La nouvelle est dans le Arch Daily
Avec une nouvelle image de l’ensemble
And the tandem yoga on scaffolds
Nicolas Brasseur
18 octobre 2021 à 13h33 - Mis à jour 18 octobre 2021 à 13h34
3 minutes de lecture
«Les ateliers Cabot» est le projet lauréat de Réinventer Montréal 2020-2021, un volet de Reinventing Cities, a dévoilé la Ville de Montréal. C’est l’entreprise Sid Lee Architecture qui réaménagera le 4000, rue Saint-Patrick dans le secteur industriel Cabot dans le Sud-Ouest.
«On est heureux. Collectivement, on va au-delà de proposer une solution de construction. On présente un modèle économique et de développement», explique l’architecte et associé principal chez Sid Lee Architecture, Martin Leblanc, au sujet de la sélection du projet.
Ce projet communautaire permettra d’englober les domaines artistiques, entrepreneurial et technologique, mais surtout l’économie circulaire qui permet d’assurer «la résilience d’organismes et des quartiers», note l’architecte.
Ainsi, des projets de cuisines communautaires et des ateliers d’artistes, par exemple, pourraient voir le jour dans ce secteur.
«C’est l’idée de faire participer la communauté. On va demander aux gens de s’investir. La réponse est déjà très forte. On souhaite la participation d’un plus large éventail de groupes de gens», mentionne-t-il.
«Ce qu’on veut faire c’est du développement immobilier, autrement, avec d’autres acteurs.»
– Martin Leblanc, architecte et associé chez Sid Lee Architecture
C’est la deuxième participation de la métropole à Reinventing Cities. Il y a deux ans, l’ancienne cour de voirie de la Commune, située dans l’arrondissement de Ville-Marie, près de Griffintown, avait été le projet choisi.
Situé dans l’ancien secteur industriel Cabot, l’endroit de plus de 300 000 pieds carrés (28 000 mètres carrés) offre une vue sur le canal de Lachine, le centre-ville et le mont Royal.
Sur le terrain, on retrouve un bâtiment datant de la Deuxième Guerre mondiale. Celui-ci aurait servi à la construction de navires.
«Nous avons procédé à un appel à projets destiné à donner une seconde vie à une ancienne friche industrielle de l’arrondissement du Sud-Ouest. Cet appel à projets va transformer dans quelques années le secteur Cabot et bénéficier à tout le quartier», souligne le maire de l’arrondissement du Sud-Ouest et président du comité exécutif, Benoit Dorais.
Dans les prochains mois, la Ville de Montréal officialisera la vente du terrain à Sid Lee Architecture. Le lauréat de Réinventer Montréal devra s’engager à terminer le projet d’ici quatre ans.
Reinventing Cities est une initiative de Cities Climate Leadership (C40). Près de 100 grandes villes sont engagées afin de mettre en place des programmes qui visent à réduire les gaz à effet de serre (GES). Quelque 10 000 initiatives sont actuellement mises en place partout à travers le monde pour lutter contre les changements climatiques.
Dans cet article du Devoir
Élève modèle en environnement
Les Ateliers Cabot, la proposition qui a valu les honneurs à Sid Lee Architecture, a nécessité la concertation d’une vingtaine de collaborateurs pour prendre forme. Le projet prévoit réhabiliter 72 % des vestiges de la Canadian Power Boat Corporation pour faire, sur ce site industriel abandonné, un pôle artistique, entrepreneurial et communautaire « ancré dans le giron de l’économie sociale et circulaire ».
« Si nous voulons réussir une chose, c’est ça : développer un modèle financier qui permet à des organismes communautaires, des start-up, des gens d’innovation et des artistes de se retrouver dans un lieu comme les Ateliers », explique Martin Leblanc.
« Une de nos inspirations initiales, ajoute Pascal Harvey, c’étaient certains quartiers d’Europe, entre autres Amsterdam Nord ou Alcântara à Lisbonne, qui ont pris forme à partir d’une appropriation informelle des lieux jusqu’à devenir des endroits culturellement foisonnants et recherchés. »
En plus d’offrir un bercail qui appartient aux milieux artistique et communautaire, les Ateliers Cabot deviendront un élève modèle en matière de construction durable. La proposition promet l’atteinte d’une performance zéro carbone et zéro déchet organique au cours de ses trois premières années d’exploitation. Au moins la moitié des 28 000 m2 du site appartiendront à des espaces verts, et le recyclage des eaux de pluie et des eaux grises réduira de 84 % la consommation d’eau potable.
Les Ateliers Cabot prévoient aussi la mixité des usages. En plus des lieux de création et de diffusion, ils compteront une grande serre, un hôtel ainsi qu’une « pépinière industrielle et technologique ». La vente du terrain doit se conclure cette année et les travaux, commencer dès 2025.
