Quartier Lachine-Est – Projet global

Ligne rose (métro) ou tramway?

It’s not just about Lachine-Est here, it’s about all of the borrough. The railway spur on Victoria is there and waiting just for that, keeping the line central to everybody north and south of Victoria up to 32rd street (or a terminal near 18th).

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En 2017, PM imaginait un métro avec une insertion aérienne sur l’ancienne emprise ferroviaire sur Victoria, mais depuis je sens qu’ils sont beaucoup plus frileux à l’idée d’un métro en surface. Vodanovic a toujours voulu un tram plutôt qu’un métro et les organismes locaux aussi.

and the greater Sud-Ouest

L’écoquartier de Lachine-Est, «impossible sans le tramway»


[size=1]La vision imaginée du parc des Ponts roulants et de la place des Antennes.
Photo: Gracieuseté, Arrondissement de Lachine[size]

Clément Bolano
6 juin 2023 à 16h07 - Mis à jour 6 juin 2023 à 18h04 4 minutes de lecture

«L’intégration d’un tramway n’est pas une option, mais une nécessité» dans le futur écoquartier qui sera établi à Lachine. C’est ce qu’a martelé le responsable de l’urbanisme au comité exécutif de la Ville de Montréal Robert Beaudry, lors du dévoilement du plan d’urbanisme du secteur.

«C’est une question d’accessibilité, une question de connectivité», a insisté Robert Beaudry. «On a besoin d’une solution de mobilité qui s’intègre harmonieusement dans le paysage urbain et qui répond à nos objectifs en matière de durabilité.»

Malgré la volonté affirmée de la Ville, aucun plan de mobilité concret n’a été présenté à ce jour.

Rappelons que l’écoquartier Lachine-Est est un projet d’envergure pour transformer l’ancien secteur industriel de Lachine. Le futur écoquartier est situé entre le canal Lachine et la rue Victoria, de la 6e Avenue à l’ouest aux voies ferrées du Canadien Pacifique à l’est.

Maja Vodanovic souligne elle aussi l’importance du tramway dans ce projet d’écoquartier. «La densité prévue pour le secteur justifie cette solution de mobilité. Ce projet est impossible à réaliser sans le tramway», a-t-elle affirmé. Une volonté partagée par la mairesse Valérie Plante.

Une recommandation de l’OCPM

Cela fait écho aux recommandations de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), qui avait préconisé une meilleure intégration du projet dans le tissu urbain existant. Selon la mairesse Vodanovic, ce projet est impossible à réaliser sans le tramway, soulignant l’importance de cette infrastructure pour la réussite de l’écoquartier.

On va désenclaver tout un secteur grâce au développement qui va se faire ici grâce aux nouveaux habitants qui vont ici. Mais on va avoir une masse critique pour justifier le tramway et refaire l’échangeur Saint-Pierre de la bonne manière pour qu’il laisse passer le tramway.

Maja Vodanovic, mairesse de Lachine

Le tramway commencerait à l’extrémité ouest de la ligne rose du métro promise par Valérie Plante en 2019. C’est cependant l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) qui décidera de la nature exacte du lien. Des recommandations devraient être rendues à l’automne, a indiqué M. Beaudry.

«Après sept études et un investissement de près d’un million de dollars dans la mise en place d’un bureau de projet qui a été depuis démantelé, il est temps que l’administration Plante accepte la mort de sa ligne rose et passe à autre chose», a réagi Julien Hénault-Ratelle, porte-parole de l’opposition officielle en matière de développement économique.

Entre 4 et 15 étages pour les promoteurs

Un autre défi de taille attend la Ville: la décontamination du site. «La décontamination [et reverdir], ça va coûter cher, très très cher», a souligné Maja Vodanovic. Le projet bénéficie d’un financement de 64 M$ pour le développement des infrastructures, y compris les égouts et les aqueducs, la décontamination, et la construction des infrastructures. Québec s’est engagé à hauteur de 20 M$ pour le projet initial.

Outre la question de la mobilité, le programme d’urbanisme de l’écoquartier de Lachine-Est prévoit aussi une gestion innovante de l’eau, une biodiversité accrue, la construction de logements pour les plus vulnérables et un effort pour maintenir et améliorer la qualité de vie des résidents actuels de Lachine. «C’est une vision globale pour une ville du futur», a déclaré Robert Beaudry.

On y prévoit notamment 7800 logements, dont 1200 logements sociaux et 620 logements abordables. L’écoquartier devrait compter environ 3,4 km de pistes cyclables, 3,3 km de voies piétonnes et 22% d’espaces verts. La hauteur des bâtiments sera limitée entre 4 et 15 étages.

