Politique provinciale

J’ai mis cet article dans politique provinciale, mais il aurait pu tout aussi bien être publié dans politique fédérale. L’important à mon avis c’est que Pablo Rodriguez est de loin la meilleur candidat pour la chefferie du Parti Libéral du Québec, bien loin devant la candidature de Coderre dont le parcours politique est loin d’être convainquant.

Le Québec a besoin de poids lourds dans tous les partis politiques, car c’est la seule façon d’élever le niveau des débats et de mieux servir les intérêts supérieurs de la nation.


Ne cherchez pas la fonction dans les organigrammes officiels, elle n’y figure pas. Pourtant, il n’y a pas beaucoup de postes plus importants à Ottawa que celui de lieutenant du premier ministre pour le Québec. LP

Résumé

Quand le lieutenant quitte le navire…

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre fédéral des Transports et lieutenant du premier ministre pour le Québec, Pablo Rodriguez


Michel C. Auger
Michel C. Auger Collaboration spéciale

Ne cherchez pas la fonction dans les organigrammes officiels, elle n’y figure pas. Pourtant, il n’y a pas beaucoup de postes plus importants à Ottawa que celui de lieutenant du premier ministre pour le Québec.

Publié à 1h18 Mis à jour à 7h00

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Une liste (partielle) des gens qui ont occupé le poste témoigne de son importance : Jean Marchand, Marc Lalonde, André Ouellet, Marcel Massé, Jean Lapierre, Marc Garneau, entre autres.

À la fois un préfet de discipline et l’animateur du caucus québécois, ce ministre est aussi chargé de maintenir, autant que faire se peut, les bonnes relations avec le gouvernement du Québec. Il a nécessairement son mot à dire dans presque tous les dossiers qui touchent le Québec dans la capitale fédérale.

Justin Trudeau a longtemps pensé qu’il n’avait pas besoin d’un lieutenant quand le premier ministre était un Québécois. Il s’est ravisé en 2019 et a nommé Pablo Rodriguez.

Aujourd’hui, que celui-ci songe à quitter la politique fédérale pour essayer de devenir chef du Parti libéral du Québec en dit très long sur ce qui se passe chez les libéraux fédéraux.

À un moment donné, l’accumulation de mauvaises nouvelles dans les sondages finit par avoir un effet sur le moral et aussi sur ses plans pour l’avenir.

Alors, quand vous avez passé deux décennies à Ottawa, que n’avez pas encore 60 ans et que vous sentez qu’il reste encore beaucoup de politique en vous, il se peut bien que vous puissiez être tenté de voir si l’herbe n’est pas plus verte dans l’autre capitale.

Pour le Parti libéral du Québec, une candidature de Pablo Rodriguez serait une aubaine, dans une course où les candidats connus ne sont pas légion (sauf Denis Coderre qui n’est pas nécessairement connu pour les bonnes raisons…).

Bien sûr, il n’est pas toujours facile d’arriver d’Ottawa en politique québécoise. Les dossiers et les débats sont très différents. Plusieurs n’auront pas réussi la transition et n’ont jamais pu faire oublier leur étiquette fédérale. Mais il y a eu aussi des succès remarquables : Jean Lesage, Jean Charest ou Lucien Bouchard.

Tout cela pour dire que, dans une course à la direction du PLQ où il n’y a pas encore de leader évident, la candidature de M. Rodriguez va créer un regain d’intérêt certain.

D’autant que son histoire personnelle renforcerait le discours du PLQ, en particulier sur l’immigration. Arrivé au Québec comme jeune réfugié alors qu’il ne parlait pas un traître mot de français, il est un parfait exemple d’intégration à la société québécoise. Chose certaine, l’amalgame entre immigration et danger pour l’avenir du français du premier ministre François Legault sera bien plus difficile à tenir.

Mais avant de parler d’un possible avenir en politique québécoise, il faut parler des effets que son départ aurait sur la politique fédérale et sur la décision que devra prendre le premier ministre Trudeau.

Selon le plus récent sondage Léger, qui date de juin, 31 % de l’électorat québécois aurait l’intention de voter pour le Bloc québécois, 26 % pour le Parti libéral du Canada et pour le Parti conservateur du Canada qui sont à égalité et 11 % pour le Nouveau Parti démocratique.

C’est une tendance qui commence à devenir claire : les libéraux perdent du terrain alors que les conservateurs montent. Cela signifie qu’en dehors de leurs forteresses de l’île de Montréal et de l’Outaouais, de nombreux députés libéraux seraient actuellement menacés de perdre leur siège.

Historiquement, les libéraux ne peuvent pas prendre ou garder le pouvoir s’ils n’ont pas une représentation majoritaire au Québec. Les états d’âme du caucus québécois sont donc importants et vont influencer grandement la décision du premier ministre.

Dans les circonstances, il n’est pas trop surprenant qu’on entende toutes sortes de rumeurs de gens qui préparent leur sortie, comme celle qui voudrait que la ministre du Revenu, Marie-Claude Bibeau, soit soudainement intéressée par la mairie de Sherbrooke.

PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

La ministre du Revenu national, Marie-Claude Bibeau

M. Trudeau a reçu son lot de messages très clairs depuis la défaite des libéraux dans l’élection partielle de Toronto–St. Paul’s en juin dernier. Au moins un député et plusieurs anciens ministres ont publiquement réclamé son départ. Dans un sondage Ipsos, pas moins de 68 % des Canadiens disaient souhaiter que le premier ministre démissionne.

