Photographie - Les Autres Villes du Québec

Je propose un thread de photographie pour les autres villes du Québec (ou meme du Canada?) .

J’ai visité Québec la semaine passé. Voici quelques photos.


Quebec_Skyline_03_for_in_Quebec_City_Series_50 by Foofoo MacShoe, on Flickr


A_Closer_Look_at_Oldness_for_Quebec_City_Series_20 by Foofoo MacShoe, on Flickr


Shadow_Frontenac_in_Quebec_City_Series_21 by Foofoo MacShoe, on Flickr


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A_Medley_of_Roofs_for_Quebec_City_Series_26 by Foofoo MacShoe, on Flickr


Chateau_Frontenac_Featured_in_Quebec_City_Series_30 by Foofoo MacShoe, on Flickr


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The_New_World_for_Quebec_City_Series_24 by Foofoo MacShoe, on Flickr

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Wow ! Magnifiques photos, @Rico_Rommheim ! :star_struck:

Elles sont vraiment superbes et mettent bien la ville de Québec en valeur ! :+1: J’ai franchement hâte d’y retourner, pour mieux la redecouvrir…

Merci c’est gentil. Quebec est une ville tres interessante a explorer! J’aime meme ses edifices brutaliste a la colline parlementaire, ils ne sont pas facile a aimer, mais ca marche pour moi.

Center_of_a_Nation_Quebec_City_Series_34 by Foofoo MacShoe, on Flickr


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Quebec_Skyline_Quebec_City_Series_06 by Foofoo MacShoe, on Flickr


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Plus de Quebec!


A_Red_Door_in_Quebec_for_Door_Series_09 by Foofoo MacShoe, on Flickr


Chateau_Frontenac_Quebec_City_Series_07 by Foofoo MacShoe, on Flickr


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The_Citadel_in_Quebec_City_Series_36 by Foofoo MacShoe, on Flickr


Chateau_Frontenac_Featured_in_Quebec_City_Series_30 by Foofoo MacShoe, on Flickr


Un_Fleuve_in_Quebec_City_Series_24 by Foofoo MacShoe, on Flickr

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I visited the montmorency falls a couple weeks ago…


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Chronique

Le déneigement d’autrefois s’invite sur des photos inédites de Québec

Un album de photos exceptionnel débusqué aux Archives nationales

Québec en hiver, en 1909-1910. Le ballet des déneigeurs déchargeant la neige dans le fleuve était courant devant le marché Champlain.

Photo : BAnQ Québec / Literary and Historical Society of Quebec / P450D1-036

Catherine Lachaussée (accéder à la page de l’auteur)

Catherine Lachaussée

Catherine Lachaussée

Publié hier à 20 h 28

Mettre la main sur des photos inédites de Québec, c’est comme trouver un trésor. Imaginez tomber sur un album! Celui que vient de retracer une archiviste de BAnQ dans l’un de ses fonds, en plus d’offrir un précieux aperçu de l’hiver 1909-1910, permet une incursion inattendue dans une opération déneigement typique du temps!

L’album est assez petit : environ 20 centimètres par 30. Mais son contenu est inestimable. Sous la couverture de cuir noir, collées directement sur les pages, on découvre 141 photos montrant Québec sous la neige, dont plusieurs scènes magnifiques. Selon la technicienne en documentation Catherine Lavoie, il est probable qu’aucune n’ait jamais été diffusée à ce jour.

Légué par madame Avery Stanyar, une résidente du village de Buckingham, en Outaouais, l’album fait partie du fonds de la Literary and Historical Society of Quebec, qui s’était donné pour mission de documenter l’histoire de Québec au 19e siècle. Ses archives ont été confiées à BAnQ, en 1984.

Un banneau à neige dans le secteur de la rue Mont-Carmel, avec le parlement au loin

Photo : BAnQ Québec / Literary and Historical Society of Quebec / P450D1-003

Si l’on a de bonnes raisons de croire que les images remontent à l’hiver 1909-1910, on n’est sûr ni de leur date précise ni de l’identité du photographe. S’agit-il de madame Stanyar, ou plutôt de son époux, débarqué avec son appareil lors d’un séjour dans la capitale? Une chose est sûre : la ville était en plein déneigement quand les photos ont été prises!


Des chargements de neige en direction du dépôt des Plaines d'Abraham, situé le long des fortifications
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L’un des dépôts à neige de la ville était situé le long des fortifications, à l’entrée des Plaines d’Abraham

Photo : BAnQ Québec / Literary and Historical Society of Quebec / P450D1-060

Des méthodes tout droit sorties du 19e siècle

Les banneaux à neige tirés par un cheval, en vedette sur plusieurs des images, prouvent qu’en 200 ans, la façon de déneiger n’a guère changé à Québec : une bonne pelle, une grosse dose de courage et un modeste attelage faisaient l’affaire.

On comprend que le déneigement pouvait s’étirer sur près d’une semaine après chaque tempête, avec la différence qu’à l’époque, les gens faisaient preuve de beaucoup de compréhension envers les déneigeurs. Leur travail semblait plutôt héroïque!

Parmi les nombreux dépôts à neige de la ville, on en trouvait un situé le long des fortifications, directement sur les plaines d’Abraham. Délimité par de modestes barrières de bois, le secteur tenait plus de la campagne que du parc urbain à l’époque.


