Innovation, recherche et développement - Discussion générale

Planète bleue, idées vertes Louer des piles rechargeables pour réduire les GES

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

L’entreprise Aisen propose un service de piles rechargeables clé en main aux entreprises.

Comment ils sont passés de la parole aux actes.

Publié à 0h56 Mis à jour à 6h00

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Éric-Pierre Champagne
Éric-Pierre Champagne La Presse

Une idée qui paraît saugrenue au départ, mais qui pourrait connaître un franc succès tellement son concept est presque banal. Louer des piles rechargeables et offrir le service de recharge, telle est la mission d’Aisen, une jeune pousse fondée par Robert Eisenbruk en 2018.

En 2020, il s’est vendu quelque 300 millions de piles AA à usage unique au Canada. Or, selon diverses études, ces piles sont beaucoup plus dommageables pour l’environnement que les piles rechargeables Ni-MH.

Mécanicien industriel de formation, Robert Eisenbruk était loin de se douter qu’il se lancerait un jour en affaires en proposant de louer des piles rechargeables aux entreprises. L’idée lui est venue après avoir constaté l’impressionnante quantité de piles AA à usage unique utilisée par son ancien employeur, une importante entreprise du secteur des pâtes et papiers.

En parallèle, il met aussi au point un chargeur pour piles plus simple d’utilisation que les chargeurs traditionnels. Mais dans ce cas-ci, l’affaire est plus compliquée : un tel projet requiert des investissements importants.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Robert Eisenbruk, fondateur d’Aisen

Il se lance d’abord dans ce qu’il appelle un service clé en main de gestion de parc de piles pour les entreprises. En 2018, il fonde officiellement Aisen, dont il s’occupera à temps partiel pendant quelques années. Il décroche quelques contrats, notamment pour le réseau TVA et la Société Radio-Canada. Ces deux médias utilisent une importante quantité de piles AA pour faire fonctionner divers appareils, dont les enregistreurs et les micros. Dans les deux cas, il réussit à les convaincre des avantages de confier à son entreprise l’entière responsabilité de la gestion d’un parc de piles rechargeables.

« Je rencontre le client et on évalue la quantité de piles qu’il utilise annuellement. En fonction de leur utilisation, on établit une période de livraison », explique Robert Eisenbruk. Le client est assuré de toujours pouvoir compter sur des piles chargées et n’a pas à se préoccuper de gérer des chargeurs, encore moins de la gestion des piles.

Rechargeables 150 fois

Aisen livre les piles rechargées et récupère celles qui doivent être rechargées. En trois ans, Robert Eisenbruk estime avoir livré 4000 piles rechargées à ses clients, soit l’équivalent de 57 000 à usage unique.

Un bilan qui n’est pas à négliger, précise le fondateur d’Aisen. M. Eisenbruk cite entre autres une étude californienne qui estime que la production de 1 kg de piles à usage unique émet 9 kg de CO2 dans l’atmosphère.

Une autre étude, réalisée en France en 2007 pour l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), a calculé que les piles rechargeables utilisent notamment 23 fois moins de ressources fossiles et minérales que les modèles à usage unique.

L’entreprise ne fabrique évidemment pas ses piles, celles-ci sont commandées d’un fournisseur chinois, s’excuse presque Robert Eisenbruk. Les piles d’Aisen peuvent être rechargées jusqu’à 150 fois. Elles sont livrées en paquet de quatre unités aux clients.

Une vingtaine de chargeurs servent à recharger les piles qu’il récupère chez ses clients, à une fréquence déterminée à l’avance. Pour certains, il passe une fois par mois alors que pour d’autres, ses visites sont hebdomadaires. Pour chaque client, il s’assure que celui-ci aura suffisamment de piles rechargées entre deux visites.

Pour l’instant, Robert Eisenbruk ne loue que des piles AA, bien que des clients lui demandent des piles AAA et même des 9 volts. Il envisage d’offrir la location de piles AAA rechargeables, mais le gros de la demande, c’est pour les piles AA, rappelle-t-il. « Entre 60 et 70 % des piles utilisées, ce sont des AA. »

Depuis un an, Robert Eisenbruk travaille à temps plein pour Aisen. Il devait choisir entre consacrer plus de temps à son entreprise, et faire le saut dans le vide, ou laisser tomber son projet et continuer à travailler comme mécanicien industriel.

S’il ne regrette pas son choix, il admet avoir eu des périodes de doute. « Ça a vraiment décollé depuis 12 mois », dit-il. Il a pu notamment consacrer plus de temps au démarchage, afin de trouver de nouveaux clients. Il reconnaît aussi avoir eu un peu de chance dans ses démarches.

« Après une entrevue à l’émission de Catherine Perrin à Radio-Canada [Feu vert], j’ai reçu un appel d’un gros client qui voulait me rencontrer », souligne-t-il. Le contrat a été signé, mais n’a pas encore été officialisé, précise-t-il. « Nous sommes en phase finale avec la Ville de Montréal », ajoute-t-il.

Aisen recevra aussi une bourse de 135 000 $ de Recyc-Québec dans le cadre d’un appel de propositions visant la réduction de plastiques et de produits à usage unique.

Parmi ses projets, il travaille actuellement avec un consultant en environnement pour être capable de fournir des données à ses clients, afin qu’ils puissent les utiliser pour leurs rapports ESG, de plus en plus courants chez les entreprises qui se soucient de l’environnement. Un tel rapport fourni par Aisen mettrait de l’avant les nombreux avantages environnementaux pour les clients d’utiliser des piles rechargeables plutôt que des modèles à usage unique.

Mais si les choses vont plutôt bien, il admet manquer de temps pour tout faire. « Je suis à la recherche de partenaires, dit-il. Des gens avec des idées différentes pour faire avancer l’entreprise. » Plus de clients, cela signifie aussi plus de piles à recharger et à livrer. « Je suis juste un gars qui a eu une idée », lance Robert Eisenbruk.

Consultez le site d’Aisen

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Une première voiture volante électrique obtient le feu vert pour des vols d’essai

Alef Aeronautics a dévoilé sa voiture volante électrique en octobre 2022.

Photo : Alef Aeronautics

Radio-Canada

Publié hier à 14 h 53

Alef Aeronautics, un constructeur automobile californien, vient d’obtenir les autorisations pour effectuer des essais sur la route et dans les airs avec sa voiture électrique volante, la Model A.

C’est la première fois qu’une entreprise obtient la certification de navigabilité spéciale de la part de l’Agence américaine de l’aviation civile (FAA) pour un engin du genre, selon un communiqué de la jeune entreprise Alef Aeronautics.

« C’est un petit pas pour les avions, et un pas de géant pour les voitures. »

— Une citation de Jim Dukhovny, PDG d’Alef Aeronautics

[Cette certification] nous permet de nous rapprocher d’un moyen de transport écologique et plus rapide, permettant aux particuliers et aux entreprises d’économiser des heures chaque semaine, a ajouté le PDG.

Une voiture inspirée du drone

La voiture Model A, qui compte quatre hélices de chaque côté, est capable de décoller verticalement et horizontalement. En vol, l’engin balance sur le côté pour adopter une position debout, un peu comme un drone.

Elle peut transporter jusqu’à deux personnes et rouler sur une route normale, en s’intégrant dans les infrastructures urbaines existantes (routes, stationnements). Son autonomie est de 200 milles (322 km) sur la route et 110 milles (177 km) en vol.

En entrevue à la chaîne CNBC en décembre, le PDG d’Alef Aeronautics avait précisé que la voiture était principalement destinée à rester sur les routes, et n’irait dans les airs que sur de courtes distances pour éviter des obstacles.

La certification de la FAA

limite pour le moment les lieux de vol pour la voiture, l’organisation étant en train de ficeler activement ses politiques en lien avec les véhicules électriques à décollage et à atterrissage verticaux, selon le communiqué d’Alef.

Alef Aeronautics a aussi lancé les précommandes pour son bolide, offert à partir de 300 000 $ US (environ 400 000 $ CA). Le véhicule pourrait être mis en service à compter de 2025, selon ce qu’a détaillé le PDG de l’entreprise à CNBC.

À lire aussi :

Cool ! Long live the Jetsons.

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En ces temps de crise de main-d’oeuvre


Restauration Des robots en service

Ils travaillent sept jours sur sept. De nature joviale, ils poussent souvent la chansonnette, notamment à l’occasion des anniversaires. Tilou et Kitty portent des surnoms que l’on pourrait donner à deux animateurs de camp de jour, mais sont plutôt des robots aux allures félines « embauchés » par un restaurant St-Hubert.

Publié à 1h15 Mis à jour à 5h00

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Nathaëlle Morissette
Nathaëlle Morissette La Presse

Et ces robots-chats pourraient se multiplier dans les établissements du rôtisseur au cours de la prochaine année. Actuellement, six succursales ont recours à leurs services.

Ainsi, au restaurant St-Hubert situé boulevard Saint-Martin à Laval, pendant que Kitty attend en cuisine que l’on dispose les assiettes sur l’un de ses quatre cabarets, Tilou patiente au poste de repos. Pour le nettoyer, une serveuse passe parfois une lingette sur son « visage », qui s’apparente à une tablette. Il fait alors des clins d’œil et ses oreilles s’illuminent, signe qu’il aime qu’on prenne soin de lui, a constaté La Presse lors de son passage dans la succursale, un midi de semaine.

En cuisine, les cabarets de Kitty sont pleins. Elle est prête à partir. Une serveuse indique le numéro de table où elle doit se diriger avec les assiettes en l’écrivant sur la tablette. Celle-ci s’y rendra, parfois sous des airs de jazz. « Votre serveuse va bientôt arriver », dit-elle aux clients attablés, avec une voix légèrement enfantine. Elle attendra ensuite qu’un humain prenne les assiettes de poulet et frites pour les déposer sur la table. Une fois déchargée, elle prendra congé en saluant les convives.

Un robot peut transporter huit assiettes à la fois. Lorsqu’ils circulent dans le restaurant, les deux félins ne laissent personne indifférent. Les clients les prennent en photo. Certains appellent même avant de venir manger pour s’assurer que les robots seront en service, nous ont raconté les serveuses sur place.

L’arrivée de ces employés nouveau genre dans les restaurants a fait beaucoup jaser depuis le début de l’année. Ils se sont multipliés chez St-Hubert. Les établissements de Laval, Drummondville, Saint-Hyacinthe, Gaspé, Rivière-du-Loup et Mont-Tremblant les comptent maintenant sur leur liste d’employés. La décision de les embaucher revient à chaque franchisé. La chaîne de poulet rôti souhaiterait que d’autres restaurants donnent leur chance à ces chats robotisés, à peine plus grands qu’un enfant âgé de 8 ans. Groupe St-Hubert fait le pari que le bouche-à-oreille fera son œuvre et que d’autres propriétaires se laisseront séduire, selon Josée Vaillancourt, directrice des communications.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Hélène Barrière, directrice générale de la succursale du restaurant St-Hubert situé boulevard Saint-Martin à Laval, avec le robot

Pour des employés « top shape »

Loin d’être une menace pour les emplois, assurent les restaurateurs, le robot fait davantage office d’assistant. À Saint-Hyacinthe, Steve Deslauriers, propriétaire d’un restaurant St-Hubert, a décidé « d’embaucher » Rob-Hert parce qu’il est à l’affût des nouvelles technologies, mais également pour soulager ses serveuses – la plupart sont des femmes – qui souffrent de maux d’épaule, de coude ou de genou.

Les serveuses peuvent marcher de huit à dix kilomètres par jour pendant leur quart de travail. Depuis qu’on a le robot, ça leur permet de faire moins de pas.

