Innovation, recherche et développement - Discussion générale

« À l’épicerie, on va trouver du beurre salé, demi-salé et sans sel. Le seul beurre un peu funky qu’on retrouve, c’est du beurre à l’ail. » Après avoir fait ce constat, Stéphanie Bélanger et Lounes Laoudi, un couple qui a eu deux enfants, ont décidé de se lancer.

Résumé

PME Innovation Du beurre aromatisé à portée de main

PHOTO PASCAL RATTHE, COLLABORATION SPÉCIALE

Citron confit et fines herbes, bacon, whisky et érable, ou encore ail noir et balsamique sont autant de saveurs mises dans les pots en verre des Beurrés.

« À l’épicerie, on va trouver du beurre salé, demi-salé et sans sel. Le seul beurre un peu funky qu’on retrouve, c’est du beurre à l’ail. » Après avoir fait ce constat, Stéphanie Bélanger et Lounes Laoudi, un couple qui a eu deux enfants, ont décidé de se lancer.

Publié à 2h12 Mis à jour à 8h00

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Nathaëlle Morissette
Nathaëlle Morissette La Presse

Le produit

Les deux complices allaient créer des beurres aromatisés, prêts à étendre sur un pain ou pour intégrer à une recette de pâtes, de poisson, de légumes, qui seraient disponibles au supermarché du coin. Citron confit et fines herbes, bacon, whisky et érable, ou encore ail noir et balsamique sont autant de saveurs mises dans les pots en verre des Beurrés, nom de l’entreprise créée en début d’année par ces deux podiatres qui dirigent chacun une clinique.

« On a tous à la maison un pot d’épices italiennes, souligne au bout du fil Stéphanie Bélanger. Et on a également, pour la plupart d’entre nous, chacune de ces épices dans des pots individuels, mais c’est juste qu’on ne prend pas le temps de faire le mélange et le dosage. »

« Ce n’est pas compliqué d’aromatiser du beurre, reconnaît-elle, mais il faut prendre le temps de le faire. Le beurre aromatisé, c’est une solution clés en main. C’est de la gastronomie en pot. »

L’entreprise

Avec pareil discours, il n’est pas étonnant que Mme Bélanger et son mari se soient fait « dévaliser », lors de leur première mise en vente au Grand Marché de Québec en avril.

Pour la petite histoire, l’entreprise Les Beurrés a été créée en février par ce couple qui avait envie de relever un défi professionnel. « On a atteint un peu le plein potentiel de nos cliniques, mentionne Lounes Laoudi. On est toujours en train de chercher quelque chose à manger. On voyage pratiquement juste pour ça. »

Ils ont rapidement joint Mycélium, un incubateur de Québec pour les entreprises œuvrant dans la transformation alimentaire. Ils ont ainsi pu bénéficier d’une cuisine laboratoire et d’une vitrine au Grand Marché, où Mycélium a ses bureaux. Le couple avait préalablement fait des « tests » dans sa cuisine.

« On a préparé les combinaisons de saveurs qu’on voulait. On les a testées, on les a fait goûter à nos familles, nos amis. On a récolté leurs commentaires », relate Stéphanie Bélanger.

Après un premier kiosque en avril au Grand Marché – où ils ont été en rupture de stock –, ils ont doublé leur production en prévision de leur seconde présence. Une fois de plus, ils se sont retrouvés sans aucun pot à la fin de la journée.

Les deux entrepreneurs, qui préparent eux-mêmes leur beurre, ont alors eu la confirmation qu’il y avait un créneau pour leurs produits.

PHOTO PASCAL RATTHE, COLLABORATION SPÉCIALE

Stéphanie Bélanger et Lounes Laoudi.

L’avenir

Forts de leur succès au Grand Marché, Lounes Laoudi et Stéphanie Bélanger, âgés respectivement de 32 ans et 34 ans, se sont déjà lancés à la recherche d’un local à louer avec une cuisine commerciale.

Depuis quelques semaines, il est même possible d’acheter leurs produits en ligne directement sur le site de l’entreprise. « On veut aussi développer nos points de vente physiques d’ici la fin de l’année », mentionne Mme Bélanger. Ils souhaitent ainsi se tailler une place dans les supermarchés. Stéphanie Bélanger remportera donc son pari. En plus du beurre à l’ail, les clients pourront mettre la main sur d’autres produits funkys.

En 2017, il y avait 320 producteurs de fraises au Québec. Ils sont désormais 300, selon l’APFFQ (fermes comptant plus de 0,2 hectare de fraisiculture).

De son côté, la superficie totale d’hectares de fraises cultivées ne diminue pas, alors que la production est de plus en plus concentrée dans les mains de grands acteurs de l’industrie, selon le plus récent portrait diagnostique de l’industrie du MAPAQ datant de 2019.

Cette tendance est commune dans le monde agricole, mais la production de fraises comporte ses défis particuliers liés à la main-d’œuvre, note Stéphanie Forcier.

Résumé

Entrepreneuriat agricole Une planteuse à la rescousse des producteurs de fraises

PHOTO FOURNIE PAR INNOVAPLANT

L’outil conçu par InnovaPlant permet d’automatiser la plantation de fraisiers à racines nues en plasticulture.

