Investissements et marchés boursiers

Discussion sur les marchés boursiers, les investissements et l’actualité boursière.

Rendement de 20,3 % pour le Fonds FTQ

PHOTO PAUL CHIASSON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Une partie importante du rendement du Fonds FTQ provient de titres québécois cotés en Bourse qui ont gagné 44,5 % en cours d’exercice.

Le Fonds de solidarité FTQ affiche un profit de 2,9 milliards de dollars pour son exercice annuel terminé le 31 mai 2021. Le rendement annuel à l’actionnaire est de 20,3 %.

Publié le 30 juin 2021 à 9h14

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André Dubuc

André Dubuc La Presse

La valeur de l’action passe de 49,11 $ à 53,21 $, un gain de 4,10 $ en six mois.

Les rendements composés annuels du Fonds (sans tenir compte des crédits d’impôt), en date du 31 mai 2021, sont de 20,3 % pour 1 an, 9,3 % pour 3 ans, 8,9 % pour 5 ans et 7,5 % pour 10 ans.

En plus des déductions REER habituelles, l’achat d’actions du Fonds FTQ donne droit à un crédit d’impôt de 30 %. Il compte 723 501 actionnaires. L’actif net s’élève à 17,2 milliards, investi dans plus de 3437 entreprises représentant 247 612 emplois.

À titre comparatif, l’autre fonds de travailleurs, Fondaction CSN, a obtenu un rendement annuel de 22,7 % au cours de la même période.

Une partie importante du rendement du Fonds FTQ provient de titres québécois cotés en Bourse qui ont gagné 44,5 % en cours d’exercice. Les marchés financiers ont en effet beaucoup progressé depuis le début de l’année financière du Fonds, le 1er juin 2020, un moment où l’économie québécoise se sortait à peine du grand confinement du printemps.

« Nous sommes bien sûr très contents d’avoir généré un excellent rendement pour nos épargnants. Mais au-delà de nos résultats financiers, ce dont nous sommes le plus fiers, c’est l’impact du Fonds partout au Québec. Parce que ce qui nous motive, en plus de stimuler l’épargne, c’est d’investir dans des entreprises qui dynamisent nos régions, qui renforcent nos communautés. Des entreprises qui font avancer le Québec vers une économie plus innovante, plus verte, plus durable », a déclaré Janie C. Béïque, présidente et cheffe de la direction du Fonds de solidarité FTQ, dans un communiqué

Au cours de l’exercice, le Fonds a investi 1,1 milliard de dollars dans l’économie du Québec.

Le Fonds a notamment investi dans AddÉnergie, opérateur de réseau de recharge pour véhicules électriques. AddÉnergie pourra accélérer sa stratégie de croissance et d’expansion de son réseau nord-américain de recharge de véhicules électriques.

Autre initiative, un regroupement d’investisseurs gouvernementaux et privés ont commis 151 millions de dollars en capital patient, dont 30 millions en provenance du Fonds immobilier de solidarité FTQ pour la construction, l’acquisition et la rénovation de 1500 logements abordables.
https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2021-06-30/rendement-de-20-3-pour-le-fonds-ftq.php

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1. Personne n’aurait pu prédire cette hausse

C’est une indication de plus qu’essayer de prédire ce qui va se passer à court terme est très risqué.

« Ç’a été démontré que tu vas toujours finir par te tromper parce qu’il y a trop de situations qu’on ne peut pas prévoir », rappelle Antoine Chaume Legault, gestionnaire de placements agréé (CIM) et planificateur financier pour Gestion de capital Assante, à Brossard.

Le conseil : ne choisissez pas de vendre ou d’acheter des actions en fonction d’une impression que la Bourse va monter ou descendre.

2. Une baisse est un bon moment pour ajouter des actions à son portefeuille

Pourtant, on le répète souvent, quand les actions sont à bas prix, c’est le bon moment pour en acheter si on souhaite en ajouter à son portefeuille. « En date de lundi, on pouvait acheter des [actions de] compagnies du secteur des technologies aux valeurs de 2021 ou 2022, alors ça veut dire qu’on faisait de bons deals », souligne Antoine Chaume Legault.

Le conseil : si, dans le cadre de votre stratégie de portefeuille, vous comptiez augmenter votre exposition à des actions, les moments où les marchés sont plutôt à la baisse sont des moments où il est conseillé d’acheter.

3. Il faut avoir une stratégie globale et s’y tenir « Quand tu as un plan financier pour les 20 ou 30 prochaines années, tu n’es pas censé y déroger parce qu’il y a un moment très temporaire de volatilité », renchérit Antoine Chaume Legault.

Le conseil : assurez-vous d’avoir une stratégie qui correspond à vos objectifs financiers et à votre tolérance au risque – ainsi, les mouvements du marché seront moins lourds à supporter pour vos nerfs.