Steve Deslauriers, propriétaire d’un restaurant St-Hubert

Groupe St-Hubert n’est visiblement pas le seul restaurateur à vouloir ménager ses employés, une denrée rare par les temps qui courent. D’autres établissements ont recours au service d’un employé robotisé. C’est également ce qui a incité François Roy, propriétaire du Restaurant Matinée à Saint-Jean-sur-Richelieu, à accueillir Bella dans son équipe en février. « Au départ, c’était pour prendre soin de mes serveuses », précise-t-il.

M. Roy ajoute également que depuis la fin de la pandémie, le chiffre d’affaires de son restaurant spécialisé dans les déjeuners a littéralement « explosé ». « C’est difficile de répondre à la demande en pénurie de main-d’œuvre. »

Il a finalement investi 25 000 $ dans l’achat d’un robot, l’un des rares dans la région. Selon les restaurateurs interrogés, ce genre de robot se vend entre 18 000 $ et 25 000 $. Fabriqués en Asie, les robots sont distribués au pays par différentes entreprises canadiennes comme GreenCo Robots et Sparc Technologies.

Chose certaine, François Roy ne regrette pas son investissement. « Le dimanche, on sert 500 déjeuners. À la fin de la journée, les serveuses sont encore top shape. »

« Pour un groupe de huit, honnêtement, un employé peut se rendre trois fois en cuisine. Il y a les toasts et le café, illustre-t-il. Mais là, c’est Bella qui transporte les huit assiettes et la serveuse apporte le café. L’avantage est considérable. »

« Bella se paye toute seule »

En plus de donner un sérieux coup de pouce sur le plancher, les employés robots sont devenus un important outil de marketing. « Quand j’ai acheté Bella, j’ai dit à mes employés que si on avait un nouveau client qui vient pour la première fois au resto chaque jour, ça allait payer Bella », raconte François Roy.

« Mais là, ce n’est pas juste un client. Les gens viennent de partout », dit-il, ajoutant dans la foulée qu’un couple a fait la route depuis Gatineau pour voir le nouveau robot à l’œuvre. « On n’avait pas prévu autant d’engouement. Finalement, Bella se paye toute seule ! », lance-t-il en riant.

« C’est devenu une sorte de mascotte », mentionne pour sa part Steve Deslauriers. Au St-Hubert de Saint-Hyacinthe, le robot fait littéralement tourner les têtes.

« Au départ, j’en avais un et j’ai dû en commander un deuxième parce que des clients sortaient parfois du restaurant, déçus de ne pas avoir vu le robot », raconte le président d’Aki Sushi, Claude Guay. Son restaurant situé à Saguenay a embauché son premier employé robot il y a deux ans.

« C’est un système efficace, sécuritaire. Et en prime, il est toujours de bonne humeur. »

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Une innovation du passé qui pourrait peut-être être mise à jour moyennant quelques nouvelles recherches?

En avance sur leur temps 1924 : la meilleure voiture à vapeur de l’histoire

PHOTO FOURNIE PAR STEAM CAR BLOG, STEAM CAR NETWORK

Une Doble E amoureusement restaurée par son propriétaire australien montre sa chaudière.

Trop tôt ou trop tard… Certaines prouesses technologiques ont été réalisées au mauvais moment. Cet été, nous relatons quelques-uns de ces malheureux exploits dans le secteur du transport. Un petit voyage dans le temps…

Publié à 1h05 Mis à jour à 6h00

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Marc Tison
Marc Tison La Presse

En 1924, le plus important constructeur de voitures à vapeur en Amérique, Stanley Motor Carriage, a rendu son dernier souffle : le moteur à explosion s’était définitivement imposé. Pourtant, cette même année, Doble Car a lancé ce qui fut sans doute la voiture à vapeur la plus perfectionnée de l’histoire… et peut-être la meilleure voiture de son temps.

Silencieuse comme un souffle sur la route. Plus rapide que les Lincoln, Cadillac ou autres Packard. Une garantie de 160 000 km sur le moteur.

Au milieu des années 1920, la Doble E était sans doute la meilleure et la plus raffinée des voitures américaines de son époque.

Or, elle fonctionnait à la vapeur. La qualifier de locomotive sur pneus serait un affront : de l’extérieur, rien ne la distinguait fondamentalement de ses concurrentes.

PHOTO FOURNIE PAR LA DOBLE STEAM MOTORS CORPORATION, COLLECTION UC BERKELEY, BANCROFT LIBRARY

Au milieu des années 1920, la voiture à vapeur Doble modèle E montrait des performances supérieures à celles de ses concurrentes à essence.

Dans son ouvrage Doble Steam Cars, J. N. Walton raconte que le propriétaire d’une Doble modèle E a parcouru 300 000 km en 20 ans, durant lesquels le seul entretien a consisté en trois changements de trains de pneus, deux nouvelles batteries et une pastille d’acier pour boucher un trou sur la chaudière.

Une famille sous pression

Abner Doble était né en 1890 au sein d’une famille aussi aisée que friande de technologie. Son grand-père avait fondé une fabrique d’outils pour les chercheurs d’or de Californie, que son père avait élargie à la fabrication de roues hydrauliques.

Le jeune Abner fréquentait encore l’école secondaire quand, avec son jeune frère John, il a remonté une vieille voiture à vapeur, dans laquelle ils ont installé un moteur de leur conception.

PHOTO FOURNIE PAR LA DOBLE STEAM MOTORS CORPORATION, COLLECTION UC BERKELEY, BANCROFT LIBRARY

Abner Dobble aux commandes d’une de ses voitures. Le petit volant intérieur dosait la pression dans le moteur, donc la vitesse.

Admis en 1910 au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT), il s’est rapidement désintéressé de ses études pour ouvrir un petit atelier expérimental dans une ville voisine, où il s’est attaqué à la conception d’une voiture à vapeur selon ses vœux.

Assisté encore une fois par son frère John, lui-même brillant technicien, Abner Doble a assemblé un premier véhicule, puis un second.

Ce modèle B était à peine un prototype, mais ses performances lui ont déjà valu des commentaires élogieux dans la presse spécialisée : il passait de 0 à 100 km/h en 15 secondes, « une remarquable accélération », écrivait la revue The Automobile en 1914.

Abner Doble a entrepris à son volant une longue tournée qui l’a mené jusqu’à Detroit, où il s’est mis en quête d’investisseurs.

PHOTO FOURNIE PAR LA DOBLE STEAM MOTORS CORPORATION, COLLECTION UC BERKELEY, BANCROFT LIBRARY

Cinq voitures Doble devant la première usine de la Doble Steam Motors ouverte à San Francisco

C’est dans la capitale de la voiture à essence que les deux frères mettent au point en 1916 leur modèle C, sous la marque Doble-Detroit. Le prototype est présenté à l’important salon automobile de New York en janvier 1917. Les articles qui évoquent ses performances suscitent plus de 5000 commandes assorties de dépôts, en provenance d’un peu partout aux États-Unis. En septembre 1917, un bail est signé à Detroit pour la location d’une usine de 52 000 pi⁠2 (4830 m⁠2). L’usine doit être lancée au printemps suivant, mais l’entreprise s’effondre soudainement, alors qu’à peine une dizaine de voitures ont été assemblées.

Abner Doble prétextera la pénurie d’acier provoquée par Première Guerre mondiale, mais les problèmes techniques de la voiture et des mésententes entre les deux frères sur la paternité de ses innovations sont plus vraisemblablement en cause.

PHOTO FOURNIE PAR LA DOBLE STEAM MOTORS CORPORATION, COLLECTION UC BERKELEY, BANCROFT LIBRARY

Abner Doble au volant d’un de ses prototypes, au printemps 1917

Ils retournent penauds en Californie, où John meurt d’un cancer en 1921, à peine âgé de 28 ans. Cinq mois plus tard, Abner et ses autres frères William et Warren fondent la Doble Steam Motors et ouvrent bientôt une usine dans la région de San Francisco. En deux ans, la fratrie et ses employés construisent un nouveau prototype, le modèle D, puis une version encore améliorée, le formidable modèle E.

PHOTO FOURNIE PAR LA DOBLE STEAM MOTORS CORPORATION, COLLECTION UC BERKELEY, BANCROFT LIBRARY

Déménagée à Emeryville, la nouvelle usine devait produire 300 véhicules par année.

À toute vapeur

Son fonctionnement ? Nous sommes dans la section Affaires et non dans la section Auto, aussi ne nous étendrons-nous ni sur le sujet ni sous le véhicule. Retenons seulement que la vapeur produite dans une chaudière est amenée sous pression dans un moteur où elle anime des pistons.

PHOTO FOURNIE PAR SCIENTIFIC AMERICAN, PARUTION DU 23 DÉCEMBRE 1916

En décembre 1916, un article de la revue Scientific American présentait les avantages d du modèle B d’Abner Dobble.

Les frères Doble ont remplacé le problématique moteur à deux cylindres des modèles précédents par un nouveau moteur à quatre cylindres, dans lesquels la vapeur exerçait sa pression dans les deux sens, tant à l’aller qu’au retour du piston.

Nul besoin de boîte de vitesse ou de pédale d’embrayage. La puissance de la vapeur sous pression se libérait instantanément à l’aide d’un petit volant placé au centre du volant de direction.

Une version allégée du véhicule a atteint la vitesse 120 km/h en 10 secondes, une accélération ahurissante à l’époque. Et pratiquement sans vibration de surcroît.

Allumage

L’allumage a rarement été mieux nommé que pour une voiture à vapeur : il fallait craquer une allumette pour faire démarrer les automobiles à vapeur Stanley. Des dizaines de minutes pouvaient s’écouler avant que la pression soit suffisante pour faire bouger le véhicule. Pour sa part, la voiture de Doble s’élançait moins de 40 secondes après que la clé de contact avait activé l’allumeur électrique du brûleur.

PHOTO FOURNIE PAR LA DOBLE STEAM MOTORS CORPORATION, COLLECTION UC BERKELEY, BANCROFT LIBRARY

À l’intérieur de la chaudière d’une Doble E, l’eau circulait dans un mince tube d’acier de 175 m de longueur qui y était enroulé.

Le combustible du brûleur, habituellement du kérosène, se consumait plus complètement que le carburant d’un moteur à explosion, entraînant moins d’émissions polluantes.

Avec une carrosserie construite sur mesure, le poids de la bête avoisinait l’éléphantesque total de 5500 lb (2495 kg).

La Doble E pouvaient néanmoins tenir une consommation moyenne de 19 L/100 km, une excellente performance pour une voiture de ce poids et de cette époque. Grâce à un ingénieux système de condensateur, la voiture pouvait parcourir 1500 km sur sa réserve de 4 L d’eau.

PHOTO FOURNIE PAR LA DOBLE STEAM MOTORS CORPORATION, COLLECTION UC BERKELEY, BANCROFT LIBRARY

La Doble E-14 (donc la 14e construite) appartenait au Dr Seely G. Mudd.

Le mieux est l’ennemi du bien

Abner Doble était un incurable perfectionniste, hélas.

Chaque nouvelle voiture assemblée apportait des améliorations sur la précédente, ce qui ne favorisait en rien la construction en série. Malheureusement, ce perfectionnisme ne s’étendait pas aux questions financières. En 1924, de douteuses ventes d’actions ont attiré l’attention des autorités. Abner Doble a été blanchi pour des détails techniques, mais la réputation de son entreprise en est restée souillée.

PHOTO FOURNIE PAR LA DOBLE STEAM MOTORS CORPORATION, COLLECTION UC BERKELEY, BANCROFT LIBRARY

Une publicité pour la voiture Doble-Detroit, publiée à la fin des années 1910 dans le Saturday Evening Post

Pratiquement fabriquée à la main par des orfèvres de la mécanique, une Doble E carrossée pouvait atteindre le prix astronomique de 18 000 $ US.

