Les grands dossiers publics et privés, actualités

05:00 26 décembre 2020 | mise à jour le: 24 décembre 2020 à 13:22
Par: Zacharie GoudreaultMétro

Quels sont les dossiers majeurs à suivre à Montréal en 2021?

Quels sont les dossiers majeurs à suivre à Montréal en 2021?

Photo: Josie Desmarais/MétroLe centre-ville de Montréal sera dans la mire de l’administration municipale, en 2021.

La pandémie a ralenti plusieurs projets dans les secteurs de l’immobilier, du verdissement et de la mobilité. Certains dossiers majeurs pourraient toutefois connaître des avancées à Montréal en 2021, si le vent leur ait favorable.
https://journalmetro.com/actualites/montreal/2586676/dossiers-majeurs-montreal-2021/

Namur-Hippodrome:

Dans son dernier budget, présenté en novembre dernier, la Ville de Montréal a ciblé, parmi ses priorités pour l’année 2021, la réalisation d’analyses immobilières pour le développement de ce site de plus de 40 hectares, qui comprend notamment l’ancien hippodrome Blue Bonnets et la station de métro Namur. Le comité exécutif a d’ailleurs approuvé à la fin du mois de novembre une dépense de 1 M$ afin d’acquérir un terrain vacant situé près de cette station de métro. Son objectif: en faire un «pôle de mobilité» afin d’inciter les résidents de ce secteur – hautement congestionné – à troquer l’auto pour le transport en commun et le vélo, notamment.

À terme, l’administration municipale souhaite transformer le site de l’ancien hippodrome en un quartier écologique. Environ 6000 logements devraient y voir le jour, dont une part «importante» de logements sociaux et familiaux, affirme la Ville. Le chemin à parcourir pour réaliser ce projet sera toutefois semé d’embuches. Dans un rapport publié le 1er octobre, l’Office de consultation publique de Montréal a notamment conclu que ce projet devra faire l’objet de plusieurs études additionnelles avant d’avoir de réelles chances de réussite.

D’ici 2030, la Ville a prévu dépenser 44,8 M$ pour développer ce secteur.

Royalmount

Le promoteur Carbonleo a confirmé à Métro qu’il entend reprendre le chantier du méga-projet Royalmount «au début de l’année 2021», après avoir connu «un certain ralentissement» en raison de la pandémie. La plus récente mouture du projet, qui a fait l’objet de présentations publiques cet été, prévoit notamment de réduire le nombre d’espaces commerciaux, de places de stationnement et de salles de spectacle sur le site, situé à l’angle des autoroutes 15 et 40, dans ville de Mont-Royal. Le promoteur entend aussi construire 4500 logements sur ce site – s’il obtient le changement de zonage requis – en plus d’aménager divers espaces verts ainsi que des liens piétonniers et cyclables, entre autres. Carbonleo affirme d’ailleurs que le Royalmount sera éventuellement «carboneutre», ce dont doute fortement un regroupement citoyen opposé à ce développement.

La fin des travaux pour la phase commerciale du projet Royalmount est prévue en 2023.

Molson déménage

D’ici la fin de 2021, près de 190 employés de l’usine Molson Coors perdront leur poste à la suite du déménagement de l’usine de Montréal à Longueuil. Une situation que l’entreprise a justifié par le fait que l’automatisation de ses activités entraînera une réduction de ses besoins en main-d’oeuvre une fois le déménagement complété. Le site actuel de la brasserie, sur la rue Notre-Dame Est, s’inscrit pour sa part dans un vaste de projet de réaménagement de la Ville. Ce projet prévoit notamment la création, d’ici 2035, de logements sociaux et d’espaces verts dans le secteur des Faubourgs.

Le REV continue

Le projet du Réseau express vélo, qui prévoit à terme la création de 184 km de voies cyclables sur de nombreuses artères de la métropole, continuera de prendre forme l’an prochain. Ainsi, en 2021, ce chantier se poursuivra entre autres dans l’axe Viger/St-Antoine/St-Jacques. D’une longueur de 5,4 km, cette nouvelle piste cyclable, dont l’aménagement a fait l’objet d’un report cet été, permettra notamment de faciliter l’accès au centre-ville et au Vieux-Montréal en partance du quartier Saint-Henri. La construction d’un tronçon de cette voie cyclable s’insèrera d’ailleurs dans le projet de réaménagement du square Viger, qui devrait prendre fin en novembre 2021.

Une piste de 1,7 km verra aussi le jour en septembre 2021 sur la rue Peel, afin de relier le boulevard de Maisonneuve au Vieux-Port. La réaction des commerçants du secteur sera à surveiller. Cet été, les travaux de construction du REV sur les rues Saint-Denis et de Bellechasse ont entraîné une levée de boucliers de la part de nombreux entrepreneurs. Plusieurs citoyens ont toutefois salué l’arrivée de ces nouvelles voies cyclables.