Une entreprise fondée par des étudiants en génie de l’Université de Sherbrooke souhaite donner un coup de main aux producteurs de fraises avec leur nouvelle technologie. Une aide qui tombe à point dans ce secteur que plusieurs agriculteurs ont quitté dans les dernières années en raison des coûts importants en main-d’œuvre.

Publié à 1h01 Mis à jour à 6h00

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Thomas Dussault
Thomas Dussault Collaboration spéciale, La Presse

L’outil conçu par InnovaPlant permet d’automatiser la plantation de fraisiers à racines nues en plasticulture. Une avancée qui s’annonce prometteuse.

« La façon de planter les fraises, ça ne correspond pas au XXIe siècle », se désole William Leclerc, fondateur et président de l’entreprise. Chaque fraisier doit être planté à la main par des travailleurs. Ce travail est long et ardu, se faisant à ras le sol souvent sous un soleil plombant, poursuit-il.

« Dans notre secteur, l’automatisation est très difficile », explique la porte-parole de l’Association des producteurs de fraises et de framboises du Québec (APFFQ), Stéphanie Forcier. « C’est extrêmement fragile [comme produit]. » Parmi tous les types de production agricole, c’est en fraisiculture que les coûts de main-d’œuvre sont les plus élevés. Ils accaparent plus de 50 % des dépenses totales des agriculteurs, précise-t-elle.

« C’est vraiment la cueillette des fruits qui coûte [le plus] cher », note toutefois le directeur général de la Fraisière Faucher, Nicolas Dupuis. Sa ferme accueille cet été le prototype de l’entreprise de William Leclerc.

La récolte concentre chaque année les deux tiers des coûts de main-d’œuvre des producteurs de fraises, confirme la porte-parole du Réseau d’expertise en innovation horticole, Izmir Hernández. Aucune machine ne peut encore effectuer efficacement ce travail.

Technologie ciblée

Comme d’autres types de productions maraîchères ou horticoles, une part importante de la culture de la fraise au Québec se fait en plasticulture, selon l’APFFQ. Une toile de plastique recouvre le sol et crée un effet de serre local autour du plant, ce qui permet de réduire la consommation d’eau et d’étendre la saison au printemps et à l’automne. La protection offerte par le plastique empêche aussi la pousse des mauvaises herbes, explique M. Leclerc.

En début de saison, les fraisiculteurs choisissent entre deux types de plants de fraises : à racines en mottes ou à racines nues. Plus dispendieuses, les racines en mottes ont l’avantage d’être de dimensions standardisées, dit-il.

« La combinaison optimale pour les agriculteurs, c’est d’utiliser les racines nues, qui coûtent moins cher, et de les planter sur paillis de plastique », explique l’entrepreneur originaire de la région de Québec.

Avant l’arrivée de son entreprise, elle était toutefois impossible à automatiser.

Ce sont des conditions de plantation qui ne sont pas évidentes. Il faut planter une racine qui est aussi [peu] rigide que des cheveux dans 10 pouces de terre compactée sans déchirer le plastique.

William Leclerc, fondateur et président d’InnovaPlant

InnovaPlant s’attache à un tracteur qui parcourt tous les rangs un à un. Deux opérateurs déposent les pousses dans le planteur qui défile devant eux. La machine perce un trou dans le plastique, insère par la suite le fraisier et compacte la terre autour du plant. Exactement comme le ferait un travailleur.

William Leclerc et quatre autres étudiants ont développé cet outil dans le cadre d’un cours d’entrepreneuriat puis comme projet de fin de baccalauréat en génie à l’Université de Sherbrooke. Depuis, trois d’entre eux ont décidé de poursuivre l’aventure après leurs études terminées en 2022.

L’ancien président de l’APFFQ, David Lemire, est convaincu qu’il est primordial d’investir dans la recherche et le développement d’entreprises comme InnovaPlant, afin d’optimiser la culture des petits fruits. « Est-ce qu’on veut nos fraises du Québec ou que ça soit très marginal face aux fraises de la Californie et du Mexique ? »

L’agriculteur de la Mauricie a récolté ses dernières fraises l’an dernier et se concentre maintenant sur le maïs et les légumes. Son choix était avant tout motivé par une occasion d’affaires avantageuse.

Baisse du nombre de producteurs

En 2017, il y avait 320 producteurs de fraises au Québec. Ils sont désormais 300, selon l’APFFQ (fermes comptant plus de 0,2 hectare de fraisiculture).

De son côté, la superficie totale d’hectares de fraises cultivées ne diminue pas, alors que la production est de plus en plus concentrée dans les mains de grands acteurs de l’industrie, selon le plus récent portrait diagnostique de l’industrie du MAPAQ datant de 2019.

Cette tendance est commune dans le monde agricole, mais la production de fraises comporte ses défis particuliers liés à la main-d’œuvre, note Stéphanie Forcier.

L’argent investi en main-d’œuvre ne va pas exclusivement dans le salaire des employés, souvent des travailleurs étrangers temporaires, mais aussi dans la construction et l’entretien de logements et plusieurs coûts administratifs liés aux permis de travail et aux visas, ce qui limite les possibilités d’augmentation du nombre d’employés, précise Nicolas Dupuis.

