Donc ceux qui font du rendu doivent perdre leur temps a chercher des vieux modèles de voiture ? Ils doivent aussi rajouté un arrêt de bus inexistant et non nécessaire dû au métro en dessous ? C’est comme chialer parce que le trottoir ne match pas la réalité ou que le lampadaire et la poubelle n’est pas le modèle exact de la ville…
Je serais curieux quelle est votre solution a ce problème, il y a beaucoup de concept très abstraits sans exemple concret de modifications.
Je ne sais pas ce que @VilleUrbaine a en tête, mais pour ma part je reste attaché à la version précédente de 2017 (jamais dévoilée publiquement je crois) et qui incluait au rez-de-chaussée un pôle civique majeur. Sans entrer dans le détail, on y regroupait plusieurs équipements de l’arrondissement qui s’adressent au public. L’interface était une sorte de parvis municipal qui entrait à l’intérieur du bâtiment pour former un tout dans la continuité de la place Emilie Gamelin. Il y avait une cohérence à grande échelle.
Par la nature des locaux proposés ici (très hauts plafonds, façade entièrement en mur-rideau…) on peut davantage s’attendre à un Starbucks et un Thai Express. Et c’est peut-être correcte comme ça! Mais comme plusieurs l’ont souligné, le basilaire est problématique, et un grain plus fin aurait permis une meilleure interface. Mais je comprends que tout ça peut être très abstrait.
Un exemple pour essayer d’illustrer: ce qui est proposé ici est de l’ordre du Bourbon. Résultat, à part le petit café agréable sur le coin, le reste est devenu un spa qui tue l’animation de la rue. Par la nature même de l’architecture, par la nature même de ce qui a été dessiné et construit, c’était une évidence que ça allait se terminer comme ça, tout le monde l’avait prédit. Et ce sera la même chose ici.
Alors qu’un grain comme les plus anciennes rues commerciales (Sainte-Catherine, Mont-Royal, Wellington…) augmentent les chances d’avoir de l’animation. Et ces qualités sont reproductibles dans un bâtiment neuf de cette envergure, mais ça prend un travail raffiné.
Pour avoir produit et dirigé de nombreux rendus, la réponse est oui. Je ne crois pas qu’il soit question ici de «vieux modèles de voiture», mais il y a quand même un monde entre une auto générique et une Porche. D’ailleurs, dans mes rendus je m’assure de toujours utiliser des voitures génériques pour cette raison. Dans une image, tout est contrôlé, rien n’est laissé au hasard. Que l’UTILE présente un projet avec une Porche est plutôt surprenant, on ne parle pas ici d’un projet de condo traditionnel.
Je suis désolé, mais vous vous focalisez trop sur les rendus. Ce n’est qu’une représentation, cela n’a rien à voir avec les valeurs ou les aspirations des personnes en charge de ce projet. L’architecte a littéralement remis les plans à un technicien ou à une entreprise externe qui se contente de faire un joli rendu.
Le quartier devrait donc être ouvert à tous… sauf à ceux qui ont un peu d’argent et qui pourraient s’offrir une belle voiture? On parle ici d’une Porsche à 80 000 $, pas d’une Bugatti à 3 millions de dollars. Est-ce si fou d’imaginer un scénario où cette Porsche se trouverait à ce coin sur une rue principale qui relie le Vieux-Montréal, le Centre-ville et le Plateau? Si ça peut vous rassurer, il y a aussi une Toyota dans le rendu.
Comme j’ai dit auparavant, il y a beaucoup de fla fla dans ce que vous dites, beaucoup de critiques mais aucune proposition concrète sur la façon dont vous souhaiteriez améliorer le projet. Il est si facile de dire que tout va mal et que tout aurait pu être mieux…
S’il vous plaît, partagez avec nous tes designs incroyables qui ne sont pas la même idée, les mêmes recettes dépassées, un projet comme un autre, comme on en voit partout. Il peut s’agir d’exemples de projets réalisés ailleurs qui vous auraient servi d’inspiration.