Au cours des prochaines semaines, une autre élection partielle pourrait être déterminante, celle qui vise à remplacer l’ancien ministre de la Justice David Lametti dans la circonscription de LaSalle–Émard–Verdun. Il s’agit, en partie, de l’ancien fief de Paul Martin, mais surtout, un quartier du sud-ouest de Montréal qui est normalement un terrain sûr pour les libéraux. Une défaite libérale y serait surprenante, mais, dans les circonstances, ne peut être totalement exclue.

En attendant, il est évident que le départ de Pablo Rodriguez enverrait un message clair à son patron : quand le lieutenant quitte le navire, ça ne peut être qu’une mauvaise nouvelle pour un capitaine qui essaie de s’accrocher à la barre.

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Coderre qui dit que Pablo Rodriguez devrait plutôt se présenter à la mairie contre Valérie Plante :sweat_smile: Change jamais mon Denis! :joy::joy::joy:

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:woman_facepalming:t2:

Québec bloque une subvention fédérale visant à nourrir des aînés vulnérables

L’organisme Chic resto pop, qui offre du soutien alimentaire à des personnes âgées et vulnérables, ne pourra pas recevoir une subvention fédérale de près de 670 000 $. La raison? Québec a bloqué la subvention en déposant son véto pour protéger ses champs de compétences en vertu d’une loi québécoise.

En effet, les organismes publics financés à plus de 50% par le provincial doivent obligatoirement demander une autorisation à Québec pour recevoir une subvention d’Ottawa.

Le reportage de Marie-Josée Paquette-Comeau

version texte

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Une semaine après que le premier ministre François Legault se fut engagé à « élargir » le Programme général d’assistance financière lors de sinistres (PGAF) pour indemniser les ménages qui ont vu leur résidence inondée par un refoulement d’égouts lors du passage de la tempête Debby sur le Québec, les règles en vigueur n’ont pas changé. Et des sinistrés qui espéraient un dédommagement se retrouvent le bec à l’eau.

Résumé

Debby : le programme d’indemnisation ne sera pas élargi, malgré la promesse de Legault

M. Gratton dans le sous-sol de son logement où les revêtements du plancher et des murs ont été complètement arrachés.

Le sous-sol de la résidence de Dominic Gratton a été lourdement endommagé.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Publié hier à 16 h 29 HAEMis à jour hier à 17 h 11 HAE

Une semaine après que le premier ministre François Legault se fut engagé à « élargir » le Programme général d’assistance financière lors de sinistres (PGAF) pour indemniser les ménages qui ont vu leur résidence inondée par un refoulement d’égouts lors du passage de la tempête Debby sur le Québec, les règles en vigueur n’ont pas changé. Et des sinistrés qui espéraient un dédommagement se retrouvent le bec à l’eau.

Pour qu’un refoulement d’égouts soit couvert par le PGAF, il faut normalement qu’il résulte du débordement d’un cours d’eau et que celui-ci ait atteint minimalement le terrain d’une résidence ou d’un bâtiment, peut-on lire dans le Guide d’interprétation du programme, accessible en ligne (Nouvelle fenêtre).

Or, de nombreux ménages qui, sans répondre à ce critère bien précis, ont vu leur résidence inondée par un refoulement d’égouts, les 9 et 10 août, se sont mis à espérer une forme de dédommagement lorsque François Legault a déclaré vendredi dernier qu’il avait demandé au ministère de la Sécurité publique (MSP) d’être plus flexible, donc d’élargir le Programme et d’accueillir les demandes qui sont vraiment en lien avec la tempête Debby.

Leurs attentes risquent toutefois d’être déçues, dans la mesure où le cabinet du ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, et le MSP nous ont confirmé par courriel jeudi que les modalités du PGAF resteront les mêmes; qu’il n’y aura pas de modification au Programme par décret; et que les propriétaires de résidences endommagées par le refoulement des égouts demeureront inadmissibles au Programme, à moins qu’un cours d’eau ait débordé sur leur terrain.

Le site web du gouvernement du Québec (Nouvelle fenêtre) a bien été mis à jour jeudi pour indiquer que, dans le cadre des inondations provoquées par le passage de Debby, les refoulements d’égouts provoqués par le débordement d’un cours d’eau à proximité seront couverts. Or, joint par Radio-Canada, le cabinet de François Bonnardel a prévenu que cette expression – à proximité – ne devait pas être interprétée au sens large et que les règles en vigueur demeuraient les mêmes.

2:25

Téléjournal Montréal

Debby : le programme d’indemnisation ne sera pas élargi, malgré la promesse de Legault

Le reportage de Gabrielle Proulx

AILLEURS SUR INFO : Un navire-cargo s’échoue dans le fleuve Saint-Laurent et bloque la voie maritime

Une analyse plus flexible

Dans ce cas, que voulait dire le premier ministre Legault, le 15 août, en affirmant qu’il envisageait d’ajuster les programmes existants pour tenir compte de la catastrophe, puis, le 16 août, en annonçant que le PGAF serait effectivement élargi?

La différence sera dans la manière d’analyser de manière plus flexible chaque cas particulier pour connaître les raisons des débordements et ainsi tenir compte de la teneur exceptionnelle de l’événement, s’est limité à dire le MSP dans un courriel transmis à Radio-Canada.

