Gabriel Nadeau-Dubois annoncera jeudi qu’il quitte son poste de co-porte-parole de Québec solidaire (QS) et qu’il ne sera pas candidat aux élections provinciales prévues en octobre 2026, selon ce qu’ont confirmé des sources à Radio-Canada.
M. Nadeau-Dubois terminera cependant son mandat de député de la circonscription montréalaise de Gouin. Ces informations ont d’abord été rapportées par le média Pivot.
Selon nos sources, les deux dernières années n’ont pas été faciles pour le co-porte-parole de QS, et son récent congé de paternité lui a donné l’occasion de réfléchir à son avenir.
La conférence de presse de demain sera l’occasion pour lui de bien expliquer sa décision, qui survient quelques jours après un résultat décevant pour Québec solidaire à l’élection partielle de Terrebonne, remportée par Catherine Gentilcore, du Parti québécois.
La candidate solidaire dans Terrebonne, Nadia Poirier, s’est d’ailleurs vidé le coeur, mercredi, en se disant déçue du peu d’efforts déployés par son parti lors de ce scrutin.
Déjà, en avril 2024, la démission d’Émilise Lessard-Therrien de son poste de co-porte-parole féminine de Québec solidaire, quelques mois à peine après qu’elle eut succédé à Manon Massé, avait ébranlé le parti. Mme Lessard-Therrien, qui assumait cette fonction sans être élue à l’Assemblée nationale, avait montré du doigt une petite équipe de professionnel.le.s tissée serré autour du porte-parole masculin.
Je critique souvent la CAQ. Mais, ici on peut les applaudirs. Vraiment bravo pour cette politique!
Chronique
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Mylène Moisan
Le Québec veut se passer de l’armée canadienne
Par Mylène Moisan, Le Soleil
21 mars 2025 à 04h00
La nouvelle réserve civile québécoise sera opérationnelle le 1er avril.
La nouvelle réserve civile québécoise sera opérationnelle le 1er avril. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)
CHRONIQUE / Les militaires canadiens pourront dormir sur leurs deux oreilles lorsqu’il y aura une catastrophe au Québec, le téléphone sonnera chez une brigade de 200 réservistes civils qui accourront aussitôt pour venir en renfort.
Ça commence le 1er avril, ce n’est pas un poisson.
Le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, annoncera sous peu la création de cette nouvelle Réserve d’intervention d’urgence en sécurité civile (RIUSC), dont Le Soleil a eu vent au cours des derniers mois. «C’est une structure assez unique, sinon unique au Canada», a expliqué le ministre, appelé à commenter.
L’idée a émergé du post mortem fait en 2023 après les incendies de forêt dévastateurs pour lesquels un millier de militaires canadiens avaient dû être appelés en renfort. «On a regardé toutes les opérations du terrain, qui a fait quoi, les bonnes choses, les mauvaises choses, de quelle façon on pourrait répondre encore plus rapidement avec une réserve d’intervention d’urgence. Et si on la créait, comment on pouvait la mettre en place?»
Il a fallu «convaincre le premier ministre et le ministre des Finances», Éric Girard, qui a dégagé un budget de 30 millions de dollars pour les cinq prochaines années. Il a également fallu une refonte de la Loi sur la sécurité civile visant à favoriser la résilience aux sinistres, adoptée en mai 2024, qui octroie au ministre le pouvoir de mettre sur pied ladite réserve.
Pour qu’elle prenne forme, insiste François Bonnardel, on doit une fière chandelle au sous-ministre Jean Savard. «Tu peux le marquer, Jean a fait une job incroyable.»
C’est fait.
Les premières formations ont eu lieu en février.
Les premières formations ont eu lieu en février. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)
Pratico-pratique, la réserve est chapeautée par la sécurité civile qui, déjà, «coordonne toute la dynamique de la catastrophe, de la tragédie comme telle». Sur le terrain, c’est la SOPFEU qui sera aux commandes, «qui va donner le travail, grosso modo, aux membres de la réserve». La Croix-Rouge est aussi de la partie pour le volet humanitaire. «Ce sont les trois spécialistes qui étaient capables de répondre et d’avoir une force de frappe pour le 1er avril, pour qu’on soit opérationnels.»
Le temps presse, la saison des inondations est commencée.
Les premiers réservistes ont été formés le 21 février, mais ils sont pour la plupart déjà rompus aux interventions d’urgence, soit comme membres de l’Association québécoise des bénévoles en recherche et sauvetage, comme bénévoles à la Croix-Rouge ou comme combattants des incendies de forêt. Ils sont un peu partout au Québec et devront, lorsqu’ils seront appelés, se rendre sur les lieux de la catastrophe le plus rapidement possible.
Salaire : 25 $ l’heure, plus des dépenses.
