Politique municipale - Ville de Montréal


Grands projets municipaux L’administration Plante joue avec « de l’argent Monopoly », dit l’opposition

Publié à 11h01


PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

La hausse de taxes foncières qui sera annoncée aux Montréalais à la fin du mois de novembre servira en bonne partie à éponger des dépassements de coûts d’environ 1 milliard dans les grands projets municipaux.


Philippe Teisceira-Lessard La Presse

C’est ce qu’a affirmé mardi l’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal, en attaquant l’administration pour son « incapacité » à gérer l’argent public.

« Cette administration, elle est incompétente dans la gestion des projets. Les résultats parlent d’eux-mêmes », a affirmé Aref Salem, le vis-à-vis de Valérie Plante au conseil municipal. « Ils font pire que jamais. Ils font pire que toutes les administrations municipales qui les ont précédé. »

Ensemble Montréal a fait le décompte des dépassements de coûts rendus publics dans cinq grands projets : la restauration de l’hôtel de ville (+66 millions), l’usine d’ozonation (+350 millions), le garage Bellechasse (+300 millions), les usines de déchets organiques (+97 millions) et le changement de système informatique (+100 millions).

« L’argent public est pris un peu comme de l’argent Monopoly », a asséné la mairesse de Montréal-Nord, Christine Black. « Il faut qu’ils prennent au sérieux que c’est l’argent des gens, que c’est l’argent des citoyens de Montréal. »

Mme Black attend depuis des années la construction d’un centre sportif pour son arrondissement, mal pourvu sur le plan des équipements municipaux. « Vous savez, un milliard de dollars, combien de centres sportifs ça paie ? », a souligné Aref Salem.

« L’administration doit retourner à l’école pour apprendre comment gérer les projets et s’assurer qu’il y a un contrôle des projets », a ajouté Alan DeSousa, maire de Saint-Laurent.

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Encore une fois le Montréal de ses quartiers, de ses ruelles vertes et de ses saillies de trottoirs végétalisées.


(note de modération: ceci est une réponse à cette nouvelle)

Si le phénomène d’inflation était limité à Montréal je comprendrais. Mais toutes les administrations municipales au Québec font face à la même situation. Pareil pour les promoteurs, aussi pour les projets du MTQ, des grands chantiers de TEC, les gouvernements provincial et fédéral. Tout le monde est pris dans la spirale qui a plus d’une cause. Alors l’intervention de l’opposition tombe plutôt à plat et m’apparait très peu convaincante. Peut-être devraient ils relire les règles du jeu de Monopoly? :smiley:

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Aussi, les projets énumérés sont absolument pertinents, et sont du long-terme: déchets organiques, usine d’ozonation, garage Bellechasse…

Ils ont beau dire que l’augmentation des taxes ne sert qu’à rembourser le ~1 milliard, mais la Ville n’a-t-elle pas gelé les taxes dans le budget 2020-2021? Et n’a-t-elle pas limité la hausse à 2% en 2021-2022 (alors que l’inflation était beaucoup plus haute)?

Y cherchent vraiment des bibittes partout, c’est hallucinant. Ça va faire, le “je-me-moi”.

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Le ton de votre commentaire en est un de reproches. Ce n’est pas ce que vous dites explicitement, mais on devine que vous critiquez cette nouvelle. En quoi est-ce négatif que Montréal se joigne au partenariat Transition en commun qui fait la promotion de la transition écologique et de l’initiative citoyenne?

Que vous ayez vos réserves sur le style de gouvernance ou les priorités de la ville sous la direction de Projet Montréal, c’est tout à fait légitime. Comme plusieurs, j’ai moi-même mes propres critiques. On peut bien critiquer le manque d’ambitions internationales ou la priorisation secondaire de ce qui touche au développement économique. On peut même critiquer le modèle de gestion beaucoup plus participatif et décentralisé que sous Denis. Et puisqu’on n’a pas tellement besoin de plus de polarisation, on peut même reconnaître les forces et les faiblesses de Denis ET de Valérie.

