Reconversion d'espaces verts

Discussion sur les reconversion d’espaces verts


Reconversion d’espaces verts | Quel avenir pour les anciens golfs du Grand Montréal ?

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

« Valérie Plante, mairesse de Montréal et présidente de la Communauté métropolitaine de Montréal, a déclaré qu’une évaluation du potentiel écologique des anciens golfs devrait être réalisée afin d’envisager leur avenir », rappelle l’auteur.

Dans les dernières années, la perte de popularité de la pratique du golf s’est soldée par la fermeture de plusieurs terrains dans la grande région de Montréal. Depuis une décennie, plus d’une dizaine de ces sites ont été mis en vente par leurs propriétaires, et des projets variés ont été proposés aux citoyens et élus des municipalités concernées. Dans la plupart des cas, des intérêts privés proposent de convertir ces espaces en de nouveaux ensembles immobiliers et les pouvoirs publics y lorgnent aussi des requalifications industrielles.

Publié à 18h00

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Jérôme Dupras

Jérôme Dupras Professeur d’économie écologique à l’Université du Québec en Outaouais et membre des Cowboys Fringants

Interrogée sur la question, Valérie Plante, mairesse de Montréal et présidente de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), a déclaré qu’une évaluation du potentiel écologique des anciens golfs devrait être réalisée afin d’envisager leur avenir. Trois dimensions importantes de cette dynamique, ancrées dans les principes du développement durable, méritent de retenir l’attention des citoyens et acteurs concernés pour cerner adéquatement la situation.

Tout d’abord, un terrain de golf constitue un site hautement aménagé qui, au fil des années, a reçu des tonnes d’intrants chimiques et où ce qu’il y a de vert sert essentiellement à faire rouler une balle ou à piéger les joueurs. Il est donc normal qu’après des décennies de ce type d’aménagement, la qualité de la faune et de la flore qui s’y trouvent ait été dégradée.

Or, lorsqu’il est question de caractérisation écologique de ces sites, deux visions s’opposent. D’abord, dans la pratique standard, un bureau d’études qui regarderait la situation actuelle et chercherait à trouver des milieux naturels intacts, des espèces vulnérables ou autres éléments d’intérêt, n’y trouverait que peu à se mettre sous la dent. Inévitablement, le rapport conclurait alors que l’intérêt écologique est plutôt faible et favoriserait, conséquemment, le développement du site.

Solution à la crise environnementale

Toutefois, si l’on change la lunette d’approche et que l’on adopte plutôt une vision régionale, la conclusion pourrait être tout autre. La grande région de Montréal peine à atteindre sa cible de 17 % de milieux naturels protégés. Et ce, sans compter la perte de plus de 80 % de la connectivité écologique de ses écosystèmes dans les 50 dernières années, une condition pourtant essentielle au maintien de la biodiversité et des capacités de lutte contre les changements climatiques.

Dans cette perspective, en portant un regard régional sur les anciens golfs, ceux-ci pourraient profiter d’une restauration écologique et faire partie de la solution à la crise environnementale, en créant de nouveaux noyaux d’habitats naturels et de production de services écosystémiques, comme la séquestration du carbone et la filtration de l’eau.

D’un point de vue social, la restauration écologique se présente également comme une option avantageuse. En effet, lorsque l’on considère que, durant des décennies, les golfs ont profité d’exemption de taxes municipales, c’est donc dire que la population a payé pendant des années pour que ces lieux demeurent verts. Pourquoi ceux-ci devraient-ils aujourd’hui être offerts à faible prix à des promoteurs et ainsi, contribuer à l’accaparement du bien public qu’est la nature par le privé ? Sans oublier l’enjeu sous-jacent de la justice environnementale, alors que l’accès aux milieux naturels par la population est à la fois de plus de plus en plus en demande, mais sans cesse plus ardu.

Finalement, lorsque l’on s’attarde à la dimension économique, cet argument est trop souvent mis de l’avant par les pouvoirs publics pour justifier la reconversion supposément inévitable de ces sites. Les villes et MRC nous diront alors qu’elles n’ont pas les fonds nécessaires pour les acquérir et les restaurer. Pourtant, en 2022, rien n’est plus faux. Jamais il n’y a eu autant d’argent au gouvernement du Canada pour protéger et restaurer des milieux naturels. Sans compter les fonds disponibles à Québec et auprès des organismes de conservation, tout comme les outils d’écofiscalité à la portée des villes et MRC.

Occasion historique

La CMM, avec ses valeurs environnementales et son leadership, pourrait facilement constituer, à l’instar de son Programme d’acquisition et de conservation d’espaces boisés (Fonds vert), un fonds d’acquisition et de restauration des anciens golfs, lequel serait mis à la disponibilité des villes et MRC de son territoire pour canaliser l’action écologique positive.

Les villes, les MRC et la CMM doivent réfléchir et agir, de pair avec les citoyens et les experts, afin de saisir une occasion historique. Il est rare que, dans un contexte métropolitain, de larges espaces verts soient soumis à la même dynamique et offrent l’occasion de se pencher sur une transformation substantielle et organisée du territoire.

Les décisions à venir nous permettront-elles de faire un trou d’un coup et de consolider des noyaux de biodiversité, favorisant la restauration d’habitats naturels et la connectivité écologique, d’optimiser notre potentiel d’adaptation aux changements climatiques et de réduire les iniquités environnementales ? Ou au contraire, jouerons-nous la normale, avec une accélération de l’étalement urbain et de la privatisation des bénéfices, au détriment du bien commun ? Mme Plante, la balle est dans votre camp.

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Anciens terrains de golf Des groupes plaident pour une nouvelle approche

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Vue aérienne du site de l’ancien golf de Rosemère, dont le sort reste en suspens

Plaidant la crise climatique et le déclin de la biodiversité, une cinquantaine de groupes de citoyens à l’échelle de la province demandent au gouvernement Legault de mettre sur pause la transformation d’anciens terrains de golf en quartiers résidentiels. Leur conservation est « une occasion à ne pas manquer », affirment-ils.

Publié à 5h00

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Éric-Pierre Champagne

Éric-Pierre Champagne La Presse

Moratoire sur les changements de zonage

Dans une lettre transmise le 7 mars à la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, plus de 50 groupes de citoyens demandent au gouvernement d’adopter un moratoire sur le changement de zonage et d’affectation des anciens terrains de golf. « Les crises du climat et de la biodiversité jointes à la pandémie amènent de nouvelles réflexions importantes concernant l’aménagement du territoire. La conservation des anciens golfs devient désormais une occasion à ne pas manquer », écrit Olivier Delorme, président du Comité des citoyens de Laval-Ouest. « Il n’y aura pas de retour en arrière possible si nous permettons la destruction de ces précieux milieux naturels encore végétalisés offrant de nombreux services écosystémiques », ajoute-t-il.