Boudée par les investisseurs méfiants et les acheteurs impécunieux, frappée par la Grande Dépression, la Doble Steam Motors a définitivement fermé ses portières en 1931.

On estime qu’une cinquantaine de Doble E avaient été construites, dont plusieurs roulent encore de nos jours.

Abner Doble s’est éteint en 1961. Jusqu’à son dernier souffle, dit-on, il a soutenu que la voiture à vapeur était aussi performante, sinon meilleure, que la voiture à essence.

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PME Innovation Edgehog : La transparence comme on ne l’a jamais vue

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Une démonstration des effets du traitement « Moth-Eye 2,0 » : en haut, un demi-cercle de verre non traité, qui laisse paraître beaucoup plus de réflexion que la partie inférieure, traitée.

Chaque lundi, nous vous présentons une entreprise qui innove.

Mis à jour hier à 9h00

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Karim Benessaieh
Karim Benessaieh La Presse

L’innovation

Un traitement antireflet appliqué directement au verre, qui le rend presque 100 % transparent et hydrophobe. Il permet notamment une augmentation de 12 % de la production électrique des panneaux solaires et une élimination des éblouissements en photographie.

Qui ?

La recherche pour cette technologie a été effectuée il y a une dizaine d’années par des équipes appartenant aux United States National Laboratories. C’est en 2018 que l’incubateur montréalais TandemLaunch en a acquis les droits et a lancé les démarches pour bâtir une entreprise autour de son exploitation. Cette année-là, on a fondé Edgehog (inspiré du nom anglais du hérisson, hedgehog) avec Calvin Cheng, Nasim Sahraï et Siamak Kashi. Le premier détient un doctorat en chimie de l’Université de Toronto, la deuxième détient un doctorat en génie électrique et informatique de la National University de Singapour et le troisième, une maîtrise de Polytechnique Montréal en génie physique.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Calvin Cheng, Nasim Sahraï et François Jeanneau, l’équipe dirigeante d’Edgehog, qui commercialise un procédé rendant le verre presque 100 % transparent.

« L’équipe de cofondateurs ne se connaissait pas, nous nous sommes rencontrés à travers des offres d’emploi et l’incubateur TandemLaunch », explique Calvin Cheng, aujourd’hui directeur des opérations d’Edgehog. Mme Sahraï est la cheffe de produit et M. Kashi en était le directeur, procédés et fabrication, jusqu’à son départ, en mai dernier. Un quatrième partenaire, François Jeanneau, est devenu PDG.

Edgehog compte une dizaine de personnes à ses bureaux de la rue Peel, à Montréal.

Le produit

Les revêtements antireflets classiques ajoutent une couche d’un matériau particulier à la surface du verre. La technologie retenue et commercialisée par Edgehog va transformer la surface du verre pour créer une couche qui va atténuer la transition de la lumière qui passe de l’air au verre. C’est ce « choc » du passage entre deux matières qui crée les réflexions et un renvoi partiel de la lumière.

« Nous nous inspirons de l’œil du papillon nocturne (moth en anglais), nous appelons notre technologie “Moth-Eye 2,0”, explique M. Cheng. Ce concept était connu depuis des décennies, ce n’est que maintenant que nous avons exploité cette capacité. »

Après son traitement par Edgehog, le verre acquiert une transparence quasi complète qui augmente le flux de lumière le traversant. Pour un panneau solaire, cela signifie une augmentation de production d’énergie de l’ordre de 12 % sur une base annuelle, ou de plus de 25 % au lever et au coucher du soleil, quand la lumière frappe en angle.

Intégré à un appareil photo ou à une caméra, ce verre réduit la réflexion et annule les effets de halo. Le traitement rend de plus le verre « superhydrophobe », ce qui permet de le nettoyer à l’eau sans que des gouttes s’y accrochent.

« Ça marche pour tous les types de lumière et pour tous les angles », précise M. Cheng.

Edgehog compte des clients industriels pour lesquels elle traite les verres entrant dans la composition de leurs produits, notamment en aérospatiale et en photographie. Aucun nom d’entreprise associée n’a été rendu public.

Les défis

La pandémie a été difficile pour nombre d’entreprises, et particulièrement pour Edgehog, qui ne pouvait se rabattre sur le télétravail. « Nous sommes une entreprise de matériaux, notre travail est physique, dit le directeur des opérations. Nous avons dû arrêter quelques mois. »

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Calvin Cheng, directeur des opérations d’Edgehog

Comme on a affaire à des entreprises et non à des consommateurs, Edgehog doit travailler selon les contraintes temporelles qu’on lui impose. « Nous opérons dans leur planification », explique M. Cheng.

L’avenir

Edgehog ne fabrique pas elle-même les pièces de verre, elle les transforme. « Notre défi est la croissance de notre capacité manufacturière, précise le directeur. Nous utilisons les installations existantes, notre défi est d’accéder à des équipements plus grands. »

Les panneaux solaires et les équipements photographiques sont les deux domaines où les besoins en technologies antiréflexions sont les plus évidents. « Pour une petite compagnie, nous devons nous concentrer sur ces applications, note M. Cheng. Quand ce sera mature, nous allons pouvoir entrer dans de nouveaux marchés. »

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PME Innovation Un tablier ergonomique pour exécuter les commandes

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Le harnais de pige conçu par Synetik est muni de larges bretelles et d’une ceinture généreusement coussinées, ajustables pour se conformer à diverses morphologies.

C’était à peine un tablier de cuisine à poche. Il s’agit maintenant d’un harnais de pige. Les ergonomes et designers de Synetik ont conçu une solution beaucoup mieux adaptée au travail des employés d’un grand centre de distribution.

Mis à jour hier à 11h00

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Marc Tison
Marc Tison La Presse

L’INNOVATION

Pour exécuter les commandes des clients, les employés d’un grand centre de distribution doivent parcourir les allées de l’entrepôt pour recueillir de petits articles, qu’ils déposent dans la poche d’un simple tablier de coton. Spécialisée en ergonomie, Synetik a conçu et va fabriquer pour eux un harnais de pige, une espèce de sac ventral à bretelles et à ceinture, dont chaque détail a été pensé pour faciliter leur tâche.

QUI ?

Synetik a été fondée en 2004 par la designer industrielle Caroline Saulnier, qui voulait fabriquer et commercialiser un petit siège polyvalent qu’elle avait conçu pour le travail en atelier et en usine. L’entreprise de Joliette a développé depuis une large gamme de chaises et tabourets ergonomiques à usage industriel. Caroline Saulnier y a ajouté des services de conseil et de conception en ergonomie. C’est lors d’une intervention dans un des centres de distribution d’une grande entreprise multinationale (qui préfère ne pas être nommée) que le problème du tablier de pige a été soulevé.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Designer industrielle de formation, Caroline Saulnier a fondé Synetik en 2004.

Ils travaillaient avec un tablier de cuisine. On a des patronistes et des couturières, c’est un gros département chez nous. On a travaillé avec l’entreprise et parmi nos recommandations, il y avait celle de revoir le tablier pour éliminer les douleurs aux épaules et au dos. Il y avait énormément de blessures et d’arrêts de travail. Ça leur coûte cher et ils ont décidé d’investir pour développer une solution.

Caroline Saulnier, présidente du Groupe Synetik

LA SOLUTION

Les ergonomes et designers industriels de Synetik travaillent avec le distributeur depuis un an. Un ergonome a analysé sur place les déplacements, les mouvements et la fréquence des gestes des employés.

Ils ont conçu un harnais dont les larges bretelles et la ceinture, ajustables pour se conformer à diverses morphologies, sont dotées de généreux coussinets. « On fait des tests de force et on a vérifié la pression au niveau des épaules », indique Caroline Saulnier.

La bretelle de droite est munie d’une pochette où l’employé peut glisser son couteau à lame rétractable.

Le sac ventral est fixé à la ceinture, qui en fait reposer le poids sur les hanches. La charge ne pèse donc plus sur les épaules et la colonne vertébrale, ce qui réduit la fatigue musculaire.

Un sac déployable

Une sangle ventrale permet d’ajuster l’ouverture du sac pour le laisser béer à la grandeur désirée.

Une fois la commande réunie, l’employé décharge le sac dans une boîte ou un bac pour la préparation à l’expédition.

Deux différents sacs peuvent être attachés au harnais : un sac simple, vidé par le haut, ou un sac qui s’ouvre pour déverser son contenu.

Ce dernier est muni d’un dispositif qui permet de dégrafer la partie avant de la poche.

Il suffit de tirer sur deux petites courroies, qui détachent les boucles de deux crochets placés de part et d’autre du sac. La partie avant de la poche se déploie alors entièrement vers le bas.

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Le sac se déploie alors entièrement vers le bas pour déverser son contenu.

Pour refermer le sac, l’usager tire les courroies vers le haut, jusqu’à ce que les boucles viennent s’agripper aux crochets par magnétisme.

Ce système facilite la fluidité et la vitesse des mouvements des employés, car « il faut concevoir un produit qui ne rallongera pas leur temps d’exécution », fait valoir Caroline Saulnier.

Et voilà, l’affaire est dans le sac.

Bientôt en production

Le sac lui-même est fabriqué dans un tissu recyclé respirant, fourni par une entreprise de Granby.

« Le dernier modèle a été autorisé, les derniers tests de résistance sont faits », souligne la présidente. La mise en production est imminente. La fabrication du harnais de pige sera entièrement réalisée dans les ateliers de Synetik à Joliette.

L’AVENIR

« Le projet a été déployé au Canada pour commencer et ils sont allés le présenter dans un congrès aux États-Unis, informe Caroline Saulnier. Ils sont très excités par le projet. On a déjà des demandes pour les États-Unis. »

Synetik prévoit leur livrer près de 1000 harnais de pige au cours de la première année. Elle veut intéresser d’autres entreprises et secteurs d’activité et offrir le harnais sur son site web et sur Amazon.

Caroline Saulnier voit dans ce projet un excellent exemple de l’offre intégrée de Synetik. La firme compte une trentaine d’employés en production et une dizaine en consultation. Elle vient d’adjoindre à son équipe deux nouveaux ergonomes installés dans la région de Québec, pour y élargir ses services-conseils.

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« Train du futur » Jusqu’à 550 km/h en lévitant sur la voie

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Une entreprise polonaise vient de dévoiler sa version du « train du futur », roulant sans roues et muni d’aimants très puissants grâce auxquels il lévite au-dessus des rails à plus de 500 km∕h. Chez nous, cet exploit permettrait de parcourir le trajet entre Montréal et Vancouver en huit heures. Mais ce n’est pas pour demain.

Publié à 1h11 Mis à jour à 6h00

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Henri Ouellette-Vézina
Henri Ouellette-Vézina La Presse

Après 70 km/h, on lévite

Des essais réalisés ces derniers mois à Nowa Sarzyna, dans le sud-est de la Pologne, ont en effet confirmé mardi que le dispositif de Nevomo, baptisé « MagRail », peut faire léviter des trains sur des voies ferrées traditionnelles. Sur une voie d’essai d’environ 720 m, les véhicules de 2 tonnes et 6 m de long ont commencé à léviter après avoir dépassé les 70 km/h et atteint une vitesse maximale de 135 km/h. Les concepteurs estiment toutefois que sur une plus longue distance, la vitesse maximale pourrait friser les 550 km/h. Aller de Montréal jusqu’à Vancouver, un trajet de presque 4600 km, prendrait donc un peu plus de 8 heures et 20 minutes.

Comment ça marche ?

La technologie du « MagLev », pour magnetic levitation, consiste essentiellement à retirer les roues des trains, mettant ainsi fin au frottement avec les rails qui se traduit souvent par une perte d’énergie des équipements ferroviaires. On remplace ensuite ces roues sur la voie par des aimants « supraconducteurs », aussi appelés électro-aimants*,* ce qui fait ultimement léviter le train d’environ une centaine de millimètres. Cela permet au train d’aller beaucoup plus vite que sur des rails, en plus de réduire les nuisances associées au bruit, notamment.