Cependant, de critiquer pour critiquer en récupérant une nouvelle somme toute positive, je peine à y voir la plus-value. Une ville étant avant tout la somme de ses quartiers, et les quartiers étant en quelque sorte la somme de tous ces aménagements urbains d’apparence banale lorsque pris individuellement (ex: saillies végétalisées, ruelles vertes, etc.), je n’utiliserais pas ces éléments positifs comme des insultes ou des attaques. C’est contre-productif d’opposer le Montréal des quartiers au Montréal international, et dans un monde idéal la Mairie ne devrait négliger ni l’un, ni l’autre.

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D’abord, c’est un forum ici, right? Évidemment que c’était un commentaire éditorial, on est ici pour ça, faire de l’opinion, étaler de la subjectivité, des états d’âme et même, pourquoi pas, de la mauvaise foi? Il n’y a rien d’objectif sur les sujets architecturaux, urbanistiques et de politique municipale.

Il n’y a rien de négatif dans cette nouvelle. Rien. On peut pas être contre ça, un partenariat citoyen, qui plus est en matière d’écologie.

Non. Ma réaction est strictement politique. Encore une fois cette administration joue sur le local, l’arrondissement, le quartier, voire la ruelle.

Non, une métropole n’est pas que la somme de ses quartiers. Ça prend une vision d’ensemble, une stratégie qui tienne compte de tous les aspects notamment économiques. PM s’en balance du milieu économique, sauf bien sûr le commerce de proximité, les coopératives et autres entreprises à vocation sociale. Le reste c’est du bling-bling.

Bien sûr que j’exagère. Mais cette nouvelle renforce ma perception. On n’hésite pas une seconde à en faire du bling-bling politique à condition que ça touche les bons buzzwords.

Ne me dites pas que PM est capable de jouer local et sur le métropolitain. Vous avez ri de l’ancien maire qui disait pouvoir marcher et manger de la gomme.

PM fait des choix toujours biaisés vers le Montréal des quartiers. C’est quioute mais c’est pas très ambitieux pour une métropole.

C’est juste mon opinion.

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Idéalement, une administration travaillerait sur les deux échelles en parallèle.

Puisque les administrations précédentes ont grandement négligé l’échelle du quartier pendant près de 15 ans, c’est un retour normal du balancier.

J’imagine qu’après 8 ans de Projet Montréal il faudra trouver un moyen de trouver l’équilibre et ne pas trop tomber dans l’hyperlocalisation des interventions.

Cette phrase me dérange quand même. On pourrait dire qu’une métropole n’est pas uniquement la somme de ses quartiers, mais une métropole qui fonctionne bien est quand même la somme de ses quartiers. Parce qu’au final, ce sont les quartiers que les citoyens vivent, et ce sont les citoyens qui font la différence entre une métropole qui fonctionne et une métropole générique.

En ce moment Montréal fonctionne particulièrement bien et se démarque énormément sur la scène internationale, et je dirais que c’est précisément grâce à la somme de ses quartiers.

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Il y a de la cohérence dans l’administration municipale actuelle puisque sur le plan international Montréal se démarque avantageusement au niveau de l’environnement et du développement durable. On ne compte plus les représentations de la Ville et sa participation engagée dans les organismes internationaux et la tenue d’événements d’importances dans la métropole, dont le dernier en liste est la COP15.

Tandis que sur le plan du développement du territoire, toutes les actions en mobilité actives, en TEC, en créations de grands espaces verts, de reconstructions d’infrastructures, de parcs et de places publiques aménagées de façon durable ajoutent grandement à la qualité de vie des citoyens. Tous les quartiers sont visés et le discours est suivi de gestes concrets sur le terrain.

D’ailleurs jamais la Ville n’a été aussi active dans l’embellissement du territoire, en synchronisant les chantiers souterrains et de surface avec des résultats impressionnants dont nous sommes tous témoins sur ce forum. Dans le même temps Montréal a vécu un boom inégalé de chantiers de construction qui ont soutenu notre économie et qui pèsent encore fortement sur la prospérité de la ville, en dépit de conditions économiques adverses.

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Quelle est la différence entre dire n’est pas QUE et n’est pas uniquement ? C’est la même chose je trouve.

