Ville de Québec - Espaces piétonniers et espaces publics

Discussion et actualités des projets de piétonnisation et d’espaces publics de la ville de Québec

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Résumé

La rue Saint-Jean est-elle sécuritaire?

Par Pascale Lévesque, Le Soleil

8 mai 2025 à 04h00|

Mis à jour le8 mai 2025 à 06h11

Xavier Bernier-Prévost, directeur général de la Société de développement commercial du Vieux-Québec considère que les mesures de protections des piétons du Vieux-Québec sont insuffisantes. (Pascale Lévesque/Le Soleil)

À l’approche de la saison où ses principales artères touristiques deviennent piétonnes, Québec a-t-elle pris tous les moyens nécessaires pour assurer la sécurité de ses citoyens et visiteurs?


En avril, ne te découvre pas d’un fil; en mai… ferme la rue et laisse les piétons en profiter!

C’est exactement la scène qui s’est déroulée le week-end dernier sur la rue Saint-Jean, dans le Vieux-Québec, marquant le coup d’envoi de la piétonnisation estivale — d’abord les fins de semaine, puis bientôt toute la semaine. Et l’initiative ne se limite pas à ce secteur: Grande Allée, le quartier Saint-Roch et la rue Saint-Paul se joindront éventuellement à la fête.



Mais si les rues fermées aux véhicules laissent présager un été piéton bien vivant, bien gourmand et surtout bien festif, des questions de sécurité persistent et s’intensifient.

Et les tragédies causées par des attaques aux véhicules bélier ne font rien pour apaiser ces interrogations.

  • Quatre victimes à Osaka, au Japon la semaine dernière.
  • Onze morts à Vancouver à la veille du scrutin fédéral.
  • Quatre jours plus tôt, près d’une école primaire de Jinhua, en Chine, un chauffard fauchait à mort neuf élèves et 5 adultes.
  • Quatorze victimes également dans la foule rassemblée pour le Nouvel An, dans le Vieux Carré de La-Nouvelle-Orléans.
  • À Magdebourg, en Allemagne, six personnes tuées quand une BMW a foncé dans le marché de Noël le 21 décembre 2024.
  • Et 38 innocents furent assassinés à Zhuhai, en Chine, le 11 novembre dernier quand un ex-mari, insatisfait du partage du patrimoine lors de son divorce, a conduit sa voiture sur une piste d’exercice similaire à celle des Plaines d’Abraham.

Cet inquiétant recensement ne fait état que des attaques au véhicule-bélier ayant tuées plus de cinq personnes dans les… six derniers mois.

Plus près de chez nous, rappelons les tragédies de Saint-Jean-sur-Richelieu (deux militaires happés, dont un à mort, par un chauffard islamiste radicalisé), de Toronto en 2018 (dix morts motivés par la misogynie), de London en 2021 (quatre décès attribuées à l’islamophobie) sans oublier les deux enfants fauchés devant une garderie de Laval et les quatre décès à Amqui, deux drames survenus en 2023.

Des commerçants inquiets

«Ça se rapproche. C’est vraiment ce que j’ai ressenti en voyant ce qui s’est passé à Vancouver, surtout que j’étais là deux jours avant», exprime Xavier Bernier-Prévost.

Le directeur général de la Société de développement commercial (SDC) du Vieux-Québec — qui avait déjà confié ses inquiétudes au Soleil en juillet dernier — renchérit quant à la timidité des mesures mises en place à Québec pour prévenir ce genre de drame, une insécurité ravivée par l’actualité de 2025 partagée par les membres de la SDC qu’il représente.

«On s’entend que la rue Saint-Jean n’est aucunement protégée», lance Patrice Auclair, directeur de Boulay Bistro Boréal et partenaire du Bedeau, une adresse gastronomique située à quelques pas sur la même artère.

«Il y a bien des petites barrières de métal qui bloquent, disons, grosso modo, mais un véhicule pourrait facilement les éviter en montant sur le trottoir et faucher tout le monde, c’est certain. Même la barrière elle-même: un VUS passerait au travers.»