Sur des rails existants

C’est l’un de ses principaux avantages : contrairement à des projets comme l’ambitieux Hyperloop d’Elon Musk, le projet de Nevomo ne construit pas de nouvelles structures pour faire léviter son train. Il s’adapte plutôt aux rails déjà en place en les survolant à l’aide d’un puissant champ magnétique, ce qui permet de dégager des économies substantielles. « On ne réinvente pas la route, on améliore un système qui a fait ses preuves depuis des siècles », a soutenu le PDG de Nevomo, Przemek « Ben » Paczek. Il soutient que le coût approximatif par kilomètre du « MagRail » est d’environ 9 à 10 millions d’euros, soit de 13 à 15 millions de dollars canadiens.

ILLUSTRATION FOURNIE PAR NEVOMO

Schéma du prototype présenté mardi

Un accord en France

Nevomo poursuit l’ambition de commercialiser la première version de MagRail pour le transport de marchandises en 2024. En France, un accord a été signé en mars avec la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) pour examiner les bénéfices qu’aurait le MagRail sur le réseau ferroviaire déjà en place. Le directeur de l’innovation de la SNCF, Luc Laroche, avait soutenu à ce moment que cela pourrait être une option pour « augmenter les performances des trains de marchandises » ou encore hausser la capacité « sur les lignes de passagers urbaines congestionnées ». Des discussions ont aussi lieu avec GATX, un fournisseur de wagons dont l’antenne canadienne est établie à Montréal. D’autres échanges sont aussi en cours en Italie, avec la société ferroviaire Rete Ferroviaria Italiana. Selon M. Paczek, l’Amérique du Nord deviendra potentiellement un marché, mais dans un second temps, probablement après l’Europe.

Au sommet, la Chine et le Japon

Le marché européen n’est pas le seul à s’intéresser à la technologie du MagLev. En fait, partout dans le monde, on s’y attarde, mais pour l’instant, ce sont surtout la Chine et le Japon qui font des progrès significatifs en la matière. À la fin de 2020, la Chine avait aussi dévoilé un projet de ce genre, avec une vitesse moyenne de 620 km/h et maximale de 800 km/h. Dans un monde idéal, on vise pour l’instant 2027 pour livrer ce nouveau système. La Chine dispose également déjà d’un MagLev reliant le centre de Shanghai et un de ses aéroports qui peut aller jusqu’à environ 430 km/h. Le Japon, de son côté, avait également déjà établi un record mondial il y a huit ans, en 2015, en faisant rouler un prototype de train magnétique à 600 km/h.

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Une innovation québécoise dans l’œil de la Défense américaine

PHOTO FOURNIE PAR LE NEW YORK TIMES

SBQuantum a conçu un capteur appelé « magnétomètre quantique à base de diamant », combiné à des algorithmes de correction, qui permet une grande précision de la mesure de la variation du champ magnétique terrestre.

Un ambitieux projet de cartographie du champ magnétique terrestre, mené par une agence de la Défense américaine, recourra à une innovation québécoise. La firme sherbrookoise SBQuantum a en effet été choisie parmi trois entreprises dans le monde pour tester dans l’espace son capteur à base de diamant.

Mis à jour hier à 9h00

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Karim Benessaieh
Karim Benessaieh La Presse

L’annonce qui sera faite ce jeudi matin concerne la phase finale d’un programme lancé en 2019 appelé Défi MagQuest. Il a été inauguré par la National Geospatial-Intelligence Agency (NGA), une agence de renseignement du département de la Défense des États-Unis. La firme québécoise SBQuantum avait été choisie dès 2020 parmi les trois gagnants du Défi MagQuest, ce qui lui avait valu un prix de 225 000 $ US.

Le Défi MagQuest en est aujourd’hui à la dernière étape où les solutions des entreprises retenues sont testées de façon plus poussée. « On est une des trois firmes dans le monde qui va être à l’origine de toutes les cartes de navigation, explique David Roy-Guay, PDG et cofondateur de SBQuantum. La NGA y croit et veut la faire [mûrir]. C’est une technologie d’avant-garde, et c’est au Québec que ça se passe. »

Sur des satellites

Peu connue du commun des mortels, la cartographie du champ magnétique terrestre est pourtant utilisée par des milliards de propriétaires de téléphones cellulaires et pour les transports, notamment aériens et maritimes. Jusqu’à maintenant, la récolte de données sur ce champ était surtout l’affaire de l’Agence spatiale européenne. Le Défi MagQuest est justement un projet visant à donner aux États-Unis un back-up dans ce domaine, explique M. Roy-Guay.

Essentiellement, SBQuantum a conçu un capteur appelé « magnétomètre quantique à base de diamant », combiné à des algorithmes de correction, qui permet une grande précision de la mesure de la variation du champ magnétique terrestre. La firme sherbrookoise s’est associée à un autre finaliste du Défi MagQuest, Spire Global, qui dispose de quelque 150 petits satellites artificiels appelés CubeSat en orbite.

« Pour passer à la prochaine phase, la NASA avait organisé des tests en mai dernier, explique Kayla Johnson, physicienne quantique chez SBQuantum. Nous avons réussi les tests pour la précision, nous avons prouvé que notre capteur pouvait bien se débrouiller dans des conditions extrêmes. »

Même si l’armée américaine chapeaute ce projet, les travaux de SBQuantum n’ont pas une application militaire directe, précise le PDG. Impossible par exemple de guider des missiles ou de repérer un sous-marin à partir de l’espace uniquement avec les fluctuations du champ magnétique. « La résolution à partir de l’espace n’est pas suffisante. Il s’agit plus ici de cartographie pour tout ce qui est navigation. »

Fondée en 2016, SBQuantum compte aujourd’hui 13 employés et prévoit d’entrer prochainement à l’étape de la commercialisation de sa technologie. « Nous en sommes au stade de pilotes avec des clients potentiels », explique M. Roy-Guay.

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Le quantique s’implante à Bromont

PHOTO FOURNIE PAR IBM

L’ordinateur quantique IBM Quantum System One installé à Bromont est opérationnel depuis juillet.


Jean-Philippe Décarie
Jean-Philippe Décarie La Presse

(Bromont) La capacité de calcul surmultipliée de l’ordinateur quantique IBM Quantum System One de Bromont est maintenant opérationnelle et elle est déjà utilisée par cinq entreprises et start-up qui souhaitent pousser plus loin des concepts que l’informatique classique ne leur permet pas de faire. J’ai eu la chance de voir la machine et de me retrouver subitement en plein dans le film 2001 : l’odyssée de l’espace.

Publié à 1h01 Mis à jour à 6h30

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Installé dans un local vitré, situé au rez-de-chaussée de l’usine de fabrication de semi-conducteurs d’IBM à Bromont, le superordinateur quantique offre une image épurée à l’extrême. On voit essentiellement une cuve métallique high tech rattachée au plafond et éclairée de façon futuriste.

J’ai eu l’impression de me retrouver devant HAL, l’ordinateur de mission qui gère l’équipage du vaisseau spatial qui se dirige vers Jupiter dans le film de Stanley Kubrick, sorti en 1968. L’acronyme HAL est d’ailleurs composé à partir de chacune des lettres qui précèdent dans l’alphabet celles du nom IBM…

La cuve métallique cache en fait des arborescences qui partent de sa base cylindrique qui abrite un réfrigérateur qui maintient à une température de -270 degrés Celsius la supraconductivité de l’ordinateur quantique. L’ordinateur comme tel est calé au fond du cylindre, couvre une superficie de 1 cm sur 1 cm et est pourtant capable de générer une puissance de 127 qubits (quantum bit).

« Mais ce qu’on ne voit pas se trouve dans la salle derrière où il y a tous les équipements de pompage et les systèmes électriques », m’explique Marie-Ève Boulanger, gestionnaire de programme de la Plateforme d’innovation numérique et quantique PINQ⁠2, qui gère le superordinateur quantique IBM Quantum System One.

PINQ⁠2 est une initiative de l’Université de Sherbrooke et du gouvernement du Québec qui a payé 68 millions pour acquérir pour les cinq prochaines années les droits d’usage du superordinateur quantique afin d’en faire profiter les entreprises québécoises qui veulent pousser plus loin leur expertise, notamment dans les secteurs de l’énergie, des sciences de la vie ou du développement durable.

Marie-Ève Boulanger a fait sa thèse de doctorat à l’Université de Sherbrooke, sous la direction du professeur Louis Taillefer, sur les matériaux quantiques et la supraconductivité. C’est dans cet environnement qu’on se retrouve à Bromont, à quelques pas de la science-fiction.

Déjà 2 milliards d’opérations

La supermachine quantique d’IBM a été inaugurée en grande pompe vendredi dans l’usine de semi-conducteurs du géant américain de l’informatique à Bromont par le ministre du Développement économique, Pierre Fitzgibbon, et de nombreux invités et spécialistes.

Déjà utilisé par cinq entreprises et start-up, l’ordinateur quantique est opérationnel depuis juillet et a réalisé plus de deux milliards d’opérations à ce jour. Un nombre qui va aller en accélérant, selon son directeur général, Éric Capelle, qui anticipe qu’une dizaine d’autres entreprises vont joindre PINQ⁠2 au cours de la prochaine année pour profiter de ses capacités de calcul.

« On propose un environnement hybride avec de l’informatique classique et quantique et en infonuagique. On a beaucoup de projets de développement de médicaments où les entreprises ont atteint leur limite de puissance. Pour simuler des molécules, c’est plus facile de le faire avec un ordinateur à base d’atomes », explique Éric Capelle.

L’offre de soutien quantique de PINQ⁠2 se déploie de trois façons. Dans un premier temps, on démarre avec une offre de preuve de concept pour déterminer si le quantique peut faire avancer de façon significative un projet.

Puis, on propose une étape d’accélération où on va recourir à des spécialistes universitaires pour mettre au point des solutions industrielles avant de passer au stade de l’innovation en profitant des laboratoires de recherche d’IBM à New York pour aller plus loin encore.

À Bromont, c’est la puissance de calcul que l’on offre, mais on accompagne les entreprises à toutes les étapes.

Éric Capelle, directeur général du PINQ2

Outre la santé, l’environnement et l’énergie, l’informatique quantique est populaire dans le secteur de l’aéronautique et dans le monde de la finance.

Deux institutions financières québécoises (on présume qu’il s’agit de Desjardins et de la Banque Nationale…) travaillent d’ailleurs sur une preuve de concept pour la détection des fraudes par carte de crédit, et l’informatique quantique peut les aider à aller plus loin dans le développement d’un modèle d’intervention.

L’informatique quantique est encore en stade de développement, convient la spécialiste Marie-Ève Boulanger, mais sa puissance ne va qu’en augmentant. La capacité de 127 qubits du superordinateur de Bromont va être bientôt supplantée par un nouveau modèle à 433 qubits, mais c’est la qualité de qubit qui fait la différence, m’explique-t-elle.

« Un bon réseau est constitué de qubit logique qui a une capacité à résoudre des problèmes plus rapidement que les algorithmes classiques. On a déjà une capacité de calcul surmultipliée et ça va se développer encore rapidement », prévoit Marie-Ève Boulanger.

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Grande entrevue Stéphane Tremblay, directeur en chef de l’usine IBM de Bromont Prête pour le rapatriement de la fabrication des semi-conducteurs

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Stéphane Tremblay, directeur en chef de l’usine IBM de Bromont

Déjà la plus importante usine d’assemblage de semi-conducteurs pour le marché ouvert en Amérique du Nord, l’usine d’IBM à Bromont ne risque pas de manquer d’ouvrage au cours des prochaines années. La politique énergique de rapatriement de la production de semi-conducteurs qui a été mise en place l’an dernier avec l’adoption du CHIPS Act aux États-Unis va stimuler l’activité de l’usine, anticipe son directeur en chef, Stéphane Tremblay.