Il y a beaucoup plus d’exemples de succès à l’international, du moins dans le monde occidental et actuels, liées à des stratégies bottom-up que des stratégies top-down. Dans le sens où investir dans l’échelle locale et les quartiers avant tout, c’est davantage un gage que ça rejaillisse positivement sur l’image globale, métropolitaine, contrairement à un investissement global et métropolitain avant tout n’a de chance de faire profiter l’échelle des quartiers.

Le trickle down ne fonctionne pas. Le cercle vertueux d’interventions à plus petite échelle, oui.

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Peu de gens ici seront d’accord avec ta vision qu’on va considérer comme étant dépassée dépassée. Moi j’abonde dans le même sens que toi. Parfois je n’ai vraiment pas l’impression que l’administration actuelle est à la tête d’une grande métropole. La plupart des projets ce sont des parcs et des pistes cyclables. Et moi je ne voudrais pas qu’on les abandonne mais est ce qu’il y a quelque chose à se mettre sous la dent pour ceux qui veulent qu’on parle aussi d’économie, de la puissance et du rayonnement de notre métropole ? Pas juste de 4-5 quartiers centraux. Du Grand Montréal. Quel grand projet lié à l’économie est porté par cette administration depuis quelle est au pouvoir ? Absolument aucun. On ne sait même pas quelle est leur ambition en terme de développement économique tellement ils n’en parlent jamais. Et c’est ben correct ils ont été élus sachant qu’il feraient exactement ce qu’ils font. J’attends juste patiemment en espérant que l’usure du pouvoir fasse son œuvre….ou pas hehe.

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Je ne dirais pas que c’est une vision dépassée. Avoir une vision globale est important aujourd’hui comme hier. Je dirais que c’est une vision qui n’a jamais existé de ma vie adulte. Et c’est voulu ainsi: Les villes au Québec n’ont pas ces responsabilités.

Denis Coderre n’avait pas plus de grands projets métropolitains. On peut oublier les administrations précédentes: peu importe ce qu’on pense de Denis ou Valérie, la ville se porte mieux maintenant depuis ces administrations. Avant, la croissance de la ville était souvent médiocre, il y avait aucun argent en immobilisation, peu ou pas de grands projets, sur des décennies.

C’est quoi des grands projets liés à l’économie de compétence municipale? On en discute mais ils ne sont jamais nommés. Je ne pourrais pas clairement en nommer un seul, peu importe l’administration. Les grands projets d’infrastructure peut-être, mais ceux-ci sont plus nombreux maintenant qu’avant, et ils dépendent du provincial. On peut donc parler d’idées à soumettre, et ça, je ne dirais pas que Plante en manque. La liste d’épicerie des demandes est longue, peut-être trop selon certains.

La ville ne gère pas l’immigration, elle ne gère pas l’espace fiscale en dehors de l’impôt foncier, qui est réalistement encadré uniquement par le provincial. Elle ne gère pas les débats liés à la langue, la formation de la main d’œuvre, elle ne gère pas les crédits d’impôt ciblés, les incitatifs économiques divers. Elle ne peut pas construire des autoroutes, elle ne peut pas construire du TEC. Le plus qu’elle fait, c’est spécifier où certains usages sont autorisés sur son territoire.

La quasi-totalité de ses compétences qui ont un certain impact économique sont des compétences locales. Ramasser les vidanges, assurer la sécurité, embellir le domaine public, avoir un impôt foncier raisonnable et adapté aux problèmes spécifiques (voir par exemple les baisses importantes pour les petits commerçants), le réseau local de la STM… Bref, faire une ville attrayante, et ça, c’est définitivement la somme d’une vision locale de quartiers.

Honnêtement, le plus gros levier économique qu’il reste à la ville est probablement d’assurer un zonage qui permet de nouvelles constructions. Sur ce point, on peut dire que parfois la ville est trop timide, mais c’est historiquement le cas, rien de nouveau.

Il reste le support à des organismes de promotion, qui n’est pas moindre maintenant, ou encore quelques missions économiques ici et là. La ville travaille à attirer des événements internationaux. Il n’y en a pas moins de ces choses, en dehors du contexte pandémique.