Ces coûts pèsent lourd sur les agriculteurs ; plusieurs songent même à se diriger vers d’autres cultures. « Chaque année, on se remet en question avec nos directeurs financiers », nous confie le producteur de la région de Portneuf.

Une réalité également observée par Stéphanie Forcier. « Dans la dernière année, il y a des producteurs qui nous ont appelés pour nous dire qu’ils cessaient la production de fraises et framboises pour se diriger vers les grandes cultures [soya et maïs]. » Bien que nécessitant une plus grande superficie de terres à cultiver, celles-ci demandent beaucoup moins d’employés, puisqu’elles sont en grande partie automatisées.

Malgré tout, David Lemire encourage la relève à s’intéresser à la culture des fraises. « C’est une très belle production, qui ne demande pas beaucoup d’investissement initial pour un bon rendement à l’hectare. »

Un contenant compartimenté accompagné d’un couvercle en plastique qui permet aux traiteurs de servir un repas sans que le pain soit écrasé et que la mayonnaise de la salade de macaronis imbibe le sandwich, tout en conservant l’aspect appétissant du morceau de gâteau au chocolat… et ce, sans créer de nouveaux déchets. C’est l’objectif que Retournzy Coop, entreprise spécialisée dans la réduction d’emballages à usage unique, s’est fixé. Il aura fallu un an de travail et de consultation auprès de différents services de traiteur pour que la petite équipe composée de six personnes mette au monde sa « boîte à lunch ».

Résumé

PME Innovation Quand compartimenter rime avec réutiliser

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Il aura fallu un an de travail et de consultation auprès de différents services de traiteur pour que la petite équipe composée de six personnes de Retournzy Coop mette au monde sa « boîte à lunch ».

Publié à 1h01 Mis à jour à 9h00

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Nathaëlle Morissette
Nathaëlle Morissette La Presse

L’innovation

Un contenant compartimenté accompagné d’un couvercle en plastique qui permet aux traiteurs de servir un repas sans que le pain soit écrasé et que la mayonnaise de la salade de macaronis imbibe le sandwich, tout en conservant l’aspect appétissant du morceau de gâteau au chocolat… et ce, sans créer de nouveaux déchets. C’est l’objectif que Retournzy Coop, entreprise spécialisée dans la réduction d’emballages à usage unique, s’est fixé. Il aura fallu un an de travail et de consultation auprès de différents services de traiteur pour que la petite équipe composée de six personnes mette au monde sa « boîte à lunch ».

« Il y a énormément de volume d’usage unique généré par ce format-là. Sur le marché, on se rendait compte qu’il y avait peu d’options réutilisables », raconte en entrevue Cindy Vaucher, cofondatrice de Retournzy. L’entreprise a ainsi voulu combler une lacune.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Cindy Vaucher, cofondatrice de Retournzy Coop

L’entreprise

Pour la petite histoire, au moment de sa création en 2021, Retournzy voulait offrir aux restaurateurs un service de location et de lavage de plats réutilisables, notamment pour les commandes à emporter. La coopérative disposait alors de contenants rectangulaires en acier inoxydable.

« En 2023, on a pivoté de segment de clientèle pour passer des restaurants aux traiteurs, qui fournissent de la nourriture à l’occasion d’évènements, explique-t-elle. On s’est rendu compte que les formats de contenants simples que l’on proposait ne répondaient pas à 100 % des demandes des traiteurs qui préparent énormément de boîtes à lunch : le fameux contenant à trois ou quatre compartiments qui peut accueillir le sandwich, la salade et le dessert. »

« [Les traiteurs] nous demandaient d’avoir des séparations dans nos contenants », dit-elle.

De là est venue l’idée d’ajouter le fameux plat compartimenté en acier inoxydable qui vient avec un couvercle en plastique – entièrement conçu au Québec – à la gamme d’articles que l’entreprise offre en location.

Le produit

Retournzy loue les contenants aux traiteurs et les récupère après l’évènement pour les acheminer à son centre de lavage à Montréal. L’élaboration de la fameuse boîte à lunch ne s’est pas faite en un jour. L’entreprise a ciblé les besoins des traiteurs avant d’y donner naissance. « Le but, c’était vraiment de penser à toute la chaîne d’utilisation depuis les cuisines jusqu’au lavage », explique Cindy Vaucher.

Le couvercle devait être en hauteur et non plat, pour éviter d’écraser le sandwich au jambon, par exemple. Et contrairement à beaucoup de modèles, il n’est pas rattaché au contenant, ce qui facilite la vie des traiteurs.

Le contenant avec le couvercle attaché est peu pratique sur les tables de préparation des traiteurs au moment de remplir les plats, car il prend plus d’espace, selon Mme Vaucher. Et c’est également « pénible » au moment du lavage.

Une facilité de rangement et une stabilité dans le transport faisaient également partie des attributs recherchés. Critères auxquels Retournzy s’est efforcée de répondre. En touche finale : les mots « Je suis réutilisable » discrètement gravés dans le couvercle.