Des passants près de la rue Saint-Jean, dont la porte avait été enlevée pour laisser passer le tramway électrique, en 1897
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Des passants sur la rue Saint-Jean, dont la porte avait été enlevée pour laisser passer le tramway électrique

Photo : BAnQ Québec / Literary and Historical Society of Quebec / P450D1-054

Le chemin des piétons déneigé en priorité

La neige avait beau tomber, il en fallait plus pour décourager les piétons, prompts à se lancer dans les rues sitôt la tempête calmée. Les pelleteurs embauchés par la ville s’occupaient des trottoirs et des abords des maisons en priorité. Les artères les plus passantes faisaient toutes partie de leur liste, à commencer par celles où passait le tramway.

Leur travail n’était pas de tout repos. Lors d’une grosse tempête survenue en 1902, la neige était montée jusqu’aux enseignes des commerces de la rue Saint-Jean, ce qui avait obligé les pelleteurs à creuser une tranchée pour permettre aux commerçants de s’y rendre.

On salue au passage les élégantes du temps, stoïques dans la neige malgré leurs jupes encombrantes. Arpenter les rues en hiver leur demandait une bonne dose d’énergie.


Un convoi de neige sur la rue de la Barricade, en direction du fleuve pour y déverser sa neige
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Un convoi de neige sur la rue de la Barricade, en direction du fleuve

Photo : BAnQ Québec / Literary and Historical Society of Quebec / P450D1-009

Un entretien très inégal

Même si la Ville s’occupait de faire déneiger ses artères les plus névralgiques, le plus souvent, en 1910, c’était encore aux citoyens de s’occuper du déneigement. Selon un règlement de la Ville datant de 1869 qui reprenait presque mot à mot celui des années 1820, la neige ou la glace devant les propriétés ne pouvaient dépasser un pied (30 cm) de haut.

Elle devait aussi être dégagée, ou tapée, jusqu’à la moitié de la rue, au plus tard 48 heures après chaque nouvelle bordée de neige.

Déroger à la règle pouvait entraîner une amende salée, ou même une peine d’emprisonnement. Le comité des chemins, responsable de l’état des rues, effectuait ses tournées régulièrement, et des citoyens mécontents n’hésitaient pas à dénoncer les propriétaires réfractaires dans les journaux.

Des banneaux en cours de chargement au loin, dans le secteur de la rue D’Auteuil

Photo : BAnQ Québec / Literary and Historical Society of Quebec / P450D1-007

Dans les maisons de plusieurs étages, le pelletage de la rue incombait à l’occupant du rez-de-chaussée, et celui du haut s’occupait du toit. Libre à ceux qui le voulaient d’engager un déneigeur pour faire le travail. Reste qu’avec ce genre de méthode, le déneigement était très inégal d’une rue à l’autre. Et il pouvait être négligé au point d’en devenir dangereux.

En 1910, la majorité des citoyens réclamaient que la Ville s’occupe de ses rues non seulement l’été, comme elle le faisait depuis longtemps, mais aussi l’hiver. Un règlement permettait d’ailleurs que ce soit automatiquement le cas quand les ⅔ des résidents d’une rue le demandaient.

Il faudra quand même attendre jusqu’en 1919 pour que Québec décide enfin d’uniformiser son déneigement, alors que Montréal a commencé à le faire dès 1905.

La côte de la Montagne, dégagée après la tempête

Photo : BAnQ Québec / Literary and Historical Society of Quebec / P450D1-070

Des contrats convoités pour déneiger le centre-ville

Pendant plusieurs siècles, la Ville ne s’est donc occupée de faire déneiger que quelques-unes de ses rues particulièrement passantes, situées dans les quartiers centraux. Mais l’ensemble des opérations était donné par contrat.

Une fois la liste des rues les plus passantes établie, on lançait un appel d’offres auprès de compagnies privées. Sous l’égide du comité des chemins, ces sous-traitants veillaient à l’ensemble des opérations, du recrutement des pelleteurs à l’achat et l’entretien du matériel.


Des passants dans l'escalier Baillairgé, impeccablement dégagé. Celui qu'on soupçonne être un pelleteur à pipe, au pied des marches, a bien fait son travail!
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Des passants dans l’escalier Baillairgé, et un pelleteur à pipe, qu’on devine en bas des marches

Photo : BAnQ Québec / Literary and Historical Society of Quebec / P450D1-078

Plusieurs escaliers de la ville, dont le Casse-cou et le Baillairgé, situés sur la côte de la Montagne, faisaient aussi partie de la liste, mais le déneigement ne faisait pas de miracle. Ils restaient assez dangereux. Dans l’espoir de le rendre plus sécuritaire, des plaquettes de bois étaient fixées chaque hiver sur les marches de métal de l’escalier Baillairgé, ce qui n’empêchait pas les passants d’y chuter régulièrement.


Des charroyeurs occupés à déverser leur neige, directement dans le Saint-Laurent. Des banneaux bien remplis attendent leur tour, au milieu des chevaux placides
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Des charroyeurs occupés à décharger leur neige, directement dans le Saint-Laurent

Photo : BAnQ Québec / Literary and Historical Society of Quebec / P450D1-066

Des chevaux exposés au danger

Les dépôts à neige avaient eu beau se multiplier à mesure que Québec prenait de l’expansion ou annexait ses voisines, la bonne vieille coutume consistant à déverser la neige dans le Saint-Laurent et la rivière Saint-Charles avait toujours cours en 1910. Une opération qui n’était pas sans risques pour les chevaux.

