Résumé
Saint-Vallier Est : une rue de Saint-Roch qui « manque d’amour »
Les commerces de la rue Saint-Vallier Est ont été exclus d’un programme d’aide financière d’un million de dollars.
Photo : Radio-Canada / François Pouliot
Publié à 4 h 00 HAE
La version audio de cet article est générée par la synthèse vocale, une technologie basée sur l’intelligence artificielle.
Alors qu’une aide financière a été annoncée lundi dernier pour aider les commerces de la rue Saint-Joseph Est, des commerçants de la rue Saint-Vallier Est, aussi dans le quartier Saint-Roch, se sentent oubliés, étant exclus du programme.
Le programme d’aide totalisant un million de dollars vise à favoriser la croissance économique des commerces existants et à stimuler l’arrivée de nouveaux joueurs. L’argent sera rendu sous forme de remboursement de certaines dépenses admissibles.
S’étendant sur un peu plus de 500 mètres entre le boulevard Langelier et la rue Dorchester, la rue Saint-Vallier Est, où plusieurs commerces ont pignon sur rue, fait partie intégrante du quartier Saint-Roch.
Pourtant, elle manque d’amour.
C’est sûr que j’aimerais ça avoir un coup de main, souffle Stéphanie Thériault, présidente et copropriétaire de La Planque Jeux Vidéo. Un discours qui trouve aussi écho dans celui des autres commerçants de Saint-Vallier Est avec qui Radio-Canada s’est entretenue.
Je comprends que Saint-Joseph, c’est la grosse artère à laquelle tout le monde pense, dit Mme Thériault. Mais il faut soigner tous les petits morceaux!
Consciente que le secteur n’est pas autant touchés par l’enjeu de l’itinérance [qu’on observe à proximité de l’église Saint-Roch, par exemple], elle rappelle qu’on a quand même un centre d’injection supervisée à côté.
En activité depuis la pandémie, le centre L’Interzone demeure super important, juge Mme Thériault.
Qu’est-ce que L’Interzone?
C’est un endroit sécuritaire où sont offerts des services permettant la consommation supervisée des personnes utilisatrices de drogues par injection et inhalation (UDII). Ces derniers peuvent consommer les drogues qu’elles apportent :
- Dans de bonnes conditions d’hygiène et de sécurité;
- Sous la supervision d’un personnel qualifié;
- En toute légalité.
Source : CIUSSS de la Capitale-Nationale
Mais ça apporte quand même la réalité que ça apporte, indique-t-elle, racontant que, l’an dernier, la vitrine de son magasin a été fracassée avec un morceau de gravats qui était dans le stationnement en face.
C’est des choses qu’on sait qui peuvent arriver, nuance-t-elle.
La Planque Jeux Vidéo a ouvert ses porte en 2009.
Photo : Radio-Canada / David Remillard
Une baisse de l’achalandage dans le secteur
Comme ses voisins, Stéphanie Thériault craint que des gens aient de plus en plus peur de venir dans le secteur.
On a vu quand même une baisse de notre achalandage, note-t-elle. Notre vente en ligne se porte bien, mais les gens qui viennent au magasin, ça a quand même diminué depuis un certain temps. On sait qu’il y a des gens qui n’ont pas envie de venir se promener dans Saint-Roch.
À lire aussi :
- Un sommet pour redorer l’image de Saint-Roch
- Deux millions pour « redonner de la lumière à Saint-Roch »
- Saint-Roch : un plan d’action contre le vandalisme à venir en juin
Travaux, manque de stationnement, crainte de faire des rencontres… Il y a plusieurs réalités qui sont arrivées en même temps, souligne-t-elle.
Se doutant bien que ce n’est pas l’intention de la Ville, elle dit néanmoins se sentir enterrée. C’est un petit peu dur de garder la tête en dehors de l’eau dans ces circonstances-là.
On n’aura pas d’aide, là, avec le chantier de Trudel. On n’a pas plus d’aide avec la situation actuelle. C’est sûr que j’aimerais ça avoir un coup de main.
Une citation de Stéphanie Thériault, présidente et copropriétaire de La Planque Jeux Vidéo
Faute de soutien financier, elle aimerait en revanche que des incitatifs – la gratuité du stationnement, peut-être? – soient mis en place pour attirer les gens.
Dans les commerces avoisinants, si on remarque un maintien de la clientèle locale, on observe toutefois une baisse flagrante des clients ne provenant pas du centre-ville.
Je n’ai pas de solution, mais je comprends qu’il faut faire quelque chose, insiste Mme Thériault.
