Ville de Québec, industrie des croisières

Résumé

Des croisiéristes débarquent à Lévis… pour partir vers Québec

Par Simon Carmichael, Le Soleil

3 octobre 2024 à 04h00|

Mis à jour le3 octobre 2024 à 07h08

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Le Port de Québec, qui gère les croisières qui accostent au quai Paquet, indique qu’il est ravi de collaborer avec Lévis et que son quai «offre aux visiteurs une expérience aux croisiéristes fantastique et une excellente vue sur Québec».|800x478.5854616895874

Le Port de Québec, qui gère les croisières qui accostent au quai Paquet, indique qu’il est ravi de collaborer avec Lévis et que son quai «offre aux visiteurs une expérience aux croisiéristes fantastique et une excellente vue sur Québec». (Yan Doublet/Archives Le Soleil)

Même si de plus en plus de croisières jettent l’ancre à Lévis, les touristes qui les bordent échappent toujours à la Rive-Sud. Ils sont plutôt redirigés vers Québec, ce que déplorent les commerçants.


À l’aube, jeudi, l’Exploris One et ses 144 passagers amarreront au quai Paquet.

Cet automne, en vertu d’une entente avec le Port de Québec, trois navires feront la même chose, un nombre record pour Lévis.



Mais la Rive-Sud ne profitera pas de la manne qui voyage avec les croisiéristes. À peine touché terre, ils monteront à bord d’autobus, pour ne revenir à Lévis que le soir venu.

Certains mettront le cap sur l’île d’Orléans, d’autres sur la chute Montmorency ou vers une érablière. Une grande part ira traîner dans le Vieux-Québec.

Mais rares sont ceux qui resteront profiter de Lévis, de sa piste cyclable, de ses restaurants et de ses magasins.

L’Exploris débarque à Lévis, mais sans grand effet sur la Rive-Sud. (Exploris One)

«Tout le monde s’en va à Québec ou presque», se désole la présidente-directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis, Marie-Josée Morency. «Ce n’est pas très payant.»


t dans le secteur de la Traverse de Lévis - 26/07/2023 - le 26 Juillet 2023 ](https://cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/ZGWRISQDV5FO5CONK4C2OBSUYY.jpg)](Un autre commerce déserte la traverse de Lévis)

À l’instar de commerçants des abords du quai Paquet, qui se désolaient déjà de voir les touristes partir vers Québec dans un récent reportage, Mme Morency souhaite que Lévis profite elle aussi des lucratives retombées des croisières.

«Il faut que Lévis prenne sa place, et il faut qu’on y travaille tout de suite.»

— Marie-Josée Morency, présidente-directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis

Elle ne jette toutefois pas la pierre à Lévis et à ses partenaires touristiques pour la saison 2024.

«On leur a juste annoncé que les bateaux venaient au début de l’été, rapporte Marie-Josée Morency. Ça n’aurait pas été une bonne idée d’improviser.»

La présidente-directrice générale de la Chambre de commerce et d'industrie du Grand Lévis, Marie-Josée Morency.

La présidente-directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis, Marie-Josée Morency. (Jocelyn Riendeau/Archives Le Soleil)

Comme Saguenay

Mais la femme à la tête de la chambre de commerce souhaite que Lévis ne s’y fasse pas reprendre dans les prochaines années.

Elle veut que Chaudière-Appalaches développe ses propres circuits touristiques pour les vendre aux croisiéristes, plutôt que de n’accueillir que le surplus de Québec.

Mme Morency propose par exemple une tournée des vignobles de la région.

«Il faut qu’on prenne notre place. On doit développer une offre complémentaire à Québec qui nous distingue.»

— Marie-Josée Morency, présidente-directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis

Marie-Josée Morency souligne le «beau modèle» du quai de croisière de La Baie, à Saguenay, qui doit recevoir quelque 80 navires cet automne.



«Quand tu arrives là-bas, c’est vraiment “wow!” témoigne-t-elle. Il y a des artistes de La Fabuleuse [histoire d’un royaume], c’est animé, il y a des commerçants.»

«C’est quelque chose de vraiment unique qui donne une raison aux gens de rester et de visiter», ajoute Mme Morency, qui a par ailleurs été présidente de la Chambre de commerce Saguenay-Le Fjord pendant sept ans.

La Baie, à Saguenay, accueille chaque année des milliers de croisiéristes. (Michel Tremblay/Archives Le Quotidien)

Elle croit que Lévis devrait s’en inspirer pour «penser plus grand». «On a tout pour garder le monde chez nous, il faut juste s’organiser.»

Un projet pilote

La Ville de Lévis ne s’inquiète pas trop de voir tous les navires touristiques ancrés au quai Paquet quitter vers Québec.

Le porte-parole de la municipalité, Michel Thisdel, affirme que la saison 2024 en est d’abord une de reprise, après une pause forcée par la pandémie.

Il la présente surtout comme «un projet pilote» qui donne l’occasion à l’organisation municipale de se faire la main à l’accueil de navires de croisières.

La Ville de Lévis présente la saison 2024 comme «un projet pilote». (Pascal Ratthé/Archives Le Soleil)

Lévis souligne notamment l’aménagement d’une zone internationale au quai Paquet pour accueillir les visiteurs de l’étranger.

Finalement, la Ville note que deux agents touristiques seront sur place lors de l’arrivée des navires. Et que les fontaines du quai Paquet se donneront en spectacle jusqu’au départ du dernier bateau, le 13 octobre.

Le Port de Québec indique pour sa part qu’il est ravi de collaborer avec Lévis et que son quai «offre aux visiteurs une expérience aux croisiéristes fantastique et une excellente vue sur Québec».

Résumé

Jusqu’à 22,5 M$ pour électrifier les quais du Port de Québec

Environ 40 % des bateaux de croisière en service sont équipés pour être alimentés à l’électricité lorsqu’ils sont accostés à un port. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Cimon Leblanc

Publié à 8 h 31 HNEMis à jour à 9 h 51 HNE

Ottawa annonce un investissement pouvant aller jusqu’à 22,5 M$ pour l’électrification des quais du Port de Québec. Le projet permettra à l’administration portuaire de brancher les navires de croisière et les cargos qu’elle accueille sur son propre réseau électrique.

Le gouvernement fédéral souhaite ainsi réduire l’empreinte environnementale du secteur maritime. Selon les données du Port de Québec, le branchement des navires aux réseaux électriques terrestres permet d’éliminer jusqu’à 90 % des émissions de gaz de combustion durant le séjour du navire.

Pour la réalisation de l’électrification des quais, le Port de Québec doit également s’assurer qu’Hydro-Québec libérera l’électricité nécessaire au projet. En juin dernier, le PDG de l’administration portuaire, Mario Girard, avait bon espoir d’obtenir une réponse positive de la société d’État.

Le projet d’électrification des quais du Port de Québec est évalué à environ 55 M$. L’administration portuaire entend poursuivre les discussions avec le gouvernement québécois afin de sécuriser le reste des investissements nécessaires à la concrétisation de ce projet, indique-t-on dans un communiqué.

Cette annonce du gouvernement fédéral est effectuée dans le cadre du volet Ports propres du Programme de corridors maritimes verts.

Une industrie en transformation

Le secteur des croisières a amorcé un virage vers l’électrification. Environ 40 % des bateaux de croisière en service sont équipés pour être alimentés à l’électricité lorsqu’ils sont accostés à un port, et 82 % des prochains navires à être construits auront également cette possibilité.

Néanmoins, moins de 3 % des ports à travers le monde sont en mesure de permettre le branchement des navires à quai.

Plus de détails à venir…