Pas un hiver ne passait sans que de pauvres bêtes culbutent à l’eau, après avoir reculé trop près du bord. Il arrivait qu’on en sauve, après des heures d’efforts, mais pas toujours. Même les dépôts situés sur la terre ferme comportaient leur part de danger. Il n’était pas rare de voir des chevaux et leur banneau tomber du haut d’une montagne de neige, parfois avec leur maître.


Le Château et la terrasse Dufferin sous la neige. On distingue les traces de la glissade, les sapinages posés pour la baliser, et des marcheurs au loin.
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Le Château et la terrasse Dufferin, toujours populaires

Photo : BAnQ Québec / Literary and Historical Society of Quebec / P450D1-009

Des banneaux aux couleurs de Québec

Quelque part après que la Ville eut décidé de prendre en main son déneigement, en 1919, il semble que les banneaux de déneigement de la Ville de Québec ont été peints en bleu, comme sa flotte de camions d’aujourd’hui, avance l’historien Jean-François Caron.

L’auteur Roger Lemelin y fait écho, quand il décrit les chevaux attelés à des banneaux bleus qui, inlassablement, charroyaient la neige vers les dépotoirs, dans un texte évoquant sa jeunesse, en 1971.

Les banneaux de déneigement de Québec pourraient même être à l’origine d’une expression populaire : être bleu banneau, ce qui signifiait être bleu de rage!

Certains racontent aussi que Montréal avait peint les siens en rouge, à l’image des couleurs de la ville, une hypothèse qui reste à confirmer cependant.


Des enfants sur le point de faire le train en traîneau, au beau milieu de la circulation sur la rue des Remparts. Un conducteur de traîneau peine à retenir son cheval juste derrière, alors que les enfants concentrés sur le photographes ne semble pas du tout conscients du danger.
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Des enfants sur leurs traîneaux, sur la rue des Remparts

Photo : BAnQ Québec / Literary and Historical Society of Quebec / P450D1-029

Québec, ville de côtes

La neige n’a pas que des inconvénients. Elle a toujours fait le bonheur des enfants. Chaque hiver, Québec était envahie par une armée de glisseurs urbains, au grand dam des piétons, qui ne savaient jamais quand un traîneau chargé d’enfants allait leur débouler entre les jambes.

Aucune côte n’était à l’épreuve des glisseurs, pas même les plus à pic. Sauvageau, d’Abraham, Lamontagne… on en voyait même s’élancer le long de l’escalier Baillairgé.

À l’instar des piétons, les chevaux en subissaient les conséquences.

Le problème était très ancien. Le premier règlement, signé par l’Intendant Bigot le 24 décembre 1748, interdisait déjà les côtes de Québec aux glisseurs, sous peine d’amende ou d’emprisonnement.

En 1910, malgré les plaintes récurrentes des piétons réclamant l’intervention de la police, un accident grave survenu près de la côte d’Abraham avait tout de même valu à deux jeunes de 13 et 15 ans de passer quelques jours derrière les barreaux, ce qui était assez courant à l’époque.


La côte d'Abraham sous un ciel neigeux, avec les toits des maisons chargés de neige, et un banneau remontant la côte sur une rue bien dégagée.
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Encore un banneau à neige, dans la côte d’Abraham cette fois

Photo : BAnQ Québec / Literary and Historical Society of Quebec / P450D1-039

Un autre péril attendait les chevaux sur la côte d’Abraham. Responsable de dégager ses rails par ses propres moyens, la Compagnie électrique qui gérait le tramway expérimentait une nouvelle méthode en 1910 : un mélange de sel et de sable destiné à faire fondre la glace sur ses rails.

Mais l’épaisse bouillie qui se formait dans les rues quand le sel se mêlait à la neige posait un problème de taille aux chevaux, dont les fers n’avaient plus prise sur les pavés de pierre. Leur ascension dans la neige, déjà un sport extrême en soi, commençait à ressembler à un vrai chemin de croix.

Un citoyen, qui s’en est inquiété cet hiver-là, réclamait que la compagnie de tramway se contente des bonnes vieilles méthodes d’autrefois : la locomotive à balais, et les pelleteurs appelés en renfort quand la neige tombait trop dru.


La rue de la Couronne enneigée, avec des traîneaux, des banneaux à neige bien remplis et son tramway
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La rue de la Couronne, où passait le tramway au début du 20e siècle

Photo : BAnQ Québec / Literary and Historical Society of Quebec / P450D1-041

Deux tempêtes qui se démarquent

L’hiver 1909-1910 n’est pas passé à l’histoire comme l’un de nos plus neigeux. Au contraire, cette année-là, on a davantage parlé dans les journaux des tempêtes survenues dans l’est des États-Unis, ou des terribles inondations qui avaient dévasté la France. La pluie qui ne cessait de tomber, mêlée à la neige, avait fait déborder la Seine et dévasté Paris, causant des dommages dépassant le milliard de dollars.