Appelé à être plus précis, le Ministère n’a pas voulu fournir d’exemples de demandes qui seront acceptées parmi celles qui devraient normalement être rejetées. Les personnes sinistrées qui sont dans l’incertitude concernant leur admissibilité au PGAF sont invitées à soumettre une demande, a-t-il simplement déclaré.

Quant au ministre Bonnardel, qui répète depuis quelques jours que son gouvernement n’a jamais eu l’intention de se substituer aux assureurs privés, il n’a pas été possible d’obtenir une entrevue avec lui vendredi.

Des sinistrés frustrés, découragés

En date de vendredi, pas moins de 5798 réclamations avaient été soumises au PGAF. Néanmoins, plusieurs d’entre elles seront rejetées, à en croire les témoignages des sinistrés qui nous ont contactés dans les derniers jours.

Plusieurs ménages ayant cru à tort être admissibles au Programme parce qu’ils avaient été victimes d’un refoulement d’égout ont été joints par des agents du MSP, qui leur ont annoncé qu’ils ne recevraient pas de dédommagement.

Le Lavallois Dominic Gratton – dont le quartier, Domaine Renaud, a été inondé par un vaste refoulement d’égouts – craint que sa réclamation soit rejetée par les administrateurs du PGAF depuis que sa voisine a reçu un tel appel.

Ce père de famille, dont le sous-sol doit être entièrement refait, dit se sentir floué, laissé à l’abandon. Il comprend mal que MM. Legault et Bonnardel se soient permis de jouer au yoyo avec les émotions et la santé mentale des sinistrés.

Ça ne se fait pas, nous tendre la main une journée pour mieux nous gifler le lendemain.

Une citation de Dominic Gratton, sinistré

Son voisin Michel Assaad abonde dans le même sens. En proie à la frustration et au découragement, le Lavallois n’a pas encore rempli le formulaire de réclamation du PGAF. Mais il ne se fait pas d’illusions.

Je ne me fie pas sur ça, dit-il, comprenant aujourd’hui qu’il ne pourra compter que sur lui-même – et peut-être son frère, avec qui il vit – pour se sortir de sa mauvaise fortune.

MM. Gratton et Assaad inspectant le sous-sol de la résidence de ce dernier.

Le voisin de Dominic Gratton, Michel Assaad, a également vu son sous-sol endommagé par le refoulement des égouts.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Ces résidents de Laval en arrivent au même constat que celui de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), qui a déploré jeudi que le PGAF demeure inchangé malgré l’élargissement et la flexibilité évoqués par le premier ministre François Legault, la semaine dernière.

Élargir le programme coûterait très cher, selon un expert

Les ménages ayant été victimes de refoulements d’égouts sans qu’un débordement de cours d’eau n’ait touché leur terrain devront donc se tourner vers leurs assureurs privés dans l’espoir d’être dédommagés. S’ils étaient assurés au moment du sinistre, bien évidemment.

En date du 20 août, les assureurs du Québec disaient avoir reçu environ 70 000 réclamations en lien avec le passage de la tempête Debby.

Expert en assurances, le courtier agréé Louis Cyr trouve surprenant que le gouvernement Legault ait laissé présager que le PGAF pourrait être élargi à tous les refoulements d’égouts, qui sont principalement causés par l’incapacité des installations d’infrastructures municipales et non par des cours d’eau qui débordent.

Le faire aurait coûté très cher, fait-il valoir.

Finalement, ce dont on se rend compte, c’est que le programme d’origine […] s’applique tel que par le passé, soit uniquement pour les inondations et pour les refoulements d’égouts ou les infiltrations causés par une inondation, résume-t-il. Ça vient limiter extrêmement les gens qui y seront admissibles.

Avec les informations de Gabrielle Proulx

https://www.journaldemontreal.com/2024/08/28/sondage-de-la-rentree-ca-se-resserre-dans-les-intentions-de-vote

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Grosse nouvelle!

Un collègue au bureau l’avait prédit, mais il pensait que l’annonce aurait été faite à la fin de la session parlementaire en juin dernier

Le premier ministre François Legault doit ainsi rebrasser les cartes et précipiter un remaniement ministériel que l’on attendait seulement à la fin de l’année ou au début de 2025.

La nouvelle tombe alors que les députés caquistes se réunissent en caucus mercredi et jeudi à Rimouski afin de préparer la session parlementaire. Le premier ministre a deux activités sur place ce mardi après-midi ; des rencontres avec le maire Guy Caron et la double médaillée olympique Maude Charron.

Depuis des mois, Pierre Fitzgibbon refusait de s’engager à terminer son mandat. Il entretenait le flou sur le moment de son départ de la vie politique.

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Résumé

Démission de Pierre Fitzgibbon L’opposition parle d’un coup dur pour Legault

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre Pierre Fitzgibbon et le premier ministre François Legault, lors d’un point de presse en 2020.

(Gatineau et Rouyn-Noranda) La démission du « superministre » Pierre Fitzgibbon crée une onde de choc qui bouscule à la fois le gouvernement et les partis d’opposition, qui traduisent ce départ précipité comme un coup dur pour François Legault. Les libéraux et le Parti québécois demandent au gouvernement de reporter l’étude de la réforme de l’énergie, qui devait s’amorcer en même temps que la rentrée parlementaire la semaine prochaine à Québec.

