Un marché à l’équilibre aurait un taux d’inoccupation d’entre 8 % et 10 % en tenant compte de la réalité d’après la pandémie, selon M. Karam.
Des entreprises du secteur technologique ont réduit l’espace qu’elles occupent. L’industrie a remis près de 90 000 pieds carrés dans le marché de la sous-location sur un total de 150 000 pieds carrés, soit 60 %, au cours du premier trimestre.
Les fermetures des entrepôts Amazon au Québec devraient ramener 2,3 millions de pieds carrés dans le marché des espaces industriels dans la grande région métropolitaine, selon des estimations de CBRE.
« Dans un moment d’insécurité ou d’instabilité, tout le monde attend, souligne-t-il. Donc, on le voit aussi avec nos occupants, ils ne sont pas prêts à prendre des décisions. Ils préfèrent attendre de voir comment tout ça va se développer dans les prochains mois. »
Les promoteurs sont aussi beaucoup plus prudents. La majorité des projets, 62,1 %, sont conçus sur mesure pour des clients précis, comparativement à 28,1 % à la même période l’an dernier.
Quand le marché ralentit, les promoteurs ont moins d’appétit pour le risque. L’idée de construire dans l’espoir de trouver un occupant plus tard est moins attrayante qu’en période où le marché est plus dynamique. « Les développeurs vont attendre d’avoir des occupants en tête avant de construire la construction », explique M. Karam.
City Beautiful et Not Just Bikes ont publié des vidéos sur les magasins à grande surface et leurs répercussions sur les communautés
La vidéo de Not Just Bikes est sur YouTube
La transformation en résidences du 625, boulevard René-Lévesque Ouest – une tour de bureaux brutaliste en béton – aurait été trop complexe, plaide le Groupe MACH, à l’origine du projet de remplacement. L’entreprise veut ériger un édifice de 24 étages sur le terrain, situé au cœur du Quartier des affaires.
PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE
Le 625, boulevard René-Lévesque Ouest
Le mois dernier, le comité consultatif d’urbanisme de l’arrondissement de Ville-Marie a donné un premier feu vert au projet.
Un peu plus haut, c’est l’hôtel Delta, et ses 23 étages, qui pourrait bientôt être démoli. Les propriétaires veulent y ériger une tour de 500 logements donnant sur la rue Sherbrooke Ouest et un hôtel de 300 chambres donnant sur l’avenue du Président-Kennedy.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
L’hôtel Delta, à Montréal
Ils assurent que l’immeuble prend l’eau et que des travaux correctifs de 27 millions seraient nécessaires pour le réparer.
« Il est en mauvais état », a fait valoir Maxime Lamoureux, son directeur général. Les propriétaires ont fait le choix de maximiser l’utilisation du terrain avec une deuxième tour, en plus de faire bâtir un hôtel neuf.
Un peu plus haut, c’est l’hôtel Delta, et ses 23 étages, qui pourrait bientôt être démoli. Les propriétaires veulent y ériger une tour de 500 logements donnant sur la rue Sherbrooke Ouest et un hôtel de 300 chambres donnant sur l’avenue du Président-Kennedy.
« Du gaspillage »
Pour André Bourassa, architecte et auteur du récent livre Valoriser les bâtiments existants, ces deux projets entrent en contradiction totale avec les principes de développement durable.
« Je n’en reviens pas », a-t-il affirmé en entrevue avec La Presse. « Ça me désole, parce que c’est du gaspillage. Imaginez toute la destruction » en termes de béton et d’acier, notamment. La réutilisation des matériaux de construction mise de l’avant dans plusieurs projets de démolition ces années-ci se résume souvent à fabriquer des gravats avec du béton concassé, a souligné M. Bourassa.
Même si les deux immeubles promis à la démolition sont loin d’être classés sur le plan patrimonial, Dinu Bumbaru, de l’organisme Héritage Montréal, déplore aussi la situation.
« Démolir de telles constructions pour faire du neuf, ce n’est pas cohérent avec le beau discours sur la transition écologique, a-t-il commenté. En France, de telles situations ont amené des demandes de moratoire sur toute démolition pour forcer les mondes de l’immobilier et des villes à faire marcher leurs neurones pour adapter et requalifier le bâti existant. »
Groupe MACH, qui mène le projet du 625, boulevard René-Lévesque Ouest, n’a pas voulu commenter le dossier.
Augmentation de 48 % !!
