Nouvelle passerelle piétonne et cyclable ayant été proposée vers 2017 par l’équipe d’Ensemble Montréal pour relier l’arrondissement Rivière-des-Prairies à l’est de Montréal au quartier Saint-François à l’est de Laval.
En date de création de ce topic, ce projet n’a pas reçu de feu vert, mais il a recommencé à faire l’objet de discussions en 2021, puis en 2024 dans les sphères municipales lavalloise et montréalaise.
Pour documenter le projet, attirer l’attention sur l’existence de cette proposition et alimenter des discussions sur celui-ci, je crée ce topic.
En plus de faciliter leurs déplacements, ce projet pourrait leur donner éventuellement accès aux axes de transports qui s’inscriront dans le Projet de transport structurant de l’Est de Montréal : la station sur le boulevard Maurice-Duplessis et la rue Rodolphe-Forget.
Je pense que l’idéal serait l’expropriation du garage et la poignée de bungalow et intégrer le tout au projet Espace Rivière et la reconfiguration du Boulevard Rodolphe-Forget.
Vivant moi-même dans le quartier de Saint-François, lorsque j’ai découvert l’existence de cette proposition, j’ai tout de suite été frappé par à quelle point si un jour cette passerelle piétonne/cycliste entre Saint-François et Rivière-des-Prairies venait à voir le jour, ça aurait potentiellement l’effet (selon moi) de totalement transformer les possibilités en terme de mobilité pour le quartier de Saint-François. Rien de moins.
Alors je vais me faire un plaisir de partager l’information que j’ai trouvé sur ce sujet et partager mon point de vue de citoyen d’un quartier concerné.
Alors que l’utilisation du vélo est en hausse dans le nord-est de l’île de Montréal, l’Opposition officielle à la Ville de Montréal réclame une passerelle cyclable et piétonne entre Rivière-des-Prairies et Laval, où résident plus de 70 000 citoyen.nes. Cette nouvelle voie de passage faciliterait les déplacements de ces milliers de personnes, en plus de rehausser l’attrait touristique du secteur.
Actuellement, les résident.es de Saint-François et de Rivière-des-Prairies ne disposent d’aucun lien leur permettant de traverser la rivière qui les sépare, ni à pied ni à vélo. Bien qu’ils habitent les uns en face des autres, ces citoyen.nes sont confrontés à réaliser un détour important quotidiennement ou à posséder une voiture pour éviter ce désagrément. En plus de faciliter leurs déplacements, ce projet pourrait leur donner éventuellement accès aux axes de transports qui s’inscriront dans le Projet de transport structurant de l’Est de Montréal : la station sur le boulevard Maurice-Duplessis et la rue Rodolphe-Forget.
« Si nous voulons que les citoyen.nes délaissent leur automobile, nous devons leur offrir des alternatives en matière de transport. Les besoins sont particulièrement criants à Rivière-des-Prairies, un quartier qui est complètement enclavé. Il est impensable que les résident.es ne puissent pas se rendre chez leurs voisins qui habitent en face, à Laval, sans faire un immense détour, à moins d’avoir une voiture.Une passerelle qui relie les deux rives, c’est la base pour répondre aux besoins en déplacements des citoyen.nes », déclare le conseiller de la Ville du district de Rivière-des-Prairies, Giovanni Rapanà.
Enfin, grâce à cette passerelle, les espaces naturels du quartier de Rivière-des-Prairies pourraient être révélés au grand jour pour les nombreux cyclistes et piétons qui s’y aventureront. Il s’agirait ainsi d’une façon efficace de développer davantage l’économie touristique de ces espaces verts.
Une piste verte réaliste
Estimé à plus de 35 M$ par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) en 2017, ce projet pourrait en partie être financé par cet organisme ainsi que par le gouvernement du Québec puisqu’il s’inscrit dans le programme de la Trame verte et bleue de la CMM. Ce dernier prévoit d’ailleurs un minimum de 150 M$ pour la création d’un réseau structuré de milieux naturels aménagés à des fins récréotouristiques en vue de mettre en valeur les éléments du paysage et du patrimoine bâti. L’aménagement et la mise aux normes de nouveaux sentiers cyclables du Réseau vélo métropolitain seraient ainsi réalistes financièrement.
