Le MBAM met fin au projet de construction d’une aile Riopelle

Radio-Canada

Publié à 16 h 15

Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) a pris la décision d’abandonner le projet de construction immobilière d’un espace consacré à l’œuvre du peintre, sculpteur et signataire du Refus global Jean-Paul Riopelle.

Annoncée plus tôt cette année, cette collaboration entre le MBAM et la Fondation Riopelle, financée à hauteur de 10 M $ par le gouvernement du Québec, devait aboutir à la construction d’un espace Riopelle d’ici 2023, année du centenaire de l’artiste; un projet dont les contours demeuraient assez flous.

Avant son congédiement, l’ancienne directrice générale du MBAM Nathalie Bondil faisait allusion à une aile Riopelle construite à même le musée, au-dessus du Pavillon Jean-Noël Desmarais. Mais jusqu’à tout récemment, il n’était plus clair si l’espace consacré Riopelle allait être attaché au MBAM.

Finalement, le nouveau directeur du musée Stéphane Aquin et le nouveau président du C.A. Pierre Bourgie ont décidé de mettre un terme à ce projet immobilier, invoquant principalement une santé financière fragilisée par les impacts de la COVID-19 et une augmentation des coûts de construction.

Nous sommes désolés de devoir mettre fin à ce projet immobilier, mais il s’agit ici de la décision responsable à prendre. La conjoncture économique et la situation financière du Musée ont évolué depuis la naissance de cette idée. Il serait déraisonnable de ne pas prendre ces faits en compte et de compromettre l’avenir de notre institution , explique Stéphane Aquin, directeur général du MBAM, dans un communiqué publié samedi.

Le musée affirme toutefois poursuivre les discussions avec la Fondation Riopelle pour établir un autre type de collaboration qui pourrait rendre hommage à l’un des plus grands artistes du Québec.

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La nouvelle initiale m’avait complètement échappée. Dommage.

Il y a des rendu sur le site de la Presse, en espérant que le projet n’est pas annulé, mais juste retardé de quelques années:


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Dans l’article de La Presse, on parle d’un nouveau musée dédié, à l’architecture contemporain distinctive. Je pense que ce serait une meilleure d’option!

Je ne suis pas trop impressionné par ces rendus je dois avouer. Les proportions du pavillon Desmarais sont bien comme elles sont.

Lors d’un cocktail des jeunes philantropes j’avais appris qu’une des plus grandes priorités du musée est de trouver une façon d’avoir un accès direct au métro Guy-Concordia. S’il y a investissement à avoir, je trouve que ce serait une priorité.

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Ça va faire un méga long corridor… cependant il resterait le parking sur de Maisonneuve pour un nouveau pavillon, mais ça déstructurerait le campus du musée. Le dernier pavillon construit est le plus proche, mais on a pas pensé y mettre un corridor sous la rue Bishop pour le relier à l’université… et on à complètement refait le rue, donc c’est un peu trop tard pour ce genre d’investissement.

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Je pense que c’était plus une question d’échéancier que d’oubli. On se rappellera que les Hornstein souhaitaient voir leur pavillon construit de leur vivant.

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Peut être qu’un lien avec Concordia serait plus à propos effectivement…

Abandon du projet de l’aile Riopelle | De la déception à l’espoir au MBAM


PHOTO BASIL ZAROV, ARCHIVES LA PRESSE | Jean Paul Riopelle en 1981

La décision du conseil d’administration du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), samedi, d’entériner les recommandations de son président, Pierre Bourgie, et du directeur général du musée, Stéphane Aquin, de ne pas aller de l’avant avec la construction d’une aile Riopelle provoque des réactions. Mais le rejet du projet ouvre la porte à un musée Riopelle à part entière.

Publié le 23 novembre 2020 à 10h30 | ÉRIC CLÉMENT | LA PRESSE

Les réactions ont afflué en fin de semaine à la suite du rejet par le Musée des beaux-arts de Montréal du projet de créer en son sein un prestigieux Espace Riopelle, projet mis sur pied, il y a un an, par l’ex-directrice générale du musée Nathalie Bondil, la Fondation Jean Paul Riopelle et le collectionneur vancouvérois Michael Audain, avec la collaboration du ministère de la Culture du Québec.

Le choix de ne plus poursuivre le projet d’expansion a été approuvé, samedi matin, par le C.A., à l’exception d’une administratrice qui s’y est opposée et d’un administrateur qui s’est abstenu. Le pavillon devait être un écrin pour Riopelle, avec une scénographie d’œuvres données ou prêtées, en plus de celles du musée. Des œuvres de la collection Audain, des collectionneurs Pierre Lassonde et André Desmarais, de la collection Power Corporation — qui détient de véritables joyaux — et d’autres collectionneurs que la Fondation allait associer au projet. Une symphonie Riopelle unique au monde et d’une valeur qui aurait dépassé les 100 millions.