Saint-Jean, la grande oubliée

Jean-François Barré, propriétaire du Pub St-Alexandre et du Murphy’s, presse la Ville d’agir. «Si elle veut vraiment embellir la rue Saint-Jean, qu’elle remplace ses blocs de granit laids, ses lampadaires désuets et qu’elle répare les pavés qui font ressembler la rue à un champ de bataille. Ça fait des années qu’on demande des bollards pour protéger les piétons, mais on nous disait que c’était trop cher ou mal adapté… alors qu’ils sont maintenant installés ailleurs. Saint-Jean est l’artère piétonne la plus fréquentée, mais elle reste la grande oubliée. Il faut un plan concret, et vite.»



Une simple barrière de métal amovible manuellement protège l’artère piétonne à ses extrémités. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Les touristes remarquent les lacunes

Si Québec a la chance d’être visitée par de nombreux étrangers, ces derniers sont les premiers à remarquer le manque de protection dont les piétons souffrent chez nous.

«Ce sont surtout les touristes, qui ont déjà vu ou vécu ce genre de drame ailleurs dans le monde, qui nous en parlent. C’est rare, mais c’est arrivé. Nous, on a toujours un peu le sentiment que ça se passe ailleurs qu’à Québec. D’habitude, on n’est pas pire… mais on ne sait jamais»

— Patrice Auclair, directeur de Boulay Bistro Boréal

Pour Xavier Bernier-Prévost, chaque événement comme ça rend la menace plus tangible, plus réelle.

«Si des gens capables de poser ce genre de gestes existent à Vancouver, à Toronto, à Amqui… il y en a sûrement ici aussi », estime-t-il.

Un phénomène malheureusement récurrent

Bref, ce n’est pas un phénomène passager. Il y a même une page Wikipédia qui recense à ce type de drame: des attaques au véhicule-bélier sont répertoriées depuis les années 1930. Elles frappent partout dans le monde et ont en commun de pouvoir survenir n’importe où, pour toutes sortes de motifs ou parfois sans motif clair.



Ces drames rappellent au directeur de la SDC du Vieux Québec que nul endroit n’est protégé à 100 %.

«Québec n’est pas à l’abri. On a eu l’attaque au sabre dans le Vieux-Québec, l’attentat à la mosquée… On ne peut plus se dire que ça n’arrive qu’ailleurs, ajoute-t-il. Plus ce genre d’événement là arrive, plus ça peut donner des idées à certains», s’inquiète Xavier Bernier-Prévost.

Des mesures inutiles, des réponses qui tardent

L’été dernier, Le Soleil avait montré les photos des barrières qui ceinturaient la rue Saint-Jean piétonne à Eric Buchlin, analyste en sécurité et ancien membre du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale française.

Sa réflexion avait été sans équivoque. «Ça ne sert à rien ce qu’ils ont mis là, constatait-il en pointant du doigt l’important retard de Québec par rapport aux meilleures pratiques européennes et américaines. Un véhicule qui déciderait de foncer dans la foule pourrait le faire aisément. C’est préoccupant. On a pourtant eu la preuve que c’est possible avec ce qui s’est passé à Nice.».

Interpellée à ce sujet, au surlendemain des événements de Vancouver, la ville de Québec a finalement répondu à quelques questions du Soleil, via courriel, huit jours plus tard.

François Moisan, directeur des relations publiques à la Ville de Québec, assure que le nombre d’effectifs déployés par les partenaires de la Ville est suffisant pour garantir la sécurité lors d’événements comme les fermetures de rue.

«Plusieurs policiers sont sur le terrain pour faciliter la circulation et maintenir l’ordre. Nous travaillons en collaboration avec le Service de police, le Service de protection contre l’incendie, les services ambulanciers et d’autres partenaires afin de maximiser l’efficacité des interventions en cas de besoin.»

— François Moisan, directeur des relations publiques à la Ville de Québec

Il ajoute que la Ville s’inspire des méthodes internationales pour garantir des standards de sécurité élevés.

«Nous gérons des centaines d’événements chaque année, ce qui nous a permis de développer une expertise, même si le risque zéro n’existe pas. Nous mettons en place des plans d’urgence pour prévoir différents scénarios».

Mystérieux projet pilote

«Avec la Ville, une rencontre est prévue début juin pour faire le point sur la saison estivale, indique Xavier Bernier-Prévost. Mes collègues d’autres SDC sont déjà préoccupés. On reste inquiets, mais c’est clair qu’on s’attend à une vigilance renforcée du SPVQ cette année. Là, on est rendus à l’étape où la Ville doit nous présenter son plan pour sécuriser la rue piétonne. Est-ce qu’on parle de bollards rétractables, de dispositifs de protection ou d’autre chose? C’est ce qu’on veut clarifier.»