Publié à 1h22 Mis à jour à 5h00

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Jean-Philippe Décarie
Jean-Philippe Décarie La Presse

L’usine de Bromont, qui a célébré l’an dernier ses 50 ans d’existence, a fait parler d’elle récemment avec l’inauguration du superordinateur quantique, le Quantum System One, qui trône dans le hall d’entrée de l’entreprise manufacturière de la microélectronique.

L’usine, qui au départ réalisait l’assemblage des machines à écrire IBM Selectrics, s’est transformée au fil des ans pour faire l’assemblage mécanique de semi-conducteurs en céramique pour tous les besoins de la multinationale informatique, avant d’ajouter l’assemblage de microprocesseurs et de sous-systèmes de cryptage.

« Aujourd’hui, nous sommes la seule usine d’IBM dans le monde qui fait l’assemblage des composantes de tous les systèmes P et Z d’IBM, qui sont de gros systèmes informatiques utilisés par les grandes entreprises de la finance ou des assurances, en raison de leurs capacités de calcul uniques », m’explique Stéphane Tremblay, directeur en chef de l’usine IBM de Bromont.

Stéphane Tremblay a entrepris sa carrière chez IBM à Bromont en 1991, à titre d’ingénieur au service du contrôle de la qualité. Durant ses 30 années passées dans l’entreprise, il a occupé 18 postes différents, pour en devenir le grand responsable en février 2021.

On recommande de changer de poste au moins trois fois tous les dix ans, ça donne une vision globale de l’entreprise, plus collaborative, on comprend mieux les enjeux de nos collègues dans chacun des départements.

Stéphane Tremblay

Il y a une dizaine d’années, l’usine de Bromont a encore dû se transformer lorsqu’elle a cessé progressivement de faire l’assemblage des semi-conducteurs pour les trois grands manufacturiers de consoles de jeux vidéo, en raison de l’évolution des technologies.

« Au même moment, IBM a vendu ses fonderies de semi-conducteurs qu’elle avait dans l’État de New York. Il a fallu travailler avec un nouveau fournisseur, GlobalFoundries. Maintenant, on fait aussi affaire avec TSMC de Taïwan et Samsung de la Corée », explique Stéphane Tremblay.

Essentiellement, l’usine de Bromont reçoit les gaufres de semi-conducteurs de ses fournisseurs et trace le chemin pour que les électrons circulent, tout en appliquant des solutions thermiques pour protéger les composants de la chaleur induite par cette activité.

L’usine de Bromont est la seule en Amérique du Nord à réaliser l’assemblage de semi-conducteurs pour des clients de l’extérieur, pour le marché ouvert.

« Il y a d’autres usines de semi-conducteurs, mais elles font uniquement l’assemblage de leurs propres produits. Avec notre capacité, on fait l’assemblage des semi-conducteurs d’IBM, mais on le fait pour d’autres clients selon leurs spécifications.

« On travaille notamment avec les grands équipementiers de la 5G et les centres de données, mais on veut aussi desservir les fabricants automobiles, alors que les autos deviennent de plus en plus des centres de données sur roues », souligne Stéphane Tremblay.

Des développements prévisibles

Les grands clients de l’usine de Bromont représentent aujourd’hui entre 50 et 60 % du volume d’activités du centre d’assemblage, alors qu’IBM accapare de 40 à 50 % de la production annuelle.

Ce pourcentage sera appelé à se modifier au cours des prochaines années à la faveur de clients externes, alors que les États-Unis investissent massivement dans le rapatriement de leur capacité de production de semi-conducteurs.

En 2022, le président Joe Biden a fait adopter le CHIPS Act qui a mis à la disposition des fabricants de puces 52 milliards de dollars pour la construction de fonderies aux États-Unis. Les fonds fédéraux serviront à financer de 20 à 30 % du coût des projets d’implantation. On prévoit donc plus de 150 milliards en projets de nouvelles usines.

« Ce sera essentiellement des fonderies qui vont répondre aux besoins du marché nord-américain, pour cesser la dépendance aux semi-conducteurs asiatiques. C’est un marché en continuelle expansion. On va pouvoir faire l’assemblage final des semi-conducteurs dans notre usine, où on a encore des capacités qu’on peut déployer », précise le directeur en chef.

IBM Bromont a déjà compté plus de 2000 employés, au plus fort de la production de semi-conducteurs pour les fabricants de consoles de jeux vidéo. Aujourd’hui, l’entreprise recense plus de 1000 travailleurs, dont plusieurs centaines d’ingénieurs.

Elle a été obligée de se repenser lorsqu’elle a été forcée d’assumer seule la prospection de nouveaux clients après qu’IBM a vendu ses fonderies américaines.

« Je me suis joint au groupe de développement des affaires et des nouveaux produits en 2016, lorsqu’on a commencé à opérer de façon autonome. On a créé une équipe de vente, des processus, la gestion des clients et on a retrouvé les volumes qu’on avait perdus lorsque les fabricants de consoles ont cessé de faire affaire avec nous », précise le gestionnaire.

Stéphane Tremblay souligne d’ailleurs qu’il s’agit là de la grande force de l’entreprise, sa capacité à relever des défis.

« On est une usine qui manufacture de la fierté et on est bien positionné pour tirer profit de la construction des nouvelles fonderies qui vont avoir besoin de nous. En plus, on est au cœur de la zone d’innovation de Bromont, ce qui constitue un bon noyau pour l’industrie de la microélectronique », anticipe le directeur en chef d’IBM Bromont.

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Aluminium L’or gris vire tranquillement au vert

PHOTO SYLVAIN MAYER, ARCHIVES LE NOUVELLISTE

Recyclage d’aluminium par Shawinigan Aluminium

Durable et recyclable à l’infini, l’aluminium produit au Québec est aussi le plus vert du monde grâce à l’hydroélectricité. Le métal se retrouve dans plusieurs domaines, de l’agroalimentaire à la mobilité. Il reste néanmoins du chemin à faire avant qu’il s’inscrive véritablement dans une économie circulaire.

Publié à 1h33 Mis à jour à 8h00

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Emilie Laperrière
Emilie Laperrière Collaboration spéciale

Le président-directeur d’AluQuébec, la grappe de l’aluminium, l’admet d’emblée : au Québec, on ne peut pas encore dire mission accomplie en matière d’économie circulaire. « Il y a toujours un travail de conscientisation et d’amélioration. La dure réalité, c’est que pour l’instant, la quasi-totalité de l’aluminium post-consommation est recyclée à l’extérieur de la province », affirme François Racine.

Malgré ce portrait sombre, l’industrie ne reste pas les bras croisés. « Les canettes en aluminium et la consigne sont un bel exemple de succès. Le taux de recyclage des canettes est d’environ 70 % au Québec, contre 45 % aux États-Unis. »

Donner une deuxième vie à l’aluminium

Dans le but de favoriser le réemploi, AluQuébec a mis sur pied le chantier Valorisation et recyclage en 2020.

PHOTO FLORIAN LEROY, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

François Racine, président-directeur d’AluQuébec

L’équipe tente d’évaluer les projets potentiels pour valoriser le plus possible les rebuts d’aluminium localement. On veut boucler la boucle de circularité au Québec.

François Racine, président-directeur d’AluQuébec

Les déchets de construction, qui comprennent les cadres de fenêtres ou le revêtement extérieur, et les produits de consommation comme les canettes et les bonbonnes d’aérosol font notamment partie des créneaux visés. C’est moins évident pour les infrastructures, qui peuvent durer jusqu’à 100 ans.

AluQuébec voit évidemment d’un bon œil la construction d’un centre de refonte pour recycler localement les rebuts post-consommation, annoncée l’an dernier par Rio Tinto. François Racine se réjouit également que d’autres entreprises planchent sur des projets similaires.

« Ça démontre un changement de mentalité. Le recyclage devient attrayant pour les grandes entreprises avec les objectifs de décarbonation et de réduction de l’empreinte environnementale. Mais pour que la refonte se fasse au Québec, il faut augmenter la masse critique pour justifier l’investissement. Dans le cas contraire, ça prend le chemin de l’Asie. »

Forte demande

Selon l’Association de l’aluminium du Canada, la demande mondiale devrait augmenter de 80 % d’ici à 2050. Il faudra donc produire autant d’aluminium au cours de la prochaine décennie qu’au cours des 100 dernières années.

Pour Alu MC3, PME spécialisée dans la fabrication de structures d’aluminium destinées à l’éclairage, à la signalisation et à d’autres usages d’infrastructure, le Québec aurait tout avantage à faire « le plus de transformation possible ».

« Comme manufacturier, c’est navrant de devoir acheter des États-Unis de l’aluminium transformé là-bas, mais qui provient du Québec », déplore le président du conseil d’administration, Benoit Montgrain.

Ce dernier ajoute que l’électricité représente une partie importante du coût de l’aluminium. « La Chine est devenue en peu de temps le plus grand producteur au monde grâce à des centrales au charbon, qui détruisent l’environnement en plus des gaz à effet de serre générés. »

Innovation 100 % québécoise

En dépit de cette réalité, des entreprises d’ici s’engagent pour changer les choses. C’est le cas notamment de Ferreol, une petite entreprise de seulement six employés dans la région de Québec. Les trois cofondateurs, qui se sont rencontrés au baccalauréat en génie mécanique de l’Université Laval, conçoivent des skis québécois. Leur savoir-faire s’inscrit également dans une boucle d’économie circulaire.

Il y a un an et demi, Ferreol a démarré un projet de recherche à l’Université de Sherbrooke, en collaboration avec Rio Tinto et le Centre québécois de recherche et de développement de l’aluminium (CQRDA). « Il vise à développer des skis recyclables en fin de vie. Pour y arriver, il faut repenser la façon dont les skis sont conçus en valorisant l’aluminium sans compromettre la performance, la durabilité et l’aspect écoresponsable », explique Jonathan Audet.

PHOTO PAUL DIONNE, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Ferreol met au point des skis qui valorisent l’aluminium sans compromettre la performance.

L’équipe réalise maintenant les premiers prototypes. « On a hâte à la neige pour les tester », lance-t-il. L’entreprise espère ainsi réduire l’empreinte carbone du sport et se poser en pionnier du ski durable.

La jeune pousse a aussi développé un nouvel alliage composé d’aluminium et de scandium – provenant de la revalorisation de résidus miniers de Rio Tinto à Sorel-Tracy –, appelé le Scalium. La demande de brevet a été déposée au printemps 2023. « Ça a tellement bien marché que ça a nécessité la création d’une nouvelle entreprise, Ferreol Technologies, pour commercialiser cet alliage aux autres manufacturiers de ski. »

Jonathan Audet remarque avec fierté que, selon plusieurs acteurs de l’industrie, il s’agit de l’un des matériaux les plus résistants, tous domaines confondus. « Ça ouvre la porte à plusieurs opportunités et applications. Notre impact positif sur l’environnement pourrait se décupler. »

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Univers PME Chlorophylle et ewool créent une veste chauffante

PHOTO FOURNIE PAR CHLOROPHYLLE

Chlorophylle a conclu un partenariat avec l’entreprise québécoise ewool pour l’intégration de la technologie électrique chauffante à pile rechargeable de celle-ci dans une veste sans manche.

Ils savaient manier le fil à coudre. Ils ont maintenant appris à utiliser le fil chauffant.

