La plage de l’Est interdite aux baigneurs
Des sédiments contaminés interdisent à la Ville de Montréal de permettre la baignade à la plage de l’Est.
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS
Yanick Cyr
2021-06-21 | Mis à jour hier à 14 h 46
Les citoyens de l’est de Montréal peuvent désormais accéder aux berges du fleuve Saint-Laurent grâce au « site magnifique » de la plage de l’Est, selon les termes de l’administration Plante, mais la baignade y demeurera néanmoins interdite pour plus de deux ans.
L’administration de la mairesse Valérie Plante a inauguré la plage de l’Est dans la foulée de travaux de 7,5 millions de dollars qui permettent maintenant d’offrir aux citoyens et aux visiteurs une multitude d’activités. La plage met en valeur les rives du fleuve, a déclaré la mairesse de l’arrondissement Caroline Bourgeois, en précisant qu’elle fréquente déjà le site à titre de résidente du quartier.
On parle de centaines de personnes qui occupent ce site tous les jours, poursuit-elle. J’ai rencontré des marcheurs, des familles en pique-nique, des jeunes allongés sur la plage de galets, des sportifs profitant des terrains de volleyball, ainsi que plusieurs enfants s’amusant dans les jeux d’eau.
C’est un endroit unique dans l’est de Montréal où la population peut se rassembler, et surtout, admirer le fleuve à proximité.
Une citation de : Caroline Bourgeois, mairesse de l’arrondissement
Le site comprend une promenade agrémentée de jets d’eau et qui s’illumine le soir venu. Une jetée de bois se prolonge vers le fleuve, un mobilier urbain, un pavillon de services, des terrains de volleyball et un abri surplombant la jetée permettent aux visiteurs de diversifier leur utilisation du site.
Les jeux d’eau permettent aux jeunes et moins jeunes de se rafraîchir l’été.
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS
Les amateurs de canot et de kayak peuvent s’y rendre pour mettre leur embarcation à l’eau et accéder à la navigation fluviale à partir de la plage de galets.
Une cour arrière pour les citoyens de l’est
De son côté, la mairesse Plante a salué la détermination des citoyens de l’est de Montréal pour se réapproprier les berges du fleuve. Elle a également souligné le potentiel de l’est de la ville, tant pour des projets résidentiels, commerciaux que touristiques. C’est un projet qui met en valeur notre insularité et qui vient bonifier notre réseau d’espaces verts et bleus offerts aux Montréalaises et Montréalais, a commenté la mairesse.
Mme Plante a également souligné que la pandémie et l’imposition des mesures sanitaires ont mis en lumière l’importance des parcs pour les citoyens de la métropole.
Les parcs de la ville sont la cour arrière de beaucoup de Montréalais et Montréalaises.
**Une citation de :**Valérie Plante, mairesse de Montréal
Des travaux de 7,5 millions de dollars ont permis d’offrir des installations récréotouristiques à l’arrondissement Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles.
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS
Le design du site a été réalisé à la suite d’un concours lancé en 2013. La réalisation des travaux a été financée par le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal dans le cadre du projet Trame verte et bleue du Grand Montréal et de la Déclaration de revitalisation de l’est de la métropole québécoise.
Une plage impropre à la baignade
Malgré l’inauguration de cette plage magnifique, le site demeure impropre à la baignade en raison de la contamination des sédiments déposés sur le sol situé sous l’eau de la berge du fleuve. La décontamination est la prochaine étape, acquiesce Mme Bourgeois. On est en appel d’offres pour savoir quelle sera la technique [employée] pour décontaminer.
La baignade sera la cerise sur le sundae, mais ce sont des travaux de longue haleine.
Une citation de : Caroline Bourgeois
La baignade demeurera interdite pour au moins les deux prochaines années puisque les cinq millions de dollars accordés par Québec en 2019 ne doivent servir qu’à déterminer la technique de décontamination à utiliser pour rendre le site disponible pour la baignade.
Ce n’est pas le Beachclub de Pointe-Calumet. C’est un lieu pour que les gens puissent s’approprier les rives [du fleuve].
Une citation de : Caroline Bourgeois
De plus, le site est mal desservi par le transport en commun et le stationnement y est difficile. En attendant que l’est de la ville soit bien intégré au réseau de transport collectif de la région, l’accès à la plage demeure difficile pour les citoyens de l’extérieur de l’arrondissement.
Ce n’était qu’un rêve…
Mme Bourgeois souligne que la plage n’est accessible que depuis quelques mois et que des aménagements pour le stationnement sont à l’étude afin d’en améliorer l’accès. Elle ajoute que les citoyens de l’est ont également droit à un accès au fleuve même s’il est toujours impossible de s’y baigner.
La concrétisation de la plage de l’est est un pas de plus vers la réappropriation du fleuve par les résidents de l’arrondissement, et ce, dans le respect de l’environnement.
Une citation de : Caroline Bourgeois
La ministre responsable de la région de Montréal, Chantal Rouleau, a pour sa part rappelé que le projet de plage provenait d’un simple rêve qu’elle avait eu au milieu des années 2000.
Arrivant au bout d’une rue débouchant sur le fleuve, elle s’est prise à rêver d’une plage pour l’est de la ville. Le reste appartient à la détermination des élus et citoyens de l’arrondissement, a-t-elle souligné.
Évoquant la construction du REM de l’est, Mmes Plante et Rouleau ont prophétisé que le secteur de l’est de la ville était promis à un bel avenir.
Reportage au Téléjournal 18h