Dans ce contexte, je dirais alors qu’on peut reprocher à l’administration de ne pas aller chercher de nouveaux pouvoirs économiques. L’administration Plante se concentre à obtenir plus de revenus diversifiés pour répondre à ses compétences actuelles. Denis Coderre a voulu chercher des pouvoirs de métropole (ce que j’appuie à 100%), mais il n’a absolument RIEN eu sur le plan économique de significatif, qui change la dynamique.

Et au final, on peut même se demander ce que ça change. Montréal a connu de bonnes années sur le plan économique. Il n’y a aucun handicap sur ce point. On a bien traversé la pandémie, et on a une bonne reprise ça à l’air, relativement aux autres villes comparable. Si Plante se fou de l’économie et que ça n’a aucun impact, c’est visiblement qu’elle n’a aucun impact, dans un sens comme dans l’autre.

Peut-être que la mairie de Montréal devrait avoir cet impact. Je ne serais définitivement pas contre. Mais ça demanderait une révolution, ça demanderait à Québec de céder des pouvoirs, et ça, c’est complètement impossible en ce moment, à mon humble avis.

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Merci beaucoup pour tes réponses qui sont toujours bien étoffées ! Ça fait plaisir de discuter avec toi comme d’habitude :+1:t5:.

En fait tu as raison c’est difficile de parler d’un projet en particulier lié à l’économie qui a été poussé par d’autres administrations municipales. Mais ce que je reproche à l’administration actuelle c’est surtout son attitude vis à vis des projets privés qu’on semble accueillir avec beaucoup de froideur. Ils sont loins de montrer qu’ils se battent pour en avoir plus, bien au contraire. C’est comme si c’était une nuisance avec laquelle ils devaient composer parce qu’ils n’ont pas le choix. Je trouve que l’attitude de Coderre était beaucoup plus proactive à ce niveau là même si on peut lui reprocher toutes sortes de choses. L’administration municipale fait beaucoup de demandes au provincial certes mais ça touche souvent les domaines chers à Projet Montréal et pas grand chose d’autre.

Mon maire idéal ferait ce que fait PM pour améliorer la qualité de vie de ses citoyens tout en sachant parler le langage des affaires. Pas juste l’un ou l’autre. Pour moi l’administration Plante c’est très one sided.

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Je pense seulement qu’avec Denis Coderre on en entendait plus parler des projets économiques parce que sa base l’avait élu pour ça. Maintenant l’administration actuelle a une base un peu différente, mais elle sait que pour pousser ses projets elle a besoin d’une économie forte en arrière. Je pense que la legacy de Coderre continue a donner ses fruits tout en rendant la ville plus conviviale. Touristes et citoyens de la ville remarque en général la transition que la ville est entrain de faire pour s’embellir et devenir encore plus agréable. Le soft power est un moteur solide de l’économie d’une ville.

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N’oublions pas aussi que la Ville est partenaire dans la presque totalité des projets économiques qui touchent la métropole. Elle fournit des contributions un peu partout, des organismes communautaires aux missions de développement économique. Ce n’est pas assez sexy pour faire les manchettes, mais reste que la Ville de Montréal est présente auprès de tous les acteurs économiques du Québec (et plus).

Personnellement je suis un partisan de la régionalisation du Québec.

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Budget municipal Le jeu se complique pour l’administration Plante

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, en entrevue avec La Presse, à l’hôtel de ville de Montréal, le 4 novembre

Après des années à surfer sur une économie vigoureuse ou des transferts pandémiques, le jeu se complique pour l’administration Plante à l’approche de son budget de mardi.

Publié à 5h00

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Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard La Presse

Montréal, touché de plein fouet par l’inflation galopante et le ralentissement du marché immobilier, a déjà averti que ses taxes foncières augmenteraient de 3 % à 6 % pour l’année 2023.

« On est frappés de plein fouet par la hausse des coûts de construction, par la hausse des coûts de l’essence pour le déneigement. C’est sûr que ça nous pose des problèmes », avait affirmé la présidente du comité exécutif, Dominique Ollivier, début novembre.