Des réservistes de la première cohorte ont été formés en février à Lévis. (Jocelyn Riendeau)
L’idée à partir de maintenant, c’est de permettre à ceux et celles qui aimeraient faire partie de cette réserve de lever la main. «J’en voulais 200 pour commencer, pour avoir une structure et une force de frappe, pour pouvoir répondre rapidement. Le défi, dans les quatre prochaines années, ça va être d’augmenter le nombre.»
L’objectif, à terme, est de 1000 réservistes.
Les réservistes ne seront pas appelés chaque fois qu’une rivière sort de son lit. «C’est pour quand on arrive en situation de dernier recours, que la situation excède la capacité de réponse de la municipalité. C’est là que la municipalité pourrait nous envoyer une demande d’aide de la réserve. C’est vraiment, vraiment un dernier recours, pour ne pas avoir besoin de l’armée.»
Si la tendance se maintient, l’augmentation du nombre de désastres et de catastrophes naturelles pourrait – malheureusement – les tenir occupés.
Les réservistes pourraient aussi être appelés en renfort ailleurs, comme le fait parfois SOPFEU lorsqu’elle vole au secours de forêts qui flambent. «Il arrive une situation à l’extérieur de la province, on nous demande de l’aide et on est capable de donner de l’aide. Je ne vois pas en quoi notre petit bébé qui va naître aujourd’hui, cette réserve, ne pourrait pas être disponible et opérer à l’extérieur. Elle va être formée dans toutes les situations de catastrophes naturelles, donc, c’est certain.»
Nos réservistes pourraient être très prisés.
Les réservistes lors d’une formation en février.
Les réservistes lors d’une formation en février. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)
J’ai écrit quelques fois depuis 2017 sur cette idée d’avoir une force d’intervention civile, à la suggestion d’un ami qui se porte depuis plusieurs années au secours des populations secouées par des cataclysmes, partout dans le monde. «C’est un trip puissant. Tout le monde travaille à quelque chose de commun, on ne se préoccupe pas d’où les gens viennent, ni de ce qu’ils font. Il y a des gens qui sont sur l’aide sociale, il y a des jeunes en difficulté. Tu devrais les voir après, comment ils sont fiers», m’avait-il expliqué en 2020.
C’était au début de la COVID, alors que François Legault cherchait désespérément des bras, mon ami avait alors ressorti son bâton de pèlerin pour la création d’une réserve.
L’armée est venue deux fois à la rescousse pendant la pandémie.
Fragilisé par les secousses politiques, François Bonnardel pourra tout de même se vanter d’avoir poussé une idée d’un post mortem jusqu’à la mise sur pied de cette nouvelle force d’intervention, qui aura son identité propre. «Je veux que les femmes et les hommes aient un sentiment de fierté. On a un logo pour la sécurité civile, j’en voulais un dédié à la réserve pour que les gens qui portent la veste sur le terrain se disent: “je suis fier. Je contribue à supporter et à aider mon prochain, mon voisin, j’essaye d’améliorer le quotidien d’une personne qui voit sa maison perdue, qui voit sa maison brûlée, qui voit un arbre être tombé sur le garage.”».
À la prochaine catastrophe, on saura qui appeler.
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Société
Politique
Mylène Moisan
Mylène Moisan, Le Soleil
Journaliste au quotidien Le Soleil depuis 1999, Mylène Moisan signe depuis 2012 une chronique où elle raconte des histoires singulières qui touchent à la fois les gens et la société dans laquelle nous vie de la CCI
Québec s’apprête à présenter un déficit encore plus gros pour l’année à venir que le record de 11 milliards de l’an dernier, la faute à l’incertitude créée par Donald Trump qui force le gouvernement à investir dans l’immédiat pour protéger l’économie, plaide le ministre des Finances, Eric Girard.
Mis à jour hier à 15 h 48
[
Vincent Larin La PresseEn marge d’une rencontre fédérale-provinciale à Montréal vendredi, le grand argentier du gouvernement a tenu à préparer la population à l’annonce qui sera faite lors de la présentation du budget du Québec 2025-2026, mardi prochain.
Il faut être conscient qu’on est dans un contexte de grande incertitude et le gouvernement doit se concentrer sur l’économie tout en protégeant les services publics.
Eric Girard, ministre des Finances
Si la situation fiscale « immédiate » est plus difficile, et ce dans un contexte où l’économie « est plus faible », « on doit distinguer l’immédiat de la destination », martèle Eric Girard.
Le déficit présenté en mars dernier pour l’année 2024-2025, un record en nombres absolus de 11 milliards, était déjà presque deux fois plus important que celui de l’année 2023-2024, qui se chiffrait alors à 6,3 milliards. Reste à voir à combien se chiffrera le déficit réel pour l’année financière qui va se conclure.
Déjà de mauvaises nouvelles
Les fins observateurs des finances publiques ne tomberont toutefois pas en bas de leurs chaises.