Les journaux de la capitale évoquent cependant deux tempêtes importantes. L’une d’elle, survenue le 9 février, avait paralysé le tramway et fait dériver le traversier durant des heures, jusqu’à Saint-Joseph de Lévis. La neige avait ensuite continué de tomber sur la ville, pendant plusieurs jours.

Si l’on se fie à l’ensemble des 141 photos de l’album, il semble que ce soit celle-là qu’ait illustrée notre photographe. Sans qu’il s’en doute, ces quelques jours d’hiver passés dans la capitale lui auront permis de faire passer un précieux document à la postérité.

Sources:

  • Banque de journaux de BAnQ
  • Cahiers d’Histoire no 35 / La ville de Québec, histoire municipale
  • Catherine Lavoie, BAnQ
  • David Tremblay, Archives Ville de Québec

Catherine Lachaussée (accéder à la page de l’auteur)

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Sherbrooke avec le parc du mont Bellevue en arrière plan.

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Chronique

Zoom sur la rue Saint-Jean en 1894

La rue Saint-Jean, photographiée par Victor Livernois à la fin du 19e siècle

Photo : BAnQ / Victor Livernois/ 1P456

Catherine Lachaussée (accéder à la page de l’auteur)

Catherine Lachaussée

Catherine Lachaussée

Publié le 24 février 2023

Croquée à la fin du 19e siècle par Victor Livernois, membre d’une illustre famille de photographes de Québec, cette superbe photo de la rue Saint-Jean comporte un détail qui permet de la dater avec précision. Sauriez-vous dire lequel?

La photo, probablement prise d’une des fenêtres de l’édifice Livernois, occupé par l’entreprise familiale à l’époque, était officiellement datée d’avant 1897 quand je suis tombée dessus. Une précision intéressante, mais tout de même un peu vague.

L’ancienne porte Saint-Jean, en vedette au bout de la rue, a effectivement été détruite en 1897, pour laisser passer le tramway électrique. Apparemment, c’est sur cet indice qu’on s’était fié au moment d’archiver cette photo.

Mais un détail, passé inaperçu jusqu’ici, permet de la dater beaucoup plus précisément!


Image d'époque en noir et blanc, prise en hauteur, montrant la rue St-Jean en hiver, pleine de passants.
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La rue Saint-Jean déjà populaire au 19e siècle

Photo : BAnQ / Victor Livernois / 1P456

1. Un premier bureau pour le Carnaval

Lorsque Québec a organisé le premier grand carnaval de son histoire, du 27 janvier au 3 février 1894, l’événement s’est avéré si ambitieux qu’il a entraîné l’ouverture d’un bureau temporaire.

Le bureau du carnaval de 1894, avec ses affichettes en vitrine. L’adresse correspond au 1190, rue Saint-Jean aujourd’hui.

Photo : BAnQ / Victor Livernois / 1P456

Pour qu’il soit bien visible, on l’a logé dans un local vacant d’un des secteurs les plus fréquentés de la ville, au 10, rue Saint-Jean, là où se trouve l’hôtel du Vieux-Québec, aujourd’hui.

En plus de servir de lieu de réunion aux organisateurs, l’endroit servait de bureau de renseignement auprès du public. On y avait aussi installé le Comité du logement, dont le rôle était de jumeler les gens disposant d’une chambre ou d’un logement avec les touristes qui n’auraient pas trouvé de place dans l’un des hôtels de la ville. Un peu comme une sorte d’Airbnb du passé.

Ce bureau ne semble être resté en fonction que quelques semaines durant cette édition. Lors du grand carnaval suivant, en 1896, on en a rouvert un autre, mais sur la rue Saint-Louis, ce qui permet de conclure que cette photo a sans doute été prise dans les premières semaines de 1894.

La banderole posée au-dessus de la porte, où l’anglais s’affiche sans complexe devant le français, vous a peut-être sauté aux yeux. Inimaginable aujourd’hui, ce détail en dit long sur le chemin parcouru en ce qui a trait à l’affichage commercial à Québec.

Opération déneigement sur la rue Saint-Jean, avec l’aide d’un bon pic à glace!

Photo : BAnQ / Victor Livernois / 1P456

2. Une opération déneigement sous haute surveillance

Les déneigeurs à l’œuvre sur la rue Saint-Jean semblent avoir fait un travail impeccable le jour de la photo. Tant mieux, parce qu’il semble que les organisateurs du Carnaval les avaient à l’œil.

Deux semaines avant l’ouverture de l’événement, ils avaient demandé à la Ville de s’assurer que les rues soient parfaitement grattées pour ne pas nuire aux déplacements durant la fête. L’état de Grande Allée, où deux voitures avaient peine à se croiser à cause de la neige accumulée, avait contribué à nourrir leurs appréhensions.

Il se peut qu’ils aient aussi eu en tête les déboires survenus lors du carnaval de 1883.

Cette année-là, on avait dû déneiger la terrasse Dufferin en catastrophe une fois la fête lancée, sous l’oeil réprobateur des journalistes.

Avec le recul, cet épisode vieux de 140 ans prend des allures étrangement prophétiques, alors que les ratés du déneigement survenus lors du dernier carnaval continuent de faire la manchette.