Le golf de moins en moins populaire

Au cours des dernières années, plusieurs clubs de golf ont cessé leurs activités, faute de joueurs pour assurer leur rentabilité. Dans le Grand Montréal seulement, 12 clubs ont fermé boutique depuis 2010, selon une compilation réalisée par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

CARTE FOURNIE PAR LA COMMUNAUTÉ MÉTROPOLITAINE DE MONTRÉAL

Pas moins de 12 clubs de golf ont fermé boutique depuis 2010 dans le Grand Montréal.

Ces 12 terrains occupaient 657 hectares, soit presque trois fois la superficie du parc du Mont-Royal. La plupart de ces fermetures ont fait place à des projets de lotissement résidentiel. Le phénomène n’est pas uniquement régional. Au Canada, 158 clubs de golf ont cessé leurs activités entre 2010 et 2015, alors que 21 nouveaux parcours de 18 trous ont vu le jour.

Très prisés des promoteurs immobiliers

Dans l’arrondissement de Saint-Laurent, le club de golf Le Challenger a cessé ses activités en 2011. Depuis, tout un quartier a été érigé sur une bonne partie des 83 hectares de l’ancien parcours qui était enclavé entre le boulevard Cavendish et la route 117.

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À Carignan, une partie du club de golf Le Riviera a fait place à un projet de lotissement résidentiel. Plus récemment, une partie du terrain de golf Le Cardinal, à Laval, a été vendu à un promoteur immobilier qui prévoit y construire 700 logements. Dans plusieurs autres municipalités cependant, le sort d’anciens terrains de golf est toujours en suspens. C’est le cas notamment à Rosemère, à Terrebonne, à Brossard et à Chambly.

En attendant la prochaine stratégie sur l’aménagement du territoire

La coalition Les terrains de golf en transition, le Comité des citoyens de Laval-Ouest, Mères au front et plusieurs autres groupes demandent à la ministre Laforest qu’on suspende les changements de zonage et d’affectation des anciens golfs le temps notamment que la nouvelle Stratégie nationale d’urbanisme et d’aménagement des territoires soit adoptée. Les citoyens aimeraient aussi que la Loi sur l’expropriation soit revue afin qu’« il soit possible pour les municipalités d’acquérir les anciens golfs à une juste valeur marchande ». Rien n’indique cependant que la ministre donnera suite à la demande de moratoire. Son attachée de presse, Bénédicte Trottier Lavoie, a indiqué par courriel que « la modification de zonage est une prérogative des conseils municipaux. Ces derniers ont la latitude pour recevoir, ou encore pour refuser, toute modification demandée par un tiers ».

Des élus demandent aussi à Québec d’intervenir

Les groupes de citoyens ne sont pas les seuls par ailleurs à demander une intervention provinciale. La MRC de Thérèse-de-Blainville, dans la couronne nord, vient de décider d’« interpeller le gouvernement du Québec pour une stratégie nationale visant la protection des espaces verts, dont la transition des anciens terrains de golf ». Le conseil des maires a aussi statué qu’il ne donnerait pas suite à la demande de changement d’affectation pour l’ancien golf de Rosemère. Rappelons cependant que le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation a refusé l’automne dernier une première demande en ce sens déposée par la MRC. La Ville de Rosemère a néanmoins rejeté un projet de lotissement soumis par les nouveaux propriétaires de l’ancien terrain de golf. Un regroupement de citoyens de Rosemère demande à la Ville qu’au moins 88,5 % du golf soit transformé en parc.

Règles « strictes » demandées

D’ici 2031, la CMM doit en principe avoir protégé 17 % de son territoire terrestre. Or, la superficie protégée stagne autour de 10 % depuis plusieurs années. Une étude récente de Statistique Canada a d’ailleurs révélé que la majorité des grandes villes canadiennes, dont Montréal, avaient perdu des espaces verts entre 2001 et 2019 au profit de l’urbanisation. Dans leur lettre à la ministre Laforest, les groupes de citoyens signalent que « dans bien des municipalités, les friches commerciales et industrielles disponibles pour le redéveloppement sont amplement suffisantes pour combler les projections démographiques des prochaines décennies. Ces sites doivent être priorisés afin de protéger nos derniers espaces verts. Sans règles strictes pour les préserver, plusieurs municipalités, en quête de nouveaux revenus de taxes, vont permettre la construction sur les anciens golfs avant de considérer d’autres endroits plus propices au développement durable », concluent-ils.

En savoir plus

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Sur les 12 clubs de golf qui ont fermé leurs portes depuis 2010, 11 étaient situés dans le périmètre d’urbanisation du Grand Montréal. Selon la Communauté métropolitaine de Montréal, « la plupart des reconversions impliquent du redéveloppement résidentiel ». Par ailleurs, sur les 65 golfs toujours en activité, 30 sont situés dans le périmètre d’urbanisation.

Source : Communauté métropolitaine de Montréal

46 %

Presque la moitié des clubs de golf toujours en activité en 2017 étaient déficitaires.

Source : Statistique Canada

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Espaces verts Laval veut protéger 70 % de la superficie de ses golfs

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Stéphane Boyer, maire de Laval

Alors que des groupes de défense de l’environnement demandent que les anciens terrains de golf soient transformés en parcs partout au Québec, la Ville de Laval s’apprête à protéger près de 70 % de la superficie de ses golfs, ce qui semble insuffisant aux yeux des militants.

Publié à 6h00

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Isabelle Ducas

Isabelle Ducas La Presse

Les sept golfs lavallois occupent 500 hectares. À la suite de la refonte du code de l’urbanisme de la Ville, qui sera adoptée dans les prochains mois, il n’y aura aucun lotissement résidentiel ou commercial sur 342 hectares de ces terrains.

Là où la construction de maisons sera permise, les promoteurs devront obligatoirement réserver 50 % de l’espace pour en faire un parc.

De plus, « les développeurs devront déposer un plan d’aménagement d’ensemble qui sera soumis à la population par référendum », explique le maire de Laval, Stéphane Boyer.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Stéphane Boyer, maire de Laval

La population pourra donner son avis et s’opposer au projet, si elle considère qu’il n’est pas suffisamment intéressant.

Stéphane Boyer, maire de Laval

Trois des sept golfs sont déjà dans une zone agricole ou réservée aux parcs, ce qui empêche déjà tout lotissement résidentiel, advenant le cas où ces terrains seraient vendus. Un autre est situé en zone industrielle, et le zonage pourrait y permettre plusieurs usages.

Mais les golfs Laval-sur-le-Lac, Islesmere et Cardinal, situés dans l’ouest de Laval, non loin des futures gares du Réseau express métropolitain (REM), pourraient éventuellement être transformés en lotissements résidentiels, où la moitié de l’espace serait aménagé en parcs.

« Comme il y a une crise du logement, on va quand même permettre des développements près des deux gares du REM », souligne Stéphane Boyer.

D’ailleurs, le golf Islesmere est en vente, pour 80 millions. La Ville de Laval ne compte pas l’acquérir pour en faire un parc, en raison du prix trop élevé.

Quant au golf Cardinal, des travaux ont commencé sur une partie de son terrain pour la construction de 300 maisons.