Déjà, lors de la plus récente mise à jour budgétaire en novembre dernier, Québec entrevoyait un déficit de 9,2 milliards pour 2025-2026, en détérioration par rapport aux 8,5 milliards lors de la présentation du budget 2024-2025 quelques fois plus tôt.
Ce qu’ils ont dit
Depuis 7 ans, le gouvernement Legault prouve qu’il ne sait pas gérer l’argent public intelligemment. Il a gaspillé aveuglément en oubliant de s’occuper des Québécois. Prendre soin de notre monde, ça veut dire lui permettre de manger, de se loger et de l’aider à vieillir dignement. C’est la responsabilité de l’État.
Frédéric Beauchemin, porte-parole du Parti libéral du Québec en matière de finances
Face à Trump et ses tarifs, il faut plus que jamais protéger les emplois publics et les services à la population, en investissant en santé, en éducation, en transports et en culture. Je demande au ministre de regarder du côté de la colonne des revenus en allant chercher davantage d’argent chez le 1 % le plus fortuné. Tant que la CAQ n’augmentera pas les revenus de l’état, l’épée de Damoclès de l’austérité continuera de pendre au-dessus de nos services publics.
Alejandra Zaga Mendez, porte-parole de Québec solidaire en matière de finances
Si tu augmentes le déficit par rapport au pire déficit de l’histoire du Québec, c’est ta cote de crédit, qui commence à être en jeu. Si notre cote de crédit se détériore, les coûts d’intérêt vont augmenter, puis [on risque de tomber] dans une spirale. Donc, je ne vois pas d’hypothèse où le gouvernement peut se permettre, en fait, un déficit pire que le 11 milliards.
Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois
C’est inacceptable que la prochaine génération de Québécois soit plus pauvre que celle de ses parents. On a un devoir moral de léguer plus à nos enfants que ce qu’on a reçu de nos parents.
Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec
Les gouvernements commencent à s’intéresser de plus près aux transactions de cryptoactifs, et quiconque ferait une erreur dans sa déclaration pourrait le payer cher. Voici ce qu’il y a à savoir à ce sujet pour les particuliers qui produisent leur déclaration de revenus de 2024.
Que doit-on faire si on détient des cryptoactifs ?
[ 1. Voyez le guide de l’ARC pour les utilisateurs de cryptoactifs ]
Jour de budget demain à Québec
Quebec will present its budget on Tuesday and the province’s finance minister Eric Girard has signalled it will include financial supports to help businesses adapt to tariffs and the changing economic situation with the U.S.
But the new measures will increase costs at a time when Quebec is running a historically large deficit and struggling to rein in spending.
Last year, Quebec presented a budget with a projected deficit of $11 billion — its highest ever, Girard said at the time.
On Friday, Girard signalled that the projected deficit this year will be even larger because of economic headwinds caused by tariffs.
Les mises en chantier ont redécollé un peu partout au Québec l’an dernier (+26 %). Bonne nouvelle.
Elles ont grimpé de 15 % dans la région métropolitaine de Montréal (RMR), qui comprend les banlieues. Le score est étincelant à Longueuil (+339 %), à Mirabel (+173 %), à Terrebonne (+100 %), à Laval (+73 %)…
Mais la ville de Montréal, elle, tire désespérément de l’arrière. Il y a eu à peine 4619 nouvelles constructions l’an dernier. Un recul de 34 % par rapport à 2023, qui était déjà misérable.
À peine le quart de toutes les mises en chantier de la RMR se sont faites dans l’île en 2024. La tendance lourde des dernières années, soit un déplacement de l’activité vers les banlieues, s’est poursuivie.
Ceci expliquant peut-être cela : les délais pour l’obtention d’un permis sont de plus en plus interminables dans la ville de Valérie Plante.
Selon les calculs de l’IDU, ils sont passés d’une moyenne de 180 jours, en 2019, à 291 jours, en 2023.
Et le topo est encore pire dans l’arrondissement de Ville-Marie, qui englobe le centre-ville. Le délai moyen pour y obtenir un permis a gonflé de 215 à 540 jours en quatre ans !
Ajoutez à cela une crise de l’itinérance qui s’aggrave, des bureaux toujours dégarnis par le télétravail, des cônes orange à chaque intersection, des chaussées dignes d’une ville bombardée, des milliers d’emplois menacés par les tarifs américains, et vous avez le topo assez sombre du moment.
Christine Fréchette est respectée par le milieu des affaires et au-delà. Sa réponse à la crise tarifaire américaine semble jusqu’ici avoir été à la hauteur. Elle paraît aussi à l’aise avec son nouveau dossier énergétique qu’elle l’était auparavant à l’immigration.
Son assiette de responsabilités est remplie à ras bord.