L’avenir

La fameuse boîte sera offerte aux traiteurs à partir de l’automne. Mais Retournzy, en plus de ses services de location et de lavage de contenants, verres et autres ustensiles, ambitionne aussi de vendre ses nouveaux contenants réutilisables. Des discussions sont en cours avec des gens dans le domaine de la restauration ainsi que dans les milieux hospitalier et scolaire. La coopérative offre également des services de consultation pour les entreprises qui veulent faire la transition des contenants à usage unique vers les contenants réutilisables. « On a construit cette expertise-là, affirme Cindy Vaucher. On accompagne nos clients. On n’est pas juste des vendeurs de contenants. » Et pour preuve, depuis sa fondation, l’entreprise a évité la création de 102 000 articles jetables.

Résumé

Démystifier la science Du plastique dans l’asphalte

PHOTO FOURNIE PAR L’INSTITUT DE TECHNOLOGIE DU NORD DE L’ALBERTA

L’Institut de technologie du nord de l’Alberta teste la performance de l’asphalte dans lequel a été ajouté un peu de plastique.

Chaque semaine, notre journaliste répond aux questions scientifiques de lecteurs.

Publié à 2h18 Mis à jour à 5h00

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Mathieu Perreault
Mathieu Perreault La Presse

Y a-t-il des tests qui pourraient être menés pour introduire dans l’asphalte une certaine proportion de plastique ?

Daniel Véronneau

Il y a beaucoup de travaux prometteurs sur le sujet. Tellement qu’il devrait y avoir du plastique dans l’asphalte d’ici quelques années.

En entrevue, Alan Carter, ingénieur spécialiste de l’asphalte à l’École de technologie supérieure (ETS), souligne qu’un peu partout sur la planète, des ingénieurs évaluent actuellement l’ajout de plastique à l’« enrobé » (aussi appelé bitume ou asphalte) pour aider à enrayer la pollution plastique. « Il reste encore des choses à vérifier, mais c’est prometteur. »

L’asphalte avec plastique sera opérationnel d’ici quelques années, mais comme changer les pratiques industrielles et les appels d’offre gouvernementaux prend du temps, M. Carter pense qu’il faudra une décennie pour voir les premiers réasphaltages de ce genre.

Selon M. Carter, l’ajout de plastique à l’asphalte pourrait utiliser la totalité des plastiques de certaines catégories qui sont envoyés dans les sites d’enfouissement au Canada. Cet asphalte comporterait moins de 3 % de plastique, en poids.

Quels problèmes reste-t-il à régler ?

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Alan Carter, ingénieur spécialiste de l’asphalte à l’École de technologie supérieure (ETS)

L’ajout de plastique produit de l’enrobé [asphalte] de très grande qualité quand il fait chaud, mais nuit un peu à basse température. Il faut voir la proportion maximale de plastique pour nos conditions hivernales.

Alan Carter, ingénieur spécialiste de l’asphalte à l’ETS

Autres points qui font encore l’objet de recherches : la possibilité que des microplastiques s’échappent de l’asphalte, la possibilité de réutiliser le mélange plastique-asphalte (comme on le fait actuellement pour l’asphalte) et l’impact sur l’asphalte du durcissement du plastique avec les années, lequel le rend plus fragile.

Les résultats préliminaires sur ces points, notamment à l’ETS, sont encourageants, signale M. Carter.

Ses travaux découlent d’une demande des autorités de la Gaspésie, qui sont responsables du recyclage du plastique pour une région plus large.

Le facteur température

On ne peut pas mélanger tous les plastiques, parce qu’ils fondent à des températures différentes. « Certains fondent à 100 degrés Celsius, alors que d’autres sont encore rigides à 200 degrés », explique M. Carter. Si on chauffe certains plastiques un peu trop, ils peuvent brûler. Et l’asphalte ne doit pas être chauffé à plus de 170 degrés, parce qu’il peut s’endommager.

Certains plastiques, par exemple les bouteilles de boissons gazeuses, sont faciles à recycler. « On cible surtout les plastiques souples, comme les sacs à usage unique ou les sacs en textile plastique. »

Le plastique a aussi tendance à se séparer du reste de l’asphalte, ce qui complique la donne. Pour éliminer ce problème, des chercheurs de l’Institut de technologie du nord de l’Alberta (NAIT) misent sur une cire fabriquée à partir de plastique par une entreprise ontarienne, Greenlandplast.

PHOTO FOURNIE PAR L’INSTITUT DE TECHNOLOGIE DU NORD DE L’ALBERTA

Adetoyese Oyedun, de l’Institut de technologie du nord de l’Alberta

« Ça semble améliorer beaucoup la stabilité par toutes les températures », explique Adetoyese Oyedun, de NAIT. Greenlandplast utilise déjà sa cire plastique pour fabriquer des tuiles de bardeaux pour les toitures.

Le modèle australien

Le leader mondial de l’incorporation du plastique dans l’asphalte est l’Australie, indique M. Carter. « Ils ont été les premiers à financer un programme de recherche. C’est sûr que c’est plus intéressant parce que chez eux, il fait rarement très froid. »

Filippo Giustozzi, de l’Institut royal de technologie de Melbourne (RMIT), confirme l’avance australienne. « Avec certains plastiques, le vieillissement de l’asphalte est même ralenti, parce qu’ils agissent comme un écran solaire », ajoute M. Giustozzi, auteur du livre Plastic Waste for Sustainable Asphalt Roads, publié en 2022.