Pétition

Vendredi, des groupes environnementaux s’étaient justement donné rendez-vous devant ce terrain de golf pour annoncer le lancement d’une pétition qui demande l’adoption de mesures facilitant la transformation d’anciens terrains de golf en parcs, au lieu d’y faire de la construction immobilière.

On réclame notamment une réforme de la Loi sur l’expropriation pour favoriser l’achat de ces terrains par les municipalités, pour les transformer en parcs ouverts au public. Idéalement, cette mesure devrait s’accompagner de financement pour permettre de telles acquisitions.

On veut aussi l’interdiction pour les municipalités d’accepter toute demande de changement d’affectation, de zonage et tout lotissement résidentiel, commercial ou industriel sur les terrains de golf.

Dans le Grand Montréal seulement, 12 clubs ont fermé boutique depuis 2010, selon une compilation réalisée par la Communauté métropolitaine de Montréal.

« La protection des golfs est une opportunité de verdir les villes, de protéger la biodiversité et de lutter contre la crise climatique », martèle Patrick Bonin, porte-parole de Greenpeace au Québec.

Il faut arrêter de privatiser ces espaces et de bétonniser les espaces verts.

Patrick Bonin, porte-parole de Greenpeace au Québec

« Transformer d’anciens terrains de golf en parcs tombe sous le sens : cela permet non seulement la régénération des sols, mais également le maintien d’arbres matures », ajoute le député de Jonquière et porte-parole du Parti québécois en matière d’environnement, Sylvain Gaudreault, qui a accepté de parrainer la pétition et de la déposer à l’Assemblée nationale.

Et l’initiative de la Ville de Laval, est-elle un pas dans la bonne direction ? « Ça laisse quand même beaucoup d’espaces à risque de devenir des secteurs d’expansion urbaine », répond Jonathan Tremblay, porte-parole du Mouvement du parc Sentiers des Bois. « Ce qu’on demande, c’est de maintenir le zonage récréatif. »

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Six terrains de golf du Grand Montréal à l’abri du développement immobilier


Les 65 terrains de golf du Grand Montréal représentent 5677 hectares, selon la CMM.
PHOTO : RADIO-CANADA / ALEXANDRE TOUCHETTE

Valérie Boisclair
11 h 47 | Mis à jour à 12 h 16

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a adopté jeudi un règlement de contrôle intérimaire (RCI) afin de protéger certains terrains de golf de son territoire qui sont convoités à des fins de développement immobilier.

La CMM a identifié six secteurs qui seront désormais protégés en vertu de ce règlement, soit le Club de Golf Beloeil, le Club de golf de Candiac, le Golf municipal de Chambly, le Club de golf de Mascouche, l’ancien golf de Rosemère ainsi que le club de golf Le Boisé à Terrebonne.

Ces terrains, qui font l’objet de pressions pour un développement résidentiel, commercial ou industriel, nécessitent une « attention particulière », selon la CMM. Tous situés en périmètre urbain, ils totalisent une superficie de 284 hectares.

Le règlement de contrôle intérimaire aura pour fonction de geler temporairement les activités dans les secteurs identifiés – en interdisant, par exemple, tout changement de zonage – le temps que la CMM statue sur l’avenir de ces grands espaces verts dans le cadre de son prochain Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD). Le présent plan arrivera à échéance en 2023.

Les terrains de golf qui ont cessé ou qui vont cesser d’accueillir la pratique du golf représentent des superficies significatives pour la création d’espaces verts et pour la restauration écologique, stipule le règlement.

Rappelons que la CMM, qui regroupe 82 municipalités, s’est engagée à atteindre une superficie de 17 % de milieux naturels d’ici 2031. Selon la mairesse de Montréal et présidente du comité exécutif de la CMM, Valérie Plante, l’adoption de ce règlement permettra de « dépasser » cet objectif.

Depuis 2010, 12 clubs de golf situés dans le territoire de la CMM ont fermé leurs portes, soit un sur cinq. La plupart des terrains vendus ont fait place à des projets immobiliers. Les 65 terrains qui demeurent représentent 5677 hectares, soit 1,5 % de la superficie du Grand Montréal, selon la CMM.

D’autres golfs pourront à leur tour être inclus au règlement dans le cadre d’une « deuxième phase », a précisé le directeur général de la CMM, Massimo Iezzoni.

La CMM a procédé à une analyse préliminaire, a-t-il expliqué. Elle connaît bien les golfs [sur son territoire] et leurs caractéristiques, ce qui permettra de faire une tournée auprès des municipalités pour voir si elles veulent elles aussi avoir un moratoire.

Pour déterminer les golfs qui seraient protégés par le RCI, la CMM s’est notamment fiée à la volonté des villes de protéger ces espaces verts, a poursuivi M. Iezzoni. Des études de caractérisation environnementale ont été menées afin de déterminer le potentiel de reboisement de ces terrains.

« Nous sommes en train de mettre à jour le PMAD, et la loi nous permet de faire un moratoire, donc c’est un temps de réflexion. »

— Une citation de Massimo Iezzoni, directeur général de la Communauté métropolitaine de Montréal

Cependant, le temps ne permettra pas de tout résoudre. L’une des conditions essentielles à la préservation de ces espaces est la révision de la Loi sur l’expropriation, selon M. Iezzoni. La réforme de cette loi, qui est jugée « désuète » par des élus comme des citoyens, fait l’objet de demandes de la part de la CMM depuis longtemps.

La modification de cette loi est une nécessité afin de donner aux municipalité un « levier très concret » pour faciliter l’acquisition de ces terrains, a insisté de son côté Valérie Plante.

Le premier ministre François Legault s’est déjà engagé à la revoir au cours d’un « prochain mandat ».

La CMM a en outre demandé au gouvernement du Québec une enveloppe de 100 millions de dollars pour financer son programme Trame verte et bleue, qui aide les municipalités à racheter des terrains pour les reconvertir en espaces naturels.

Avec ce RCI, qui sera bientôt appuyé par une réforme de la Loi sur l’expropriation promise par le gouvernement du Québec, les municipalités seront beaucoup mieux outillées pour encadrer et revaloriser les espaces verts menacés par les développements immobiliers, s’est réjoui le maire de Terrebonne, Mathieu Traversy.

Un premier pas, mais…

La Coalition des terrains de golf en transition, qui s’était dite préoccupée par la portée restreinte du RCI avant son adoption, a néanmoins salué la volonté de la CMM d’ajouter des sites à son règlement.

Certains seront déçus et inquiets de voir que leur golf ou ancien golf ne bénéficie pas de cette protection, a réagi sa porte-parole, Catherine Vallée. C’est notamment le cas du club de golf Meadowbrook, à Montréal, ou encore des clubs de golf de Laval-sur-le-Lac, d’Islesmere et du Cardinal, situés à Laval Ouest.

Peu avant l’adoption du règlement, Yannick Langlois, membre du conseil de la Ville de Laval, a souligné que l’administration municipale planchait sur la refonte réglementaire du code d’urbanisme. L’intention, c’est de protéger les golfs au maximum, soit aux alentours de 50 %, a-t-il déclaré.