L’électricité déjà bien présente sur la rue

Photo : BAnQ / Victor Livernois / 1P456

3. Les débuts de l’éclairage électrique

Les nombreuses lumières électriques alignées sur la rue Saint-Jean prouvent que l’électricité commençait déjà à s’imposer dans l’espace public en 1894, même s’il s’agissait encore d’une avancée toute neuve.

Après une première tentative infructueuse, durant l’hiver 1883, quelques expériences plus concluantes menées sur la côte de la Fabrique et la rue Saint-Jean avaient suivi, jusqu’à l’apothéose, quand la terrasse Dufferin avait été illuminée pour la première fois avec succès en septembre 1885.

Tout ça, grâce à un ingénieux résident de la rue Saint-Jean. Véritable sommité de la ville en matière d’électricité, Sigismund Mohr a longtemps occupé un vaste local situé du côté sud de la rue, à l’angle de la rue D’Auteuil. Au moment de la photo, il venait tout juste de succomber à une mauvaise grippe, à l’âge de 66 ans.

Une jolie bouilloire a servi d’enseigne au quincailler Samuel J. Shaw durant plusieurs décennies

Photo : BAnQ / Victor Livernois / 1P456

4. Des enseignes créatives sur une rue élargie

Quand je lui ai montré la photo, l’historien Jean-François Caron a été particulièrement intéressé par l’enseigne en forme de bouilloire. Les quincailleries s’annonçaient souvent avec une bouilloire à l’époque. On voit des enseignes du même genre sur des photos de Londres jusque dans les années 1940, raconte-t-il.

Samuel J.Shaw occupait ces locaux depuis 1860. On peut d’ailleurs voir la même bouilloire sur son commerce, sur une autre photo datée de ces années-là.

La rue Saint-Jean vers 1865. La bouilloire est déjà visible en façade de la quincaillerie.

Photo : Musée McCord / W.Notman / 17501

Mais la rue semblait différente à l’époque, ce qui a permis à Caron de me rappeler qu’elle a été élargie de 15 pieds du côté sud, en 1889. Shaw en a d’ailleurs profité pour rénover sa bâtisse, et positionner sa bouilloire un peu plus haut.

On note aussi l’enseigne de Roumilhac, un Français spécialisé dans les alcools fins et les huîtres, très populaires à l’époque. Sur la gauche, on vendait des harmoniums. La rue Saint-Jean était une destination prisée des bourgeois à la fin du 19e siècle!

Mais tout le monde n’était pas aussi prospère. À quelques portes de là, le photographe Louis P. Vallée était en vente de fermeture au moment de la photo, et J. Deegan & Co. bradait des vêtements près des bureaux du carnaval, après avoir fait faillite durant l’été.

5. Les aventures de la statue de Wolfe

Avez-vous remarqué la drôle de statue de bois perchée sur un mur? Cette statue du général Wolfe a longtemps servi de point de repère dans la ville!

La statue de Wolfe d’autrefois, dans sa niche donnant sur la côte du Palais

Photo : BAnQ / Victor Livernois / 1P456

Installée dans une niche, sur une maison située à l’angle de la côte du Palais, elle avait été sculptée par deux artisans, les frères Chaulette, à la demande du propriétaire, grand fan du général. Apparue vers 1780, elle vaudra à l’immeuble le surnom de maison du général Wolfe.

L’illustre statue n’a pas manqué de défrayer la chronique. Elle a été régulièrement jetée en bas de sa niche. Même son bras a fait jaser. Wolfe semblait pointer en direction de la chute Montmorency, où il avait essuyé une défaite contre les troupes françaises, en juillet 1759. On aurait préféré le voir pointer dans la direction contraire, vers les plaines d’Abraham, lieu de sa célèbre victoire.

La statue de Wolfe a aussi disparu de son socle pendant plusieurs mois, avant d’être retournée à son propriétaire par bateau. La Bell téléphone Company, devenue propriétaire des lieux et inquiète de la voir basculer de sa niche à cause du vent, a fini par la confier aux bons soins des administrateurs du Morrin Centre quatre ans après cette photo, en 1898.

Un seconde statue, installée en 1901, a dû être retirée à son tour dans les années 1960, après que son propriétaire eut reçu une lettre menaçant de mettre le feu à son immeuble s’il n’enlevait pas Wolfe de là.

Apparemment, personne n’a été tenté de remettre quoi que ce soit dans la niche après cet épisode.

La porte Saint-Jean de 1867. Elle sera démolie 30 ans plus tard pour laisser passer le tramway électrique, ses poteaux et ses fils.

Photo : BAnQ / Victor Livernois / 1P456

6. Une porte Saint-Jean pas si populaire?

À l’origine, la rue Saint-Jean ne comportait qu’une porte très étroite. Celle qui l’avait remplacée, en 1867, était censée rendre la circulation plus fluide, mais à la fin du 19e siècle, elle était surtout perçue comme un frein au développement urbain.

Il semble que même sa finition de pierre ne faisait pas l’affaire de tout le monde, s’amuse Jean-François Caron. Ses deux arches laissaient passer la pluie, qui tombait goutte à goutte sur la nuque des passants.

La Ville avait fait installer une structure d’appoint sous une des arcades pour tenter d’enrayer le problème. Sauf que l’on continuait de se faire mouiller sous l’autre!