Rappelons que le développement d’un pont, d’une passerelle ou d’un tunnel cyclable est également fortement recommandé par la Ville de Laval dans son plus récent Plan directeur du réseau cyclable.
«Comme ce dossier concerne aussi la Ville de Montréal, nous continuons d’analyser avec les autres partenaires toutes les possibilités, a réagi par courriel le cabinet du maire. Rappelons que notre Plan directeur du réseau cyclable de Laval avait déjà identifié ce lien à l’Est».
Quant au budget estimé pour la réalisation de cette passerelle, il rappelle qu’il remonte à la période prépandémique tout en soulignant l’inflation et la hausse du prix des matériaux qui ont fait exploser les coûts de construction ces dernières années. «Il y a lieu de se questionner sur le coût réel et tous les autres projets qu’on pourrait financer avec cet argent.»
Les partis d’oppositions :
Action Laval
Chef d’Action Laval et conseiller dans Val-des-Arbres, Achille Cifelli reconnaît d’emblée que «la pointe est de Laval est véritablement mal desservie en ce qui concerne le transport et en particulier le transport en commun».
Il enchaîne: «Nous aimerions voir des solutions plus structurantes pour ce secteur comme un train de banlieue ou, encore mieux, la prolongation de la ligne bleue du métro. L’axe St-François — Est de Montréal a été identifié parmi les priorités pour le transport de masse. Cependant, il n’y a jamais eu de réponse à cette problématique».
Cela dit, M. Cifelli termine ainsi son courriel: «Faute de solution, pourvu que les coûts soient raisonnables en fonction du projet, nous croyons qu’il s’agit d’une idée intéressante qui mérite d’être étudiée ».
Parti Laval
Chef intérimaire de Parti Laval, Claude Larochelle s’y montre favorable. «Ce projet nous propose un lien pour survoler notre belle rivière sur environ 600 mètres plutôt que de circuler sur le boul. Lévesque pendant 6 km pour se rendre au pont. On évite alors un détour important qui encourage l’utilisation de l’automobile plutôt que de favoriser le récréotourisme et les transports actifs».
Dans l’éventualité où Montréal irait de l’avant avec cette proposition, M. Larochelle «espère que Laval saisira l’occasion pour négocier avec les différentes instances et faire entendre cette priorité. C’est dans notre plan directeur du réseau cyclable et ça concorde avec le Plan métropolitain d’aménagement et de développement de la CMM et notre Plan de mobilité active», écrit-il.
Sa collègue Louise Lortie, conseillère dans Marc-Aurèle-Fortin, abonde dans le même sens. «Pour ceux et celles qui veulent se rendre de l’autre côté de la rive, c’est certain qu’une passerelle serait plus sécuritaire et beaucoup plus conviviale qu’une traverse où les automobiles passent à toute vitesse», termine-t-elle.
Quand même très intéressant comme argument, quoique la distance entre Saint-François et l’hypothétique station du REM sera quand même grande à la marche: entre l’intersection Maurice-Duplessis/Rodolphe-Forget et le parc Gouin/55e avenue, on compte 2.1km. Et ça, c’est avant la traversée à Laval. Mais c’est un bon début, et “relativement” économique à 35M$.
Lors du conseil municipal, Ensemble Montréal a présenté mardi une motion pour que le projet soit étudié par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Bien qu’il y avait l’appui de la mairesse de Montréal-Nord, Christine Black, l’administration de Valérie Plante a voté contre.
Selon l’équipe de Projet Montréal, ce projet n’est pas dans les priorités municipales, et l’étude engendrerait des coûts supplémentaires à la Ville.
À Montréal, hier, le conseil municipal a rejeté la motion de l’opposition officielle qui souhaitait raviver le projet de passerelle piétonne et cyclable entre le secteur de Rivière-des-Prairies et la Ville de Laval, en dormance depuis 2017.
«Pourquoi aller financer une étude d’un projet qui ne sera pas prioriser [par l’administration Plante] et qui n’est pas non plus une priorité dans l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et dans l’est de Montréal», a plaidé Caroline Bourgeois, vice-présidente du comité exécutif et mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, avant d’inciter les membres du conseil à voter contre la motion.