Sans rien enlever à ses qualités, l’ampleur des maux qui touchent Montréal amène la question suivante : serait-il temps d’avoir une ministre – et tout un ministère – consacrée exclusivement à la relance de la métropole ?
Ça s’est vu à une autre époque sombre dans l’histoire de la ville, dans les années 1990. L’idée mériterait d’être considérée de nouveau.
Il y a quelque chose de fondamentalement faux dans cette hypothèse. Si c’était une question de délais de permis, on ne ferait que déplacer dans le temps les mises en chantier et donc on ne verrait pas une baisse dans le temps des mises en chantier sur plusieurs années.
Là où c’est plus intellectuellement difficile pour Max Bergeron de faire l’analyse est du côté de la dynamique du marché : La crise du logement à Montréal en est principalement une d’abordabilité et non pas de disponibilité, contrairement aux banlieues et régions. Montréal a construit des quantités record de condos les dernières années qui ont beaucoup de misère à trouver preneur, de par leur prix, directement proportionnels aux coûts de construction et valeur des terrains (le différenciateur avec l’extérieur de MTL), ce qui ralentit forcément l’appétit des promoteurs. Si ce n’était les efforts de la Ville de faire du logements social et étudiants, les mises en chantier auraient été pire…
Note : toujours étonnant de voir le journaliste vouloir encourager le PL31 qui élimine tout processus référendaire (dont les instances municipales sont obligées d’en prendre compte), alors que dans d’autres articles il s’offusque que la Ville ne prenne pas en considération les recommandations de l’OCPM pour Camillien-Houde (une consultation n’est pas un processus référendaire, mais consultatif, comme le nom l’indique).
Le délai de construction a un effet sur les coûts de financement, non? Si un promoteur achète un terrain et doit attendre longtemps avant de construire, il doit payer des intérêt durant toute la durée de temps qu’il attend après la ville.
Cette affirmation est basée sur quelles données? En quoi la crise du logement est différente a Laval qu’à Montréal?
À Montréal, un condo neuf sur quatre se vend à perte, donc l’offre est disponible, mais l’abordabilité ne l’est pas. En banlieues, cette situation n’existe pas vraiment, il y a réellement un manque d’offre.
Mais la crise du logement à Laval en est une principalement d’abordabilité aussi. L’offre de logement est disponible, mais les coûts n’en permettent pas l’accessibilité.
le cout de construction est effectivement le même qu’à Montréal; la grande différence est la valeur des terrains qui a un impact important sur le coût par porte.
Effectivement, il y a cet aspect. Pour les grands propriétaires, ce n’est pas un réel problème, mais pour les petits propriétaires, s’en est un effectivement.
Je devrais peut-être en faire mon sujet de maîtrise…Je dois rencontrer mon directeur d’étude en juin…
Il ne faut pas oublier ici que le journaliste rapporte ce qu’un “institut” à saveur politico-néo-libéral lui donne comme fait. Il dit lui-même que c’est un “, un lobby de promoteurs immobiliers”. Sans tasser de la main complètement les problèmes soulevés dans l’article comme la difficulté des entrepreneurs à avoir leur permis, il faut prendre leurs données partisanes avec un gros grain de sel. C’est d’autant plus désobligeant que c’est la seule place où la ministre se montre la face, mais ça, ça ne surprend personne.
J’ai vu le reportage sur cette conférence à Radio-Canada, et j’ai été pas mal effrayé qu’eux aussi traitent ces infos comme du cash. Il n’avait même pas de contrepoint dans le reportage au téléjournal. Cette conférence et ces données, c’est un très bon coup médiatique de think tank.
Pour expliquer pourquoi c’est de l’interférence politique, c’est un peu comme quand la CAQ a sorti le pont par millier d’habitant pour le troisième lien. Ce n’est pas une donnée vraiment utile pour personne, mais elle est utilisée pour justifier l’idéologie derrière le troisième lien pour empêcher la critique.
Comment expliquer que le coût des logements disponibles soit de beaucoup supérieur à Laval qu’à Montréal, si les terrains y sont moins dispendieux? Je ne comprends toujours pas la différence que vous voyez entre la crise du logement à Montréal vs Laval.
Le coût moyen pour un logement inoccupé à Laval atteint 1716 $ par mois.
La CAQ vient de démontrer son incroyable incompétence à bien gérer les finances publiques québécoises. Dans son premier mandat elle a hérité d’un surplus de 6 milliards qu’elle a réussi à flamber on ne sait trop comment. Depuis elle n’a cessé à s’enfoncer dans le rouge écarlate jusqu’à battre par deux fois le record de déficits de l’histoire du Québec. Elle transfère ainsi avec désinvolture ses dettes au prochain gouvernement, car elle peut se compter comme balayée au prochain scrutin provincial.
Résumé
Budget du Québec 2025 Un régime minceur, un gros pari sur Trump
(Québec) Avec un déficit historique de 13,6 milliards de dollars, des années de vaches maigres et de compressions s’annoncent à Québec.
