J’ai pris le temps d’écouter une partie de la commission parlementaire ce matin. Je dirais que un des fait les plus intéressants qui est sorti de là qui n’était pas déjà sorti dans les médias était l’ouverture de la ministre envers le développement des TOD. Durant l’échange entre Stéphane Boyer et la ministre, il était mention plusieurs fois qu’elle voyait le développement des terrains autour des stations comme étant un des moyens de financer des opérations. Le mécanisme était que les gens qui habitent lesToD s’achèteraient des passes mensuelles. Par contre, Ça prend pas beaucoup beaucoup d’imagination pour faire la déduction logique que le développement de terrain pourrait aussi financer la construction d’une station.
Résumé
Le 3e lien pourra-t-il être réalisé par la future agence des transports?
La ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Publié à 6 h 01 HAE
Un expert en administration publique met le gouvernement en garde contre la tentation d’utiliser la nouvelle agence Mobilité Infra Québec pour piloter le projet de troisième lien entre Québec et Lévis.
Professeur agrégé du Département de management de l’Université Laval, Pierre-André Hudon se présentera en commission parlementaire ce mardi pour discuter du projet de loi 61, qui vise la création de l’agence des transports, Mobilité Infra Québec, de la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault.
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Il fait partie de ceux qui croient que Mobilité Infra Québec devrait servir à créer des projets de transport collectif seulement. Il s’appuie sur l’article 29 du projet de loi qui stipule que les projets qui seront retenus devront être réalisés dans une perspective de développement durable et de diminution de l’empreinte carbone.
L’absence de critères plus précis pour définir la mobilité durable l’agace. Je suis un peu inquiet de l’écoblanchiment qui vient avec ce discours de la mobilité durable, explique-t-il en entrevue à Radio-Canada.
Si on utilise une définition un peu tordue de la mobilité durable pour que ça devienne une espèce de fourre-tout et que ça devient un véhicule pour réaliser n’importe quel projet de transport, je deviens plus ambivalent.
Une citation de Pierre-André Hudon, professeur agrégé, Département de management, Université Laval
Il craint un certain dérapage, notamment avec le projet de troisième lien. Est-ce que le troisième lien est un projet de mobilité durable aux yeux de la ministre?, ajoute-t-il.
Selon le professeur Hudon, il va de soi que le projet autoroutier du troisième lien devrait être exclu d’office. S’il y a diminution de l’empreinte carbone, ça devrait éliminer, par définition, le projet de 3e lien.
Il invite le gouvernement à préciser sa pensée et à recadrer son champ d’intervention. La volonté du gouvernement de se doter d’une expertise de pointe dans le domaine des transports est louable. On a besoin toutefois d’un bon ménage dans ce que l’on entend par mobilité durable.
Il rappelle que la mobilité durable implique que le projet est mené au bénéfice de la collectivité. Le transport collectif est l’une des meilleures armes pour lutter contre les changements climatiques.
Outil politique?
Pierre-André Hudon s’étonne également de voir que l’agence aura peu de marge de manœuvre au final pour proposer des projets de transport. Il ne semble pas y avoir de pouvoir d’initiative, déplore-t-il.
C’est le gouvernement qui confie le mandat à l’agence des transports, selon le projet de loi. L’agence sera toujours un peu à la remorque du gouvernement.
Même chose pour les villes et les sociétés de transport qui colligent des renseignements depuis des années sur les habitudes de déplacement sur leur territoire. Si on accepte que ces gens-là ont l’expertise, on devrait leur donner la capacité de suggérer des solutions novatrices qui vont dans le sens de la mobilité durable, conclut-il.
Les audiences de la commission parlementaire se terminent mardi.
Seigneur,
on vas-tu un jour arrêter de parler de ce 3e lien. Qu’ils construisent un pont ferroviaire s’ils ont si peur pour la sécurité ‘‘économique’’
Oui,
j’y vois une flèche envers le gouvernement. On lui donne le mandat de fournir un lien rapide de l’Est de l’ile vers le centre-ville et puis tout à coup on lui dit que la desserte du centre-ville ce n’est pas tant important que ça. Que ca peu attendre. Je ne suis pas si certain qu’ils auraient proposé un métro léger automatiser pour faire la ligne Pointe-aux-Tremble/Montréal-Nord, vu qu’on n’a plus les contraintes de fréquence sur le tronc commun.
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L’agence Mobilité Infra Québec aura le pouvoir d’exproprier « tout immeuble qu’elle juge nécessaire », mais les personnes affectées par une saisie n’auront pas celui de la contester devant le Protecteur du citoyen. Une lacune qui prive la population d’un recours « d’une importance considérable », selon ce dernier.
Dans une lettre adressée, entre autres, à la ministre des Transports Geneviève Guilbault, le Protecteur du citoyen demande de modifier le projet de loi 61 instituant Mobilité Infra Québec pour lui accorder « compétence sur les plaintes spécifiquement liées aux pouvoirs d’expropriation » de l’agence à naître.
Ça ne mènera clairement pas à des abus… avec ce pouvoir absolu, le MIQ applique décidemment la phrase « You will own nothing and be happy. »
Vu la difficulté de construire quoi que ce soit au Québec, je ne pense pas que nous soyons sur le point de faire des expropriations massives à la chinoise lol.
C’est très drôle de voir que cette clause suscite autant de réactions, alors qu’il y a 50 ans, le gouvernement avait l’habitude de démolir des quartiers entiers à la fois. Je suis sûr qu’il existe un juste milieu entre « tout raser » et « une personne qui bloque un projet entier et qui fait payer des millions au gouvernement en justice ». « you will own nothing» est un slogan utilisé contre pratiquement tout ce que fait le gouvernement a ce point. Its conspiracy theory language
Je sais bien, mais ce serait bien que le gouvernement cesse de donner des munitions aux théoriciens du complot aussi.
Et même si je suis tout à gauche sur l’échiquier politique, je suis tout de même d’avis qu’un gouvernement ne travaille jamais « pour » le peuple et qu’ultimement, ce ne sont que les élites qui gagnent. Après tout, on n’exproprie personne d’autre que les pauvres… Mais c’est un tout autre débat.
Mais quel est l’argument alors ? Sans expropriation, oubliez les infrastructures, le Québec est en ruine. Alors, que cela ne touche que les pauvres est une chose, mais à ce stade, être contre le concept d’expropriation, c’est être contre le fait d’avoir une société qui fonctionne. Collectivement, pour répondre à nos besoins, nous devrons le faire de temps en temps. Compensation équitable, mais il n’y a pas d’autre solution. Nous ne pouvons pas être contre des choses simplement parce que nous croyons que le gouvernement est méchant. We won’t be able to achieve anything.