Discussion sur les marchés boursiers, les investissements et l’actualité boursière.
Rendement de 20,3 % pour le Fonds FTQ
PHOTO PAUL CHIASSON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE
Une partie importante du rendement du Fonds FTQ provient de titres québécois cotés en Bourse qui ont gagné 44,5 % en cours d’exercice.
Le Fonds de solidarité FTQ affiche un profit de 2,9 milliards de dollars pour son exercice annuel terminé le 31 mai 2021. Le rendement annuel à l’actionnaire est de 20,3 %.
Publié le 30 juin 2021 à 9h14
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André Dubuc La Presse
La valeur de l’action passe de 49,11 $ à 53,21 $, un gain de 4,10 $ en six mois.
Les rendements composés annuels du Fonds (sans tenir compte des crédits d’impôt), en date du 31 mai 2021, sont de 20,3 % pour 1 an, 9,3 % pour 3 ans, 8,9 % pour 5 ans et 7,5 % pour 10 ans.
En plus des déductions REER habituelles, l’achat d’actions du Fonds FTQ donne droit à un crédit d’impôt de 30 %. Il compte 723 501 actionnaires. L’actif net s’élève à 17,2 milliards, investi dans plus de 3437 entreprises représentant 247 612 emplois.
À titre comparatif, l’autre fonds de travailleurs, Fondaction CSN, a obtenu un rendement annuel de 22,7 % au cours de la même période.
Une partie importante du rendement du Fonds FTQ provient de titres québécois cotés en Bourse qui ont gagné 44,5 % en cours d’exercice. Les marchés financiers ont en effet beaucoup progressé depuis le début de l’année financière du Fonds, le 1er juin 2020, un moment où l’économie québécoise se sortait à peine du grand confinement du printemps.
« Nous sommes bien sûr très contents d’avoir généré un excellent rendement pour nos épargnants. Mais au-delà de nos résultats financiers, ce dont nous sommes le plus fiers, c’est l’impact du Fonds partout au Québec. Parce que ce qui nous motive, en plus de stimuler l’épargne, c’est d’investir dans des entreprises qui dynamisent nos régions, qui renforcent nos communautés. Des entreprises qui font avancer le Québec vers une économie plus innovante, plus verte, plus durable », a déclaré Janie C. Béïque, présidente et cheffe de la direction du Fonds de solidarité FTQ, dans un communiqué
Au cours de l’exercice, le Fonds a investi 1,1 milliard de dollars dans l’économie du Québec.
Le Fonds a notamment investi dans AddÉnergie, opérateur de réseau de recharge pour véhicules électriques. AddÉnergie pourra accélérer sa stratégie de croissance et d’expansion de son réseau nord-américain de recharge de véhicules électriques.
Autre initiative, un regroupement d’investisseurs gouvernementaux et privés ont commis 151 millions de dollars en capital patient, dont 30 millions en provenance du Fonds immobilier de solidarité FTQ pour la construction, l’acquisition et la rénovation de 1500 logements abordables.
https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2021-06-30/rendement-de-20-3-pour-le-fonds-ftq.php
1. Personne n’aurait pu prédire cette hausse
C’est une indication de plus qu’essayer de prédire ce qui va se passer à court terme est très risqué.
« Ç’a été démontré que tu vas toujours finir par te tromper parce qu’il y a trop de situations qu’on ne peut pas prévoir », rappelle Antoine Chaume Legault, gestionnaire de placements agréé (CIM) et planificateur financier pour Gestion de capital Assante, à Brossard.
Le conseil : ne choisissez pas de vendre ou d’acheter des actions en fonction d’une impression que la Bourse va monter ou descendre.
2. Une baisse est un bon moment pour ajouter des actions à son portefeuille
Pourtant, on le répète souvent, quand les actions sont à bas prix, c’est le bon moment pour en acheter si on souhaite en ajouter à son portefeuille. « En date de lundi, on pouvait acheter des [actions de] compagnies du secteur des technologies aux valeurs de 2021 ou 2022, alors ça veut dire qu’on faisait de bons deals », souligne Antoine Chaume Legault.