> (Re)lisez le texte « Le MBAM écarte la construction de l’aile Riopelle »

La dernière compagne du peintre, Huguette Vachon, a donc été surprise que le musée avance des raisons financières pour justifier sa décision.


PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE | Huguette Vachon, dernière compagne de Jean Paul Riopelle, dans l’atelier de l’artiste, à l’Estérel, l’hiver dernier

Le projet était entièrement payé par Québec et la Fondation. C’est quand même dommage, car Riopelle, c’est notre plus grand, et Michael Audain nous présentait sa collection sur un plateau d’argent. Mais si le MBAM lève le nez, d’autres musées accueilleront ces œuvres, sans parler qu’il y aura des moyens de réaliser ce projet de façon plus éclatante. - Huguette Vachon, dernière compagne de Jean Paul Riopelle

Le galeriste Simon Blais, grand expert de l’œuvre de Riopelle, est aussi favorable à un site autonome. « Depuis que le projet de la Fondation Jean Paul Riopelle a été mis sur pied, j’ai souhaité qu’elle soit logée dans son propre lieu, avec ses espaces de bureaux et ses réserves, ses archives, et surtout, ses propres salles d’exposition qui lui permettraient d’organiser des expositions sans attaches », dit-il.

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PHOTO FOURNIE PAR LA FONDATION RIOPELLE | Masque esquimau, 1955, gouache sur papier, 76,6 cm x 104,1 cm

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PHOTO FOURNIE PAR LA FONDATION RIOPELLE | La roue (Cold Dog-Indian Summer), 1954-1955, huile sur toile, 250 cm x 300 cm

Simon Blais a visité et admiré les grandes fondations européennes, comme celles de Joan Miró et d’Antoni Tapiès, situées à Barcelone. « Les deux possèdent des lieux formidables, de grands formats, accueillant des collections impressionnantes d’œuvres leur appartenant ou prêtées par les grandes institutions avec lesquelles elles entretiennent des collaborations soutenues, dit Simon Blais. Ainsi, ces fondations ont libre cours d’organiser des expositions thématiques qui attirent les foules, tout en assurant de façon indépendante la direction et la recherche autour de l’artiste qu’elles défendent. »

Présenté parfois comme l’héritier de Riopelle, l’artiste Marc Séguin a fait cette observation à La Presse. « Il semble y avoir une malédiction ou un sortilège — ou seraient-ce des phénomènes humains — qui suivent tout l’héritage de Jean Paul depuis des décennies, dit Marc Séguin. Et ça semble se poursuivre. Les artistes ne font pas de l’art pour une aile ou pour une fondation. C’est ailleurs. Mais parfois, c’est géré par des hommes et des femmes… »


PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE | Une œuvre de Marc Séguin exposée à la galerie Simon Blais en 2019

L’ami de toujours de Riopelle, Champlain Charest, est lui aussi déçu. « Je ne comprends pas cette décision, dit-il. Il n’y avait pas une grosse différence d’argent pour entreprendre la construction même si les coûts ont monté. J’ai lu votre article avec stupeur, mais il faut un musée Riopelle. Est-ce que c’est lié à ce qui s’est passé avec Nathalie Bondil, je ne sais pas. »

Nathalie Bondil a finalement accepté, dimanche, de commenter la décision du musée qu’elle a dû quitter en juin, lorsqu’elle a été congédiée.

« Avant tout et surtout, je veux souligner l’exemplarité philanthropique de Michael Audain, un collectionneur d’exception de Riopelle et un bâtisseur d’art hors du commun qui, bien au-delà de la Colombie-Britannique, s’est constamment engagé auprès des plus grands musées, du Musée des beaux-arts du Canada au MOMA de New York, a-t-elle écrit à La Presse. En créant la Fondation Riopelle, et grâce au soutien de collectionneurs hors pair venus d’Ontario et du Québec, Pierre Lassonde et André Desmarais, Michael a réussi ce tour de force de réunir le Canada pour offrir ce cadeau au Québec. Ce visionnaire gentleman veut donner vie au rêve de Riopelle avec une vraie ambition internationale. C’était la genèse de notre rêve commun pour ce géant de l’art du XXe siècle. J’espère de tout cœur qu’il s’incarnera à Montréal. »

Le nouveau directeur du musée estime aussi que les œuvres de Riopelle de ce projet doivent demeurer à Montréal.