« Les proches de Donald Trump profitent-ils illégalement de ces énormes fluctuations du marché boursier par le biais de délits d’initiés ? », a interrogé le sénateur démocrate de Californie Adam Schiff sur son compte X mercredi. « Le Congrès doit savoir », a-t-il ajouté, appelant à une enquête parlementaire.

« Le président des États-Unis participe littéralement à la plus grande manipulation de marché au monde », ont affirmé de leur côté les élus démocrates de la commission des services financiers de la Chambre des représentants, également sur X.

Après avoir déclenché une guerre commerciale mondiale et ébranlé les marchés, le président américain a écrit mercredi sur TruthSocial, quelques minutes après l’ouverture de Wall Street, « C’EST LE MOMENT D’ACHETER ».

IMAGE TIRÉE DU COMPTE TRUTH SOCIAL DE DONALD TRUMP

Quelques heures plus tard, il annonçait une suspension pour 90 jours des droits de douane supplémentaires à l’encontre de dizaines de pays, à l’exception de la Chine, provoquant un rebond boursier historique.

Après plusieurs jours d’effondrement, l’indice Dow Jones a fini mercredi en hausse de 7,87 %, sa plus forte progression depuis 2008, et l’indice NASDAQ de 12,16 %, du jamais-vu depuis 2001.

Un juriste spécialiste en éthique a lui aussi estimé qu’il y avait matière à enquête.

« Les présidents ne sont pas des conseillers en investissement », a écrit sur X Richard Painter, professeur en droit et ancien avocat chargé de l’éthique à la Maison-Blanche sous George W. Bush. « Ce scénario pourrait exposer le président à des accusations de manipulation du marché », a-t-il déclaré sur la chaîne NBC.

La Maison-Blanche a affirmé que Donald Trump n’avait voulu que « rassurer ».

« Il est de la responsabilité du président des États-Unis de rassurer les marchés et les Américains sur leur sécurité économique face à l’alarmisme permanent des médias », a déclaré au Washington Post Kush Desai, porte-parole de la Maison-Blanche.

Une vidéo publiée sur X par Margo Martin, conseillère à la communication de la Maison-Blanche, montre le président américain recevant Charles Schwab, fondateur et co-président du gestionnaire d’actifs éponyme, dans le bureau ovale mercredi, à une heure non précisée.

« Voici Charles Schwab », a déclaré Trump, présentant le milliardaire de 87 ans à des champions de courses automobiles. « Ce n’est pas seulement une entreprise, c’est en fait un individu ! Et il a gagné 2,5 milliards [de dollars] aujourd’hui », a-t-il lancé sur un ton léger.

Donald Trump a par ailleurs signé sa publication sur Truth Social des lettres « DJT », qui représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L’action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67 %.

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La veille, le président américain avait opéré un revirement spectaculaire en concentrant toutes ses flèches sur la Chine et en offrant un peu de répit aux autres partenaires commerciaux des États-Unis. Ceux-ci restent toutefois toujours visés depuis samedi par 10 % de droits de douane additionnels sur leurs exportations vers la première puissance mondiale.

Face à la détermination de Pékin à rendre quasiment coup pour coup, le chef de l’État avait annoncé mercredi que la surtaxe sur les produits chinois serait désormais de 125 %.

La Maison-Blanche a précisé jeudi, via un décret présidentiel, que cela la porterait en fait à 145 %, en tenant compte d’autres droits de douane – de 20 % – mis en place par Donald Trump pour punir la Chine d’héberger sur son sol des ateliers jouant un rôle dans la production de fentanyl, un opioïde à l’origine d’une grave crise sanitaire aux États-Unis.

Autres subtilités : cette surtaxe touchera la majorité des produits chinois, mais pas tous (les semiconducteurs sont exemptés par exemple), et arrive en supplément des droits de douane qui existaient avant le retour du milliardaire républicain à la Maison-Blanche.

Les marchés américains, qui avaient ouvert dans le rouge, se sont enfoncés : vers 12 h 10 (heure de l’Est), le Dow Jones perd 4,20 %, l’indice NASDAQ, à coloration technologique, lâche 5,78 % et l’indice élargi S&P 500 recule de 4,71 %.

Le pétrole et le dollar reculent aussi nettement face aux craintes de ralentissement sévère de l’activité. L’or a franchi un nouveau record.

Les marchés asiatiques et européens ont de leur côté rebondi à la suite du revirement de la veille (+9 % à Tokyo, +4,53 % à Francfort, +3,83 % à Paris).

« Jusqu’au bout »

Désormais isolées dans leur combat face à l’administration américaine, les autorités chinoises ont continué jeudi de tenir tête à Washington, promettant de « se battre jusqu’au bout » tout en se montrant diposées à rechercher un compromis.