Le conseil : si, dans le cadre de votre stratégie de portefeuille, vous comptiez augmenter votre exposition à des actions, les moments où les marchés sont plutôt à la baisse sont des moments où il est conseillé d’acheter.
3. Il faut avoir une stratégie globale et s’y tenir « Quand tu as un plan financier pour les 20 ou 30 prochaines années, tu n’es pas censé y déroger parce qu’il y a un moment très temporaire de volatilité », renchérit Antoine Chaume Legault.
Le conseil : assurez-vous d’avoir une stratégie qui correspond à vos objectifs financiers et à votre tolérance au risque – ainsi, les mouvements du marché seront moins lourds à supporter pour vos nerfs.
« Les proches de Donald Trump profitent-ils illégalement de ces énormes fluctuations du marché boursier par le biais de délits d’initiés ? », a interrogé le sénateur démocrate de Californie Adam Schiff sur son compte X mercredi. « Le Congrès doit savoir », a-t-il ajouté, appelant à une enquête parlementaire.
« Le président des États-Unis participe littéralement à la plus grande manipulation de marché au monde », ont affirmé de leur côté les élus démocrates de la commission des services financiers de la Chambre des représentants, également sur X.
Après avoir déclenché une guerre commerciale mondiale et ébranlé les marchés, le président américain a écrit mercredi sur TruthSocial, quelques minutes après l’ouverture de Wall Street, « C’EST LE MOMENT D’ACHETER ».
IMAGE TIRÉE DU COMPTE TRUTH SOCIAL DE DONALD TRUMP
Quelques heures plus tard, il annonçait une suspension pour 90 jours des droits de douane supplémentaires à l’encontre de dizaines de pays, à l’exception de la Chine, provoquant un rebond boursier historique.
Après plusieurs jours d’effondrement, l’indice Dow Jones a fini mercredi en hausse de 7,87 %, sa plus forte progression depuis 2008, et l’indice NASDAQ de 12,16 %, du jamais-vu depuis 2001.
Un juriste spécialiste en éthique a lui aussi estimé qu’il y avait matière à enquête.
« Les présidents ne sont pas des conseillers en investissement », a écrit sur X Richard Painter, professeur en droit et ancien avocat chargé de l’éthique à la Maison-Blanche sous George W. Bush. « Ce scénario pourrait exposer le président à des accusations de manipulation du marché », a-t-il déclaré sur la chaîne NBC.
La Maison-Blanche a affirmé que Donald Trump n’avait voulu que « rassurer ».
« Il est de la responsabilité du président des États-Unis de rassurer les marchés et les Américains sur leur sécurité économique face à l’alarmisme permanent des médias », a déclaré au Washington Post Kush Desai, porte-parole de la Maison-Blanche.
Une vidéo publiée sur X par Margo Martin, conseillère à la communication de la Maison-Blanche, montre le président américain recevant Charles Schwab, fondateur et co-président du gestionnaire d’actifs éponyme, dans le bureau ovale mercredi, à une heure non précisée.
« Voici Charles Schwab », a déclaré Trump, présentant le milliardaire de 87 ans à des champions de courses automobiles. « Ce n’est pas seulement une entreprise, c’est en fait un individu ! Et il a gagné 2,5 milliards [de dollars] aujourd’hui », a-t-il lancé sur un ton léger.
Donald Trump a par ailleurs signé sa publication sur Truth Social des lettres « DJT », qui représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L’action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67 %.
La veille, le président américain avait opéré un revirement spectaculaire en concentrant toutes ses flèches sur la Chine et en offrant un peu de répit aux autres partenaires commerciaux des États-Unis. Ceux-ci restent toutefois toujours visés depuis samedi par 10 % de droits de douane additionnels sur leurs exportations vers la première puissance mondiale.
Face à la détermination de Pékin à rendre quasiment coup pour coup, le chef de l’État avait annoncé mercredi que la surtaxe sur les produits chinois serait désormais de 125 %.
La Maison-Blanche a précisé jeudi, via un décret présidentiel, que cela la porterait en fait à 145 %, en tenant compte d’autres droits de douane – de 20 % – mis en place par Donald Trump pour punir la Chine d’héberger sur son sol des ateliers jouant un rôle dans la production de fentanyl, un opioïde à l’origine d’une grave crise sanitaire aux États-Unis.