À tout prendre, je préfère que ce soit un lieu autonome qui accueille ces œuvres, car ça va enrichir la ville. Qui voudrait que la Fondation Phi se donne au Musée d’art contemporain ? Montréal mérite d’avoir une institution consacrée à Riopelle. - Stéphane Aquin, nouveau directeur du MBAM

Il pense que la Fondation devrait également envisager un espace Riopelle à New York. « C’est là qu’il a besoin d’être vu, dit Stéphane Aquin. Concentrer les Riopelle à Montréal, c’est comme dire qu’on ne veut plus que Céline Dion ait des spectacles à l’étranger et, comme c’est notre trésor national, qu’elle ne fasse que des spectacles à Montréal. »

Cela dit, il réitère que le projet n’était pas raisonnable. « On ne voulait pas mettre le musée dans le trou, dit-il. Le risque était réel. » Pourtant, le projet bénéficiait d’un don des collectionneurs Michael Audain, André Desmarais et Pierre Lassonde de 10 millions, de la même somme de Québec, d’une aide d’Ottawa de 5 millions et des fruits d’une campagne de financement de la Fondation, forte des contacts privilégiés des trois hommes. Le projet aurait pu réunir entre 30 et 40 millions.

Mais Stéphane Aquin pense qu’une telle somme n’aurait pu être amassée et que le projet qu’il évalue à 36 millions aurait généré un déficit. « On ne peut pas s’exposer à un manque à gagner de 16 millions alors qu’on rame en ce moment pour contenter nos membres et qu’on n’a pas de revenus », dit-il. Il assure que la décision du MBAM n’est pas le signe d’une nouvelle vision du musée, moins portée sur les projets d’expansion. « Il y en aura d’autres, dit-il. Mais ces expansions ne se feront peut-être pas sous ma direction. Je n’ai pas l’ambition de marquer ma direction par un agrandissement. Et pour les années qui viennent, ce n’est pas la priorité. »

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L’idée d’un musée Riopelle est super intéressante. Je ne connais pas bien son oeuvre mais je crois qu’il y aurait un intérêt réel.

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Je me souviens d’avoir visité le musée Rodin à Paris. Magnifique ! Mais les jardins entourant le musée jouent un rôle primordiale dans la beauté de ce musée. Loin de moi l’idée de comparer le musée Rodin qui possède un superbe bâtiment, à un futur musée de Riopelle. Mais cela me fait croire qu’il faudra plus que la collection de Riopelle pour en faire quelque chose de vraiment particulier, il faudra y rajouter un petit quelque chose de plus.

De plus, peut-on imaginer un futur musée Riopelle avec comme directrice…Nathalie Bondil !

Reportage présenté ce soir au TJ 18h à Radio-Canada :

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L’Espace Riopelle s’en va au Musée national des beaux-arts de Québec

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La même annonce de @ScarletCoral :art:, mais sous forme d’un reportage diffusé ce soir au Téléjournal:

Radio-Canada Info

Il est un de nos plus grands artistes : Jean-Paul Riopelle, né en 1923, aurait bientôt eu 100 ans. Pour l’occasion, un tout nouveau pavillon consacré à ses œuvres sera construit au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ).

Le reportage de Tanya Beaumont.

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Et pourquoi a-t-on choisi de s’installer à Québec au lieu de Montréal? Qu’est-ce qui a pu motiver ce choix ?

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Le gouvernement.

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C’est un peu ce qu’a expliqué le chroniqueur culturel du Devoir dans cette entrevue avec Patrick Masbourian.

En gros, le MBAM avait un déficit avec le projet. Le gouvernement du Québec n’y contribuait que pour 10 M$, tandis que pour Québec, c’est 20 M$!

Espace Jean-Paul Riopelle à Québec : Entrevue avec Nicolas Mavrikakis Rattrapage du vendredi 3 déc. 2021 : Les tests rapides de dépistage, et la chronique de Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques

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Je croyais que la fondation Riopelle voulait un musée indépendant et pas un pavillon d’un musée existant. Et voilà qu’elle se retrouve en tant que pavillon du MNBAQ.

On lui promettait 10 millions pour Montréal et on lui en donne 20 pour Québec !

De plus, l’artiste est né à Montréal. Il est rattaché à cette ville. Et je crois aussi que la visibilité internationale de l’artiste et de ses œuvres aurait été accru avec un musée indépendant à Montréal.

Je ne sais pas mais j’ai l’impression qu’il y a quelque chose de raté dans cette histoire.

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Un point qui doit expliquer le 20M pour Québec comparé au 10M pour Montréal, c’est qu’au MNBAQ, la verrière du pavillon centrale avait besoin de travaux majeure, et le nouveau pavillon va être construit au-dessus de la verrière, au centre du musée. Donc je crois qu’ils en profitent pour investir l’argent qui devait éventuellement aller au musée de Québec et la combiner avec le montant pour l’aile Riopelle.

C’est sûr que personnellement j’aurais bien aimer l’avoir à Montréal, mais au moment où le projet a été divulgué, la conjoncture n’était pas la meilleure à Montréal pour cet investissement.

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