On veut permettre le développement de ces grands terrains-là, mais on veut le faire en préservant la nature, a-t-il ajouté.

Catherine Vallée redoute que les promoteurs et les municipalités passent en vitesse supérieure sur les terrains exclus du RCI, faisant ainsi gonfler leur prix. La Coalition souhaite s’asseoir avec les élus afin de participer à l’inclusion de « plusieurs autres golfs » au cours de cette deuxième phase – dont la date n’a pas été précisée.

Avant d’entrer en vigueur, le règlement de contrôle intérimaire doit encore être approuvé par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation. Celui-ci a par ailleurs approuvé jeudi l’entrée en vigueur d’un précédent RCI, adopté le 28 avril dernier par la CMM, pour protéger 53 435 hectares de milieux naturels, soit 22,3 % du Grand Montréal.

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Reportage au Téléjournal 18h

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C’est confirmé, 6 terrains de golf sont voués à la renaturalisation


Le golf de Rosemère fait partie du RCI adopté par le Grand Montréal. | Photo: Denis Germain/Collaboration spéciale

Journal Métro | ENVIRONNEMENT | 30 août 2022 à 14h33 | Éric Martel

C’était annoncé en juin et le gouvernement le confirme: un nouveau règlement protège six terrains de golf du Grand Montréal de potentiels développements résidentiels afin de miser sur leur renaturalisation. Ces espaces totalisent près de 284 hectares, l’équivalent de 400 terrains de soccer.

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a adopté en juin ce règlement de contrôle intérimaire (RCI) pour favoriser la renaturalisation ou la reconversion de ces terrains de golf. Plusieurs de ces terrains sont dans la mire des développeurs immobiliers. Avec la confirmation du gouvernement provincial que le règlement est conforme à ses orientations, il est maintenant officiellement en vigueur.

«En adoptant ce RCI et celui sur les milieux naturels entrés en vigueur en juin, les municipalités de la CMM ont démontré leur volonté et leur capacité à agir rapidement pour renforcer la résilience du Grand Montréal, alors que la crise climatique continue de s’intensifier partout sur la planète», affirme la présidente de la CMM, Valérie Plante, par voie de communiqué.

Cibles à atteindre

La CMM veut protéger 17% de son territoire. Or, «il ne reste pas assez d’espaces entièrement naturels pour atteindre les cibles de protection désormais requises pour assurer un avenir viable aux générations futures», estime-t-elle.

«La situation, tout autant que la population, exige des gestes forts comme ces deux règlements historiques qui constituent des éléments fondamentaux de la transition écologique que nous devons conduire à l’échelle métropolitaine et qui nous permettront d’atteindre, voire de dépasser, notre objectif de protéger 17% du territoire», estime Valérie Plante.

Les golfs visés par le RCI sont situés à Beloeil, Candiac, Chambly, Mascouche, Rosemère et Terrebonne. Le RCI adopté ne garantit pas leur protection permanente. Il bloque temporairement tout développement, le temps d’identifier les moyens à mettre en œuvre afin de concrétiser les choix effectués en matière de protection et de mise en valeur des composantes naturelles d’intérêt métropolitain.

À l’aube des élections provinciales, la CMM demande au prochain gouvernement 100 M$ pour la mise sur pied d’un programme d’acquisition des espaces présentant un potentiel de conversion en espace vert ou en milieu naturel.

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100M$ me semble peu, un terrain de golf se serait vendu pour 70M$ à lui seul à Laval dernièrement.
Aussi, je trouve dommage qu’aucun des terrains de golfs de Laval ne soit inclus dans les terrains visés par le RCI.

Terrebonne Première offre d’achat de 11 millions pour un ancien terrain de golf

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

En juin, en annonçant l’approbation par Québec de son nouveau Règlement de contrôle intérimaire, la CMM avait restreint le développement immobilier sur six terrains de golf « nécessitant une attention prioritaire ».

Après avoir protégé neuf terrains de golf du développement immobilier, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a annoncé jeudi avoir déposé une première offre d’achat de 11 millions de dollars au propriétaire de l’ancien club de golf Le Boisé, à Terrebonne.

Publié à 12h27

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Henri Ouellette-Vézina

Henri Ouellette-Vézina La Presse

« Cette offre d’achat témoigne encore une fois de notre volonté à poser des gestes concrets pour accélérer la transition écologique. […] Nous espérons que ce geste ouvrira la voie à d’autres ententes pour accroître les espaces verts et les milieux naturels », a expliqué la mairesse Valérie Plante, aussi présidente de la CMM.

En juin, en annonçant l’approbation par Québec de son nouveau Règlement de contrôle intérimaire (RCI), l’organisation avait restreint le développement immobilier sur six terrains de golf « nécessitant une attention prioritaire ». Trois autres terrains se sont depuis ajoutés, pour un total de neuf.

Pour l’heure, les clubs de golf de Belœil, de Candiac, de Chambly, de Mascouche, de Rosemère, de Terrebonne, de Boucherville, de Dorval et de Sainte-Rose sont protégés sous le règlement de contrôle. Leur superficie totale correspond à 474 hectares, soit deux fois et demi la taille du parc du Mont-Royal.

À Terrebonne, l’ex-club de golf Le Boisé fait l’objet de discussions depuis plusieurs années, la Ville ayant clairement fait part de son intention d’acheter le terrain pour en faire un parc naturel. D’ailleurs, 7,5 millions de la facture totale de 11 millions seraient assumés par l’administration municipale, si l’offre est acceptée.

Un délai de 11 jours

Le propriétaire du terrain, l’entreprise Les Immeubles des Moulins Inc, aura maintenant 11 jours pour répondre à cette offre, soit au plus tard le 21 novembre. À défaut d’une entente, la CMM affirme qu’elle « pourrait se prévaloir d’une réserve foncière pour fins publiques » dont la mise en place a été entérinée par le conseil d’administration, ce jeudi.

Par le passé, l’entreprise avait refusé de vendre son terrain à des fins publiques. Le débat sur la hausse de l’évaluation foncière de l’ancien golf – et donc, de son paiement de taxes – s’est aussi rendu en cour.

Or, le terrain de golf, d’une superficie d’environ 70 hectares, présente un « potentiel élevé de renaturalisation », selon la CMM. « Environ 60 % du terrain est admissible au programme d’aide financière de la Trame verte et bleue du Grand Montréal en raison de ses caractéristiques naturelles, notamment la présence d’une canopée sur 51 % de cette superficie », note la Communauté métropolitaine.

De surcroît, le terrain terrain est localisé « dans le Corridor forestier du Grand Coteau, un territoire d’une grande valeur écologique », ajoute-t-on.

Le maire de Terrebonne, Mathieu Traversy, a réitéré jeudi que l’objectif de la Ville « a toujours été de maintenir le zonage actuel du golf Le Boisé ». Ce terrain « représente un espace vert d’importance pour notre ville et devant les nombreux défis environnementaux auxquels nous faisons face : changements climatiques, îlots de chaleur, gaz à effet de serre, déforestation, pollution de l’air », a insisté l’élu.