Après cinq ans d’activités, la Super Supérette , une épicerie de quartier à Ville-Émard, a fermé ses portes. Sa fondatrice, Nadia De Gagné, explique qu’une augmentation soudaine de 48% du loyer, combinée à une omission de sa part, a provoqué la fermeture de son commerce. « C’était écrit en tout petit : je devais envoyer une lettre six mois avant la fin du bail pour renouveler. Je ne l’ai pas vu. Résultat : plus de bail, et un nouveau prix impossible à assumer », explique-t-elle. Sans recours légal abordable, elle a renoncé à contester. Le commerce est resté vide, rideau de fer baissé, sans affiche de location.
La Chambre de commerce du Montréal Centre-Sud-Ouest (CCCSOM) déplore l’inaction de certains propriétaires, qui préfèrent laisser leurs locaux vides plutôt que de les louer à un prix plus raisonnable. « C’est une course à l’argent, pas à la revitalisation du quartier », regrette Mme De Gagné.
M. Cliche-Rivard, député de la circonscription de Saint-Henri–Sainte-Anne, a appuyé la pétition de sa collègue de Québec Solidaire, la député de Verdun Alejandra Zaga-Mendez pour encadrer les baux commerciaux à Montréal. Déposée à l’Assemblée nationale le 4 juin 2025, la pétition signée par plus de 1200 personnes demandent la création d’un registre des baux commerciaux, l’instauration d’un bail commercial type et la mise sur pied d’un registre des locaux vacants.
L’élu a aussi soutenu la fruiterie Shaana, aux prises avec les mêmes pressions financières. D’après lui, encadrer les baux est essentiel pour redonner un peu d’air aux artères commerciales comme Monk.
LaSalle a décidé d’interdir les commerces de services au RDC pour favoriser une meilleure vitalité commerciale des rues
Le taux d’inoccupation des locaux commerciaux sur Monk est actuellement de 6%, avec six locaux vacants, indique la directrice générale de la SDC Monk, Marie-Josée Choquette. Cependant, la caractéristique du tissu commercial contribue à brouiller les cartes.
La majorité des espaces commerciaux sont effectivement loués, mais ne semblent pas ouverts régulièrement. Lors de la visite de Nouvelles d’ici, un mardi après-midi chaud et ensoleillé, plusieurs commerces étaient fermés, avec les stores baissés. Par ailleurs, la mixité des usages résidentiel et commercial le long du boulevard renforce l’impression d’une zone dévitalisée alors qu’immeubles résidentiels entrecoupent commerces, diluant ainsi l’activité commerciale.
Enfin, l’occupation des rez-de-chaussée par des entreprises de services diminue également la vitalité, car elles ne sont pas aussi largement ouvertes au public qu’une boulangerie, une épicerie ou une fruiterie. L’intérieur des locaux de ces entreprises de service est caché derrière de grandes vitrines obstruées. Une personne doit donc avoir rendez-vous ou être un client payant pour y pénétrer.
L’Arrondissement de LaSalle adresse la problématique des services au niveau de la rue Centrale dans le Bronx, et appliquera de nouvelles restrictions d’usage des locaux commerciaux.
Lors du conseil d’Arrondissement du 3 juin 2024, le conseiller municipal Richard Deschamps avait indiqué que la présence de services au rez-de-chaussée sur cette artère commerciale ne favorisait pas son dynamisme.
Les rez-de-chaussée seront donc interdits, entre autres, aux studios de danse, de photographie et aux bureaux d’assureurs. La réglementation s’appliquera également aux cliniques médicales et vétérinaires. Les bureaux d’affaires et les organismes ne pourront plus occuper les rez-de-chaussée non plus.
Interdire à certains types de commerces de s’établir au rdc me semble contreproductif dans un contexte où les locaux sont tellement dispendieux et les propriétaires si avares qu’ils oréfèrent les laissés vides plutôt que les louer moins cher.
Bon nombre de petits commerces de quartier peinent à survivre, et ce n’est donc pas la présence de cliniques médicales ou de studios de danse qui dévitalisent la rue, mais bien l’avarice des propriétaires. Qui plus est, bon nombre de ces commerces (les cliniques, par exemple) ne pourront probablement pas s’installer aux étages supérieurs si le bâtiment n’est pas équipé d’ascenceurs, dévitalisant davantage la rue.
Ça semble plutôt un genre de petit powertrip plutôt qu’une réelle mesure pour aider le quartier. Désolant.
Wow. Je suis pas trop loin de là et j’avais aucune idée que c’était en démolition. On a une idée de ce qui pourrait aller là à la place?
Il va y avoir des travaux sur l’entrée du Centre de Commerce Mondial dans l’axe de la ruelle des Fortifications, une petite intervention, mais c’est un édifice important. Ces travaux font suite au retrait de l’enseigne.