L'hébergement touristique et Airbnb

Des choses qui font chaud au coeur :smiling_face_with_three_hearts::smiling_face_with_three_hearts::smiling_face_with_three_hearts:

L’année dernière, quand la loi sur l’hébergement touristique était en révision, j’ai fait des suggestions au Ministère du tourisme. J’aurai aimé que l’une d’elle, l’implantation d’un seuil maximum de nuitées pour une résidence principale, soit retenue, mais ça n’a pas été le cas. Dernièrement, je leur ai acheminé un article du journal Les Affaires qui propose un tel seuil parmi d’autres tours de vis à donner à Airbnb. On m’a répondu en prendre bonne note…

https://www.lesaffaires.com/mes-finances/immobilier-residentiel/les-tours-de-vis-a-appliquer-aux-locations-airbnb-3/

C’est au provincial d’agir afin de nettement mieux contrôler cette industrie, mais on ne sent aucune volonté ferme de la part du gouvernement de véritablement discipliner les propriétaires qui continuent à abuser du système en toute impunité.

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Airbnb illégaux : des enquêtes allant jusqu’à 12 mois

La Ville de Montréal a créé une brigade chargée de traquer les Airbnb illégaux dans les quartiers centraux l’été dernier. Néanmoins, des voisins exaspérés dénoncent un casse-tête bureaucratique lorsqu’il vient le temps de déposer une plainte contre un immeuble abritant des logements Airbnb illégaux.

Le reportage de Violette Cantin.


Protest calls on Quebec to tighten rules surrounding Airbnbs

“Tenants are being kicked out of apartments,” says Annie Lapalme of the housing committee in Montreal’s Hochelaga, denouncing Airbnb’s presence in the neighbourhood. Hundreds protested calling on Quebec to tighten rules. Alyssia Rubertucci reports.

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Sur le site d’Urbania

« Faut s’assurer que le personnel d’entretien soit payé », déclare Jimmy, pensant à voix haute tout en accrochant une banderole à la fenêtre. Au loin, on entend les sirènes des flics se rapprocher.

Une semaine plus tôt, je réponds à un numéro inconnu. À l’autre bout du fil, on m’invite à rencontrer quatre militants préparant une action. Rien de plus.

Quelques jours plus tard, je retrouve Rico, Pola, Pipico et Jimmy dans un appartement d’Hochelaga-Maisonneuve. Ils m’expliquent leur plan. La démarche est claire, réfléchie ; occuper un Airbnb. Une action mijotée depuis plusieurs mois, pacifique et symbolique, qui vise à mettre en lumière un enjeu qui touche gravement le quartier.

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Les propriétaires de ces Airbnb agissent déjà délibérément dans l’illégalité en plus de ne pas payer leur juste dû en taxes et impôts face à des revenus considérables non déclarés.

Donc occuper illégalement un logement de cette nature pour en dénoncer les abus m’apparait être une tactique de bonne guerre. Puisque le gouvernement Legault ne démontre aucune véritable volonté de discipliner cette industrie chaotique, j’encourage donc les protestations, les dénonciations et les manifestations, en espérant que le mouvement fasse boule de neige.

Après tout le message qu’envoie la CAQ par son inaction c’est: enrichissez vous au dépend des plus faibles de notre société, car le gouvernement n’en a rien à foutre de la crise du logement. Pire, il peut même se priver des taxes et impôts en provenance de ces hors-la-loi qui n’ont d’ailleurs rien à craindre, ce qui encourage d’autres personnes aussi cupides à suivre le même exemple :rage:

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Ce week-end, Le Journal de Montréal a un grand dossier sur les fausses résidences principales dans Airbnb. Dans une échelle allant d’incompétence à complicité en passant par complaisance, on ne sait plus où situer les divers intervenants dans la chaîne…

Résidences de tourisme: facile de tricher sur Airbnb | JDM (journaldemontreal.com)

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Le Ministère du tourisme prétend qu’avec les amendements de septembre 2023 à la loi sur l’hébergement touristique du Québec, le taux de conformité des annonces est rendu à 90 %. Il ne doit pas tenir compte du bordel créé par la permission provinciale de louer sa « résidence principale ». En entrevue, la ministre Caroline Proulx a déjà dit que la résidence principale, c’est là où on habite 95 % du temps… :roll_eyes:

:balance_scale: Le modèle d’affaires des tiers-partis pour gérer le ménage ou les réservations des « résidences principales » échappe-t-il à la loi sur l’hébergement touristique ? Dans la lettre, non, d’après une doctorante, mais dans l’esprit, oui, d’après Benoit Dorais.