Autres subtilités : cette surtaxe touchera la majorité des produits chinois, mais pas tous (les semiconducteurs sont exemptés par exemple), et arrive en supplément des droits de douane qui existaient avant le retour du milliardaire républicain à la Maison-Blanche.
Les marchés américains, qui avaient ouvert dans le rouge, se sont enfoncés : vers 12 h 10 (heure de l’Est), le Dow Jones perd 4,20 %, l’indice NASDAQ, à coloration technologique, lâche 5,78 % et l’indice élargi S&P 500 recule de 4,71 %.
Le pétrole et le dollar reculent aussi nettement face aux craintes de ralentissement sévère de l’activité. L’or a franchi un nouveau record.
Les marchés asiatiques et européens ont de leur côté rebondi à la suite du revirement de la veille (+9 % à Tokyo, +4,53 % à Francfort, +3,83 % à Paris).
« Jusqu’au bout »
Désormais isolées dans leur combat face à l’administration américaine, les autorités chinoises ont continué jeudi de tenir tête à Washington, promettant de « se battre jusqu’au bout » tout en se montrant diposées à rechercher un compromis.
« C’EST LE MOMENT IDÉAL POUR ACHETER !!! DJT », a-t-il écrit sur son réseau social, Truth Social, à 9 h 37, mercredi. Peu après 13 h, il a annoncé sur le même réseau qu’il reportait l’imposition de la plupart des barrières tarifaires décrétées le 2 avril, ce qui a provoqué une forte hausse des marchés boursiers en difficulté.
Dans une lettre envoyée jeudi au directeur par intérim du Bureau de l’éthique gouvernementale, les sénateurs démocrates Ruben Gallego (Arizona) et Adam Schiff (Californie) ont demandé qu’une enquête fédérale soit déclenchée afin de déterminer si des membres du personnel de la Maison-Blanche ou de la famille Trump avaient été informés à l’avance de la suspension des droits de douane et ont utilisé cette information pour effectuer des transactions boursières.
« La décision du président Trump d’adoucir la plupart des droits de douane a sans surprise entraîné une hausse fulgurante des marchés, après qu’ils eurent chuté et connu de fortes fluctuations », ont écrit les deux sénateurs. « Le président, sa famille et ses conseillers étaient dans une position unique pour être au fait et tirer profit d’informations qui ne sont pas du domaine public afin de prendre leurs décisions d’investissements. »
M. Trump suscite depuis longtemps des questions de la part des spécialistes en matière d’éthique au sujet de ses diverses entreprises, et après son élection, il n’a promis de se défaire d’aucun de ses intérêts financiers. Les actifs de M. Trump se trouvent dans une fiducie gérée par ses enfants, a indiqué la Maison-Blanche.
Le président détient une grande partie de sa richesse dans sa participation à la société mère de Truth Social, Trump Media & Technology Group. La cote boursière de cette société est « DJT », les initiales du président et la signature qu’il a utilisée dans le message de Truth Social mercredi matin.
L’action de la société s’est redressée avec l’ensemble des marchés après l’annonce sur les droits de douane, clôturant la journée avec une hausse de plus de 21 %.
Un chaos imprévisible
Ce qui s’est passé cette semaine sur le marché obligataire américain est inédit. Alors que le marché boursier souffrait déjà depuis un certain temps de la guerre commerciale déclenchée par le président des États-Unis, le marché obligataire était resté calme et il avait même attiré plus d’investisseurs à la recherche de stabilité.
En début de semaine, tout a changé. Le titre de dette le plus sûr et le plus populaire au monde a perdu son attrait d’un coup : le taux d’intérêt sur les obligations 10 ans du gouvernement fédéral américain a grimpé de près de 50 points de base, jusqu’à 4,5 %. Le taux à 30 ans a même dépassé 4,9 % en cours de journée mercredi, ce qui laisse présager une hausse importante du coût de la dette aux États-Unis. L’annonce d’une trêve de 90 jours par le président américain est survenue plus tard ce jour-là.
Des sommes importantes sont en jeu : en 2024, les États-Unis ont déboursé 949 milliards US en intérêts sur la dette.