Ajustements budgétaires

Quelques jours plus tôt, en entrevue avec La Presse, la mairesse elle-même lançait un avertissement. Elle a dit vouloir « trouver une façon de respecter la capacité de payer des Montréalais — avec l’inflation et le nouveau rôle foncier —, mais aussi s’assurer que la Ville est capable d’assurer les services aux citoyens ». « Moi, je ne veux pas augmenter les taxes des citoyens, ce n’est pas ça mon but dans la vie », a-t-elle ajouté.

Depuis, les indices convergent. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a eu besoin d’un chèque supplémentaire de 2,6 millions pour pouvoir boucler l’année (il aurait autrement manqué d’argent pour le matériel de bureau des enquêteurs). Les élus y ont donné leur feu vert la semaine dernière.

La Société de transport de Montréal (STM), pour sa part, réfléchirait à une baisse de service. Les « faits saillants » d’un document officiel obtenu par Radio-Canada incluent une « réduction de l’offre de service de 3,7 % [pour les] bus et de 4,8 % [pour le] métro » par rapport à 2022. La société y évoque aussi la nécessité de préparer « un budget responsable dans un contexte économique difficile ». La STM — dont la fréquentation est encore en berne — présente lundi ses prévisions budgétaires.

Inflation et pénurie de main-d’œuvre

Surtout, des données comptables récemment rendues publiques par l’administration Plante montrent que la situation financière est déjà compliquée pour l’année en cours.

À la séance du conseil municipal de la semaine dernière, le maire de Saint-Laurent (et comptable) Alan DeSousa a relevé qu’un surplus prévu de plus de 100 millions pour les dépenses d’agglomération s’était subitement transformé en déficit de 80 millions. La faute aux dépenses en sécurité publique et liées aux mesures d’urgence.

« Il y a une vraie pression inflationniste sur les coûts de fonctionnement. La pénurie de main-d’œuvre nous attaque et ça attaque à la fois l’agglomération et [les dépenses] du conseil municipal », s’est défendu Dominique Ollivier en conseil municipal. « Nous gardons les yeux vers le point où on s’en va et vous verrez la semaine prochaine [au budget] on en est où. »

PHOTO DENIS GERMIN, ARCHIVES LA PRESSE

Dominique Ollivier, présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal

M. DeSousa a affirmé qu’il « s’attendait à mieux » de la part de Mme Ollivier. « Pourquoi l’administration n’a pas eu la transparence de dire ça clair et net ? », a-t-il déploré.

« Pour moi, c’est assez majeur, a-t-il ajouté en entrevue téléphonique. On a un écart majeur. […] Ça illustre l’ampleur du défi. »

Le budget Plante-Coderre

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Valérie Plante, mairesse de Montréal, lors de la présentation du budget 2023 de la Ville, mardi


Vincent Brousseau-Pouliot
Vincent Brousseau-Pouliot La Presse

À la lecture des grandes lignes du dernier budget, c’est à se demander qui est aux commandes de la Ville de Montréal.

Publié à 5h00

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Jugez-en par vous-même :

– la Chambre de commerce le qualifie de « bon budget dans des circonstances difficiles » ;

– la plus importante hausse de dépenses (+ 100 millions) est pour la sécurité publique ;

– le service sera légèrement réduit dans le métro aux heures de pointe.

Non, nous ne sommes pas dans un univers parallèle où Denis Coderre est maire de Montréal.

Il s’agit bel et bien du sixième budget de l’administration de Valérie Plante, déposé mardi.

La plus grande qualité de ce budget : son pragmatisme. La hausse des taxes foncières est raisonnable dans les circonstances.

En 2023, les propriétaires résidentiels verront leurs taxes foncières augmenter en moyenne de 4,1 %. Il s’agit de la hausse la plus importante depuis 2011. Les commerces verront leurs taxes augmenter de 2,9 %. Dans les deux cas, c’est égal ou inférieur à l’inflation de 6,4 % en 2022 et à l’inflation prévue de 4,0 % en 2023.

Quand on se compare, on s’aperçoit que les hausses de taxes à Montréal sont dans la moyenne des métropoles. Pour les propriétaires résidentiels, ce sera 3 % à Calgary et 5 % à Vancouver.