On espère que dans une prochaine version de la Loi sur l’hébergement touristique, le cas des compagnies « intermédiaires » sera adressé. Toutefois, même si elles étaient « légales », elles peuvent contribuer à démontrer qu’une « résidence principale » n’en est pas vraiment une…

https://www.journaldemontreal.com/2024/06/29/des-conges-de-loyer-contre-un-permis-pour-faire-du-airbnb

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Ce n’est pas la première fois que Josée Legault écrit sur Airbnb, mais cet article d’aujourd’hui a deux paragraphes qui résument bien la situation :

Rien là non plus pour alléger la crise. Quand on ajoute au portrait le laxisme ahurissant de la Ville de Montréal, le résultat est à l’avenant.

Dans les faits, pour les décideurs politiques, les locations de type Airbnb rapportent beaucoup à leurs trésors publics en termes de taxes et d’afflux touristique lucratif.

Les locations de type Airbnb devraient être bannies. Point. | JDM (journaldemontreal.com)

Quel pouvoir la ville n’utilise pas pour contrer Airbnb? Lorsqu’on sait que les enquêteurs de la ville n’ont pas les pouvoirs pour enquêter?

Si on veut critiquer un laxisme de la ville, il faut savoir nommer le pouvoir qu’elle n’utilise pas. En ce moment, je trouve qu’on fait le contraire: la ville investie dans des escouades qui n’a pas le pouvoir de faire leur travail.

L’escouade municipale doit faire une enquête plus coûteuse que les amendes que la ville peut distribuer pour prouver un tort. Son principal rôle est de passer une dénonciation à Revenu Québec. Dénonciation que le citoyen peut faire lui-même directement.

Si on veut mettre le blâme sur la ville, qu’on lui donne la responsabilité d’enquêter, avec les pouvoirs pertinents en ce sens. Là elle sera responsable de cette cause et recevable de critiques mérités si elle ne joue pas son rôle.

Pour le moment, et au meilleur de mes connaissances, c’est une responsabilité que le gouvernement du Québec s’est gardée. Québec a aussi décidé les règles des locations sans considération pour les villes et leurs propres règlements, avec une loi vague ouverte à interprétation.

Étant donné l’extrême impopularité du phénomène Airbnb dans la population, je trouve aussi hautement douteux d’accuser une administration municipale de fermer les yeux par intérêt. Je ne vois pas le calcul politique soutenable ici.

Josée Legault est incapable de décrire ce laxisme dans sa chronique. Pourtant, cet argument serait central au thème du texte. Je dirais que c’est plutôt la chroniqueuse qui fait preuve de laxisme dans ses recherches et dans sa communication aux lecteurs. J’ai lu le texte et je ne sais pas de quoi elle parle. Je peux me tromper dans mon opinion ici, mais ça devrait être le travail de la chronique de m’informer, par définition.

Donc je continue de croire qu’on a un problème de loi, et que c’est à ce niveau que ça va se régler en premier lieu, et non avec le cadre légal actuel.

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C’est un bon résumé. En gros, c’est une responsabilité très couteuse pour les municipalités, sans que ça ne soit associé à des revenus d’amendes, qui sont récoltées par Québec. Avec le contexte budgétaires difficile au municipal, il est inconcevable que des ressources soient embauchées spécifiquement pour enquêter sur les AirBnb. Il faut le faire avec les ressources déjà disponibles.

D’où vient cette affirmation? Est-ce qu’on a sondé la population du Québec sans que je sois au courant?

Faut faire attention avec l’impression d’impopularité véhiculée par les médias vs. la réalité. Faites juste demander à ceux qui voyagent en Europe ou ailleurs si ils ont déjà utilisé AirBnB et vous serez surpris.

Je ne nie pas que le phénomène n’est pas nuisible, ou qu’il ne nuit pas à l’accès au logement, etc. Mais d’affirmer que c’est extrêmement impopulaire? C’est un peu gros. Ce serait comme dire que les camions et les VUS à essence sont impopulaires.

Je doute que ce soit amélioré avec le temps, l’incendie du Vieux, et l’accentuation de la crise du logement.

Mais c’est un bon point que les gens sont probablement plus enclins à utiliser Airbnb lors de leur voyage qu’à le subir comme voisin. C’est comparable aux VUS. On peut avoir un discours public axé sur des problématiques tout en continuant de consommer le produit.