Comme Liz Truss
Plusieurs explications ont été avancées pour expliquer l’augmentation des taux sur les obligations américaines.
La Chine, qui est le deuxième créancier en importance des États-Unis en même temps que la principale cible de la guerre commerciale de Donald Trump, aurait liquidé une partie de ses obligations américaines pour riposter à l’offensive tarifaire américaine et faire grimper le coût de la dette américaine.
Autre possibilité : les investisseurs du monde entier ont réalisé la folie des politiques américaines et commencent à perdre foi en leur allié de toujours et leur point d’ancrage, le titre de dette du gouvernement.
Un certain nombre d’investisseurs institutionnels peuvent aussi avoir vu un bon moment pour se départir de leurs obligations américaines.C’est probablement un peu tout ça, estime Sébastien McMahon, stratège en chef et économiste chez iA Groupe financier.
Ce qui est certain, c’est que le marché obligataire a envoyé un signal fort à l’administration Trump.
Sébastien McMahon, stratège en chef et économiste chez iA Groupe financier
Message reçu, semble-t-il, puisque le président s’est empressé de mettre son offensive mondiale sur pause. Pour le moment, faudrait-il préciser.
Ce qui vient de se passer aux États-Unis rappelle ce qui est arrivé à la première ministre britannique Liz Truss en 2022, souligne Sébastien McMahon.
Les mesures irréalistes annoncées dans le budget déposé par la première ministre avaient été suivies d’une débandade des marchés financiers et d’une intervention de la Banque d’Angleterre, ce qui l’avait obligée à reculer, puis à démissionner quelques jours plus tard. « On n’en est pas encore là aux États-Unis, mais ça ressemble à ça », dit-il.
Autant qu’on peut haïr l’ingérence étrangère dans nos élections, voici une ingérence étrangère qui vient de sauver nos retraites et nos investissements. C’est bien un preuve microscopique que l’économie nord Américaine (y compris l’économie Québécoise) a des chances de survivre à la crise.
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« Bien des clients sont préoccupés »
Google, Microsoft, Apple, Meta… On peut tous nommer les entreprises gigantesques qui dominent le marché américain. Combinées, les 10 plus grandes sociétés aux États-Unis représentent aujourd’hui 38 % de l’indice du S&P 500, un sommet en plus de 20 ans.
Publié à 5 h 00
Cette tendance est-elle inquiétante ?
Dans son bureau, André Lacasse se fait régulièrement poser la question.
« Bien des clients sont préoccupés, explique M. Lacasse, planificateur financier et conseiller en sécurité financière chez Services financiers Lacasse. Ils se demandent s’ils devraient réagir. »
Marc-André Turcot, gestionnaire de portefeuille chez Demos Gestion de patrimoine familial (Raymond James) et chargé de cours à l’Université de Sherbrooke, remarque quant à lui que la concentration du marché américain est abstraite pour bien des gens.
« Pour prendre une analogie plus concrète : c’est comme si, dans un portefeuille de 50 titres, on mettait 40 % de notre argent dans un seul titre, et le reste dans les 49 autres, dit-il. C’est ça, le marché américain en 2025. »
IA, IA, IA
Marc-André Turcot remarque que le thème de l’intelligence artificielle (IA) est derrière cette réalité. Et que les géants technologiques sont à la fois producteurs et clients de cette nouvelle technologie.
« D’un côté, on a Nvidia et Broadcom qui vendent les processeurs et les semiconducteurs pour l’IA. Et, de l’autre, on a Google, Tesla et Microsoft qui les achètent. Donc le phénomène s’autoalimente. »
Jusqu’ici, les actions américaines ont suivi la hausse des profits des entreprises, qui eux-mêmes ont surpris par leur résilience.
Les investisseurs qui ont quitté le navire il y a cinq ou six ans sous prétexte que les géants technologiques prenaient trop de place ont raté un rendement phénoménal.
Le S&P 500, l’indice qui suit les 500 plus grandes entreprises échangées publiquement aux États-Unis, a connu un rendement composé annualisé de 17 % depuis 2019. La somme de 10 000 $ investie à cette époque vaut près de 26 000 $ aujourd’hui.