Autant de facteurs qui expliquent pourquoi la destruction de la porte Saint-Jean au profit du tramway électrique ne semble pas avoir été perçue comme un si grand drame, en 1897. Ce qui ne serait sans doute pas le cas si on s’avisait de toucher à celle reconstruite en 1938, après la disparition du tramway.

À découvrir :

Zoom sur la côte de la Montagne vers 1910

Zoom sur les plaines d’Abraham en 1929

Sources :

  • Jean-François Caron, historien
  • L’odyssée de la statue du général Wolfe - Jean-Marie Lebel - Érudit
  • La Gazette de Québec - L’événement - L’Électeur - (BAnQ numérique)
  • Site de la Société historique de Québec
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Des beaux petits projets complétés en 2022.

https://www.facebook.com/quinzheearchitecture/photos


https://www.facebook.com/GroupeA.AnnexeU/photos

https://www.facebook.com/quinzheearchitecture/photos

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https://www.facebook.com/portquebec/photos/?ref=page_internal

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À Beloeil, ce midi:

À Saint-Jean-Sur-Richelieu, le terminus d’autobus est bordé de ces deux édifices d’un genre que je vois peu dans le Mile-End, alors j’ai pris des photos:


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Québec, vue depuis le Chemin Sainte-Foy.

https://www.logisquebec.com/appartement-a-louer-quebec-l236622

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ChroniqueZoom sur la colline Parlementaire en 1935

Une vue aérienne du secteur de la colline Parlementaire remontant à l'été 1935 montre une bonne partie des fortifications, des dizaines de pâtés de maisons disparus tout autour du parlement et permet de voir le faubourg Saint-Jean-Baptiste et la basse-ville jusqu'aux limites de Saint-Sauveur.

Vue aérienne de la colline Parlementaire de Québec, en juillet 1935

Photo : Wayne State University Libraries / Detroit News Photograph Collection / UAV002691

Publié hier à 12 h 38 HNE

S’il suffisait d’une image pour comprendre à quel point la colline Parlementaire s’est transformée dans les années 1970, cette photo aérienne datant de 1935 serait parfaite. On y découvre non seulement les quartiers très denses qui entouraient le parlement autrefois mais aussi plusieurs détails intrigants sur les pelouses qui longent les fortifications.

Une vue aérienne du secteur avec les numéros des diverses sections qui seront analysées.

Vue aérienne de la colline Parlementaire de Québec en juillet 1935.

Photo : WAYNE STATE UNIVERSITY LIBRARIES / DETROIT NEWS PHOTOGRAPH COLLECTION / UAV002691

Une image récente, captée dans le même secteur par le photographe aérien Pierre Lahoud, permet de découvrir un aménagement très différent, beaucoup plus aéré. Des rues et des espaces verts ont remplacé de nombreuses maisons d’autrefois. Plusieurs bâtiments et tours de béton ont aussi fait leur apparition.

Vue aérienne de la colline Parlementaire durant l'automne 2023. Le secteur des fortifications, la porte Saint-Louis, les aménagements modernes entourant le parlement se détachent nettement sous le soleil d'automne.

Vue aérienne du même secteur en octobre 2023

Photo : Gracieuseté / Pierre Lahoud

Les modifications dans le paysage ne laissent aucun doute : la tournée s’annonce riche en anecdotes!

Et non, vous n’avez pas la berlue : sur la photo de 1935, on peut voir plusieurs terrains de tennis, installés directement en face du parlement, un premier détail qui mérite qu’on s’y attarde.

1. Des balles le long des fortifications

On compte quatre terrains de tennis sur gazon longeant les fortifications, avec un dénivelé de terrain sur le côté qui permet de profiter de gradins naturels. On voit aussi des gradins en bonne et due forme près de l'un d'entre eux.

Les terrains de tennis longeant les fortifications devant le parlement

Photo : Wayne State University Libraries / Detroit News Photograph Collection / UAV002691

Le tennis fait ses premiers adeptes en 1876 à Québec. Le sport venait alors tout juste d’être créé en Angleterre, et il se pratiquait sur gazon. Les jolies pelouses du parlement accueillent des courts dès cette époque, jusqu’à ce que les aménagements paysagers conçus par Taché, l’architecte du parlement, ne les obligent à migrer un peu plus loin, le long des fortifications.

Des joueurs élégants sur les courts sur gazon longeant les fortifications au début du 20e siècle.

Les courts de la rue Dufferin au début du 20e siècle

Photo : BAnQ / Collection Magella Bureau

À part une éclipse de quelques années au tournant du 20e siècle, ces courts de tennis ne bougeront plus jusqu’au début des années 1970. Le club sportif de l’Association des employés civils y a même présenté le tournoi de la Coupe Davis, en 1960 et en 1961, ce qui a dû être tout un spectacle.

2. Nos parlementaires à l’ombre des palmiers

Saviez-vous que le parlement avait ses propres serres autrefois? Elles se trouvaient juste à côté des tennis.

On peut compter au moins cinq serres, dont plusieurs chauffées, à côté des tennis. Une petite route permet d'en faire le tour, et on voit aussi des hangars.

On pouvait compter plusieurs serres chauffées à côté des tennis. Elles resteront sur place jusqu’en novembre 1969. Une petite route permettait d’en faire le tour.