Publié à 16h54 Mis à jour à 17h19

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Hugo Pilon-Larose
Hugo Pilon-Larose La Presse


Fanny Lévesque
Fanny Lévesque La Presse

Réunis en caucus présessionnel à Gatineau, en Outaouais, le chef par intérim du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay, affirme que le premier ministre se retrouve ainsi « les culottes à terre », à quelques jours de la reprise des travaux à Québec.

« C’est un énorme coup. C’est un dur coup pour François Legault de perdre celui à qui il avait donné toutes les rênes de l’économie, toutes les rênes également pour ce qui est de l’énergie. […] Dur coup aujourd’hui pour un gouvernement qui vient de perdre son chef d’orchestre, son quart-arrière en économie, en énergie et en innovation », a-t-il dit.

Il vient de perdre son joueur de centre sur son premier trio. […] François Legault se retrouve les culottes à terre en matière économique et en matière énergique. […] Maintenant, il n’y a plus de pilote dans l’avion.

Marc Tanguay, chef par intérim du PLQ

PHOTO JUSTIN TANG, LA PRESSE CANADIENNE

Marc Tanguay, chef par intérim du PLQ

Marwah Rizqy, qui devient cet automne critique de l’opposition officielle en matière d’énergie, croit pour sa part que le gouvernement doit retirer le projet de loi du ministre démissionnaire, dont l’étude débute sous peu au parlement, et qui consiste en une réforme importante du secteur énergétique québécois.

« C’est le numéro deux du gouvernement qui nous annonce son départ. […] Son projet de loi ne peut plus aller de l’avant, le gouvernement doit le retirer », a-t-elle dit.

Selon elle, avec ce départ, la Coalition avenir Québec (CAQ) « n’est plus le parti de l’économie ».

M. Fitzgibbon, oui c’est une perte pour le Québec, je ne m’attendais pas à sa démission. Je m’attendais à travailler avec lui dès la semaine prochaine dans un projet de loi colossal. Et maintenant pour M. Legault, il faut vraiment que lui se pose des questions », a-t-elle dit.

Élection partielle : « Un défi positif », selon le PQ

Le départ de Pierre Fitzgibbon provoquera la tenue d’une élection partielle dans la circonscription de Terrebonne d’ici six mois au moment où le PQ est en tête dans les intentions de vote. Selon le site de projections électorales Qc125, Terrebonne est présentée comme un gain « probable » pour la formation souverainiste.

« On va travailler d’arrache-pied. On s’attendait à cette annonce-là beaucoup plus tard, mais évidemment qu’on va travailler à Terrebonne. On prend ça comme un défi positif pour la suite des choses parce que c’est toujours l’occasion de faire le bilan, de débattre et de laisser la population parler », a brièvement indiqué Paul St-Pierre Plamondon mardi.

Le chef péquiste a également souligné que Pierre Fitzgibbon « quitte le navire en pleine tempête, alors qu’il a lui-même déclenché cette tempête ».

« Alors que nous nagions dans les surplus énergétiques il y a à peine deux ans, la CAQ a fait le choix de dilapider notre énergie en la vendant au rabais à la grande entreprise et aux États-Unis. En l’espace d’à peine deux ans, ce gouvernement a donc transformé d’importants surplus en une pénurie. Nous devons donc travailler cet automne sur un projet de loi sur l’avenir énergétique du Québec à la suite d’une situation que Pierre Fitzgibbon a lui-même créée, mais il ne sera plus là », a dénoncé le chef péquiste.

Le Parti québécois demande à François Legault de procéder sans délai à un remaniement ministériel et de reporter l’étude du projet de loi du ministre Fitzgibbon, qui doit s’amorcer en même temps que la rentrée parlementaire la semaine prochaine.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Paul St-Pierre Plamondon, chef péquiste

« Ce n’est pas sérieux, déjà que le projet de loi pose problème en termes d’intérêt public, on va faire quoi la semaine prochaine ? », a lancé Paul St-Pierre Plamondon, lors d’une mêlée de presse à Rouyn-Noranda où les membres de son caucus se réunissent mercredi et jeudi.

« Il y a plusieurs interventions, c’est très technique et la personne qui a poussé pour ce projet de loi disparaît au même moment où on a un déficit énergétique qui est criant. Je pense que c’est au premier ministre de prendre ses responsabilités et de procéder à un remaniement ministériel de sorte que dans ses 89 députés, qu’une personne prenne le dossier de l’énergie et une autre l’économie et qu’ils fassent leur devoir », a-t-il ajouté.

Pour sa part, le député de Québec solidaire Haroun Bouazzi a écrit que « [la démission de Pierre Fitzgibbon] se produit à un moment particulièrement grave où Northvolt a du plomb dans l’aile, où le ministre a bradé de manière accélérée tous les mégawatts disponibles à des multinationales étrangères et où le mégaprojet de loi sur l’énergie reçoit des critiques de toutes parts ».

« Le premier ministre Legault va-t-il saisir cette occasion pour faire les choses autrement en matière de transition énergétique ? », a-t-il questionné.

Résumé

AnalyseDe mauvais augure pour la CAQ

Pierre Fitzgibbon marche avec un regard déterminé.

Pierre Fitzgibbon n’a jamais été du genre à s’embarrasser de considérations partisanes ou stratégiques. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Publié à 4 h 00 HAE

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La synthèse vocale, basée sur l’intelligence artificielle, permet de générer un texte parlé à partir d’un texte écrit.