Mis à jour le 23 octobre

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Marc Tison
Marc Tison La Presse

Chlorophylle, concepteur et manufacturier de vêtements de plein air performants, a conclu un partenariat avec l’entreprise québécoise ewool pour l’intégration de la technologie électrique chauffante à pile rechargeable de celle-ci dans une nouvelle collection de vestes sans manches.

Elle a été lancée le 19 octobre.

« Ça fait environ un an et demi qu’on travaille sur le projet », indique la directrice du marketing pour Chlorophylle, Claudie Laroche.

Leurs racines communes ne sont pas étrangères à leur collaboration.

« C’est le président d’ewool, M. Alain Desmeules, qui a pensé au maillage entre nos deux compagnies, il y a déjà quelques années, parce qu’il vient de la même région que Chlorophylle », indique la porte-parole de l’entreprise saguenéenne.

« Pour lui, ça n’avait pas de sens que sa compagnie spécialisée dans la technologie chauffante ne puisse pas utiliser les manteaux de Chlorophylle pour vêtir les Québécois. »

Un bouton discret

Les vestes sans manches pour hommes et femmes de Chlorophylle, offertes en deux couleurs, sont munies d’une fermeture à glissière apparente et d’un bouton beaucoup plus discret.

Ce bouton de contrôle vibrant est dissimulé dans la veste, cousu entre deux couches de textiles.

« On a décidé avec ewool que ça resterait quand même sobre pour la visibilité du bouton, souligne Claudie Laroche. Le bouton est du côté du logo, donc côté cœur. On le sent quand on appuie dessus, mais on ne le voit pas. »

Le chauffage s’ajuste sur simple pression du doigt au travers du vêtement. Le nombre de vibrations indique lequel des trois niveaux de chaleur est atteint.

La pile assure jusqu’à six heures d’autonomie. Amovible pour la recharge, elle est glissée dans un logement situé à l’intérieur de la veste.

« Il n’y a donc rien qui dit que c’est une veste chauffante. »

Elle peut également être portée sans pile ni chauffage.

« À 380 $, ça devient une veste polyvalente, qu’on peut porter quatre saisons dans toutes les activités », fait valoir la directrice du marketing.

Un projet électrisant

Le vêtement est le résultat de « multiples rencontres avec l’équipe d’ewool ».

Chlorophylle avait déjà tenté dans le passé d’intégrer une technologie chauffante dans ses vêtements, mais l’initiative avait fait long feu.

« On a vite abandonné le projet », relate-t-elle.

« Nous, on est des designers de vêtements, on n’est pas des ingénieurs électriques. Bien savoir gérer la chaleur, gérer le niveau de la batterie, déterminer combien on a besoin de kilowatts pour faire fonctionner la veste, le poids de cette batterie : ce sont des détails, mais c’est ce qui fait la différence entre un bon et un moins bon produit. Pour tout ce qui est de la technologie chauffante, ewool avait des années et des années d’expertise. »

Une fois les paramètres électriques fixés, le dispositif a été intégré dans la confection du vêtement.

« Il a fallu tester ça aussi pour que les fils chauffants de la veste soient au bon endroit, parce qu’on ne veut pas empêcher une liberté de mouvement », poursuit-elle.

« Ça a également demandé beaucoup de suivi avec nos fournisseurs. On n’était pas habitués à gérer des batteries et des fils chauffants. »

Ou même des modes d’emploi.

« C’est vrai, ça prend un manuel d’instructions ! », ont-ils réalisé.

« Nous, on vend des vêtements, on ne montre pas aux gens comment l’enfiler, rappelle Claudie Laroche. Il y avait plein de petites choses comme ça auxquelles il fallait penser en plus avec ce type de vêtement. On se serait cru un détaillant comme Apple ! »

Une entreprise qui chauffe ses concurrents

Chlorophylle, sous la pression du marché, a dû externaliser sa fabrication en Asie, hormis un nouvel article dont elle réserve chaque année la fabrication au Québec.

L’entreprise compte encore une centaine d’employés dans son siège social de Saguenay et son réseau de boutiques.

Un premier lot de 600 vestes chauffantes lui a été livré à la mi-octobre, sur une production annuelle d’un millier d’unités.

« Pour l’instant, on compte seulement sur notre site web et nos magasins pour la vente de nos produits, informe Claudie Laroche. Pour nous, ce sont des qualités qui sont quand même importantes, ce qui montre qu’on a confiance en ce produit.

« Je ne sais pas nécessairement s’il y a de l’intérêt au niveau des détaillants, mais ce qu’on veut leur dire et leur montrer avec ce produit-là, c’est qu’on veut innover sans cesse. »

Des mitaines chauffantes doivent suivre en novembre.

« C’est le début d’une plus grande collaboration avec ewool, assure-t-elle. On est en train de regarder pour plusieurs autres articles, surtout au niveau des accessoires, mais on n’a pas encore arrêté notre idée sur un produit précis. Mais c’est certain qu’on ne s’arrêtera pas là. »

Pas question de perdre le fil.

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Des emballages réutilisables créés en Estrie

L’entreprise Pick Pack propose des emballages réutilisables.

Photo : Radio-Canada / Yannick Cournoyer

Radio-Canada

Publié hier à 20 h 09 HNE

Trois diplômés de l’Université de Sherbrooke ont lancé les Emballages Pick Pack. Il s’agit d’enveloppes réutilisables qui visent à diminuer l’impact écologique des ventes en ligne.

En activités depuis avril dernier, les Emballages Pick Pack compte une trentaine de clients.

Jade Trépanier, l’une des fondatrices, explique que son entreprise a voulu offrir une alternative aux emballages à usage unique. C’est un concept européen. Ça fonctionne depuis 2015 en Europe. Nous on s’est demandé pourquoi c’est pas arrivé avant , explique-t-elle.

Un produit créé en Estrie

L’utilisation du produit demeure plutôt simple. Ça va arriver dans un emballage un peu plus résistant qu’à l’habitude. Tout ce que vous avez à faire, c’est de le plier sur lui-même. Il devient un format lettre. Dans le fond, on s’est vraiment introduit dans le service postal de Postes Canada. On appose l’étiquette et on vient le porter dans une boite postale , décrit Jade Trépanier.

Une fois utilisés, les emballages sont récupérés, puis nettoyés par l’entreprise Emballage Pick Pack avant d’être réutilisés.

Photo : Radio-Canada

L’entreprise s’occupe ensuite de récupérer et de laver les sacs afin qu’ils soient réutilisés jusqu’à 50 fois. Lorsque leur vie utile est terminée, ces emballages sont récupérés par l’entreprise de Bromont, EXXELPOLYMERS qui les transforme en granules ou en billes afin qu’ils aient un nouvel usage.

Signe encourageant, le taux de retour des emballages est intéressant.

On a un [taux de retour] de 75 %. Je dirais en personne concrète que c’est peut-être 200 personnes par semaine qui font la différence.

Une citation de Thomas Thivièrge, d’Emballage Pick Pack

Les trois fondateurs de l’entreprise basée à Granby ont développé leur projet avec l’aide de l’Université de Sherbrooke. L’Université de Sherbrooke nous a appuyés au niveau du matériel à utiliser pour l’emballage. Il y a une étudiante qui a fait sa maitrise sur notre entreprise , explique Thomas Thivièrge.

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Une trentaine d’entreprises partenaires

Emballage Pick Pack peut déjà compter sur une trentaine de petites et de moyennes entreprises qui proposent leur emballage dans leur boutique ou pour leur courrier interne.

C’est le cas de l’entreprise Pop Underwear qui croit en l’importance d’encourager cette tendance pour une consommation plus responsable.

C’est certain que pour nous, c’est super important et pour toutes compagnies et entrepreneurs, on essaie tout le temps de se renouveler et aussi aller vers une empreinte écologique. C’est vraiment ça l’avenir. C’est vraiment ça l’important aussi , explique Jessica Denomée, la présidente de Pop Underwear.

L’un des objectifs des Emballages Pick Pack est maintenant de convaincre une grande entreprise de joindre ses rangs.

Dès que la première grande entreprise va vouloir faire le pas avec nous, ca va juste être la première de plusieurs. Après ça les autres vont suivre. On est prêt à accueillir cette première grande entreprise et on est déjà en démarche avec plusieurs entre elles , explique Vincent Trépanier, l’un des cofondateurs d’Emballage PickPack.

La jeune entreprise survit pour l’instant grâce à l’aide de programmes gouvernementaux et de concours comme OSEntreprendre.

Avec les informations de Jean Arel

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Innovation Quand l’idée vient de la base

PHOTO FOURNIE PAR ROVIBEC

Rovibec est une entreprise de 70 employés fondée en 1976.

En innovation, on a l’habitude que les décideurs préparent une idée pour ensuite l’implanter au sein d’une entreprise. Chez Rovibec, entreprise de Nicolet spécialisée en automatisation agricole, c’est l’inverse. En janvier 2024, la PME fera la mise en marché d’un nouveau produit conçu grâce à la contribution de dizaines d’employés.

Mis à jour le 7 novembre

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William Thériault
William Thériault Collaboration spéciale

« On est une entreprise de troisième génération, et moi, je suis la relève familiale. C’est mon grand-père Victor qui l’a créée en 1976 », explique Alexandra Rousseau, au bout du fil.

Innover, oui, mais innover avec les gens, leurs propositions et leur collaboration. C’est un peu le mandat que se donne Rovibec – et ce, de deux façons.

La première est circonstancielle. « En 2020, on voulait arrêter d’avoir un genre de saisonnalité dans notre production. On s’est demandé ce qui pourrait se fabriquer sur la même ligne de production, mais qui ne serait pas agricole. On a formé des petites équipes de deux : six ou sept duos, et j’ai mélangé des gens de tous les départements. »

Pendant environ trois mois, les petites équipes se réunissaient une fois par semaine avec l’objectif de faire progresser leur idée de produit. Par la suite, « ils ont fait des présentations orales, comme au secondaire, dans la microbrasserie à côté de chez nous », raconte-t-elle.

Mon grand-père a toujours été un créateur, et c’est ça la couleur qu’il a léguée à l’entreprise. On a tout le temps été une gang de créatifs. Ça a tout le temps été la priorité depuis 50 ans chez nous, l’innovation. C’est une culture.

Alexandra Rousseau, relève familiale de l’entreprise Rovibec

Lors de la deuxième phase, de nouvelles équipes de volontaires ont été formées, les ébauches initiales les plus appréciées ont été approfondies et un gagnant en est ressorti : le Rangerman, un robot automatisé conçu pour transporter des palettes de bois dans les PME manufacturières.

Après avoir été présenté dans des expositions industrielles à Jonquière puis Terrebonne, il sera commercialisé au début de l’année prochaine.

« Ce serait faux de dire “tel employé a donné telle idée”, mais ce processus nous a fait mélanger des idées et profiter de l’intelligence collective », lâche Alexandra Rousseau.

Mentalité bien ancrée

Deuxième raison qui fait de l’innovation une affaire collective chez Rovibec : une équipe permanente travaille en recherche et développement, au sein de cette PME du Centre-du-Québec. Et sur 70 employés, on compte une dizaine d’ingénieurs pour un seul vendeur.

« Certains ont fini l’école et sont restés avec nous, d’autres sont ici depuis 25 ans. Mais ils ont un point commun : ils inventent des machines agricoles, et eux-mêmes sont des agriculteurs. On crée des choses pour lesquelles on comprend totalement le sens de l’utilisateur, vu qu’on en est un. »

L’inventaire de Rovibec est vaste : mélangeurs, convoyeurs, panneaux de contrôle, réserves, chariots et utilitaires, robots… les agriculteurs y trouvent facilement leur compte.