Mon dernier point est que vous semblez ignorer que la moitié du projet est construite et gérée par des organismes à but non lucratif. Ils dépendent des subventions gouvernementales, on ne peut pas tout faire avec un tel budget. La réalité économique du projet est intrinsèque aux éléments architecturaux. Si l’on prend tout cela en considération, il s’agit d’un projet exemplaire pour un organisme à but non lucratif.
Berri à cette hauteur est quand même assez différente de ces anciens axes commerciaux. De plus, considérant l’échelle de la rue, est-ce que je me trompe en disant qu’il n’y a pas vraiment de requalification possible qui permettrait une interaction avec le rez-de-chaussée au-delà du trottoir? Dans le sens où Sainte-Catherine est piétonnisée la moitié de l’année, ce qui permet plus d’“étendre” le rayon d’influence des commerces au niveau de la rue, ce qui n’est pas le cas sur Berri. C’est vrai que c’est différent pour Maisonneuve, avec la connexion possible à la place Émilie-Gamelin
J’ai l’impression qu’il faudrait vraiment rendre la rue plus étroite et en augmenter grandement la canopée, de sorte que la rue ressemble moins à une autoroute. Déjà avec ça ça deviendrait plus intéressant de marcher sur cette rue. Peut être que justement avoir trois immeubles sans basilaire permettrait de contribuer à ce sentiment et à l’amélioration de la rue.
J’avais remarqué à Berlin qu’il y avait beaucoup de rues très larges, mais que les trottoirs étaient aussi larges. Il y avait donc beaucoup de vie sur ces grandes artères au niveau des commerces (terrasses, tables à picnic devant les dépanneurs, etc), malgré cette configuration. Par exemple, sur Torstraße:
J’ai l’impression que ce qui rend ce genre de rue très animée c’est plus le fait que les immeubles ne sont pas si larges et que ça donne un certain dynamisme à la rue, non?
Quand j’étais étudiant dans mon cours de projet terminal au Bacc, j’avais un prof qui était architecte de formation (François Racine) et qui avait la même critique pour quasiment toutes les équipes du cours: Mais où se trouve la notion de parcellaire?
Le débat plus haut me rappelle évidemment ce souvenir de mes études, car au fond ça reste un élément central de la réussite des grands projets urbain. La tour, ses dimensions, voir même le nombre de logements, ce sont des éléments moins important pour la réussite globale que l’interface avec la rue souvent. Beaucoup de projets récents au centre-ville sont d’une banalité sur ce plan et je pense que c’est légitime de s’interroger là-dessus.
Il y a déjà beaucoup d’édifices qui ceinturent la place Émilie-Gamelin qui ont une granularité vraiment mauvaise (Place Dupuis, le Zénith, l’UQÀM, l’édicule du métro), alors il faudrait vraiment pas rater notre coup avec l’Îlot Voyageur sud, parce qu’après on condamne les environs à avoir une vitalité toujours médiocre.
Les amis juste se rappeler qu’on peut débattre sereinement même si on est en désaccord. Je trouve que par moments les répliques ont été un peu trop acerbes.
Petit rappelle qu’accuser les gens d’utiliser IA parce qu’ils utilisent les tournures de phrases que tu trouves étrange, ça affecte de manière disproportionnée les personnes neurodivergentes. C’était assez difficile de communiquer sur le web comme quelqu’un neurodivergent·e même avant que les accusations de IA ont commencés, mais maintenant c’est vraiment découragent parce que tout le monde nous ignorent comme «robot» !
Voila! Maintenant, est-ce qu’il y a moyen de garder cette granularité même si un même immeuble fait tout un bloc? Je ne suis pas architecte mais j’imagine qu’il doit y avoir des façons de le faire?
Toute la rue Berri sera complètement refaite entre Cherrier et au moins René-Lévesque, réduction des voies de circulation + plantations d’arbres des 2 côtés:
Oui! Il y a plusieurs moyens, mais la hauteur du rez-de-chaussée et le rythme de la façade sont les deux éléments clés.
Parmi les exemples récents à Montréal, qui ont des approches différentes:
Attention! Je ne dis pas qu’il aurait fallut reproduire un de ces exemples. Chaque contexte est unique. Ce ne sont que des exemples de bâtiments ayant une longue façade mais qui réussissent à donner une échelle à la rue, une granularité intéressante, une ambiance de qualité.