«Nous saluons la création d’un nouveau quartier qui permettrait d’offrir des milliers de nouveaux logements aux Montréalais. Ensemble Montréal craint toutefois que les investissements ne soient pas au rendez-vous», a commenté M. Hénault-Ratelle.

«Ici, ça va être la campagne, la campagne en ville», promet Maja Vodanovic. Robert Beaudry déposera le plan d’urbanisme cette semaine. Prochaine étape: confirmer quel lien structurant connectera ce futur quartier au reste de Montréal.

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Au Téléjournal 18h

Lachine-Est et Bridge-Bonaventure : deux quartiers industriels à transformer

Deux quartiers de Montréal sont promis à un brillant avenir. Tout près du centre-ville, il y a le quartier Bridge-Bonaventure, et Lachine Est, au bout du Canal Lachine.

Pour augmenter la densité, la ville de Montréal a toutefois des exigences : il devra y avoir une station du Réseau express métropolitain (REM) ou un tramway.

Le reportage de Mathieu Prost

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Un très bon reportage rempli de détails.

La mairesse de Lachine a présenté sa vision, qui se rapproche parfois du rêve.

Effectivement! Elle compare Lachine à la Méditérrannée, même sur du long terme, c’est en fumer du bon.

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Here’s the link to my previous argument.

Some of those segments run pretty tight. Are you thinking car-free streets, expropriations, one-way splits, tunneling?

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Has there been any discussion of using the CP ROW on the south side of the canal? As far as I can tell it’s disused and could be useful for a tram as St-Patrick really gets jammed up, especially around Dollard, double so if there’s any development on the space freed up on Notre-Dame from the old A20.

Le PPU est annexé aux sommaires décisionnels du Comité exécutif du 7 juin

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voir le point 40.006

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I think when they were planning Turcot there were mentions of running it on Notre-Dame and build housing around the canal. Might even have made its way in Projet Montreal platform.

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Il y a aussi une grande emprise au milieu de la A-20 qui est complètement sous-utilisée sur 5km : les 2 voies réservés de taxi/autobus. Lors de l’ouverture complète du REM, les taxis seront moins nécessaire vers l’aéroport. Peu d’autobus prennent cet axe sauf direction centre-ville (justement, beaucoup d’autobus de Lachine!).

Une entrée/sortie directement pour le Tramway pourrait y être annexé au futur échangeur St-Pierre pour se rendre sur Victoria. La sortie d’autobus pour Rose-de-Lima pourrait être ajustée au Tramway pour finir en souterrain a la station Lionel-Groulx.

Intéressant de réutiliser une infrastructure qui deviendra sous-utilisée prochainement. Mais ça fait tout de même 6 kilomètres sans arrêts sur l’autoroute. Je me demandes si le coût du projet en vaudrait la peine dans ce cas là.

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Ce n’est pas forcément des clientèles qui se chevauchent celles utilisant le Bus/futur REM et celles utilisant les taxis/VTC.

Car-free (or car-light, i.e. no through traffic) streets.

Je vois bien l’utilité du début du tram à Lachine at à travers ce projet, mais on dirait que par la suite il y a des kilomètres “morts” ou il y a peu d’espace entre l’autoroute et le canal, sans aucune population, jusqu’à Saint-Henri (et là, par où ferions-nous passer le tram? Car il faut que ça se rende quelque part, minimum une gare de métro, idéalement Lionel-Groulx?)

Est-ce qu’on envisage de desservir Ville St-Pierre? Ça c’est assez enclavé…

Je continue à penser que l’extension de la ligne verte, quoique plus chère, a beaucoup plus de potentiel, car il y a des quartiers peu nantis déjà à LaSalle, et plein de potentiel (vers Schevchenko, plein de stationnements et espaces sous-itilisés), de là on passerait directement sur ce projet, ensuite le terminus un peu au nord-est de la partie commerciale sur l’entrée du canal avec accès à l’A20 et stationnement incitatif pour les gens venant de l’ouest, et transports actifs venant de Dorval.

Un tram, c’est plus urbain, arrêts fréquents, basse vitesse. À Montréal pour moi l’axe idéal c’est le long du Vieux-Port allant du Marché Bonsecours jusqu’à Robert-Bourassa, montant de là jusqu’à René-Lévesque, et allant de là vers l’est tout le long de R-L jusqu’à Berri et continuant plus à l’est encore p-e jusqu’au pont. Il pourrait aussi y avoir une branche ouest sur René-Lévesque jusqu’à Westmount.

