chaleur, de permettre l’utilisation de compost produit localement à l’intérieur de la serre, de polliniser à l’échelle métropolitaine, en bref, de revitaliser le secteur.

Du mobilier devrait aussi être installé sur le terrain afin de créer un nouveau milieu de vie urbain, encourager la mobilité dans le quartier et reconnecter les gens avec la nature.

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Wow! Ça va être un attrait touristique majeur!

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Les Fermes Lufa, modèle mondialement connu d’agriculture responsable

journaldesvoisins.com | Développement durable | Publié le 10 mai 2023 | Stéphane Desjardins, rédacteur en chef


Fermes Lufa à Ahuntsic: serres sur le toit d’une ancienne usine dans le District Central. (Photo: courtoisie Fermes Lufa)

Les Fermes Lufa ont vu le jour en 2010 dans Ahuntsic, avec une première serre aménagée sur le toit d’une usine, rue Antonio-Barbeau, près du Marché Central. Fait cocasse: la Centrale agricole loge juste à côté.

L’entreprise a comme modèle d’affaires de changer le système alimentaire en misant sur l’agriculture de proximité, par la construction de serres sur les toits d’immeubles et la distribution de paniers directement à la clientèle. Au départ, ce n’était pas gagné d’avance.

L’idée vient de deux étudiants de l’Université McGill, Mohamed Hage et Lauren Rathmell. Le premier a grandi au Liban; cultiver des aliments sur les toits des immeubles fait partie de la culture libanaise.

Installé chez nous, M. Hage est surpris par le fait que les Québécois s’alimentent avec des produits qui, parfois, traversent le continent avant d’arriver dans les supermarchés. Un non-sens environnemental souvent critiqué par les chercheurs climatiques. Il imagine rapidement le concept de serres commerciales érigées sur les toits d’immeubles.


Mohamed Hage et Lauren Rathmell, cofondateurs des Fermes Lufa, commencées à Ahuntsic en 2010. (Photo courtoisie Fermes Lufa)

Après une recherche d’un an, M. Hage convainc la société Montoni de s’associer à la jeune entreprise. Promoteur et gestionnaire d’immeubles industriels et commerciaux, Montoni possède une vaste bâtisse dans le District Central, pourvue d’une dalle de béton sur le toit. Les conditions sont réunies pour construire une première serre de 2780 mètres carrés (30 000 pieds carrés).

«Ahuntsic est devenu le berceau de l’entreprise, où notre serre originale a servi de test pour notre modèle d’affaires, explique Yourianne Plante, directrice des communications. Je faisais partie de l’équipe de démarrage et nous savions que c’était un projet qui n’avait aucune garantie de succès. Il fallait rentabiliser l’investissement.»

Le succès est au rendez-vous et Lufa devient rapidement un symbole de la nouvelle économie verte. «En 13 ans, nous sommes passés de 10 à 700 employés, reprend Mme Plante. Nous livrons aujourd’hui près de 30 000 commandes par semaine, dans la région métropolitaine de Montréal, ainsi que celles de Québec et de Gatineau. Mais la première semaine, nous étions excités de livrer à nos 200 premiers clients, pratiquement tous dans Ahuntsic.»

L’entreprise livre aujourd’hui plus de 20 000 paniers par semaine à plus de 200 points de cueillette ou directement chez ses clients, qu’elle appelle les lufavores.

Les dirigeants de Lufa se disent fiers de faire partie du plus important pôle d’agriculture urbaine au pays.

Croissance

De nos jours, Lufa est une histoire à succès étudiée dans les écoles de commerce. L’entreprise a construit trois autres serres, en 2013 à Laval (4000 m2 ou 43 000 pi2), à Anjou en 2017 (5850 m2 ou 63 000 pi2) et la plus imposante au monde sur un toit d’immeuble (15 217 m2, ou 163 800 pi2), dans l’ancien entrepôt de Sears, à Saint-Laurent, en 2020.

Lufa indique que la récolte hebdomadaire, à Ahuntsic, totalise 1134 kg (2 500 livres) de légumes, soit le poids de 4 grizzlys; à Laval, c’est 6055 kg (13 350 livres), représentant le poids d’un éléphant; de 2613 kg (5 760 livres) à Anjou, l’équivalent du poids d’une camionnette; et de 15 750 kg (34 700 livres) à Saint-Laurent, soit le poids de 3 éléphants. Le total de l’espace cultivable équivaut à six terrains de football.

Lufa cultive plusieurs variétés de légumes: tomates, aubergines, fines herbes, micropousses, poivrons, concombres, laitues et légumes à feuilles. Les serres, chauffées au gaz naturel et à l’électricité, requièrent la moitié de l’énergie d’une serre au sol, car elle récupère celle du bâtiment.


Fermes Lufa à Ahuntsic, culture de concombres. (Photo: courtoisie Fermes Lufa)

L’entreprise utilise un système de culture hydroponique à partir d’un substrat de fibres de noix de coco, en boucle fermée (tous les nutriments sont dissous dans l’eau). L’eau de pluie et de fonte est récupérée et recirculée dans le système, ce qui évite le ruissellement et la pollution agricole.

Les serres sont aussi dotées de panneaux de verre à double paroi pour réaliser des économies d’énergie passives, ainsi que des rideaux opaques pour lutter contre la pollution lumineuse.

Dès le départ, Lufa a choisi de ne pas utiliser de pesticides de synthèse, ce qui représentait un risque additionnel pour une compagnie en démarrage. Au fil des ans, les dirigeants ont multiplié les essais et erreurs pour gérer adéquatement la production et la croissance, notamment durant la pandémie, où les ventes ont explosé.

En 2013, l’entreprise lance sa plateforme en ligne permettant de personnaliser le contenu de ses paniers, ainsi que d’ajouter des produits provenant de producteurs maraîchers. Aujourd’hui, Lufa offre plus de 2000 produits en ligne provenant de 350 partenaires.

Clés du succès

«Les Montréalais et les Québécois espéraient depuis longtemps avoir une autre option que les géants de l’alimentation, reprend Yourianne Plante. Ils veulent contribuer concrètement à l’amélioration du système alimentaire. Nous proposons une solution concrète. Nos lufavores encouragent l’agriculture responsable, ainsi que des artisans locaux.»

Elle ajoute que les clients appuient aussi l’économie locale quand ils achètent de Lufa. Ils économisent de leur temps en évitant de se rendre au magasin, car ils reçoivent leur panier à la maison ou à un point de cueillette. Et ils profitent d’aliments sains et goûteux.


Fermes Lufa à Ahuntsic, exemple de bac de livraison. (Photo: courtoisie Fermes Lufa)

L’entreprise adapte continuellement son offre de produits en sondant ses clients. Lufa s’est d’ailleurs classée première au pays selon la dernière enquête «Wow Numérique» de Léger Marketing pour le secteur alimentaire.

Il y a quelques années, les dirigeants avaient indiqué leur intention d’étendre leur modèle hors de Montréal, du Québec et même à l’international. Des emplacements seraient envisagés ailleurs au Québec et Lufa a même «sécurisé» un site aux États-Unis. L’annonce de la construction d’une prochaine serre à Montréal devrait survenir avant la fin de l’année.

Signalons que les esquisses du magasin Walmart qui devrait ouvrir cet été (2023) dans le Marché Central, publiées dans les médias, montrent toutes une serre sur le toit. Celle-ci devrait totaliser 11 612 mètres carrés (125 000 pieds carrés), rapportait en mars 2022 le magazine Retail Insider. L’article ne fait pas mention de Lufa.

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