En octobre, deux jours après les élections provinciales, la CMM avait réclamé 100 millions sur cinq ans à Québec, afin d’aider les municipalités à acquérir les neuf terrains de golf qui ont été protégés. Concrètement, le RCI a pour effet d’empêcher tout projet de lotissement sur ces terrains de golf le temps que la CMM dépose son Plan métropolitain d’aménagement et d’urbanisme (PMAD) révisé, au plus tard en 2025.

Avec Éric-Pierre Champagne

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Protection des milieux naturels Des citoyens s’arment d’études

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Des citoyens de Pincourt, au sud-ouest de Montréal, ont engagé leurs propres experts pour contester un projet de lotissement résidentiel qui devait être réalisé là où se trouve le boisé Rousseau.

Des groupes de citoyens ont adopté une nouvelle stratégie dans le but de protéger des milieux naturels. Ils font appel à des firmes de biologistes afin de contester les rapports des experts embauchés par des promoteurs immobiliers. Résultat ? Des conclusions diamétralement opposées qui soulèvent des questions sur les autorisations délivrées par le gouvernement du Québec.

Publié à 5h00

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Éric-Pierre Champagne

Éric-Pierre Champagne La Presse

Protection du boisé Rousseau : une victoire citoyenne à Pincourt

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Le boisé Rousseau, à Pincourt

Comment sauver un boisé sans manifestation ni pétition ? Des citoyens de Pincourt, au sud-ouest de Montréal, ont choisi la voie de l’information en engageant leurs propres experts pour contester un projet de lotissement résidentiel. Leurs efforts ont porté leurs fruits.

Le boisé Rousseau, à Pincourt, appartient dorénavant à la petite municipalité de 15 000 habitants. À l’automne 2022, la Ville a racheté les derniers lots du boisé d’une superficie de 41 700 mètres carrés pour une facture totale de 4,3 millions de dollars.

INFOGRAPHIE LA PRESSE

À l’origine de cette décision, une étude commandée par la Ville de Pincourt à la firme WSP afin de réaliser « une caractérisation biologique complète » du boisé Rousseau. Dans un rapport qui fait près de 200 pages, les biologistes de WSP relèvent la présence de sept espèces floristiques et de cinq espèces fauniques à statut particulier. Ils concluent que « plus de 87 % de la zone d’étude présente une valeur écologique élevée ».

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Denise Goudreau, Marielle Clément, Steve Perry et Carole Reed, membres de l’organisme Pincourt vert

Pincourt a mandaté la firme WSP après que des citoyens ont payé de leur poche un premier rapport confirmant la richesse du boisé – contrairement au rapport commandé par le promoteur. Sans l’action des citoyens, le boisé aurait fort probablement été détruit.

L’acquisition du boisé Rousseau n’était en effet pas dans les plans de la Ville, cinq ans plus tôt. Pincourt appuyait alors un projet de lotissement mené par l’homme d’affaires David Benatar. Projet qui a également obtenu le feu vert du ministère québécois de l’Environnement, en 2017.

Le sort du boisé Rousseau semblait alors scellé, mais c’était sans compter sur la pugnacité d’un groupe de citoyens.

En juin 2018, deux citoyennes représentant l’organisme Pincourt vert, Carole Reed et Shelagh McNally, mandatent une firme de biologistes, TerraHumana Solutions, afin de réaliser une étude de caractérisation biologique du boisé Rousseau. Plusieurs citoyens remettent en question les conclusions des experts du promoteur.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Le boisé Rousseau, à Pincourt

L’équipe de TerraHumana rapporte la présence de plusieurs espèces menacées et conclut que le boisé Rousseau présente « une grande diversité d’espèces botaniques ». Les biologistes recommandent aussi que des inventaires soient effectués au printemps et à l’été 2019 pour mieux évaluer la valeur écologique du boisé.

Or, le rapport soumis en 2016 par le promoteur David Benatar au ministère de l’Environnement indiquait qu’« aucune espèce en situation précaire n’a été relevée au cours de l’inventaire conduit à la fin du mois d’août ». Le document préparé par le Groupe de recherche et d’études en biostatistique et en environnement (G.R.E.B.E.), une firme privée mandatée par le promoteur, était basé sur deux visites effectuées au boisé Rousseau le 26 avril et le 30 août 2016. La première était consacrée à l’inventaire faunique et la deuxième, à l’inventaire floristique.

Des failles déjà identifiées

Ces failles avaient déjà été identifiées par l’analyste chargé d’étudier le dossier à l’ancien ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), et ce, avant même que WSP ne soit mandatée par la Ville de Pincourt.

« Il est à noter que les résultats fauniques inscrits au rapport produit par la firme G.R.E.B.E. inc. sont basés sur une seule journée d’inventaire, soit le 26 avril 2016. Aucun protocole standardisé n’a été suivi lors des inventaires fauniques pour la faune aviaire, les reptiles, les amphibiens et les mammifères », écrit le biologiste du MFFP, Jean-Sébastien Messier.

« Le manque de rigueur dans les inventaires fauniques fait en sorte qu’il est difficile d’évaluer précisément les impacts sur la faune vu la faible représentativité des données », ajoute-t-il. Il conclut que « le fait qu’il s’agisse du dernier îlot boisé dans un environnement fortement urbanisé nous amène à le considérer comme un habitat de haute valeur écologique et important pour la faune, faute d’inventaire adéquat ».

Malgré cet avis défavorable, le ministère de l’Environnement a tout de même délivré une autorisation en septembre 2017.

Le président de la firme G.R.E.B.E., Mario St-Georges, a indiqué à La Presse qu’il ne voulait pas commenter le dossier. « Nous, on a fait une étude écologique, et les observations et conclusions de notre étude s’y trouvent. Je n’ai pas de commentaires à ajouter là-dessus, je ne commenterai pas », a-t-il déclaré.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Denise Goudreau, Carole Reed, Steve Perry et Marielle Clément sont membres de l’organisme Pincourt vert.

Si notre groupe de citoyens n’avait pas payé [5000 $] pour le rapport de TerraHumana, la forêt serait maintenant le site de 45 maisons.

Carole Reed, de l’organisme Pincourt vert

Au total, les dépenses de Pincourt vert se sont élevées entre 15 000 $ et 17 000 $ pour sauver le boisé, souligne Mme Reed.

