Oratoire Saint-Joseph Le coût du chantier s’envole
PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE
Le coût total du projet de réaménagement de l’oratoire Saint-Joseph a grimpé.
Un trou de 50 millions s’est creusé dans le budget du vaste projet de réaménagement de l’oratoire Saint-Joseph, dont le coût total s’élève maintenant à 160 millions. Cette augmentation est liée à l’explosion du prix des matériaux et aux délais supplémentaires découlant de la pandémie. L’organisme espère malgré tout pouvoir livrer la première phase du chantier l’an prochain.
Publié à 5h00
Texte : Vincent Larin La Presse
Photos : Robert Skinner La Presse
Comme à l’époque où le frère André montait le mont Royal sur un chemin de terre jusqu’à son oratoire accroché au flanc de la montagne, il ne sera bientôt plus possible de s’y rendre en voiture.
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Vue de Montréal depuis le chantier de l’oratoire Saint-Joseph
Le ruban d’asphalte qui grimpait en lacets jusqu’au stationnement situé côté ouest de l’Oratoire ne sera plus qu’un lointain souvenir. Un chemin pavé, strictement réservé aux piétons, y sera aménagé.
Sinon, c’est par un ascenseur accessible du stationnement situé au bas de la colline que les pèlerins et les visiteurs pourront accéder à l’édifice par un tout nouveau pavillon d’accueil, sur le toit duquel sera construite une nouvelle place piétonne.
Plus vert et plus accessible
Lancés en 2018, les travaux de l’oratoire Saint-Joseph, un organisme à but non lucratif indépendant de l’archevêché de Montréal, ont été stoppés par la pandémie avant de reprendre en septembre 2021. Le but du chantier vise à « mettre à niveau » les installations du complexe.
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Un ascenseur accessible du stationnement situé au bas de la colline permettra à terme aux visiteurs d’accéder à l’édifice par un nouveau pavillon d’accueil.
« On voulait un site plus vert et aussi permettre aux gens d’entrer au niveau de la rue, avec un ascenseur », indique la directrice des communications de l’Oratoire, Céline Barbeau, juchée au 3e étage de la structure de béton qui commence à prendre forme.
« Ici, on se trouve à l’endroit où vont être les salles de conférence », ajoute-t-elle. De là, il sera possible d’accéder par un tunnel vitré directement à l’Oratoire. Et de cet espace surélevé, les visiteurs pourront apercevoir le carillon, un ensemble de cloches actuellement en France pour être restaurées.
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Les travaux à l’Oratoire ont débuté en 2018.
Outre l’ancien chemin d’accès que l’entrepreneur responsable du chantier, Pomerleau, doit garder libre d’accès afin de permettre aux véhicules d’urgence d’accéder rapidement à la crypte, le chantier de l’Oratoire est encombré de matériaux.
Dans un coin, deux immenses amas de terre seront utilisés pour remblayer la pente du terrain, afin d’adoucir son inclinaison. Des rochers, tirés de la montagne, serviront de matière de remplissage pour créer des murs de pierre apparents bordant la future terrasse de l’Oratoire. « Tous les bons matériaux seront réutilisés sur le site, alors que le reste sera débarrassé », explique le directeur de la construction à l’oratoire Saint-Joseph, Alain Fournier.
Des dépassements de coûts
D’abord évalué à environ 110 millions — une somme à laquelle le gouvernement fédéral a contribué à hauteur de 30,8 millions, le provincial, 22 millions, et la Ville de Montréal, 10 millions –, le chantier de l’Oratoire, comme plusieurs autres, a vu son coût exploser.
En cause : plusieurs imprévus, comme le remplacement d’un mur de soutènement du côté est du bâtiment, la hausse marquée du coût des matériaux de construction et la découverte d’ossements qui ont rendu nécessaires des fouilles archéologiques et ont ralenti les travaux.
Mais compte tenu de « l’engagement » auprès des donateurs, Céline Baribeau assure que le chantier sera réalisé en entier.
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Différentes initiatives ont été mises en place (dont la vente des contremarches à des donateurs pour y faire graver leur nom) afin de boucler le financement, mais l’Oratoire reste flou sur la façon dont il pense y parvenir.
Le plus haut point de vue en ville
La phase ultime du chantier n’est pas encore commencée, mais elle s’annonce déjà comme la plus impressionnante. Elle vise à rendre accessible au public le point le plus élevé de l’Oratoire, le lanternon, d’ici 2025.
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Une fois les travaux terminés, le lanternon, point le plus élevé de l’Oratoire — et de Montréal —, sera accessible aux visiteurs.
Peu de gens ont eu accès à cet endroit perché à 239 mètres au-dessus du niveau de la mer, soit une cinquantaine de mètres de plus que la Place Ville Marie et 3 de plus que le sommet du mont Royal.
L’endroit, qui n’est toujours pas sécurisé afin de permettre les visites, devait pourtant être ouvert au public dans les plans initiaux de l’Oratoire, indique Chantal Barbeau.
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Vue de l’intérieur de l’oratoire Saint-Joseph
Pour y accéder, le visiteur doit monter des centaines de marches à partir de l’intérieur de la basilique, afin de se rendre à la plateforme de l’oculus, un endroit où il sera possible de se rendre grâce à un ascenseur. De là, une trappe donne une vue plongeante sur le cœur de la basilique.
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Travaux à l’oratoire Saint-Joseph
Un espace d’exposition doit notamment être aménagé dans cet espace ceinturé par les murs intérieurs du dôme, qui fait 40 mètres de haut. Céline Barbeau regarde l’intérieur de la coupole : « On est en train de se demander : qu’est-ce qu’on fait avec ? Une murale, des projections ? », explique-t-elle.
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Vue du centre-ville de Montréal depuis le lanternon de l’oratoire Saint-Joseph
Encore quelques marches et le visiteur arrive au lanternon, qui offre une vue inédite sur Montréal, à 360 degrés, d’où les touristes pourront bientôt embrasser la ville sous un nouvel angle, si Dieu le veut.
En savoir plus
- 2 millions
Nombre de visiteurs fréquentant les installations de l’oratoire Saint-Joseph chaque année, dont 32 % proviennent de l’étranger.
Source : oratoire Saint-Joseph