J’en verrais aussi sur toute la longueur de Parc entre la Place-des-Arts et la gare Parc.

Et Wellington entre Verdun, traversant toute Pointe Saint-Charles, Griffintown, et montant sur Robert-Bourrassa encore.

Enfin tout cela pour dire que ça fait loin pour un tram, Lachine!

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Petite parenthèse. Dans le cas des systèmes de métro (dont le REM) et de tramway, c’est le terme « station » qui est privilégié. Le terme gare s’emploie plutôt pour les transports régional et interurbains.

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Chronique de Maxime Bergeron

Texte complet : Rétrofuturisme thermique à Lachine

Rétrofuturisme thermique à Lachine


PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE
L’un des immeubles se trouvant sur le site où doit éclore un écoquartier à Lachine

MAXIME BERGERON
La Presse

C’est un secteur glauque et désaffecté, enclavé entre des échangeurs de béton décrépits et le canal de Lachine. Un décor postapocalyptique, prisé autant par les graffiteurs que les équipes de production d’Hollywood.

Publié à 1h05 Mis à jour à 5h00

C’est aussi un quartier qui pourrait devenir LE laboratoire du Québec en matière de décarbonation, après une longue gestation de neuf ans et une farandole de consultations citoyennes.

Trêve de suspense : il se trame de grosses affaires à Lachine, et on est loin ici du verbiage écolo.

Cet arrondissement montréalais souhaite construire une petite centrale thermique, reliée à un vaste réseau souterrain, qui alimenterait à terme 7800 habitations dans un tout nouveau quartier. Un partenariat public-privé (PPP) est envisagé pour bâtir le réseau et produire l’énergie, avec des gains estimés à 135 millions de dollars d’ici 2050.


PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE
Des structures industrielles accumulent la rouille sur le site du futur écoquartier Lachine-Est.

Le berceau industriel du Canada au XIXe siècle espère être aux premières loges de la révolution énergétique du XXIe siècle, rien de moins.

J’ai passé un bon moment à analyser le projet avant de vous en parler. Il y a à Montréal de ces patentes « participatives » qui visent l’Everest écologique, mais sont peu applicables sur le terrain ou outrageusement ruineuses (souvent un mélange des deux).

Ce n’est pas le cas ici.

La lente gestation du projet d’écoquartier Lachine-Est aura en fin de compte été une bénédiction. Car les objectifs environnementaux visés au départ, en 2014, sont aujourd’hui couplés à la nouvelle réalité bien plate et concrète de 2024 : la fin imminente des surplus d’électricité.

La situation est à ce point critique qu’Hydro-Québec doit aujourd’hui faire des arbitrages entre les nouveaux projets qui pourront être branchés – ou non – à son réseau. On l’a vu lundi avec l’annulation d’un investissement de 500 millions à Saint-Bruno-de-Montarville, sur la Rive-Sud[1]. Et encore le mois dernier, avec ce quartier de 3800 logements dont le sort est plongé dans l’incertitude[2].


PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE
Vue aérienne de certains immeubles industriels qui se trouvent encore sur le site.

Dans ce contexte, Lachine-Est constitue un canevas presque idéal pour repenser l’approvisionnement énergétique en milieu urbain. Son « dossier d’affaires » est aujourd’hui beaucoup plus solide qu’il ne l’aurait été il y a neuf ans.

Commençons par situer l’affaire.


PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE
L’arrondissement de Lachine veut construire un nouveau quartier sur l’ancien site de l’usine Dominion Bridge Company.

C’est ici à Lachine-Est que sont nés plusieurs grands groupes industriels sidérurgiques, dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Des géants industriels qui employaient à leur apogée des dizaines de milliers de travailleurs : Dominion Bridge, Stelfil, Jenkin Brothers…


INFOGRAPHIE LA PRESSE

Le secteur a décliné à partir des années 1970, puis a connu une relance avortée dans la dernière décennie. Un projet du promoteur déchu Paolo Catania s’est conclu par une faillite – et d’immenses terrains contaminés toujours en friche. Une tour de condos à moitié construite, à l’abandon, témoigne de ce fiasco[3].


PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE
Une vieille Pontiac Fiero accumule les flocons sur un site industriel de Lachine-Est.

Le projet d’écoquartier proposé en 2014, aussi grand qu’une centaine de terrains de football, a cheminé lentement, mais sûrement. Deux études ont été livrées à l’arrondissement de Lachine, dont la plus récente, pondue par la firme d’ingénierie GBI, date de 2023.