En moyenne, le compte de taxes pour une propriété résidentielle à Montréal (valeur moyenne : 567 600 $) passera de 3989 $ à 4153 $, une hausse annuelle de 164 $.

Rappel : si vous gagnez moins de 100 000 $ par an, le gouvernement Legault vous enverra bientôt un chèque de 400 $ pour « faire face à l’inflation ». On l’a déjà écrit : ce n’est pas l’idée du siècle. Mais ça vous permettra d’absorber la hausse des taxes foncières. Ce que François Legault vous donne d’une main, Valérie Plante le reprendra donc en partie de l’autre…

À la décharge de la mairesse, la hausse des taxes à Montréal a été de 0 % en 2021 et de 2,0 % en 2022. C’est en moyenne 2,0 % par an entre 2021 et 2023.

L’ensemble du budget de fonctionnement de la Ville passera de 6,46 milliards à 6,76 milliards. Sur cette hausse de 300 millions, Montréal consacrera 100 millions de plus à la sécurité publique. On aime particulièrement ces nouveaux fonds à la sécurité publique, qui sont financés par le gouvernement du Québec. Il y aura notamment 123 nouveaux postes de policiers en 2023. Ça ne sera certainement pas de trop dans une ville qui a connu 34 meurtres et 166 meurtres/tentatives de meurtre/décharges avec armes à feu sans victime en 2022, selon une compilation du Service de police de la Ville de Montréal et de La Presse.

On salue aussi la hausse de 13 % des investissements structurants en immobilisations (22 milliards sur 10 ans).

L’administration Plante financera notamment des projets routiers (5,9 milliards), de transport collectif (570 millions), du logement abordable, des infrastructures pour réduire la pollution de l’eau (810 millions). On voit ici la signature et les priorités de Projet Montréal.

Ce budget pose toutefois deux problèmes.

Premièrement, la taille de l’administration municipale continue de grossir. Est-ce vraiment le moment d’ajouter 646 employés de plus (511 employés en excluant la police) ? On aurait aimé un meilleur contrôle des dépenses à ce chapitre.

La deuxième réserve est l’une des rares mesures qui ont fait les manchettes : le transport collectif gratuit pour les 65 ans et plus à compter de juillet (coût pour la Ville : 24 millions en 2023, puis 40 millions/an). C’était une promesse de Projet Montréal depuis 2017.

On n’a rien contre les politiciens qui respectent leurs engagements électoraux. Le problème, c’est que les temps sont durs à la Société de transport de Montréal, qui devra vraisemblablement réduire le service dans le métro sur les lignes orange et verte aux heures de pointe, et dans 20 % des lignes d’autobus. À moins que Québec ne vienne au secours de la STM avec un chèque, mais ne retenez pas votre respiration…

Au final, la gratuité du transport collectif pour les aînés – surtout ceux à revenu élevé – ne devrait pas être financée (même en partie) par des réductions de service.

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C’est un peu indécent que la ville embauche autant de nouveaux employés dans un contexte de manque de main d’œuvres dans plusieurs secteurs. La ville aurait dû passer son tour et laisser le champs libre au secteur privé. Il y aurait eu un gain à faire à ce niveau.

De plus, par manque d’opposition forte, il n’y a pas vraiment de critique soutenue du budget ainsi que de l’administration en général et cela n’est pas une bonne chose. On le voit, il n’y a que certains journalistes, très peu, qui ont formulés une critique du budget.

Je ne sais pas si c’est une bonne chose ou non mais on dirait qu’il y a une sorte d’indifférence face à la chose municipale à Montréal. Et je n’aimes pas bien ça.

je ne sais pas si je comprends. vous dites que la ville devrait manquer d’employés pour que les gens puissent aller travailler dans le privé? Pourquoi le secteur public irait à l’encontre de ses propres objectifs… Ou voulez-vous dire que la ville devrait attendre que les salaires ne soient plus aussi compétitifs pour embaucher ?

Me semblait que la Ville paierait la facture pour la gratuité, et non la STM? en quoi c’est relié??

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