Véhicules récréatifs électriques

Véhicules récréatifs électriques La montréalaise Taiga se lance en Bourse

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Samuel Bruneau, PDG et cofondateur de Taiga

Le constructeur montréalais de véhicules récréatifs 100 % électriques Taiga profite d’une tempête parfaite pour faire le saut en Bourse.

Publié le 18 février 2021 à 6h00

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Richard Dufour Richard Dufour
La Presse

L’électrification des transports est un thème à la mode, le confinement favorise la demande pour les produits discrétionnaires comme les motoneiges et les motomarines, et les marchés boursiers sont réceptifs.

« Le timing est très bon », lance le PDG et cofondateur de Taiga, Samuel Bruneau.

« Il y a une forte demande du consommateur et on avait besoin de financement pour pouvoir répondre à cette demande », précise-t-il.

L’inscription de Taiga à la Bourse de Toronto s’effectuera par l’entremise d’une fusion avec Canaccord Genuity Growth II, une société d’acquisition à vocation spécifique dont les actions sont inscrites depuis le début du mois seulement à Toronto sous le symbole CGGZ.UN. Le titre a d’ailleurs gagné 9 % mercredi dans la foulée de l’annonce avec Taiga.

La clôture de la transaction est prévue en avril, après quoi l’action s’échangera sous le symbole TAIG.

Taiga emprunte donc un chemin similaire à celui de Lion Électrique, constructeur de camions et d’autobus électriques de Saint-Jérôme dont les actions seront bientôt inscrites en Bourse, après qu’elle a bouclé elle aussi une entente avec une société d’acquisition à vocation spécifique.

L’opération doit rapporter à Taiga quelque 185 millions. Cet argent doit servir à financer la croissance des activités.

Taiga, dont l’effectif est d’une cinquantaine d’employés, exploite présentement une usine de 50 000 pi2 à Montréal (arrondissement de LaSalle), où se trouve aussi son centre de R et D et le siège social.

Taiga compte ouvrir une autre usine au Québec, plus grande, d’une superficie 340 000 pi2. L’endroit précis doit être annoncé dans les prochaines semaines. « On vise à créer un total de 700 emplois d’ici 2025 », dit Samuel Bruneau.

Il précise que Taiga embauchera des ingénieurs spécialisés en propulsion électrique, en fabrication de véhicules et en logiciels. Taiga entend aussi bonifier ses équipes de ventes, marketing et administration à Montréal, tandis que les embauches à la future usine à l’extérieur de Montréal seront surtout des employés de production et du personnel de soutien administratif.

Fondée en 2015, Taiga est en préproduction. Samuel Bruneau soutient que les précommandes pour ses motoneiges et motomarines dépassent les 1400 unités. Taiga prévoit livrer sa première motomarine en juin et sa première motoneige, en octobre. « On compte produire au total 2000 motoneiges et motomarines cette année et 60 000 en 2025 », dit Samuel Bruneau.

Le jeune PDG de 29 ans entend aussi utiliser une partie des fonds récoltés pour commencer à établir un réseau de recharge électrique hors route à travers l’Amérique du Nord. « On pense notamment aux grands trajets de motoneiges au Québec et en Ontario. On est en discussions avec la Fédération de motoneige pour identifier les meilleurs sites pour installer des bornes de recharge rapide », dit-il.

Celui qui a cofondé Taiga avec Gabriel Bernatchez et Paul Achard – deux amis avec qui il a étudié en génie à McGill – souligne que les motoneiges électriques ont une autonomie de 100 à 140 km, selon le modèle.

« Il y a deux grosseurs de batterie-pack », dit-il en ajoutant que les batteries peuvent se recharger complètement en deux heures, ou entre huit et dix heures, selon le type de prise.

PHOTO TIRÉE DU SITE DU CONSTRUCTEUR

La motomarine Orca de Taiga

Taiga fixe le prix de vente de ses motoneiges et motomarines à partir de 15 000 $US, soit environ 19 000 $, selon le modèle. L’entreprise développe aussi un véhicule tout-terrain côte à côte qui pourrait être prêt à commercialiser dans les « prochaines années ».

Samuel Bruneau évalue la taille du marché global à desservir à environ 50 milliards canadiens (tous types de véhicules récréatifs compris).

« Il est possible d’élargir ce marché à un nouveau type de consommateurs, parce que beaucoup de personnes n’auraient pas acheté préalablement une motoneige à combustion en raison du bruit et de l’impact environnemental. »

L’électrique vient ouvrir un nouveau segment de marché. Beaucoup de gens placent des commandes chez nous après avoir acheté une Tesla ou un véhicule électrique. Ils vont acheter la première motomarine de leur vie parce qu’elle est électrique.

Samuel Bruneau, PDG et cofondateur de Taiga

S’il admet que Taiga est en concurrence avec BRP, Polaris, Arctic Cat, etc., il juge qu’il s’agit d’une concurrence indirecte pour l’instant, car les véhicules de Taiga sont 100 % électriques et non à combustion.

« Notre vision est de pousser l’électrification dans le marché hors route. On serait heureux de voir les autres manufacturiers embarquer dans l’électrique, parce qu’on voit une grosse demande et Taiga ne pourra à elle seule répondre à cette demande au cours des cinq prochaines années », dit-il.

« On veut qu’il y ait plus de véhicules électriques hors route, c’est meilleur pour le marché. On a pris l’approche Tesla. On souhaite l’adoption le plus rapidement possible, parce que ça va aider le développement du réseau de bornes et de la clientèle. »
https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2021-02-18/vehicules-recreatifs-electriques/la-montrealaise-taiga-se-lance-en-bourse.php

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Si y’en a qui veulent voir à quoi ressemblent leurs produits, j’ai vu passer ce vidéo-là récemment:

Comme pour les voitures, ça a l’air vraiment silencieux!