Le Rangerman, un véhicule autoguidé (AGV), repose d’ailleurs sur la technologie du Ranger, un produit vedette. Il s’agit d’un robot programmé pour se déplacer dans une ferme laitière et pousser la moulée vers les vaches, qui se présente en substitut à cette tâche habituellement manuelle et qui permet au bétail de se nourrir adéquatement. Sa vitesse de 100 pieds par minute et sa capacité de gérer 2500 têtes fait de la québécoise un « leader mondial » en la matière.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE ROVIBEC

Un robot Ranger de Rovibec à l’œuvre

Au cours des cinq premières années, les objectifs de vente du Rangerman sont simples : « rester au Canada », avec une possible expansion pour la suite. Un concessionnaire de Bécancour a déjà tendu la main à Rovibec, qui dispose maintenant des prochains mois pour solidifier sa stratégie de lancement.

La filière électronique deviendra la prochaine filière des batteries pour l’économie québécoise, avec des investissements potentiels de 10 milliards de dollars. Avec son écosystème en électronique, Bromont a beaucoup à offrir.

(Bromont) Si les pièces du puzzle tombent en place comme prévu, le Québec accueillera des investissements de quelque 10 milliards dans les prochaines années dans le domaine de l’électronique, notamment l’électronique de puissance, spécialité liée aux véhicules électriques.

Publié à 0h57 Mis à jour à 5h00

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André Dubuc
André Dubuc La Presse

Ce qu’il faut savoir

  • Des usines de semiconducteurs se construisent dans le nord-est des États-Unis depuis l’adoption du CHIPS and Science Act en 2022.
  • Le Québec, qui dispose à Bromont d’un pôle en électronique, s’insère dans la chaîne régionale d’approvisionnement des micropuces.
  • L’électronique de puissance, des puces fonctionnant à voltage élevé, est un créneau porteur en raison de ses applications dans l’électrification des véhicules.
  • Jusqu’à 10 milliards d’investissements pourraient y voir le jour d’ici 5 à 10 ans.
  • Les premières annonces d’envergure sont attendues d’ici 24 mois.

C’est en partie à Bromont, chef-lieu de l’électronique dans la province et siège de la zone d’innovation en technologies numériques Technum Québec, que l’action va se passer.

« Nos plans indiquent que des investissements pourraient atteindre près de 10 milliards dans les 5 à 10 prochaines années au Québec ou au Canada », précise Normand Bourbonnais, PDG de la zone d’innovation, lors d’une rencontre avec La Presse dans les locaux du C2MI, Centre de collaboration MiQro Innovation de l’Université de Sherbrooke.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Normand Bourbonnais, président-directeur général de Technum Québec

Le but de l’activité médiatique était d’expliquer pourquoi la filière électronique deviendra la prochaine filière des batteries pour l’économie québécoise.

Avec son écosystème en électronique, Bromont a beaucoup à offrir. Elle a de grands industriels sur place (IBM et Teledyne Dalsa), des chaires de recherche au C2MI, des étudiants et un bassin de main-d’œuvre important. Bromont dispose aussi de 12 millions de pieds carrés prêts à bâtir, et la Ville a investi 4,5 millions dans les infrastructures.

Selon M. Bourbonnais, un ancien d’IBM, le Québec est bien positionné pour s’insérer dans la chaîne d’approvisionnement des semiconducteurs en Amérique du Nord, comme il a su tirer son épingle du jeu de la démondialisation de la fabrication de la batterie lithium-ion.

Les semiconducteurs sont des composants qu’on retrouve dans les équipements électroniques modernes, comme les cellulaires et les ordinateurs.

« Jusqu’à maintenant, la chaîne d’approvisionnement était globale et les usines étaient locales, concentrées en Asie. Dorénavant, la chaîne sera régionale, mais les usines seront installées un peu partout, en Asie, en Europe et en Amérique du Nord », explique M. Bourbonnais.

À quand les annonces ?

« Il devrait y avoir de belles annonces d’ici deux ans de la part de sociétés d’importance qui viendraient s’installer ici. Ce sont des implantations de 100 millions à plusieurs milliards. On parle d’usines de 500 000 pieds carrés avec des salles blanches comptant environ un millier d’emplois », dit-il, sans s’avancer sur aucun nom.

Mais, convient-il, le Québec n’attirera probablement pas d’usines de semiconducteurs. Celles-là sortent de terre aux États-Unis, convaincues par les 52 milliards US du CHIPS and Science Act, adopté en 2022.

Depuis l’adoption de la loi, on y dénombre plus de 23 annonces de nouvelles usines et 9 agrandissements dans l’industrie des semiconducteurs, pour des investissements totalisant 293 milliards.

Dans l’État de New York, l’un des deux pôles de l’industrie aux États-Unis avec le Sud-Ouest, Micron construit une usine de semiconducteurs à Syracuse au coût initial de 20 milliards US (100 milliards en 20 ans). Global Foundries agrandit la sienne à Malta, près de Saratoga Springs, pour 1 milliard US. Un peu plus à l’ouest, à New Albany, en Ohio, Intel consacre elle aussi 20 milliards US à une manufacture de puces électroniques.

Grâce à Albany NanoTech, plus grand centre de R-D sur les micropuces intelligentes, la capitale de l’État de New York est sur les rangs pour accueillir le futur Centre national de technologie sur les semiconducteurs (NSTC) de plusieurs milliards. M. Bourbonnais y part d’ailleurs en mission en novembre.

Ce n’est pas le fruit du hasard si le président Joe Biden et le premier ministre Justin Trudeau ont parlé en mars dernier du corridor Albany-Bromont dans l’électronique, à l’image du corridor Detroit-Windsor dans l’automobile.

« Les Américains fabriquent des puces. La portion senseurs [chez Teledyne Dalsa] et la portion de l’assemblage [IBM Bromont] sont deux portions sur lesquelles on travaille ici à Bromont et qui complémentent les efforts américains, d’où l’idée de corridor », explique Marie-Josée Turgeon, PDG du C2MI.

C2MI, plus grand centre de R-D en électronique au Canada

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Pareille complémentarité existe dans le secteur des batteries. Les usines de batteries et de véhicules électriques sont en Ontario, tandis que le Québec se concentre dans les composants de batterie.

Électronique de puissance

Un exemple de cette complémentarité est l’électronique de puissance. « Il y a des firmes spécialisées dans l’électronique de puissance. Ça peut être intéressant pour le Québec et le Canada, dit M. Bourbonnais. L’électronique de puissance est requise pour les batteries. Chaque fois qu’on fait la conversion du courant électrique d’alternatif à direct, on a besoin d’électronique qui fait cette conversion. On appelle ça des puces de puissance qui vont fonctionner à des voltages beaucoup plus élevés. C’est en plein en lien avec la filière batterie. On s’en va dans la filière batterie en même temps qu’on s’en va dans la filière de l’électronique. C’est un gain pour tout le monde. »

Ça va être un travail de longue haleine, mais on travaille avec Investissement Québec et Investir au Canada. On a identifié déjà un paquet de sociétés ayant un intérêt à venir s’installer en Amérique. Il y a énormément de pression sur les fabricants de puces qui alimentent les véhicules automobiles pour qu’ils rapatrient leur production sur le continent nord-américain.

Normand Bourbonnais, PDG de la zone d’innovation en technologies numériques Technum Québec

« Les firmes japonaises investissent rarement à l’extérieur de leur pays. Aujourd’hui, il y a une ouverture. Une délégation se rend prochainement au Japon. On va rencontrer tous les joueurs du segment de marché. On pense avoir de l’intérêt. Des compagnies taïwanaises sont également venues nous visiter dernièrement. Elles sont très intéressées, mais on parle là aussi d’un délai de 24 à 36 mois », fait savoir le patron de la zone d’innovation Technum.

C’est dire qu’après Bécancour et la filière des batteries, les multinationales étrangères apprendront prochainement à situer Bromont sur une carte.

En savoir plus

  • 165 000
    Population combinée des MRC de la Haute-Yamaska, avec Granby, Shefford et Waterloo, et de Brome-Missisquoi, avec Cowansville, Bromont, Farnham et Lac-Brome

Source : ministère des Affaires municipales et de l’Habitation du Québec

L’entreprise québécoise construit sa première usine sur le sol américain pour y fabriquer des canalisations en polyéthylène pouvant atteindre 4 m de diamètre – une première en Amérique du Nord.

Résumé

Des tuyaux géants québécois aux États-Unis

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Alain Poirier, président de Soleno

L’entreprise Soleno construit une usine dans l’État de New York

Publié à 0h55 Mis à jour à 6h00

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Marc Tison
Marc Tison La Presse

L’entreprise québécoise construit sa première usine sur le sol américain pour y fabriquer des canalisations en polyéthylène pouvant atteindre 4 m de diamètre – une première en Amérique du Nord.

Le fabricant de tuyaux et canalisations en polyéthylène Soleno, spécialisé en gestion des eaux de drainage, a lancé en août 2023 la construction de sa première usine sur le sol américain.

Soleno y entreprendra la fabrication de sa nouvelle gamme de produits KUSTOMFLO, dont la technologie a été acquise auprès de la société allemande Krah Pipes en 2022.

« Ce sont des tuyaux de grand diamètre avec une technologie tout à fait nouvelle sur le sol canadien et américain », explique son président Alain Poirier.

Contrairement à leurs concurrents en béton, ces canalisations en polyéthylène à haute densité seront insensibles aux eaux contaminées par le sel de déglaçage, fait-il valoir.

Située à Saratoga, dans l’État de New York, l’usine de 45 000 pi⁠2 est construite sur un terrain de 22 acres. Son ouverture est prévue à la fin du troisième trimestre 2024. L’investissement de 22 millions de dollars est soutenu par la SCIDA (Saratoga County Industrial Development Agency) et la SEDC (Saratoga Economic Development Corporation).

Un jalon de polyéthylène

Une étape importante pour Soleno ?

« Le mot est faible, c’est très, très important pour nous », insiste Alain Poirier.

Outre ses installations québécoises, l’entreprise de Saint-Jean-sur-Richelieu possède une usine au Nouveau-Brunswick, aux portes du Maine, et avait acquis en 2020 le fabricant Bluewater Pipe, dans le sud de l’Ontario.

« On avait trois entrées vers le marché du nord-est des États-Unis, alors on a décidé d’avoir un pied à terre. C’est notre premier jalon », commente le président.

« Et en même temps, ça devient un centre de distribution pour nous parce que le volume d’affaires aux États-Unis à partir du Québec est de plus en plus important. »

Le projet entraînera l’embauche de 35 à 50 personnes sur une période de deux ans.

Une nouvelle technologie… éprouvée

Le nouveau procédé consiste à produire une extrusion de petite section – un rectangle d’environ 1 cm sur 10 cm – qui est ensuite enroulée en spires serrées autour d’un grand cylindre d’acier, où celles-ci sont soudées les unes aux autres.

Une fois retirée du cylindre, qui lui procure son diamètre, la canalisation se trouve formée.

« Cette technologie va nous permettre de faire des tuyaux ayant jusqu’à 4 m de diamètre », indique Mathieu Cornellier, directeur général de l’usine de Saratoga.

Très souple et polyvalent, ce procédé donne beaucoup de latitude aux ingénieurs civils.

« La technologie existe depuis longtemps en Europe et en Asie, mais pour plusieurs raisons, ça n’a jamais fonctionné en Amérique du Nord », ajoute-t-il.

« On pense que le marché est beaucoup plus prêt pour des solutions vertes et écologiques. On s’attend à ce que ça soit beaucoup mieux reçu aujourd’hui que par le passé. »

L’emplacement de l’usine, située au centre du quadrilatère formé par Montréal, Toronto, Boston et New York, a été choisi en conséquence.