Pierre Fitzgibbon n’a jamais été du genre à s’embarrasser de considérations partisanes ou stratégiques. Le fait que son départ, au beau milieu d’un mandat déjà houleux, puisse nuire aux intérêts de la Coalition avenir Québec (CAQ) n’a sans doute pas pesé bien lourd dans sa décision.

Rapidement après son entrée en fonction il y a six ans, il est devenu clair que l’homme d’affaires ne serait pas un ministre comme les autres. Dès 2019, après une série de manchettes défavorables, il se disait prêt à démissionner plutôt que de devenir une embûche.

Imperméable aux critiques, le ministre a longtemps ignoré les remontrances de la commissaire à l’éthique et à la déontologie. Son franc-parler et son indépendance d’esprit lui ont toutefois permis de s’exprimer comme la plupart de ses collègues n’ont jamais osé le faire, que ce soit pour faire part de son point de vue, critiquer les médias ou, même, contredire le premier ministre.

Selon les informations qui ont filtré après l’annonce de son départ, Pierre Fitzgibbon aurait récemment fait part à François Legault de sa volonté de quitter ses fonctions en décembre prochain. Le premier ministre lui aurait toutefois demandé d’annoncer ses couleurs dès maintenant afin d’éviter que cela porte ombrage à l’action du gouvernement au cours des prochains mois.

Il est vrai que les questions sur l’avenir du ministre étaient de plus en plus nombreuses et insistantes. Un suspense qui perdure tout l’automne aurait assurément été douloureux. François Legault a préféré arracher le pansement d’un coup.

AILLEURS SUR INFO : Deux ans de prison pour un viol collectif

Un coup dur reste un coup dur

N’empêche, que l’annonce ait lieu maintenant ou dans quelques mois, elle n’en constitue pas moins un coup dur pour le gouvernement de la CAQ. Les départs sourient rarement aux partis politiques.

La démission, l’été dernier, de la députée Joëlle Boutin avait pavé la voie à un automne des plus difficiles pour la CAQ. La défaite qui s’en est suivie, lors de l’élection partielle dans Jean-Talon, a déboussolé François Legault, plombé le moral de ses troupes et renforcé l’élan du Parti québécois.

Or, les risques sont grands qu’un scénario semblable se produise dans la circonscription de Terrebonne, que Pierre Fitzgibbon laissera vacante en quittant son siège de député. Avant l’élection du ministre en 2018, le comté avait toujours voté pour le Parti québécois depuis 1976, à une exception près. Dans l’état actuel des sondages, le superministre vient peut-être d’offrir un nouveau cadeau à Paul St-Pierre Plamondon.

Des projets à risque?

C’est sans compter que la CAQ a misé gros sur la filière batterie, notamment pour combler l’écart de richesse qui subsiste entre le Québec et l’Ontario. Le ministre Pierre Fitzgibbon peut s’enorgueillir d’avoir attiré ici de gros investissements, mais le récent report du projet de l’entreprise suédoise Northvolt illustre bien que la partie est loin d’être gagnée. Les projets annoncés doivent encore voir le jour, alors qu’ici comme ailleurs, les ventes de véhicules électriques progressent moins rapidement que prévu, forçant les entreprises à revoir leurs priorités.

Le topo est le même au chapitre de l’énergie. Le superministre s’en va alors que de nombreuses questions restent en suspens et que les arbitrages les plus difficiles restent à faire. Comment Hydro-Québec financera-t-elle son important programme d’investissement? Quel impact cela aura-t-il sur les tarifs résidentiels, commerciaux et industriels? Les Québécois doivent-ils s’attendre à payer beaucoup plus cher leur électricité? Pierre Fitzgibbon semblait avoir sa petite idée, mais ce n’est finalement pas lui qui tranchera.

En coulisses, on raconte que François Legault a l’intention de confier les tâches de Pierre Fitzgibbon à une personne disposant déjà d’un siège au sein du Cabinet. Peu importe qui sera choisi, on voit mal comment il ou elle pourra en mener aussi large que son prédécesseur – tout en jouissant de la même autonomie. L’opération risque surtout de déplaire dans l’arrière-ban, où les ambitions inassouvies demeurent nombreuses.

Comme si de rien n’était

Quelques heures à peine avant que l’annonce de son départ filtre dans les médias, Pierre Fitzgibbon multipliait les entrevues dans les radios montréalaises, comme si de rien n’était. Le ministre parlait d’abondance de l’avenir de la filière batterie et des choix que les Québécois devront bientôt faire s’ils veulent vraiment décarboner leur économie.

Le ministre semblait encore très investi; personne n’aurait pu soupçonner ce qui se tramait alors en coulisses. Cela rend d’autant plus étrange sa décision de s’en aller si rapidement alors que le travail n’a toujours pas été achevé.

C’est dommage. C’est le seul ministre dans ce gouvernement qui avait réellement de l’allure (à part Dubé). Il était très lucide par rapport aux défis énergétiques et aux changements climatiques. Je ne suis pas sûr si je suis entièrement d’accord avec les investissements dans la filiale batterie mais j’ai l’impression que les devoirs et les réflexions sérieuses étaient faites.