La Ville de Québec vient d’ailleurs de conclure un contrat pour l’acquisition de barrières antibélier au coût de 109 000 $.

Elles s’ajouteront à l’arsenal de sécurité de la ville et du SPVQ qui, à l’approche du sommet du G7 au printemps 2018, avait fait l’achat de herses mobiles anti-véhicule-bélier auprès de la firme israélienne Mifram Security dans un contrat de gré à gré pour la somme de 34 354 $. Des barrières qui n’ont jamais été déployées depuis le G7, selon les informations recueillies par Le Soleil.

«Le projet pilote qui sera mené sur la rue Saint-Jean à l’été 2025 nous permettra d’évaluer l’efficacité d’un nouvel équipement dans le contexte de Québec et de déterminer s’il serait pertinent de l’adopter à plus grande échelle», explique François Moisan, par courriel.

Parle-t-il de ces herses anti-véhicule-bélier? Au moment d’écrire ces lignes, le porte-parole de la Ville n’avait pas répondu à la question.

Des herses mobiles anti-véhicule-bélier on déjà servi à la ville lors de sommets internationaux. (Erick Labbé/Archives Le Soleil)

Un été compliqué pour les commerces

Jeudi matin, la Ville convie les médias à un point de presse concernant les mesures de sécurisation des déplacements dans le Vieux-Québec–Basse-Ville. Ses représentants assurent que ça n’a rien à voir avec la sécurisation des piétons. Mais certains diront que la question est prioritaire et sont impatients de les entendre sur ce sujet.

Car d’autres aspects interpellent la SDC du Vieux-Québec.

La saison estivale s’annonce plus corsée pour ses membres. «Habituellement, la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) exige que les terrasses même temporaires soient délimitées par une clôture, explique le directeur général SDC du Vieux-Québec. Pendant la pandémie, il y avait une tolérance à Québec. Mais cette année, l’exigence est revenue.»

Un irritant qui s’ajoute à un lot de démarches toujours plus complexes selon lui, et qui amène des enjeux de sécurité supplémentaires. Mise en contexte bureaucratique. Pour obtenir un permis d’alcool sur une terrasse temporaire installée sur rue piétonne, il faut d’abord l’autorisation de la Ville, puis faire une demande à la RACJ.

Certaines exceptions existent selon les villes, notamment dans les secteurs patrimoniaux, où les démarches se corsent. Toute demande de certificat d’autorisation pour un café-terrasse situé dans un site classé, déclaré ou dans une aire de protection passe par la Commission d’urbanisme et de conservation de Québec (CUCQ).

«Aucun guide n’est fourni pour savoir à quoi s’attendre précisément: il faut soumettre une demande, puis attendre une acceptation… ou un refus. C’est un peu tannant», lâche M. Bernier-Prévost qui rappelle que l’apparence et la qualité de ces aménagements importent aussi.

Quant à l’aménagement standard, sur le site de la Ville, les instructions sont par contre claires. Peu importe la taille ou l’emplacement de la terrasse - qu’elle s’étende dans la rue ou qu’elle se résume à quelques tables collées à la façade — depuis 2022, un corridor de 1,75 mètre doit toujours rester libre sur le trottoir pour le passage des piétons.

Dans la rue, un espace suffisant pour permettre le passage et la manœuvre des véhicules d’urgence doit être laissé libre. Enfin, il est clos au moyen d’une clôture, d’une corde, d’un garde-corps, d’un muret, d’une haie ou de bacs à fleurs amovibles d’une hauteur maximale de 1,2 m.

Le mobilier urbain de la Ville en piètre état

Bref, après une longue promenade dans le Vieux-Québec, Le Soleil a pu constater que la Ville était rigoureuse dans l’application de cette réglementation. En revanche, pour les obligations de respect des normes patrimoniales, Xavier Bernier-Prévost remarque que l’aménagement municipal peut parfois laisser sceptique.