Publié à 16 h 10 Mis à jour à 16 h 22
Tommy Chouinard La Presse
](La Presse | Tommy Chouinard)
Le gouvernement Legault impose un quasi-gel des dépenses pendant cinq ans pour garder le cap sur un retour à l’équilibre budgétaire en 2029-2030. Mais le tout repose sur un pari audacieux : son budget table sur un scénario optimiste où Donald Trump recule rapidement sur ses droits de douane de 25 % et où le Québec évite une récession.
Appel à tous
Quelles sont vos premières impressions du 7e budget du gouvernement Legault ?
Le ministre des Finances, Eric Girard, se contente d’un petit ménage dans les crédits d’impôt et a donc encore des milliards à trouver pour sortir du trou.
Dans son budget 2025-2026 déposé mardi, le gouvernement « table sur le fait que les États-Unis ne poursuivront pas une guerre commerciale généralisée en maintenant des droits de douane de 25 % sur une longue période puisque ces tarifs se répercuteront négativement sur leur économie ».
Il fait le pari que les tarifs du président américain « pourraient être ajustés au cours des prochains mois, que les effets seraient en moyenne équivalents à des tarifs de 10 % et qu’ils pourraient être en place pour une période transitoire d’environ deux ans ».
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C’est un scénario « où la raison se fait entendre », a soutenu Eric Girard, si disant tout de même « conscient » que des tarifs plus importants risquent d’être imposés le 2 avril par Donald Trump.
Son budget compte sur une croissance économique de 1,1 % en 2025 et l’absence de récession.
Son pari, c’est presque un pile ou face : la probabilité, « le risque », d’une récession se situe à 40 % ou 50 %, a reconnu le ministre. Desjardins annonçait la semaine dernière qu’il prévoit une hausse du PIB réel de seulement 0,9 % en 2025 et une récession en fin d’année avant un retour à la croissance l’an prochain. Eric Girard réplique que sa prévision se situe « dans la médiane » de celles du secteur privé.
« Il existe toutefois une autre possibilité, un précipice, où des tarifs de 25 % sont imposés sur l’ensemble des biens en circulation en Amérique du Nord », a reconnu le ministre des Finances. Si le Québec devait tomber dans ce « précipice », il plongerait en récession et creuserait son déficit. Le gouvernement serait forcé encore une fois de modifier la Loi sur l’équilibre budgétaire pour reporter le retour au déficit zéro, a admis Eric Girard.
Par mesure de précaution, Québec a mis de côté une « provision » pour faire face aux imprévus qui varie de 1,5 à 2 milliards par année.
Coup de frein
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En réaction à la guerre commerciale avec les États-Unis, le gouvernement Legault injecte 5,4 milliards en cinq ans afin de stimuler l’économie, aider les entreprises et soutenir les projets d’investissements qui se raréfient par les temps qui courent.
C’est une grosse dépense de son budget. Car pour le reste, le gouvernement donne tout un coup de frein.
La croissance de l’ensemble des dépenses des ministères est limitée à 1,8 % en 2025-2026. C’est inférieur à l’inflation. En termes clairs : des coupes devront être faites dans les ministères pour respecter la cible budgétaire.
Ce régime minceur durera cinq ans, avec une hausse moyenne des dépenses de seulement 1,7 % en moyenne au cours de cette période. C’est plus sévère que durant le mandat du gouvernement Couillard, qui avait tout de même été marqué par deux années difficiles avec une croissance des dépenses limitée à 1,6 % et 0,3 %. D’ici 2029-2030, une seule année affiche une hausse des dépenses supérieure à 2 % (2,4 % pour être plus précis) : 2026-2027, le dernier budget avant les élections générales.
Même le ministère de la Santé et des Services sociaux est touché : les hausses de dépenses sont limitées à 3 % cette année puis à 2 % l’an prochain. De pareilles augmentations signifient « des vraies coupures », car elles ne couvrent pas la hausse des coûts de système comme les salaires, disait d’ailleurs le ministre de la Santé Christian Dubé plus tôt cette année. Sa déclaration reviendra le hanter. Le gouvernement demande à Santé Québec d’« optimiser la gestion des activités par des gains d’efficacité ».
Le ministère de Bernard Drainville devra lui aussi se serrer la ceinture : la croissance des dépenses à l’Éducation est de 2,2 % cette année et de 2 % l’an prochain. Elle ne couvre même pas totalement la hausse des salaires.
En pleine tourmente à cause du fiasco SAAQclic, le ministère de la Cybersécurité et du Numérique voit ses dépenses fondre de 23 %. La coupe est de 16,9 % au Tourisme ; de 12,7 % à la Sécurité publique ; de 6,3 % aux Relations internationales et de 6,2 % à l’Agriculture.