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Et le seul qui ne s’est pas vraiment compromis dans le dossier du troisième lien en minant sa propre crédibilité, comme d’autres ministres l’ont fait stupidement par pure opportunisme politique. Il sera d’ailleurs très difficile à remplacer puisqu’on parle de la nécessité de deux ministres pour couvrir toutes ses tâches de super-ministre. Donc la CAQ perd son pilier principal en se retrouvant grandement fragilisée pour entamer sa deuxième moitié de deuxième mandat qui risque fort d’être son dernier.

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Par contre, aux nombres d’enquêtes sur son éthique…

En effet il ne reste que Dubé (et Legault) comme flèche en économie dans ce gouvernement et il devra rester à la Santé.

Le recrutement à l’externe ne sera pas facile: peu de gens d’affaires voudront se lancer en politique et se retrouver sous les projecteurs, en plus du fait que les sondages ne sont pas encourageants (quoi que beaucoup de choses peuvent changer en deux ans) et qu’il n’y a pas de comtés faciles pour faire élire une vedette dans une election partielle, Terrebonne va sûrement basculer au PQ.

De plus ça enverrait un drôle de message aux 70-80 députés d’arrières-bancs qu’aucun d’entre eux ne peut devenir ministre…

Je vais m’ennuyer d’un ministre qui ne suivait pas le message de la cassette, e.g. nos tarifs trop bas d’électricité.

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« Un politicien se doit de donner l’exemple. On doit montrer patte blanche. C’est la seule et unique façon de faire en sorte que la confiance revienne », a-t-il dit.

« C’est important qu’on ait un débat d’idées et les débats d’idées viennent avec des personnes qui n’ont pas ce genre de situation là », a-t-il ajouté.

Résumé

À nouveau visé par le fisc Le PLQ demande à Coderre de régler ses comptes avant d’aspirer devenir chef

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Denis Coderre

(Gatineau) Denis Coderre doit régler ses comptes avec le fisc, qui a inscrit une deuxième hypothèque légale sur une propriété de Montréal-Nord qui lui appartient, s’il veut être de la ligne de départ de la course à la direction du Parti libéral du Québec (PLQ) qui débute en janvier prochain, rappelle le parti mercredi.

Publié à 12h15

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Hugo Pilon-Larose
Hugo Pilon-Larose La Presse

En août dernier, on apprenait dans les médias que le fisc lui réclamait 66 373 $ en vertu de la Loi sur les impôts pour les années 2021 et 2022. Une deuxième hypothèque légale d’une valeur de 68 000 $ a depuis été déposée pour des sommes dues en 2023, indiquent Cogeco et les médias de Québecor. Au total, l’ancien maire de Montréal doit finalement 134 000 $ à Revenu Québec.

Interpellé par La Presse, M. Coderre a une fois de plus réitéré mercredi que son différend avec le fisc « relève d’informations confidentielles liées à la vie familiale » et que « tout ce dossier est sous contrôle et se réglera sous peu ».

Pour le président du Parti libéral, « il faut que tout le monde paie ses impôts au Québec », a-t-il affirmé en marge du caucus présessionnel en Outaouais.

Le chef par intérim Marc Tanguay a également ajouté qu’il s’attend à ce que M. Coderre règle rapidement la situation. Il a également rappelé que le politicien de carrière devra montrer patte blanche au parti avant qu’il soit officiellement inscrit dans la course, qui débute en janvier.

PHOTO JUSTIN TANG, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Marc Tanguay

Pour la députée Désirée McGraw, qui appuie officiellement le ministre fédéral des Transports Pablo Rodriguez, s’il se décidait à se lancer, « quelqu’un qui ne paie pas ses impôts, pour moi, ça se disqualifie comme candidat », a-t-elle dit.

L’actuel député Frédéric Beauchemin, qui doit aussi se lancer dans la course au cours des prochaines semaines, a renchéri que M. Coderre ne pouvait être déclaré officiellement candidat tant que sa situation n’était pas régléeé

« Un politicien se doit de donner l’exemple. On doit montrer patte blanche. C’est la seule et unique façon de faire en sorte que la confiance revienne », a-t-il dit.

« C’est important qu’on ait un débat d’idées et les débats d’idées viennent avec des personnes qui n’ont pas ce genre de situation là », a-t-il ajouté.

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C’est à la ministre de l’Immigration, Christine Fréchette, que le premier ministre François Legault confiera, selon nos sources, les commandes du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie en lieu et place de Pierre Fitzgibbon qui a annoncé à ses collègues mardi qu’il quittait la vie politique.

Mme Fréchette, députée de Sanguinet, en Montérégie, hériterait également des fonctions de ministre responsable de la Métropole, comme son prédécesseur.

Toujours selon des sources, ce serait l’actuel ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, qui succéderait à Mme Fréchette à la tête du ministère de l’Immigration. Cette nouvelle responsabilité s’ajouterait par ailleurs à ses fonctions actuelles à la Langue française.

Résumé

La réforme énergétique coûtera cher

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

La nouvelle ministre de l’Économie et de l’Énergie, Christine Fréchette

(Québec) La nouvelle ministre de l’Énergie Christine Fréchette arrive tout juste en poste, mais elle doit sauter à bord d’un train en marche. Dès mardi prochain, elle participera à des travaux parlementaires pour adopter le projet de loi sur la réforme énergétique, où des experts feront valoir que malgré les assurances de François Legault, les choix du gouvernement coûteront cher aux consommateurs d’électricité, et aux contribuables, et ne garantissent pas une transition énergétique réussie.