D’ici 2030, la Ville a prévu dépenser 200 M$ pour le REV et d’autres projets de développement du réseau cyclable de la métropole.

Le Grand parc de l’Ouest en développement

Cet immense parc, qui aura à terme une superficie de plus de 3000 hectares, prendra encore plusieurs années à se concrétiser. Le projet avance toutefois, petit à petit. En 2021, la Ville compte notamment commencer la construction de la grande passerelle du parc-nature du Bois-de-l’Île-Bizard en plus de restaurer deux marais inclus dans le périmètre du Grand parc de l’Ouest. Des «transactions immobilières» pourraient aussi avoir lieu l’an prochain dans le cadre de ce projet, indique le budget 2021 de la Ville.

En 2019, la Ville a procédé à plusieurs acquisitions de terrains dans ce secteur, avant de mettre ce processus sur pause avec l’arrivée de la pandémie. Elle a néanmoins prévu dépenser plus de 289 M$ d’ici 2030 afin de procéder à l’acquisition de milieux naturels sur l’île, dans l’Ouest comme dans l’Est, où un grand parc pourrait aussi prendre forme dans les prochaines années.

Le règlement 20/20/20

Le règlement pour une métropole mixte, communément appelé 20/20/20, entrera en vigueur le 1er avril 2021. Celui-ci vise à obliger les promoteurs immobiliers à inclure un certain nombre de logements sociaux et familiaux dans leurs projets, ou encore à offrir une compensation à la Ville. Dans certains secteurs en densification, incluant quelques quartiers de Saint-Laurent ainsi que la Pointe-Nord de l’Île-des-Soeurs, les projets immobiliers devront aussi comprendre des logements abordables.

«Il y a des années où on a laissé le marché [immobilier] se développer comme il le voulait. Maintenant, on est en mode rattrapage. Mais la pente est haute», a affirmé à Métro le responsable de l’habitation au comité exécutif, Robert Beaudry, en novembre dernier.

Le parti Ensemble Montréal et plusieurs groupes représentant des promoteurs immobiliers continuent de s’opposer à ce règlement, qui contribuera selon eux à l’exode des Montréalais vers la banlieue.

Un centre-ville «plus attrayant»

Le centre-ville est sans contredit le secteur géographique qui écope le plus actuellement de la pandémie, qui a entraîné une chute du tourisme et vidé les tours à bureaux en stimulant le télétravail. Face à cette situation, la Ville a prévu investir 10 M$ l’an prochain dans la relance du coeur de la métropole. Ces fonds serviront notamment à créer de l’animation sur les artères commerciales et à soutenir des festivals, en espérant que ceux-ci puissent avoir lieu l’an prochain.

Le plan de la Ville prévoit aussi la création d’aménagements visant à rendre les espaces publics du centre-ville «plus accessibles et plus attrayants». Afin d’avoir une vision à long terme du centre-ville qui tient compte de la réalité actuelle, l’administration municipale compte aussi mettre à jour sa «Stratégie centre-ville», qui date de 2016.

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Budget 2023-2024: 10 points qui toucheront Montréal

Photo: iStock

Mateo Gaurrand-Paradot

21 mars 2023 à 19h38 - Mis à jour 21 mars 2023 à 19h53 6 minutes de lecture

Au-delà de la baisse d’impôts pour 4,6 millions de Québécois annoncée par le gouvernement Legault mardi après-midi, quels seront les impacts précis du budget provincial 2023-2024 pour Montréal et sa population?

Métro recense ici dix détails du budget qui auront une incidence sur la métropole et ses habitants.

1 – 400 M$ pour le transport collectif

Alors que la Société de transport de Montréal (STM) n’a pu boucler un budget équilibré en 2022 et prévoit un déficit de 78 M$ en 2023 et que l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) fait également face à des difficultés, le gouvernement du Québec renouvelle son aide d’urgence aux sociétés de transport québécoises. Une aide que la STM accueille favorablement, affirme la Société dans un communiqué de presse.

Les organisations de transport collectif de la province font face à une baisse de revenus liés à la perte de l’achalandage causée par le télétravail et à la diminution des revenus des taxes sur l’essence.

Le budget du ministre Éric Girard accorde une aide rétroactive de 200 M$ pour l’année 2022-2023, comme il l’avait fait lors des années de pandémie, et le même montant pour l’année 2023-2024, pour un total de 400 M$. Le ministère des Finances ne précise pas quelle part de cette somme reviendra à la STM et à l’ARTM.

La station De l’Église sur la ligne verte. Photo : Archives, Métro

2 – Pas d’équilibre entre les investissements en transport en commun et les investissements dans le réseau routier

Malgré les demandes de nombreux organismes environnementaux dont Vivre en ville, Alliance TRANSIT et Équiterre, le gouvernement du Québec continuera de financer davantage le transport routier que le transport collectif au cours des cinq prochaines années.

Ainsi, seulement 32,8% des investissements en transport seront injectés dans le transport collectif et durable, soit 15,4G$ d’un total de 46,9 G$.