Je ne veux pas démoniser le quartier […] Je me sens chez moi à cet endroit-là, et j’aimerais ça que les gens le voient de cette façon-là.
Une citation de Stéphanie Thériault, présidente et copropriétaire de La Planque Jeux Vidéo
Élargissement de la zone d’application du programme en vue?
Rappelons que le territoire de la Société de développement commercial (SDC) Saint-Roch, qui administre les fonds du programme, couvre essentiellement la rue Saint-Joseph Est, entre la rue Caron et la rue Saint-Dominique en plus d’une petite partie sur le boulevard Charest et quelques rues adjacentes.
La rue Saint-Joseph Est est l’artère commerciale principale du quartier Saint-Roch. (Photo d’archives)
Photo : Radio-Canada / Eric Careau
Saint-Vallier Est, oui, c’est le quartier Saint-Roch, mais ce n’est pas la SDC, indique Marie-Pier Ménard, directrice générale de l’organisme. Ce que les commerçants peuvent faire, toutefois, c’est devenir membres volontaires, ajoute-t-elle.
Mais même s’ils sont membres volontaires, actuellement [pour des raisons légales], je ne peux pas offrir le “programme 1 million”.
Ce que je peux dire, c’est qu’on est dans les démarches d’agrandissement [du territoire de la SDC]. Cependant, ça ne se fera pas demain matin.
Une citation de Marie-Pier Ménard, directrice générale de la SDC St-Roch
Pour ce qui est du programme d’aide, il revient à la Ville de déterminer si le territoire sera agrandi, tranche-t-elle.
Au cabinet du maire Bruno Marchand, on confirme avoir été interpellé par des commerçants du quartier Saint-Roch exclus du programme afin de voir s’il était possible d’élargir la zone d’application pour le programme d’aide de 1 M$.
Une analyse est en cours du côté de la Ville afin d’évaluer cette possibilité, dit-on, et de voir quelle pourrait être la zone d’application élargie.
Une bonne idée pour Montréal aussi
La Ville lance un projet pilote de barrière anti-intrusion sur la rue Saint-Jean
2:04Le Téléjournal Québec
La Ville lance un projet pilote de barrière anti-intrusion sur la rue Saint-Jean
Québec est la première ville en Amérique du Nord à acquérir et à utiliser le module Armis One.
Photo : Radio-Canada / Camille Carpentier
Publié hier à 11 h 06 HAEMis à jour hier à 15 h 19 HAE
Devant l’augmentation du nombre d’évènements avec des camions-béliers un peu partout dans le monde, la Ville de Québec va tester une barrière anti-intrusion et lance un projet pilote pour sécuriser d’abord la rue Saint-Jean.
Nice, Toronto, Berlin, Amqui : plusieurs évènements ont démontré les risques d’intrusions de véhicule à haute vitesse ou à basse vitesse, constate la Ville de Québec.
Pour diminuer les risques sur son territoire, elle a fait l’acquisition d’un dispositif nommé Armis One afin de prévenir l’intrusion de véhicules sur la voie publique lors de la tenue d’évènements ou de rassemblements.
Nouveau dispositif pour sécuriser les événements et les rues piétonnes
Bien que les sites soient déjà bien sécurisés, la Ville a amorcé une réflexion dans la dernière année afin d’identifier des mesures de protection additionnelles contre les risques modernes. Parmi les moyens identifiés, la barrière anti-véhicule-bélier Armis One s’avère une option adaptée puisqu’elle offre plus de sécurité tout en permettant les passages ciblés, explique l’administration municipale.
Le dispositif a été installé dans 90 villes européennes.
Photo : Crédit : Consel Group
Projet pilote
Dès le 1er juin, deux dispositifs seront installés sur la rue Saint-Jean, derrière les portes Saint-Jean, dans le cadre d’un projet pilote. La rue est piétonne pour une durée d’environ trois mois lors de la saison estivale.
Deux endroits précis sont visés pour l’installation, soit à la hauteur de la rue D’Auteuil et au carrefour de la côte du Palais. Quatre barrières et neuf bacs de plantation en béton seront installés sur la chaussée et les trottoirs.
Ce projet pilote permettra d’évaluer l’efficacité de l’appareil lors des opérations de montage et démontage ainsi que l’accès aux véhicules d’urgence. La Ville pourra ensuite évaluer la possibilité de déployer ce système à plus grande échelle.
La rue Saint-Jean est piétonne dans le Vieux-Québec pour une durée d’environ trois mois lors de la saison estivale.