Poteaux qui flanchent, poubelles qui débordent et pavé dépressif font partie du décor habituel. Reste que c’est le soutien de la Ville à l’harmonie de l’artère commerciale que la SDC revendique en priorité.

«Il y a eu des accidents, des clients et serveurs qui sont fait frapper, ajoute Patrice Auclair, directeur de Boulay Bistro Boréal. Malheureusement, par exemple, même si les gens ne peuvent pas rouler à vélo et que même si c’est bien identifié sur les panneaux, ils le font pareil».



Ce lampadaire rue Saint-Jean cante vers la droite. Un exemple du mobilier urbain qui a besoin d’une mise à jour rue Saint-Jean selon le directeur de la SDC. (Pascale Lévesque/Le Soleil)

Rififi entre un rouliplanchiste et un touriste

Le directeur général de la SDC du Vieux-Québec acquiesce. «T’as des skateurs, des cyclistes, des touristes un peu confus qui circulent tous sur le trottoir… Ça crée des situations dangereuses pour les clients sur les terrasses et pour les serveurs avec leurs plateaux. Il y a déjà eu des cas où un skateur a foncé dans un client, ça a dégénéré, et il s’est ramassé des coups de skateboard. Imagine!»

Il propose d’ailleurs, pour régler le problème de planches à roulettes, trottinettes, vélos qui louvoie entre les convives et piétons, que le SPVQ mette davantage à profit ses cadets pour gérer ces situations de manque de civisme. Quoique, à bien y penser, peut-être qu’un peu de vouvoiement pourrait tout régler? Qui sait?

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Résumé

SONDAGE | Québec largement en faveur de la piétonnisation du Vieux

Par Félix Lajoie, Le Soleil et Juliette Nadeau-Besse, Le Soleil

8 juin 2025 à 04h00

7 minutes

Le vice-président et chef de la stratégie d’affaires chez SOM, Éric Lacroix, souligne que la plupart des habitants de Québec apprécient «l’agrément» des rues piétonnes estivales. (Frédéric Matte/Archives Le Soleil)

Près du trois quart de la population de la capitale est en faveur de la piétonnisation des rues du Vieux-Québec en période estivale, signale un sondage SOM-Le Soleil.


Cet été, neuf rues de la capitale seront réservées uniquement aux piétons, selon certaines périodes. Dans le Vieux-Québec, la rue Saint-Jean est fermée aux automobiles depuis le 2 juin, de la rue d’Auteuil jusqu’à la côte du Palais.

D’après un sondage SOM-Le Soleil mené du 27 au 30 mai dernier, une majorité des résidents de Québec sont d’accord avec cette façon de faire, qui laisse toute la place aux piétons.



71 % des répondants au coup de sonde ont répondu «totalement» ou «plutôt» à la question: êtes-vous favorable à la piétonnisation des rues du Vieux-Québec l’été?

Le quart des personnes sondées ont dit être défavorables à la piétonnisation, alors que 4 % ont préféré ne pas répondre à la question.

Le vice-président et chef de la stratégie d’affaires chez SOM, Éric Lacroix, souligne que la plupart des habitants de Québec apprécient «l’agrément» des rues piétonnes estivales.

«Les gens vont stationner leur véhicule au Carré D’Youville, et vont prendre une marche paisiblement dans le Vieux-Québec», illustre-t-il.

Il ajoute que les gens qui sont favorables aux rues piétonnes ont un mode de vie qui «est relativement peu affecté négativement» par ce changement estival.

D’ailleurs, les habitants de Lévis sont en faveur des rues piétonnes à 78 %, note M. Lacroix, entre autres car ils sont attirés par «l’aspect touristique» de la mesure.

Il peut être tentant de tracer une analyse selon l’arrondissement où habitent les répondants de sondage, mais M. Lacroix soutient que les écarts entre les résultats tout comme la taille des échantillons ne sont pas assez «significatifs» pour en tirer des conclusions.

Toutefois, le résultat des réponses selon le niveau de scolarité des répondants est révélateur, selon le chef de la stratégie d’affaires chez SOM.



63 % des personnes interrogées disposant d’un niveau de scolarité collégial se sont dits en faveur des rues piétonnes, contre 33 % en défaveur. De l’autre côté, 84 % des répondants ayant un niveau de scolarité universitaire ont dit être en faveur et 13 % en défaveur.