Pour Shelagh McNally, l’étude réalisée par TerraHumana a été déterminante pour faire pencher la balance. « Nous avons demandé que les deux rapports soient examinés et comme le rapport du promoteur et notre rapport étaient si opposés, la Ville n’a eu d’autre choix que de faire son propre rapport. »

Selon Mme McNally, plusieurs membres du conseil municipal étaient alors convaincus à 100 % que la forêt n’était qu’un marécage sans valeur. « On nous a dit que l’étude de WSP serait de l’argent gaspillé. Certains d’entre eux ont été surpris par les résultats de leur propre rapport. Il est devenu évident que le rapport du promoteur était biaisé et que le certificat n’aurait jamais dû être délivré. »

Des groupes de citoyens de mieux en mieux organisés

Marie-Ève Maillé, chargée de cours à l’UQAM et à l’Université de Sherbrooke et spécialiste des questions d’environnement et d’acceptabilité sociale, n’est pas surprise de voir des groupes de citoyens aussi déterminés. Les groupes de citoyens sont de plus en plus organisés et « se donnent les moyens de participer au débat », estime-t-elle.

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Marie-Ève Maillé, chargée de cours à l’UQAM et à l’Université de Sherbrooke et spécialiste des questions d’environnement et d’acceptabilité sociale

« On reproche souvent aux citoyens d’avoir un discours basé sur des opinions et non des faits. Les groupes de citoyens ont compris ça. Ils mettent de l’argent maintenant dans des expertises ou consultent des bureaux d’avocats. »

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Jérôme Dupras, professeur au département des sciences naturelles de l’Université du Québec en Outaouais

Une tendance que confirme Jérôme Dupras, professeur au département des sciences naturelles de l’Université du Québec en Outaouais et spécialiste de l’évaluation économique des services écosystémiques. Avec Christian Messier (UQAM) et Andrew Gonzalez (McGill), deux professeurs de biologie réputés, M. Dupras pilote aussi Habitat, une firme spécialisée dans l’évaluation des milieux naturels, fondée en 2017.

« Dans le contexte actuel, la vigie citoyenne et le travail des ONG sont super importants », dit-il. Et ils sont de plus en plus nombreux à réclamer l’aide de professionnels. « On doit régulièrement refuser des projets. On reçoit de trois à quatre demandes par semaine de groupes de citoyens qui veulent qu’on les aide. »

Quatre autres projets contestés

« Quand on veut confronter des promoteurs, des villes, le gouvernement, nous ne sommes pas de taille. Ils ont tellement plus de ressources ! La seule façon de faire pour espérer faire bouger les choses, c’est d’embaucher nous aussi des experts », estime John Jennings Corker, qui milite au sein de l’organisme Nature Hudson. La Presse a répertorié quatre projets où des groupes de citoyens ont adopté une telle stratégie.

La saga du grand parc de l’Ouest

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Parc-nature de l’Anse-à-l’Orme, à Pierrefonds-Roxboro

En 2016, une équipe dirigée par Jérôme Dupras, mandatée par des citoyens et la Fondation David Suzuki, a réalisé une évaluation écologique du secteur de l’Anse-à-l’Orme, à Pierrefonds-Roxboro. Un milieu naturel d’environ 185 hectares qui est l’objet d’une intense lutte entre citoyens et promoteurs depuis plusieurs années.

Au cœur du débat, un projet appelé Cap Nature de Grilli Développement et d’autres promoteurs qui prévoit la construction de 5500 unités d’habitation.

Le rapport remis à la Fondation David Suzuki mentionne « la présence d’au moins 11 espèces fauniques, menacées, vulnérables ou susceptibles d’être désignées ». On a aussi repéré neuf espèces d’oiseaux à statut, et trois espèces considérées comme localement rares, et au moins neuf espèces végétales à statut.

On recommande de mettre en place « des mesures de protection de ce territoire pour l’ensemble de sa biodiversité ». En entrevue avec La Presse, Jérôme Dupras affirme que la zone où l’on prévoyait un lotissement résidentiel est « le plus important secteur de biodiversité de l’île de Montréal ».

Or, selon M. Dupras, les différentes évaluations qui avaient été soumises indiquaient plutôt que le secteur présentait un faible intérêt écologique.

Dans un rapport transmis en 2017 à l’ancien maire de Montréal Denis Coderre au sujet de l’avenir du secteur Pierrefonds-Ouest, l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) écrit d’ailleurs que « l’approche de conservation des milieux naturels et de construction résidentielle du secteur Pierrefonds-Ouest […] est largement contestée. Fondamentalement, elle n’est acceptée que par les propriétaires fonciers et promoteurs, de même que par les experts-conseils qui ont travaillé au projet Cap Nature ».

La Ville de Montréal a finalement acheté 140 hectares de terrain au promoteur Grilli Développement, en 2019, afin de l’inclure dans son projet de grand parc de l’Ouest.

Sandy Beach : un écosystème forestier exceptionnel ?

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Le projet Sandy Beach, à Hudson, est situé dans un secteur abritant plusieurs espèces menacées et des écosystèmes rares, selon TerraHumana.

À Hudson, un groupe de citoyens veut protéger le secteur Sandy Beach, qui abrite plusieurs espèces menacées et un écosystème rare, selon TerraHumana, une firme de biologistes embauchée par les citoyens.

Le promoteur, Nicanco Holdings inc., détient depuis mars 2014 un certificat d’autorisation lui permettant de remblayer des milieux humides pour un projet de lotissement à Sandy Beach, situé en bordure de la rivière des Outaouais.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Elizabeth Buchanan, Camillo Gentile, Hélène Ladouceur et Adrian Burke, membres du Regroupement pour la protection de Sandy Beach

Selon les conclusions de la firme AECOM Tecsult, retenue par le promoteur, « aucune espèce floristique ou faunique désignée menacée ou vulnérable n’a été répertoriée sur le site du projet ». Un rapport soumis en 2010 conclut également qu’il n’y a « aucun peuplement forestier d’intérêt sur le site du projet ».

Le rapport de TerraHumana réalisé en 2021 signale pourtant la présence « d’arbres anciens de grand diamètre et des peuplements de frênes noirs, menacés au niveau fédéral, qui semblent avoir une certaine résistance à l’agrile du frêne ».

Selon TerraHumana, le secteur pourrait se qualifier comme écosystème forestier exceptionnel (EFE), un statut octroyé par Québec aux forêts rares ou encore celles qui abritent des espèces menacées ou vulnérables.

Invitée à commenter le rapport de TerraHumana, la firme AECOM Tecsult n’a pas donné suite aux demandes de La Presse.

Une étude avec « des lacunes importantes » à Saint-Joseph-du-Lac ?

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

À Saint-Joseph-du-Lac, Groupe l’Héritage inc. a obtenu une autorisation ministérielle en avril 2022 pour remblayer des milieux humides, en échange d’une compensation de près de 30 000 $.

À Saint-Joseph-du-Lac, Groupe l’Héritage inc. a obtenu une autorisation ministérielle en avril 2022 pour remblayer des milieux humides, en échange d’une compensation de près de 30 000 $.

Deux évaluations écologiques réalisées pour le promoteur par la firme Horizon multiressource, en 2009 et 2017, indique qu’aucune espèce faunique ou floristique « menacée, vulnérable ou susceptible d’être ainsi désignée n’a été observée lors des inventaires ».