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En savoir plus

  • 1,9 million de tonnes
    Quantité de plastique générée par le Canada chaque année

Source : Nature

30 millions de tonnes
Quantité d’asphalte produite au Canada chaque année

Source : Ressources Naturelles Canada

Résumé

Investissement de 115 millions chez Umano Medical

PHOTO FRÉDÉRIC MATTE, ARCHIVES LE SOLEIL

Umano Medical se spécialise dans la fabrication de lits d’hôpitaux intelligents.

Spécialiste des lits d’hôpitaux intelligents, Umano Medical consacre 115 millions de dollars à l’innovation. Les fonds sont principalement voués à l’agrandissement et à la modernisation de son usine principale de L’Islet, dans Chaudière-Appalaches. Le projet de 31 000 pieds carrés devrait aboutir en mars 2025.

Publié à 1h36 Mis à jour à 9h00 Partager


William Thériault
William Thériault Collaboration spéciale

Le gouvernement du Québec et Investissement Québec ont accordé un prêt de 20 millions chacun, le Fonds de solidarité FTQ et le Mouvement Desjardins ont chacun investi 10 millions dans ce projet annoncé il y a quelques mois. Le reste provient des fonds propres d’Umano Medical.

« L’agrandissement est un outil pour nous aider à nous propulser, explique Ghislain Demers, coprésident ventes, marketing, recherche et développement chez Umano Medical. On vise 200 millions de chiffre d’affaires en 2027, et nous sommes présentement à 130 millions. »

Fondée en 2012, la PME établie à une centaine de kilomètres de Québec se spécialise dans la conception, la fabrication et la vente de lits d’hôpital intelligents à la fine pointe de la technologie. Ces lits, qui composent 80 % de leurs ventes, occupent 45 % des parts de marché canadiennes du secteur. Ils sont de surcroît exportés aux États-Unis, en Irlande, en Grande-Bretagne, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Malaisie et à Singapour.

Les 20 % restants se partagent entre matelas produits à Lévis et autres mobiliers de chambre assemblés à Sherbrooke, leurs deux autres établissements dans la province. La proportion occupée par les matelas est appelée à croître, puisque des exemplaires préventifs et curatifs lancés l’an dernier ont engendré des « ventes exceptionnelles ».

PHOTO FRÉDÉRIC MATTE, ARCHIVES LE SOLEIL

Umano Medical vise 200 millions de chiffre d’affaires en 2027.

Plus globalement, l’argent investi devrait à la fois permettre une augmentation de productivité à L’Islet et à Lévis, en plus de créer 200 emplois. Assembleurs, machinistes et opérateurs, mais aussi ingénieurs électriques, mécaniques et de logiciels, puis comptabilité… les postes générés seront variés. Certains emplois existent déjà actuellement.

Innovation humaine

L’innovation est au centre des priorités chez Umano Medical, qui se voit comme une entreprise humaine. Ce qui la différencie : développer des produits « pensés avec les requêtes des gens qui les utilisent vraiment », en leur rendant plusieurs visites dans une optique d’amélioration continue.

On veut créer des produits qui font une réelle différence, pas juste des gadgets. […] Une nouvelle technologie sert à résoudre un problème lié à un besoin, et pas l’inverse.

Ghislain Demers, coprésident ventes, marketing, recherche et développement chez Umano Medical

Ainsi, les lits intelligents et novateurs doivent être faciles et intuitifs à utiliser, pouvoir descendre bas et prévenir les chutes, montrent les demandes les plus fréquentes des patients consultés. Ils doivent également être connectés à distance pour « optimiser la tâche de l’infirmière », ajoute M. Demers.

Une fois l’agrandissement terminé, Umano Medical veillera à l’installation des nouveaux équipements et à une nouvelle chaîne de montage. Pendant ce temps, la production est toujours active, et s’adapte bien aux travaux.

La PME prévoit aussi annoncer une nouvelle gamme de produits en novembre 2025.

Umano Medical en bref

  • Année de fondation : 2012
  • Siège social : L’Islet, Chaudière-Appalaches
  • Coprésidents : Ghislain Demers (ventes, marketing, recherche et développement) et Robert Dion (opération, finances et administration)
  • Produits : Lits, matelas et mobilier de chambre pour hôpitaux
  • Chiffre d’affaires : 130 millions
  • Nombre d’employés : 500
Résumé

Garant se lance dans les pelles électriques sans fil

Par Paul-Robert Raymond, Le Soleil

11 novembre 2024 à 04h00

Avec sa tête pivotante sur 180 degrés, la pelle électrique sans fil de Garant peut projeter la neige sur 7,2 mètres. (Joseph Roby/Garant)

Coïncidant avec son 130e anniversaire, le fabricant de pelles Garant met sur le marché sa première pelle électrique sans fil.


Celles-ci seront mises en vente dès lundi, principalement dans les magasins RONA. «On a aussi plusieurs industriels, comme le Groupe Richer, qui nous en ont commandé et qui les vendront à leurs clients», affirme Pierre-Yves Martin, directeur général de Garant.