« Un tuyau, surtout de gros diamètre, voyage mal, parce qu’on transporte de l’air, souligne le directeur. Il est donc très important qu’on produise près de notre marché, et le marché du nord-est de l’Amérique du Nord est un marché d’infrastructures vieillissantes très densément peuplé, donc avec beaucoup d’infrastructures. »

Les infrastructures de l’usine elle-même seront en mesure de répondre à la demande : une deuxième ligne de production est déjà prévue et les autorités locales ont approuvé la construction d’une seconde usine sur le terrain.

Le défi est cependant à la mesure des canalisations qu’on y produira. « On est en mode start-up, dit-il. Le nom de l’entreprise n’est pas du tout connu aux États-Unis, donc il faut bâtir tout ce qui a rapport avec les marques Soleno et KUSTOMFLO. »

« Avec cette nouvelle technologie, on est capable de fusionner les joints et de mettre de la pression dans nos tuyaux KUSTOMFLO. Alors ce n’est plus juste de l’eau pluviale qu’on peut transporter. S’il y a des projets qui doivent être absolument étanches pour transporter de l’eau sous pression, on peut l’offrir. »

Soleno en bref

Fondée en 1977

Spécialité : fabrication et distribution de produits pour le captage, le transport, le traitement et le stockage de l’eau

Siège social : Saint-Jean-sur-Richelieu

Présidé par Alain Poirier depuis 1989

Cinq divisions, dont Soleno, Soleno Service, Soleno Textile et Bluewater Pipe

13 sites industriels au Québec, en Ontario, au Nouveau-Brunswick et aux États-Unis

Plus de 500 employés

Discussion générale sur l’innovation, la recherche scientifique et le développement de technologie de pointe à Montréal et ailleurs au Québec.


Des chercheurs montréalais sont sur la piste d’un « mini foie » qui, dans quelques années, pourrait permettre à certains patients de survivre assez longtemps pour permettre à leur foie de guérir, voire de carrément éviter la greffe d’un nouvel organe.

Résumé

Des chercheurs montréalais sont sur la piste d’un « mini foie »

PHOTO FRANCOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

L’insuffisance hépatique aiguë empêche l’organe d’éliminer les toxines de l’organisme et nécessite souvent qu’une greffe de foie soit réalisée très rapidement.

Des chercheurs montréalais sont sur la piste d’un « mini foie » qui, dans quelques années, pourrait permettre à certains patients de survivre assez longtemps pour permettre à leur foie de guérir, voire de carrément éviter la greffe d’un nouvel organe.

Publié à 11h42

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Jean-Benoit Legault La Presse Canadienne

Ce dispositif, a précisé le docteur Massimiliano Paganelli, s’adresse principalement aux patients qui présentent une insuffisance hépatique aiguë (IHA), à savoir des patients généralement en santé, mais dont le foie a été endommagé pour une raison quelconque.

Ces patients, a-t-il ajouté, ont simplement besoin de temps pour permettre à leur foie de se remettre, ce que l’organe a une capacité spectaculaire à faire.

« Le problème qu’on a avec l’insuffisance hépatique, c’est que le corps va mourir avant que le foie puisse se régénérer, et le foie va se régénérer presque toujours, a dit le docteur Paganelli, qui est hépatologue pédiatre et directeur du laboratoire de génie tissulaire et thérapie cellulaire hépatique au CHU Sainte-Justine.

« (Avec notre dispositif), on soutient le foie, on le remplace et on lui donne le temps de se régénérer. En plus, c’est très efficace pour accélérer la régénération du foie du patient. »

Après plusieurs années de travaux, le docteur Paganelli et son équipe de Sainte-Justine et de l’Université de Montréal ont développé ce qu’on pourrait appeler un « mini foie » qui est implanté aux patients en soutien au foie malade.

Un tissu hépatique qui ressemble à un timbre d’environ dix centimètres sur dix centimètres est généré en laboratoire à partir de cellules souches. Le « mini foie » est ensuite placé dans une capsule de biomatériaux novateurs ― ce qui le protège du système immunitaire et évite le recours aux immunosuppresseurs ― et implanté dans l’abdomen du patient par laparoscopie.

Une fois en place, le « mini foie » épaule le foie malade, permettant au patient de survivre assez longtemps pour que l’organe malade puisse se régénérer.

« Le foie a une capacité de régénération très bonne et dans les trois ou quatre semaines, il est même capable de doubler sa dimension, a expliqué le docteur Paganelli. Donc c’est très rapide, et c’est le temps dont on a besoin pour que le foie puisse se régénérer et revenir à sa fonction autonome. »

Une fois le foie guéri, le timbre serait retiré et le patient reprendrait sa vie normale, sans devoir prendre de médicaments ou risquer d’avoir besoin d’une nouvelle chirurgie.

Greffe rapide

L’insuffisance hépatique aiguë empêche l’organe d’éliminer les toxines de l’organisme et nécessite souvent qu’une greffe de foie soit réalisée très rapidement ― ce qui n’est clairement pas toujours possible, a rappelé le chercheur.

« Je vis dans la frustration quotidienne de ne pas avoir beaucoup de traitements disponibles pour mes enfants avec une maladie du foie, et c’est la même chose pour les adultes, a dit le docteur Paganelli. La transplantation du foie fonctionne très bien, mais c’est clair qu’on n’a pas assez de foies pour tout le monde. »

Le dispositif qu’il a mis au point avec son équipe permet en revanche de générer du tissu hépatique qui peut être congelé et utilisé en cas de besoin. Il pourrait donc être disponible en seulement quelques heures pour les patients atteints d’une IHA, ce qui serait infiniment plus rapide qu’une greffe.

Si les premiers résultats sont confirmés par les essais cliniques à plus grande échelle qui seront réalisés prochainement, il pourrait un jour être possible de « traiter des dizaines de milliers de patients chaque année dans le monde entier » et d’éviter jusqu’à 80 % des greffes de foie requises par les patients atteints d’une IHA, a prédit le chercheur.

« Ça pourrait être pour la majorité des patients atteints d’insuffisance hépatique, a dit le docteur Paganelli. Il y aura toujours des cas qui auront besoin d’une greffe, mais ce sera clairement une minorité. »

Plusieurs années de travaux attendent encore le docteur Paganelli et son équipe. Un essai clinique sur des adultes atteints d’IHA devrait débuter en 2026 et le docteur Paganelli espère que des patients pourront bénéficier du traitement l’année suivante.

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(Bromont) Coup de pouce à une filière électronique qui pourrait représenter des investissements de plus de 10 milliards. Ottawa et Québec ont annoncé vendredi des participations totalisant près de 100 millions, qui financeront notamment le vaste projet d’expansion de l’usine IBM de Bromont.

Résumé

Bromont Ottawa et Québec investissent 100 millions dans « l’électronique de puissance »

PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE

Présent à Bromont, le premier ministre du Canada Justin Trudeau a expliqué cet investissement fédéral, qui contribue à hauteur de 59,9 millions au projet d’expansion, par la nécessité de « renforcer les chaînes d’approvisionnement des semi-conducteurs au pays […] dans un monde de plus en plus incertain ».

(Bromont) Coup de pouce à une filière électronique qui pourrait représenter des investissements de plus de 10 milliards. Ottawa et Québec ont annoncé vendredi des participations totalisant près de 100 millions, qui financeront notamment le vaste projet d’expansion de l’usine IBM de Bromont.

Mis à jour hier à 15h08

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Karim Benessaieh
Karim Benessaieh La Presse

Cette usine, ouverte en 1972, est le centre des activités d’IBM d’assemblage et de test de composantes électroniques en Amérique du Nord, ces « semiconducteurs » intégrés à pratiquement tous les appareils technologiques. Ils sont par ailleurs intégrés à une autre filière que souhaite développer le Québec, celle des batteries.

IBM a prévu un projet d’expansion totalisant 226,5 millions à son usine de Bromont. Elle est implantée au sein de la zone d’innovation en technologies numériques Technum Québec. En novembre dernier, le PDG de l’organisme, Normand Bourbonnais, indiquait à La Presse s’attendre à des investissements « pouvant atteindre près de 10 milliards dans les 5 à 10 prochaines années au Québec ou au Canada ».

Des partenaires « fiables »

Présent à Bromont, le premier ministre du Canada Justin Trudeau a expliqué cet investissement fédéral, qui contribue à hauteur de 59,9 millions au projet d’expansion, par la nécessité de « renforcer les chaînes d’approvisionnement des semi-conducteurs au pays […] dans un monde de plus en plus incertain ».

PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau

Il a relevé que 80 % des batteries équipant les voitures électriques provenaient de la Chine et que la Russie a utilisé le gaz naturel pour faire pression sur les Européens après l’invasion de l’Ukraine.

On voit que ce n’est pas seulement l’efficacité des chaînes d’approvisionnement qui est importante, mais la résilience et la sécurité des chaînes d’approvisionnement. Aux États-Unis, au Canada, chez nos alliés, il y a une préoccupation de plus en plus grande de pouvoir avoir des partenaires fiables.

Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a inscrit ces investissements dans le plus large projet de « corridor Bromont-Albany [dans l’État de New York] » pour les semi-conducteurs, visant à accroître l’autonomie de l’Amérique du Nord dans la production de ces composantes essentielles.

« On se trouve dans un lieu historique, mais aussi un lieu d’avenir pour la résilience de nos chaînes d’approvisionnement, a-t-il fait valoir. Avec l’annonce d’aujourd’hui, on franchit un pas important dans la réalisation de cette grande vision d’un corridor stratégique qui sera avec nous pour les prochaines décennies. On fait un pas important pour renforcer, sécuriser nos chaînes d’approvisionnement et on fait un pas important pour consolider la place du Canada. »

Les fonds serviront également à soutenir des projets menés par le Centre de collaboration MiQro Innovation (C2MI), un organisme clé de la recherche en microélectronique. Les composantes fabriquées à Bromont « vont servir de matière première à toute une panoplie de produits, à toute une industrie qui va nous servir à devenir les leaders de ces marchés-là ici au Québec et au Canada », a déclaré Marie-Josée Turgeon, PDG de C2MI.

On s’attend à ce que ces projets créent quelque 280 emplois dans la région de Bromont. Deux cent quarante postes de stagiaires seront également offerts à des étudiants.

Sous les feux de la rampe

Du côté de Québec, qui versera 38,9 millions au projet, le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a présenté cet investissement comme « l’archétype de ce [que le gouvernement] veut faire dans les zones d’innovation ». Trente-deux millions seront fournis sous forme de prêts-subventions (des « prêts pardonnables »), a-t-il mentionné sans plus de détails.

PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie du Québec, Pierre Fitzgibbon, et le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne

« Avoir un donneur d’ordres comme IBM au Québec, c’est une grande opportunité pour accroître nos parts de marché de l’assemblage des semi-conducteurs, a-t-il déclaré. Le secteur est clairement sous les feux de la rampe depuis quelques années. On a senti les impacts majeurs qu’un dérangement dans la chaîne d’approvisionnement de ce secteur pouvait avoir sur l’ensemble de l’économie. »

En réponse aux questions des journalistes, M. Trudeau a tenu à défendre cette nouvelle dépense de son gouvernement, dont le dernier budget comportait un déficit de 39,8 milliards.

« Les investissements qu’on fait aujourd’hui sont en train de garantir qu’il y aura une quatrième génération, une cinquième et même une sixième génération de travailleurs ici à Bromont pour continuer à créer de la croissance pour la région […]. Quand on arrive à attirer de grands investisseurs comme IBM, comme Honda, comme Northvolt […], ce n’est pas seulement parce qu’un gouvernement met un peu d’argent sur la table. N’importe quel gouvernement le ferait et, d’ailleurs, il y a des pays qui payent beaucoup plus. »

En savoir plus

  • 700
    Nombre d’entreprises du « secteur des systèmes électroniques intelligents » incluses dans la zone d’innovation Technum Québec, centrée sur le parc scientifique de Bromont

source : c2mi