«Potentiellement, les gens qui ont un niveau collégial sont plus nombreux à travailler dans le secteur des rues piétonnes et à subir des impacts négatifs que les gens qui ont un diplôme universitaire», explique M. Lacroix.

Pour des raisons semblables, les personnes de 65 ans et plus sont en faveur des rues piétonnes à 79 %, contre 62 % pour la tranche d’âge des 45 à 54 ans.

«À 65 ans et plus, la plupart des gens sont retraités, donc ils ne travaillent pas dans le Vieux-Québec et n’ont pas de jeunes enfants dans une garderie du secteur et subissent moins d’impacts négatifs», indique-t-il.

Selon M. Lacroix, les résultats récoltés auraient pu être différents si le sondage avait pu cibler spécifiquement les personnes qui vivent et travaillent dans le secteur du Vieux-Québec.



«Jadis, dans les années 90 quand j’ai commencé, on pouvait utiliser les lignes de téléphones terrestres et on était capable de cibler des quartiers et des populations très précises. Malheureusement, aujourd’hui, avec les téléphones cellulaires, ce n’est plus possible», conclut-il.

Les commerçants unanimes

«On prendrait ça à longueur d’année!» lance d’emblée Patricia Chrétien, gérante de la boutique Rieker sur la rue Saint-Jean. Comme tous les commerçants rencontrés par Le Soleil, elle ne reviendrait pas en arrière avec la piétonnisation de l’artère commerciale.

«Aussitôt que les voitures arrivent, ça brise un peu l’ambiance, on dirait qu’il fait déjà plus froid», note-t-elle.

Les commerçants remarquent une ambiance plus accueillante, plus de sécurité pour les clients et moins de bruit des voitures.

Même son de cloche du côté de la boutique Clément, arrivée en octobre dans le quartier. «Ça change vraiment la donne! On profite de la sérénité, on gagne à avoir une ville piétonne», avance Tom Brassard, gérant du magasin. La clientèle est à la fois composée de citoyens du secteur qui se déplacent sans voiture et de touristes, note-t-il.

«Il y a plus de gens qui entrent, c’est sûr et certain! Les gens qui marchent de l’autre côté du trottoir osent pas traverser quand il y a de la circulation, alors que maintenant oui», Valérie Michaud-Bergeron, vendeuse de la boutique Sport & Chic.

Les familles se sentent plus en sécurité pour se promener sur la rue Saint-Jean piétonne, et l’ambiance est plus agréable, confirment les commerçants. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Pour les restaurateurs ayant une terrasse, la rue piétonne fait toute une différence. Le restaurant Shaker de la rue Saint-Jean peut tripler ses places assises à l’extérieur, surtout prisées par les touristes.

«Le monde aime vraiment les terrasses!», lance en souriant Mégane Desjardins, directrice de l’établissement. La rue piétonne permet aussi à des chansonniers et des artistes d’animer le quartier. «Ça met vraiment une belle ambiance, les gens se parlent entre les terrasses. Ça amène vraiment l’été», confirme le directeur adjoint Mathieu Joinaud.

L’équipe du restaurant Au Petit Coin Breton apprécie la rue piétonne, mais note quelques petits bémols. Selon eux, la piétonnisation devrait commencer plus tard dans la saison, autour de la Saint-Jean-Baptiste.

Selon les observations des serveurs, la pluie et le froid découragent certains clients de devoir marcher dans la rue pour se rendre jusqu’aux boutiques et restaurants, en plus de devoir payer pour un stationnement un peu plus loin.



L’achalandage de la rue Saint-Jean est fortement dépendant de la météo, observent les commerçants. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Mais tous les commerces de la ville sont touchés par les aléas de Dame nature, souligne Tom Brassard, de la boutique Clément. «On a la clientèle inversée d’un centre d’achats! Quand il fait beau, il n’y a personne et quand il pleut, c’est plein. Il n’y a pas d’environnement idéal.»

Mégane Desjardins n’y voit pas non plus un enjeu majeur. «Quand il fait pas beau, les gens ne viennent pas ici en général. Je ne sais pas à quel point ça fait une différence que ce soit piéton ou pas.»


Ce sondage a été mené du 27 au 30 mai 2025 auprès de 929 adultes québécois francophones de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec. La marge d’erreur maximale, pour l’ensemble des répondants, est de +/- 4,9 %, 19 fois sur 20.