« C’EST LE MOMENT IDÉAL POUR ACHETER !!! DJT », a-t-il écrit sur son réseau social, Truth Social, à 9 h 37, mercredi. Peu après 13 h, il a annoncé sur le même réseau qu’il reportait l’imposition de la plupart des barrières tarifaires décrétées le 2 avril, ce qui a provoqué une forte hausse des marchés boursiers en difficulté.

Dans une lettre envoyée jeudi au directeur par intérim du Bureau de l’éthique gouvernementale, les sénateurs démocrates Ruben Gallego (Arizona) et Adam Schiff (Californie) ont demandé qu’une enquête fédérale soit déclenchée afin de déterminer si des membres du personnel de la Maison-Blanche ou de la famille Trump avaient été informés à l’avance de la suspension des droits de douane et ont utilisé cette information pour effectuer des transactions boursières.

« La décision du président Trump d’adoucir la plupart des droits de douane a sans surprise entraîné une hausse fulgurante des marchés, après qu’ils eurent chuté et connu de fortes fluctuations », ont écrit les deux sénateurs. « Le président, sa famille et ses conseillers étaient dans une position unique pour être au fait et tirer profit d’informations qui ne sont pas du domaine public afin de prendre leurs décisions d’investissements. »

M. Trump suscite depuis longtemps des questions de la part des spécialistes en matière d’éthique au sujet de ses diverses entreprises, et après son élection, il n’a promis de se défaire d’aucun de ses intérêts financiers. Les actifs de M. Trump se trouvent dans une fiducie gérée par ses enfants, a indiqué la Maison-Blanche.

Le président détient une grande partie de sa richesse dans sa participation à la société mère de Truth Social, Trump Media & Technology Group. La cote boursière de cette société est « DJT », les initiales du président et la signature qu’il a utilisée dans le message de Truth Social mercredi matin.

L’action de la société s’est redressée avec l’ensemble des marchés après l’annonce sur les droits de douane, clôturant la journée avec une hausse de plus de 21 %.

Un chaos imprévisible

Ce qui s’est passé cette semaine sur le marché obligataire américain est inédit. Alors que le marché boursier souffrait déjà depuis un certain temps de la guerre commerciale déclenchée par le président des États-Unis, le marché obligataire était resté calme et il avait même attiré plus d’investisseurs à la recherche de stabilité.

En début de semaine, tout a changé. Le titre de dette le plus sûr et le plus populaire au monde a perdu son attrait d’un coup : le taux d’intérêt sur les obligations 10 ans du gouvernement fédéral américain a grimpé de près de 50 points de base, jusqu’à 4,5 %. Le taux à 30 ans a même dépassé 4,9 % en cours de journée mercredi, ce qui laisse présager une hausse importante du coût de la dette aux États-Unis. L’annonce d’une trêve de 90 jours par le président américain est survenue plus tard ce jour-là.

Des sommes importantes sont en jeu : en 2024, les États-Unis ont déboursé 949 milliards US en intérêts sur la dette.

Comme Liz Truss

Plusieurs explications ont été avancées pour expliquer l’augmentation des taux sur les obligations américaines.

La Chine, qui est le deuxième créancier en importance des États-Unis en même temps que la principale cible de la guerre commerciale de Donald Trump, aurait liquidé une partie de ses obligations américaines pour riposter à l’offensive tarifaire américaine et faire grimper le coût de la dette américaine.

Autre possibilité : les investisseurs du monde entier ont réalisé la folie des politiques américaines et commencent à perdre foi en leur allié de toujours et leur point d’ancrage, le titre de dette du gouvernement.

Un certain nombre d’investisseurs institutionnels peuvent aussi avoir vu un bon moment pour se départir de leurs obligations américaines.C’est probablement un peu tout ça, estime Sébastien McMahon, stratège en chef et économiste chez iA Groupe financier.

Ce qui est certain, c’est que le marché obligataire a envoyé un signal fort à l’administration Trump.

Sébastien McMahon, stratège en chef et économiste chez iA Groupe financier

Message reçu, semble-t-il, puisque le président s’est empressé de mettre son offensive mondiale sur pause. Pour le moment, faudrait-il préciser.

Ce qui vient de se passer aux États-Unis rappelle ce qui est arrivé à la première ministre britannique Liz Truss en 2022, souligne Sébastien McMahon.

Les mesures irréalistes annoncées dans le budget déposé par la première ministre avaient été suivies d’une débandade des marchés financiers et d’une intervention de la Banque d’Angleterre, ce qui l’avait obligée à reculer, puis à démissionner quelques jours plus tard. « On n’en est pas encore là aux États-Unis, mais ça ressemble à ça », dit-il.

Autant qu’on peut haïr l’ingérence étrangère dans nos élections, voici une ingérence étrangère qui vient de sauver nos retraites et nos investissements. C’est bien un preuve microscopique que l’économie nord Américaine (y compris l’économie Québécoise) a des chances de survivre à la crise.

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