Pour le NASDAQ 100, qui suit les 100 plus grands titres technologiques aux États-Unis, la hausse des dernières années a été plus remarquable encore : on parle d’un rendement composé annualisé de 23 % depuis 2019. Un placement de 10 000 $ vaut 35 000 $ au bout de six ans.
« Pourquoi vendre quand ça va bien ? »
Un tel rendement ne passe pas inaperçu.
André Lacasse se souvient d’un homme rencontré il y a deux ans, et qui avait mis la majorité de son actif dans un fonds négocié en Bourse (FNB) qui suit les performances du NASDAQ 100.
« L’homme approchait de la retraite. Une telle concentration ne cadrait plus du tout avec son profil. Mais le message ne passait pas. »
Beaucoup d’investisseurs n’ont pas vécu l’éclatement de la bulle point-com au début des années 2000. Ou encore la crise financière de 2008-2009.
Donc, dans leur esprit, une hausse spectaculaire ne peut se défaire en quelques mois. Mon rôle, c’est de leur dire : “La hausse, c’est le passé. Notre travail, c’est de planifier l’avenir.”
André Lacasse, planificateur financier et conseiller en sécurité financière chez Services financiers Lacasse
Il note qu’un FNB qui suit l’indice du NASDAQ 100 a eu un rendement total de 88 % depuis cinq ans, alors qu’un portefeuille comme le fonds équilibré VBAL de Vanguard (60 % actions, 40 % obligations) a grimpé de 29 %.
« Si on approche de la retraite, le deuxième choix est plus approprié. Mais, parfois, ce n’est pas ce que les gens ont envie d’entendre. » Finalement, M. Lacasse n’a pas réussi à convaincre l’homme de diversifier ses placements. « Les gens se disent : “Pourquoi vendre quand ça va bien ?” »
Le Canada fait mieux
Il faut parfois que le marché parle pour que les investisseurs entendent raison.
Ruben Antoine, gestionnaire de portefeuille chez Tulett, Matthews et Associés, remarque qu’en début d’année, certains clients examinaient l’excellente performance des actions américaines en 2024, et voulaient en acheter davantage.
Or, au 31 juillet, les actions canadiennes étaient en hausse de 12 % depuis le début de l’année, contre 8 % pour les actions américaines. Exprimées en dollars canadiens, les actions américaines n’ont pris que 4,5 % depuis le début de l’année en raison de la perte d’altitude du dollar américain depuis le 1er janvier.
Les gens aiment encore les actions américaines. Mais ça vient en grande partie des rendements passés. Avoir près de la moitié du marché américain qui est dans un secteur, ça représente un risque.
Ruben Antoine, gestionnaire de portefeuille chez Tulett, Matthews et Associés
Ne pas se synchroniser avec le marché
Marc-André Turcot note qu’un marché cher comme l’est le marché américain actuellement peut pousser des gens à miser sur une baisse des actions. Or, tenter de se synchroniser avec le marché est l’une des erreurs les plus courantes, dit-il.
« En avril, durant la crise des droits de douane de Donald Trump, certains clients anxieux ont insisté pour vendre leurs placements lorsque la Bourse a chuté d’environ 20 %. Mais ils ont ensuite manqué la forte reprise du marché. »
La concentration du marché américain peut durer encore dans le temps, ou bien se résorber, dit-il.
« Pour reprendre une analogie de l’époque de la bulle des entreprises point-coms : est-ce qu’on est en 1996 ? Ou bien en 1999 ? Personne ne le sait. Tout ce qu’on peut faire, c’est gérer le risque. »
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Les obligations aussi, c’est risqué !
À l’approche de la retraite, on a souvent le réflexe de vouloir protéger son pécule, de devenir plus prudent. Alors on délaisse les actions pour augmenter la proportion d’obligations. Ça semble logique. Or, les chiffres démontrent que cette stratégie accroît plutôt le risque d’épuiser son épargne avant de mourir.