Vivre en ville a d’ailleurs réagi en dénonçant ce déséquilibre dans les investissements.

3 – Des logements sociaux

Québec ira de l’avant et financera un total de 1297 logements sociaux et communautaires à Montréal en cinq ans. Ces logements étaient en attente de financement de la part d’AccèsLogis. Les organismes sans but lucratif (OSBL) en habitation estimaient le nombre de logements sociaux planifiés en attente de financement à 1723 pour Montréal.

À l’échelle de la province, le gouvernement prévoit construire 5250 logements sociaux et abordables, dont 500 unités en collaboration avec le secteur privé.

De nombreux organismes préfèrent le logement social et communautaire au logement abordable, une notion jugée floue.

En février, les OSBL en habitation estimaient qu’il faudrait construire 25 000 logements sociaux en cinq ans pour combler 10% des besoins.

Des logements sociaux à Montréal. Photo : Archives, Matéo Gaurrand-Paradot, Métro

4 – Santé mentale, itinérance et dépendance

Alors que cinq des six premiers homicides de l’année à Montréal seraient liées à des enjeux de santé mentale, Québec n’augmente que très peu le financement en santé mentale.

Le gouvernement accorde en 2023-2024 une somme supplémentaire de 27 M$ en la santé mentale; 7 M$ supplémentaires pour augmenter le nombre de places dans les hébergements d’urgence; et 6,1 M$ de plus pour la lutte à la dépendance, pour un total de 40,1 M$.

Le budget consacré à la santé mentale, à l’itinérance et à la dépendance passe donc à 1 856 M$ en 2023-2024, en hausse de 3,7%.

Le Regroupement des maisons des jeunes du Québec (RMJQ) juge les financements accordés aux organismes communautaires en santé et services sociaux insuffisants et «déconnectés de la réalité sur le terrain».

5 – Autochtones en situation d’itinérance

Alors qu’une crise humanitaire frappe les Autochtones en situation d’itinérance dans le secteur de Milton-Parc à Montréal, majoritairement des Inuit, Québec annonce un financement de 6,5 M$ pour «assurer la continuité des services d’hébergement pour les Autochtones en situation d’itinérance à Montréal».

6 – Améliorer la sécurité publique

Textos, images et vidéos feront partie des moyens de communication possibles avec le 9-1-1 d’ici le 4 mars 2025, alors que Québec accorde 45,5 M$ afin de soutenir les services du 9-1-1 dans leur modernisation. Cette somme ira aux municipalités, car ce sont elles qui financent les centres d’urgence.

Plus localement, Québec grave dans la pierre le financement supplémentaire du Service de police de la Ville de Montréal, pour un total de 200 M$ sur les quatre prochaines années – soit 50 M$ par année. Une somme qui s’ajoute aux 53 M$ greffés de façon rétroactive au budget 2022-2023, dont le gouvernement avait déjà fait l’annonce.

Une voiture du SPVM. Photo : Archives, Métro

7 – La fin pour Interligne de nuit

Après avoir refusé une motion libérale pour que la province assure la survie du service de nuit d’Interligne, une ligne d’écoute destinée à la communauté LBGTQ, le budget Girard ne prévoit aucune somme pour aider cet organisme.

Interligne aimerait garder ouvert ce service, qui devra fermer le 31 mars prochain. Le gouvernement Legault favorise une approche institutionnelle, conseillant d’appeler le 8-1-1 Info-Social, option 2.

Si vous ressentez de la détresse ou des idées noires, de l’aide est disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, partout au Québec. Les services sont gratuits, bilingues et confidentiels. Téléphone : 1 866 APPELLE (277-3553). Texto : 535353. Clavardage et outils : www.suicide.ca.

8 – Aménagement du territoire

Le budget Girard prévoit 78 M$ sur six ans pour l’aménagement urbain.

Pourtant, «les acteurs de l’aménagement continuent de réclamer un investissement minimal de 100 M$ annuellement pour favoriser le développement d’écoquartiers et la consolidation urbaine partout au Québec», réagit Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville, par voie de communiqué.

Avec cette somme, une gouvernance en architecture sera mise sur pied afin d’instaurer une «culture de la qualité architecturale au Québec», et les municipalités et organismes seront aidés pour les enjeux en aménagement.

9 – Des investissements pour l’Est

Le gouvernement Legault investit 23 M$ pour l’est de la métropole. Cet investissement sera sous la responsabilité du Secrétariat à la région métropolitaine, en partenariat avec la Ville de Montréal et la Ville de Montréal-Est.

La somme sera utilisée pour des projets à court terme favorisant la vitalité du secteur, la mobilité durable et le développement économique innovant.

10 – Le port agrandi

La construction du nouveau terminal Contrecœur du port de Montréal sera appuyée par Québec, à hauteur de 75 M$.

L’objectif est d’améliorer la compétitivité du Québec et de limiter la pollution en diminuant les distances parcourues par le transport routier de marchandises et en électrifiant le terminal.

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