Même si ce nouvel aménagement est positif et améliorera grandement la rue Berri, ça reste un aménagement de voirie et non un aménagement urbain. On accumule les saillies et autres accessoires d’ingénierie, mais on n’est pas dans un aménagement à la hauteur du contexte. C’est pas si grave, on le refera dans une dizaine d’année, mais tant qu’à tout brasser, on aurait pu en profiter pour faire les choses bien!
La discussion est très riche, et j’apprécie l’effort que plusieurs ont fait pour étayer leur point de vue.
Si je saisis bien, la principale critique contre le projet est que l’interface avec la rue n’est pas suffisamment intéressante? Le basilaire est trop monolithique, pas assez de variation pour que ce soit intéressant pour un piéton (ex: Mont-Royal avec des boutiques souvent étroites qui changent à intervalle régulier vs un Power Centre avec un Wal-Mart qui s’étire de façon monotone sur 100m). C’est ce que vous voulez dire par parcellaire et « grain »?
Quels sont les autres défauts du basilaire au plan architectural? Je le trouve intuitivement ordinaire, mais je ne saurais pas vraiment expliquer pourquoi, donc si vous êtes en mesure de détailler de façon explicite vos « arguments », je suspecte que je ne serai pas le seul qui s’en trouvera plus instruit!
Il y avait aussi une critique de la hauteur du rez-de-chaussée? Quels sont les désavantages d’avoir un rez-de-chaussée plus haut?
Sinon, je ne comprends pas les critiques sur le fait qu’il n’y ait pas d’espace public. Voulez-vous dire qu’il aurait dû y avoir des places publiques d’aménagées à même ce site étroit? En reculant les bâtiments de la rue? Je ne suis pas certain de comprendre.
On s’entend qu’il serait préférable qu’il n’y ait pas le moindre espace couvert avec la population résidente du coin… Même sur Mont-Royal les bâtiments qui ont une entrée couverte sont souvent obstrués par des itinérants, quand ce ne sont pas des gens intoxiqués. Il me semble que l’architecture devrait autant que possible minimiser et non pas exacerber ces problèmes. Créer des racoins protégés des intempéries me semblerait un pari désastreux… on ajoute des bancs assez longs pour s’y coucher un coup parti?
Je trouve le complexe acceptable et intéressant. Il propulse l’idéologie multifonctionnelle, s’agence visuellement et proportionnellement avec la Place Dupuis, permet de retisser le cadre bâti sans alourdir à outrance le secteur et encadre la Place Émilie-Gamelin comme il se doit. La rue Berri sera éventuellement requalifiée, bien évidemment. Ce projet est porteur d’espoir pour un secteur qui en a bien besoin. Donnons-lui la chance de faire ses preuves.
La requalification et l’apaisement de la rue Berri entre Viger et Ontario est un projet distinct que la ville planifie de mettre en œuvre après la phase 2 des travaux de la STM.
Je trouve assez sévère de porter cette critique à un projet immobilier qui ne peux faire aucune intervention directe sur ce domaine. Par ailleurs, si on se fie aux rendus, ce sera l’un des rares immeubles qui interface directement avec la rue au lieu d’y tourner dos.
La principale bonification que j’aurais apporté au présent projet est l’aménagement d’une place publique sur de Maisonneuve pour donner la réplique à la place Émilie-Gamelin. J’aime bien l’exemple du pavillon GM de Concordia avec son énorme place publique au coin de Maisonneuve et Guy. Elle offre un espace de repos apprécié aides étudiant•es du coin tout en restant très animé.
J’espère aussi qu’ils retravailleront le basilaire. Je ne suis pas fan du bloc de verre entre le basilaire et les étages supérieurs au coin de Maisonneuve et Berri. Il accroche trop mon œil quand je regarde le volume de bas en haut.
Plus au nord, les lattes horizontales pourraient descendre au sol pour recouper le mur rideau de verre et mieux encadrer les ouvertures des locaux commerciaux.
Edit: formatage pour aider à la lisibilité et j’avais oublié de mentionner que le basilaire est à retravailler.