Ça c’est une excellente nouvelle tout à l’honneur du maire Marchand.
Résumé
Québec peut se permettre de payer «cash» son tramway
Par Émilie Pelletier, Le Soleil
27 août 2025 à 10h50|
Mis à jour le27 août 2025 à 17h42
L’hôtel de ville de Québec (Frédéric Matte/Le Soleil)
Forte d’une «bonne gestion financière», la Ville de Québec a les reins assez solides pour payer comptant son tramway, atteste l’agence de notation Moody’s Investors Service.
Pour la première fois dans l’analyse de la notation de crédit de la Ville de Québec, la firme prend en considération ses engagements financiers sur le tramway.
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Saluant la stratégie d’investissement projetée par la Ville, qui a l’intention de payer comptant sa part du mégaprojet de transport structurant, l’agence Moody’s cautionne les prévisions voulant qu’il est possible «de générer les liquidités requises» pour le financer sans augmenter le poids de la dette municipale.
En décembre 2024, l’administration Marchand a fait le «pari» qu’il ne sera pas nécessaire que la Ville de Québec procède à des emprunts pour payer son futur tramway en 10 ans. Sa part se chiffre tout au plus à 750 millions de dollars et au minimum à 600 millions.
«Selon la firme, la bonne gestion financière de la Ville devrait lui permettre de surmonter toute pression éventuelle sur ses résultats et ses investissements», se félicite Québec dans un communiqué, mercredi.
En pleine rentrée municipale et à l’aube d’une campagne électorale, l’administration Marchand se targue d’avoir fait preuve d’une «rigueur financière constante» depuis son entrée en poste, en 2021.
Grâce aussi à ce qu’il qualifie «d’économie vigoureuse», le maire Bruno Marchand affirme que «Québec a les moyens de ses ambitions», alors que le fardeau de la dette est lui aussi appelé à poursuivre sa tendance à la baisse.
Pas d’impact de la décote du Québec
Il ressort également de ce plus récent examen de Moody’s que la Ville de Québec est parvenue à maintenir sa notation de crédit au niveau «Aa2 stable», traduisant un «niveau de risque de crédit très bas».
Le reflet du «dynamisme de son économie, la robustesse de sa gouvernance, son cadre opérationnel favorisant la génération de résultats positifs récurrents, sa rigueur en matière de gestion de la dette et sa capacité à financer le projet de tramway», estime la Ville.
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C’est donc dire que la décote du Québec, en avril dernier, n’aura pas eu d’effet sur cote de la Ville de Québec.
Au printemps, le maire Bruno Marchand s’était inquiété d’un effet d’entraînement provoqué par la baisse de la cote de crédit du Québec de AA- à A+ décrétée par l’agence Standard & Poor’s (S&P). Elle laissait entrevoir légèrement plus de risque dans la capacité du gouvernement de respecter ses engagements financiers auprès de ses créanciers.
Le premier magistrat n’apparaissait cependant pas inquiet pour l’avenir du projet de tramway, malgré une situation financière plus complexe pour le gouvernement du Québec.
«Trop de taxes!» réplique Hamad
Même s’il s’est dit «très content» d’observer que la cote de la Ville de Québec n’a pas changé — un «héritage» pour lequel il remet tout le crédit à l’administration Labeaume — le candidat à la mairie Sam Hamad a remis en doute l’analyse de Moody’s voulant que la municipalité est en bonne posture pour financer le tramway.
Le chef de Leadership Québec, Sam Hamad (Caroline Grégoire/Le Soleil)
Pour l’ex-ministre libéral, qui a aussi présidé le Conseil du trésor du Québec, voir l’administration Marchand dire qu’elle paiera comptant sa part du tramway sonne une cloche. «Ça veut dire que tu as trop taxé. Payer cash, c’est qu’on a trop de surplus. On reçoit des revenus plus que ce qu’on a besoin de dépenser», analyse-t-il.
S’il est élu, le chef de Leadership Québec compte par ailleurs analyser la possibilité que la Ville paye comptant sa part du financement du projet de SRB+ qu’il porte et qu’il chiffre autour de 400 millions de dollars (environ 10 % du coût de 4,2 milliards anticipé).
Sans dire que les finances municipales sont «un désastre», Sam Hamad estime que son équipe peut «faire mieux» en matière de gestion des fonds publics, notamment par une gestion différente des taxes, dont certaines, comme celle sur l’immatriculation, sont «inacceptables», a-t-il réitéré.
«Il est temps de tourner la page sur cette administration contestée et de remettre Québec entre bonnes mains», soutient M. Hamad.