«On va lancer deux autres souffleuses l’année prochaine, des phases 1 et 2. Et les batteries de 62 volts pourront être interchangeables», ajoute-t-il.
Le directeur général révèle qu’environ 4500 unités ont été produites pour la saison. Il est toutefois conscient que ce lancement arrive tard dans la première année. «Habituellement, les produits [d’hiver], ça arrive plus tôt que ça en magasin», lance M. Martin.

Pierre-Yves Martin, directeur général de Garant (Garant)

Tête pivotante à 180 degrés

Traditionnellement, Garant fabrique des produits non motorisés. La production de pelles électriques est toute nouvelle pour la compagnie de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud.

«Quand j’ai joint la compagnie, il y a trois ans, on a fait une revue stratégique avec notre équipe. On s’est demandé dans quelle catégorie on pouvait s’en aller», raconte M. Martin.

«On est très avancés dans les pelles à neige et d’été. Et je voyais qu’on avait un trou à combler avec les outils électriques. L’hiver, c’est ce qu’on connaît le plus.»

— Pierre-Yves Martin, directeur général de Garant

Toutefois, lorsque Garant arrive dans un nouveau créneau, le manufacturier veut toujours présenter une innovation. «On a fait pas loin de 70 versions différentes de la pelle. Et pour nous, c’est très important que le design provienne du Québec. C’est pour cette raison qu’on est fier et il n’y a personne d’autre au Canada.»

La principale innovation se situe dans la possibilité de faire pivoter la chute sur 180 degrés. La neige est dirigée jusqu’à une distance de 7,5 mètres (25 pieds).

«Tous les autres modèles sur le marché lancent la neige vers l’avant. Certains modèles la lancent un peu à gauche ou à droite», relate le directeur général.
«Avec la tête qu’on a développée, ça fait comme avec une souffleuse conventionnelle. Et il y a une manivelle sur le dessus de la chute qui permet de lancer la neige sur quatre hauteurs. Et l’action de faire pivoter la chute est facile à faire, une fois la pelle électrique en main», complète-t-il.

Conçue au Québec

La pelle a été conçue et testée au Québec. Mais elle est fabriquée à l’étranger.

«Ce serait trop coûteux de fabriquer ça ici. Surtout pour les batteries», dit M. Martin.

«Ça n’aurait pas été réaliste», enchaîne Isabelle Leclerc, vice-présidente aux ressources humaines et au marketing. «Le prix de détail suggéré de 599 $.»

Elle confirme ce que son directeur général a soutenu plus tôt. «L’an prochain, il y aura deux souffleuses. Une de 26 pouces et une de 24 pouces autopropulsées. On est à finaliser les derniers concepts», conclut-elle.


La pelle électrique sans fil de Garant (Garant)

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Résumé

Les chasseurs charmés par l’invention d’un Rimouskois

Par Johanne Fournier, Collaboration spéciale

18 novembre 2024 à 04h30

Denis Proulx et son invention, le Buck Thorax. (Johanne Fournier, Collaboration spéciale)

Le Buck Thorax gagne en popularité auprès des chasseurs sportifs. C’est du moins ce que constate son inventeur, Denis Proulx. Le Rimouskois a conçu un écarteur de cage thoracique pour grands gibiers, entièrement manufacturé au Québec. Et ça fonctionne!


En un an, l’homme de 75 ans en a vendu plus de 800, un excellent départ pour son concepteur, lui-même chasseur.

Son objectif est d’en vendre 1500 unités en 2025, 3000 en 2026 et 5000 en 2027, d’autant plus s’il participe à l’émission Dans l’œil du dragon de Radio-Canada en 2025.



L’entrepreneur rimouskois nourrit beaucoup d’espoir, considérant qu’il est actuellement en démarche avec l’équipe de la populaire émission de télévision. «Au Québec, il y a 300 000 chasseurs», estime M. Proulx.

«Prenons seulement 5 % de ce nombre. Ça fait 15 000 unités que je pourrais vendre. Je serais alors capable de vivre de ma passion!»

— Denis Proulx, l’inventeur du Le Buck Thorax

Le concept

Le Buck Thorax est un accessoire télescopique permettant de maintenir ouvert le thorax de l’animal. «Le but premier est de ventiler et de refroidir la cage thoracique le plus rapidement possible pour ensuite apporter le gibier en chambre froide en moins de 24 heures», soutient M. Proulx. Robuste, l’outil en acier inoxydable peut passer d’une longueur de 12 à 24 pouces (30,5 à 61 cm).

— Ses pointes saisissantes aux extrémités sont munies d’embouts de protection en caoutchouc. Compact, il prend peu d’espace dans le sac à dos. Lavable à la main ou au lave-vaisselle, il est «antibactérien et approuvé alimentaire de grade 304», de l’avis de son inventeur.

Un legs

Le Buck Thorax est un accessoire télescopique permettant de ventiler et de refroidir la cage thoracique d’un grand gibier. (Johanne Fournier, Collaboration spéciale)

L’idée de l’outil a germé dans l’esprit de M. Proulx en 2019. L’homme était assis au pied d’un arbre et il venait d’apprendre qu’il avait un cancer de la gorge.