Publié à 1h34 Mis à jour à 6h00

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Charles Lecavalier
Charles Lecavalier La Presse

La hausse importante de la production d’énergie coûtera cher aux consommateurs d’électricité, estiment des experts, qui envisagent une hausse tarifaire de 65 à 75 % sur 11 ans, sans garantie que cela permettra de réussir la transition énergétique. Et en voulant plafonner de façon artificielle les tarifs résidentiels, François Legault risque fort de faire casquer les contribuables.

Hydro-Québec prévoit des investissements de 155 à 185 milliards de dollars d’ici 2035 afin de doubler sa production et de décarboner le Québec.

Cela « entraînera au minimum des hausses tarifaires de 65 à 75 % cumulativement sur 11 ans, soit 5 à 6 % par an, et appauvrira inutilement les ménages et les entreprises », écrivent l’analyste en énergie Jean-François Blain et le chercheur Bertrand Schepper, de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), dans un mémoire qui sera présenté à Mme Fréchette la semaine prochaine.

Ces coûts sont causés par l’ambition du gouvernement Legault et d’Hydro-Québec de hausser de façon importante la production d’électricité d’ici 2035. La réforme énergétique est présentée comme inévitable pour électrifier l’économie du Québec, qui roule encore à l’essence, au propane et au gaz naturel, par exemple.

Mais une bonne part de celle-ci, selon les chercheurs, ne contribuera pas à atteindre les objectifs climatiques du Québec. « Le ministre de l’Économie a déjà attribué le tiers de la croissance prévue (± 2500 MW) à des projets industriels qui consommeront beaucoup d’énergie sans contribuer à la décarbonation », écrivent-ils.

Le projet de loi « consiste plutôt à prendre prétexte d’une transition énergétique alléguée pour relancer l’investissement industriel aux frais de la collectivité », et « précipiter l’augmentation de la production d’énergie et accélérer la privatisation des usages et de l’occupation du territoire aux fins de la production et du commerce de l’électricité ».

Les deux experts en arrivent donc à une conclusion semblable à celle de l’Union des consommateurs, qui estime que les tarifs d’électricité pourraient augmenter de 5,6 % à 9 % par année dès 2028, comme l’avait rapporté la semaine dernière Le Journal de Montréal.

Transparence

Ils demandent donc plus de transparence au gouvernement Legault, car le projet de loi 69 « ne garantit pas la décarbonation de l’économie, n’étant accompagné d’aucun plan de réduction de la consommation de produits pétroliers et gaziers ».

Le coût marginal des nouveaux approvisionnements électriques, environ 12,66 ¢/kWh, est près de 3 fois plus élevé que le coût moyen de nos approvisionnements existants, qui se situe à 4,57 ¢/kWh.

Extrait du mémoire

De leur côté, Pierre-Olivier Pineau, Johanne Whitmore et Sylvain Audette, de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal, croient que le projet de loi 69 fait une « part trop grande à la production d’énergie, et ne met pas assez d’emphase sur la réduction de la consommation et l’efficacité énergétique », même s’il contient plusieurs « avancées très positives », notamment la création d’un plan de gestion intégré des ressources énergétiques et l’exigence faite à Hydro-Québec de mettre en place un tarif pour réduire les pointes résidentielles.

Un plafond qui coûtera cher

Ils écorchent cependant le Fonds d’aide à la clientèle domestique d’Hydro-Québec, un mécanisme prévu dans la loi pour financer le gel des tarifs d’électricité du secteur résidentiel promis par François Legault à un maximum de 3 %.

Le problème : quelqu’un, inévitablement, devra payer la facture. Ce fonds va créer « des tarifs résidentiels artificiellement bas qui seront financés par de la dette ou des impôts supplémentaires ».

« Le Fonds d’aide à la clientèle domestique d’Hydro-Québec devrait être dédié uniquement à une clientèle qui a un niveau de vie nécessitant une assistance sociale, et non pas être un fonds d’aide universel à la clientèle domestique », écrivent-ils. Lors de la présentation de son projet de loi, Pierre Fitzgibbon avait évoqué des coûts de 200 à 300 millions par année pour ce fonds d’aide.

Une critique semblable est faite par l’Institut de l’énergie Trottier de Polytechnique Montréal. Les chercheurs Éloïse Edom, Simon Langlois-Bertrand, Normand Mousseau et Louis Beaumier estiment que Québec devrait renoncer au Fonds d’aide à la clientèle domestique et à la promesse de geler artificiellement les tarifs d’électricités à 3 %, et « plutôt renforcer les programmes d’appui aux citoyens à plus faible revenu, quitte à ajouter un volet pauvreté énergétique ».

Étant donné le coût des nouveaux approvisionnements énergétiques, cette promesse reviendrait à faire payer les contribuables québécois afin de subventionner les consommateurs résidentiels d’électricité. « C’est l’équivalent d’offrir une prime sur l’essence aux automobilistes, ce qui récompense les gros consommateurs, et celles et ceux qui choisissent les plus gros véhicules », écrivent-ils.

Nergica, centre de recherche appliquée sur les énergies renouvelables, croit qu’il faudrait moderniser le processus d’appels d’offres permettant de garantir du contenu québécois plutôt que d’abandonner les appels d’offres devant la Régie de l’énergie. L’organisme croit également qu’il faudrait que le gouvernement considère l’efficacité énergétique comme une « ressource » pour renforcer son importance.