Les conclusions sont claires : la mise en place d’un réseau thermique urbain (RThU) a un bon potentiel, tant sur le plan technique que financier.

On ne parle pas ici d’un objet du futur tiré d’un épisode de Star Trek. Ce type de réseau, souvent alimenté par la géothermie, existe depuis des décennies un peu partout dans le monde.

Il y a quelques exemples assez compacts au Québec, comme à l’écoquartier du Technopole Angus, dans l’est de Montréal. Quatre immeubles ont été reliés entre eux par une « boucle énergétique », qui permet en gros de faire circuler l’air chaud et froid entre les différents immeubles et de réduire considérablement la consommation d’électricité.


IMAGE TIRÉE DU RAPPORT DE LA FIRME GBI
Représentation schématique d’un RThU de quatrième génération

À Lachine-Est, plusieurs sources sont envisagées pour alimenter la centrale thermique (ou un réseau de petites centrales). Entre autres : des puits géothermiques creusés profondément dans le sol, la récupération de la chaleur des égouts, ou encore la récupération de la chaleur produite par un poste électrique d’Hydro-Québec situé à proximité.

Les études laissent entrevoir une réduction de la consommation d’électricité allant jusqu’à 50 % dans le futur quartier. C’est énorme.

Quelques formes de gouvernance sont envisagées pour la construction et l’exploitation du réseau thermique. On parle soit d’un PPP, soit d’une société d’économie mixte. Dans les deux cas, la Ville de Montréal serait l’actionnaire majoritaire, en partenariat avec des entreprises privées ou sociétés d’État.


La forme finale reste à déterminer, mais le projet vient de passer à une autre étape. L’arrondissement de Lachine, dirigé par la mairesse Maja Vodanovic, a mandaté l’Institut des villes de nouvelle génération de l’Université Concordia pour réaliser une étude de faisabilité encore plus concrète de ce RThU.


PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE
L’arrondissement de Lachine a déjà commencé à préparer les plans d’infrastructure du futur écoquartier.

C’est pendant cette phase que les aspects plus techniques du réseau seront déterminés. Entre autres, les sources d’énergie préconisées et l’emplacement de la centrale thermique.

Cet institut, assez méconnu du grand public, a été fondé en 2020 et regroupe 200 chercheurs. Il est dirigé par la sommité allemande Ursula Eicker, titulaire de la Chaire d’excellence en recherche du Canada sur les collectivités et les villes intelligentes, durables et résilientes.


PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE
Ursula Eicker, titulaire de la Chaire d’excellence en recherche du Canada sur les collectivités et les villes intelligentes, durables et résilientes, et Maja Vodanovic, mairesse de Lachine

Le centre de recherche de Mme Eicker suscite un vif intérêt : il fait partie des projets financés par une subvention historique de 123 millions de dollars, accordée par le gouvernement fédéral à l’Université Concordia en avril dernier.

La chercheuse, auteure d’une demi-douzaine d’ouvrages sur la décarbonation des bâtiments et les énergies renouvelables, m’a expliqué en long et en large les bénéfices des pompes à chaleur, panneaux solaires et autres réseaux thermiques urbains, dans un petit café de Lachine-Est. Elle, comme bien d’autres experts, prône ces solutions depuis des années.

Mais je vous résume grossièrement son argument massue, qui devrait entraîner l’adoption rapide de ces technologies au Québec : le party de l’électricité au rabais achève.

Les réserves d’Hydro-Québec, dans deux ou trois ans, c’est fini. Personne n’aime parler du fait que ça va devenir plus cher. Mais ça va devenir plus cher.

Ursula Eicker


L’arrondissement de Lachine a déjà commencé à préparer les plans d’infrastructure du futur quartier. La planification du RThU est faite en même temps que celle des égouts et autres éléments souterrains, puisque tout devra être creusé en même temps. Le début de la construction est prévu en 2025.

Ce projet devrait être bien accueilli à Québec, selon moi.

Tant Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Énergie, que Michael Sabia, grand patron d’Hydro-Québec, répètent depuis des mois qu’il faudra diversifier les sources d’énergie pour répondre à la demande et accélérer la décarbonation de la province.

Voilà un exemple assez bien ficelé, servi sur un plateau d’argent.


  1. Lisez l’article « Un projet de 500 millions de QScale abandonné à Saint-Bruno faute d’avoir de l’électricité » ↩︎

  2. Lisez l’article « Hydro-Québec souffle le chaud et le froid sur un mégaprojet domiciliaire » ↩︎

  3. Lisez l’article « Immobilier : le dernier projet de Catania s’effondre » ↩︎