Bref, plus on mise sur les obligations, plus on accroît les risques de manquer d’argent vers la fin de sa vie. Quand on sait combien coûtent les RPA et les opérations de la hanche au privé, veut-on vraiment en arriver là ? La question se pose d’autant plus que l’espérance de vie des retraités est d’environ 90 ans 1. C’est sans compter que la moitié des portefeuilles contenant uniquement des actions se retrouvent bien plus garnis après 30 ans malgré tous les retraits. Assez fascinant, non ?
https://www.lapresse.ca/affaires/chroniques/2025-09-20/les-obligations-aussi-c-est-risque.php
J’ai vécu une expérience de ce genre avec ma conseillère financière à la BNC. Ça m’a couté $15,000. de perte parce qu’elle n’a pas placé mon argent comme je l’avais demandé. C’est là que j’ai réalisé qu’elle travaillait pour la banque et non pour le client.
Pourquoi la banque n’est pas notre amie
Dans l’homélie de cette semaine, il sera question des grandes banques, et des placements qu’elles recommandent aux clients. J’espère que vous ne portez pas vos habits neufs. Ça pourrait vite devenir salissant.
Ça fait des années que des reportages nous disent que les conseils financiers donnés par les représentants des banques sont un peu comme le revêtement de la chaussée dans la voie Camillien-Houde : de qualité très inégale, pour rester poli. Dans certains cas, des informations fausses ont même été données à des clients munis d’une caméra cachée, selon un reportage de CBC l’an dernier.
Pour faire le point, la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO) et l’Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI) ont lancé un vaste sondage anonyme auprès de courtiers en fonds communs de placement affiliés à cinq banques canadiennes : BMO, CIBC, RBC, Scotiabank et TD. Plus de 2800 représentants y ont répondu.
Les résultats ont été dévoilés cet été. Ils ne sont pas rassurants.
- Quelque 25 % des représentants disent avoir au moins « parfois » recommandé aux clients des produits ou services « non conformes à leurs intérêts ».
- De plus, 32 % des représentants sont d’avis que leur mode de rémunération accorde plus d’importance au volume des ventes qu’à la qualité des conseils prodigués aux clients.
- Pas moins de 68 % des représentants disent subir une pression de vente au moins « parfois », et 35 % disent subir une pression « souvent » ou « toujours ».
- Un représentant sur trois a déclaré avoir déjà donné aux clients des informations incorrectes sur des produits ou services.
Voyez les résultats complets du sondage de la CVMO (en anglais)
Les commentaires laissés par les représentants donnent une bonne idée du climat au sein des établissements qui gèrent nos sous.
L’un d’eux écrit : « Les noms des représentants qui ne vendent pas un type de produit spécifique sont signalés lors de réunions périodiques et/ou dans des courriels. De plus, en matière de promotion professionnelle, la direction ne tient pas seulement compte des qualifications, mais associe également la “promotion de certains produits” dans les critères retenus. »
Un autre représentant note que les fonds communs de placement – typiquement des produits financiers à frais de gestion élevés – font partie des objectifs de vente des institutions financières.
« Cela peut amener certains représentants à privilégier la vente de fonds commun, au détriment potentiel des intérêts du client », conclut-il.
Ce qui est intéressant avec ces informations, c’est qu’elles viennent des représentants eux-mêmes. Personne ne leur a mis de mots dans la bouche. Il n’y a pas de question piège. Pas de caméra cachée. Ils nous parlent de leur monde – qui est aussi le nôtre.
Je ne doute pas de l’intégrité et du professionnalisme de la majorité des représentants. Je suis convaincu qu’ils font de leur mieux. Seulement, nous sommes tous humains. Comme le disait Charlie Munger : « Montrez-moi l’incitation, et je vous montrerai le résultat. »
Résumé
En mode solutions
Le plus difficile dans tout ça, c’est de vous suggérer des solutions. C’est bien agréable de s’indigner. Mais ça ne va pas changer la situation.
Une façon de faire diminuer les frais et d’augmenter les rendements est d’appliquer ce que la recherche nous dit depuis plus de 30 ans déjà, et de détenir des fonds négociés en Bourse (FNB) indiciels diversifiés au Canada, aux États-Unis et dans le monde dans notre portefeuille. Coupler ces FNB à des obligations à court ou moyen terme (donc moins sensibles aux fluctuations des taux), c’est la recette pour être diversifié, et ce, pour tous les profils d’investisseurs (prudent, équilibré, croissance, etc.).