Photo : Radio-Canada / Guillaume Croteau-Langevin
Il s’agit d’un outil dans un arsenal de mesure et il ne correspond pas aux besoins de tous les évènements, prévient le directeur du Service du transport et de la mobilité intelligente, Marc des Rivières.
C’est la bonne intervention, pour le bon lieu en fonction du bon risque.
Une citation de Marc des Rivières, directeur du Service du transport et de la mobilité intelligente
L’installation d’Armis One ne nécessite aucun réaménagement de génie civil pour la rue Saint-Jean. Les dispositifs seront installés et retirés au moment de l’ouverture et la fermeture de la rue piétonne.
Marc des Rivières, directeur du Service du transport et de la mobilité intelligente.
Photo : Radio-Canada / Camille Carpentier
Pour l’instant, la Ville est toujours en réflexion sur les évènements qui pourraient nécessiter ce nouveau dispositif.
À lire aussi :
- Attaque au véhicule-bélier : Vancouver oscille entre douleur et questions
- Voiture-bélier à Liverpool : 27 blessés hospitalisés, dont 4 enfants
Technologie européenne
Québec est la première ville en Amérique du Nord à acquérir et à utiliser le module. Fabriqué en Suisse, il est déjà utilisé dans 90 villes en Europe, selon la Ville de Québec.
Il a coûté pour l’instant 95 000 $ à l’administration Marchand. La technologie fonctionne autant en été qu’en hiver, assure Marc des Rivières.
La barrière anti-intrusion Armis One
- Résistance minimale à un camion de 9 tonnes à 50 km/h (750 000 joules d’énergie);
- Utilisation quatre saisons;
- Installation et désinstallation rapides et sans travaux d’ingénierie;
- Accès sans entrave pour les piétons, les cyclistes et les fauteuils roulants;
- Accès rapide des véhicules d’urgence (moins de trois minutes);
- Adaptable à la largeur et au profil de la rue
Un bon compromis selon les commerçants
Les commerçants de la rue Saint-Jean demandent depuis plusieurs années des mesures de sécurité renforcées. Les nouveaux dispositifs devraient améliorer les choses. Il y a beaucoup de clientèle, de visiteurs sur la rue Saint-Jean, donc ça devenait nécessaire de passer à une autre étape pour la sécurité, estime Xavier Bernier-Prévost, directeur de la SDC du Vieux-Québec.
Xavier Bernier-Prévost, directeur de la SDC du Vieux-Québec
Photo : Radio-Canada
Il aurait aimé qu’il y ait installation de bollards rétractables, mais le gel et le dégel empêchent une telle installation. L’installation de clôtures lors des années précédentes était aussi peu esthétique et largement insuffisante pour la sécurité, selon le directeur.
On pense que les bollards auraient pu mieux se fondre, mais si ça vient renforcer la sécurité on pense que c’est un bon compromis à faire. On ne pense pas que ça va nuire à l’esthétique de la Ville plus que les clôtures qui sont en place en ce moment.
Une citation de Xavier Bernier-Prévost, directeur de la SDC du Vieux-Québec
Évaluation des risques
La Ville se défend d’avoir installé de tels dispositifs près de 10 ans après les évènements de Nice, qui ont eu l’effet d’un wake up call planétaire, selon Marc des Rivières.
Des policiers sur la promenade des Anglais, le lendemain de l’attentat de Nice, en 2016.
Photo : Getty Images / VALERY HACHE
Chaque évènement, on l’a toujours regardé, analysé puis déployé des choses. On voit une accélération des évènements. C’était opportun pour nous de continuer à réfléchir et arriver aujourd’hui avec un produit comme celui-là qui va nous donner une certaine assurance, souligne Marc des Rivières.
Il y a une analyse qui est faite en fonction de ce qui se passe à Québec et l’analyse de risque nous permettait de mettre en place les moyens qu’on jugeait appropriés. Maintenant, tout ça, ça évolue
Une citation de Marc des Rivières, directeur du Service du transport et de la mobilité intelligente
Il prévient toutefois que le risque zéro n’existe pas. On peut protéger tous nos évènements […] mais souvent ce n’est pas sur les lieux où les sites sont sécurisés que les choses se passent, c’est à l’extérieur. On ne pourra jamais protéger 1800 km de trottoirs. Par contre, aux endroits où on a de grands regroupements, rassemblements, c’est là qu’on va privilégier un moyen comme celui-là.
Par exemple, le dispositif est efficace pour des évènements statiques et des sites fermés, moins pour les évènements dynamiques comme le Marathon de Québec ou le Grand Prix cycliste de Québec. C’est difficile de protéger 42 km. On va travailler avec d’autres moyens, prévient Marc des Rivières.