«Je me suis dit que je ne pouvais pas partir sans laisser un legs aux chasseurs, raconte-t-il. Puis, je trouvais que ça n’avait pas d’allure qu’on prenne m’importe quel morceau de bois contaminé ou qu’on coupe des branches d’arbres pour écarter la cage thoracique d’un original ou d’un chevreuil.»

Préoccupé par la préservation et la régénération des forêts, celui qui se dit amoureux des arbres considérait qu’il était important d’imaginer un outil qui réduirait leur coupe.

De la Chine au Québec Pendant trois ans, de 2019 à 2022, Denis Proulx a imaginé 10 à 12 modèles de son invention. Une fois la mise au point de son prototype de Buck Thorax complétée, il a conçu l’emballage et il a fait enregistrer la marque de commerce Buck Thorax, sans toutefois faire de démarche pour l’obtention d’un brevet d’invention. «Ça coûte 150 000$, indique M. Proulx. Je n’ai pas les moyens.»

Il a d’abord fait faire la production en Chine pendant un an avant de rectifier le tir. «À cause des délais de livraison qui étaient de trois mois, explique-t-il. Quand je pensais au transport entre la Chine et le Québec, j’avais aussi un souci environnemental.»

L’an passé, il a approché l’usine AMH Canada de Rimouski pour manufacturer son produit. «Ce sont des ingénieurs, précise-t-il. Ils sont un peu comme mes mentors.»

Établie depuis 1978, AMH est une entreprise spécialisée dans la fabrication de cintreuses et d’expanseurs à tuyaux ainsi que d’équipements de soudure électrique et de lampes de séchages à infrarouge.



De grandes ambitions

Un original dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. (Archives Le Quotidien)

L’an dernier, le septuagénaire a fait le tour du Québec avec plusieurs exemplaires de son Buck Thorax. Il en a vendu plus de 700 dans des boutiques Pronature et Ecotone.

Au cours des derniers mois, il a poussé l’audace un peu plus loin. «J’ai communiqué avec Canadian Tire pour pouvoir en vendre dans leurs magasins. Il y en a environ 450. J’ai eu mon accréditation.»

L’homme n’est pas inquiet de pouvoir fournir le géant canadien de la vente au détail. «J’en ai pour 65 000$ en stock, confie-t-il. Je peux fournir les magasins Canadian Tire du Québec. Je pourrai ensuite en faire faire d’autres pour le reste du Canada.»

Autre invention?

Pour l’adepte de chasse à l’original et au chevreuil depuis 50 ans, pas question de s’arrêter à la création du Buck Thorax.

«Je ne laisserai pas mon imagination s’arrêter là, s’exclame le propriétaire des Propulsions Denis Proulx qui célèbre, après cinq ans, la rémission de son cancer. Je pense à développer d’autre chose en lien avec la chasse.»

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Résumé

Des livraisons d’antimatière : quand la science-fiction devient réalité

Stefan Ulmer est un des responsables du projet BASE-STEP au CERN, qui vise à transporter de l’antimatière par camion.

Photo : Maximilien Brice / CERN

Publié à 4 h 00 HNE

Pourquoi existons-nous? La clé pour élucider cette question pourrait bientôt se trouver à bord de camions sur les routes d’Europe. Des physiciens se préparent à transporter hors des laboratoires, pour la toute première fois, une substance rarissime qui renferme son lot de secrets sur les origines de l’univers : l’antimatière.

Depuis six ans, des chercheurs au sein du Conseil européen pour la recherche nucléaire (CERN), près de Genève en Suisse, planifient cette expérience hors du commun. Leur laboratoire, le plus grand centre de physique des particules au monde, est présentement le seul endroit où l’antimatière peut être à la fois produite et entreposée.

Le transport d’antimatière, ça fait rêver depuis longtemps, affirme le spécialiste de physique des particules Stefan Ulmer, un des responsables de ces travaux. C’est une idée qui semble tirée de la science-fiction.

En témoigne le roman Anges et démons, de Dan Brown, dans lequel des Illuminati parviennent à dérober de l’antimatière au CERN et à la transporter jusqu’au Vatican pour en faire une bombe.

Or, pas de crime contre la papauté en vue pour Stefan Ulmer et son équipe. Les chercheurs tentent plutôt de livrer cette substance à d’autres laboratoires où elle pourra être mieux étudiée.

Des phénomènes fondamentaux inexpliqués

L’antimatière peut être vue comme le miroir de la matière. L’ensemble de la matière est formé d’atomes, eux-mêmes constitués de particules : des protons, des neutrons et des électrons. À l’inverse, l’antimatière est formée d’antiatomes, constitués d’antiparticules : des antiprotons, des antineutrons et des antiélectrons.

Les particules et les antiparticules sont identiques en presque tout point. Par exemple, d’après les analyses les plus précises menées sur l’antiproton, celui-ci a la même masse et toutes les mêmes propriétés que le proton, sauf la charge, qui est opposée.

Toutefois, qui se ressemble ne s’assemble pas toujours bien. Lorsqu’une particule et une antiparticule se rencontrent, les deux s’annihilent, ce qui libère des radiations électromagnétiques.

