Projet structurant de l’Est (PSE)

Je te propose une analyse politique “amateur” de ma compréhension des prochains changements probables des différents paliers de gouvernement qui sont susceptibles de survenir dans les 2 prochaines années et leur impact potentiel sur la réalisation ou non du projet :

Niveau fédéral :
Changement :

Impact :
Pierre Poilièvre (chef du parti conservateur) est parfois vague sur ses positions, je ne saurait pas dire s’il est généralement pour ou contre les investissements dans les transports en commun, ce que je saurait c’est que :

  • Retiendra le financement des transports en commun et des infrastructures jusqu’à ce qu’un nombre suffisant de logements à haute densité soient construits et occupés autour des stations de transport en commun. Les villes ne recevront pas d’argent pour les transports en commun tant qu’il n’y aura pas de clés dans les portes.
  • Il est très critiques des projets qui coutent cher et qu’il considère comme mal gérés (par exemple, l’idée d’un TGF);
  • Il était très critique du gouvernement libéral qui refusait de financer des projets de développements routiers (par exemple, le fameux troisième lien à Québec).

Je ne sais pas si le parti conservateur aura un impact sur la réalisation du projet. Quoi qu’il en soit, le gouvernement libéral actuel a mis en place une enveloppe pour des projets de transport en commun qui inclu un financement à la hauteur de 3 milliards à chaque à années à partir de 2026.

Faits en bref
[…]

  • En février 2021, le premier ministre a annoncé un financement de 14,9 milliards de dollars pour de nouveaux projets d’infrastructure de transport en commun au cours des huit prochaines années, avec un financement permanent de 3 milliards de dollars par année à partir de 2026-2027.

  • Le FSTCMR complète le Plan climatique renforcé du Canada : Un environnement sain et une économie saine. Dans le cadre de ce plan, le gouvernement fédéral a promis un financement fédéral permanent pour les transports en commun afin de s’assurer que chaque collectivité du pays dispose de solutions de transport abordables et fiables.

Ceci dit, avec un potentiel gouvernement conservateur qui souhaite un retour à l’équilibre budgétaire ce sera à voir si ce financement survie.

Niveau provincial:
Changement:

  • La prochaine élection sera en octobre 2026;
  • Si l’élection était aujourd’hui, on aurait un gouvernement PQ (mais beaucoup peu changer d’ici là puisque le parti libéral n’a pas encore de chef à proprement dit).

Impact:

  • Paul St-Pierre Plamondon (Chef du PQ) a toujours été contre le projet de REM de l’est. Il trouve que c’est un projet mal ficelé. De plus, il représente la circonscription de Hochelaga-Maisonneuve, une circonscription où le REM de l’est devait passer et la circonscription exacte où il y avait spécifiquement des gens qui s’opposaient farouchement aux portions surélevées du REM de l’est. (Dans une entrevue à Radio X à partir de 7min40sec à 8min15sec, il se montre très critique de CDPQi et du REM de l’est mort)
  • Il a étudié en Europe dans des villes européennes avec des bons TEC, et il a une vision très favorable à la mise en place de transports en commun structurants comme le tramway à Québec par exemple. Reste à voir sa position exacte sur la suggestion de tramway de l’est suggéré par l’ARTM, mais je supçonne qu’il y sera favorable.

Donc, avec le changement au provincial vers un gouvernement PQiste, il y aurait 0% de chance de revoir une résurrection miraculeuse d’un REM de l’est (pour ceux qui y rêvent encore), mais probablement beaucoup de chance de voir une avancé avec le projet de tramway de l’est.

Sans compter que le gouvernement actuel de la CAQ s’est montré en faveur du projet de tramway et souhaite que ce soit le premier projet de sa nouvelle agence, Mobilité Infra Québec. Donc d’ici un changement de gouvernement, il y a des chances que le projet aura déjà avancé de toute manière.

En mêlée de presse à l’Assemblée nationale, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a dit avoir pris connaissance du projet de l’ARTM, mais n’a pas voulu se prononcer sur ses coûts ou sa possible réalisation.

« Il faut un projet dans l’est de Montréal, on veut désenclaver l’est de Montréal », a-t-elle commenté, avant d’indiquer que le PSE pourrait être l’un des premiers projets confiés à la nouvelle agence Mobilité Infra Québec.

Plus tard, lors de la période de questions, Mme Guilbault s’est montrée plus favorable aux plans de l’ARTM.

« On va en prendre connaissance exhaustivement [du projet], mais on confirme notre intention d’aller de l’avant avec le projet dans l’est de Montréal », a-t-elle dit.

Alors, au niveau provincial, je n’y voit que des feux verts pour le projet de tramway de l’est, tant actuellement qu’avec un potentiel futur gouvernement PQ.

(Note à part, à l’émission matinale de radio “Tout un matin”, Denis Coderre, dans une entrevue sur ses intentions de briguer la chefferie du parti libéral du Québec, le 30 janvier 2024, à partir de 10min45sec dans l’entrevue, faisait un peu une profession de foi enver les REM et la CDPQi, mentionant encore l’est de Montréal, un peu comme si le REM de l’est n’était pas tout à fait mort. C’est de la politique très spéculative puisqu’il n’a pas de rôle en politique provinciale à ce jour, mais je trouvais que c’était une curiosité intéressante qu’un potentiel candidat à la chefferie du PLQ pense encore un peu à un REM de l’est)

Niveau municipal:
Changement:

  • Prochaine élection en octobre 2025;
  • Je n’ai aucune prédiction de ce qui s’y passera.

Impact:
Je pense que personne n’est contre le transport en commun structurant. Je pense que peu importe que ce soit Projet Montréal ou Ensemble Montréal qui prenne le pouvoir, ils travailleront pour qu’un projet se réalise dans l’est. Les transports actifs et collectifs sont une priorité chez Projet Montréal et Ensemble Montréal sont ceux qui étaient au pouvoir en 2016 lors des discussions pour le premier REM qui a pu se réaliser.

L’administration actuelle, même si initialement elle n’était pas tant embalée par le choix d’un tramway pour l’est parce qu’elle le trouvait lent, est en faveur du projet suggéré par l’ARTM (un peu par pragmatisme, par souhait qu’un fasse de quoi une fois pour toute).

L’administration de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a accueilli favorablement ce projet de tramway.

« Nous sommes satisfaits de voir les résultats du travail de l’ARTM, qui confirme l’avancement d’un projet de transport structurant attendu depuis trop longtemps dans l’est de Montréal. La proposition actuelle est cohérente avec la planification ambitieuse de notre Plan d’urbanisme et de mobilité, qui sera présenté au cours des prochaines semaines », a indiqué le cabinet de la mairesse.

Je dirais que changement de garde ou non, il n’y aura pas de bâtons dans les roues de la réalisation d’un tramway de la part du municipal à Montréal.

Globalement
Présentement aucun acteur gouvernemental est problématique. Dans les changements de gouvernement probables à venir, aucun acteur gouvernemental serait nécessairement un problème. La seule inconnue serait l’incertitude au niveau du financement fédéral qui pourrait changer après la prochaine élection. Ça m’amène à croire que le projet de tramway pourrait bien aller de l’avant.

Quoi qu’il en soit, outre les gouvernements favorables, bien d’autres facteurs peuvent causer du sable dans les engrenages ou même faire dérailler un projet. Le prolongements de la ligne bleue, pour lequel tout le monde est d’accord depuis 1979 en est un exemple.

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