L’échantillon a été tiré du panel or de SOM, lequel est constitué d’individus recrutés de façon aléatoire par téléphone (fixe et cellulaire). Les données ont été pondérées pour refléter au mieux les caractéristiques de la population selon l’âge, le sexe, la taille du ménage, la scolarité, le logement (propriétaire/locataire) et le secteur géographique.

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Résumé

La «Brigade propreté» arrive dans Saint-Roch

Par Juliette Nadeau-Besse, Le Soleil

18 juin 2025 à 17h20

2 minutes

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La Brigade propreté St-Roch est visible dès mercredi dans le quartier. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

Quatre personnes s’affaireront désormais à temps plein à nettoyer les rues de Saint-Roch, à l’initiative des commerçants du quartier.


Et d’une pierre, deux coups : la Brigade propreté Saint-Roch permet la réinsertion sociale de ces quatre personnes choisies.

Les agents ramasseront les déchets dans les rues, effaceront les graffitis et nettoieront les vitrines des commerces.



L’initiative est organisée par la Société de développement commercial (SDC) Saint-Roch, qui ratisse principalement la rue Saint-Joseph, de la rue Caron jusqu’à la rue Saint-Dominique.

Le financement des emplois dans la Brigade est assuré jusqu’en décembre. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

«Dès maintenant, les commerçants membres de la SDC peuvent faire leurs demandes de nettoyage de graffitis et de nettoyage de vitres», explique Marie-Pier Ménard, directrice générale de la SDC.

Les agents «participeront à la création d’un climat de cohabitation harmonieuse avec les personnes marginalisées», ajoute Marie-Pier Ménard.

Réinsertion sociale

En plus «d’amener du beau» dans le quartier, les quatre agents de propreté de la Brigade propreté pourront avoir un salaire stable, pour mieux s’intégrer à la vie active.

«On a travaillé en collaboration avec différents organismes du quartier pour trouver les agents, pour que ces gens-là puissent trouver un travail à temps plein», précise Marie-Pier Ménard.

Un processus d’embauche a été effectué pour sélectionner des personnes qui avaient un intérêt réel pour la Brigade et le quartier.



Ils travaillent 35 heures par semaine, de 8h à 16h. L’horaire pourrait s’adapter selon les besoins, précise la SDC. Le financement est assuré au moins jusqu’en décembre, si les conditions hivernales permettent de poursuivre le travail.

«Quand vous voyez nos agents de brigade avec leur gilet et leur casquette, prenez le temps de leur dire merci», a insisté Pierre-Luc Lachance, conseiller municipal de Saint-Roch–Saint-Sauveur, en s’adressant aux autres citoyens.


À lire aussi


Un «électrochoc» à deux millions pour Saint-Roch

L’initiative fait partie d’une enveloppe de presque deux millions annoncée en mars «pour rehausser le sentiment de sécurité des citoyens et l’entretien» du centre-ville.

Pour la Brigade propreté, on parle d’un montant de 205 000 $ provenant du Fonds de relance du centre-ville. La Ville a ajouté 150 000 $ mercredi matin pour «opérationnalisation du projet».



En contrepartie de la piétonisation, il faut impérativement une politique restrictive de la circulation automobile dans le Vieux-Québec et des frais pour y accéder en automobile. Autrement c’est un vrai cauchemar pour tout le monde, notamment pour les autobus touristiques qui ne sont pas adaptés aux rue étroites (qui restent coincés) et aux nombreux sens uniques qui piègent tout le monde et forcent les automobilistes à tourner en rond avant de trouver une issue.

Dans ce périmètre c’est la congestion permanente et une source de pollution importante, sans oublier l’agressivité des chauffeurs qui s’impatientent, immobilisés sur la rue et où le stationnement est déjà grandement problématique.

J’en ai fait l’expérience une fois de plus hier, en allant chercher une patiente à l’hôpital Hôtel-Dieu sur la Côte du Palais. Un déplacement d’une quinzaine de minute en auto à partir de chez-moi qui m’a pris plus d’une heure.

Dorénavant je ne répéterai plus jamais l’aventure et demanderai aux gens de prendre un taxi ou l’autobus comme je fais moi-même depuis mon installation dans la capitale.