Les places comme pôles structurants

Je mets ici quelques idées suscitées par les dernières photos sur le Maestria et la place des Festivals.

Il est frappant de voir à quel point les places et espaces verts ont eu depuis 15-20 ans un rôle de toute première importance pour la vitalité, la densité et l’élargissement du Centre Ville. Tentons une petite liste, non-exhaustive :

  1. La place Riopelle, conçue en même temps que le prolongement du Palais des Congrès et l’édifice de la Caisse de dépôt, mais qui a favorisé ensuite la construction de toute la partie nord, avec le Humaniti comme symbole de l’achèvement.

  2. La rénovation majeure du Square Victoria, qui a amené assez rapidement la construction d’une tour pour fermer l’horizon au nord, et a contribué au remarquable développement actuel au sud de la tour de la Bourse. (Avec notamment le 628 St-Jacques pour lequel il aura valu la peine d’attendre…)

  3. L’espace vert central de l’avenue Robert-Bourassa qui remplace une portion de l’autoroute Bonaventure. Le nouvel aménagement a directement favorisé le choix d’emplacement du nouveau siège de la Banque nationale et du Victoria sur le parc. D’autres projets s’amorcent ou suivront.

  4. La place des Festivals, bientôt complétée visuellement par le Maestria au sud (l’effet sera spectaculaire) et par le “Art de vivre” au nord ouest.

  5. L’espace vert à l’est de la Maison symphonique, qui a suscité la venue des deux petites tours Laurent et Clarke qui contribuent à rattacher la Main à l’espace visuel du Centre-Ville. (Entre autre quand on arrive du nord ou de l’est)

La croissance d’une ville tient bien sûr à plusieurs facteurs, économiques, politiques, etc. Mais il ne faut pas sous-estimer la capacité d’un urbanisme intelligent pour “dégeler” des possibilités qui sans ça seraient restées latentes.

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Je suis parfaitement d’accord,

Ce que la place Riopelle, le Square-Victoria, la Place des festival et le parterre ont en commun, à part le fait que ce sont tous des projets de Daoust Lestage, c’est d’abord une vision d’ensemble. Ce sont des projets qui ont fait l’objet d’un plan directeur complet et détaillé afin d’avoir une vision cohérente et complète de l’ensemble d’un secteur. Ce sont aussi des projets pour lesquels la qualité a été mise de l’avant à toutes les échelles, du plan directeur au mobilier urbain.

Selon les chiffres les plus à jour, le Quartier des spectacles a permis des retombées de 2,2 milliards. Pour un investissement de moins de 80M$, c’est quand même incroyable. Et ce n’est pas terminé!

Actuellement, on est plutôt dans une période de petits projets à la pièce.
C’est bien, il en faut, mais ce n’est pas aussi structurant.

Aussi, la qualité n’est pas à la mode. On est beaucoup dans l’aménagement jetable, on veut en faire beaucoup rapidement.

Il y a aussi une obsession grandissante pour les budgets, qui ironiquement fait toujours exploser les coûts. Avant on donnait un budget aux professionnels et on leur faisait confiance. Aujourd’hui, chaque intervenant veut se mettre le nez dedans à coup de grille d’analyse multi-critères et de rencontres d’optimisations, sans compétences et sans connaissances, ce qui fait qu’on perd le contrôle à tout coup. Et on perd énormément en qualité. Personne n’est gagnant.

Bref, un autre sujet sur lequel je pourrais écrire un livre.
Espérons que cet esprit des grands projets de qualité reviennent rapidement.

Mais dans tous les cas, le pouvoir des places et des espaces verts est indéniable!

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L’équation est simple: les investissements publics attirent les investissements privés. Investiriez-vous dans un quartier qui a de mauvaises infrastructures et qui n’est pas attrayant ?

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J’ai l’impression que les interventions du quartier des spectacles et du quartier international ont été conçus à une époque pas si lointaine où le privé était très frileux à investir dans le centre-ville et avait besoin d’un électrochoc public avec ces projets structurants.

Ensuite, il y a eu Griffintown qui est totalement l’inverse, le privé a investi et ensuite la ville est arrivée en essayant de réparer les erreurs dues au manque de planification globale.

Actuellement, j’ai l’impression qu’on arrive à un certain équilibre avec tout le secteur Est du centre-ville ( Radio-Canada, Molson, Esplanade Quartier). Le privé pousse, mais la ville planifie en parallèle/ conjointement et on verra donc apparaitre et les bâtiments privés et les aménagements publics simultanément! On voit une variante magnifique avec le Campus MIL aussi.

Je crois et espère qu’on a appris de nos erreurs et qu’on voit une nouvelle forme de développement cohérent apparaitre suivant aussi le nouveau dynamisme économique de Montréal! Hâte de voir quelle forme ça prendra par la suite.

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Hum, je mettrais de gros bémols sur les assertions. C’est un peu la question de l’oeuf ou la poule. On pourrait rajouter 1 Square Phillips soit dit en passant à l’analyse.

Bien entendu, l’aménagement de places et de parcs sont des éléments positifs améliorant le prestige ou la convivialité des environs; et donc participe aux investissements de développement ou redéveloppement résidentiel et commercial des lots alentours. Par contre, je doute du rôle de premier plan que l’on leur porte dans la situation actuelle.

Les cinq exemples cités pourraient être regroupés en 3 selon moi: la place Riopelle, le square victoria et la place des arts / des festivals. Déjà à mon sens la présence du parc linéaire sur RB n’a eu guère d’influence sur le choix d’emplacement de la tour BN, de Victoria sur le Parc (parc Victoria) et du 628.

Et qu’ont en commun tous les projets cités? Ils sont centraux, proches de nœuds de transports structurant et d’activités culturelles et/ou commerciales, et sont sur des terrains pas, peu ou sous-développés depuis des décennies, avec des limites de hauteur satisfaisantes.

De nombreux contre-exemples existent: quid de tout le développement sur Rene-Levesque de Peel jusqu’à Guy (et au-delà prochainement), du Quad Windsor, du Maa, des tours sur Drummond, du 900 St-Jacques, etc. Le redéveloppement de Griffintown et des terrains autour de la tour Radio-Can doivent aussi être mentionnés.

En réalité, je pense que c’est l’inertie/momentum du développement immobilier en cours qui encourage fortement la croissance que l’on connait aujourd’hui dans les quartiers centraux. Des parcs et places ont pu donné un attrait supplémentaire aux investissements mais, selon moi, n’en ont pas été des catalyseurs. La Place des Arts date des années 60, le Square Victoria début 2002, Jean-Paul Riopelle 2004. Le boom que l’on connait depuis 8 ans ne sont que l’expansion et la densification attendues quand les investissements suivent; eu égard à la localisation des places et parcs.