Pas content de ne pas avoir été choisi pour ministre de l’économie. :thinking:

RIP Denis :saluting_face:

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Résumé

Politique Les trois colères de François Legault

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le premier ministre François Legault


Michel C. Auger
Michel C. Auger Collaboration spéciale

Le premier ministre François Legault est en colère. Depuis quelques semaines, on sent que son autorité est contestée, des départs ont eu lieu, d’autres semblent se préparer et les projets qui lui tiennent le plus à cœur sont en difficulté. Trois raisons d’une même colère et leurs conséquences.

Publié à 1h31 Mis à jour à 6h00

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Le départ de Pierre Fitzgibbon était largement attendu, mais ça ne s’est pas pour autant passé dans l’harmonie. L’excuse, cousue de fil blanc, que les rumeurs sur la date de son départ allaient « être une distraction » alors qu’il voulait défendre son projet de loi sur l’énergie n’a jamais tenu la route.

Il a fallu un article sur le site de Radio-Canada, par ma collègue Émilie Dubreuil⁠1, pour apprendre à la toute fin du texte qu’il y avait une autre raison, bien plus sérieuse.

« Il y avait des enjeux qui me dérangeaient dans les orientations que le parti prenait, des inconforts que j’ai exprimés au Conseil des ministres, et je crois que c’est pour cela que François Legault et son entourage ont décidé que je devais partir », a soutenu le ministre démissionnaire.

On notera la ressemblance avec les raisons invoquées par le député Youri Chassin.

Les orientations du parti causent des inconforts chez certains qui ne reconnaissent plus tout à fait la CAQ à laquelle ils se sont joints.

Comme tout premier ministre, François Legault veut maintenir l’unité de son caucus et de son parti. Certains ont plus de tolérance ou de patience que d’autres, mais tous ont une limite. Tout indique que MM. Fitzgibbon et Chassin avaient atteint les limites de leur premier ministre.

Mais quand les départs commencent dans la deuxième partie du deuxième mandat d’un gouvernement, ça révèle souvent une fatigue de l’équipe et une fragilisation du leadership du premier ministre.

Le deuxième élément de cette colère est ancien au point d’être devenu une sourde rancune. François Legault n’a jamais eu d’atomes crochus avec Justin Trudeau. Ce qui fait que leurs désaccords fondamentaux sur l’immigration, entre autres, ont fini par empoisonner leur relation.

Au point où, cette semaine, M. Legault a demandé au Parti québécois « d’avoir le courage » de demander au Bloc québécois d’appuyer une motion de censure des conservateurs qui plongerait le pays dans des élections générales.

La raison justifiant ce vote serait le refus du gouvernement Trudeau d’admettre que le Québec fait plus que sa part dans l’accueil de réfugiés et qu’il devrait obtenir une redistribution des demandeurs d’asile plus équitable entre les provinces.

Mais, politiquement, on ne peut faire abstraction du rapport de cause à effet. Tout le monde comprend qu’avec une avance de 20 points dans les sondages pour les conservateurs, ce vote de défiance entraînerait presque inévitablement une victoire pour Pierre Poilievre.

Au Québec, tous les sondages l’indiquent, les conservateurs ont du mal à dépasser les 20 % des voix. Et l’idée que M. Poilievre devienne premier ministre est loin de soulever l’enthousiasme.

C’est pourtant ce que M. Legault disait souhaiter cette semaine. Croyant compter des points politiques contre ses adversaires du Bloc et du Parti québécois, il a, dans les faits, souhaité des élections fédérales et donc la victoire d’un gouvernement Poilievre.

Pourtant, M. Legault devrait savoir qu’il s’aventure sur un terrain glissant. Il avait tenté le coup en 2021 en demandant aux Québécois de voter pour les conservateurs d’Erin O’Toole. À l’issue des élections, ils n’ont obtenu que la dizaine de sièges qu’ils détenaient déjà dans la région de Québec et le gouvernement Trudeau a quand même été réélu, bien que minoritaire.

Difficile d’expliquer comment le premier ministre a pu penser que sa demande aurait aujourd’hui des résultats bien différents.

Le troisième élément est la situation précaire du projet Northvolt. Ce qui devait être le plus important investissement privé de l’histoire du Québec risque fort de tourner au cauchemar pour un gouvernement qui y a investi beaucoup, tant sur le plan financier que politique.

Mais toutes les nouvelles qu’on entend depuis quelques semaines sont mauvaises dans ce dossier. Les prêteurs de Northvolt viennent même de recourir à une banque d’investissement new-yorkaise pour évaluer leurs options.

L’entreprise a d’énormes problèmes de liquidités et les dépenses de ses employés sont réduites au maximum. Un projet d’usine a été abandonné en Suède. Même si le projet au Québec reste une possibilité, quand on voit que la société abandonne des projets dans son propre pays, et que le gouvernement suédois ne prévoit pas de l’aider financièrement, on peut légitimement se demander si le Québec est toujours dans la course.

Après avoir mis autant d’œufs dans le panier de Northvolt, il est certain que l’abandon du projet ou même un long retard pourrait causer beaucoup de colère. À l’endroit du gouvernement caquiste.

1. Lisez l’article d’Émilie Dubreuil sur le site de Radio-Canada