Selon nos modèles du big bang, au début de l’univers, un nombre égal de matière et d’antimatière auraient été produites, donc elles auraient dû complètement s’annihiler entre elles et nous laisser avec un univers vide, explique Brigitte Vachon, professeure au Département de physique de l’Université McGill.

Néanmoins, la matière en est venue à prendre totalement le dessus, jetant les bases de notre existence. Seule une infime quantité d’antimatière peut être trouvée dans l’univers.

Pourquoi donc? C’est une des plus grandes questions qu’on a aujourd’hui, répond la professeure Vachon.

Le dispositif ELENA du CERN permet de ralentir les antiprotons afin de les rendre plus faciles à piéger.

Photo : Julien Marius Ordan / CERN

Les physiciens qui étudient l’antimatière au CERN tentent de trouver une quelconque différence entre les particules et les antiparticules, outre leur charge, qui pourrait expliquer ce déséquilibre grâce auquel la matière est parvenue à dominer le monde.

Le hic : les accélérateurs de particules du CERN créent des champs électromagnétiques ambiants qui perturbent leurs expériences.

Après 10 ans à améliorer continuellement nos capacités techniques à prendre des mesures de haute précision, nous avons atteint le point où ce n’était plus possible de faire mieux au CERN, souligne Stefan Ulmer. Donc l’idée, c’est de transporter cette antimatière vers un laboratoire spécialisé en mesures de haute précision pour pouvoir y mener nos expériences.

Les chercheurs prévoient, dès l’an prochain, tester un premier transport d’antiprotons par camion sur le terrain du CERN. Si l’épreuve est réussie, environ 1000 de ces antiparticules feront un périple de 700 kilomètres vers un laboratoire spécialisé de la ville de Düsseldorf, en Allemagne.

Cette histoire de transport d’antimatière sera décortiquée ce dimanche à l’émission Les années lumière, à 12 h (heure de l’Est), sur les ondes d’ICI PREMIÈRE.

Le diable est dans les détails

Planifier un tel voyage d’antimatière est un travail de moine. Chaque étape, chaque manœuvre doit être exécutée à la perfection pour éviter tout contact d’antiparticules avec des particules qui mènerait à la perte de cette ressource rare.

Les chercheurs doivent d’abord piéger les antiprotons dans des petits tubes métalliques et les garder en suspension à l’aide de puissants champs magnétiques. Puis, à bord du camion, le vide presque total doit être maintenu dans ces tubes tout au long du trajet grâce à un système de refroidissement.

Déjà, l’équipe a savouré une première victoire en octobre dernier. Elle est parvenue à transporter 70 protons en camion durant 20 minutes sur le terrain du CERN, une procédure qui, en soi, constituait une première.

C’est une très bonne nouvelle parce que ce n’est pas beaucoup plus compliqué de transporter des antiprotons que des protons, explique François Butin, ingénieur en chef de l’usine à antimatière du CERN. Il va juste falloir réussir à maintenir un niveau de vide encore plus élevé.

Un piège à antimatière est soulevé par grue dans les laboratoires du CERN.

Photo : CERN

François Butin coordonne d’ailleurs un autre projet du CERN encore plus ambitieux, qui vise à livrer un milliard d’antiprotons par camion.

L’ingénieur se veut rassurant : cette quantité d’antimatière est encore trop faible pour donner lieu à une explosion, comme dans le roman Anges et démons, en cas d’accident. Cela dit, on commence à faire plus attention, c’est-à-dire que si on perd ce milliard d’antiprotons d’un coup, la dose de radiation à proximité immédiate du piège commence à être mesurable et à dépasser ce qu’on autorise pour le grand public.

Il ne faut pas considérer ça comme un danger, mais ça nous impose des précautions et ça impose aussi que les réglementations soient définies parce qu’aujourd’hui, on n’a pas de réglementation pour le transport de l’antimatière sur la route, précise-t-il.

À terme, si ces réglementations sont établies, François Butin espère faire du CERN une station-service d’antiprotons, qui permettrait aux laboratoires d’Europe qui s’y intéresse d’y avoir accès. Et pourquoi pas en transporter par avion? Il n’y a pas d’impossibilité théorique! ajoute-t-il, dans un élan d’optimisme.

À lire et écouter :

Ça prend un anticamion sur une antiroute!

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La pelle peut diriger la neige n’importe où dans un rayon de 180 degrés pour l’envoyer là où le pelleteur veut la voir aller. Ça peut être utile pour pelleter un balcon, par exemple. Elle peut projeter les flocons à plus de 7 mètres de distance et sa hauteur est ajustable pour ne pas avaler le gravier des allées. Elle peut enfin mordre dans la neige la plus dure avec une vitesse qui s’ajuste pour prolonger la durée de vie du moteur.

L’outil pèse six kilos et sa batterie lui assure une autonomie d’une heure. La pelle a été pensée au Québec par des spécialistes de l’hiver, mais elle est fabriquée en Asie. « On aurait bien voulu la fabriquer ici, mais on n’aurait jamais pu l’offrir à ce prix », explique Pierre-Yves Martin. Son prix de vente tourne autour de 600 $…