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Nouveaux produits chez BRP Ski-Doo, Sea-Doo… motos électriques

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L’idée d’une moto a circulé à « trois ou quatre reprises » chez BRP pendant les deux dernières décennies, sans dénouement concluant. Avec une famille de motocyclettes électriques, le constructeur de véhicules récréatifs veut maintenant passer à l’attaque pour profiter du virage qui se profile à l’horizon.

Publié à 10h43 Mis à jour à 14h13

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Julien Arsenault

Julien Arsenault La Presse

Dans deux ans, ces véhicules à deux roues s’ajouteront aux motoneiges, motomarines, VTT, autoquads biplaces et bateaux qui sortiront des usines de l’entreprise établie à Valcourt.

« Nous avions envisagé à plusieurs reprises de lancer une moto avec un moteur à combustion, mais c’est une industrie dans laquelle il y a plusieurs joueurs matures », a expliqué le président et chef de la direction de BRP, José Boisjoli, en entrevue avec La Presse, vendredi. « Là, l’industrie entre dans une phase de [transition], et on a une occasion de se démarquer. »

L’ancienne division des produits récréatifs de Bombardier n’est pas étrangère aux motos. Elle avait lancé un motocross Can-Am en 1973 avant de cesser la production de véhicules à deux roues en 1987.

Commercialisées sous la marque Can-Am, ces motocyclettes seront les tout premiers modèles électriques de la multinationale à être offerts aux consommateurs. BRP s’affaire à électrifier l’ensemble de son portefeuille, ce qui doit se faire d’ici 2026.

Peu d’informations ont été fournies par l’entreprise, qui dévoilait également ses résultats du quatrième trimestre, où elle a une fois de plus dépassé les attentes. Le nombre de modèles et les prix n’ont pas été dévoilés. Seule certitude : il y a aura des versions pour circuler « sur les routes » et « hors route », assure M. Boisjoli.

Avec cette incursion dans l’univers de la moto par l’entremise de modèles électriques, ce dernier estime que l’entreprise n’aura pas un trop grand écart à combler avec de grands joueurs comme Harley-Davidson et Honda dans ce créneau. BRP espère que ce nouveau segment lui permettra de générer des revenus d’au moins un demi-milliard de dollars annuellement vers 2030.

L’entreprise pourra utiliser son savoir-faire dans l’électrification et adapter aux véhicules à deux roues ses modules de batteries, selon M. Boisjoli. Elle n’aura pas à repartir de zéro, fait-il valoir. De plus, les adeptes de moto risquent de se tourner plus rapidement vers les modèles électriques comparativement aux amateurs de motoneiges, de VTT et de motomarines, croit le président de BRP.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

José Boisjoli, président et chef de la direction de BRP

« Cela va nous amener de nouveaux clients, affirme M. Boisjoli. Les motos ont accès à des bornes de recharge en milieu urbain. Quelqu’un qui achète un VTT pour aller à la chasse en région éloignée n’a pas d’options pour la recharge. Ce n’est pas le cas avec les motos. »

Gros marché

Dans l’ensemble, les analystes ont estimé que les motos électriques pourraient représenter une avenue de croissance intéressante pour BRP. Martin Landry, de Stifel GMP, souligne dans une note à ses clients que le marché de la moto, estimé entre 8 et 12 milliards, était le plus important dans l’industrie des véhicules récréatifs.

Nous retenons l’aspect de l’électrification, qui permet à BRP de se différencier et de tirer profit de ses investissements dans les batteries. Cette nouvelle gamme de produits devrait être bien accueillie par les concessionnaires, qui disposeront d’outils pour attirer de nouveaux clients.

Martin Landry, de Stifel GMP

Les premières motocyclettes électriques seront livrées en Amérique du Nord ainsi qu’en Europe, où les concessionnaires de BRP sont bien présents. Dans ces deux marchés, le volume potentiel est de 600 000 unités, selon l’entreprise.

Même si les concessionnaires qui font affaire avec la multinationale n’avaient pas de détails, ils voyaient la nouvelle d’un bon œil. Alain Carrier, président de Performance NC, propriétaire de sept enseignes BRP, affirme qu’il est « toujours plaisant » d’avoir de nouveaux produits à vendre lorsqu’on est concessionnaire.

« Nous vendons déjà de la moto ici, et c’est un produit très apprécié, dit-il, au bout du fil. C’est motivant de voir les constructeurs innover. Les voitures électriques, c’était un marché de niche il y a 10 ans, mais en 2022, ce n’est plus le cas. Il y a un mouvement. »

Les motos électriques de BRP seront construites dans ses usines mexicaines. Tout ce qui entoure la conception, la recherche et le développement s’effectue au Québec, souligne M. Boisjoli.

À la Bourse de Toronto, les investisseurs ont réagi favorablement aux annonces de l’entreprise, qui a également relevé son dividende trimestriel de 23 %, à 16 cents par action, en plus d’annoncer son intention de débourser jusqu’à 250 millions pour racheter de ses actions. Vendredi après-midi, le titre prenait 8,37 $, ou 9,45 %, pour se négocier à 96,94 $.

En savoir plus

29 %
    BRP s’attend à ce que ses revenus augmentent de 24 % à 29 % au cours de l’exercice qui se terminera le 31 janvier 2023. 

Source : BRP
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