Point de vue de l’opposition :
«Occasion manquée»
Le proposeur et conseiller de l’opposition dans le district de Rivière-des-Prairies, Giovanni Rapanà, a parlé d’une «occasion manquée» de désenclaver ce secteur du nord-est de l’île de Montréal.
«À partir du pont de la 25 jusqu’à la pointe de l’île, il y a environ 16 kilomètres de rivière sans aucun contact avec la couronne nord», a rappelé l’élu, «déçu».
Collègue de M. Rapanà au sein du parti Ensemble Montréal, la mairesse de Montréal-Nord, Christine Black, estime que Montréal avait «tout à gagner» à réactualiser l’étude menée il y a 7 ans par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) dans le cadre du projet de la Trame verte et bleue. Cela aurait notamment permis d’avoir «une idée plus claire du coût» d’une telle infrastructure qu’on estimait à quelque 35 M$ à l’époque.
Point de vue de l’administration :
D’autres priorités
Membre de Projet Montréal – Équipe Valérie Plante, la conseillère du district De Lorimier dans l’arrondissement du Plateau Mont-Royal, Marianne Giguère, abonde dans le sens de sa collègue Caroline Bourgeois.
«On a tellement d’enjeux», a-t-elle indiqué en évoquant le plan vélo, qui trace la planification du développement du réseau cyclable sur l’île de Montréal. Juste entre Pointe-aux-Trembles et Rivière-des-Prairies, c’est impossible de se déplacer de façon sécuritaire en ce moment à vélo».
Bien que «dans l’absolu» elle reconnaisse l’intérêt d’un projet de passerelle qui relierait les deux rives, Mme Giguère rappelle que la priorité de l’administration est de raccorder les quartiers denses montréalais pour y favoriser les déplacements actifs.
«On a plusieurs grands projets qui nécessitent des études et des investissements et qui sont prioritaires» a-t-elle terminé.
En même temps, dès 2021, quelques hics avaient étés soulevés par Vélo Québec :
Si comme l’indique M Rapanà, ce projet de passerelle s’inscrirait bien dans le plan Vert/Bleu de l’arrondissement de RDP-PAT, il ne sera pas pour autant applicable à celui de la Route Verte, précise Jean-François Rheault, président de Vélo Quebec.
« Route Verte est un programme très normé. Pour le moment, aucune phase d’extension n’est prévue à cet effet », dit-il.
Un tel projet est faisable, selon les équipes d’ingénierie de Vélo Québec qui se sont penchées sur le dossier. L’envisager est cependant une autre problématique. M Rheault insiste sur un point. Dans le plan directeur du réseau vélo métropolitain de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) il est indiqué que « la stratégie n’est pas de créer de nouveaux ponts. La priorité est bien d’aménager des passerelles sur des ponts déjà existants. »
Les ingénieurs de Vélo Québec en sont arrivés à la conclusion suivante: pour une distance d’environ 600 mètres entre les deux rives, un budget d’environ 100 millions de dollars serait nécessaire.
Je te l’accorde cette solution représente une sorte d’idéal, cependant avec nos conditions d’endettement on se doit d’être plus modeste et s’accrocher aux ponts déjà existants. L’important étant le lien et la possibilité d’en augmenter la fréquentation inter rives.
Le tunnel piétonnier de Greenwich est un des plus anciens dédié aux piétons. Je l’ai déjà parcouru aller-retour lors d’une de mes nombreuses escales à Londres. Tout de même impressionnant pour l’époque. Tunnel piéton de Greenwich — Wikipédia
J’ai peut-être été mal compris. Je suggère justement d’attendre la réalisation d’un ouvrage et investissement plus important et structurant comme le PSE, et ne pas mettre hâtivement des millions dans un nouveau lien à usage limité. Avec les orientations du plan d’urbanisme des deux villes pour ces secteurs, la nouvelle ligne devra s’y rendre tôt ou tard.
De plus, cette passerelle occasionnerait des modifications importantes des conditions environnementales existantes des milieux aquatiques et fauniques de la rivière et de ses abords, en plus de possibles expropriations.