Photo : Wayne State University Libraries / Detroit News Photograph Collection / UAV002691

On y a longtemps cultivé toutes les fleurs servant à décorer le parlement et ses pelouses. Ces installations, aménagées entre 1914 et 1915, semblent aussi avoir servi à d’autres édifices gouvernementaux. On y a même fait pousser des palmiers à une époque. En 1966, ces plantes avaient aussi fait l’objet d’une exposition présentée au Musée de la province ( l’actuel MNBAQ ), dans le cadre du Festival du Printemps.

Une bonne quinzaine d’employés y travaillaient en 1935. Ces serres ont été remplacées par un stationnement à ciel ouvert à l’usage des fonctionnaires, à la fin des années 1960, avant que les courts de tennis ne soient engloutis à leur tour.

Ce stationnement plutôt moche - à ne pas confondre avec le stationnement d’Youville construit durant la même période - n’a heureusement pas survécu. Quant à la production de fleurs du parlement, d’abord relocalisée au Bois-de-Coulonge, elle semble avoir cessé au tournant des années 1980.

Des travaux en cours sur la porte Saint-Louis montrent qu'on est en train d'y creuser une deuxième petite arche permettant de faire passer le trottoir.

Les travaux sur la porte Saint-Louis, en juillet 1935

Photo : Wayne State University Libraries / Detroit News Photograph Collection / UAV002691

3. La porte Saint-Louis modifiée à cause du tramway

En juillet 1935, la porte Saint-Louis est en pleine réfection. La rue était devenue trop étroite pour que le tramway circule dans les deux sens. Le trottoir passait alors sous l’arche principale, rendant la rue plus étroite. Pour gagner de l’espace, il a donc fallu creuser une deuxième petite porte dans les fortifications, pour y déplacer le trottoir.

Photo : Gracieuseté / Jean-François Caron

Photo : Gracieuseté / Jean-François Caron

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La porte Saint-Louis avant 1935

Photo : Gracieuseté / Jean-François Caron

La porte Saint-Louis avant 1935

Photo : Gracieuseté / Jean-François Caron

Selon l’historien Jean-François Caron, cette photo est peut-être la seule montrant cette modification en cours sur la porte Saint-Louis.

4. La trace au sol de l’ancien aréna des Bulldogs

Décidément, le tennis était bien populaire sur la colline Parlementaire. En plus des courts du parlement, on peut en distinguer plusieurs autres, en retrait sur Grande Allée.

En retrait de Grande Allée, on peut encore voir la trace laissée par l'ancien aréna des Bulldogs, ceinturé par un sentier. La superficie couvre plusieurs terrains de tennis.

En retrait de Grande Allée, on peut voir la trace laissée par l’ancien aréna des Bulldogs. La superficie couvre plusieurs terrains de tennis.

Photo : Wayne State University Libraries / Detroit News Photograph Collection / UAV002691

Tout indique que ces terrains occupaient le site de l’ancien aréna de patin de Grande Allée, où les Bulldogs ont remporté la coupe Stanley autrefois. Une hypothèse validée par l’historien des sports Marc Durand, qui pense comme moi que la trace des fondations du fameux Skating Rink, disparu dans un incendie en 1918, était encore visible au sol à l’époque.

L'édifice André-Laurendeau en pleine construction. On le sent très à l'étroit entre les maisons environnantes.

La construction de l’édifice André-Laurendeau s’est poursuivie encore deux ans après cette photo.

Photo : Wayne State University Libraries / Detroit News Photograph Collection / UAV002691

5. Un parlement à l’étroit

Derrière le parlement, on peut voir l’édifice André-Laurendeau – le E – en pleine construction. Il ne sera terminé que deux ans plus tard, en 1937. On remarque sa structure très moderne, disparue par la suite sous sa façade beaux-arts, fait remarquer le consultant en architecture Martin Dubois.

Il était alors question de construire un autre édifice derrière, l’édifice F. Une idée abandonnée par la suite.

6. De belles bâtisses remplacées par un parc

Alors, vous demandez-vous, qu’est-il arrivé à toutes les maisons entassées derrière le parlement? Elles ont finalement été détruites pour faire place au parc de la Francophonie.

L'élégante caserne de pompiers numéro 9 faisait face à la rue Saint-Amable, devenue la rue Jacques-Parizeau. L'édifice, tout en briques, comporte la haute tour classique propre aux casernes du début du 20e siècle.

L’élégante caserne de pompiers numéro 9 faisait face à la rue Saint-Amable, devenue la rue Jacques-Parizeau.

Photo : Wayne State University Libraries / Detroit News Photograph Collection / UAV002691

Parmi elles, on remarque la présence de l’ancienne caserne d’incendie no 9 de la rue Saint-Amable, un élégant édifice de style néo-renaissance, tout en brique, et construit par Staveley & Staveley, l’une des meilleures firmes d’architectes de l’époque.

La maison disparue de Charles Langelier, au 730, Grande Allée, avec sa jolie tourelle et son toit mansardé. Elle faisait face aux pelouses du manège militaire.

La maison de Charles Langelier avec sa jolie tourelle, au 730, Grande Allée, faisait face aux pelouses du manège militaire.