Malheureusement, les FNB à faibles frais de gestion ne font pas partie des produits que « pousse » l’industrie financière. Certaines banques réservent leurs FNB aux clients qui ont 250 000 $ ou plus à investir – ce qui est hors de portée de la plupart des clients. Dans le cas de Desjardins, les FNB offerts sont assortis de frais de gestions de 1,7 % par année, comme l’a écrit Le Soleil récemment.
Lisez l’article du Soleil (abonnement requis)
Des frais de 1,7 %, ça peut sembler peu, mais c’est encore énorme. Par exemple, si un portefeuille « équilibré » donne 5 % de rendement annuel, ça veut dire que le rendement pour le client est en fait de 3,3 %. Dit autrement : près du tiers du rendement disparaît.
La somme de 50 000 $ placée pour 25 ans à 5 % donne environ 170 000 $. La même somme placée à 3,3 % donne 113 000 $.
Pour les plus jeunes, ou pour les gens qui commencent à investir, une façon simple de s’y prendre est d’ouvrir un portefeuille de placements gérés sur Wealthsimple. Un portefeuille de FNB diversifié et équilibré est déjà assemblé pour nous. Les frais sont de 0,65 % par année lorsque l’on commence, et diminuent lorsque les placements atteignent 100 000 $.
Il est aussi possible d’ouvrir un compte de courtage auprès de notre institution financière, et d’y acheter des FNB tout-en-un bâtis selon notre niveau de tolérance au risque. Au Canada, iShares, BMO et Vanguard sont les plus gros acteurs dans ce domaine. Avec cette approche, on parle de frais annuels de 0,24 % ou moins.
Cela dit, avant de renvoyer votre conseiller, sachez qu’il existe selon plusieurs études une corrélation entre le fait d’avoir accès à l’expertise d’un conseil financier et l’accumulation d’un patrimoine important.
Si votre conseiller vous incite à épargner davantage, ou s’il vous empêche de tout vendre dans une chute, il ajoute beaucoup de valeur. À vous d’évaluer si vous bénéficiez de ce suivi professionnel ou pas.
Pour les gens qui ont plusieurs centaines de milliers de dollars ou plus à investir, de plus en plus de gestionnaires sont alignés sur les meilleures pratiques et ont adopté des stratégies indicielles à faible coût pour leurs clients. PWL Capital, Placements Idema, Archer gestion de portefeuille et Tulett, Matthews & Associés sont quelques noms de cette nouvelle vague de firmes établies au Québec.
Finalement, des livres québécois ou canadiens comme Elle investit, de Karman Kong, Reboot Your Portfolio, de Dan Bortolotti, ou Millionaire Teacher, d’Andrew Hallam, peuvent vous aider à devenir d’excellents investisseurs, que vous gériez vos placements ou pas.
J’encourage tout le monde à lire sur le sujet (au-delà de mes courts textes ici). Même si vous prenez une semaine de congé pour le faire, ça pourrait bien être la semaine la plus payante de votre vie.
Alors, chers fidèles, rappelez-vous : la banque n’est pas notre amie.
Entre ses clients et ses actionnaires, son choix est clair.
Comme le dit l’Évangile selon Matthieu (6:24) : « Nul ne peut servir deux maîtres. »
J’encourage tout le monde à lire sur le sujet (au-delà de mes courts textes ici). Même si vous prenez une semaine de congé pour le faire, ça pourrait bien être la semaine la plus payante de votre vie.
Alors, chers fidèles, rappelez-vous : la banque n’est pas notre amie.
Entre ses clients et ses actionnaires, son choix est clair.
Comme le dit l’Évangile selon Matthieu (6:24) : « Nul ne peut servir deux maîtres. »
Mon dieu! La Presse qui donne des conseils financiers sensés! Le nombre de personnes qui écoutent leurs conseillers de la banque et qui renoncent à du rendement, c’est fou.
Les banques au Canada sont un oligopole. Elle n’ont aucun incitatif à donner un service meilleur que l’autre. Une chance que dans les dernières années il y a eu des petits compétiteurs qui sont arrivés dans l’investissement.