C’est tout un contraste par rapport à l’an dernier où les dépenses de l’ensemble des ministères ont gonflé de 8,8 %, du rarement vu. Depuis l’arrivée au pouvoir de la Coalition avenir Québec, le poids des dépenses par rapport au PIB est passé de 24,4 % à 26,3 %.
« Nous devons maintenant entamer un changement de paradigme. Nous avons la responsabilité de revenir à des niveaux de croissance plus modérés et de poursuivre l’amélioration des services grâce à des gains d’efficacité et d’organisation », a indiqué Eric Girard.
La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, va instaurer « à tous les niveaux de gestion » une « imputabilité budgétaire » et un « suivi rigoureux » des dépenses.
Le gel de recrutement et le recours limité au temps supplémentaire sont maintenus. Cela n’a pas empêché une augmentation de 2,1 % du nombre de fonctionnaires dans la dernière année pour atteindre 80 521 « équivalents temps complet » (ETC). Les autres employés de l’État, dont les travailleurs de la santé et de l’éducation, sont plus nombreux : 528 273 ETC, en hausse de 4,9 %.
Le déficit prévu pour 2025-2026 atteint 13,6 milliards après le versement au Fonds des générations qui sert à réduire la dette. C’est un record en chiffres absolus. « C’est gérable, on s’en occupe », a assuré Eric Girard. Le trou s’est chiffré à 10,4 milliards en 2024-2025.
La dette nette du gouvernement s’alourdit pour atteindre 236 milliards. Québec ne parviendra pas à respecter ses cibles de réduction de ce boulet par rapport au PIB au cours des prochaines années. Il modifiera la loi pour réviser à la hausse les cibles.
Des milliards à trouver
Dans son plan de retour à l’équilibre budgétaire, le ministre présente le résultat de son examen des dépenses fiscales, moins imposant qu’attendu. Il récupérera à terme 2,6 milliards en 2029-2030 avec, notamment, une hausse de la taxe sur les primes d’assurance, l’abolition du « bouclier fiscal » pour les gagne-petit et l’élimination de petits crédits d’impôt peu connus.
Étonnamment, Québec comptabilise toujours dans son budget les 1,8 milliard en cinq ans qui était attendu grâce à la hausse de l’imposition des gains en capital, malgré le recul annoncé par Ottawa sur cette mesure. Dans les faits, il risque de perdre cette somme escomptée.
La révision des dépenses budgétaires permet au gouvernement de récupérer trois milliards à terme, en 2029-2030. Québec annonce une « actualisation de certains programmes » et une « optimisation des dépenses de nature administrative », mais il donne peu de détails.
Or, pour retrouver l’équilibre budgétaire, Eric Girard a toujours 6 milliards à trouver, dont 2,5 milliards en 2029-2030.
Comment y arrivera-t-il ? Notamment en faisant pression sur Ottawa pour obtenir une hausse des transferts fédéraux.
C’est plutôt le contraire qui risque de se produire. Les chefs Mark Carney et Pierre Poilievre rivalisent de promesses pour baisser les impôts tout en promettant de revenir à l’équilibre budgétaire.
Ce qu’en pensent les autres partis
On s’enfonce dans un double échec : déficit record et moins de services. […] Toutes les décisions difficiles sont reportées dans l’année suivant la prochaine élection, quel courage politique ! […] Le plan de retour à l’équilibre budgétaire est « non crédible ».
Frédéric Beauchemin, porte-parole du Parti libéral du Québec en finances
C’est un budget de dépenses austéritaires et ce n’est pas la réponse attendue lorsque les tarifs de Trump nous menacent. Les tarifs vont faire mal au portefeuille des travailleurs, qui risquent de perdre leurs jobs [tout comme ceux] aussi du secteur public.
Alejandra Zaga Mendez, porte-parole de Québec solidaire en matière de trésor
La CAQ a battu son propre record. Or, ce déficit n’est aucunement lié à la situation économique avec les États-Unis, mais à une série de mauvaises décisions […] Et le plan de retour à l’équilibre budgétaire n’est pas crédible et elle n’aura probablement pas lieu.
Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois
La CAQ a réussi un doublé : pour une deuxième année consécutive, un déficit record. Nous sommes devenus un État avec un déficit structurel et le [ménage dans les crédits d’impôt de] 3 milliards annoncé aujourd’hui, c’est une goutte d’eau dans l’océan.
Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec
Avec la collaboration de Vincent Larin, La Presse
Ce qu’en pensent les autres partis
On s’enfonce dans un double échec : déficit record et moins de services. […] Toutes les décisions difficiles sont reportées dans l’année suivant la prochaine élection, quel courage politique ! […] Le plan de retour à l’équilibre budgétaire est « non crédible ».