Voir la vidéo sur le site du Devoir
Un projet artistique « irrévérencieux » a fait son nid de façon clandestine dans un bâtiment industriel désaffecté de Montréal. Des militants ont construit un chic studio de style victorien au milieu des décombres, grâce à une subvention du Conseil des arts du Canada, pour prouver qu’il est possible d’agir vite et bien contre la crise du logement.
On accède par une mince ouverture dans l’immeuble barricadé situé au 4000, rue Saint-Patrick, à deux pas du canal de Lachine, dans l’arrondissement du Sud-Ouest. L’immense bâtiment de deux étages, couvert de graffitis, est glacial en cette journée de décembre. L’humidité nous transperce les os. Toutes les fenêtres sont fracassées. Des débris de verre, de bois et de métal rouillé jonchent le sol.
Les créateurs ont obtenu une subvention du Conseil des arts du Canada pour réaliser leur projet, qui a coûté environ 25 000 $. Ils avaient indiqué tous les détails de leur initiative dans leur demande de subvention. Ce studio, c’est de l’art « subversif », expliquent-ils.
L’ancienne usine est habitée discrètement par des squatteurs. Même en plein hiver. En faisant le tour de l’immeuble, on croise un jeune homme, emmitouflé dans une grosse doudoune, qui quitte les lieux avec son sac à dos. Il n’a pas envie de jaser.
Les squatteurs ignorent l’existence d’un petit coin douillet (malgré l’absence de chauffage et d’eau courante) bien camouflé dans ce bâtiment qui se décompose lentement, au fil des saisons. Marc-Antoine Goyette et Gabriel Lacombe sont conscients que la chambre, même cachée derrière des murs dans le vaste bâtiment, risque d’être convoitée après la publication de ce reportage.
Ils disent souhaiter que ce « projet d’appartement gratuit et 100 % subventionné, construit dans un immeuble municipal », héberge des gens qui en ont besoin.
Un projet de développement prévu depuis trois ans
Un projet de développement immobilier est prévu depuis l’automne 2021 sur cet ancien site industriel. La firme Sid Lee Architecture avait remporté un concours en proposant « un pôle artistique, entrepreneurial et technologique ».
« Les bâtiments existants accueilleront des ateliers d’artistes et des espaces d’exposition ainsi que des industries artistiques et créatives. Trois nouveaux bâtiments accueilleront un pôle alimentaire comprenant une grande serre pour l’agriculture urbaine, un cluster pour les entreprises technologiques, ainsi que des logements pour les artistes et un hôtel », avait indiqué le cabinet de la mairesse, à l’époque.
La Ville devait vendre l’immeuble à l’entreprise, qui aurait eu quatre ans pour livrer son projet. Au moment du passage du Devoir, peu avant Noël, aucun signe de chantier n’était visible sur les lieux.
« Nous collaborons actuellement avec la Ville de Montréal pour mener à bien ce projet », indique Samuel Courtemanche, gestionnaire de la marque et des communications chez Sid Lee Architecture.
L’entreprise « est disposée à explorer des solutions qui répondent aux besoins de la communauté, tant avant qu’au cours des premières phases de construction. Par exemple, l’aménagement de logements temporaires pour les personnes en situation d’itinérance ou d’autres initiatives à vocation sociale », a-t-il précisé.
De leur côté, Marc-Antoine Goyette et Gabriel Lacombe craignent que cette ancienne usine finisse comme à peu près tous les autres immeubles le long du canal de Lachine : en « condos de luxe » pour gens « urbains » et « branchés ».
Suite de cette histoire
L’histoire rocambolesque du « squat de luxe » aménagé dans une usine abandonnée de Montréal vient de connaître un nouveau rebondissement. Trois inspecteurs municipaux, vêtus de combinaisons blanches de protection, ont visité mercredi le luxueux studio construit clandestinement au milieu des débris. Tout indique que ce projet artistique « subversif », qui a pris vie grâce à une subvention du Conseil des arts du Canada, est en sursis.
« Je suis convaincu que la chambre sera défaite », dit en soupirant Marc-Antoine Goyette, un des artistes ayant aménagé cette pièce ultrachic de style victorien, qui contraste avec le fatras régnant dans le vaste immeuble désaffecté du sud-ouest de Montréal.
Présent par hasard, le militant à l’origine de ce coup d’éclat a guidé les inspecteurs dans les méandres du bâtiment couvert de graffitis et en partie démoli. Il a guidé les représentants de la Ville — et d’une firme chargée de barricader les lieux — dans la pièce savamment dissimulée. Un photographe du Devoir a pu suivre la visite guidée.