Un autre rapport préparé cette fois-ci en avril 2021 par la firme Stantec pour le Groupe l’Héritage conclut que le projet ne touche pas d’espèce floristique menacée ou vulnérable.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Jean Baril et Sylvie Clermont, de Saint-Joseph-du-Lac, font partie du regroupement Regarde Citoyen.

Or, dans un rapport commandé en 2021 par un groupe de citoyens de Saint-Joseph-du-Lac, les biologistes de la firme TerraHumana affirment avoir observé plusieurs espèces menacées et concluent que « l’étude menée par Horizon multiressource contient des lacunes importantes, car elle ne fait aucune mention des trois espèces à statut précaire que nous avons identifiées durant notre visite le 30 septembre et qui étaient sûrement présentes en 2009 et 2017 ».

De plus, selon TerraHumana, les résultats des inventaires ne sont pas fiables, car ils ont été menés tard dans la saison estivale, alors qu’il est difficile d’observer plusieurs espèces.

Horizon multiressource et la firme Stantec n’ont pas donné suite aux demandes d’entrevues de La Presse.

La bataille pour sauver le boisé des Hirondelles

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Le boisé des Hirondelles, à Saint-Bruno-de-Montarville

En mai 2011, une citoyenne de Saint-Bruno-de-Montarville, Catherine Mondor, accompagne deux biologistes réputés, Tanya Handa et Daniel Gagnon, pour réaliser un inventaire écologique du boisé des Hirondelles.

Le secteur est menacé par un projet de lotissement proposé par le sénateur Paul Massicotte. Le promoteur a fait préparer deux études afin d’obtenir un certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement. Un rapport de la firme Dimension environnement, en mars 2008, et un autre de SNC-Lavalin, en avril 2011, mentionnent qu’il n’y a pas d’espèces menacées dans le boisé.

Or, dans un rapport transmis le 23 mai 2011 au ministère de l’Environnement, les biologistes Handa et Gagnon affirment le contraire : ils ont répertorié sur les lieux plusieurs plants de ginseng à cinq folioles, une espèce menacée au Québec.

Le Ministère demandera alors au promoteur de procéder à des caractérisations supplémentaires du site. Dans son rapport préparé en septembre 2012, la firme Biome Environnement confirme la présence du ginseng à cinq folioles.

Fait à noter, la Cour supérieure écorche SNC-Lavalin dans une décision rendue quelques jours avant le dépôt du rapport de Biome Environnement. Dans une affaire où elle doit décider si elle accorde ou non une injonction afin de forcer le promoteur à stopper son projet, la juge Nicole Gibeau prend note des rapports contradictoires déposés au ministère de l’Environnement.

« Le Tribunal estime que la firme SNC-Lavalin n’a peut-être pas été en mesure de répertorier cette espèce menacée sur le site puisque son observation a eu lieu avant les premières floraisons printanières », écrit-elle.

En savoir plus

  • 365 hectares
    Dans une zone de 365 hectares, du secteur de l’Anse-à-l’Orme, il était prévu de protéger 180 hectares et de permettre le lotissement sur les 185 hectares restants.

Source : Évaluation écologique de l’ouest du territoire de Pierrefonds-Roxboro

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Dans le secteur Sandy Beach, la firme TerraHumana dit avoir observé une espèce en voie de disparition, une autre en danger critique d’extinction et une espèce vulnérable « au cours d’une seule matinée d’enquête ».

Source : rapport de TerraHumana (2021)

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Un boisé d’espèces «rares» serait en danger dans Mercier

Intérieur de la tilleraie américaine présente dans le boisé du métro Assomption (en été). Photo: Gracieuseté, François Plourde.

Lucie Ferré

6 mars 2023 à 16h15 - Mis à jour 6 mars 2023 à 17h51 5 minutes de lecture

La promesse faite par l’Arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (MHM) de protéger les espaces verts du secteur Assomption Sud-Longue-Pointe semble fragilisée par un projet de construction immobilière dans un boisé aux abords de la station de métro Assomption. Une décision qui fait réagir l’opposition d’Ensemble Montréal et plusieurs citoyens engagés.

À l’ordre du jour de l’assemblée du conseil d’arrondissement de MHM de lundi soir se trouve le point 20.06 qui vise la signature d’une entente entre l’Arrondissement et Les Placements J.M.F. pour des travaux d’infrastructures nécessaires à la réalisation d’un développement résidentiel mixte. Ce développement prendrait place dans un lot situé à l’est du boulevard de l’Assomption, entre la rue de Marseille et l’avenue Pierre-de-Coubertin.

Le terrain concerné est en réalité un boisé situé tout près de la station de métro Assomption, boisé qui pourrait ainsi disparaître pour laisser place à de nouveaux immeubles.

Lors de l’assemblée du conseil d’arrondissement du 7 novembre, une motion demandant la protection des espaces verts dans le secteur Assomption Sud-Longue-Pointe et du sud de Louis-Riel avait pourtant été adoptée à l’unanimité par les élus, sans pour autant cibler des terrains précis.

«Je ne comprends pas la corrélation entre le discours vert qu’adopte l’administration et les actions concrètes qu’elle effectue dans l’est de Montréal», lance à Métro Alba Stella Zúñiga Ramos, conseillère de Ville de l’arrondissement dans le district Louis-Riel et membre d’Ensemble Montréal.

Un boisé riche en espèces

«Projet Montréal signera l’arrêt de mort d’un boisé exceptionnel», affirme François Plourde, un citoyen engagé depuis 2018 dans la protection du boisé, mais aussi cofondateur du collectif des AmiEs du parc-nature Ruisseau-de-la-Grande-Prairie et ancien candidat au poste de conseiller de Ville à Anjou pour Projet Montréal.

Amoureux de la nature, M. Plourde a fait l’inventaire de toutes les espèces végétales et biologiques que l’on peut retrouver dans le boisé. Selon ses recherches, ce dernier serait plus riche, plus ancien et contiendrait des espèces beaucoup plus rares que les boisés Jean-Milot, Vimont ou encore Steinberg.

C’est un trésor que l’on va détruire.

François Plourde, citoyen engagé dans la protection de la nature à Montréal

Il a notamment pu identifier des espèces indigènes que l’on ne retrouverait plus dans le secteur Louis-Riel et Assomption-Sud. Dans une partie du boisé se trouverait même une tilleraie américaine, tandis qu’une autre serait occupée par des peupliers deltoïde ou encore des cerisiers de Virginie.

Érythrone d’Amérique, sureau blanc, lysimaque ciliée et viorne flexible formant la tilleraie américaine dans le boisé Photos: Gracieuseté, François Plourde

«J’aimerais que la densification serve à sauver les milieux naturels qui restent, et non s’implanter dessus, déplore le citoyen. C’est un trésor que l’on va détruire, mais il faut que l’on garde espoir.»

Mobilisation citoyenne

M. Plourde, appuyé par le collectif Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM, appelle les citoyens à se mobiliser pour la protection du boisé en prenant part à une manifestation devant le bureau de l’arrondissement, vers 17h15 lundi, soit juste avant le début de l’assemblée du conseil.