En bout de ligne je parle des abus et gestes illégaux plus que le service. Ceux-ci sont constamment dans les journaux, politiquement parlant je doute que ce soit intéressant au point de vouloir ignorer le problème volontairement.

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Bien que l’analyse de Mme Legault soit incomplète et manque un peu de précision, elle a le mérite non seulement de soulever la problématique, ce qu’elle fait régulièrement, mais aussi de se prononcer sur le bannissement de ce genre de location, ce qui est assez courageux et que j’apprécie grandement car je crois qu’on en est rendu là. Je soulève aussi mon chapeau au Journal qui consacre plusieurs pages à ce sujet démontrant que le gouvernement est beaucoup trop laxiste dans ce dossier et que cela contribue à accentuer la crise du logement.

Bien sur qu’il peut y avoir du bon dans ce type de location mais je crois que les mauvais côtés sont plus néfastes pour la société en général que les bons côtés. L’hôtellerie traditionnelle remplie bien le rôle d’accommoder les touristes, comme c’est le cas depuis très longtemps, donc nul n’est besoin de laisser le champ libre à une entreprise étrangère qui déstabilise le fragile équilibre de l’offre et la demande de l’habitation, surtout dans le contexte actuel. Il faut aussi mentionner que cela nuit grandement à ce qui fut jadis l’une des forces de Montréal, soit d’avoir une banque de logements abordables en location et disponibles pour une grande partie de la population locale.

D’ailleurs, j’aimerais bien savoir s’il y a une ville ou une juridiction qui a banni ce genre de location.

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Malgré mon problème avec les chroniques, il faut souligner le travail d’enquête du JdeM. Ces journalistes font leur travail. Ils sont derrières plusieurs dossiers essentiels.

Je crois juste que les chroniqueurs devraient aussi s’élever au dessus d’une simple démonstration d’outrage. Que la cause soit légitime ou non c’est de l’opinion, mais ce qui devrait être immuable dans les chroniques d’un journal c’est la qualité de l’argumentation pour soutenir son point.

Je pense que c’est particulièrement important en ce moment, où le populisme et les solutions simples du “gros bon sens” masquent la complexité réelle d’enjeux. C’est un devoir de journalisme de prendre le temps d’expliquer, à mon avis.

En cherchant rapidement, pour les grosses villes ce ne sont que des restrictions on dirait. Ça va peut-être changer en 2029 avec Barcelone.

Je ne sais pas si purement bannir Airbnb est vraiment la solution, le principe à la base n’est pas fondamentalement mauvais. C’est vraiment l’aspect d’investisseur qui fait déraper le concept. Par exemple, San Francisco permet seulement des locations dans un logement principal occupé 275 jours par année.

Mais il faut juste un mécanisme pour s’assurer que de telles règles soient respectés. Dans mon exemple de San Francisco, les gens mentent sur les formulaires. Sinon, effectivement on se dirige vers une interdiction.

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Je ne suis pas pour le bannissement pur et simple de la location Airbnb, mais plutôt pour un encadrement clair et exhaustif qui garantirait en même temps que chacun paie sa juste part de taxes et impôts.

Aussi que cette industrie ait des règles propres qui l’empêchent de faire une concurrence déloyale aux établissements hôteliers, comme acheter un immeuble à logements et le transformer en auberge ou hôtel, en contournant dans le processus les permis et la fiscalité qui en découle (économie souterraine).

Enfin que tout soit sous le contrôle des Villes avec l’appui financier du provincial. Puisque les Villes sont les mieux outillées pour superviser l’ensemble de ces opérations et intervenir directement à partir de ses propres dossiers fiscaux et sa réglementation dont ceux relatif à l’urbanisme.

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Josée Legault mentionne le cas de Barcelone, voici un article du Devoir sur le sujet :

Barcelone veut mettre un terme à la location d’appartements touristiques d’ici 5 ans | Le Devoir

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Et voici une caricature de Pascal dans Le Devoir en 2017…

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Intéressant comme enjeu, car même si je comprends la problématique du surtourisme, c’est un énorme moteur économique pour Barcelone.

Par ailleurs, c’est anecdotique, mais j’entend de plus en plus de personnes qui ‘retournent’ vers les hôtels après avoir utiliser AirBnb et autres pendant longtemps. Un hôtel a quand même plusieurs avantages en termes de services et d’ ‘‘accountability’’ comparé à Airbnb, et les prix sont rendus quasiment comparables aujourd’hui.

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