Photo : Wayne State Université / Detroit News Photograph Collection / UAV002691

Elle a été rasée à la fin des années 1960, en même temps que la belle maison de Charles Langelier, le secrétaire de la province de Québec. Avec ses façades en pierre de taille, sa tourelle et sa toiture mansardée, cette maison située au 730, Grande Allée n’avait rien à envier aux belles demeures détruites pour faire place au complexe H de l’autre côté de la rue, souligne Dubois.

7. Un quartier contre un boulevard

Sur le côté du parlement, c’est aussi tout un quartier qui a disparu. On y trouve le boulevard René-Lévesque aujourd’hui.

Collé au parlement, on voit une partie du quartier très dense remplacé par le boulevard René-Lévesque aujourd'hui.

Collé au parlement, on voit une partie du quartier très dense remplacé par le boulevard René-Lévesque aujourd’hui.

Photo : Wayne State University Libraries / Detroit News Photograph Collection / UAV002691

Les travaux pour l’élargissement de cette artère majeure se sont faits en plusieurs étapes. Ils ont commencé en 1963, quand la rue qui longeait le parlement a été raccordée au boulevard Saint-Cyrille, devenu René-Lévesque en 1992. Mais en regardant cette image, on comprend que ce n’était qu’une question de temps avant que les expropriations ne s’enchaînent, tant le parlement était à l’étroit au milieu des maisons.

De la vigne sur les murs du parlement et bien peu de statues sur son parterre - on voit aussi des jardiniers au travail sur un aménagement paysager très élégant.

On voit beaucoup de vignes sur les murs du parlement de 1935!

Photo : Wayne State University Libraries / Detroit News Photograph Collection / UAV002691

8. Des murs couverts de vigne

Le parlement de la photo est couvert de vignes! C’était aussi le cas de l’hôtel de ville de Québec à l’époque. La mode est passée depuis.

Un regard sur les pelouses du parlement permet aussi de constater qu’en 1935, les statues y étaient rares. La statue d’Honoré Mercier, premier ministre du Québec de 1887 à 1891, est longtemps restée la seule aux alentours.

Elle avait été inaugurée en 1912. Il faut ensuite attendre 1977 pour voir celle de Duplessis apparaître, suivie de nombreuses autres à partir des années 1990.

L'usine Tranconstinental, en retrait de la ville, sur le site du parc industriel Saint-Malo d'aujourd'hui. La bâtisse de droite existe toujours.

L’usine Tranconstinental, en retrait de la ville, dans le secteur Saint-Sauveur. La bâtisse de droite existe toujours.

Photo : Wayne State University Libraries / Detroit News Photograph Collection / UAV002691

9. Des usines à Saint-Sauveur

Impossible de terminer ce tour d’horizon sans vous parler d’un détail bien caché dans le haut de la photo, qui n’a pas échappé à l’historien Jean-François Caron.

Ces usines, apparemment en plein champ, sont celles de la compagnie de chemin de fer Transcontinental. On y construisait notamment des locomotives. On y loge ensuite l’Arsenal Saint-Malo durant la Seconde Guerre mondiale. La fabrication de munitions prend alors la relève. La vocation du secteur n’a guère changé par la suite, puisqu’on y trouve le parc industriel Saint-Malo aujourd’hui. Le plus haut des deux bâtiments est d’ailleurs toujours debout.

Une vue aérienne du secteur de la colline Parlementaire remontant à l'été 1935 montre une bonne partie des fortifications, des dizaines de pâtés de maisons disparus tout autour du parlement, et permet de voir le faubourg Saint-Jean-Baptiste et la basse-ville jusqu'aux limites de Saint-Sauveur.

Vue aérienne de la colline Parlementaire de Québec, en juillet 1935

Photo : Wayne State University Libraries / Detroit News Photograph Collection / UAV002691

Un mystère pour finir?

Conservée à la Wayne State University, cette photo possiblement inédite fait partie des archives du Detroit News, un journal américain. Or, un petit mystère subsiste quant aux raisons qui ont amené un photographe de ce journal américain à survoler Québec et son parlement.

Il semble bien qu’un avion, nolisé par le Detroit News, était de passage à Québec cet été-là.

Chargé d’immortaliser le bateau Antonia, qui transportait les gagnants d’un concours commandité par le journal, il s’était posé au Bois-Gomin après avoir pris plusieurs photos du bateau et de la ville.

Le Antonia navigant sur le Saint-Laurent sous l'objectif des reporters du Detroit News, le 7 juillet 1935.

Le Antonia navigant sur le Saint-Laurent sous l’objectif des reporters du «Detroit News», le 7 juillet 1935

Photo : Wayne State University Libraries / Detroit News Photograph Collection

Sauf que le fameux avion du Detroit News était censé être reparti pour les États-Unis le 7 juillet. Or, la photo du parlement est datée du 13.

S’agit-il du même avion, revenu faire quelques photos supplémentaires? Et, si oui, pour quelle raison? Pour l’instant, la question demeure entière. Mais rien ne dit que la réponse ne finira pas par surgir un jour!

Sources :

  • Quebecenscia : Les débuts du tennis à Québec / Volume 29, no 3
  • La Coupe à Québec : Les Bulldogs et la naissance du hockey / Marc Durand ( Avec la collaboration de Jean Provencher )
  • BAnQ
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