Pour le moment, selon l’événement Facebook, une quarantaine de personnes sont intéressées à se rendre sur place pour signaler leur mécontentement.

Vidéo YouTube de François Plourde montrant les espèces que l’on peut retrouver dans le boisé du métro Assomption.

Préserver les espaces verts

L’administration en place à l’arrondissement de MHM assure quant à elle qu’elle a à cœur la protection des espaces verts de son territoire.

«Bien évidemment que l’on travaille à préserver les espaces verts que vous avez identifiés. On n’a pas attendu votre motion pour le faire», avait ainsi déclaré Alia Hassan-Cournol, conseillère de Ville du district Maisonneuve-Longue-Pointe et élue de Projet Montréal, lors de l’assemblée du conseil d’arrondissement de novembre. Elle avait par ailleurs qualifié «d’hypocrite» la motion déposée par les élus d’Ensemble Montréal.

Extrait de la réaction à la motion d’Alia Hassan-Cournol et adoption de la motion au conseil d’arrondissement du 7 novembre 2022.

La conseillère avait également pointé du doigt la responsabilité des anciennes administrations, notamment celle de Réal Ménard, qui, selon elle, n’auraient pas eu assez de courage politique pour changer le zonage et éviter d’amener des projets industriels «aussi invasifs».

Contactée par Métro, l’Administration explique que l’autorisation de construire dans le boisé Assomption avait été donnée par l’ancienne administration lors de l’adoption du Programme particulier d’urbanisme (PPU) Assomption Nord en 2017. «Nous n’avons légalement pas le choix de le faire avancer», assure Mme Hassan-Cournol.

De son côté, Alba Zuniga Ramos considère que l’administration actuelle a eu assez de temps pour agir sur le dossier en cinq ans et demi de mandat, et a souligné à Métro que Projet Montréal avait aussi voté pour l’adoption du PPU Assomption Nord en 2017. «Nous voterons contre le point 20.06 ce soir», a-t-elle assuré.

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Terrains de golf en transition: un règlement contourné par certaines municipalités


Le golf de Rosemère fait partie du RCI adopté par le Grand Montréal.
Photo: Denis Germain/Collaboration spéciale

David Beauchamp
16 juin 2023 à 16h29 2 minutes de lecture

Des citoyens de la région du Grand Montréal se sont plaints dernièrement de voir leurs municipalités mener des travaux et assécher des lacs sur des terrains de golf en transition écologique, contrevenant au Règlement de contrôle intérimaire (RCI). Adopté le 16 juin 2022 par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), ce règlement devait assurer la protection d’anciens terrains de golf à des fins de renaturalisation d’espaces verts.

Ce sont plus précisément les municipalités de Rosemère et de Terrebonne qui ont contrevenu à ce règlement. Du côté de Rosemère, les citoyens ont remarqué que des travailleurs s’affairaient à couper des arbustes et des petits arbres en plus de ne pas respecter la bande de protection de dix mètres protégeant le plan d’eau de l’ancien terrain de golf. Pour ce qui est de Terrebonne, les propriétaires de l’ancien golf ont quant à eux asséché les lacs et étangs du terrain, détruisant les milieux humides et éliminant la biodiversité indigène.

«Les municipalités doivent respecter l’esprit du RCI, qui est la restauration écologique à long terme de ces sites, dans l’intérêt des citoyens et de la nature, affirme la biologiste et porte-parole pour la Coalition Terrain de Golf en transition (CTGT). Cet automne, la réforme de la loi sur l’expropriation permettrait d’acheter ces sites à leur juste valeur marchande. Nous demandons à toutes les municipalités visées par le RCI de prendre toutes les mesures nécessaires afin de le faire respecter rigoureusement et à s’atteler, si ce n’est pas déjà le cas, à la préparation des stratégies de gestion et de financement qui seront nécessaire pour faire de ces sites des parcs publics écologiquement riches.»

En septembre dernier, le terrain de golf de Dorval s’était rajouté à la liste prévue dans le RCI. La renaturalisation de ce terrain était intéressante en raison notamment du «champ des monarques» adjacent, en faisant une zone importante au point de vue écologique et dans la préservation des écosystèmes.

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Mais pourquoi est ce que le CMM veulent tellement protégé ces anciens golfs qui sont souvent en milieu urbain qui a besoin d’être densifier, mais il font très peut pour protéger les terrains agricoles en friche, éloigné des transports qui servent seulement a étalé la banlieue. Plusieurs ancien golf comme celle de la prairie, Candiac, et Rosemère pourrait acquérir des milliers d’habitations et des parcs déjà avec un desserte de services municipaux et transports.

Vous soulevez deux problématiques distinctes.

Je suis évidemment d’accord que de permettre l’étalement urbain en convertissant des terres agricoles loin de tout en unifamiliales est une bien mauvaise idée, je ne crois pas avoir à convaincre personne.

Par contre, pour ce qui est des golfs urbains, je vois généralement d’un assez bon oeil leur conversion en grands parcs nature. Il s’agit déjà d’espaces verts aménagés, et ils peuvent être transformés en milieux naturels écologiquement intéressants à moindre coût. C’est un “low-hanging fruit” et pas mal plus simple que de convertir un dépotoir en grand parc comme au parc Frédéric-Back!

De plus, ces golfs sont souvent localisés dans des banlieues où il manque de grands espaces verts. Les banlieues pavillonnaires ont fréquemment de petits parcs avec des jeux pour les enfants ou des terrains de sport, mais trop peu de grands parcs natures accessibles à l’image du parc du Mont-Royal ou du parc Angrignon. Ces golfs offrent donc une occasion d’améliorer à la fois le bilan environnemental et l’accès à la nature des citoyens.

Il est également plus facile au plan technique (infrastructures publiques…) et au plan de l’acceptabilité sociale de convertir ces golfs en parcs qu’en quartiers de haute densité. Les habitants au pourtour des golfs sont souvent bien nantis et ont payé un premium pour leur emplacement, et vous pouvez malheureusement imaginer la levée de boucliers si on leur annonçait que leur maison cossue serait maintenant bordée par des tours d’habitations plutôt que par des espaces verdoyants…

Un exemple intéressant à considérer est celui de l’ancien golf Challenger dans Bois-Franc. Le quartier avait été bâti avec ce golf comme argument de vente, et après sa fermeture, ils ont converti une portion du terrain donnant sur le quartier Bois-Franc déjà construit en grand parc très réussi. L’autre portion a été développée et constitue la portion la plus récente du quartier Bois-Franc. Ils ont donc choisi une option hybride, avec préservation partielle des espaces verts et densification sur les portions “sacrifiables”.

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À défaut d’une véritable ceinture verte, la pérennisation des anciens terrains de golfs en parcs urbains, m’apparait comme une réponse adéquate au besoin d’espaces verts pour les banlieues. Sans toutefois exclure d’autres possibilités d’enrichir ces territoires d’autres zones protégées afin qu’elles atteignent la moyenne recommandée à l’internationale.

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