Frédéric Beauchemin, porte-parole du Parti libéral du Québec en finances
C’est un budget de dépenses austéritaires et ce n’est pas la réponse attendue lorsque les tarifs de Trump nous menacent. Les tarifs vont faire mal au portefeuille des travailleurs, qui risquent de perdre leurs jobs [tout comme ceux] aussi du secteur public.
Alejandra Zaga Mendez, porte-parole de Québec solidaire en matière de trésor
La CAQ a battu son propre record. Or, ce déficit n’est aucunement lié à la situation économique avec les États-Unis, mais à une série de mauvaises décisions […] Et le plan de retour à l’équilibre budgétaire n’est pas crédible et elle n’aura probablement pas lieu.
Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois
La CAQ a réussi un doublé : pour une deuxième année consécutive, un déficit record. Nous sommes devenus un État avec un déficit structurel et le [ménage dans les crédits d’impôt de] 3 milliards annoncé aujourd’hui, c’est une goutte d’eau dans l’océan.
Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec
Avec la collaboration de Vincent Larin, La Presse
Bâtir un logement à Laval est moins cher parce que le foncier est globalement moins cher qu’à Montréal. C’est la faiblesse du foncier qui permet de continuer de construire à coût relativement abordable en périphérie (relativement étant le mot opérant ici).
Pour rentabiliser le coût du foncier, les logements sont plus petit au centre de l’agglomération qu’en première couronne. Par contre les coûts de constructions ont augmentés énormément dans les dernières années. Et comme pendant longtemps on a construit que du condo et surtout du petit condo au centre de Montréal, une partie du marché montréalais n’est plus rentable pour les promoteurs car les acheteurs potentiels ont déserté ce marché, vu la forte hausse des prix et la perception (justifié à mon sens) qu’ils n’en ont pas pour leur argent.
Le problème c’est que sans ces unités (que certains à Toronto appellent dog-crate-condos, ce qui est fort juste), des projets entiers deviennent beaucoup plus difficiles à faire lever de terre, car ceux-ci étaient les plus lucratifs au pied-carré, coupant ainsi durablement dans la marge des promoteurs.
Vu que c’est un problème qui est surtout concentré au centre de la CMM, on peut raisonnablement affirmer que la nature de la crise du logement diffère au sein d’un même territoire.
Belle explication magistrale!
Résumé
Budget du Québec 2025-2026 Cinq hypothèses discutables du budget Girard
PHOTO YAN DOUBLET, ARCHIVES LE SOLEIL
Le déficit pour l’année qui se termine atteint 10,4 milliards, plutôt que les 11 milliards qui étaient prévus. Dans le scénario de référence du ministre des Finances, il passerait à 13,6 milliards au cours de la prochaine année – un nouveau record – puis à 9,5 milliards l’année suivante, avant de fondre totalement au cours des trois années subséquentes.
[
Francis Vailles La Presse
](La Presse | Francis Vailles)
(Québec) Eric Girard rêve un peu en couleurs lorsqu’il prévoit que le Québec retournera au déficit zéro d’ici cinq ans.
Publié à 5 h 00
Je ne dis pas que le budget a été bâclé. Trois scénarios de déficit ont même été faits pour tenir compte de l’incertitude liée au yoyo douanier de Donald Trump. Et il y a des mesures pertinentes.
Sauf que le plan de retour à l’équilibre budgétaire d’ici le 31 mars 2030, exigé par la loi, est rempli d’hypothèses, disons, discutables, qui me laissent dubitatif quant à ses chances de réussite. Je vous en ai identifié cinq.
Voyons les prévisions, d’abord. Le déficit pour l’année qui se termine atteint 10,4 milliards, plutôt que les 11 milliards qui étaient prévus. Dans le scénario de référence du ministre des Finances, il passerait à 13,6 milliards au cours de la prochaine année – un nouveau record – puis à 9,5 milliards l’année suivante, avant de fondre totalement au cours des trois années subséquentes.
Première hypothèse particulière : Eric Girard maintient dans ses revenus le nouvel impôt sur le gain en capital adopté par Chrystia Freeland, alors que Mark Carney et Pierre Poilievre ont promis de le passer à la trappe 1.
Ainsi, l’année du déficit zéro – 2029-2030 – comprend 752 millions de revenus tirés de cette hausse du taux d’inclusion des gains (de 50 % à 66,6 %). Comme il serait surprenant que Québec fasse cavalier seul sans le fédéral, ces revenus sont douteux.
Deuxième hypothèse discutable : Québec prévoit que les revenus autonomes croîtront de 5,6 % l’an prochain, alors que le PIB du Québec grimpera de seulement 3,4 % en 2026, selon le budget. Pour combler la différence, Québec mise sur une hausse des recettes importante venant d’Hydro-Québec, et une majoration des ressources naturelles et des droits du marché carbone. Le pari est risqué.
D’ailleurs, dans son scénario de référence, le ministère des Finances prévoit une croissance du PIB nominal un peu supérieure au secteur privé sur cinq ans, soit 3,5 % par année en moyenne, contre 3,3 % pour le secteur privé 2.
Troisième défi important : Québec devra ramener la croissance des dépenses à 1,5 % en 2027-2028 puis à 1,1 % en 2028-2029, soit bien en dessous de l’inflation et des coûts du système. Certes, ce faible taux de 1,1 % s’explique en partie par la fin des dépenses dopées d’infrastructures, mais même à 1,5 % de croissance pendant deux années de suite, le défi est majeur.
Pour y arriver, le Conseil du trésor a entamé des projets de « transformation de l’État » et d’« optimisation des dépenses administratives », qui rapporteraient 3 milliards par an à terme, mais on verra la grosseur des fruits quand ils auront poussé. Le passé n’a pas souvent été mirobolant à cet égard, tant s’en faut.
Quatrièmement, l’ensemble du budget repose sur une hypothèse hautement incertaine, soit la hauteur moyenne des droits de douane de mononcle Trump et leur durée. Le scénario de référence d’Eric Girard – celui qui mène au déficit zéro – suppose que les droits équivaudront à 10 % pendant deux ans, en moyenne.
Des observateurs sont toutefois de plus en plus sceptiques quant à l’aspect temporaire des tarifs douaniers et leur faible niveau. L’économiste en chef du Mouvement Desjardins, Jimmy Jean, reconnaît que ce scénario est possible, mais il est d’avis qu’il ne s’agit pas du plus prudent dans les circonstances.
Qui plus est, le scénario pessimiste du budget – des droits de douane de 25 % pendant deux ans – déboucherait sur un déficit de seulement 2,1 milliards en 2029-2030, ce qui paraît bien timide. Et il n’y a pas de scénario plus pesant, soit des tarifs douaniers permanents de 25 %.
Enfin, cinquième élément : malgré toutes ces contorsions, il restera encore un trou à combler de 2,5 milliards en 2029-2030 dans le scénario de référence, durant l’année du présumé déficit zéro. Eric Girard fait donc l’hypothèse que le gouvernement parviendra à trouver le manque à gagner, d’une façon ou d’une autre. Certes, il y a des provisions annuelles pour éventualités de 1,5 à 2,0 milliards, mais c’est relativement modeste dans le contexte.
Eric Girard relativise son déficit record de 13,6 milliards en disant que ce fut pire dans le passé si l’on exprime le déficit en proportion du PIB.
De fait, cette année, le déficit comptable équivaudra à 1,8 % du PIB, comparativement à 3,4 % du PIB sous Jean Campeau en 1994 et même 4,7 % du PIB sous Jacques Parizeau durant l’année référendaire de 1980.
Il reste que le Québec n’avait pas vu un tel déficit depuis un quart de siècle…
Eric Girard compare aussi le Québec aux autres provinces, dont plusieurs viennent aussi de présenter des déficits élevés. Sauf qu’à ce jour, seule la Colombie-Britannique a un déficit plus important, à 2,5 % du PIB contre 1,8 % du PIB pour le Québec (avant le versement au Fonds des générations). Les autres sont bien moindres.
Peut-être que la situation est temporaire et que l’économie du Québec n’en souffrira pas trop. Peut-être qu’Eric Girard gagnera son pari d’éliminer le déficit d’ici cinq ans. Peut-être. Mais selon moi, avec la vague Trump, il faudra s’habituer à avoir des finances publiques dans le rouge plus longtemps, malheureusement.
1– Le Québec avait harmonisé son propre impôt sur le gain en capital à la mesure fédérale.
2– La croissance du PIB réel, soit une fois l’inflation retranchée, sera de 1,5 % par année en moyenne entre 2025 et 2029, estime le ministère des Finances, contre une prévision de 1,4 % pour le privé.
Chronique de Stéphanie Grammond : en résumé, on paie aujourd’hui les cadeaux annoncés par la CAQ en campagne
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a de la friture sur la ligne du ministre des Finances, Eric Girard. Son septième budget, déposé mardi, nous confirme qu’il faudra un effort colossal pour revenir (peut-être) à l’équilibre budgétaire.
Mais à Ottawa, c’est un tout autre message que les libéraux et les conservateurs envoient aux citoyens en se livrant à une surenchère de promesses de baisses d’impôt… exactement comme on l’a vu au Québec lors de la dernière campagne électorale.
Et aujourd’hui, on en paie le prix. On voit à quel point il est difficile de revenir en arrière après avoir fait des promesses électorales dont on n’avait pas les moyens.
Pour 2025-2026, Québec se retrouve avec un déficit de 13,6 milliards qui laisse pantois. Il faudra une rigueur et une discipline inédites pour retrouver l’équilibre en cinq ans, comme l’exige la loi.